• Etudiants et travailleurs étrangers sont désespérés par la fermeture des frontières du Japon
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/15/etudiants-et-travailleurs-etrangers-sont-desesperes-par-la-fermeture-des-fro

    Etudiants et travailleurs étrangers sont désespérés par la fermeture des frontières du Japon
    Depuis le 30 novembre et la découverte du variant Omicron, les conditions d’entrée sur le territoire nippon se sont de nouveau durcies.
    La nouvelle fermeture des frontières du Japon, fin novembre, après la découverte du variant Omicron – dont 17 cas étaient recensés lundi 13 décembre –, a désespéré les étudiants et travailleurs étrangers, les familles séparées et les voyageurs internationaux.« Je suis déçu du Japon. L’Omicron est arrivé, il a appuyé sur le bouton panique », déplore un étudiant français désireux de conserver l’anonymat. Inscrit depuis septembre en master d’informatique dans une université publique nippone, il n’a toujours pas pu entrer au Japon. « Je dois suivre les cours en ligne. A cause du décalage horaire, je dois me connecter à 0 h 50 tous les jours. » Il ne sait pas s’il tiendra deux ans comme ça. « J’espère pouvoir partir pour le semestre d’avril. Sinon, j’aviserai », précise-t-il.
    Le Japon avait fermé ses frontières dès le printemps 2020 et avait plus ou moins maintenu cette politique jusqu’en octobre 2021, avec une exception pour les 80 000 personnes venues pour les Jeux olympiques et paralympiques de l’été 2021. Résultat : plus de 200 000 étudiants et travailleurs attendent actuellement leur visa pour venir au Japon. Les brèves périodes d’assouplissement n’ont pas permis de résorber les demandes.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Entre performances et crise sanitaire, un bilan des Jeux paralympiques contrasté pour le Japon. C’est le cas pour l’assouplissement de novembre, brutalement interrompu le 30 novembre par une limitation des entrées sur le territoire aux Japonais et aux résidents permanents – un drame pour certaines familles. Melek Ortabasi, professeure de littérature japonaise à l’université canadienne Simon Fraser, a pu entrer sur le territoire nippon en octobre pour dix mois de recherche parrainés par la Japan Foundation, mais sans ses enfants. Ces derniers devaient la rejoindre le 23 décembre, ce qui semble impossible au vu des nouvelles mesures.« On me dit qu’ils pourraient me rejoindre en février », explique la chercheuse, qui juge « cruel et décourageant le manque de considération d’un pays auquel [elle a] consacré [sa]carrière ». Très mobilisée sur Twitter, Mme Ortabasi soutient la pétition pour la fin des mesures empêchant les familles de se retrouver, signée près de 9 500 personnes sur Change.org au 15 décembre.
    Quatorzaines ubuesquesAux strictes conditions d’entrée s’ajoutent des règles complexes à l’arrivée dans l’Archipel. Tous les voyageurs doivent avoir un test PCR négatif signé d’un médecin, repasser un test à l’aéroport, puis effectuer une période d’isolement, allant de trois à quatorze jours selon la provenance (trois jours pour la France), dans une chambre d’hôtel – généralement petite, parfois sans fenêtre – réquisitionnée par le gouvernement.Quand les hôtels de Tokyo sont pleins, la situation devient ubuesque. Le 7 décembre, une quarantaine de personnes arrivées de Californie ont ainsi été expédiées à Fukuoka, à deux heures d’avion de la capitale, pour trois jours d’isolement.Ceux qui échappent à cet isolement ou qui ne font que trois jours doivent compléter chez eux leur quatorzaine. Pour regagner leur domicile, comme il est interdit d’emprunter les transports en commun, ils doivent recourir à des taxis spéciaux. Mais « selon l’heure, il est difficile d’en trouver », explique une Japonaise, elle aussi désireuse de conserver l’anonymat. Revenue début décembre des Etats-Unis, elle a dû débourser 25 000 yens (195 euros) pour rentrer chez elle, soit plus de deux fois le prix normal. Ceux qui habitent loin de Tokyo, ne pouvant prendre le train, doivent passer leur quatorzaine à l’hôtel, à leurs frais.Une fois dans la chambre d’hôtel ou à la maison, pas question de resquiller. Chaque voyageur doit avoir téléchargé une application, MySOS, qui passe des appels automatiques de vérification plusieurs fois par jour, à des heures changeantes. « Il faut se filmer trente secondes pour que l’appli vérifie l’identité de la personne. L’usage de la géolocalisation permet de contrôler que l’on n’est pas sorti », ajoute la Japonaise. En cas de manquement, les Japonais voient leur nom et adresse exposés publiquement, selon la technique du « name ans shame ». Pour les étrangers, le risque est la perte du visa et l’expulsion.Ces mesures ne sont pas près d’être levées dans un pays qui ne déplore « que » 1,73 million de cas et 18 400 décès depuis le début de la pandémie. Mais elles interrogent au moment où Tokyo annonce un allégement des procédures d’immigration pour les très riches arrivants en avion privé ou en yacht de luxe.
    La remise en place de ces mesures restrictives est soutenue par 89 % des Japonais, selon un sondage du 5 décembre du quotidien Yomiuri. Le premier ministre, Fumio Kishida, n’oublie pas non plus que les errements de la gestion de la pandémie par ses prédécesseurs, Shinzo Abe (2012-2020) et Yoshihide Suga (2020-2021) sont à l’origine d’une saturation du système hospitalier et ont fait plonger leur taux de soutien, provoquant leur chute.

    #Covid-19#migrant#migrant#japon#pandemie#frontiere#circulation#etudiant#tracking#depistage#etranger#visa#expulsion#famille#travailleuretranger

  • Alexandra Senfft: „Der lange Schatten der Täter“ - Die Macht nationalsozialistischer Ideologie
    https://www.deutschlandfunkkultur.de/alexandra-senfft-der-lange-schatten-der-taeter-die-macht-100.h

    16.07.2016 von Heike Tauch · - Was die Nazis dachten und taten, ist für ihre Nachkommen bis heute eine psychische Belastung. Alexandra Senfft hat für mit einigen gesprochen, die zur Aufarbeitung bereit sind. Ein wichtiges Buch gegen das Vergessen.

    Aus der Sendung Lesart - Das neue Buch von Alexandra Senfft „Die Langen Schatten der Täter“ beginnt mit der Beschreibung des Andrangs vor der Lüneburger Ritterakademie. Ein neugieriges Publikum wartet auf Einlass, um am Prozess gegen den 94-jährigen ehemaligen SS-Unterscharführer Oskar Gröning teilzunehmen. Die Anklage lautet auf Beihilfe zur Ermordung von 300.000 Juden im Sommer 1944 in Auschwitz. Wegen des großen öffentlichen Interesses war man aus dem kleinen Lüneburger Landgericht an eben diesen Veranstaltungsort umgezogen. Gedacht eigentlich für Kultur und Unterhaltung.

    „Während meine Freunde und ich geduldig darauf warten, den Rittersaal betreten zu dürfen – wir gehen von rund drei Stunden Wartezeit aus –, fährt ein Wagen vor, und ein älteres Paar steigt aus. Geschäftig holen sie Klappstühle und einen Picknickkorb heraus. Sie haben die Plätze fünf und sechs in der sich nun rasch verlängernden Schlange und sind offensichtlich schon gut auf das Geschehen eingespielt. Die Frau hat rote Haare und blaue Augen und setzt sich neben uns auf den Klappstuhl. Rasch kommen wir auch mit ihr ins Gespräch. Sie heißt Bernadette Gottschalk und ist mit einem Nebenkläger verwandt: Imre Lebovitz war mit seinen 86 Jahren eigens aus Budapest zum Prozess angereist und hatte im Mai am 8. Verhandlungstag im Zeugenstand ausgesagt. Nur durch einen glücklichen Zufall war er nicht nach Auschwitz deportiert worden, seine Familie hingegen schon: ‚Auf Wiedersehen als Dünger‘, bemerkte ein Nazi-Richter…“
    Ins Leugnen und Schweigen hineingeboren
    Eindrucksvoll gelingt es Alexandra Senfft, die unterschiedlichen Beweggründe der Wartenden einzufangen und sie mit ihrer eigenen Familiengeschichte sowie mit allgemeinen Betrachtungen und Fragen zu verbinden:

    „Ich war zwar damit aufgewachsen, dass der Vater meiner Mutter ein Nazi war, und hatte dazu stets eine klare ablehnende Haltung. Doch auch ich hatte bis ins Erwachsenenalter nie genauer gefragt oder gar recherchiert, was seine Funktion als SA-Mann in Süddeutschland und dann als Gesandter in der Slowakai praktisch bedeutet hatte. Ich bin in das Leugnen und Schweigen hineingeboren worden und habe das verklärende Familiennarrativ lange unbewusst mitgetragen oder jedenfalls nicht hinterfragt. Früh stellte ich fest, dass ich meine Mutter mit jeder Frage nach meinem Großvater verletzte, und so tat ich, was Kinder in solcher Situation eben tun: Ich schonte sie durch Nichtfragen.“
    „Nachkommen stellen sich ihrer NS-Familiengeschichte“ – Der Untertitel des Buches legt nahe, dass Alexandra Senfft ihre Leser mit verschiedenen, durchaus gegensätzlichen Umgangsweisen bekannt macht, wie Nachkommen von Tätern den Erfahrungen ihrer Eltern, Großeltern oder mittlerweile Urgroßeltern begegnen, und welche Auswirkungen das jeweils hatte. Immerhin geht es um die so genannte transgenerationale Übertragung, also um die unbewusste Weitergabe von Traumata und Schuldverstrickungen von einer Generation auf die nächste.
    Betroffenheit der Autorin und Narrative der Portraitierten

    Die 1961 geborene Publizistin und Islamwissenschaftlerin schreibt in ihrem ausführlichen Vorwort, dass es sich bei ihren Gesprächspartnern überwiegend um Leser ihres Buches „Schweigen tut weh“ handelt und führt weiter aus, dass sie ihren Gesprächspartnern gegenüber „keine akademische oder journalistische Distanz“ einnehme und dass sie „nicht tief in das Narrativ“ eingreife. – Dies aber weist auf eine leider nicht unerhebliche Schwäche des Buches hin:
    Das angekündigte, wenn auch heruntergespielte Eingreifen in die Narrative der Anderen sowie der erklärte Mangel an akademischer oder journalistischer Distanz führen dazu, dass sich persönliche Geschichte und Betroffenheit der Autorin mit den Narrativen ihrer Gesprächspartner vermischen. Daraus entsteht eine Unschärfe, die es dem Leser schwer macht, den Motiven, Gefühlen und Gedanken der Portraitierten näher zu kommen: Was führte zu ihrem jeweiligen Zögern? Was zum Schweigen?! Hinzu kommt, dass sich Alexandra Senfft als Gesprächspartner ausschließlich Gleichgesinnte gesucht hat, die schon lange vor den Interviews begonnen hatten, sich kritisch und zum Teil auch öffentlich mit ihrer Familiengeschichte auseinanderzusetzen. Das ist zwar zulässig, engt den Fokus aber auch sehr ein. Ergiebiger wäre es gewesen, auch nach Menschen zu suchen, deren Familien sich weiterhin weigern, sich mit der Vergangenheit zu konfrontieren und ihre Zerrissenheit zu hinterfragen. Gerade heute, wo sich in manchen Teilen der Bevölkerung eine Stimmung des „es muss einmal genug sein“ breit macht, hätte das Buch einen viel deutlicheren Kontrapunkt setzen können.
    Autorin manipuliert Blick des Lesers
    Obwohl es der Autorin an vielen Stellen gelingt, Orte und Lebensläufe zu verbinden sowie Informationen anderer Autoren mit eigenen Überlegungen zu verknüpfen, macht dieses Buch – wie sein Vorgänger – den Eindruck, dass es Alexandra Senfft vor allem um sich selbst und die eigene Aufarbeitung und eben nicht um die im Untertitel benannte Allgemeinheit der Nachkommen geht. Viel zu oft bewertet oder vereinfacht Senfft die Aussagen ihrer Gesprächspartner oder versäumt es, genauer nachzufragen. Und anstatt das Gesagte dann in der Schwebe zu belassen, färbt sie es mit ihrer Meinung ein und manipuliert damit den Blick des Lesers – wofür sie sich gern des Wörtchens „vermutlich“ bedient:
    „Vermutlich reagierte sie mir ihrer rebellischen Art auf die emotionale Überforderung durch ihre depressive Mutter“. Oder: „Man zog es vermutlich vor, wegzusehen“, „Die Erinnerungen an Bruno verdrängte sie vermutlich“, oder: „Es war für Hildegard, ... als alleinerziehende, berufstätige Mutter vermutlich ein anstrengendes und emotional wenig freudiges Leben".“
    Das Buch hat also Schwächen. Sollte man es deshalb aus der Hand legen? Ganz und gar nicht. Die Geschichte wirft lange Schatten. Und gerade jetzt, wo im Zuge der so genannten „Flüchtlingskrise“ xenophobe Argumente wieder salonfähig werden, ist ein solches Besinnen auf die ganz persönliche Geschichte unerlässlich – eben wegen der Auswirkungen dieser „Schatten“ und der Gründe, die dahinter stehen. Alexandra Senfft macht mit ihrem Buch deutlich, wie inhumanes Denken und Handeln noch künftigen Generationen zur psychischen Last werden.

    Alexandra Senfft: Der lange Schatten der Täter. Nachkommen stellen sich ihrer NS-Familiengeschichte
    Piper Verlag, München 2016
    352 Seiten, 22 Euro, E-book 16,99 Euro

    #Allemagne #histiore #nazis #famille #idéologie

  • Inceste : pour cette spécialiste, « les familles font souvent corps au profit de l’agresseur »
    https://www.franceinter.fr/inceste-pour-cette-specialiste-les-familles-font-souvent-corps-au-profit

    Corinne Grandemange a été violée par son oncle, dans une famille où la grand-mère a orchestré le silence autour de cet inceste, afin de protéger son fils coupable. Lorsqu’elle a confié les agissements de son oncle, Corinne Grandemange s’est entendu dire par cette grand-mère : « Tu l’as bien cherché ». Son père, ébahi quand il a appris les faits, a promis « de casser la gueule » à son beau-frère. Mais n’a rien fait, ni dénoncé.

    Aujourd’hui Corinne Grandemange porte aussi un regard plus professionnel (elle est psychopédagogue et conseillère d’éducation en établissement scolaire) sur ce scénario du silence, qui lui semble se répéter presque systématiquement.

    FRANCE INTER : Comment expliquer qu’autant de cas soient révélés aujourd’hui, notamment à travers le mot-clé #MetooInceste ?

    CORINNE GRANDEMANGE : "Si l’on parle aujourd’hui d’inceste plus facilement dans les médias, c’est parce qu’il y a eu des campagnes de sensibilisation sur les violences faites aux femmes. Petit à petit, cela a ouvert la porte. Aujourd’hui, le hashtag #metooinceste sur Twitter a permis de révéler l’importance du phénomène. Finalement, j’ai écrit ce livre, « La Retenue », après de multiples tentatives, parce que j’ai pensé à la solitude dans laquelle se trouvent tous ceux et toutes celles qui dénoncent ces faits."

