• The Post-Meritocracy Manifesto
    https://postmeritocracy.org

    Meritocracy is a founding principle of the open source movement, and the ideal of meritocracy is perpetuated throughout our field in the way people are recruited, hired, retained, promoted, and valued.

    But meritocracy has consistently shown itself to mainly benefit those with privilege, to the exclusion of underrepresented people in technology. The idea of merit is in fact never clearly defined; rather, it seems to be a form of recognition, an acknowledgement that “this person is valuable insofar as they are like me.”

  • Pourquoi il faudrait raser les écoles de commerce par #Martin_Parker - 27 avril 2018 - © The Guardia https://www.theguardian.com/news/2018/apr/27/bulldoze-the-business-school?CMP=share_btn_tw
    Un article du Guardian. Merci à Frédéric Durand pour la traduction !
    https://www.pauljorion.com/blog/2018/05/07/pourquoi-il-faudrait-raser-les-ecoles-de-commerce-par-martin-parker

    Il existe 13.000 écoles de commerce dans le monde, c’est 13.000 de trop. Je sais de quoi je parle puisque j’ai enseigné dans ces écoles pendant 20 ans.

    Si vous vous rendez sur le campus d’une #université ordinaire il y a des chances que le bâtiment le plus récent et le plus tape à l’œil soit l’#école-de-commerce. C’est elle qui occupe le meilleur bâtiment parce qu’elle dégage les plus gros profits (par euphémisme « contribution » ou « surplus ») ce qui n’est pas surprenant de la part d’une forme de savoir qui enseigne à réaliser des bénéfices.

    Les écoles de commerces exercent une grande influence mais elles sont aussi considérées par beaucoup comme étant des lieux où la #supercherie intellectuelle règne, encourageant la culture du court-termisme et la #cupidité. (On trouve un tas de blague sur la réelle signification de Maîtrise en administration des entreprises-MBA en anglais- : « #Médiocre et #arrogant », Maitrise et accidents », « Mauvais avis et #duperies », « Maîtrise en #art_foireux » et ainsi de suite. Les critiques des écoles de commerces, sous toutes ses formes, ne manquent pas : les employeurs déplorent le manque d’expérience des diplômés, les conservateurs raillent les #arrivistes, les européens se plaignent de l’américanisation, les radicaux protestent contre la concentration du pouvoir entre les mains des tenants du capitalisme de meute. Beaucoup depuis 2008 ont avancé l’idée selon laquelle les écoles de commerces sont responsables dans l’avènement de la crise.

    Pour avoir enseigné pendant 20 ans dans les écoles de commerce j’en suis venu à la conclusion que la meilleure solution pour faire face à ces problèmes consiste à fermer définitivement ces écoles, une position peu répandue parmi mes collègues. Toutefois depuis ces dix dernières années il est remarquable de constater que la masse de critiques formulées à l’encontre des écoles de commerces proviennent de ces écoles mêmes. De nombreux professeurs des écoles de commerce, notamment en Amérique du Nord, affirment que leurs établissements se sont terriblement détournée du droit chemin. Selon eux les écoles de commerce sont corrompues par les #doyens guidés par l’argent, les #professeurs qui se plient aux attentes des clients, des chercheurs qui débitent des #poncifs dans des revues que personne ne lit et des étudiants qui espèrent obtenir un diplôme à la hauteur de leur investissement (ou plutôt celui de leurs parents). A la fin des fins la plupart des diplômés de toute manière ne deviendront pas des cadres de haut niveau mais occuperons des postes #précaires de petits soldats travaillant dans des boxes à l’intérieur d’une tour aseptisée.

    Ces critiques ne proviennent pas de professeurs de sociologie, de responsables politiques ou même d’activistes anticapitalistes indignés mais de livres écrits par des gens bien informés, des employés d’école de commerce qui eux même ressentent un malaise voire du dégout par rapport à ce qu’ils font. Bien sur ces vues divergentes appartiennent à une minorité. La plupart des écoles de commerce restent complètement indifférentes aux manifestations de doutes, les acteurs étant trop occupés à huiler les rouages pour s’inquiéter de la direction que prend la locomotive. Malgré tout la critique interne résonne de manière importante.

