• À Singapour, un robot contrôle le respect par les promeneurs des distances de sécurité

    Depuis le 8 mai, un #robot à quatre pattes patrouille dans le parc de Bishan-Ang Mo Kio, à Singapour, pour rappeler aux gens les mesures de distance de sécurité. [...]

    Développé à l’origine par la société américaine #Boston_Dynamics, le robot à quatre pattes est capable de franchir des obstacles plus efficacement que les robots à roues, ce qui le rend adapté à différents terrains.

    https://reporterre.net/A-Singapour-un-robot-controle-le-respect-par-les-promeneurs-des-distance

    Et donc des nouvelles de cette société américaine qui a sorti à la fin 2019 son premier « produit commercial » avec ce robot :

    Boston Dynamics’ Spot Robot Dog Goes on Sale

    https://spectrum.ieee.org/automaton/robotics/industrial-robots/boston-dynamics-spot-robot-dog-goes-on-sale

    Il faut aller voir le site de BD, ils ont beaucoup progressé sur la marche à 4 et 2 pattes... la dynamique du mouvement, etc.

    https://www.bostondynamics.com/robots

    #surveillance, #maintien_de_l'ordre, etc.

  • Corona Chroniques, #Jour57 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour57

    LUNDI 11 MAI 2020 - PREMIER JOUR (D’APRÈS)

    MATIN. Dans la rue, il y a du monde, mais pas tant que ça, ni tellement de joies ; même la moto cale par instant ; à l’approche de la butte Montmartre, c’est la Berezina : la vieille petite Harley est infoutue de semer la Passat de police, qui barre la route au plus imprenable travelling du monde — inaccessible quête, impossible de grimper sur le toit et d’admirer Paris qui se libère. Ce #déconfinement est une libération sous conditions et sous surveillance, brisée à peine décrétée. Dans cette drôle d’ambiance, à la fois retenue, à la fois relâchée, Anita trouve les mots justes, comme toujours : il n’y a pas de victoire.

    Rue Amélie Poulain, nous sommes projetés en arrière, dans l’Avant, et le pire. Aux murs des vieilles maisons et aux devantures des antiques boutiques, ils ont placardé des affiches de terreur, Ouvriers français : c’est la relève qui commence ! Finis les mauvais jours : papa gagne de l’argent en Allemagne ! Taisez-vous, méfiez-vous : parler sans discernement c’est nuire à la France ! Une commerçante ouvre sa porte, c’est une agence digitale, elle nous explique, toutes ces ombres jaunies, ces affiches déchirées, toutes ces couches d’Histoire plaquées sur les murs, c’est un décor de cinéma, un tournage fauché au jour 1 du confinement, abandonné depuis, on rit du télescopage (« nous sommes en guerre », #Emmanuel_Macron, 16 mars 2020) ; sur sa vitrine, elle a scotché le dernier numéro du Chat noir, publication locale qui renait (en Une : « La dénonciation à la française bientôt au patrimoine de l’Unesco ? Découvrez les coulisses du projet porté par le Préfet #Lallement »). Une touriste s’approche, armée d’un t-shirt d’aéroport :

    Reality
    Is
    Perfect
    (In Fiction)

    APRÈS-MIDI. Sur Twitter, nouvelle ère, nouvel arrivage de graffitis. Un premier : « Covid-19 : une mine d’ordre pour l’État ». Un autre : « Bienvenue dans l’immonde d’après ». Un troisième : « Réveillez vous (bordel de merde) ».

    Sur télé Pin-pon, #Alain_Duhamel réclame en direct que « la police agisse plus vite » contre ces jeunes qui apérotent en plein Paris, sur le pont d’Atmosphère Atmosphère. En incrustation sur l’écran, un mégaphone disperse les fêtards, des policiers moulinent de grands gestes, un à un les déconfinés s’exécutent, plus amusés que déroutés (les joyeux bobos ne savent pas qu’ils sont les piteux gogos d’un autre film, figurants en direct live, raison de toute cette mise en scène pathético-cathodique). Ailleurs, ce sont des manifestants (contre les violences policières ou pour une justice sociale, pour des gilets ou pour des masques) qu’on déloge déjà (le déconfinement serait-il un confinement qui ne dit pas son nom ?). Comme lance #Ruth_Elkrief : « Les jeunes pensent que c’est le retour à Avant. Non, ce n’est pas le retour à Avant ! » — et il faut bien protéger les vieux rescapés. Prodigieuse métaphore de cette crise de la quarantaine : elle a propulsé le vieux monde derrière lui-même.

