• L’écrivain Serge Livrozet, anarchiste et militant anti-carcéral, est mort à 83 ans
    https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/l-ecrivain-serge-livrozet-anarchiste-et-militant-anti-carceral-est-mort

    Il était une figure des milieux anarchistes et anti-carcéraux, du Comité d’action des prisonniers de Michel Foucault à Mai-68 et il avait participé aux débuts du quotidien Libération. Serge Livrozet est mort dans la région de Nice à 83 ans, ont annoncé mercredi ses proches à l’AFP. L’intellectuel s’est éteint "des suites d’une longue maladie", ont-ils précisé, rappelant qu’il fut "l’un des meneurs des révoltes qui secouèrent les prisons françaises dans les années 1970"_.

    Plombier, perceur de coffres-forts, puis écrivain

    Né le 21 octobre 1939 à Toulon, issu d’un milieu modeste, Serge Livrozet racontait avoir commencé à travailler comme plombier à 13 ans, avant de percer des coffres-forts : "Le seul moyen de sortir de ma condition sociale, c’était (de) prendre de l’argent là où je considérais qu’il y en avait trop", déclarait-il dans un documentaire qui lui a été consacré en 2017, La Mort se mérite de Nicolas Drolc.

    Parmi ses combats, il a participé à Mai-1968 et cofondé avec le philosophe Michel Foucault le Comité d’action des prisonniers, militant pour l’abolition des prisons. Il a fait partie des tout premiers fondateurs du journal Libération, qu’il a quitté très rapidement. Serge Livrozet est l’auteur d’une quinzaine de romans et d’essais, dont De la prison à la révolte et Lettre d’amour à l’enfant que je n’aurai pas (réédité en 2022 par L’Esprit frappeur). Par ailleurs, il est apparu au cinéma chez Laurent Cantet (L’emploi du temps en 2001).

    Emprisonné dans une affaire de faux-monnayage, puis acquitté

    Dans les années 1980, Livrozet avait défrayé la chronique judiciaire, étant soupçonné d’avoir géré une imprimerie parisienne de faux billets, dans ce qui paraissait alors comme la plus grosse affaire de faux-monnayage de l’Histoire. Il avait été incarcéré préventivement dix mois dans cette affaire, le temps d’écrire L’empreinte, dénonçant l’acharnement à son encontre, et a finalement été acquitté.

    "Chaque fois que je me suis trouvé confronté à un pouvoir quelconque, carcéral, judiciaire, économique, hospitalier ou encore religieux, je me suis retrouvé confronté à des gens qui voulaient s’emparer de mon esprit", confiait-il dans La Mort se mérite. "La société a besoin d’avoir la mainmise sur les cerveaux... Un type comme moi, je suis gênant parce que je ne rentre dans aucun moule prédéfini."

    LA MORT SE MÉRITE, Nicolas Drolc - 2017 - 90 minutes
    https://vimeo.com/199226893


    L’écrivain français Serge Livrozet le 13 novembre 1989, lors de sa comparution devant la cour d’assises de Paris pour contrefaçon de billets, une affaire dans laquelle il fut acquitté. (JEAN-LOUP GAUTREAU / AFP)

    #Serge_Livrozet #film #prison #luttes_anticarcérales

    • Mort de Serge Livrozet : société, tu l’auras pas
      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/serge-livrozet-societe-tu-ne-las-pas-eu-20221202_D4DXLGGCDZE7XNUQKMZVKI7CL4/?redirected=1

      Taulard, écrivain, militant, figure de la contestation des prisonniers dans les années 70, éphémère compagnon de route de « Libé », acteur chez Laurent Cantet… Serge Livrozet s’est refusé toute sa vie à la société, luttant contre l’injustice et le déterminisme social. Il est mort à 83 ans.

      Serge Livrozet est enfin mort. Taulard, écrivain, militant, figure de la contestation des prisonniers dans les années 70, dont la voix et la pensée se font entendre par-delà les murs des maisons d’arrêt, étendard des luttes contre l’administration pénitentiaire derrière « les barreaux du silence », l’homme représentait aussi la marge, l’exceptionnelle marge libertaire de celui qui se refuse à la société tout en refusant de la quitter pour mieux la combattre. Né en 1939 à Toulon (Var), issu d’un milieu modeste, marqué dans son enfance par la guerre, fréquentant des voyous quand sa mère, prostituée, travaillait la nuit, apprenti plombier à 13 ans, il est incarcéré dans les années 60 pour des séries de cambriolages. « Pour moi, le seul moyen de sortir de ma condition sociale, c’était d’ouvrir des coffres-forts et de prendre de l’argent là où je considérais qu’il y en avait trop », expliquait-il à la télévision dans les années 70. Vingt ans plus tard, devant Mireille Dumas, il précisait : « Pourquoi la société ne m’a pas donné, à cet âge-là, les mêmes chances qu’à tout le monde ? Je n’aurais jamais fait délinquant. C’est pour cela que je lui en ai voulu à la société, et que je lui en voudrai toujours, non pas pour moi car je m’en suis tiré, mais pour les autres. » Une guerre contre la structure et ses règles, contre l’injustice et le déterminisme social, au nom de tous mais avec des effets limités, qu’il aura longtemps menée. « Si je ne m’étais pas révolté, je n’aurais rien fait de ma vie. »

      « Faire savoir ce qu’est la prison »

      L’organisation de sa révolte commence derrière les barreaux, où les conditions de détention sont insupportables, et où Livrozet se forme intellectuellement, notamment à la prison de Lille-Loos, où il lit Marx et passera ensuite le bac et un diplôme de comptabilité, puis à la prison de Melun (Seine-et-Marne), où il fait valoir des droits pour les prisonniers, comme les congés payés. En 1971, Livrozet participe au Groupe d’information sur les prisons, lancé par Michel Foucault – avec qui Livrozet correspond –, Pierre Vidal-Naquet et Jean-Marie Domenach. Le GIP, en donnant la parole aux prisonniers, notamment via des formulaires passés aux familles, et aux acteurs du secteur pénitentiaire, veut faire connaître la réalité de l’univers carcéral, « l’une des régions cachées de notre système social. […] Nous nous proposons de faire savoir ce qu’est la prison : qui y va, pourquoi et comment on y va, ce qui s’y passe, […] comment on en sort et ce que c’est, dans notre société, d’en être sortis », écrivait Foucault dans un manifeste auquel souscrivent magistrats, avocats, médecins ou journalistes. En naissent des doléances, prison par prison, des documents sur les conditions intolérables que subissent les prisonniers.

      « La chose qui m’a le plus écœurée et le plus fait de peine, c’est d’avoir vu les gens attachés pendant une semaine et plus. Je puis affirmer sous la foi du serment qu’on ne les détachait pas pour manger », témoigne par exemple la psychiatre de la maison d’arrêt de Toul (Meurthe-et-Moselle) en septembre 1971. Ce même mois, aux Etats-Unis, les révoltes de la prison d’Attica font 39 morts. En France, Claude Buffet et Roger Bontems, après des violences exercées sur des détenus, prennent trois otages à la centrale de Clairvaux (Aube) avant d’en tuer deux. Les prisons sont des poudrières aveugles, qui exploseront quelques mois plus tard.

      Livrozet, libéré en 1972, adoubé par Foucault avec qui il noue une solide amitié, prend ensuite la relève du GIP, que l’auteur de Surveiller et Punir dissout la même année, en créant le Comité d’action des prisonniers, mouvement constitué de détenus qui demandent alors l’abolition de la prison – « la prison ne réhabilite pas le “taulard” mais l’entraîne dans un engrenage sans fin » – et avancent des motivations politiques qui se retrouvent ensuite dans le premier ouvrage de Livrozet, De la prison à la révolte. Sorti en 1973, le livre fait naître un auteur original, taulard au réalisme documenté autant qu’intellectuel de la condition de prisonnier, penseur d’une « philosophie du peuple », comme l’écrit Foucault dans sa préface.

      « On le croisait, il n’avait aucune place précise »

      A l’automne 1972, rue de Bretagne, à Paris, dans la salle enfumée au fond du couloir de l’Agence de presse Libération, Livrozet participe à certaines réunions préparatoires à la naissance du quotidien que vous lisez en ce moment même. « C’était un compagnon, dans le premier cercle du journal, se souvient un ancien directeur de la rédaction. On le croisait, il n’avait aucune place précise. Je ne crois pas qu’il ait jamais fait partie de l’équipe au sens strict. C’était une grande gueule, un très bon orateur, qui défendait beaucoup de choses. » Le journal relaie les luttes sociales ainsi que la situation catastrophique des prisons, et Livrozet, en militant, « appuyait ce projet qui pouvait être en mesure de défendre ses propres combats ». Des divergences de vues et une fibre anarchiste résolument contestataire le tiennent néanmoins à l’écart du noyau de l’équipe.

      En revanche, sa femme Annie, claviste, « une fille extrêmement amusante, blonde péroxydée, qui vibrait de passion pour lui et chantait Dans la vie faut pas s’en faire », comme la décrit une ancienne journaliste, travaille à Libé et participe notamment à la rubrique Taulards. C’est l’époque où les petites mains du journal achètent des carnets de timbres pour que les prisonniers puissent correspondre. « On cantinait, on était à fond là-dedans », sourit une autre, en évoquant le Comité d’action des prisonniers. Livrozet, ombre qui passe parfois discuter des prisons dans la rédaction, est, lui, décrit tantôt comme « un gars nonchalant, qui cultivait le look négligé – à cette époque, la matérialité n’était pas essentielle », tantôt comme « assez beau mec, grand, sec, plutôt élégant, parlant beaucoup, dragueur, charmeur, baratineur, hâbleur… mais un véritable bandit. Du grand banditisme, pas de la délinquance. Qui estimait toutefois qu’il y avait des choses anormales qui se passaient dans les prisons ».