    Pourquoi un parent, quand il apprend que son enfant est victime d’une situation incestueuse, ne commence-t-il pas par s’éloigner de l’agresseur, avec son enfant ?

    CORINNE GRANDEMANGE : « Les choses sont sues, mais sont tues. Les mères, ou les pères, quand ils apprennent que leur enfant est victime de situations incestueuses, continuent de maintenir le silence. Parmi les cas de victimes que j’ai eu à connaître, le parent au courant n’a jamais tenté de s’éloigner, n’a jamais pensé à fuir, avec son enfant victime, cette cellule familiale toxique. Souvent les familles font corps, au profit de l’agresseur, jusque devant le tribunal. »
    En moyenne deux enfants par classe sont victimes d’inceste
    À lire - Société
    Inceste : comment décadenasser la parole ?

    Est-ce que le statut quo qui s’installe dans les familles relève de la même logique que celui qui empêche certaines femmes victimes de violences de s’extraire de leur couple ?

    CORINNE GRANDEMANGE : « C’est un mécanisme de même nature, ce sont les mêmes ressorts, car partir et dénoncer entraîne trop de conséquences négatives. Les familles, si elles ne sont pas assurées de l’accompagnement que l’extérieur peut leur apporter, font le choix de mettre leurs fragilités de côté, pour sauver l’entité familiale. Bien sûr, il existe des cas où la mère met un terme à la situation, en se séparant d’un beau-père incestueux par exemple, mais ce ne sont pas les cas les plus fréquents. Mais les familles, en majorité, font corps et sacrifient la victime. »

    « Les familles, si elles ne sont pas assurées de l’accompagnement que l’extérieur peut leur apporter, font le choix de mettre leurs fragilités de côté, pour sauver l’entité familiale ».

    Il existe déjà des règles, des tribunaux et des sanctions. Malgré tout, ces faits semblent échapper au regard de la société ?

    CORINNE GRANDEMANGE : « Nous sommes dans un système patriarcal, où la vie politique est focalisée sur des figures masculines. Par nature un système comme le nôtre n’est pas prompt à dénoncer et faire tomber ces élites. Mais ça, ça met les familles en danger. C’est une première chose. Deuxième chose, qui concerne toutes les classes sociales, car le phénomène d’inceste ne connait pas les classes sociales : la société, à mon sens, n’apporte pas assez d’accompagnement, de garanties contre ce tabou. Donc je crois qu’il faut sortir de la personnalisation et de la médiatisation de cas particuliers, pour regarder le phénomène avec une vision anthropologique, et passer très vite à la mise en œuvre de solutions pragmatiques. »
    Michèle André
    À lire - Société
    « L’inceste, il faudra bien deux générations pour en sortir » selon Michèle André, ancienne ministre

    À quelle type de solutions pensez-vous ?

    CORINNE GRANDEMANGE : « Les membres des familles concernées _s_avent qu’ils ne seront pas accompagnés par l’extérieur. Elles ne sont certaines que de la dévastation et de l’explosion qui suivra la dénonciation du crime. Or il faudrait pouvoir porter plainte, avoir des procès en cour d’assises, disposer d’une politique d’accompagnement des victimes, des complices et des violeurs. L’imprescriptibilité, ça changerait la donne pour les violeurs, car ils sauraient que leurs faits restent gravés au regard de la loi. Dans mon cas particulier, je n’ai pas porté plainte contre mon oncle, car j’ai été mise en garde sur le caractère prescrits des faits, ce qui pourrait faire échouer un procès, et aujourd’hui, le seul recours qui me reste, c’est de me dire que sa conscience le rattrapera, peut-être. »

    « On pourrait mettre en place la présence beaucoup plus fréquente d’infirmières et de médecins dans les établissements scolaires, former les enseignants, créer des lieux d’accompagnement de la parentalité et proposer des groupes de paroles pour les victimes ».

    On n’est tout de même pas dans l’impunité ni le vide social complet...

    CORINNE GRANDEMANGE : « Pour l’heure, quand une solution est apportée par le corps social, c’est la prise en charge de l’Aide sociale à l’enfance, et la séparation des enfants d’avec leurs parents. Ce n’est pas complètement satisfaisant, cela peut même être dans certains cas d’une grande violence pour les victimes.

    On pourrait mettre en place la présence beaucoup plus fréquente d’infirmières et de médecins dans les établissements scolaires, former les enseignants, créer de lieu d’accompagnement de la parentalité et proposer des groupes de paroles pour les victimes.

    Il y a urgence à ce que le corps social crée ce terreau bénéfique pour les victimes et les familles. Il n’y a pas de honte à se retrouver impliqué dans un inceste, la responsabilité et la honte doivent revenir aux violeurs. Il faut le courage de parler et celui de faire confiance à la loi, car ça ne peut jamais se régler en interne ».

    #inceste et #complicité de la #famille

  • Vos patientes sont-elles plus en colère contre leur père abuseur ou contre leur mère qui n’a pas su les protéger ?

    Elles doivent d’abord se permettre cette colère. Reconnaître que leur enfance leur a été volée, que ce qu’on leur a fait est inacceptable. Moi, en thérapie, je leur donne le droit d’être fâchées, de ne plus aller dans les fêtes de famille si elles ne le veulent pas, de ne plus se forcer à écouter les farces plates de leur père. Mais plusieurs se sentent incapables de couper les liens avec leurs parents.

    https://www.violencefeminine.com/inceste-les-meres-complices
    #famille #inceste #victime_blaming

  • En images : aux Etats-Unis, les voyageurs de retour, touristes et familles séparées se pressent aux frontières
    https://www.lemonde.fr/international/portfolio/2021/11/08/en-images-aux-etats-unis-les-voyageurs-de-retour-touristes-et-familles-separ

    En images : aux Etats-Unis, les voyageurs de retour, touristes et familles séparées se pressent aux frontières
    portfolio Plus d’une trentaine de pays sont concernés par la levée des restrictions d’entrée pour les voyageurs « non essentiels », qui viennent pour la plupart de pays européens, du Mexique et du Canada.
    C’est la fin d’une séparation de plus d’un an et demi entre les Américains et le reste du monde. Le travel ban (« interdiction de voyager ») imposé aux voyageurs par l’ex-président américain Donald Trump en mars 2020 à cause du coronavirus, a été levé lundi 8 novembre.Plus d’une trentaine de pays sont concernés par la levée des restrictions d’entrée pour les voyageurs « non essentiels », qui viennent pour la plupart de pays européens, du Mexique et du Canada, mais les visiteurs resteront sous surveillance.Désormais, pour ceux qui arrivent par les airs, les Etats-Unis demandent une preuve de vaccination, les résultats d’un test datant de trois jours tout au plus et la mise en place par les compagnies aériennes d’un système de suivi des contacts.Pour les personnes arrivant par voie terrestre, la levée des restrictions se fera en deux temps. Depuis lundi peuvent traverser les frontières les personnes venant pour des raisons familiales ou touristiques, à condition d’être vaccinées ; les personnes venant pour motifs impérieux – comme les chauffeurs routiers – sont dispensées de cette obligation. A partir de janvier, celle-ci vaudra pour tous les visiteurs, quel que soit leur motif d’entrée. Dès la première heure lundi, touristes et familles séparées par le coronavirus se sont pressées dans les aéroports et aux frontières terrestres.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#frontiere#circulation#vaccination#famille#tourisme#sante

  • Libye : Le premier #vol d’#évacuation vers le #Niger depuis plus d’un an permet de mettre en sécurité 172 demandeurs d’asile

    Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a évacué 172 demandeurs d’asile vulnérables de Libye vers le Niger dans la soirée du 4 novembre. Il s’agissait du premier vol d’évacuation vers le Niger depuis plus d’un an, suite à la levée par les autorités libyennes d’une interdiction des #vols_humanitaires.

    « Le HCR est soulagé de voir la reprise de ces #vols_d’évacuation vitaux », a déclaré le chef de mission du HCR en Libye, Jean-Paul Cavalieri. « Cependant, compte tenu du nombre limité de places, l’évacuation ne peut être une solution que pour des personnes extrêmement vulnérables, ayant un besoin urgent de #sécurité et de #protection ».

    Nombre des personnes évacuées ont été détenues dans des conditions extrêmement difficiles, ont été victimes de traite ou ont subi des violences en Libye. Le groupe comprend des #familles, des #enfants voyageant seuls et un bébé né il y a seulement quelques semaines. Les personnes évacuées ont déclaré qu’elles étaient soulagées de quitter la Libye.

    Le HCR salue l’intervention du Conseil présidentiel libyen, du bureau du Premier ministre, du ministère des Affaires étrangères et du bureau du procureur général, qui ont œuvré pour mettre fin à la suspension des vols humanitaires destinés à sauver des vies.

    Cette évacuation a eu lieu grâce au #mécanisme_de_transit_d’urgence (#Emergency_Transit_Mechanism, #ETM) mis en place en 2017 grâce au gouvernement du Niger. Ce dernier a généreusement accepté d’accueillir temporairement sur son territoire des réfugiés confrontés à des situations de danger de mort en Libye afin que le HCR puisse travailler à l’identification de solutions durables pour chacun d’entre eux.

    Au Niger, le HCR apporte un soutien en matière de soins de santé mentale à ceux qui ont été confrontés à des traumatismes pendant leur séjour en Libye, ainsi qu’un accès à des possibilités de formation professionnelle. A ce jour, 3361 réfugiés et demandeurs d’asile ont été évacués de Libye vers le Niger. Parmi eux, 3213 ont quitté le Niger vers des pays tiers dans le cadre du mécanisme de #réinstallation et de #voies_complémentaires.

    Des images sont disponibles ci-dessous pour les médias : https://media.unhcr.org/Share/u8w3y0436symfomxvm1r45y0vrgyfw32

    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2021/11/61854b36a/libye-premier-vol-devacuation-vers-niger-dun-an-permet-mettre-securite.html

    #asile #migrations #réfugiés #Libye #migrerrance #vulnérabilité

    ping @rhoumour @_kg_ @isskein @karine4

  • Rapport de la commission Sauvé : « L’Eglise est un observatoire privilégié de la domination masculine », Nathalie Bajos

    L’enquête inédite menée par la sociologue Nathalie Bajos estime à 216 000 le nombre de victimes de violences sexuelles de la part d’un membre du clergé alors qu’elles étaient mineures. Loin de l’idée de « brebis galeuses », le phénomène est systémique.

    Membre de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) et directrice de recherche à l’Inserm et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), la sociologue Nathalie Bajos a conduit pendant deux ans une étude sur les victimes de violences sexuelles par un prêtre ou un religieux. Avec une équipe composée des sociologues Julie Ancian et Josselin Tricou ainsi que de la démographe Axelle Valendru, elle a travaillé à partir d’une enquête en population générale auprès de 28 000 personnes, d’entretiens semi-directifs auprès de 45 personnes agressées pendant leur minorité et 24 personnes « majeures vulnérables », et de plus de 1 600 questionnaires remplis par des répondants à l’appel à témoignages lancé par la Ciase. Mme Bajos explique pourquoi, avec une estimation de 216 000 victimes, l’institution catholique est un terrain plus propice que d’autres aux violences sexuelles.

    Quelle est l’ampleur du phénomène des violences sexuelles sur mineurs dans l’Eglise catholique ?

    Notre enquête en population générale, réalisée auprès d’un échantillon de 28 000 personnes, donne une estimation de 216 000 personnes de plus de 18 ans aujourd’hui qui auraient subi une violence sexuelle de la part d’un membre du clergé (prêtre, diacre, religieux) alors qu’elles étaient mineures. Ce sont à 78 % des hommes et à 22 % des femmes. Ce chiffre est largement supérieur à celui que l’on peut établir à partir de l’analyse des archives de l’Eglise catholique. Si l’on ajoute celles qui ont été agressées par une personne ni prêtre ou diacre, ni religieux, mais en lien avec l’Eglise catholique (cadres de mouvements de jeunesse, d’école, catéchistes…), on arrive à 330 000 personnes.

    Comment ces agressions se répartissent-elles dans le temps ?

    Pour l’analyse, nous avons distingué trois phases entre 1950 et aujourd’hui : de 1950 à 1970, avec pour cadre une France encore largement rurale et un maillage catholique serré ; de 1970 à 1990, phase de crise sacerdotale et d’effondrement du recrutement des prêtres ; et de 1990 à aujourd’hui. Nous constatons que le taux de violences baisse de manière significative entre la première et la seconde période. Cette baisse est à mettre en perspective avec la crise sacerdotale, la diminution du nombre d’enfants qui ont participé à des activités en lien avec l’Eglise catholique (catéchisme, scoutisme, etc.), mais aussi avec la disparition des petits séminaires et la réduction drastique du nombre d’internats. A partir des années 1990, le taux ne baisse plus de manière significative. L’enjeu est certes numériquement moins important qu’il ne l’était dans les années 1960, mais les violences sexuelles au sein de l’Eglise catholique restent d’actualité.

    Comparées à d’autres institutions, les violences sexuelles sur mineurs sont-elles plus ou moins fréquentes dans l’Eglise catholique ?

    Notre enquête est la première qui permet de répondre à cette question. Nous avons demandé aux personnes interrogées si elles avaient subi des violences et qui étaient le ou les auteurs, mais aussi quelles sphères de socialisation (catéchisme, scouts, colonies de vacances, école publique, cours de musique…) elles avaient fréquentées dans leur enfance. On peut ainsi comparer la prévalence de ces violences sexuelles entre les différentes sphères de socialisation.

    La famille est de loin le premier cadre dans lequel surviennent les violences sexuelles contre personnes mineures (5,8 % des filles et 1,5 % des garçons). Mais, en dehors de la famille, l’Eglise catholique est la première institution pour la fréquence des violences sexuelles. Et cela de manière significativement plus élevée pour les garçons que ce que l’on observe dans l’école publique, les clubs de sport ou les colonies de vacances. Au total, la prévalence des violences y est de 0,82 % si l’on ne compte que les agressions commises par des clercs ou des religieux, et de 1,16 % si l’on inclut les personnes en lien avec l’Eglise catholique, alors qu’elle est de 0,36 % dans les colonies de vacances, de 0,34 % dans l’école publique hors internats, de 0,28 % dans les clubs sportifs et de 0,17 % pour les activités culturelles et artistiques.

    Les violences sexuelles qui y sont commises ont-elles les mêmes caractéristiques ?

    Nous avons essayé de voir quelles étaient les caractéristiques communes avec les violences commises ailleurs et quels étaient les traits spécifiques à l’Eglise. Ce qui est commun, c’est que, quelle que soit la sphère de socialisation, ce sont des hommes qui les commettent, à plus de 95 %. Sociologiquement, cette violence exercée par des hommes sur des femmes et des enfants, c’est la manifestation extrême de la domination masculine. Une deuxième caractéristique que l’on retrouve ailleurs, c’est que ces agressions touchent tous les milieux sociaux, comme les violences contre les femmes.