    Dans mon quartier, l’incroyable se produit : la caissière du Carrefour Market est de retour. Elle avait disparu au début du Pendant (cf. Corona Chroniques, jour 16) sans qu’on sache bien pourquoi. Semaine après semaine, ses collègues rassuraient, sans trop rassurer, elle allait revenir, elle allait bien, jusqu’à ce que le temps ramollisse tout et qu’on arrête de demander de ses nouvelles. Malade, dit-elle, elle était malade, mais pas du virus, s’empresse-t-elle de rire, belle comme un communiqué officiel. A l’angle de la rue, Aurélien-le-boulanger est aussi de retour, le véritable Aurélien, l’Aurélien bout-en-train. Il lève ses poings en l’air, la Tradition ça a du bon, il pète la forme, il y a du monde, c’est re-ti-par comme en…

    Mais au moment d’encaisser, il baisse la voix :
    – Et vous, vous y croyez à la fin ?

    SOIR. Appel de G., 10 ans, fier et heureux comme jamais. C’est fait, finito, son serveur Minecraft est installé, il a construit ça tout seul, akoyo, un enfant pareil à tous les autres, tellement plus démerdard que tous ces amateurs qui nous gouvernent, G. a écrit « bienvenue » à destination des nouveaux inscrits ; et il a prévu un coffre de dons, pour les nouveaux joueurs. « Papounet : ça s’appelle un serveur de survie. »

    A minuit, dernier tour des dernières nouvelles (à Wuhan, dit-on, un dépistage massif de la population serait sur les rails, après la découverte de six nouveaux cas en deux jours ; et à Washington, la Maison Blanche pourrait être cluster). Songes de sommeil qui vient. « Si vous regardez les mythes, ils commencent tous par des crises terribles. Le mythe d’Œdipe, par exemple, commence par la peste, partout, qui fait mourir les hommes » (René Char). Du Corona, quelles légendes surgiront-elles ? Quel monde à venir ? Quels mythes à détruire ? Et si tout n’était que t-shirts sales et retournements plein d’avenir ?

    La #fiction
    Était
    Parfaite
    (Dans cette réalité)

    Moral du jour : 10/10
    Ravitaillement : 10/10
    Sortie : définitive ?

    ( fin )

  • Corona Chroniques, #Jour57
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour57

    LUNDI 11 MAI 2020 - PREMIER JOUR (D’APRÈS) MATIN. Dans la rue, il y a du monde, mais pas tant que ça, ni tellement de joies ; même la moto cale par instant ; à l’approche de la butte Montmartre, c’est la Berezina : la vieille petite Harley est infoutue de semer la Passat de police, qui barre la route au plus imprenable travelling du monde — inaccessible quête, impossible de grimper sur le toit et d’admirer Paris qui se libère. Ce déconfinement est une libération sous conditions et sous surveillance, (...) #Coronavirus

    / Une

    https://www.montmartre-addict.com
    https://journallechatnoir.com
    http://www.davduf.net/IMG/mp3/merci_a_toi_o_soignant_vlasta_ray.mp3

  • Corona Chroniques, #Jour56 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour56

    Ultimes messages de Nicolas, le #médecin de garde de nuit des #Hauts-de-Seine (cf. Corona Chroniques, #jour 54). En ces dernières heures, notre correspondance vire à la conversation, au speed dating in extremis d’avant la cloche de fin de mise en cloche, vaine tentative de prolonger un temps cette tranche d’Histoire ? Désir, surtout, de ne pas laisser cette panique mondiale sans égale s’échapper comme ça, aussi facilement qu’elle nous est tombée dessus brutalement. De ses nuits de détresse sans fin (double-gardes, 74 au compteur depuis le 16 mars — total respect), Nicolas pointe un phénomène jamais ressenti dans ces proportions : « la recherche des patients d’une complicité dans l’explication, une narration affranchie du #storytelling des médias et des politiques. Un besoin de communion supérieur à d’ordinaire, toutes origines socio-professionnelles confondues. Parler pour comprendre, savoir ce qui protège ou rapprocherait, explorer le possible… On m’inviterait presque à casser la croûte entre familiers. Que tous ces gens attendent la monnaie de leur pièce en retour, dès demain, serait logique : se réparer individuellement et réparer le groupe social. »

    Entre les lignes, Nicolas se révèle par petites touches — noctambule des eighties, époque Pacadis, Paquita, Bains douches et boites de nuit, sa médecine est un night-clubbing par d’autres moyens — serait-ce donc ça, le secret de nos échanges ? La Nuit qui nous unit, ou plutôt l’attirance pour les levers d’Après, le Covid comme frère de mauvaise fortune, viral et en avant ?