      Neuf ans au total derrière les barreaux, un cigarillo entre les lèvres et voilà Livrozet devenu homme de lettres dans la mitterrandie des années 80. Il fonde sa maison d’édition, les Lettres libres, délivre des essais, des fictions… Et patatras, il est arrêté, « ainsi que trois autres personnes, le 29 août 1986 après la découverte, dans l’imprimerie parisienne de sa maison d’édition, de 70 millions de fausses coupures de 100 francs », nous apprend sèchement le Monde. Après une longue bataille judiciaire et quelques mois de détention, Livrozet est relâché, son associé ayant reconnu avoir fabriqué les faux billets à son insu.

      « Mieux vaut fumer, boire et baiser, tu meurs plus tard »

      Libre, Livrozet retourne alors dans le Sud, à Nice, ainsi qu’à l’écriture, une quinzaine d’ouvrages : plaidoyer contre la peine de mort, thriller policier en forme de variation sur l’affaire du sang contaminé, participation à la collection du « Poulpe » de Jean-Bernard Pouy… En promo, il n’oublie jamais un petit coup de pique à cette société honnie. « Je ne pense pas que l’homme naisse bon ou mauvais, criminel-né ou pas. Ce sont des recherches d’explications qui culpabilisent plus l’individu qu’elles ne cernent les causes sociales, économiques voire psychologiques de la délinquance, explique-t-il à France 3 en 1992 alors que la France découvrait les émeutes à Sartrouville ou Vaulx-en-Velin. Quand on voit les banlieues qui explosent, on cherche toujours à dire : oui, mais c’est des voyous. Ce ne sont pas des voyous-nés, ils sont nés là et ça les rend voyous. Pourquoi la société fait naître et vivre des gens dans des endroits pareils ? » « Cette société pourrie crée les conditions de la misère. Il ne faut pas pleurer, il faut s’indigner », complète-t-il sur Radio libertaire, où il a aussi animé l’émission Humeur noire.

      Au tournant des années 2000, Livrozet abandonne la plume et s’essaie au cinéma, cette usine à reconversion. Derrière la caméra comme conseiller technique dans le téléfilm Femme de voyou (1991) de Georges Birtschansky. Devant la caméra pour Laurent Cantet, qui le remarque lors d’une de ses interventions télé, et lui offre dans l’Emploi du temps (2001) le rôle d’un malfaiteur (lire ci-dessous). Il remet le couvert quinze ans plus tard aux côtés de Gilbert Melki dans Vendeur. Il participe aussi au documentaire de Nicolas Drolc, Sur les toits (2014), où au côté d’Henri Leclerc et d’anciens détenus, il ausculte la trentaine de mutineries dans les prisons françaises durant les années 1971-1972. Avant que le cinéaste ne le suive pour un formidable portrait en grand : La mort se mérite (2017). Dans ce film en noir et blanc, Serge Livrozet, vieilli mais toujours souriant, sorti d’une opération lourde, livre ses considérations libertaires sur la vie, la prison, la mort. Et la société. Avec une pointe d’amertume : « On pensait que la révolte allait arriver, elle n’est pas arrivée. Et elle n’est pas près d’arriver. » Ou d’humour : « Regardez le Christ, il fumait pas, il buvait pas, il baisait pas, il est mort à 33 ans, en étant fils de Dieu. Mieux vaut fumer, boire et baiser, tu meurs plus tard. »

      Il ressort aussi de ce parcours fracassé que cette vie, inégalitaire, injuste, Livrozet ne l’aime pas. « La vie est absurde, c’est éphémère, c’est rien du tout, explique-t-il, cigare en main. C’est très précaire, moi je n’en voulais pas de ça. C’est pourquoi j’ai écrit des livres qui incitaient à ne pas donner naissance à d’autres personnes en mesure de souffrir comme je souffre moi-même. » Mardi, Serge Livrozet a enfin quitté ce monde « où [il] n’aurait pas voulu naître » et qui l’aura détenu 83 ans.

      Laurent Cantet, cinéaste de « l’Emploi du temps » : « Un homme tellement singulier »

      « Ce qui le caractérisait, c’est le romanesque, qu’il incarnait de plain-pied. Sa vie a été romanesque, et il adorait la raconter, sans en tirer gloire, mais avec un plaisir de conteur gourmand. C’était un grand séducteur, et son œil souriait chaque fois qu’il sentait qu’une phrase faisait mouche. « Le personnage que j’ai imaginé s’est largement inspiré de lui. J’étais en train d’écrire quand je l’ai vu pour la première fois dans un talk-show. L’impression tout de suite d’être face à un homme tellement singulier que l’envie de lui proposer le rôle s’est imposée instantanément. Dès le lendemain, je l’ai contacté, et sans aucune hésitation, il a accepté la proposition. Il n’avait jamais joué dans un film mais je lui proposais une expérience de plus dans sa vie qui en comptait déjà tellement, et ça l’amusait je crois. « J’ai un souvenir très précis des journées de répétition où progressivement, il a endossé le personnage, ou plutôt donné corps au personnage, prêté sa voix au timbre chaleureux, à la rythmique très particulière, qui la rend reconnaissable entre toutes. Il corrigeait des dialogues, ajoutant un mot d’argot, qui était sa langue, et donc qui sonnait tout de suite très juste. Il rectifiait un rouage d’une arnaque qu’il ne trouvait pas à la hauteur. Je me félicite d’avoir compris tout de suite qu’il fallait le prendre d’un bloc, adapter le personnage à ce qu’il proposait et pas l’inverse. En assumer l’étrangeté aussi, qui faisait tout son charme. « Je crois qu’il aimait beaucoup le film, qu’il a présenté à de multiples reprises lors de la sortie, avec un plaisir et une chaleur qui me touchaient beaucoup. » Recueilli par Didier Péron

      #voyou #philosophe #comité_d'action_des_prisonniers #CAP

    • Un journal militant anti-carcéral : le comité d’Action des Prisonniers (CAP) de 1972 à 1980

      https://paris-luttes.info/un-journal-militant-anti-carceral-925

      Créé par d’anciens détenus, dont Serge Livrozet, Claude Vaudez, Michel Boraley, le C.A.P (Comité d’Action des Prisonniers), est une association lancée fin novembre 1972 qui publie un journal mensuel avec textes d’analyse, informations sur les prisons et lettres de prisonniers. Il y aura 67 numéros jusqu’en 1980.

      Sur les toits., film complet, précédemment référencé par @unagi et @rezo https://www.youtube.com/watch?v=rsHXdpCKBEM


      et dont @vanderling avait signalé la très bonne bande son https://seenthis.net/messages/827114

      #journal_des_prisonniers #prisonniers #révolte

    • En guise d’hommage, lundimatin republie cet article de Corinne Morel Darleux.
      https://lundi.am/De-luttes-de-taule-et-de-mots-Corinne-Morel-Darleux

      Sur le travail de Nicolas Drolc et sa rencontre avec Livrozet
      https://seenthis.net/messages/827114#message844813
      et la bande originale de son doc « Sur les toits » par King Automatic & Mr Verdun sur le label nantais Kizmiaz records
      https://kizmiazrecords.bandcamp.com/album/kz026-sur-les-toits

  • Gun Wound ( Wundkanal. Hinrichtung für vier Stimmen ) ( Wundkanal ) [ NON-USA FORMAT, PAL, Reg.0 Import - Germany ] by Thomas Harlan
    https://www.amazon.de/Wundkanal-Hinrichtung-Stimmen-Wundkanal-NON-USA/dp/B01EGQQL3I

    L’exercice de la violence devient inévitable quand tu quittes le monde de la production artistique pure afin de faire parler les monstres. On est tenté d’affirmer le contraire en regardant « The Act of Killing » de Joshua Oppenheimer, Christine Cynn et de leur collègue indonésien anonyme. L’équipe a choisi de limiter l’impact du tournage sur la vie des tortionnaires en leur donnant champ libre pour s’exprimer à propos du côté fatigant du travail meutrier qu’ils ont excercé dans leur jeunesse. Ils n’ont subi aucun acte violent de la part des réalisateurs et de la réalisatrice. Tout le monde est reste dans un rôle de spectateur hors champ comme le public de cinémà.

    Du coup le filme reste à la surface. Il n’y a pas de confrontation. L’équipe ne creuse pas dans les profondeurs humaines des protagonistes. Elle agit comme des archéologues qui se contentent de la présentation d’images satellites en expliquant qu’ici et là il est probable de trouver des artefacts sous terre. Les monstres ont gagné la guerre et présentent leur version tordue des événemments.

    Thomas Harlan s’est pris autrement au tournage de sa fiction Wundkanal. Hinrichtung für vier Stimmen (trajet de la balle. exécution pour quatre voix).