    L’enquête montre aussi que les ravages que provoquent ces violences dans la vie affective, sexuelle, familiale et professionnelle sont le plus souvent très importants. Un autre point commun, c’est que les personnes victimes de ces violences sexuelles en ont finalement souvent parlé, à plus de 40 %. Là encore, dans la même proportion qu’ailleurs. La question n’est donc pas seulement « pourquoi on n’a pas parlé ? », mais « pourquoi on n’a pas écouté ces personnes ? »

    Quelles sont les spécificités ?

    La durée des abus, d’abord. Ils s’étalent davantage dans le temps que dans les autres sphères de socialisation. En second lieu, les personnes abusées dans l’Eglise déclarent plus souvent avoir subi d’autres agressions, et elles disent plus souvent que les autres qu’elles connaissaient d’autres personnes abusées par le même agresseur (45 %).

    Les femmes sont très majoritaires parmi les personnes victimes de violences sexuelles dans l’enfance dans les familles. A l’opposé, elles sont très minoritaires parmi les victimes de clercs ou de religieux.

    Comment l’interprétez-vous ?

    C’est effectivement une spécificité des agressions dans l’Eglise. Le sex-ratio est inversé par rapport aux autres sphères sociales. Dans les familles, les personnes abusées sont très majoritairement des filles, alors qu’elles le sont autant que les garçons dans les autres sphères de socialisation (colonies de vacances, clubs de sport, activités culturelles et artistiques).

    Il faut mettre cette spécificité en perspective avec le fait que le terme de « violences sexuelles » recouvre différentes situations liées à l’époque, au lieu, au rapport que la personne abusée entretenait avec l’agresseur, etc. La typologie des situations d’abus a évolué au fil du temps. Certaines ont quasiment disparu, d’autres perdurent, d’autres encore sont apparues plus récemment. Par exemple, les agressions qui survenaient dans les petits séminaires ou les internats, qui concernaient essentiellement des garçons, ont fortement baissé pour des raisons structurelles – elles ont quasiment disparu. Quant aux violences commises au domicile familial par un prêtre qui est invité dans la famille, qui en est parfois un quasi-membre, plus qu’un ami de la famille, elles restent toujours présentes et concernent autant les filles que les garçons. Globalement, sur l’ensemble de la période considérée, les garçons ont été plus nombreux à être en contact avec les prêtres, et surtout dans des lieux de vie non mixtes comme les internats. Cette surreprésentation des garçons renvoie donc avant tout à ce que nous avons appelé un « effet d’opportunité ». Et cela évolue au fil du temps. La part des jeunes filles parmi les personnes agressées a d’ailleurs tendance à augmenter.

    Comment expliquer que le taux de prévalence soit plus élevé dans l’Eglise que dans d’autres institutions ?

    Dans toute agression sexuelle sur personne mineure, il y a une relation par définition asymétrique entre l’enfant et l’adulte, il y a toujours une relation d’autorité, que ce soit un père, un beau-père, un prêtre ou un oncle, un professeur, un entraîneur… L’autorité du prêtre, elle, est redoublée par son caractère sacral mais aussi symbolique (« mon père »). Elle s’exerce à l’abri de contre-pouvoirs, notamment par le dispositif de la confession, qui est du domaine du secret (le prêtre sait tout, doit tout savoir de l’enfant, et peut imposer à l’enfant de ne pas parler des actes interdits).

    Le fonctionnement hiérarchique et patriarcal de l’Eglise, avec l’éviction des femmes des zones de pouvoir, est aussi un élément important à prendre en considération pour comprendre la plus grande fréquence des violences sexuelles au sein de l’Eglise par rapport aux autres sphères de socialisation. Par exemple, l’ordination, réservée aux hommes, inscrit dans la structure même de l’institution une inégalité fondamentale entre les femmes et les hommes. Tout ce qui contribue à légitimer ou à renforcer la domination masculine ne peut que favoriser la survenue de violences sexuelles.

    Et il est important de souligner que ces logiques sociales qui favorisent la survenue des violences contre les personnes mineures rendent également compte des violences sexuelles contre les religieuses. L’Eglise est véritablement un observatoire privilégié de la domination masculine.

    Vous dites que 40 % des victimes ont parlé de leur agression. Pourquoi 60 % n’ont-elles pas parlé ?

    Celles qui n’ont pas parlé se sont tues par « honte » (54 %), parce qu’elles ne trouvaient pas les mots pour le dire (33 %), parce qu’elles avaient peur de ne pas être crues (33 %). La plupart ont eu conscience que ce qui s’était produit n’était pas « normal ». Mais arriver à le formaliser, à en parler, à remettre en cause l’autorité du prêtre, apparaît très difficile. D’autant que, souvent, les enfants abusés étaient d’une certaine façon « élus » par leur agresseur. Ils avaient un traitement distinctif par rapport aux autres.

    Que s’est-il passé après pour les 40 % qui ont parlé ?

    Leur parole n’est parvenue que rarement jusqu’à un représentant de l’Eglise – prêtre, évêque, religieux : c’est le cas de seulement 10 % de ceux qui ont parlé de leur agression, soit 4 % de l’ensemble des personnes agressées.

    Le premier blocage, pour que de tels propos parviennent à l’Eglise, c’est la famille. Globalement, il y a peu de parents soutenants, c’est-à-dire qui agissent après la révélation par leur enfant d’une agression. Parmi ceux qui sont informés, un cinquième (21 % des mères et 24 % des pères) entreprennent une démarche (en parler à l’Eglise, aller voir un professionnel de santé…). Ces réactions sont fortement genrées. Aussi bien les filles que les garçons qui en parlent rapidement après l’agression s’adressent à leur mère, beaucoup plus souvent qu’à leur père. Les mères réagissent de manière différenciée : elles soutiennent davantage leurs fils que leurs filles. Comme si elles avaient intériorisé que les violences sexuelles font partie du trajet de vie d’une femme.

    Il y a un second barrage au niveau des membres de l’Eglise catholique. L’institution ne pouvait être au courant des situations des 220 000 personnes agressées, car très peu d’entre elles en ont parlé directement à l’un de ses représentants. Mais rappelons que près d’une personne sur deux a déclaré connaître d’autres victimes du même agresseur. Même si certaines et certains ont pu être informés longtemps après les faits, beaucoup disent qu’à l’époque on « savait » qu’il ne fallait pas aller voir tel prêtre ou tel religieux. L’information circulait. Et si de nombreux enfants savaient, les encadrants pouvaient difficilement ne pas savoir.

    D’autant qu’on peut penser que si un agresseur fait plusieurs victimes, l’une d’entre elles au moins a pu parler…

    C’est une donnée importante. On ne connaît pas le pourcentage d’abuseurs parmi les prêtres et les religieux. Mais si l’on se base sur les estimations faites à l’étranger, autour de 5 %, cela veut dire qu’en moyenne un prêtre aurait agressé 35 enfants (et plus de 60 si l’on estime que 3 % des prêtres ont agressé des personnes mineures). C’est aussi un élément qui permet de penser qu’on savait : un prêtre n’abuse pas pendant des années autant d’enfants sans qu’à un moment des membres de l’Eglise catholique ne soient au courant. Il est d’ailleurs frappant de constater que, d’après les données des archives, les prêtres incriminés auraient abusé en moyenne de trois ou quatre enfants. Cela conduit donc à penser que l’Eglise n’a pas diligenté des enquêtes sérieuses qui auraient permis de mettre en évidence toutes les agressions que les prêtres identifiés comme agresseurs avaient pu commettre.

    Comment remédier aux conditions qui favorisent les violences sexuelles dans l’Eglise catholique ?

    L’idée de brebis galeuses ayant « fauté » de manière exceptionnelle ne tient pas au regard de ces résultats scientifiques. Notre recherche atteste à l’inverse d’un phénomène profondément systémique. On ne peut donc se contenter d’améliorer les conditions de recrutement et la formation des prêtres, même si cela reste un point très important. Les mesures doivent viser à remettre en question le cléricalisme, l’autorité sacrale, qui s’exerce sans contre-pouvoirs. Mais il importe aussi de revoir les positions de l’Eglise catholique sur la sexualité et de remettre en cause l’inscription de la domination masculine dans les structures mêmes de l’institution ecclésiale.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/10/05/nathalie-bajos-en-dehors-de-la-famille-l-eglise-catholique-est-la-premiere-i

    #Église #famille #hommes #violences_sexuelles #domination_masculine

    • le paragraphe graissé par mes soins pointe à nouveau le premier rang occupé par la famille comme cadre des violences sexuelles sur les mineurs (et pas que) et indique que l’église est au premier rang des institutions à ce titre, soit, mais vu les pourcentages, je saisis pas du tout comment (où) on arrive à la quantité globale de ces faits de violence

  • Vietnam’s commercial hub reopens after lockdown - Asia Times
    https://asiatimes.com/2021/10/vietnams-commercial-hub-reopens-after-lockdown

    Vietnam’s commercial hub reopens after lockdown
    Roads were busy for the first time in three months after most businesses were given the go-ahead to reopen. Ho Chi Minh City on Friday lifted a stay-at-home order that had kept its nine million residents indoors for three months and devastated business in Vietnam’s economic hub.To curb a fast-spreading wave of Covid-19 – which struck the southern metropolis particularly hard – residents have been unable to leave home, even for food, and almost all travel in and out of the area was suspended. Almost half of Vietnam’s total 790,000 virus cases were reported in the city, along with three-quarters of the country’s deaths.But after a gradual fall in cases, soldiers began dismantling road barriers on Friday and removing hundreds of checkpoints that had separated city districts.Roads were busy for the first time in months after most businesses were given the go-ahead to reopen and vaccinated people permitted to move freely within the city. Although authorities have kept a ban on travel to other provinces, thousands of families traveling by motorbike gathered at a checkpoint on the way out of the city, hoping to return to their hometowns.Vietnam was once hailed as a model for virus containment, but the country struggled to stop the spread of a fourth wave of infection that began in April in northern industrial parks and quickly traveled south.More than a third of Vietnam’s 100 million people were under stay-at-home orders this summer, bringing the country’s important manufacturing industry to its knees and breaking supply chains. Its economy suffered its heaviest contraction on record in the third quarter, officials said Wednesday.Factories in industrial parks and goods transportation services are among businesses allowed to open, authorities have said.Less than 10% of Vietnamese are fully vaccinated, but Ho Chi Minh City had been allocated the biggest number of jabs with almost all the city’s adults inoculated.

    #Covid-19#migrant#migration#vietnam#sante#confinement#deplacementinterne#travailleurmigrant#famille#circulation#economie

  • Australia set to ease 18-month-old border closure - Asia Times
    https://asiatimes.com/2021/10/australia-set-to-ease-18-month-old-border-closure

    Australia set to ease 18-month-old border closure
    PM said vaccinated Australians could return home and travel overseas when 80% vaccination targets are met. Australia will start to reopen its borders next month, the country’s prime minister said Friday, 18 months after citizens were banned from traveling overseas without permission.
    Scott Morrison said vaccinated Australians would be able to return home and travel overseas “within weeks” as 80% of vaccination targets are met.
    On March 20 last year Australia introduced some of the world’s toughest border restrictions in response to the coronavirus pandemic. For the last 560 days, countless international flights have been grounded, overseas travel has slowed to a trickle and Australians have been banned from returning home.More than 100,000 requests to enter or leave the country were denied in the first five months of this year alone, according to Department of Home Affairs data.Families have been split across continents, with nationals stranded overseas while foreign residents were stuck in the country unable to see friends or relatives.“The time has come to give Australians their life back. We’re getting ready for that, and Australia will be ready for takeoff, very soon,” Morrison said.Morrison also announced that vaccinated residents would be able to home quarantine for seven days on their return, dodging the current mandatory and costly 14-day hotel quarantine.

    #Covid-19#migrant#migration#australie#sante#frontiere#circulation#retour#famille#resident#vaccination

  • International survey: how supportive would Britons be of a family member coming out?
    https://yougov.co.uk/topics/international/articles-reports/2021/08/31/international-survey-how-supportive-would-britons-

    Most Britons would be accepting of a relative coming out although they are less supportive of transgender and non-binary people than those who are gay or bisexual

    A new YouGov survey of eight western countries reveals how attitudes to LGBTQ+ communities differ.

    In Britain, one in fourteen people (7%) identify as LGBTQ+, while a further three in ten (31%) are close to someone who does. However, a majority of Britons (55%) have no personal relation to the LGBTQ+ community.

    Among the countries surveyed, Spain has the highest proportion of people who identify as LGBTQ+ (10%). A majority of Spaniards who are heterosexual (55%) also have a close relative or friend who is part of the LGBTQ+ community. This leaves only one in three people (33%) have no personal relation to people who are non-binary or bisexual, gay or lesbian.

    Two thirds of Swedes (65%) don’t have any close friend or family member who is LGBTQ+ - the highest proportion among the countries in the survey.
    An overwhelming majority of Britons would support a family member coming out

    Some 85% of the British public say they would be supportive if their child, sibling or close family member came out as lesbian, gay or bisexual, while 6% would not be supportive.

    Seven in ten (71%) would feel the same about relative saying they were transgender or non-binary with one in eight (12%) saying they would not be supportive.

    Spaniards are the most likely among the surveyed nationalities to say they would be supportive in both when it came to a family member coming out as lesbian, gay or bisexual (91%) or transgender/non-binary (87%).

    Meanwhile, France has the lowest levels of support. Only around three in five people in France (57%) say they would be supportive if a close family member came out as lesbian, gay or bisexual, while one in five say they would not (19%).

    Around half (47%) would be supportive if their relative came out as transgender or non-binary, but one in four (27%) would not.

    See the full results here
    https://docs.cdn.yougov.com/9h799xz93s/LGBT%20support%20survey.pdf

    #homophobie #transphobie #famille #coming_out

  • Die Kinder des Imperiums
    https://www.jungewelt.de/artikel/408747.usa-die-kinder-des-imperiums.html

    21.8.3021 von Pierre Deason-Tomory

    Eine kleine Militärgeschichte meiner amerikanischen Familie

    Wenn ich die Nachrichten aus Kabul höre, habe ich die Fernsehbilder mit dem Helikopter in Saigon vor Augen. Sie lösen ein dunkles Gefühl in mir aus. Ich bin das in Deutschland geborene dritte Kind aus der Ehe meiner Berliner Mutter mit U. S. Army Staff Sergeant (Oberfeldwebel) William Thomas Dea­son aus Milledgeville, Georgia, genannt Bill. Er entstammte einer armen Familie aus dem Süden, deren Söhne immer wieder in Uniformen gesteckt wurden, um dem Imperium zu dienen. Nur der erste in ihrer Ahnenreihe kämpfte gegen die USA.

    Wiley Deason war im Sezessionskrieg für die Kavallerie der Konföderierten geritten und kam einige Zeit nach Kriegsende mit einem ganzen Maultiertross, den er der Nordstaatenarmee abgenommen hatte, nach Milledgeville zurück. Er heiratete die Tochter des vermögenden Mister Parker, dessen Söhne gefallen waren, und war ein gemachter Mann. Seitdem haben die Deasons einen Familienfriedhof und eine ganze Reihe von doppelläufigen Flinten, von denen die jeweiligen Eigentümer wissen, dass nur ihr Gewehr dasjenige ist, mit dem Wiley damals die Nachschublinien der Yankees überfallen hat. Meins hängt bei meiner Mutter im Wohnzimmer.