    Dans sa dernière missive, le toubib finit par évoquer sa fascination pour ceux qu’il appelle le groupe des suggestibles, les invisibles influençables, ceux qui « ressentent physiquement le message anxiogène à force de martèlement. La respiration est au cœur du mécanisme : ils sont obsédés à tort, puis à raison, par la dyspnée médiatisée, l’accélération de la respiration, puis par le stress. La suggestion infuse le corps et tend à contrôler l’esprit. La barrière mentale rompue, je sens un désarroi massif et de quoi envisager toutes les ingénieries sociales possibles. » J’insiste une dernière fois, et une heure plus tard, message suivant, soudain, éclair de lucidité, demain se profile : « Dans le 92, en deux mois, nous sommes passés du film de guerre froide au film de SF. Il me traverse l’esprit que certains aux commandes ne devraient pas en abuser. Et qu’ils feraient mieux de ne pas foncer dans le tas en mode « comme avant ». »

  • Corona Chroniques, #Jour56
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour56

    DIMANCHE 10 MAI 2020 - JOUR 56 MATIN. C’est la quille — vraiment ? Plus que quelques heures, et aura sonné le temps de faire son sort au Pendant (et à l’Avant — mais comment, et avec qui ?). Douce veillée d’armes en perspective, dimanche de mai, derniers écrits, carnets rangés, moto révisée pour une escapade de minuit — et on rend l’appartement propre comme un sou neuf, l’aînée de 21 ans débarque demain, pour faire escale et embrassades. Une enveloppe kraft accueille les attestations, archives froissées de (...) #Coronavirus

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  • Corona Chroniques, #Jour55 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour55

    Le chien porte un joli nom, qui fleure les trente glorieuses, et les 11 mai qui hantent ; il a le poil court, d’un jaune vif, et sait nous émouvoir, assis sur ses pattes arrières ou à plat ventre, museau baissé, mais en alerte, à quémander sa caresse ; il a la grâce d’un lévrier afghan au pas de course, longues pattes frêles, léger corps de fusée-fuseau, sans un gramme de graisse, tête dressée vers Après et en avant, et ses yeux : petits, vifs, presque malicieux, qui flashent dans la nuit ; même à l’arrêt, l’animal a le sur-place élégant, une leçon pour les joggers de feu rouge, lui, il ne patauge pas sur son attestation, il danse la délivrance. Ce chien est la liberté même, agile, rapide — et il est bourré d’électronique, de capteurs, d’intelligence artificielle, de voyeurismes en tous genres, caméras à visée totalitaire, 360 degrés comme il faut ; il porte la rage, celle du confort et de la surveillance ; Spot est son nom, et le clébard gambade dans un parc de Singapore, téléguidé à distance,propagande par le fait accompli de la maison #Boston_Dynamics, longtemps financée par d’autres chiens de garde et de traces, #Google Company. Sur la vidéo du matin, Spot fait le beau et tout le monde l’acclame à grands renforts de selfies et de servitude volontaire ; il veille au respect des distanciations sociales, il a le disque rayé ; sans cesse, #Spot aboie d’une voix féminine « Let’s keep Singapore healthy, for your own safety and for those around you, please stand at least one metre apart. Thank you » et tout le monde rit, même Twitter ricane, et ne voit pas bien le danger, tout à sa joie de s’admirer dans son #Black_mirror, et honoré d’assister à son propre anéantissement : dans le parc, pas un pour se lever, pas un pour hacker le robot, le savater ou le saboter, ou même l’envoyer se noyer dans le bassin tout proche ; pas un pour comprendre ce que cette fausse bête à collier est en train de faire, mordre nos libertés — faux clebs qui nous prend pour de vrais chiens. Désastre au Désastre : en deux mois, aurions-nous tout perdu ? Appel de l’Après : et s’il n’était plus question d’être seulement vigilant, mais bien combattant ?