    Vers 1982 nous entendions d’abord des rumeurs qu’un réalisateur allemand aurait séquestré un viel homme dans un sombre hangar parisien et serait en train de le torturer pendant son tournage. Il s’agissait d’Alfred Filbert, ancien commandant de l’Einsatzkommando 9, un criminel de guerre condamné pour le meurtre d’au moins 6800 hommes, femmes et enfants. Filbert s’est laissé leurrer par Harlan avec la promesse d’un cachet raisonnable. Une fois sur place on le soumit aux même procédé technique comme les autres acteurs. En leur insérant dans les oreilles de petits récepteurs audio sans fil le réalisateur maîtrisait chaque détail du jeux des acteurs et exercait une pression psychologique énorme.

    Wundkanal. Hinrichtung für vier Stimmen | filmportal.de
    https://www.filmportal.de/film/wundkanal-hinrichtung-fuer-vier-stimmen_f9636912224f4b46afa8058c0af0430b

    Le film est inspiré par le kidnapping et par l’interrogatoire de l’ancien officier SS Hanns Martin Schleyer devenu président du BDA, patron des patrons allemands (Bundesvereinigung der Deutschen Arbeitgeberverbände e. V.), par le « Kommando Siegfried Hausner » issu de la Fraction de l’Armée Rouge RAF. Thomans Harlan fait jouer au meurtrier Alfred Filbert le personnage fictif qui aurait participé à la construction du camp d’Auschwitz ainsi qu’en 1975 trente ans après la défaite du nazisme allemand à la conception de la prison spéciale pour les membre de la RAF à Stuttgart Stammheim. La mise en scène reproduit la situation de l’interrogatoire du prisonnier. L’antifasciste Harlan et son équipe ont alors dépasseé les limites de ce qu’on considère comme traitement respectueux d’un acteur.

    Thomas Harlan était le fils du réalisateur nazi Veit Harlan connu pour le film antisemite Jud Süß et l’oeuvre de propagenade en couleur Kolberg . Il a consacré sa vie à la poursuite des criminels de guerre nazis. Son film Wundkanal pose la quation de la continuité du fascisme dans l’Allemage de l’Ouest après la guerre où les pires bouchers profitaient de généreuses pensions d’état après avoir toucéh d’importants dédommagement pour ceux dont les domains agricoles avaient été expropriés par les communistes et les polonais.

    Robert Kramer a suivi avec sa caméra documentaire le tournage de Wundkanal et Thomas Harlan a imposé à chaque projection de son film la projection du documentaire Unser Nazi (notre nazi) afin de pousser le public à saisir les connexions entre fiction et réalité. En regardant les films de Kramer et Harlan on s’expose aux violences au sein de l’équipe cinématographique, aux actes criminels commis par le protagoniste dans la vraie vie et à l’acharnement meurtrier de la République Fédérale d’Allemagne contre sa jenuesse révoltée.

    C’est un double feature au pouvoir cathartique.

    Aucun viellard n’a été blessé pendant le tournage.

    Ecrit en réponse au texte de @mona https://seenthis.net/messages/981368
    Le commentaire étant devenu trop long j’en ai fait ce billet apart.

    https://en.wikipedia.org/wiki/The_Act_of_Killing
    https://en.wikipedia.org/wiki/The_Look_of_Silence

    Unser Nazi | filmportal.de
    https://www.filmportal.de/film/unser-nazi_d7e71038ebe44b73abd812f2726a6bc7

    Wundkanal. Hinrichtung für vier Stimmen | filmportal.de
    https://www.filmportal.de/film/wundkanal-hinrichtung-fuer-vier-stimmen_f9636912224f4b46afa8058c0af0430b

    Regie Thomas Harlan
    Drehbuch Yvette Biró
    Kamera Henri Alekan
    Ausstattung Max Berto (Szenenbild)
    Schnitt Patricia Mazuy

    Darsteller
    Alfred Filbert
    Gerhard Riedmann
    Hans Bruckberger

    Produktionsfirma
    Quasar Film GmbH (Berlin/West)
    Reass Films S.a.r.l. (Paris)
    Quasar Inc. (Beverly Hills)
    Cannon International (Los Angeles)

    Produzent
    Wieland Schulz-Keil
    Renée Gundelach (consulting producer)

    Länge: 107 min
    Format: 35mm (?), 1:1,66
    Bild/Ton: Eastmancolor, Ton
    Aufführung:
    Uraufführung (IT): 29.08.1984, Venedig, IFF

    https://en.wikipedia.org/wiki/The_Act_of_Killing
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hanns_Martin_Schleyer
    https://en.wikipedia.org/wiki/Thomas_Harlan
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Filbert

    Einsatzgruppe B, Einsatzkommando 9
    https://en.wikipedia.org/wiki/Einsatzkommando

    The operational command of Einsatzgruppe B, attached to the Army Group Center, was established under the command of Arthur Nebe a few days after the German attack on the Soviet Union in Operation Barbarossa.
    ...
    Einsatzkommando 9
    The Einsatzkommando was active in Vilna (see the Vilna Ghetto), Grodno (the Grodno Ghetto), Lida, Bielsk-Podlaski, Nevel, Lepel, Surazh, Vyazma, Gzhatsk, Mozhaisk, Vitebsk (the Vitebsk Ghetto), Smolensk, and Varena. It executed 41,340 people.

    SS-Obersturmbannführer Alfred Filbert [de] (June–20 October 1941)
    SS-Obersturmbannführer Oswald Schäfer [de] (October 1941 – February 1942)
    SS-Obersturmbannführer Wilhelm Wiebens (February 1942 – January 1943)
    SS-Obersturmbannführer Dr. Friedrich Buchardt (January 1943 – October 1944)
    SS-Sturmbannführer Werner Kämpf (October 1943 – March 1944)

    Jud Süß
    https://de.wikipedia.org/wiki/Jud_S%C3%BC%C3%9F_(1940)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Juif_S%C3%BCss_(film,_1940)

    Alex J. Kay - The Making of an SS Killer - The Life of Colonel Alfred Filbert, 1905-1990, Cambridge University Press, 2016

    In this pioneering biography of a frontline Holocaust perpetrator, Alex Kay uncovers the life of SS Lieutenant Colonel Alfred Filbert, responsible as the first head of SS-Einsatzkommando 9, a mobile killing squad, for the murder of more than 18,000 Soviet Jews – men, women and children – on the Eastern Front. He reveals how Filbert, following the political imprisonment of his older brother, set out to prove his own ideological allegiance by displaying particular radicalism in implementing the orders issued by Hitler, Himmler and Heydrich. He also examines Filbert’s post-war experiences, first in hiding and then being captured, tried and sentenced to life imprisonment. Released early, Filbert went on to feature in a controversial film in the lead role of an SS mass murderer. The book provides compelling new insights into the mindset and motivations of the men, like Filbert, who rose through the ranks of the Nazi regime.
    ...
    Alfred Filbert remains
    little known, even among subject specialists. Although he never joined the senior ranks of the SS, he nonetheless ended the war with the same SS rank as the far better known Adolf Eichmann.

    #film #nazis #génocide #shoa #Stammheim #Wundkanal

    • Zum Beispiel Wundkanal :
      https://seenthis.net/tag/wundkanal
      Voilà l’essentiel qui décrit le caractère absolument exceptionnel de ce film :

      Thomas Harlan hat wichtige Hinweise und Methoden für den Umgang mit dem Widerspruch von Beteiligung/Beobschtung gegeben. Was tun wir als Betroffene, die zugleich Widerstandskämpfer und Dokumentaristen unserer Gegner sind?

      A propos du rôle de l’argent donc du pouvoir pour la production de ce film : Harlan a tourné pendant plusieurs mois avec toute une équipe de cinéma dans plusieurs pays. Il a loué des studios, gagné Henri Alekan comme cameraman et payé un cachet de 150.000 FF à Filbert.
      Ce film est donc le résultat du pouvoir de persuasion de Harlan qui a su convaincre les meilleurs producteurs européens à financer un film dont on savait d’avance qu’il n’aurait jamais une chance de gagner de l’argent par la vente de billets de cinéma. Il les a tous fait participer à une aventure de résistance imaginée et exemplaire.

      #résistence #antifascisme #agitation #cinéma_vérité

  • Beschreibung eines Sommers - 1962
    https://www.youtube.com/watch?v=tdiVR1859dM

    C’est la chronique d’un été socialiste d’après le livre du même titre dont 500.000 exemplaires ont été vendu entre 1961 et 2008.

    Beschreibung eines Sommers ist ein deutscher Liebesfilm der DEFA von Ralf Kirsten aus dem Jahr 1962. Er entstand nach dem gleichnamigen Roman von Karl-Heinz Jakobs.