    Wileys zahlreiche Nachkommen hatten sein Vermögen irgendwann durchgebracht. Mein Vater, seine vier Brüder und drei Schwestern sind in den 30er und 40er Jahren in bitterster Armut aufgewachsen. Die älteren Jungs – Big Charlie, Rufus, Wendell und Paul – wurden ab 1950 nacheinander einberufen und mussten nach Korea. Paul: »Ich sah eine Wand aus Chinesen auf mich zulaufen, es waren Hunderttausende, die Reihe für Reihe von unseren Waffen umgemäht wurden. Die armen Teufel. Das war die Hölle. Ich bin auf die Knie gegangen und habe mit Gott gesprochen, zum ersten Mal.«

    Mein Vater meldete sich 1952 mit 17 Jahren freiwillig. Seine Geschwister hatten ihn zum Musterungsbüro geschleift, nachdem der Vater gestorben und der Benjamin Vollwaise geworden war. »Damit der Junge versorgt ist.« Bei der Prüfung kam heraus, dass er weder schreiben noch lesen konnte, doch der Recruiter hatte Mitleid und füllte den Test für ihn aus. Als er nach der Grundausbildung im verwüsteten Korea eintraf, war der Waffenstillstand gerade in Kraft getreten.

    Sie ließen ihn Wassereimer den Berg hochschleppen, bis er einen Offizier beschwatzte, der ihn in einen Panzer setzte. Mitte der 50er wurde er in Berlin stationiert. Im August 1961 kam er am Abend nach Hause, legte sich neue Sachen heraus, putzte seine Stiefel und wartete auf den angekündigten Alarm. Das Telefon klingelte, und er verschwand für die nächsten 48 Stunden in der Kaserne. Dann führten 24 US-Panzer das Checkpoint-Ballett auf, das man von den Fernsehbildern her kennt. In einem der Tanks saß mein Vater.

    Die Panzer rochierten pausenlos hin und her, um Aktivität vorzutäuschen, während die GIs den ausdrücklichen Befehl hatten, sich sofort zurückzuziehen, sollte irgendein Idiot damit anfangen zu schießen. Checkpoint Chicken Shack (Hühnerstall) nannten sie den Checkpoint Charlie seitdem, hat Vater erzählt. Sie glaubten, dass die Sache abgesprochen war, empörten sich über die Feigheit der Zivilisten in Washington und waren insgeheim froh, dass es friedlich blieb im nervösen Berlin.

    David, der erste Mann meiner Cousine Paula K, war als junger Kerl nach Vietnam geschickt worden. Er saß eines Abends mit mir auf der Veranda der Farm, trank mein Bier und lachte. »Helden? Wir waren keine Helden, ich habe da unten nicht einen Helden kennengelernt. Wir saßen im strömenden Regen im Unterholz, es machte überall bumm, bumm, und wir haben uns eingeschissen, so war das.« Er war nur die übliche Zeit im Krieg, aber meine Cousine bekam nach seinem Tod ein Stipendium für die Tochter und wurde von der Kfz-Steuer befreit.

    Mein Cousin Mike war als Berufsoffizier länger in Vietnam, kehrte heim, heiratete eine bildhübsche Frau und wurde krank. Er hatte im Einsatz irgendwie das Zeug abgekriegt, das für die Vietcong vorgesehen war. Mehr als 20 Jahre lang lag er ohne Haare auf dem Kopf mit spastischen Lähmungen und Schmerzen im Bett in seinem wunderschönen weißen Haus am See, das ihm die dankbare Regierung bezahlt hatte. Als ich ihn im Frühjahr 1991 besuchte, erklärte er mir die Notwendigkeit des Krieges gegen den Irak, der gerade tobte. »Ich war immer ein Mann des Militärs«, murmelte er. Mike ist am 10. September 2001 (!) gestorben und wurde auf dem Militärfriedhof in Milledgeville beigesetzt.

    Mein Vater ist auf dem Familienfriedhof beerdigt worden, am 20. August 2008, ich war dort. Er hatte 21 Jahre lang gedient, war hochdekoriert und bekam das große militärische Zeremoniell mit Dudelsack, Trompete und 13 Schüssen Salut. Auf vielen Grabsteinen des Mount Nebo Cemetery sieht man Hinweise, dass der Verstorbene Veteran eines oder mehrerer Kriege gewesen ist, wie auf dem meines Vaters. Neben seinem Grab liegt das meines älteren Bruders Cliff. Ein Flugzeug ist in den Stein graviert und »R. O. T. C.«, was darauf verweist, dass er Kadett des Ausbildungsprogramms der Air Force war. Er sollte seinen Vater stolz machen. Er wollte nicht.

    #Berlin #histoire #USA #militaire #impérialisme #famille #Allemagne #Corée #Vietnam #Crise #armée

  • Inégalités sexuelles : cette année, les femmes commencent à se masturber le 14 août
    https://www.letemps.ch/societe/inegalites-sexuelles-cette-annee-femmes-commencent-se-masturber-14-aout

    Une enquête dans 17 pays montre que les hommes se masturbent trois fois plus que les femmes. Pourquoi cet écart et comment le résoudre ? Réponses de deux spécialistes romandes

    D’accord, le sondage a été commandé par Womanizer https://www.womanizer.com/fr , une marque de sex-toys qui fonctionnent à air pulsé, sans contact. Mais au-delà de l’intérêt commercial, le constat demeure. Dans 17 pays interrogés en juillet dernier – de l’Australie aux Etats Unis, en passant par la Suisse, Hongkong, la Russie ou la Corée du Sud –, l’écart masturbatoire entre les sexes est de 62%. Ce qui permet aux commanditaires de déclarer le 14 août Journée mondiale de la masturbation égalitaire, puisque, à partir de cette date, les femmes commencent seulement à se donner du plaisir, tandis que les hommes se régalent depuis janvier.

    Il y a toutefois un progrès, note la marque. L’an dernier, l’écart était de 68% https://blog.womanizer.com/equal-masturbation-day et cette journée a eu lieu le 5 septembre… Honte, méconnaissance, manque de disponibilité, une sexothérapeute et une sexologue expliquent les raisons de cette discrimination et comment la dépasser.

    Chouchou des magazines féminins
    Un tabou ? Pourtant, si l’on tape « masturbation féminine » dans un moteur de recherche, les sites se bousculent pour expliquer ses bienfaits et comment exceller en la matière https://www.femmeactuelle.fr/amour/sexo/masturbation-femme-techniques-27287 . La masturbation détend grâce aux endorphines, atténue les douleurs et permet une meilleure concentration, recensent les observateurs. De plus, elle développe la connaissance de soi, permet de guider les partenaires et augmente la fréquence des orgasmes, précise Santé Magazine https://www.santemagazine.fr/psycho-sexo/le-blog-sexo-de-daisy-et-marine/8-conseils-de-femmes-pour-se-masturber-170626 qui conseille de faire durer la phase du « j’y suis presque » pour rendre l’apothéose plus intense. « Tétaniser volontairement ses jambes, sa ceinture abdominale, ses bras ou ses pieds » mène aussi à l’extase.

    Encore un conseil pour faire la différence ? Se chauffer. Musique, bain, bougies. Et ce préliminaire qui vient de l’Inde. « Réveillez Muladhara chakra en appuyant avec vos deux mains en triangle, six centimètres en dessous du nombril pendant environ trois minutes. Cette zone dégagera les énergies du plancher pelvien. »

    La Suisse parmi les derniers
    La lecture de ce qui précède vous embrase ?
    Calmez votre joie. En Suisse, lorsque les hommes se masturbent 174 fois par an, les femmes ne s’offrent ce plaisir que 49 fois. Le fossé masturbatoire est donc de 72%, ce qui fixe notre journée égalitaire au 20 septembre et nous place proche du Japon, beau dernier, avec son M-Day le 8 octobre – les USA sont les plus progressistes avec une Journée fixée au 28 juin. Pour enfoncer le pieu – si l’on ose dire –, 15% des Suisses voient dans la masturbation féminine « quelque chose de dégoûtant et d’indécent ». Par contre, 33,9% d’entre eux estiment qu’il est plus acceptable pour les femmes d’utiliser des sex-toys, contre 6,3% pour les hommes.

    « Je ne suis pas étonnée par ce dernier chiffre, commente Zoé Blanc-Scuderi, sexologue à Lausanne. Les hommes se méfient souvent des sex-toys qu’ils considèrent comme des concurrents. C’est un contresens, puisqu’il faut le dire et le répéter : la très grande majorité des femmes ont besoin d’une stimulation clitoridienne pour avoir un orgasme et, dès lors, si elles se caressent ou se stimulent avec des sex-toys pendant que les hommes les pénètrent, leurs partenaires ne doivent pas voir dans ce geste une incompétence de leur part. »
    Tout plaisir féminin est clitoridien

    La trentenaire, fondatrice de Sexopraxis https://www.sexopraxis.ch , précise encore le tir : « Dès lors et contrairement à l’idée reçue, les caresses manuelles et le cunnilingus ne sont pas des préliminaires. Pour les femmes, ces pratiques sont centrales. »

    Béatrice Devaux Still https://ds-seminaires.com i, sexothérapeute à la soixantaine épanouie, va encore plus loin. « Tout plaisir féminin est clitoridien. Même durant la pénétration, ce sont les bulbes du clitoris qui sont stimulés. D’ailleurs, la femme est faite pour l’extase puisque, avec le clitoris, elle est la seule à avoir un organe dont l’unique fonction est de procurer du plaisir ! »

    Au départ, l’Eglise était pour
    Mais alors, si la jouissance est inscrite dans le corps des femmes, pourquoi sont-elles si timides lorsqu’il s’agit de se l’auto-administrer ? « Parce que l’orgasme féminin, dont la puissance a été évaluée comme étant sept fois supérieure à l’orgasme masculin, fait peur et a été condamné par l’Eglise et le patriarcat, tous deux effrayés par cette prise de liberté », répond Béatrice Devaux Stilli.

    Une peur relativement récente, continue la spécialiste. Dans les premiers temps de la religion, le plaisir féminin était favorisé, car on estimait que si la femme jouissait, ses enfants seraient en bonne santé. L’Eglise a aussi postulé que le plaisir partagé était un ciment du couple, comment en témoigne le Cantique des Cantiques. Malheureusement, avec la Réforme et le regard plus culpabilisant sur le sexe, les femmes ont été sommées de préférer le devoir au désir et, désormais, « se toucher » est devenu sale.

    Le rôle des parents…
    « Aujourd’hui, les parents ont un rôle à jouer pour inverser la tendance, invite Zoé Blanc-Scuderi. Lorsque les enfants commencent à se masturber, les parents peuvent les encourager tout en leur faisant juste comprendre qu’il y a des moments et des lieux pour cette activité. » Malheureusement, surtout chez les petites filles, les parents condamnent souvent cette exploration, regrettent les deux spécialistes.

    Mais plus qu’à la honte, la jeune sexologue attribue au manque de connaissance la faible activité masturbatoire des femmes : « Déjà, on ne nomme pas la vulve de son vrai nom, mais on lui donne des appellations enfantines ou vulgaires. Une vulve est une vulve, comme un pénis est un pénis. Ensuite, beaucoup de femmes n’ont jamais observé leur sexe, alors que les hommes le connaissent bien puisqu’ils sont habitués à le manipuler quand ils s’habillent, urinent, se grattent, etc. Dans mon atelier Check ta chatte https://www.sexopraxis.ch/check-ta-chatte , de nombreuses femmes découvrent leur anatomie pour la première fois ! »
    … et celui de l’école

    L’école n’est pas étrangère au phénomène, ajoute Béatrice Devaux Stilli. « Durant les cours d’éducation sexuelle, les MST ou les grossesses indésirées sont évoquées, mais jamais la masturbation. » « A leur décharge, les spécialistes n’ont que deux séances d’une heure et demie par cursus scolaire pour tout expliquer, nuance Zoé Blanc-Scuderi. Mais c’est vrai que la masturbation n’est pas un sujet à l’école. »

    Condamnation morale et manque de connaissance expliquent donc le fossé masturbatoire entre les sexes. Et ce n’est pas tout. « Les hommes et les femmes n’ont pas le même imaginaire, note l’aînée des spécialistes. Les femmes voient l’amour comme une communion entre deux êtres. Se masturber, ça va un moment, ensuite elles se lassent. Tandis que pour les hommes, le plaisir, c’est avant tout le corps, et comme ils sont visuels plus que fantasmatiques, le porno les allume plus facilement avec, parfois, des dérives en la matière. »

    Addiction et sphincters
    Il y a donc une juste masturbation ? « Oui, mais le critère n’est pas la fréquence, c’est la souffrance, répond Zoé Blanc-Scuderi. Si des personnes se sentent bien en se masturbant deux ou trois fois par jour, aucun problème pour moi. C’est quand elles se sentent débordées que le problème commence à se poser. »

    Un dernier conseil pour que les femmes prennent du plaisir, à plusieurs ou en solitaire ? « Travailler les sphincters, répond Béatrice Devaux Stilli. Dans l’inspire, bloquer les sphincters et tenir dix secondes. On sent tout de suite l’énergie monter. Si les femmes font cet exercice 30 fois par jour, leur plaisir pourrait bien exploser ! »

    Les Etats-Unis, grands champions
    Avec une Journée mondiale de la masturbation égalitaire agendée au 28 juin, les Etats-Unis sont le pays le plus progressiste en matière de masturbation féminine. Il est suivi de la Nouvelle-Zélande (2 juillet), la Corée du Sud (9 juillet), Hongkong et la Russie (23 juillet), l’Italie (3 août), le Canada (7 août), l’Allemagne et l’Espagne (14 août), la France (18 août), l’Australie et l’Autriche (22 août), le Royaume-Uni (29 août), Taïwan (5 septembre), la Suisse (20 septembre), Singapour (27 septembre) et le Japon (8 octobre).

    #Sexualité #Femmes #USA #masturbation #égalité #famille #morale #sexe #plaisir #sphincters #école #éducation #plaisir #égalité

  • #Belgique : Inondations de 1953 : Quand le papa de Geluck caricaturait les manquements du gouvernement Adrian Thomas - Solidaire
    https://www.solidaire.org/articles/inondations-de-1953-quand-le-papa-de-geluck-caricaturait-les-manquements-

    Les récentes inondations ne sont pas les premières que notre pays ait subies. On pense à celles de 1926, 1987, 1993 ou encore 2011. Le raz-de-marée de février 1953 a défrayé la chronique pour son bilan meurtrier (2 551 morts) et les dégâts causés. Mais aussi parce que les actions du gouvernement n’ont pas été à la hauteur des besoins des nombreux sinistrés. Ces insuffisances n’avaient pas échappé au crayon du caricaturiste Diluck, le papa de Philippe Geluck, le dessinateur de la célèbre BD « Le chat ».