    Le problème c’est que cette contestation des initiés est tellement institutionnalisée dans l’épais velours des couloirs qu’elle passe désormais inaperçue comme simple contrepoint au « #business as usual ». Certains par le truchement de livres ou de journaux font carrière en déplorant vigoureusement les problèmes liés aux écoles de commerce. Deux personnes appartenant au milieu ont décrit l’école de commerce comme « une machine cancérigène produisant des #déchets inutiles et toxiques ». Même des titres tels que : Contre le management, #Management-de-merde et Le guide des salauds #cupides pour les affaires, ne semblent pas exposer leurs auteurs à quelque problème que ce soit. J’en sais quelque chose puisque je suis l’auteur des deux premiers. Franchement qu’on m’ait laissé écrire cela en toute impunité en dit long sur la totale innocuité de ce genre de critiques. En vérité c’est gratifiant car le fait de publier est plus important que ce qui est publié.

    Dans la réponse aux problèmes posées par les écoles de commerce on évite d’avoir recours à des restructurations radicales pour leur préférer un retour à de prétendues pratiques commerciales plus traditionnelles ou alors à une forme de réarmement moral enjolivé de termes comme « #responsabilité » ou « #éthique ». Toutes ces idées n’abordent pas le vrai problème à savoir que les écoles de commerce n’enseignent qu’une forme d’organisation : l’encadrement gestionnaire du marché.

    C’est pourquoi je pense que l’on devrait en appeler aux bulldozers et exiger une toute autre manière de penser le management, les affaires et les marchés. Si nous voulons que les gens du pouvoir deviennent plus responsables alors nous devons arrêter d’apprendre aux étudiants que les dirigeant héroïques dédiés aux œuvres de la transformation sont la réponse à tous les problèmes ou que le but de connaître la #fiscalité est d’échapper à l’impôts ou que la visée de la #stratégie_commerciale est de créer des nouveaux désirs Dans tous les cas l’école de commerce agit par la #propagande en vendant une #idéologie sous les habits de la #science.

    Les universités existent depuis un millénaire mais la grande majorité des écoles de commerce n’est apparue qu’au siècle précédent de commerce. En dépit de la vive et persistante affirmation qu’elles ont été inventé par les Etats-Unis il semble que la première fut L’Ecole Supérieure de Commerce créée en 1819 afin de tenter de façonner une grande école commerciale financée par des fonds privés. Un siècle plus tard des centaines d’écoles de commerces ont émergé dans toute l’Europe et les Etats-Unis pour se répandre rapidement partout ailleurs à partir de 1950.

    En 2011 « Association to Advance Collegiate Schools of Business » estimait à 13000 le nombre d’écoles de commerce dans le monde. L’#Inde à elle seule compterait 3000 écoles de commerces privées. Arrêtons-nous un moment pour se pencher sur ce chiffre. Imaginez le nombre considérable de personnes employées par ces établissements, l’armée de jeunes qui en sortent avec un diplôme en commerce, des sommes gigantesques qui circulent au nom de l’enseignement du monde des affaires. (En 2013, les vingt meilleures écoles de commerce coûtaient an moins 100 000$ (80 000€). En ce moment la #London_Business_School fait campagne en proposant une inscription à 84 5000£ (96 000€) pour son #MBA Pas étonnant dans ces conditions que la tendance continue à gagner du terrain.

    La plupart des écoles de commerces adopte des formes identiques. L’#architecture est moderne sans originalité composée de verre, de panneaux et de briques. A l’extérieur on trouve un affichage dispendieux présentant un #logo anodin, il y a des chances qu’il soit bleu et qu’il comporte un carré. Les portes sont automatiques, à l’intérieur on trouve une réceptionniste bien mise dans un code habit de bureau. Quelques créations d’art abstrait sont accrochées aux murs et il y a un bandeau comportant un ou deux slogans au contenu prometteur “We mean business”, “Teaching and Research for Impact.” On trouvera quelque part au-dessus du hall d’entrée un grand écran diffusant un téléscripteur #Bloomberg, la promotion de conférenciers de passage et des discussions sur la manière de bien formuler son #CV. Des dépliants publicitaires en papier glacé sont à disposition sur des présentoirs, on y voit sur la couverture toutes sorte de visages innocents d’étudiants. Shiny marketing leaflets sit in dispensing racks, with images of a diverse tableau of open-faced students on the cover. Sur les prospectus on trouve la liste des diplômes : MBA, MSc Management, MSc Accounting, MSc Management and Accounting, MSc Marketing, MSc International Business, MSc Operations Management.