    Produktionsland DDR
    Originalsprache Deutsch
    Erscheinungsjahr 1962
    Länge 80 Minuten
    Stab
    Regie Ralf Kirsten
    Drehbuch Gudrun Deubener
    Produktion DEFA, Künstlerische Arbeitsgruppe „60“
    Musik Wolfgang Lesser
    Kamera Hans Heinrich
    Schnitt Christel Röhl
    Besetzung
    Manfred Krug: Tom Breitsprecher
    Christel Bodenstein: Grit
    Günther Grabbert: Schibulla
    Johanna Clas: Lilo
    Marita Böhme: Regine
    Peter Reusse: Dschick
    Horst Jonischkan: Grell
    Erik Veldre: Kamernnus
    Hans-Peter Reinicke: Tenser
    Ernst Forstreuter: Jugendlicher
    Heinz Lyschik: Jugendlicher
    Liska Merbach: Wirtin
    Helga von Wangenheim-Haeussler: Mädchen in der Bar
    Achim Wenk: Jugendlicher

    https://de.wikipedia.org/wiki/Beschreibung_eines_Sommers

    #DDR #film #jeunesse

  • #Manger_autrement : L’#expérimentation

    À #Grossenzersdorf en #Autriche, dans un champ de 4 400 mètres carrés, les chercheurs ont entrepris de cultiver la totalité de ce que mange un Européen moyen : les #céréales, les #légumes et les #fruits d’une part, de l’autre le #fourrage destiné au #bétail produisant sa consommation d’origine animale. Il est rapidement apparu que les cultures fourragères et les produits importés occupaient deux fois plus de surface que les produits végétaux et locaux. L’#expérience a ainsi démontré que nous accaparons une #surface deux fois supérieure à celle dont nous disposons, et que notre #alimentation rejette autant de #gaz_à_effet de serre que l’automobile. Comment #se_nourrir_autrement ? Trois familles ont alors essayé de réduire leur part de surface cultivable en adoptant une alimentation plus responsable, moins riche en #viande et alignée sur la production locale et saisonnière.

    https://www.youtube.com/watch?v=vlHJeAFN-38


    #film #film_documentaire #documentaire
    #alimentation #géographie #espace #élevage

  • Gens du voyage : ma vie au milieu des usines

    Septembre 2019, un incendie dévore l’usine pétrochimique de Lubrizol. Une odeur suffocante envahit la caravane de Vanessa, installée sur l’#aire_d'accueil voisine. Depuis, cette mère se bat pour faire reloger sa famille. Ce film raconte son combat.

    https://www.streetpress.com/sujet/1625490543-documentaire-gens-voyage-aire-accueil-usine-lubrizol-discrim

    #gens_du_voyage #Lubrizol #incendie #vidéo #film #documentaire #film_documentaire #pollution #habitat #danger #Rouen #relogement #lutte #résistance

    signalé ici aussi par @val_k :
    https://seenthis.net/messages/921423

  • Tony Rinaudo, l’agronome qui fait repousser les arbres du Sahel
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/11/16/tony-rinaudo-l-agronome-qui-fait-repousser-les-arbres-du-sahel_6150155_3212.

    .... équipé, pour seul outil, d’une machette, Tony Rinaudo a été à l’initiative d’un mouvement de reforestation massive des terres arides du Niger entamé il y a quarante ans et qui a permis de restaurer plus de 5 millions d’hectares de terres et faire pousser 200 millions d’arbres, le tout sans planter le moindre spécimen, en permettant simplement aux souches de se régénérer.
    Ce combat est au cœur d’un documentaire du cinéaste allemand Volker Schlöndorff, programmé sur Arte jeudi 17 novembre : The Forest Maker. L’homme qui ressuscite les arbres. Dans ce long-métrage, le réalisateur octogénaire, oscarisé pour son film Le Tambour (1979), part à la rencontre des communautés, qui, grâce aux principes de la régénération, ont reboisé leur environnement avec simplement quelques tailles précises et en valorisant la présence des arbres. Un principe bien moins coûteux que les programmes de plantation, et bien plus efficace....

    Un jour qu’il conduit sa camionnette à travers la savane, il doit s’arrêter pour vérifier la pression de ses pneus. « A 10 ou 15 mètres de moi, j’aperçois ce que je croyais être un buisson. En me rapprochant, j’observe ses feuilles : ce n’était pas un buisson, mais un arbre qui s’était couché, balayé par le sable. En apercevant sa souche, cela a fait tilt : tous ces buissons dans la savane, c’étaient les restes d’une forêt. Il n’y avait pas besoin de planter des arbres, ils étaient là, souterrains, il fallait simplement les faire repartir. »

    Dès lors, le travail de l’Autralien change radicalement. Il ne s’agit plus d’arriver sur un territoire pour planter des arbres [qui meurent] , mais de convaincre les communautés de la nécessité de protéger et restaurer la végétation existante. « Au lieu de traiter la désertification comme un sujet technique, nous la traitons comme un enjeu social. Cela prend du temps, mais je suis têtu. »

    #desert #film #arbres #régénération #écologie #agroécologie

  • Librement inspiré de la vie de #Lucio_Urtubia. La série Netflix ‘A Man of Action’ explore la figure de l’anarchiste le plus célèbre d’Espagne qui a mené un stratagème de contrefaçon pour tromper la plus grande banque du monde :
    https://www.dailymotion.com/video/x8fj5ef


    Sur la vie de Lucio Urtubia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucio_Urtubia
    Vidéo sur Lucio Urtubia, anarchiste maçon et faussaire raconte ses aventures de militant anarchiste en Espagne franquiste et en exil, du Che au #MIL etc. :
    https://dai.ly/x7u3ah

    #Documentaire #anarchiste #Faussaire #Espagne #serie #Netflix

  • Histoire des gilets jaunes par nous
    https://odysee.com/@Yellowveststories:6/Histoire-des-Gilets-Jaunes-par-nous:e

    Se sentir Gilet Jaune, c’est se sentir transformé par les expériences du mouvement d’hier et appréhender ce qu’il pourra être demain. « L’Histoire des Gilets Jaunes Par Nous » est une anthologie qui suit jour par jour l’insurrection des GJ. Un #film réalisé grâce à des images partagées sur internet et une voix off qui défend un mouvement qui ne cesse de se dépasser.

    (pas encore vu)

  • [Vidéos] Le Maquis en Catalogne (1939 - 1963) - PARTAGE NOIR
    https://www.partage-noir.fr/le-maquis-en-catalogne-1939-1963

    Un documentaire, en sept chapitres, qui traite de l’histoire du mouvement de guérilla antifranquiste en Catalogne, de la fin de la guerre civile jusqu’à sa fin dans les années 1960.

    #CNT #Catalogne #Guerilla #Antifranquiste #Fédérica_Montsény #Francisco_Sabaté

  • Transition énergétique : un industriel propose une solution industrielle.

    Hubert de Boisredon, né le 1er août 1964 à Suresnes, est un chef d’entreprise français. Il est le président-directeur général de l’entreprise Armor

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hubert_de_Boisredon

    Le film solaire organique, cette innovation du nantais Asca qui peut révolutionner la décarbonation

    https://www.latribune.fr/regions/pays-de-la-loire/le-film-solaire-organique-asca-n-est-pas-un-panneau-photovoltaique-hubert-

    Filiale du groupe Armor, la société nantaise Asca développe depuis une dizaine d’années des films solaires organiques. Produisant de l’énergie quelle que soit la température, l’orientation et la couverture nuageuse, du lever au coucher du soleil, ce matériau peut être installé facilement sur des façades, des toitures, des balustrades, des balcons..., afin de les rendre autonomes en énergie. Si l’entreprise a remporté de nombreux contrats à l’étranger, elle bute en France sur une législation tatillonne. Coup de projecteur sur une technologie révolutionnaire et complémentaire des panneaux photovoltaïques.
    Le groupe nantais a investi plus de 100 millions d’euros, pour mettre au point une technologie à base de polymères photo-actifs, sans solvants, sans matériaux rares et dont la fin de vie est pensée dès la conception du produit. Le procédé repose sur 5 couches imprimées, en rouleau, sur le film OPV, encapsulées dans 2 couches protectrices pour isoler et protéger les polymères de l’oxygène, de l’humidité ou encore des rayons ultraviolets.
    Le groupe nantais a investi plus de 100 millions d’euros, pour mettre au point une technologie à base de polymères photo-actifs, sans solvants, sans matériaux rares et dont la fin de vie est pensée dès la conception du produit. Le procédé repose sur 5 couches imprimées, en rouleau, sur le film OPV, encapsulées dans 2 couches protectrices pour isoler et protéger les polymères de l’oxygène, de l’humidité ou encore des rayons ultraviolets. (Crédits : Frédéric Thual)

    « Si on imprimait autant de films solaires que de rubans de transfert thermique, on produirait chaque année plus que la totalité de la puissance du parc nucléaire français. Nous fabriquons actuellement 13.000 kilomètres de ruban transfert thermique par jour, soit deux milliards de m² par an. Même si l’on ne prend qu’un milliard, au rendement actuel, on produirait 60 gigawatts (GW) de puissance électrique. C’est la totalité du parc nucléaire français - quand il marche ! », illustre Hubert de Boisredon, PDG du groupe Armor, leader mondial du ruban à transfert thermique (utilisé pour produire des étiquettes à code-barres) et fondateur de la filiale Asca créée en 2012 pour produire des films solaires organiques - des « OPV » (pour Organic PhotoVoltaics), dans le jargon des énergies renouvelables.

    Depuis, le groupe nantais a investi plus de 100 millions d’euros, à la Chevrolière, près de Nantes, pour mettre au point une technologie à base de polymères photo-actifs, sans solvants, sans matériaux rares, et dont la fin de vie est pensée dès la conception du produit. « La solution est sous nos yeux... », estime Hubert de Boisredon.