    Didier Geluck (1924-2011), ici avec le réalisateur soviétique Andréï Tarkovski, dessine quotidiennement dans Le Drapeau rouge dans les années 1950. Il devient dès 1955 directeur de Progrès films, distributeur de films du bloc de l’Est. (Photo D.R.)

    En 1953, Didier Geluck (1924-2011) croque l’actualité dans Drapeau rouge, le quotidien du Parti communiste de Belgique (PCB). Quand surviennent les inondations en février, Diluck n’y va pas de main morte dans ses dessins. Une tempête en mer du Nord fait alors céder les digues. L’eau envahit les terres et noie 1 836 villageois néerlandais. Le Royaume-Uni est aussi très atteint. Quant aux Belges, 28 sont tués en Flandre, le long de la Côte et de l’estuaire de l’Escaut. 10 000 familles sinistrées se retrouvent sans abri, en plein hiver.

    La solidarité de la classe travailleuse
    Très vite, la solidarité se met en marche. La Croix-Rouge et le PCB, entre autres, récoltent des fonds, des vêtements, des couvertures et des vivres. Comme en 2021, des centaines de volontaires affluent pour apporter leur aide aux victimes de la catastrophe. Par exemple, les ouvriers des ACEC cèdent collectivement le salaire d’une journée et acheminent à Ostende un camion rempli de literie.

    De son côté, le gouvernement rase les murs. Le PCB exige que le Premier ministre Jean Van Houtte (PSC, ancien cdH) rende compte au fur et à mesure de l’aide délivrée aux sinistrés. Mais bien vite, le Parti social-chrétien, seul au gouvernement, s’en lave les mains. En accordant à peine dix millions de francs (un peu moins de 250 000 euros) à la Croix-Rouge et en refusant d’indemniser les victimes.

    C’est que cette calamité tombe mal : le ministre des Finances Albert-Édouard Janssen (qui est également banquier) a prévu une hausse des impôts afin de financer une « armée européenne ». Avec la guerre de Corée (1950-1953), la Guerre froide s’est en effet fortement réchauffée et menace de dégénérer. Les Américains poussent donc les nations ouest-européennes à s’unir, en premier lieu militairement, dans l’éventualité d’une troisième Guerre mondiale contre l’Union soviétique et la Chine.

    L’inaction gouvernementale caricaturée
    Dans ses caricatures pour Drapeau rouge, Diluck tourne en dérision le cynisme du gouvernement, qui s’obstine à défendre coûte que coûte son budget. « Ah non, rien à faire, les sinistrés n’en auront pas un sou ! », fait-il dire au Premier ministre.

    « Prendre l’argent dans le budget de la guerre ? Vous êtes fou, mon brave ! Et nos tanks… et nos traitements ? », prête Diluck à un général obtus.

    Sur un autre dessin, deux ministres calculent : « Nous augmentons les impôts de 5%. Les sinistrés paient les impôts, n’est-ce pas ? Ils paient donc les dégâts subis par l’État. Il ne restera plus rien pour les indemniser, dites-vous ? Et la charité publique, alors ? », concluent les « margoulins ».

    Diluck raille aussi Baudouin. Le roi est sur la Côte d’Azur et rechigne à revenir de vacances. Il va tardivement saluer des sinistrés devant les photographes mais retourne aussitôt à Antibes.

    Son antipathie passe mal en Belgique. La presse se déchaîne. Des journaux étrangers évoquent même la reprise de la récente Question royale, conclue de justesse en 1950 par l’abdication de Léopold III. C’est suite aux gaffes de Baudouin que le Palais créera un service pour la presse. Quant à l’armée européenne (CED), le projet va échouer.

    Concernant les inondations, les autorités se voient bien obligées d’investir dans l’élévation des digues. Ainsi naît le Plan sigma (programme de gestion des inondations et de l’écosystème, le long de l’Escaut, en Flandre). Des digues qu’il faut sans cesse rehausser. Jusqu’où ? En revanche, les sinistrés, eux, ne verront jamais l’ombre d’une aide gouvernementale.

    Geluck #Philippe_Geluck #caricatures #Famille #inondations #gouvernement #baudouin #europe #UE #union_européenne guerre_de_Corée Guerre_froide #sinistrés #sinistrés #CED #Histoire

  • Une pétition demande à Darmanin l’inventaire des forces de l’ordre auteurs de violences conjugales

    Lancée fin juillet et soutenue par une douzaine d’associations et des élues, une pétition, déjà signée près de 24.000 fois, demande au ministre de l’Intérieur un recensement des policiers et gendarmes auteurs de violences conjugales.
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/une-petition-demande-a-darmanin-l-inventaire-des-forces-de-l-ordre-auteurs-

    « Monsieur le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, savez-vous combien il y a de policiers et gendarmes violents envers leurs (ex) conjointes, collègues femmes ou plaignantes ? » Une pétition lancée sur la plateforme Change.org demande une « enquête exhaustive pour connaître le nombre de policiers et gendarmes mis en cause dans des affaires de violences faites aux femmes et/ou enfants » et leur mutation à un autre poste. Le texte est à l’initiative du collectif Abandon de famille-Tolérance zéro et soutenu par douze associations. En date du 4 août, il a récolté plus de 23.600 signatures. En parallèle, le #MeTooFdO a été lancé sur les réseaux sociaux, et un formulaire est disponible pour les victimes voulant témoigner.

    Stéphanie Lamy, présidente du collectif Abandon de famille, explique avoir été « indignée que le policier chargé de prendre la plainte de Chahinez Daoud (tuée à Mérignac par son mari violent en juillet, NDLR) était lui-même auteur de violences conjugales, condamné, et encore en poste ». Selon elle, une telle situation biaise le travail de la police : « Ce n’est pas acceptable (...) On veut que soit compté le nombre d’auteurs, car si on l’a, on a une idée de l’ampleur du phénomène et de l’omerta. » Pour Stéphanie Lamy, un auteur de violences n’aura pas la bonne appréciation « pour recueillir la plainte d’une victime et évaluer la dangerosité d’un homme ». Un avis partagé par Sandrine Bouchait, présidente de l’Union nationale des féminicides de France : « Le fait de savoir qu’elles (les victimes, NDLR) peuvent potentiellement être auditionnées par un auteur de violences va rendre la démarche, déjà difficile, encore plus compliquée ».
    « Quelque chose qui n’est pas pensé par les autorités »

    La journaliste Sophie Boutboul avait compilé des témoignages de femmes victimes de leur conjoint gendarme ou policier dans le livre Silence, on cogne (Grasset) en 2019. Pour elle, « c’est quelque chose qui n’est pas pensé par les autorités ou qui les intéresse... D’ailleurs, c’est ce qu’il y a dans la réponse de Darmanin au Parisien : une vingtaine de condamnations définitives, dit-il. Mais en fait, il faut s’intéresser, au-delà des condamnations, aux personnes qui sont recrutées alors qu’elles ont des plaintes contre eux pour violences » conjugales ou familiales.

    Toujours selon elle, les représentants de la loi « vont utiliser le pouvoir qu’ils vont avoir pour menacer » les plaignantes : « C’est moi la loi » ou « je connais le juge » sont des phrases souvent entendues. Elle évoque également des « traitements de faveur » dont bénéficieraient les forces de l’ordre accusées. « Par exemple, on avait laissé le téléphone au mis en cause lors d’une garde à vue alors que c’est interdit. Et ce genre de comportements va empêcher les condamnations. Il y a une double responsabilité de la justice et des autorités sur ce sujet », explique Sophie Boutboul. Pour elle, les familles et les victimes alertent en vain depuis des années : « On n’arrive même pas à accéder au nombre de plaintes pour violences conjugales ». Contacté par nos soins, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
    Suspendre le port d’armes et former les personnels

    En mars, la députée Fiona Lazaar (LREM) avait formulé une question au gouvernement, restée sans réponse à ce jour, pour connaître l’ampleur des violences intrafamiliales commises par des policiers et gendarmes. Selon elle, il y a plusieurs enjeux : « En cas de signalement, l’aménagement de poste pour ne plus permettre l’accueil du public (au fonctionnaire) et la suspension du port d’arme doivent être traités prioritairement ». Pas question d’être dans un discours anti-police pour autant, assure l’élue. « Les policiers et gendarmes sont les premiers à intervenir (…) mais les violences conjugales traversent toute la société, y compris les forces de l’ordre ».

    Pour la sénatrice centriste Annick Billon, qui soutient l’initiative derrière la pétition, il faut « former les personnels » et mettre les moyens. « On ne sait pas comment » les mesures annoncées par Gérald Darmanin vont être mises en place ou efficaces, s’inquiète-t-elle. Et d’ajouter : « Mettre plus d’effectifs policiers, c’est bien, mais comment va-t-on désengorger les tribunaux ? Il faut aussi accompagner, avec des hébergements, un travail (car souvent, on le quitte), redonner un horizon possible » aux victimes.

    Contrairement à d’autres pays comme les États-Unis, la France n’a pas de statistiques sur le sujet. La Fédération nationale solidarité femme avait recensé 115 appels à la ligne d’écoute 3919 de conjointes de policiers ou militaires en 2016, soit 10% des fiches où la profession était renseignée.

    #police #violences_intrafamiliale #viol #acab #femmes #sexisme #violophilie #famille #deni #sexisme_d'etat

  • « On veut juste obtenir un billet pour retrouver nos vies » : la diaspora algérienne privée de retour au pays
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/07/23/on-veut-juste-obtenir-un-billet-pour-retrouver-nos-vies-la-diaspora-algerien

    Plus d’un mois après la timide réouverture des frontières de l’Algérie, ils sont encore des milliers bloqués en France à cause du nombre limité de vols et des conditions d’accès au territoire très strictes. Un exil qui génère souffrance et incompréhension.
    « Mes enfants ne rencontreront jamais leurs grands-parents… Trop âgés et malades », lâche Karim, résigné. Deux ans ont passé depuis sa dernière visite dans sa famille, non loin d’Oran. Entre-temps, l’Algérie a fermé ses frontières, le 17 mars 2020, à cause de l’épidémie de Covid-19. Karim est né en France et vit en Lorraine. A 39 ans, il travaille en usine et, malgré la rareté des congés, il a besoin de rejoindre sa famille plusieurs fois par an.
    Le 16 mai, quand le gouvernement algérien a annoncé la reprise des vols commerciaux pour les détenteurs d’un passeport du pays sous certaines conditions à partir du 1er juin, le jeune père a eu un brin d’espoir. Un sentiment de courte durée en apprenant que seuls deux vols hebdomadaires étaient disponibles. Selon Karim, le chiffre est monté depuis à une dizaine, une fréquence encore loin des 250 trajets habituels. Environ 800 000 Algériens vivent en France, selon l’Insee ; et, pour des milliers d’entre eux, les nuits blanches passées à rafraîchir les pages des compagnies aériennes en quête d’un billet s’enchaînent. Pour un certain nombre, leur vie est en Algérie. Derrière leurs ordinateurs, ils attendent l’ouverture de la billetterie, jamais annoncée à l’avance, pour ne pas louper les vols au départ de Paris ou de Marseille, pris d’assaut en moins de quinze minutes. Des billets qui peuvent être réservés seulement quelques jours avant le décollage, car les compagnies aériennes reçoivent les autorisations de vol par le gouvernement algérien généralement une semaine avant le départ.

    Les centres d’appels d’Air Algérie sont saturés et ses agences physiques à Paris et à Marseille fermées depuis le 31 mai pour « raisons de sécurité ». Sur les réseaux sociaux, des milliers d’Algériens bloqués en France s’échangent alors des conseils. Le principal groupe Facebook recense 25 000 personnes. « Ne réservez pas de billets à l’avance, pourtant disponibles sur les sites des compagnies, ils ne correspondent pas à des vols autorisés », répètent les internautes.
    Si trouver un billet n’est pas chose aisée, encore faut-il réussir à réunir la somme demandée. Leur prix a doublé par rapport au tarif habituel. Près de 700 euros pour un aller simple auxquels doivent s’ajouter pour la grande majorité des voyageurs environ 200 euros, le prix de cinq nuits d’hôtel à passer confinés. Seuls les étudiants et les personnes âgées à faibles revenus sont exemptés de ces frais de logement. « Le prix et le confinement ne sont même plus à prendre en compte. On veut juste obtenir un billet pour retrouver nos vies. Mais, aujourd’hui, il faut connaître quelqu’un pour réussir à partir », souffle Sofia Djama, qui dénonce une forme de clientélisme. Depuis janvier 2020, la réalisatrice algérienne est bloquée en France alors qu’elle ne devait y passer que quelques semaines avec son compagnon. Tous les matins, elle pense à Alger, la ville où elle a grandi et où elle réside. « Je n’ai pas pu assister à l’enterrement de ma mère. Le problème est qu’avec si peu de vols les drames continuent… Tous les Algériens qui résident en France veulent rentrer voir leurs parents une dernière fois, car l’épidémie progresse. » Adlène Détentrice de la double nationalité, la cinéaste a laissé derrière elle une boîte de production, son nouveau projet, son chat et une maison qu’elle venait d’acheter. « Désormais, il est impossible de réfléchir à l’avenir. Ils ont réquisitionné nos vies les plus intimes, ils nous ont exilés de force de notre propre pays. Ce qui me choque, c’est que mon passeport algérien ne me sert même pas à rentrer chez moi. Je ne leur pardonnerai jamais », sanglote Sofia Djama.
    Nesrine, 26 ans, vit en banlieue parisienne depuis six ans. L’étudiante en graphisme a dû assister au mariage de sa sœur en visioconférence. « J’ai pleuré, évidemment », se souvient la jeune fille en souriant. Elle relativise sa situation en se comparant avec d’autres étudiants, plus précaires. Malgré des moments difficiles, Nesrine ne veut pas inquiéter ses parents, qui vivent près d’Alger, du côté d’El Biar : « Etonnamment, l’isolement est devenu une habitude. Je les appelle moins souvent mais plus longtemps. J’évite aussi de les joindre si je ne suis pas dans mon assiette, ce qui arrivait souvent l’année dernière. »Des mariages manqués mais aussi des deuils à surmonter… L’année dernière, Adlène, qui réside en France depuis douze ans, a perdu ses deux parents : « Je n’ai pas pu assister à l’enterrement de ma mère. Le problème est qu’avec si peu de vols les drames continuent… Tous les Algériens qui résident en France veulent rentrer voir leurs parents une dernière fois, car l’épidémie progresse. » Depuis le début de la pandémie, le pays a officiellement enregistré seulement 3 938 décès. Adlène regrette la manière dont est gérée la crise par le gouvernement de son pays natal : « En utilisant la fermeture des frontières comme levier sanitaire, les autorités algériennes pointent du doigt la diaspora. Nos compatriotes pensent désormais que ce sont ceux qui viennent de l’extérieur du pays qui amènent la maladie. » Pour la première fois depuis novembre 2020, le pays a dépassé la barre des 500 contaminations quotidiennes. Dans le plus grand pays du Maghreb, 10 % de la population est vaccinée et les hôpitaux commencent à être saturés. « La dernière chose que l’on souhaite est de se retrouver dans un hôpital là-bas… Un ami à Alger me disait : “Tout le monde ici veut se casser et toi, tu veux rentrer !” », se désole Sofia, pourtant loin d’être prête à abandonner.