  • Corona Chroniques, #Jour54
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour54

    VENDREDI 8 MAI 2020 - JOUR 54 MATIN. Ses messages parviennent de façon aléatoire, toujours discrète, et toujours le matin, mais pas chaque matin ; des messages de souffrance, de solitude, comme des rapports de guerre sociale non dite, que le #Confinement aurait rendu palpable à défaut d’être tout à fait visible (et #OnOublieraPas). L’autre matin : « Panique room. Appel 15 en pleine nuit, dans une résidence, pour une jeune femme et un motif confus. Sur place : négociation âpre pour rentrer, je dois (...) #Coronavirus

    / Une

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/08/aides-soignantes-caissieres-enseignantes-a-la-rencontre-de-femmes-en-premier
    http://www.davduf.net/IMG/mp3/merci_a_toi_o_soignant_vlasta_ray.mp3

  • Corona Chroniques, #Jour53 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour53

    Branle-bas de combat au gouvernement, mais en tenue camouflage. Matignon dépose en catimini un amendement pour démolir un autre amendement, pourtant proposé et voté hier par son propre camp. Le péché originel, venu d’un député #LREM, ancien patron du #RAID : autoriser les « gardes particuliers » à pouvoir contrôler et verbaliser les promeneurs mal attestés. La logique à l’œuvre porte un nom, fumeux et malfamant : « le continuum de sécurité, enjeu du futur, entre sécurité publique et sécurité privée », dit un préposé à l’argumentaire. En clair : les députés en marche veulent déborder leurs chefs et donner pouvoir de police aux vigiles, en plus des nouveaux venus auxquels Castaner aimerait confier ces nouvelles missions (apprentis-policiers, retraités gendarmes, et robo(pastoutàfait)cops du métro, cf. Corona Chroniques, jour 48). Dit plus clairement encore : légaliser les #milices (euphémisées en commission des lois par « gardes assermentés de propriété de grande superficie »). D’où le gouvernement qui toussote, qui trouve que ça fait un peu beaucoup, ce débordement sur l’extrême droite, que ça risque de se voir un tantinet trop, cette tentation d’un sécuritaire total — et qui dépose son amendement (Saint Muddy Waters, héros du peuple et du Chicago Blues, que ces choses sont délicatement dites : « L’octroi d’un tel pouvoir de police judiciaire aux gardes particuliers pour participer à l’accomplissement d’une mission de police sanitaire n’est pas envisageable en opportunité et par ailleurs présente des fragilités constitutionnelles »). Au passage, avec le #Confinement, jamais vu une telle remontée de vidéos terrifiantes de policiers municipaux en roue libre. Après se teste Pendant.

    (Penser à écrire aux députés pour leur rappeler qu’en matière de continuum de sécurité, les reportages de M6 n’y pourront rien : ceci est achevé depuis des décennies, jamais la société n’a été aussi « sûre » et contrôlée qu’aujourd’hui ; 2020 n’est rien comparé à 1920, ni même à 1970. Leur demander également si, des fois, l’insécurité véritable ne règnerait pas ailleurs, quelque part du côté de la #sûreté_sanitaire, à défaut de #sécurité_sociale, régulièrement défoncée ?).

  • #Confinement #J56 : deux enveloppes dans ma boîte, un masque via la Mairie de #Nantes et ma déclaration d’impôts... sans #MasquesGratuits malgré les amendements de la loi #EtatdUrgenceSanitaire qui les rendent obligatoires...
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/49868333792

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    #Co_vide #Jour56 #LesPetitesPhotos . :camera : #photo (cc-nc-sa) ValK. Série « Co-vide » : frama.link/co-vide :eyes : + de photos : frama.link/valk ℹ infos, liens et soutien : liberapay.com/ValK

  • Corona Chroniques, #Jour52 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour52

    Nouvelle nuit agitée ; les psys nous rassurent, ce refoulé, c’est normal (même si la profusion médiatique de Freudiens a quelque chose d’assez peu rassurant) : des souvenirs enfouis de mesquineries anciennes au travail, de celles qui m’avaient fait me confiner, par choix, et ça change tout, il y a 10 ou 15 ans, sortir du train-train du salariat. Brel, comme toujours, avait été le guide : « J’ai refusé de savoir si le troisième aide-comptable me déteste vraiment ou simplement s’il a mal au foie. J’ai refusé cette bataille-là » (une interview de 1971 où le complice expliquait pourquoi il avait préféré le grand large incertain à l’usine paternelle qui lui tendait les bras, la sécurité et l’enfer).