    Une solution complémentaire aux panneaux photovoltaïques, dont les rendements demeurent encore trois fois supérieurs. Ils sont en effet de l’ordre de 6% à 7% contre 18% à 20% pour les panneaux en silicium, dont une grande majorité est produite en Chine. En revanche, beaucoup plus sensibles à la lumière diffuse, les films solaires organiques produisent de l’énergie quelle que soit la température, l’orientation et la couverture nuageuse, du lever au coucher du soleil. « A puissance égale, le film produit 30% d’énergie de plus qu’un panneau solaire », fait valoir Hubert de Boisredon. Sa souplesse et sa maniabilité, comme une seconde peau, en font une solution pour aller là où les panneaux photovoltaïques ne peuvent être installés en raison des contraintes architecturales ou environnementales. Et qui plus est économe en Co2, puisqu’elle évitera, entre autres, d’utiliser le transport maritime, nécessaire pour importer des panneaux photovoltaïques chinois.
    Asca vise une production multipliée par trois en 2023

    « Il ne s’agit pas de raisonner en rendement mais en empreinte carbone, laquelle constitue, quand même, l’enjeu final. Le président de la République dit vouloir améliorer la souveraineté française et européenne. Or, sur le photovoltaïque, si on devait se passer des productions chinoises, les conséquences pour les Français seraient encore pire que pour le gaz russe ! », tacle Hubert de Boisredon, regrettant aussi que l’argent public investi dans la transition énergétique contribue à faire fonctionner les usines chinoises, alors qu’une partie des besoins énergétiques pourrait être assurée par les films solaires organiques. Et, ainsi, renforcer la souveraineté nationale. Pourquoi la France a-t-elle tardé à s’intéresser à cette technologie pourtant prometteuse ? « Par méconnaissance. Et puis, une croyance s’est répandue dans certains cercles qui pensaient que l’on avait déjà perdu face aux autres solutions solaires", ajoute le PDG d’Armor.

    Et pourtant, en dehors de l’Hexagone, les films nantais ont la cote. Et pour cause : ce matériau recouvre déjà la façade média du pavillon Novartis à Bâle en Suisse, devenu le symbole de la ville, mais aussi des balustrades d’immeubles génératrices d’énergie en Allemagne, ou encore le voile d’ombrage du siège de l’Union Africaine en Éthiopie, le toit solaire du pavillon des Pays-Bas lors de l’exposition universelle 2020 à Dubaï, la façade LEDs de la biennale d’architecture et d’urbanisme à Séoul, ou encore, habille des objets connectés...Pour l’heure, l’énergie est entièrement réinjectée dans les bâtiments pour accroître l’autoconsommation.

    « La réalisation de Bâle a créé un véritable appel d’air qui devrait nous permettre de multiplier par trois la production en 2023 », estime Moïra Asses, vice-présidente d’Asca, en charge de la stratégie et du marketing, qui a, depuis, reçu un millier de demandes.
    En attendant une législation française ad hoc

    En revanche, en France, on traine les pieds. Pour l’instant, à défaut d’une législation ad hoc, le fabricant de films souples est tenu d’obtenir un avis technique et une certification du CSTB (Centre scientifique et technique du Bâtiment) pour chacune de ses réalisations, et ce, selon le type de modules, sa forme, sa taille...

    « Sans cette homologation, un bâtiment n’est pas assurable. Et donc personne ne prend le risque », déplore Moïra Asses.

    Conséquence, seul le statut expérimental permet à Asca de présenter son innovation dans l’Hexagone. D’où le courroux du PDG d’Armor, dont la technologie a été soutenue par les chercheurs du CEA, l’Institut national de l’énergie solaire à Chambéry et à hauteur de 800.000 euros par France Relance. « Rien à voir avec les soutiens apportés aux filières allemandes (18 millions d’euros) et brésiliennes, qui sont nos principales concurrentes », précise-t-il.

    « Nous sommes face à une absurdité qui, par méconnaissance et manque de compréhension, consiste à priver les agriculteurs de terre, alors que des solutions complémentaires existent pour venir là où l’on ne peut pas implanter de panneaux photovoltaïques », indique Hubert de Boisredon.

    Mais, la prise de conscience avance. Le 4 novembre dernier, le Sénat adoptait, en première lecture, le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables. Dont deux amendements portant, l’un sur la prise en compte de l’empreinte carbone dans les commandes publiques, l’autre sur la possibilité de solariser les façades de bâtiments dont l’emprise au sol dépasse 250 m².

    Même si les dirigeants d’Asca regrettent que les contraintes pesant sur les balustrades et garde-corps n’aient été prise en compte, l’adoption du texte à une large majorité (343 votants, 325 exprimées, 320 pour, 5 contre et 18 abstentions), toutes couleurs politiques confondues, a créé une lueur d’espoir.

    « Ils ont compris que, derrière, c’est l’emploi en France que l’on défend », assure le PDG d’Armor, qui entend « enfoncer le clou », en multipliant les rencontres avec les députés et les ministres concernés pour les convaincre du potentiel de cette technologie française et de la nécessité d’assouplir les contraintes, d’ici l’examen du projet de loi par l’Assemblée nationale le 6 décembre prochain.

    « Ce n’est pas un sujet politique, c’est un sujet d’intérêt national. Nous sommes prêts à y aller, et on est crédible », dit-il, rappelant que l’ETI Armor est, à force d’innovations, d’investissements et de dialogue social, passée de la quatrième place au titre de leader mondial du ruban à transfert thermique en vingt ans, avec un chiffre d’affaires (consolidé) de 403 millions d’euros en 2021 et 2.450 employés dans le monde dont 780 en France.
    Une technologie caméléon

    Techniquement, il aura fallu dix ans à Asca pour mettre au point une « recette », à base de polymères, inspirée des technologies déployées pour les rubans thermiques, et pour industrialiser son process d’enduction de couches fines sur films minces.

    « Le choix des polymères est un élément fondamental dans la production de modules photovoltaïques organiques. Ce sont eux qui déterminent le rendement des modules photovoltaïques », explique Moïra Asses, dont les équipes de recherche ont réussi à doubler les rendements en laboratoire pour atteindre, cette fois 14%. Un objectif qu’Asca tente maintenant d’industrialiser dans son unité de la Chevrolière dimensionnée pour produire 1 million de mètres carrés par an.

    Le procédé repose sur cinq couches imprimées, en rouleau, sur le film OPV, encapsulées dans deux couches protectrices pour isoler et protéger les polymères (la couche active) de l’oxygène, de l’humidité ou encore des rayons ultraviolets.
    Un process qui a engendré le dépôt d’une centaine de brevets.

    Pour permettre un élargissement des applications, Armor a, en 2019, mis la main sur la startup allemande Opvius (devenue Armor Solar Power Films), détentrice du savoir-faire « free-form » permettant de découper au laser le film sous différentes formes (losanges, cercles, feuilles d’arbres...) pour s’adapter à la morphologie de bâtiments, de balustrades, d’objets connectés, de bâches de recharges, d’arbres solaires... mais aussi de proposer des offres sur-mesure, et en différentes couleurs.

    Compatible avec une multitude de matériaux (bois, métal, verre, tissus...), cette solution solaire, qui revendique d’être à la fois bas carbone et design, permet d’apporter de l’énergie à une grande diversité d’applications pour la mobilité, les villes connectées, etc.

    « À énergie constante, la consommation de ressources est trois fois moins importante pour la planète qu’avec des panneaux photovoltaïques. C’est un moyen d’allonger le capital de ressources de la planète Terre, dont la durée d’utilisation, épuisée cette année le 28 juillet dernier, raccourcit chaque année », plaide Hubert de Boisredon, loin d’être à court de ressources.

  • Usbek & Rica - « Les films Pixar suivent toujours les mêmes archétypes dramaturgiques »
    https://usbeketrica.com/fr/article/les-films-pixar-suivent-toujours-les-memes-archetypes-dramaturgiques

    "Une grenouille géante volubile, un attaché commercial sans ambition, un comptable schizophrène… Voilà quelques-uns des personnages qui peuplent le film d’animation Saules aveugles, femme endormie, signé Pierre Földes et déjà auréolé de la Mention du Jury au Festival d’Annecy 2022 ainsi que du Prix Spécial de la Fondation Gan 2021. Dans cette œuvre à la fois poétique, innovante et à contre-courant des codes de la narration traditionnelle (quoique directement inspirée de six nouvelles de l’écrivain Haruki Murakami), des personnages ordinaires cherchent ainsi à redonner un sens à leurs vies, quelques heures après l’irruption des tristement célèbres tremblement de terre et tsunami qui ont touché le Japon en 2011"

    On entend tout le temps dire que les films d’animation doivent suivre une structure unique, mais c’est faux. Les films Pixar sont très représentatifs de cela, par exemple : ils suivent toujours les mêmes méthodes pour faire pleurer et rire les spectateurs à tel ou tel moment, en suivant telle ou telle structure. Et c’est efficace, y compris sur moi  ! Mais je voulais essayer autre chose avec ce film. Quelque chose d’audacieux, quelque chose de nouveau. C’est pourquoi la narration du film est très particulière. Il faut accepter de s’immerger dedans et de se laisser aller, sans s’attendre à être confronté à une construction classique. Au départ, je pensais raconter les nouvelles les unes après les autres de façon chronologique mais, très rapidement, je me suis rendu compte que des liens pouvaient exister entre elles. J’ai donc tenté de les enchevêtrer tout en en les chapitrant, un peu à la manière d’un recueil de nouvelles. Si on prend la peine de la chercher, on se rend compte qu’il y a bien une histoire globale, cohérente, qui relie toutes ces histoires. Mais je ne voulais pas qu’elle soit trop évidente.