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#diaspora#retour#frontiere#circulation#stigmatisation#mesuresanitaire#famille

  • Sydney in lockdown, borders shut and hardly anyone vaccinated. How long can Australia go on like this? - CNN
    https://www.cnn.com/2021/06/27/australia/sydney-lockdown-australia-covid-pandemic-intl-cmd/index.html

    Sydney in lockdown, borders shut and hardly anyone vaccinated. How long can Australia go on like this?
    Australia was celebrated for its initial response to the Covid-19 pandemic, and for getting its economy more or less back on track long ago.
    But with that security has come complacency, particularly in the federal government, which failed to secure enough vaccine doses to prevent the regular “circuit breaker” lockdowns that come every time a handful of cases emerge, or even the longer restrictions that Sydney is experiencing now. Australia’s borders, controlled by strict quarantine measures, have been all but shut for more than a year.
    Now Australians, who basked in their early successes, are wondering how much longer this can go on. We can’t leave the country, people can’t come in, and we end up periodically in lockdowns, which cost a friggin’ fortune," said Powditch. People have been accepting that this is a diabolically difficult situation, but once we start watching the rest of the world open up, we’re going to turn to anger over the way things like vaccines have been rolled out here."Already there are signs that Australians are getting weary of these sporadic disruptions to their lives. On Sunday, large crowds were seen on Bondi Beach, despite the stay-at-home orders. While outdoor exercise is allowed, images from Bondi showed people bathing in the winter sun and sitting on benches with drinks.
    A 48-hour lockdown was also imposed in parts of Australia’s Northern Territory, including its capital, Darwin, after four Covid-19 cases were linked to a worker at a gold mine. He is believed to have become infected during an overnight stay at a quarantine hotel in Brisbane. Now painstaking efforts to trace all 900 workers who have left the mine for cities across Australia over recent days are under way, as the country relies heavily on a robust track-and-trace system to keep clusters contained.
    Australia has recorded just 910 deaths in its population of 25 million, one of the lowest per capita death tolls in the developed world, and cases have remained low as well.While it beat much of the world in getting its economy back up and running, its tourism sector has taken a massive hit, its universities are struggling without the fees international students usually bring and some Australians, who travel abroad in relatively high numbers, are starting to feel the itch to go on holidays overseas.
    Even New Zealand — the only country with which Australians had an open travel corridor — announced a three-day suspension of quarantine-free travel between the nations starting Saturday because of the outbreaks.
    Australia has fully vaccinated just over 4% of its population, compared with more than 46% in the US and 47% in the UK, according to Our World in Data. Its rates are more comparable with Indonesia and India, which, like much of the developing world, were left out of the agreements with pharmaceutical companies that secured hundreds of millions of vaccine doses for most of the rich world.
    Compounding the problem is hesitancy towards Covid-19 vaccines in Australia. One survey by The Sydney Morning Herald and The Age, with research firm Resolve Strategic, found 15% of adults surveyed were “not at all likely” and 14% were “not very likely” to take a vaccination in the months ahead. Australian officials have said they hope to reach herd immunity — the point at which about 80% of the population is vaccinated — before reopening its borders. Prime Minister Morrison earlier said that may not be until mid-2022. More recently, he was even unable to commit to a Christmas 2022 reopening.In a question to the Prime Minister, journalists on Channel 9’s Today program on Thursday suggested that Morrison and his slow vaccine rollout were responsible for the ongoing lockdowns.
    Morrison replied by saying an increase in supply “will really kick in next month in July,” and that 600,000 Pfizer doses were due in next week.
    The government has also been criticized for leaving about 36,000 Australians stranded overseas. Caps on arrivals to the country have made booking seats on flights difficult and expensive, and the cost of quarantine is in the thousands of dollars. It’s the responsibility of the person arriving to foot the bill.
    It’s just as hard for some living in Australia to get out. If someone from overseas has Australian citizenship or permanent residence, they need a government exemption to leave the country.The result is not just holidays lost, but lost time with family and friends.At the last census in 2016, around half the people living in Australia were either born abroad or had at least one parent born overseas.One Brisbane resident from Canada, who is working in a hospital in health care, is hoping a speedier vaccine program will mean fewer border controls and, hopefully, a trip back home.
    “I’m originally from Canada, and don’t know when I will see my family again. Honestly, I think at least 2 years,” the health care worker wrote in a message to CNN."We’re so frustrated! The vaccination process is ridiculous. I’m a health care worker in the top list of people and there was so much confusion. We were told to email and that we’d be contacted when our appointment was ... then we’re told just to show up because that program was actually not recording anything," she said."It’s still only open to [people age] 50+ even though spreaders are averaging 20-30 years of age. We’re sick of lockdowns, knowing the vaccine is out there."And for some residents with strong ties abroad, there are more serious implications to this global isolation.
    Katerina Vavrinec, a 34-year-old from the Czech Republic living in Sydney, said she has sought counseling for mental health issues arising from the separation from her friends and family, and the anxiety that has come with it. She hasn’t been to her home city of Prague for three years.
    “Keeping borders shut is going to have a huge impact on people’s mental health,” she said, pointing to the high number of Australians with family ties overseas. "So this is going to have huge impact on the mental health of millions of people."Vavrinec is on maternity leave and due to return to work in just over a week, though she’s not sure what that will look like in lockdown. But she’s found a silver lining."I’m actually quite happy that we’re in lockdown because I’ve been quite frustrated with the indefinite border closures. So I’m hoping that the lockdown forces people to realize that completely isolating Australia from rest of the world is not going to get us out of this."

    #COvid-19#migrant#migration#australie#nouvellezelande#sante@confinement#frontiere#circulation#santementale#confinement#quarantaine#retour#famille

  • « Traumatisée », la chanteuse Britney Spears demande à la justice californienne de lever sa tutelle
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/06/24/traumatisee-la-chanteuse-britney-spears-demande-a-la-justice-de-lever-sa-tut

    Selon des documents judiciaires cités par le New York Times, Britney Spears a toutefois exprimé à plusieurs reprises une nette opposition aux conditions de son régime de tutelle. « Elle a déclaré qu’elle avait le sentiment que la tutelle était devenue un moyen de contrôle oppressant à son encontre », écrit dans un rapport daté de 2016 un enquêteur judiciaire chargé du dossier.

    #justice #tutelle #britney_spears #star #célébrité #people #trouble_bipolaire #santé #famille #traumatisme #freebritney

  • L’Asie de plus en plus chère aux expatriés
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2021/06/22/l-asie-de-plus-en-plus-chere-aux-expatries_6085131_1698637.html

    L’Asie de plus en plus chère aux expatriés. Les villes les plus coûteuses pour s’expatrier sont pour 60 % d’entre elles en Asie.Le Turkménistan a créé la surprise en cette année de Covid : sa capitale, Achkhabad, devient en 2021 la destination la plus chère de l’expatriation devant Hongkong » ;
    Les villes les plus chères pour s’expatrier sont à 60 % en Asie. C’est ce que révèle l’enquête internationale Mercer sur le coût de la vie et du logement pour les expatriés publiée mardi 22 juin. Achkhabad, Hongkong, Tokyo, Shanghaï, Singapour et Pékin sont, dans cet ordre, dans le Top 10 des destinations les plus coûteuses pour la mobilité internationale.
    Destinée à aider les grandes entreprises et les gouvernements à adapter la rémunération de leurs expatriés au pouvoir d’achat local, l’enquête réalisée en mars 2021 établit le classement de plus de 200 villes dans le monde, en tenant compte du coût du logement, du transport, de l’habillement, de la nourriture et des loisirs.
    Le Turkménistan a créé la surprise en cette année de Covid : sa capitale, Achkhabad, devient en 2021 la destination la plus chère de l’expatriation, devant Hongkong. « La crise économique et sociale combinée au Covid a généré une hyperinflation dans ce pays », explique Jean-Philippe Sarra, responsable conseil mobilité internationale chez Mercer France.
    « Le coût de la vie a toujours été un facteur de planification de la mobilité internationale, mais la pandémie a ajouté une toute nouvelle couche de complexité, ainsi que des implications durables liées à la santé et à la sécurité des salariés, au télétravail et aux politiques de flexibilité, entre autres considérations », commente Ilya Bonic, président de l’activité de gestion des talents et responsable de la stratégie chez Mercer. La mobilité évolue, précise le cabinet de conseil en ressources humaines, passant des expatriations traditionnelles de long terme à d’autres types de mobilité, tels que les missions de court terme, les recrutements internationaux, les transferts permanents, le télétravail international et le « commuting », à savoir le travail à l’étranger en semaine et le retour dans son pays d’origine le week-end. Ce mode particulier d’expatriation utilisé en Europe, par exemple en Angleterre, en Suisse ou en Belgique, a été renforcé par la crise sanitaire, « car les expatriés ont souvent préféré partir sans leur famille », explique Jean-Philippe Sarra. En Europe, Zurich reste la destination la plus chère. Les seules villes françaises du classement sont Paris, Lyon et Pointe-à-Pitre. Hormis la cherté de l’Asie, l’enquête révèle aussi une baisse du coût pour les expatriés aux Etats-Unis, principalement due aux fluctuations monétaires. C’est le cas de New York, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Miami, Boston et Washington, entre autres. Enfin, les destinations les meilleur marché pour expatrier ses salariés sont : Bichkek (Kirghizistan, 209e position), Lusaka (Zambie, 208e), Tbilissi (Géorgie, 207e), Tunis (Tunisie, 206e) et Brasilia (Brésil, 205e).

    #Covid-19#migrant#migration#expatrie#sante#pandemie#economie#securite#mobilite#famille#teletravail

  • L’ex-numéro 2 d’Alliance Police mis en examen pour pédophilie contre sa fille


    Deux policiers ont été mis en examen pour attouchement et actes de pédophilie en fin de semaine dernière. L’un d’eux, accusé d’avoir abusé de sa fille et placé en détention provisoire, n’est autre que le numéro deux du syndicat Alliance Police. Une nouvelle affaire dramatique à quelques mois du #MeTooInceste.

    https://www.revolutionpermanente.fr/L-ex-numero-2-d-Alliance-Police-mis-en-examen-pour-pedophilie-c

    En fin de semaine dernière, deux policiers de Seine-et-Marne ont été mis en examen pour attouchements, agression sexuelle sur mineure et complicité d’agression sexuelle sur mineure. C’est l’école de la fille de l’un des policiers qui a donné l’alerte, après que l’adolescente de 15 ans ait confié avoir subi des attouchements par son père.

    Le principal mis en cause, James D, n’est autre que l’ancien numéro 2 du syndicat d’extrême-droite Alliance Police. Il aurait également été chez SGP, puis responsable régionale Ile-de-France de l’Unsa, avant de revenir chez Alliance. Sa collègue, placée en garde-à-vue et visée par l’information judiciaire, est déléguée syndicale Alliance en Seine-et-Marne. La mère de l’adolescente a également été placée en garde-à-vue au cours du week-end.

    Plus encore, l’enquête, qui commence à peine, semble révéler que d’autres policiers pourraient être impliqués dans cette odieuse affaire de pédophilie. Selon Le Parisien des sources proches de l’enquête auraient affirmé que James D « n’aurait peut-être pas été seul », et qu’« il pourrait y avoir d’autres gardes à vue dans les jours prochains ».

    Un ami du policier aurait quant à lui déclaré : « Les premiers éléments dont nous avons eu connaissance laissent apparaître une affaire vraiment sordide, j’espère qu’on ne remontera pas sur un réseau ». Ses collègues décrivent « un grand manipulateur, « malsain », qui fait « jouer ses réseaux privés à chaque fois pour rebondir ».

    #police #inceste #viol #pédocriminalité #proxenetisme #famille

    • la source du parisien - https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/seine-et-marne-deux-policiers-impliques-dans-une-affaire-de-pedophilie-15
      –----
      sur libé :
      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/seine-et-marne-deux-policiers-soupconnes-dactes-pedophiles-et-de-complici

      Ce sont les contours d’une affaire sordide qui se dessinent lentement. Deux policiers, James D. et Gaëlle P., implantés en Seine-et-Marne, sont soupçonnés d’actes pédophiles ainsi que de complicité. Le premier est mis en cause pour des rapports sexuels imposés avec la fille de la deuxième, mineure de 15 ans. Il est mis en examen pour « agression sexuelle », « viol » et « corruption de mineur ».

      James D. est une figure syndicale ayant fait le tour des étiquettes majoritaires ces dernières années : Unité SGP Police d’abord, puis Unsa Police avant Alliance Police en 2017. Là, les témoignages divergent, quand certains assurent que James D. a quitté le syndicat dès 2017, d’autres affirment qu’il y est resté jusqu’en 2019. De source syndicale, l’homme aurait en fait été officiellement avisé de la fin de son détachement le 2 janvier 2020 et ne serait donc plus rattaché à Alliance depuis cette date. Il aurait été « invité à partir » pour des raisons qui n’ont rien à voir avec cette affaire, mais « parce qu’il n’effectuait pas le travail que nous attendions de lui ».
      Un signalement de l’éducation nationale

      Depuis, après avoir tenté sans succès d’être de nouveau détaché par un autre syndicat, minoritaire, il serait en arrêt maladie. Ceux qui l’ont croisé et connu affirment ne pas avoir remarqué de traits de caractère laissant imaginer le pire. « Il est plutôt distant et ne donne pas forcément envie d’entretenir une relation amicale avec lui », estime une source policière contactée par Libération. Une autre personne souligne tout de même « une personnalité difficile à cerner, mais pas de quoi imaginer quoi que ce soit de cette ampleur ».

      En garde à vue depuis le 10 juin, il est mis en examen et placé en détention provisoire pour « agression sexuelle », « viol » et « corruption de mineur ». Ceci contrairement à Gaëlle P., une autre policière, permanente du syndicat Alliance en Seine-et-Marne, soupçonnée d’avoir fait le lien et encouragé les rapports entre sa fille et James D.. La policière, remise en liberté mais visée par une information judiciaire ouverte par le parquet de Melun, se considère auprès de ses proches comme une « victime » de la manipulation de l’ancien syndicaliste. « Elle aurait prévu de porter plainte contre James D., sans que rien ne soit lancé pour le moment », affirme une source proche de la policière à Libération. Selon nos informations, une deuxième femme « proche du groupe » a aussi été placée en garde à vue sans être poursuivie.

      Une personne proche du dossier indique en outre que le signalement aux autorités est venu de l’Education nationale, laissant penser que l’adolescente se serait plainte auprès de son établissement scolaire.
      Pas d’autres victimes pour le moment

      Les différentes personnes contactées par Libération assurent que les informations concernant cette histoire tombent pour le moment au compte-gouttes. « Tout est très verrouillé », avance l’une d’elles. Deux versions s’affrontent : quand la jeune fille soutient avoir eu plusieurs rapports non consentis avec le policier, ce dernier, lui, ne concéderait qu’un seul rapport. Des photos de l’adolescente dénudées ont été trouvées dans le téléphone de James D..