    Soudain, ouvrir les yeux. Dans la cour, nuit totale, un enfant pleure, mais pas deux minutes, pas un caprice, pas dix minutes, pas un chagrin ; mais bien plus, quinze ou vingt minutes. On se précipite à la fenêtre, encore des larmes, on hèle, dans le vide, il se passe quoi, l’enfant crie maintenant, des hurlements de 4 ou 5 ans, mais c’est incompréhensible, ses parents crient aussi, mais sur lui, ou entre eux ? C’est strident, il se passe quoi, il se passe quoi, il se passe quoi, on imagine le pire, des voisins sortent à leur tour, impuissants, aucune réponse, les cris perdurent — et tout s’arrête.

    Et puis, au réveil, se demander si nous sommes prêts, collectivement, pour ce 11 mai, et les retrouvailles d’avec le collègue du couloir, les aide-comptables du bout du tunnel. Si chacun voudra, vraiment, rentrer dans le rang ? Peu à peu, de rue en Une, le défaitisme semble progresser. L’appel de l’Avant serait gagnant, effacer les souffrances du Pendant en retrouvant celles d’Avant, voilà le topo, voilà le défaitisme de salon, le défaitisme à réfuter — un défaitisme de pouvoir (les quatre) qui cherche à se rassurer, une méthode Coué de l’immobilisme. Semi-liberté, et estimez-vous heureux. Vraiment ?

    (La concierge a promis de se renseigner, pour le petit. Elle semble savoir d’où provenaient les cris.)

  • Corona Chroniques, #Jour51 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour51
    http://www.davduf.net/local/cache-gd2/62/31348e6de7e6cdcf65bb95cc54fbf6.png?1588761110

    Dans la cour d’école de Poissy, #Emmanuel_Macron s’avance comme un inspecteur d’Académie, sûr de lui, et de son emprise, il défait les carrières et voudrait faire nos arrières ; dans la cour, on le salue, il répond, mais dans la première salle, c’est qui ? demande un pays, une voix fluette, et le voilà qui, d’un geste enfantin, tombe le masque et avance à découvert ; toute l’approximation d’État en une image, ce masque tombé, c’est une allégorie les enfants, et une plaisanterie, un moment de déconnexion, qui pourrait être joli, s’il n’était la fin de tout ; ce masque jusqu’à la garde (« masque noir, assorti au costume du Président » nous dit un styliste, #Jean_Michel_Apathie de la maison LCI), ce masque grand public qui couvre la gorge et le menton, bientôt sur toutes nos bouches, c’est toute l’incompétence de ce commis d’État ; réduit à défiler devant des CP et des CE2, lui, raide dans leur rangée ; eux, assis sagement à leur pupitre, comme nous, relégués au rang d’écoliers à qui on fait constamment la leçon, à attendre que l’envoyé du rectorat nous programme nos vies une nouvelle fois rectifiées.

    Et puis : c’est comique, ce n’est plus Macron général pathétique devant l’hôpital de campagne de Mulhouse (cf. Corona Chroniques jour 10, hôpital démonté, dit-on, depuis sans tambour militaire ni trompettes la mort) ; ce n’est plus non plus Macron chef de rayon du Super U de la ferme France (cf. Corona Chroniques jour 39), c’est le fantôme, c’est Jacques Martin, c’est l’École des fans, alors, ils font quoi tes parents ? Maman, elle est dans le combat du Coronavirus ! Et elle est en train de gagner ? Oui. Et le soir, elle te raconte ? Oui. Et papa ? Il travaille à l’hôpital. Et à nouveau, tout ce qu’il ne faut pas faire, tout ce pourquoi on nous avait dit il y a deux mois qu’on ne saurait pas faire, que les masques, ça servait à rien, qu’il fallait savoir les porter, Macron s’entête : son masque touché, retouché, mal positionné, nez mal caché — ce masque dix fois réajusté comme une stratégie hasardeuse de gouvernement.

    Parfois, la retransmission coupe, comme au jadis Théâtre de l’Empire, et un second présentateur de mode vient meubler (#Thomas_Misrachi, doigt sur la couture chez #BFM) : « c’est une opération de com’ MAIS c’est une opération très importante », l’image revient, nous voilà sauvés, bientôt 13h, Et les gestes barrières, tu les connais, toi ? Oui. Et tu te laves les mains tous les combien ? S’en suit une liste sans fin. Le ministre de l’Éducation est là aussi, même masque, mêmes erreurs, on comprend qu’il prépare les fiches du Président, il passe de classe en classe, en éclaireur, ramassant les biographies de tel ou tel élève avant de le glisser à l’oreille du patron. Au loin, sans que l’on sache si cela est fait exprès, un tableau raconte « à l’école d’autrefois », et tout finit par une interview, très autrefois, où deux journalistes évitent soigneusement chacune des questions qui pourraient fâcher.