    #Cinéma #Animation #Film

  • “Berta Soy Yo”: il film sulle lotte di #Berta_Cáceres e sull’Honduras degli ultimi 13 anni

    Intervista a #Katia_Lara, regista del documentario sulla leader indigena assassinata nel Paese nel marzo 2016 per la sua battaglia contro un progetto idroelettrico che avrebbe devastato il #Río_Blanco. Uno sguardo sulla fine della democrazia. L’opera è uscita in estate e ha riscosso successo nonostante i tentativi di boicottarla

    https://altreconomia.it/berta-soy-yo-il-film-sulle-lotte-di-berta-caceres-e-sullhonduras-degli-
    #film #Honduras #documentaire #film_documentaire #résistance #assassinat #barrage_hydroélectrique #peuples_autochtones #eau #électricité

  • Pride - Regarder le film complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/073003-000-A/pride
    https://api-cdn.arte.tv/img/v2/image/VBR4x6bh7mVTHjVW9wU3bd/1920x1080?type=TEXT&watermark=true
    Chouette #film

    Été 1984 : l’union entre des mineurs gallois et un groupe d’activistes gay et lesbien de Londres contre la politique d’austérité de Margaret Thatcher... Avec un Dominic West ("The Wire") déchaîné, une comédie sociale touchante, rythmée par les tubes du milieu des années 1980, Bronski Beat en tête.

  • Stage « Tournez dans un Film de Cinéma muet »

    Pour « Le Bateau Ivre », Anne-Marie Laussat et Philippe Pillavoine animeront en avril et mai 2023, à l’Espace Saint-Jean de Melun (77), un Stage de Mime ouvert à tous, intitulé : « Tournez dans un Film de Cinéma muet ».

    Annonce : https://www.silencecommunity.com/events/event/view/48410/stage-%C2%AB%C2%A0tournez-dans-un-film-de-cinema-muet%C2%A0%C2%BB

    Inscriptions : https://www.lebateauivre.info/stagedemime

    #cinéma #cinéma_muet #tournage #film #muet #court_métrage #mime #artiste_mime #stage #formation #Seine_et_Marne #Melun #Île_de_France #enfants #adolescents #adultes

  • Mon pays imaginaire

    « #Octobre_2019, une révolution inattendue, une #explosion_sociale. Un million et demi de personnes ont manifesté dans les rues de Santiago pour plus de démocratie, une vie plus digne, une meilleure éducation, un meilleur système de santé et une nouvelle Constitution. Le #Chili avait retrouvé sa mémoire. L’événement que j’attendais depuis mes luttes étudiantes de 1973 se concrétisait enfin. »

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/65025

    #révolution #film #documentaire #film_documentaire #2019 #femmes #repression #violences_policières #Patricio_Guzmán

  • #Lithium : à #Echassières, entre terres de mineurs et interrogations majeures

    Soixante ans après la fermeture de la mine des #Montmins, la commune de l’#Allier a appris lundi que le précieux #minerai blanc, indispensable aux #batteries des #voitures_électriques, pourrait être extrait d’ici 2028. Suscitant un débat environnemental et industriel.

    L’effervescence est retombée à Echassières ce mardi-là, vingt-quatre heures après l’annonce qui a placé cette commune de l’Allier, moins de 400 habitants au compteur, au centre de l’actualité. Deux journalistes traînent encore dans le coquet centre-ville, interceptent le maire, passé à l’hôtel de ville pour signer des papiers entre deux rendez-vous professionnels – il exerce comme commercial vétérinaire. Le secrétariat croule sous les appels d’administrés qui, à la télé, ont entendu parler d’une carrière devant laquelle ils passent tous les jours, mais qui pourrait devenir l’une des plus grandes mines de lithium d’Europe d’ici à 2028. On s’enquiert auprès de Frédéric Dalaigre, le maire (sans étiquette), de son état d’esprit : « On fait au mieux, on gère. » Le coup de semonce a retenti lundi matin, un an et demi après un arrêté municipal autorisant les opérations de recherche minière par le poids lourd français Imerys.

    Cinq kilomètres après le bourg, deux wagons miniers dorment sur des rails devant des maisons et une ferme. On demande à un homme qui charge sa camionnette si les voies mènent à l’ancienne #mine_des_Montmins, qui extrayait du tungstène. Laurent Malterre sourit : « C’est moi qui ai construit ces 2,5 kilomètres de voies. J’aime les trains mais c’est aussi pour rappeler la mémoire des mines qu’il y avait là. » Le quinquagénaire, exploitant agricole, est le président de #Wolframines, un musée consacré à la minéralogie retraçant l’histoire géologique et minière du coin.

    Un riche passé dont les origines remontent au XIXe siècle, avec des gisements d’étain, de tantale, de kaolin. Après la fermeture de la mine des Montmins en 1962, ainsi que de plusieurs carrières, seul un site d’extraction de kaolin (une argile entre autres utilisée dans la porcelaine) a résisté. C’est de lui, sur le site de Beauvoir, dont on parle depuis lundi. Toujours exploité par Imerys, c’est encore plus en profondeur que le lithium devra être cherché. L’entreprise l’assure : aucun ballet de camions n’est à craindre, puisque tout se passera sous terre, avec notamment un énorme tuyau transférant les minerais vers une gare dont on ne connaît pas encore le lieu exact.
    « L’une des grandes chances minières de la France » en 1985

    On suit Laurent Malterre dans l’un des champs de son exploitation agricole. Il ramasse une pierre qui brille lorsque les rayons du soleil percent les nuages. C’est du lépidolite : une fois travaillé, il permettra d’obtenir du lithium. « Il y a des milliers d’hectares ici qui pourraient en contenir », précise-t-il. Une richesse dont les habitants étaient jusqu’alors très peu conscients.

    La mémoire minière est pourtant partout. Un couple nous accueille. Dans le salon, une vitrine présente différents objets et des minéraux, comme des sportifs exhiberaient avec fierté leurs trophées. La femme, énergique, sort un sachet contenant de la poudre blanche. Elle demande à son mari – qui a bossé dans la mine des Montmins jusqu’à son licenciement brutal en 1962 – si ce n’est pas du lithium. L’étiquette indique qu’il s’agit de poudre de lépidolite. « C’est le BRGM [Bureau de recherches géologiques et minières, ndlr] qui m’a donné ça en 1985 », se rappelle-t-il.

    Son épouse sort une archive de Libération datant de la même année, une pleine page qui se demande si « la ruée sur le lithium aura lieu » et décrit ce gisement du Massif central comme l’« une des grandes chances minières de la France ». Haroun Tazieff, alors secrétaire d’Etat chargé de la Prévention des risques naturels et technologiques majeurs, était même venu à Echassières constater le potentiel « miracle blanc », à une époque où les élus communistes du département exigeaient la création d’une filière du lithium, bien avant la création des smartphones ou des véhicules électriques et de leurs batteries.

    Une des « grandes chances minières de la France » ? Les associations écologistes alertent sur les zones d’ombre du projet d’Imerys, qui anticipe l’extraction de « 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an pour une durée d’au moins vingt-cinq ans », ce qui permettrait d’équiper quelque « 700 000 véhicules » électriques. Et de signaler, notamment, que la « mine propre » ou à bilan carbone neutre n’existe pas, malgré les promesses des industriels du secteur. D’autres s’interrogent : vaut-il mieux des mines en Australie (50 % de l’extraction mondiale) dont le minerai sera raffiné en Chine (60 % du raffinage mondial), puis transporté en Europe par porte-conteneurs ? Ou développer une filière française, avec des normes et contrôles hexagonaux ?

    Du côté du groupe écologiste au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, si l’on considère que les objectifs d’accroître l’indépendance énergétique de la France et de l’UE et de « réduire les coûts financiers et écologiques de transports de minerais » sont « louables », on estime que « ce projet ne pourra être accepté socialement que s’il est réellement vertueux écologiquement », comme le formule l’élue Anne Babian-Lhermet. Son groupe pointe une dizaine de « questions en suspens » : les proportions dans lesquelles la mine sera agrandie, l’impact carbone et sur l’eau, la qualité des emplois…

    Dans un communiqué, Imerys promet « un projet responsable et respectueux de l’environnement et des populations locales ». Les camions ? Il n’y en aura pas plus. Les poussières ? En profondeur, aucune crainte à avoir, jure l’entreprise. La question de l’eau reste le point noir. Pour extraire le lithium, il en faut énormément. Combien ? Imerys, qui n’a pas souhaité nous répondre, ne le dit pas pour l’instant. Pas plus qu’on ne connaît l’impact sur les nappes phréatiques, dans une région agricole qui avait été placée en état de « crise » sécheresse sans discontinuer de juillet à mi-septembre.
    « On vivait dans un petit paradis et ça va devenir l’enfer »

    Les arguments environnementaux, économiques et sociaux s’entrechoquent. « La moitié est d’accord, la moitié est contre », résume Laurent Malterre. Une ancienne élue, née ici « bien avant » que la mine de Montmins ne ferme, inscrit ce débat dans le temps et l’espace : « Ce projet nous rappelle la vocation minière du village. C’est un changement qui peut plaire ou déplaire, mais ça peut être une énorme bouffée d’oxygène pour Echassières. » La fermeture de 1962 a traumatisé le bourg, passé de 800 à 400 habitants. Cinq commerces sont encore actifs et pourraient bénéficier de la centaine d’emplois créés dans le village, selon la promesse d’Imerys, 1 millier dans l’Allier.