      « Nous espérons qu’il n’y ait pas plus de victimes, plus d’adultes manipulés et plus d’adolescents touchés par ce système », indique un ancien collègue du policier. La crainte des personnes contactées réside dans la possibilité de l’existence d’un véritable réseau, et de pratiques proches de rites ou de cérémonies ésotériques. « Il ne s’agit pas de cela pour le moment », précise une source proche du dossier.

  • Ouvrage | La communisation du care, M. E. O’BRIEN
    http://www.revue-ouvrage.org/communisation-care


    Jacob van Loon, Garden Hose

    De plus en plus d’efforts son mis de l’avant par différentes tendances pour dépasser les styles de vie et arts de vivre contemporains de manière à les intégrer à un processus révolutionnaire ancrés dans des pratiques concrètes. La revue queer-communiste Pinko magazine fait partie de ces initiatives et sa contribution aide à réfléchir au-delà du libéralisme et de l’orthodoxie. Dans le présent article, l’autrice puise chez Fourier la possibilité d’organiser la reproduction sociale en communes comme partie intégrante d’une insurrection communiste, en y intégrant des pratiques queers. —ES

    L’appel à l’abolition de la famille a permis d’imaginer la vie au-delà de l’hétérosexualité forcée, de la soumission misogyne et de la violence familiale1. Il suscite l’anxiété pour bon nombre de celles et ceux qui croient que la famille est le seul rempart contre la violence de l’État, la suprématie blanche ou la pauvreté. L’opposition assimile l’abolition de la famille à la négligence vis-à-vis de l’enfant et à la prohibition de l’affection et des soins.

    Marx et Engels sont connus pour s’être détournés des représentations spéculatives de la vie communiste, en opposition aux imaginaires dénués de stratégie quant à la possibilité qu’une telle société émerge des contradictions du capitalisme. Dans l’ Anti-Dühring et Socialisme utopique et socialisme scientifique qui en est extrait, Engels a exposé la séparation que les marxistes allaient tracer pour repousser toute menace de devenir, par inadvertance, des romanciers de science-fiction. Bien que je sois d’accord à l’effet que les descriptions concrètes de la vie communiste ne servent pas tellement la fonction programmatique imaginée par les socialistes utopiques, je crois tout de même qu’un retour à des visions spéculatives du communisme puisse à nouveau être utile aujourd’hui. L’horreur des États soviétiques du XXe siècle qui ont qualifié de « communistes » leurs sociétés de classes et de main-d’œuvre salariée nous invite à faire ce que Marx et Engels ont voulu éviter : écrire de la science-fiction sur les futurs que nous voulons créer. De telles visions peuvent provoquer ou embellir la réalité, mais leur utilité ne se trouve pas dans la formulation de propositions à mettre en œuvre par les personnes plus convaincues. Leur pouvoir est de rendre visibles la fragilité et l’horreur du présent, et de soutenir un processus d’exploration et de découverte au cœur des luttes.

    En évoquant l’abolition de la famille, Marx et Engels ont utilisé le terme aufhebung pour abolir. Concept hégélien parfois traduit par « dépassement positif », l’ aufhebung consiste à préserver, élever et transformer radicalement. Ce sens est très différent de l’héritage américain des abolitionnistes antiesclavagistes. Les appels à l’abolition de la famille ne visent pas à détruire la capacité des gens à former des liens affectifs, romantiques ou parentaux, ni à célébrer les pressions que l’économie de marché exerce sur la vie domestique. Au contraire, abolir la famille, c’est libérer notre capacité à prendre soin les unes des autres sous des formes plus humaines. Je propose ici une esquisse spéculative de reproduction sociale en remplacement de la famille, et plus précisément de la commune, comme l’avait initialement suggéré le socialiste français Charles Fourier au début du XIXe siècle.

    #care #famille #communisme

    • Une fois de plus le parquet a repris les investigations pour que les victimes la ferment à tout jamais.

      #MeToo
      Plaintes pour agressions sexuelles au conservatoire de Rennes : le professeur ne sera pas poursuivi

      Le parquet avait repris les investigations à la demande de la ville de Rennes après la parution de notre enquête publiée en septembre. Finalement, le professeur mis en cause ne sera pas poursuivi.

      Neuf plaintes avaient été déposées contre l’enseignant. (Cyril Pedrosa)
      par LIBERATION
      publié le 23 juin 2021 à 20h28

      Le parquet de Rennes a finalement décidé de ne pas poursuivre V., professeur de théâtre au conservatoire de Rennes. Seul un rappel à la loi lui a été adressé, pour les faits « caractérisés de harcèlement s’inscrivant dans le cadre de pratiques pédagogiques inadaptées ». Les accusations d’agressions sexuelles, elles, ont été jugées insuffisamment caractérisées a fait savoir mardi le parquet. Après la parution de notre enquête sur les agissements de l’enseignant, l’enquête classée sans suite en juin 2020 avait été rouverte par le parquet de Rennes le 14 octobre, sur saisine de la ville.

      Dans le cadre de ces nouvelles investigations, douze élèves de la promotion 2018-2019 du cycle d’orientation professionnelle (COP) de théâtre du conservatoire de Rennes ont mis en cause V. « pour des faits de harcèlement dont deux pour des faits d’agression sexuelle également », précise le procureur Philippe Astruc auprès de Libération. Neuf ont déposé plainte. Trois des plaignants ont par ailleurs été examinés par un médecin légiste, qui a évalué des incapacités totales de travail allant jusqu’à trente jours pour deux d’entre eux.
      Agissements contestés par le mise en cause

      Dans notre édition du 25 septembre, ces anciens élèves de la promotion 2018-2019 du COP affirmaient avoir enduré pendant plusieurs mois des violences physiques et psychologiques de la part de leur professeur. Surtout, l’enseignant était accusé d’avoir agressé sexuellement deux élèves, dont l’une était alors âgée de 16 ans. Agissements que le mis en cause avait fermement contestés auprès de Libération par l’entremise de son avocat.

      La ville de Rennes a commandé une nouvelle enquête administrative. Commencée en février, elle vient juste de se clôturer et vise à « obtenir un éclairage plus large sur les faits qui se sont déroulés », explique la mairie à Libération. La collectivité devrait prendre une décision prochainement, « et ce de façon indépendante de la procédure judiciaire ».

      A la question de savoir s’il reprendra ses fonctions d’enseignant, la ville élude, répondant simplement qu’à ce jour, « le professeur occupe toujours un poste sans contact avec les élèves, rattaché à la directrice du conservatoire ». En mars, après avoir été suspendu provisoirement, le professeur avait pu reprendre un poste au sein de l’établissement car il était arrivé « au terme des quatre mois de suspension juridiquement possibles ».

    • L’enquête pour « viols » visant PPDA classée sans suite

      Après cinq mois d’investigations, le parquet de Nanterre a refermé ce vendredi l’enquête préliminaire visant l’ancienne gloire du 20 heures de TF1 sans aucune poursuite. Huit femmes au total avaient déposé plainte pour « viols », « agressions sexuelles » ou « harcèlement sexuel » mais la justice a estimé que les infractions sont insuffisamment caractérisées ou prescrites.

      https://www.leparisien.fr/faits-divers/lenquete-pour-viols-visant-ppda-classee-sans-suite-25-06-2021-EYEAJX45LVH

      Je souligne les mots « viol », « agressions sexuelles », et « harcelement sexuels » entre guillemets. On pourrait croire que c’est une citation mais lorsque la « justice » est cité il n’y a pas de guillemets.
      #guillemets #euphémisme

  • En Israël, le divorce reste une affaire d’hommes Aline Jaccottet
    https://www.letemps.ch/societe/israel-divorce-reste-une-affaire-dhommes

    Des milliers d’Israéliennes sont empêchées de divorcer, la loi juive prévoyant que seul l’homme peut décider de la fin de l’union conjugale. Galvanisées par le mouvement #MeToo et soutenues par des rabbins ingénieux, les femmes se battent pour leur liberté
    . . . . . . . . .
    Un tableau qui serait banal sans le combat extraordinaire qu’elle a dû mener pour obtenir sa liberté. « Trois ans de bataille pour le quitter », souffle-t-elle avec un sourire las. Mariée à 19 ans, la jeune femme découvre un époux « absent, maltraitant. La situation n’a fait qu’empirer avec le temps. J’ai fini par comprendre qu’il fallait que je parte pour sauver ma peau ». Mais après avoir accepté d’ouvrir un dossier de divorce, son ex-mari se volatilise en France puis refuse tout contact pendant des mois.


    Une situation qui bloque tout car, en Israël, seul l’homme peut décider de la fin de l’union conjugale. Selon le judaïsme traditionnel, une femme qui se sépare de son époux sans obtenir de lui le gett, l’acte de divorce, ne peut se remarier. Les enfants qu’elle aurait ultérieurement seraient considérés comme des mamzerim, des bâtards. Un statut qui a de graves conséquences, dont l’interdiction de se marier avec quelqu’un qui ne partagerait pas ce triste destin. Rien de tout cela pour l’homme dont la femme aurait refusé le divorce, le judaïsme ayant autorisé la polygamie pendant des centaines d’années. Ainsi, en Israël, une femme juive sur cinq qui cherche à divorcer se voit retenue dans le mariage contre son gré pendant parfois des années, selon les chiffres communiqués par l’association Mavoi Satum qui les défend. Tout cela ne concerne que le judaïsme traditionnel, qui fonde sa pratique religieuse sur l’observance du Choulhan Aroukh (« Table dressée » en hébreu), Code de loi juive compilé au XVIe siècle. Ce texte fondamental édicte des lois en rapport avec la vie quotidienne, la vie religieuse, la vie conjugale et le droit civil. Les courants juifs réformés (libéraux, conservateurs), majoritaires en dehors d’Israël, ont, quant à eux, révisé les sections discriminatoires de cet ouvrage au XIXe siècle.
    Etat laïque et religieux
    En 1948, c’est le judaïsme orthodoxe et non réformé qui a été ancré au cœur des fondements de l’Etat d’Israël. Pour apaiser la colère des ultrareligieux furieux à l’idée qu’un gauchiste en short crée l’Etat d’Israël à la place du Messie tant attendu, David Ben Gourion, fondateur et premier ministre du pays en construction, passe un accord avec eux leur abandonnant notamment toute la gestion de l’état civil. C’est ainsi que « depuis 1953, les naissances, mariages, conversions ou funérailles sont réglementés par la communauté à laquelle appartient un individu : la charia pour les musulmans, les lois cléricales pour les chrétiens et la halakha pour les juifs », explique Shuki Friedman, directeur du centre Religion, nation et Etat à l’Institut pour la démocratie en Israël.

    Deux types de lois, civile et religieuse, coexistent ainsi en Israël, le droit civil s’occupant grosso modo de tout à part de l’état civil. Et si la Cour suprême israélienne, connue pour son progressisme, a contribué, au fil des années, à faire évoluer l’interprétation de la loi juive par les rabbins en influençant leurs décisions de diverses manières, le divorce résiste encore et toujours aux modernisateurs. « La Haute Cour de justice intervient sur les problèmes découlant de la séparation tels que le soin aux enfants ou le partage des biens, jamais sur l’acte de séparation lui-même », précise Shuki Friedman.

    Si le mariage et le divorce demeurent les prérogatives intouchables des orthodoxes, c’est parce que ces changements d’état civil définissent aussi si les enfants nés de ces unions sont juifs ou non. Peu de chances que la situation évolue, les très religieux ayant pris une place considérable dans la société et la politique israéliennes suite à leur expansion démographique hors normes – de quelques centaines en 1948, ils sont aujourd’hui plus d’un million.

    Loi éternelle
    Ce n’est pas pour déplaire à Raphaël Sadin. « La loi juive n’a pas à être adaptée car sa valeur est éternelle. Lorsque la pratique évolue, ce n’est que pour faire en sorte que la loi continue d’être respectée », tranche le rabbin dans son salon rempli de livres du sol au plafond. Talmudiste reconnu, ce Franco-Israélien à la tête d’un institut d’études religieuses pour hommes à Jérusalem a deux passions : la Bible et les mots. Parlez-lui de mariage, il devient lyrique. « Les noces chez nous, ce n’est pas un contrat : c’est la rencontre de deux âmes faites de toute éternité pour être ensemble ! » s’exclame-t-il de sa voix de stentor en se passant la main dans sa barbe grise soigneusement taillée. Il y a pourtant une place pour l’erreur humaine dans ce qui est écrit aux Cieux. « Les pierres du Temple de Jérusalem elles-mêmes versent des larmes lorsqu’un homme et une femme divorcent, mais la loi juive conçoit que cela puisse arriver », dit-il. Un libéralisme apparent qui contraste avec sa description de l’amour. « Le judaïsme traditionnel conçoit le rapport amoureux comme une possession dans laquelle il y a, oui, une certaine violence : métaphysique, spirituelle, politique même. La femme se donne et l’homme s’engage. Et c’est lui qui, au moment du divorce, coupe le lien en lui disant : ce que tu m’as donné, je te le rends. » Une inégalité que Raphaël Sadin assume parfaitement. « Quoi que puisse dire la société occidentale, le féminin et le masculin sont ontologiquement différents. »

    Ces paroles pourraient faire craindre que la voix des femmes ne soit jamais entendue dans les tribunaux, mais c’est le contraire qui se produit selon lui. « Le tribunal tranche toujours en faveur de l’épouse. Il n’oblige jamais une femme à rester avec un homme dont elle ne veut plus car, s’il la retient, il commet un des péchés les plus graves de la Torah », tonne Raphaël Sadin. Rivka Perez raconte d’ailleurs que son expérience a été positive. « J’avais peur de la réaction des rabbins mais ils ont été bienveillants et ont fini par donner à mon ex le statut de « mari récalcitrant », « ce qui signifie que des mesures sévères pouvaient être prononcées contre lui ». Ils ont ensuite déployé l’artillerie lourde vis-à-vis de cet homme qui refuse obstinément de la laisser partir : « Les rabbins ont lancé à son encontre une mesure d’exclusion de la communauté juive. C’est une des sanctions les plus dures qui puissent être prononcées. Aucun juif n’avait plus le droit de lui parler, il était exclu des synagogues… » Effrayé par les conséquences de cette décision juridique que Rivka diffuse à toutes les communautés juives de France, son ex signe les papiers du divorce en quelques jours à peine.

    L’ingéniosité de la loi juive ne cesse d’émerveiller Katy Bisraor Ayache. Sous son fichu, cette petite femme constamment affairée est avocate rabbinique. Un métier qui n’existe que depuis une trentaine d’années. « J’ai fait des études très poussées en religion pour aider des femmes à se défendre devant les tribunaux rabbiniques », explique cette Française d’origine dont la rencontre sur un parking de la ville balnéaire de Netanya tient du miracle, tant son agenda est plein. On fait appel à elle dans tout le pays car ses compétences sont rares et respectées. « Quand les juges me voient arriver, il y a comme un wouahou dans la salle. Ils savent que je suis une coriace », rigole celle qui a aidé Rivka à quitter son mari.