    Il est temps d’aller s’aérer.
    Trois jours sans sortie, c’est l’extrême limite.

    • Cette histoire de masque enlevé tourne partout mais tu la commentes avec des mots tellement justes !

      Dans le montage de l’émission des potes, Macron pose une question à quelqu’un·e. Un peu condescendant mais Macron qui pose une question, ça me fait tilt : il ne pose jamais de question, il explique la vie, rien à foutre ne serait-ce que de l’expérience des gens. Et là, la réponse : c’est un enfant. Quand il pose des questions, c’est à des enfants, parce que ça compte pas vraiment, on le sait tou·tes. C’est insupportable, cette communication.

  • Corona Chroniques, #Jour50 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour50

    Se réveiller et se dire qu’il reste une semaine à tirer ; sans trop savoir si c’est long ou court, une semaine ; se lever et se demander comment on se lèvera, justement, et quel sera le réveil, exactement. Sur France Inter, le désir d’amnésie sonne déjà. Augustin Trapenard lit une lettre de Michel Houellebecq. On monte le son, sans trop y croire, mais on se raccroche à tout ce qu’on trouve, la moindre lueur, le premier os à ronger venu, le plus infime soupçon de déconfinitude — pure déconvenue. Selon l’écrivain, tout ce que nous vivons serait un « non-événement » et le monde après le coronavirus sera « le même, en un peu pire ». Trapenard se donne du mal, et beaucoup d’énergie ; il lit avec entrain, et c’est beau à entendre ; l’animateur tente de sauver par respirateur artificiel ce qui n’est que défaitisme existentiel. Au passage, Houellebecq égratigne les réseaux sociaux — en toute banalité — et balance les résidences secondaires de ses estimables confrères (c’est ainsi qu’il désigne Beigbeder, entre autres, c’est dire le prix de l’estime) — en toute bassesse. Il ajoute : « Je ne crois pas aux déclarations du genre « rien ne sera plus jamais comme avant » ». Et l’on comprend qu’il n’y aura pas de lumière de ce côté-là et qu’il existe plus de conscience au coin de la rue harassée qu’au bout de certaines plûmes fatiguées : que les poètes s’éloignent du monde, et de ses fracas, pour mieux les saisir, on sait, on connait, on apprécie ; mais que les mêmes décrètent, en s’extirpant du tumulte, qu’il s’agirait de croire et non de construire, et que ce que l’on vit est un non-événement, sont pure indécence. Une semaine, et l’on sait bien que ce sera bien plus, que l’Après viendra après beaucoup d’Après.

  • Corona Chroniques, #Jour50
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour50

    LUNDI 4 MAI 2020 - JOUR 50 MATIN. Se réveiller et se dire qu’il reste une semaine à tirer ; sans trop savoir si c’est long ou court, une semaine ; se lever et se demander comment on se lèvera, justement, et quel sera le réveil, exactement. Sur France Inter, le désir d’amnésie sonne déjà. Augustin Trapenard lit une lettre de Michel Houellebecq. On monte le son, sans trop y croire, mais on se raccroche à tout ce qu’on trouve, la moindre lueur, le premier os à ronger venu, le plus infime soupçon de (...) #Coronavirus

    / Une

    https://www.franceinter.fr/emissions/lettres-d-interieur/lettres-d-interieur-04-mai-2020
    https://www.liberation.fr/debats/2020/05/02/la-lecon-des-grands-romans-d-epidemie-par-orhan-pamuk_1787082
    http://www.davduf.net/IMG/mp3/merci_a_toi_o_soignant_vlasta_ray.mp3

  • Une baguette fraîche offerte par la voisine.
    Ssendou conté et tendrement chanté par celui qui a vécu.
    La margarine végétale a remplacé mon beurre mais la fleur-saline bretonne demeure et mon esprit gouelle jusqu’à Telgruc. Paix sur vous Vava Idir.
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/49850347562

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    ValK. a posté une photo :

    Un gris-dimanche de confinement, entre peur du présent et torpeur de la nostalgie.
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    #Jour52 #Co_vide #LesPetitesPhotos
    .
    📷 #photo (cc-nc-sa) ValK.
    Série « Co-vide » : https://frama.link/co-vide
    👀 + de photos : https://frama.link/valk
    ℹ infos, liens et soutien : https://liberapay.com/ValK