    « Imerys a présenté un projet solide, avec des arguments. Les seules réserves que nous pouvons avoir, c’est en effet sur l’environnement et l’eau mais nous verrons en temps et en heure », promet le maire Frédéric Dalaigre, qui va prochainement organiser une « réunion publique » afin de répondre aux « questionnements » de ses administrés. Notamment celui d’un habitant qui semble désabusé : « On vivait dans un petit paradis et ça va devenir l’enfer. » L’avenir de la forêt des Colettes – 762 hectares classés Natura 2000 – qui enlace le site de Beauvoir inquiète. Mais Imerys n’a pas encore communiqué sur d’éventuelles coupes aux alentours de la future mine. « Quand la forêt des Colettes, qui était l’une des plus belles hêtraies de France, a été à moitié détruite pour y récolter du bois, cela n’a pourtant choqué personne », soupire Laurent Malterre. Qui s’interroge : « On n’arrête pas de nous dire qu’il faut rouler avec des voitures électriques pour lutter contre le réchauffement climatique. Il faut bien qu’on extraie du lithium quelque part, non ? »

    https://www.liberation.fr/environnement/mine-de-lithium-le-village-dechassieres-entre-sideration-et-resurrection-
    #extractivisme #mines #France #Europe

    • Mine de lithium dans l’Allier : l’importance du passé minier dans l’accueil local du projet

      « Tant qu’il y a l’école, il y a de la vie dans un village. Quand il n’y a plus d’école… Les autres villages sont morts aux alentours ». Voici comment Jeanne*, aide à domicile de 53 ans, se rassure quant à la survie de son village, Échassières, une commune de 370 habitants dans l’Allier, à 60 kilomètres au nord de Clermont-Ferrand.

      De fait, Échassières ne compte pas qu’une école ; on y trouve aussi un bar-restaurant, une boulangerie, une boucherie, une épicerie, un salon de coiffure et une boutique de vêtements. De quoi susciter l’envie d’autres petits villages. « Une ancienne maire a œuvré pour maintenir les commerces. Et elle a bien fait parce que ça maintient le village et l’école, et ça, ça attire des jeunes un petit peu », explique Jeanne.

      Mais un autre facteur entre aussi en ligne de compte pour expliquer la vivacité de ce village : « Il y a beaucoup de minerais ici », reconnaît Jeanne.

      Depuis le XIXe siècle, Échassières jouit effectivement des retombées de l’exploitation du kaolin, matériau utilisé pour la porcelaine et le carrelage, extrait du massif granitique de La Bosse. Entre 1913 et 1962, on y a également extrait en galeries souterraines du tungstène, du tantale et de l’étain.

      Depuis peu, une nouvelle page minière semble s’écrire. En octobre 2022, Imerys, multinationale spécialisée dans les minéraux industriels, a annoncé l’ouverture d’une mine de lithium. Elle devrait se situer, en souterrain, sous la carrière des Kaolins de Beauvoir, propriété d’Imerys depuis 2005.

      Candidement baptisé « EMILI » (pour exploitation de mica lithinifère), le projet s’annonce pourtant titanesque : 2,1 millions de tonnes de roches seront extraites, broyées et traitées chaque année afin de produire les 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium qui serviront principalement à la fabrication de batteries électriques ; pour cela, quatre sites industriels seront nécessaires, répartis sur trois communes ; et l’ensemble des processus appellera, selon le maître d’ouvrage, une consommation de 1,2 million de mètres cubes d’eau par an. De quoi susciter, à minima, quelques questionnements environnementaux.

      Mais dans le village d’Échassières, cette mine d’importance européenne fait, en grande partie, l’objet d’un accueil favorable, comme nos enquêtes** respectives ont pu nous le dévoiler. « Je ne vois pas l’intérêt d’aller contre tout. Il faut avancer, on n’a pas le choix. On a quand même voté pour des personnes pour qu’elles prennent les décisions. Bah, on les respecte », affirme Xavier, 33 ans, technicien agricole. Il poursuit :

      « De l’eau, il en faut pour tout. Une industrie, n’importe laquelle, consomme de l’eau. Je ne vois pas pourquoi eux [Imerys], ils n’auraient pas le droit. Ce qui compte c’est de ne pas faire n’importe quoi. »

      Comme nous l’ont révélé les échanges et entretiens menés sur le terrain, cette adhésion majoritaire au projet d’extraction de lithium de la population d’Échassières ne peut se comprendre qu’en revenant sur l’histoire minière du territoire, qui a profondément marqué sa population.

      Le passé minier

      Depuis le XIXe siècle, le kaolin est extrait du granite de la Bosse au sein de plusieurs carrières. Au XXe siècle, à la veille de la Première Guerre mondiale, l’exploitation du tungstène se met en place à travers la Compagnie minière des Montmins et se poursuit jusqu’en 1962.

      Ces activités extractives permettent aux jeunes générations de familles paysannes d’accéder à de nouveaux emplois, industriels et souvent mieux payés, sans quitter leur village. « On était quand même avantagé avec le statut des mineurs » se souvient André, 95 ans, une des dernières personnes encore en vie à avoir travaillé à la mine de tungstène.

      « On avait droit au chauffage, on avait droit à l’indemnité de transport, on avait droit à des avantages qu’il n’y avait pas trop dans d’autres sociétés », poursuit-il.

      Sept bistrots, trois classes d’école, de nombreux commerces et huit cents habitants : l’époque de la mine résonne comme un âge d’or pour le village, qui compte aujourd’hui moitié moins d’habitants et plus qu’une seule classe d’école.

      Avec l’agriculture, l’activité minière a fait vivre économiquement et socialement le village. Elle a intégré l’identité culturelle de ses habitants, comme l’atteste Sylvie, 83 ans, qui déclare « notre identité, c’est la richesse du sous-sol ». Le récit des travaux et des hauts-lieux de la mine (les galeries, les anciennes carrières, l’extraction, le transport, la laverie) a été transmis par les mineurs à leurs filiations, et l’ensemble de la population s’est approprié cet héritage.

      Cette mémoire a engendré une vision locale de ce qu’est l’identité du territoire, centrée autour de la richesse minéralogique. Elle est partagée par les familles anciennes mais aussi par celles et ceux qui, arrivés plus tard, accueillent cette histoire – et les bénéfices qui en résultent.

      Car l’exploitation minière a laissé un autre héritage à la commune : une certaine aisance financière permettant un dynamisme local. Grâce aux taxes professionnelles des différentes exploitations, la commune a pu investir dans l’achat des bâtiments des commerces et faciliter leur continuité. Néanmoins, la propriété foncière n’assure pas la pérennité de ces commerces ; elle dépend de la clientèle, c’est-à-dire du nombre d’habitants.

      La ruralité en péril

      Or, suite à la chute des cours du tungstène, la mine des Montmins ferme en 1962, produisant une forte baisse démographique de la population du village.

      En parallèle des fermetures de la mine et de certaines carrières, la modernisation du monde agricole n’a pas aidé à retenir les populations actives dans les campagnes. La mécanisation de l’agriculture a réduit les besoins en main-d’œuvre ; l’agrandissement des exploitations a resserré le nombre de propriétaires. Des douzaines de familles paysannes que comptait Échassières dans la seconde moitié du XXe siècle, il n’en reste qu’un tiers environ.

      Certes, Échassières, comme les autres communes voisines, accueille quelques nouveaux habitants, surtout depuis la pandémie de Covid-19, mais cela se fait au compte-goutte. La plupart d’entre eux viennent chercher en zone rurale le calme et la (re)connexion avec la nature qui manquent en ville, certains étant même engagés dans des projets de production écologique. Ces habitants se trouvent souvent du côté de ceux qui contestent le projet de mine de lithium.

      « On voulait partir à contre-courant de ce monde, en se disant qu’on ne pourrait pas le combattre dans un milieu urbain. On s’est dit qu’ici [Echassières] on allait avoir une vie simple, plus proche de la nature. Et on se prend la grosse claque de se dire que ça va être l’endroit le plus pollué qu’on a choisi », explique Florence, 41 ans, installée récemment avec sa famille à Échassières après une vingtaine d’années passées dans une grande métropole.

      Ce type de migration choisie, ainsi que l’activité touristique autour du patrimoine et du paysage montagneux locaux, pourraient être impactées si le projet de mine aboutissait.

      Cependant, pour la plupart des Échassiérois et Échassiéroises, l’ouverture d’une nouvelle mine représente l’espoir de voir de nouvelles familles s’installer, qui feront vivre les commerces et inscriront leurs enfants à l’école. Imerys a de fait annoncé la création de 1 500 emplois dans l’Allier et le Puy-de-Dôme, dont plusieurs centaines localement. Une communication convaincante puisque, d’après les échanges que nous avons eu avec la population locale, l’envie de perpétuer la vie villageoise compte bien plus dans l’accueil optimiste du projet, qu’un espoir dans la transition énergétique et dans l’électrification de la mobilité. Ce groupe d’habitants relativise les inquiétudes environnementales suscitées par le projet.

      Les contestations à la mine et l’autre héritage minier

      Pourtant, le passé minier du village n’a pas seulement laissé comme trace celle d’une richesse relative, il a aussi confié aux habitants un autre héritage. Au Mazet, là où se situent les ruines de la laverie, les sols ont été sévèrement pollués à l’arsenic, selon un rapport émis par Géodéris. Par endroits, les taux de concentration sont sept fois plus élevés que le seuil prévu par la Haute Autorité de Santé. Une pollution qui persiste, soixante ans après la fermeture de la mine, pourtant minuscule en comparaison de celle à venir (en une cinquantaine d’années d’exploitation, la Compagnie minière des Montmins a produit 6000t de concentré de tungstène).