    L’art de la menace
    . . . . . . .

    #Égalité #divorce #femmes #sexisme #famille #domination_masculine #masculinisme #mariage #religion #israel #violence #patriarcat #politique #couple

    • Un oui soviétique à l’égalité salariale dans le Jura Vincent Bourquin
      
      https://www.letemps.ch/suisse/un-oui-sovietique-legalite-salariale-jura

      Plus de 88% des Jurassiennes et des Jurassiens ont dit oui à l’initiative « Egalité salariale : concrétisons ! » Des mesures concrètes seront soumises prochainement au parlement.


      Score triomphal dans le Jura. L’initiative populaire « Egalité salariale : concrétisons ! » a été acceptée par plus de 88,3% des votants. Le gouvernement et tous les partis politiques, y compris l’UDC, soutenaient ce texte lancé il y a quatre ans par le syndicat Unia Transjurane.

      Les Jurassiennes et les Jurassiens sont donc quasiment unanimes pour demander que des mesures concrètes soient prises afin de mettre fin aux inégalités salariales entre hommes et femmes. Des inégalités particulièrement criantes dans le dernier-né des cantons : en 2017, l’écart y était de 23%, ce qui en faisait le plus mauvais élève du pays.
      . . . . . .

    • Suisse : Où en est le mouvement de la grève féministe, qui bat le pavé ce lundi ?

      https://www.letemps.ch/societe/mouvement-greve-feministe-bat-pave-lundi

      Après la mobilisation historique de 2019, la claque des statistiques pendant la pandémie, et l’annonce mercredi dernier du relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes... « Le Temps » a sondé les espoirs et déceptions du mouvement à travers la voix d’une de ses représentantes, Tamara Knezevic.


      Sonnez haut-parleurs, résonnez casseroles : la grève féministe https://www.14juin.ch a lieu ce lundi 14 juin – galvanisée par l’annonce, mercredi dernier, du relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes. Le projet d’harmonisation entre travailleurs et travailleuses, rejeté à plusieurs reprises dans les urnes et adopté par le parlement ce printemps, devrait figurer en bonne place sur les pancartes brandies dans les cortèges. Le Temps a sondé les espoirs et déceptions du mouvement à travers la voix d’une de ses représentantes, Tamara Knezevic.
      . . . . . . .

    • #Suisse : Grève féministe ce Lundi 14 Juin 2021
      https://www.14juin.ch

      Deux ans après la légendaire Grève des femmes* de 2019, la situation en matière d’égalité des sexes reste insatisfaisante : sans le travail rémunéré, mal rémunéré et non rémunéré des femmes, la société ne pourrait pas fonctionner, encore moins avec l’actuelle pandémie du COVID-19. Et pourtant, les conditions de travail et les salaires des professions dites « d’importance systémique » dans lesquelles travaille une majorité de femmes, sont toujours mauvais. Les employeurs et employeuses, comme le discours politique dominant, ne veulent pas que cela change. Et le Conseil fédéral nous présente sa stratégie « Égalité 2030 », qui ne va pas améliorer la lamentable situation dans laquelle nous nous trouvons, mais prévoit le relèvement de l’âge de la retraite des femmes. À cela, nous disons : pas question !


      Les femmes souffrent de graves lacunes de revenu parce que ce sont elles qui assument la responsabilité en ce qui concerne les enfants et les proches dépendant de soins. Le risque, pour elles, de basculer dans la pauvreté une fois à la retraite est en conséquence élevé, car leurs rentes ne permettent guère de vivre. Cependant, au lieu d’améliorer ces rentes, le Conseil fédéral et le Conseil des États veulent, avec le projet AVS 21, augmenter l’âge de la retraite des femmes. Pour toutes les femmes, un affront !

      Les places dans les crèches et les écoles à horaire continu, qui devraient alléger la charge des femmes, sont clairement sous-financées ; cela, au détriment des familles, qui doivent payer des contributions records, du personnel, qui manque de temps pour faire son travail, ainsi que de la qualité qui pâtit d’une logique prônant les économies. Or, cette tâche, qui relève de l’ensemble de la société, devrait reposer sur un financement solidaire assuré par les collectivités publiques !

      Et finalement, la différence de salaire entre les hommes et les femmes s’est même creusée entre 2014 et 2018, au lieu de diminuer, surtout parce que les discriminations salariales se sont accentuées. Cela, bien que les femmes aient dépassé depuis longtemps les hommes en matière de formation, parce que la valeur des femmes et de leur travail reste moins reconnue ! 

      La Commission des femmes de l’USS demande pas conséquent instamment, deux années après la Grève des femmes
      . . . . . . . .

  • Work is where your laptop is: meet the globetrotting digital nomads | Work & careers | The Guardian
    http://www.theguardian.com/money/2021/may/30/work-is-where-your-laptop-is-meet-the-globetrotting-digital-nomads
    https://i.guim.co.uk/img/media/76add6d6a1317fc4d03b419b432bfe198a6f63ff/803_299_1929_1159/master/1929.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Work is where your laptop is: meet the globetrotting digital nomads. Worldwide shift to flexible and home working in pandemic has led to rise of new kind of backpacker. Samantha Scott does not miss her daily commutes in London, particularly “the dread of having to wake up and get on the tube, and heading into work sweaty and flustered. I’m still waking up at 6 or 7am, but I’m able to go for a walk on the beach before I start work.”When she and her partner Chris Cerra arrive with their luggage in a new city, they can easily be mistaken for tourists. But they are part of a new generation of “digital nomads” who hop from country to country to live and work.
    The global shift to flexible working triggered by the Covid-19 pandemic means more people are considering ditching their long-term homes to flit around the world, working from their laptops, tablets or smartphones.
    Last week, a report from Airbnb entitled Travel & Living showed that 11% of the company’s long-term stay bookers in 2021 have reported living a nomadic lifestyle, and 5% plan to give up their main homes. Delia Colantuono, a 31-year-old freelance translator from Rome, became a digital nomad five years ago when it was not a “big thing”. She has now lived on all five continents and says the nomadic lifestyle is “not just for rich people – it’s for anyone who can work remotely and wants to do it”. (...)
    They realised during the pandemic that they could keep in touch with their grown kids remotely “and feel close even when we aren’t physically close”.
    Melton left his sales job and the couple now run an accounting business remotely together that Kaye has set up. “We work all day and go on adventures all weekend,” she says. Kaye reckons the couple save 70% by living on the road, and wants to be debt free within five years – and buy a property somewhere eventually. Colantuono and others are aware of the environmental impact of their jetsetter lifestyle, and want to settle down eventually. Several people, writing on a Facebook digital nomads forum with 15,500 members, say age is not a barrier but stress the importance of being fit and healthy; and one says a drawback of this lifestyle might be a sense of rootlessness. There do not appear to be many digital nomad families with children; traditionally, only a few families – who usually home-school – have travelled the globe. Erin Elizabeth Wells, a 41-year-old productivity consultant from Massachusetts, started travelling around the US with her husband and daughter Eleanor, who is nearly four now, in October 2018, and says they are a “world schooling family”. Travelling with family means they travel slowly, but that means they make friends everywhere they visit, she adds. They are living in Airbnbs or other full-furnished rentals and “plan to continue indefinitely until there’s some reason our family needs something else”. As parts of the world gradually reopen after Covid restrictions, growing numbers of people are enjoying new flexibility to work from anywhere. Last year, nearly one in five Airbnb guests used the site to travel and work remotely; and this year 74% of people across its five-country survey have expressed an interest in living somewhere other than where their employer is based. Brian Chesky, the Airbnb chief executive, said: “The boundaries between travel, life and work are blurring.” Cerra says: “For a long time, this kind of lifestyle was considered really, really out there, quite off the beaten track. What we’re seeing is that everything is trending towards this being a bit more normal now, more accepted.”

    #Covid-19#migration#migrant#sante#digitalnomad#frontiere#circulation#economie#famille#modedevie#restrictionsanitaire

  • Algérie : la réouverture partielle des frontières frustre la diaspora
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/05/29/algerie-la-reouverture-partielle-des-frontieres-frustre-la-diaspora_6081982_

    Le téléphone de Brahim Djellouadji n’arrête pas de sonner. A priori, le signe que les affaires reprennent pour le président de l’agence de voyage Méditerranée Events et Travels, à Marseille, alors que les autorités algériennes viennent d’annoncer la réouverture « partielle » des frontières aériennes le 1er juin après les avoir fermées le 17 mars 2020 pour endiguer la propagation du Covid-19.Pourtant, le voyagiste ne sait pas quoi répondre à ses clients qu’il dit « désemparés ». « J’essaie surtout de les réconforter, admet M. Djellouadji. L’euphorie est vite passée. La diaspora est vraiment déçue, sous le choc. »
    Malgré la réouverture, la situation est loin de revenir à la normale. Les autorités, et notamment l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, avaient assuré dans un premier temps qu’il y aurait cinq vols par jour au départ de Paris, Lyon et Marseille à destination d’Alger, Oran et Constantine. Puis le gouvernement a indiqué que seulement trois vols par semaine seraient opérés depuis Paris et Marseille.La déception est d’autant plus grande que les modalités pour entrer sur le territoire algérien sont très contraignantes. Il faudra présenter un test PCR négatif de moins de 36 heures et respecter une quarantaine obligatoire de cinq jours « avec un contrôle médical permanent » dans un hôtel que le passager devra régler avant l’embarquement. Un test doit être, aussi, réalisé à la fin du confinement et, en cas de résultat positif, l’isolement de cinq jours est reconduit.Depuis mars 2020, le voyagiste a perdu 90 % de son chiffre d’affaires. De même, l’aéroport Marseille-Provence est passé de 744 516 passagers entre la cité phocéenne et l’Algérie en 2019 à « quasiment rien, si ce n’est quelques vols de rapatriements » en 2020, indique-t-on au siège du site.
    Plusieurs millions d’Algériens de l’étranger ont dû composer avec la fermeture des frontières et la suspension des vols commerciaux et des liaisons maritimes qui durent depuis quatorze mois. Les autorités ont organisé, souvent dans le chaos, des vols de rapatriement pour leurs ressortissants, sous conditions (décès, un parent dont le pronostic vital est engagé, un problème judiciaire, etc.). Mais ces derniers ont été suspendus le 1er mars en raison de l’apparition du variant anglais, fin février, en Algérie. Pour contourner ces difficultés, certains Algériens – détenteurs d’un passeport français – ont choisi de passer illégalement la frontière de leur pays depuis la Tunisie. Depuis mars 2020, de nombreux ressortissants sont restés bloqués à l’étranger, notamment en France, au point de connaître parfois des situations dramatiques. Sans famille et sans revenus, certains se sont même retrouvés à la rue. Il reste difficile de savoir combien d’Algériens sont encore coincés en Europe sans pouvoir rejoindre l’autre rive de la Méditerranée tant les autorités communiquent peu sur ce sujet. Durant ces longs mois, certaines familles n’ont pas pu assister aux obsèques d’un proche faute de pouvoir se rendre au pays. « Beaucoup attendaient de retourner en Algérie pour faire leur deuil, note Badis Khenissa. Il y a une grande détresse psychologique. » Le quadragénaire, candidat aux prochaines élections législatives algériennes du 12 juin pour le nord de la France, redoute une explosion des prix du billet. « Je pense que nous serons amenés à faire des cagnottes pour aider les plus démunis », indique-t-il. En Algérie aussi, l’attente de pouvoir à nouveau voyager est considérable. Comme chez Kaïs, 28 ans, un habitant de Constantine fiancé à une Française « de souche », précise-t-il. Le jeune homme n’a pas pu bénéficier du visa de court séjour pour la retrouver en région parisienne : la fermeture des frontières algériennes ne permettait pas de garantir son retour dans son pays, lui a notifié le consulat français à Alger.Voilà plus d’un an qu’il n’a pas vu sa fiancée et que leurs procédures de mariage sont bloquées des deux côtés de la Méditerranée. Et les dernières annonces du gouvernement ne lui font guère entrevoir de solution rapide.Pour de multiples familles algériennes séparées de leurs proches depuis au moins quinze mois, cette ouverture partielle provoque la frustration. Quant aux professionnels du voyage, ils s’estiment mis à l’écart. « Pour nous il n’y a aucune ouverture à ce jour, car c’est Air Algérie qui vend ses billets et commercialise ses vols », indique Hamza Baba Aïssa, directeur de l’agence de tourisme Gouraya Tours basée à Bejaïa, dans l’est. Le maintien de la fermeture des frontières maritimes et terrestres empêchera par ailleurs les plus de deux millions d’Algériens qui passent habituellement la saison estivale en Tunisie de se rendre dans le pays voisin. Selon plusieurs médecins, les mesures annoncées sont certes draconiennes mais légitimes. « Oui, ce n’est pas suffisant, mais c’est une ouverture prudente. L’Algérie a dû son salut au fait que le pays se soit confiné. Et on constate que les chiffres sont stables [entre 200 et 300 cas quotidiens, selon les données officielles, pour près de 3 500 morts depuis le début de la pandémie] bien que les Algériens se comportent différemment en matière de respect des règles sanitaires », fait remarquer le docteur Mohamed Bekkat Berkani. Le président du Conseil national de l’ordre des médecins rappelle que le pays « est très en retard sur la vaccination ». Aucun chiffre n’a d’ailleurs été rendu public.Toutefois, les mesures prises par le gouvernement ne sont pas figées dans le temps. Leur évolution dépendra de la situation sanitaire en Algérie et dans les pays de provenance, ont expliqué dans la presse algérienne, plusieurs professeurs de médecine impliqués dans la lutte contre l’épidémie. Ainsi, certains veulent croire que le gouvernement relâchera du lest très rapidement en ouvrant davantage le pays. Pour Nazim Sini, « priver d’Algérie les Algériens de l’étranger un deuxième été de suite n’est pas tenable ».

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#france#sante#diaspora#circulation#frontiere#famille#pandemie#vaccination#test#restricationsanitaire#retour

  • Guía para Familias Víctimas de la Frontera

    La Guía tiene como principal objetivo ayudar a todas esas familias a iniciar y facilitar las labores de búsqueda de las víctimas de las fronteras, ofreciéndoles distintas estrategias para sortear las dificultades con las que se irán encontrando a lo largo de todo el proceso; desde la denuncia hasta la repatriación de los cadáveres.

    Destacamos lo doloroso y complicado que ha sido, en muchas ocasiones, poder arrojar algo de luz a la desesperación de las familias. Obtener información ha sido una labor ardua y complicada, pero esperamos que todo el resultado de nuestra investigación se traduzca en el reconocimiento de las familias como víctimas de las fronteras y en un señalamiento explícito al sistema que permite que esta sea la terrible realidad de miles de personas.

    https://caminandofronteras.org/guia-para-familias-victimas-de-la-frontera

    https://www.youtube.com/watch?v=boDe-1-mjDc&feature=youtu.be

    #caminando_fronteras
    #guide #morts_aux_frontières #frontières #celleux_qui_restent #ceux_qui_restent #mourir_aux_frontières #morts #décès #familles #migrations #asile #réfugiés