      Certes, il existe bel et bien un mouvement d’opposition locale au projet de lithium, organisé principalement autour de l’association Préservons la forêt des Colettes et des collectifs Stop Mines 03 et Chargement de Lithium à St Bonnet de Rochefort, Non Merci !

      Lors des rencontres de l’actuel Débat Public au sujet du projet EMILI, ces organisations, ainsi que d’autres du ressort national telle que France Nature Environnement, font entendre leurs craintes par rapport aux impacts environnementaux. Elles exigent des réponses en ce qui concerne la consommation d’eau, la pollution des sols, et la perturbation du sous-sol et du paysage ; et contestent également « la mine et son monde », c’est-à-dire, les besoins en lithium et la ruée minière résultant d’un mode de vie trop consumériste.

      Mais qu’il s’agisse des exploitations futures ou des exploitations passées, la majorité de la population d’Echassières préfère mettre à distance la question des conséquences environnementales. Dans ce village, très peu sont celles et ceux qui évoquent spontanément les pollutions liées à l’ancienne mine de tungstène ; on préfère se remémorer cette période comme l’âge d’or du village ; quant au futur, on accepte plutôt facilement l’idée d’une mine réinventée et responsable. Toutefois, il est légitime de se demander si EMILI, le fer de lance du renouveau minier en France, permettra à son tour de préserver la vie villageoise ou, au contraire, la mettra en péril.

      https://theconversation.com/mine-de-lithium-dans-lallier-limportance-du-passe-minier-dans-laccu

    • Transition sous tension : un documentaire sur le projet de mine de lithium en France

      L’entreprise #Imerys projette d’exploiter un important gisement de lithium dans l’Allier. Le documentaire “Transition sous tension” rend compte des positions contrastées des riverain·es vis à vis de politiques qui les impactent directement.

      Échassières, dans le département de l’Allier. 400 habitant·es, quelques commerces qui résistent et un sous-sol riche en ressources. Après l’exploitation du kaolin découvert en 1848 puis du tungstène au début du 20e siècle, c’est le lithium qui est aujourd’hui sous le feu des projecteurs. Selon l’entreprise Imerys, l’exploitation de cette première mine de lithium en France permettrait de fournir de quoi produire l’équivalent de 700 000 batteries de voitures électriques chaque année.

      Les responsables du projet l’assurent : « On peut faire des mines convenables et respectueuses de l’environnement ». Un grand débat public, organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP) est en cours jusqu’au 7 juillet prochain.

      Qu’en pensent les habitant·es d’Echassières et des communes voisines, celles et ceux qui vivent et travaillent sur ce territoire ? C’est l’objet du documentaire Transition sous tension réalisé par Violeta Ramirez. « L’objectif de ce travail n’est pas de montrer qui est pour ou contre, ni de prendre parti, mais d’essayer de comprendre et de montrer ce que les personnes concernées pensent des transitions énergétiques », explique-t-elle. Les entretiens donnent la parole aussi bien à celles et ceux qui soutiennent le projet, qu’aux opposant·es ou à celles et ceux qui attendent d’en savoir plus.

      https://www.youtube.com/watch?v=DIdd9CU5EB8

      Dans ce territoire au passé minier ancien, et toujours présent avec la carrière de kaolin, la perspective d’extraire le lithium, minerai fondamental pour la mobilité électrique, apparait pour certain·es comme un juste retour de la prospérité d’antan, sans les effrayer. « C’est une forme de fierté », souligne ainsi un riverain. « Cela va créer des emplois », se réjouit un autre.

      « La fermeture de la mine des Montmins (en 1962), ça a été un choc démographique et économique et on ne s’en est pas relevés », se rappelle douloureusement l’ancienne maire de la commune. « Alors je dis oui à l’exploitation de lithium, sans ignorer pour autant tout ce que ça va nécessiter comme précaution pour l’environnement. Mais pour l’avenir du village, je dis oui. »

      Pour d’autres, l’exploitation intensive du sous-sol serait une fuite en avant génératrice d’impacts majeurs pour l’environnement, anachronique à l’heure du dépassement des limites planétaires.

      « L’industrie minière est extrêmement prédatrice, consommatrice d’eau, d’énergie, polluante. S’engager dans cette transition, c’est pour gagner quelques points de décarbonation. Mais c’est prendre le risque de littéralement aller détruire tous les autres compartiments de la biosphère : les sols, la ressource en eau ou la biodiversité », dénonce une riveraine et ingénieure en génie civil. « Je ne comprends pas la démesure de ce projet », se désespère une autre habitante qui vient tout juste de s’installer avec sa famille dans le village.

      Alors qu’Echassières a fait face de 2018 à 2020 à de forts épisodes de sécheresse et au manque d’eau, les doutes jaillissent, ainsi formulés par une habitante : « La transition énergétique, ce serait remplacer le pétrole par le lithium ? Je ne sais pas quoi en penser. Comment vont-ils recycler ? On ne sait pas où tout cela va nous mener. »

      https://basta.media/Transition-sous-tension-documentaire-projet-mine-exploitation-lithium-Allie

      #documentaire #film_documentaire #film

  • Un film pour dénoncer la frontière à travers l’humour et l’absurde

    Dans un genre totalement inédit, un nouveau film se prépare sur le passage de la frontière entre Briançonnais et Italie.

    « Le #court-métrage La Frontière , explique Pierre Laurendeau, le scénariste, est une #farce grinçante et assumée. D’une idée d’Armand Guérin, auteur de bande dessinée. j’ai tiré un scénario de film, un roadtrip initiatique de la Guinée au Mont Saint-Michel, illustrant la condition des migrants. La difficulté du tournage de ce projet assez ambitieux, puis le Covid ont simplifié l’histoire. L’émigré est devenu… Nantais et je n’ai gardé que l’épisode du passage de la frontière. »

    L’histoire se déroule en 2030, l’Europe a éclaté et les régions sont devenues des pays, avec des frontières. « Le migrant est un trader qui tente de spéculer sur les nouvelles monnaies, de la Mogette de Vendée à la Durancette de l’Escarton de Briançon. Il trafique aussi des quotas carbone et tout le monde communique via Interminette ou Interboys », poursuit le scénariste.

    On retrouve bien là le goût du gag visuel et la verve de Pierre Laurendeau, écrivain, éditeur et organisateur en 2021 d’un événement pour le moins décalé à Champcella, les Assises de la montagne potentielle.

    « On est dans l’ultra local, continue-t-il, la plupart des comédiens, venus du théâtre amateur, sont de par ici, ainsi que le musicien Simon Clavel, spécialiste de percussions corporelles. »
    Une aventure « très drôle »

    La réalisatrice Éloïse Paul, a déjà, quant à elle, tourné à Briançon le film Le Refuge. « J’ai plutôt, dit-elle, l’habitude du documentaire et c’était ma première fiction. Le temps de tournage était court et il y avait beaucoup de texte, ce qui n’est pas facile pour le montage. Mais c’était très drôle comme aventure. »

    Le film, « qui souhaite par l’humour et des dialogues absurdes dénoncer les frontières qui se crispent en Europe », est produit par Les films du Viaduc (Paris), Après une avant-première à Champcella, il sera surtout diffusé dans des festivals ou le monde associatif. Un DVD en sera tiré.

    https://c.ledauphine.com/societe/2022/10/25/film-la-frontiere-denoncer-a-travers-l-humour-et-l-absurde
    #film #humour #frontières #Italie #France #Briançonnais #Hautes-Alpes #absurde

  • Un film d’animation sur le massacre des Algériens à Paris, primé aux Oscars
    https://www.aps.dz/culture/146452-un-film-d-animation-sur-le-massacre-des-algeriens-a-paris-prime-aux-oscar

    « Les Larmes de la Seine »

    Un #film_d'animation français sur le #massacre_de_manifestants_algériens commis par la police à Paris en #octobre_1961 et occulté pendant des décennies par les autorités, a été récompensé jeudi lors de la cérémonie des Oscars étudiants à Los Angeles.

  • Heartbound

    Heartbound follows Sommai, a former sex worker from Pattaya who now lives in the windswept Northern Jutland, Denmark. Twenty-five years ago, she came here to marry Niels, and ever since, has helped women from her village in Thailand marry Danish men. Now, it is her niece Kae’s turn. Sommai and Niels put a personal ad in the newspaper, and a suitor comes forward.

    Ten years later, we meet the migrant women again and see what consequences their choices in life have had for themselves and their children.

    Heartbound is an epic migration chronicle shot in two small communities in Thailand and Denmark. Destinies, dreams and needs are intimately and attentively woven together in an existential journey.

    https://sineplambech.com/film/heartbound
    #film #migrations #Danemark #Thaïlande #migrants_thaïlandais #mariage #prostitution

  • In This World

    Jamal et Enayatullah sont deux cousins afghans qui vivent à #Peshawar, au #Pakistan. Orphelin, Jamal habite dans l’immense #camp_de_réfugiés de #Shamshatoo et gagne un dollar par jour dans un atelier.

    Enayatullah travaille pour sa part au marché, dans la boutique familiale. Pour échapper à la pauvreté et tenter une vie meilleure, son oncle décide qu’il sera envoyé en Angleterre. Jamal persuade la famille qu’il doit, lui aussi, être du voyage. Ils rejoignent tous les deux le million de réfugiés qui chaque année remettent leur vie entre les mains des passeurs. Leur voyage sera long et périlleux...

    https://fr.wikipedia.org/wiki/In_This_World
    #film #migrations #réfugiés #réfugiés_afghans