    On y trouvera une somptueuse salle de conférence à la moquette épaisse, qui tirera peut-être son nom d’une société ou de donateurs privés. De fait on retrouve empreinte du logo imprimé presque partout comme quelqu’un qui marquerait de son nom ses affaires de peur qu’elles soient volées. Contrairement aux bâtiments défraichis des autres parties de l’université l’école de commerce s’efforce de donner une image d’efficacité et de confiance. L’école de commerce sait ce qu’elle fait et son visage bien poli est fermement tournée vers le futur plein de promesse. Il lui importe de savoir ce que les gens pensent d’elle.

    Même si la réalité n’est pas toujours aussi reluisante, un toit qui fuit des toilettes bloquées, c’est ce que les doyens aiment à penser à quoi ressemble leur école ou telle qu’ils voudraient qu’elle soit. Une rutilante machine qui transforme l’argent des étudiants en bénéfices.

    Mais qu’enseignent réellement les écoles de commerce ? C’est une question plus compliquée qu’il n’y parait. On a beaucoup écrit sur la façon dont « un programme dissimulée » serait dispensé aux étudiants de manière implicite. A partir des années 70 les chercheurs ont étudié la manière dont les catégories comme la classe sociale, le genre, les origines ethniques, la sexualité et d’autres encore étaient enseignées implicitement dans les salles de classes. Cela peut se traduire par la différenciation des étudiants comme mettre les #filles à l’économie domestique et les garçons à la métallurgie d’où découle par la suite une #norme qui’ s’impose aux différents groupes de la population. Ce programme dissimulé peut être aussi dispensé par d’autres manières, par la façon d’enseigner et d’évaluer ou par le contenu même du programme. Il nous dit également ce qui importe, quelles sont les #personnalités importantes, quels sont les lieux les plus influents et quels sont les sujets qui peuvent être écartés.

    Il y a eu de nombreux travaux sur ces sujets dans beaucoup de pays. La documentation est désormais très répandue sur l’histoire des noirs, la place de la femme dans le monde scientifique ou de la chanson populaire et la poésie. Cela ne signifie pas que le programme dissimulé ne pose plus de problème mais qu’au moins dans les systèmes d’éducation les plus progressistes il est communément admis qu’il existe un récit, un groupe d’acteurs, une manière de raconter l’histoire.

    Mais dans les écoles de commerce le programme implicite et explicite ne font qu’un. Le contenu et la forme des enseignements sont telles qu’ils riment avec la #pensée qui tient pour acquis que les vertus de l’encadrement du marché capitaliste représentent la seule vision du monde possible.

    Si l’on enseigne à nos étudiants que le caractère prédateur du #capitalisme est incontournable il ne faut pas s’étonner que l’on finisse par justifier les #salaires démesurés de ceux qui prennent des risques importants avec l’argent des autres. Si l’on enseigne que seul le résultat compte alors des notions comme la viabilité, la #diversité, la responsabilité et autres ne deviennent plus que de simples ornements. Le message souvent dispensé par la recherche en management et l’enseignement sous-tend que le capitalisme soit incontournable et que les techniques financières et légales qui dirigent le capitalisme fassent parties d’une science. Cette conjonction d’idéologie et de technocratie explique le fait que l’école de commerce soit devenue une institution si efficace et dangereuse.

    On peut analyser son fonctionnement en s’intéressant de près à son programme et la façon dont il est enseigné. Prenons la finance par exemple, ce champ qui s’intéresse à la manière dont les gens qui ont du capital investissent leur argent. Elle repose sur le principe que les détenteurs d’argent ou de capitaux peuvent être utilisés comme garantie et suppose donc des différences importantes de revenus ou de richesses. Plus les #inégalités sont importantes dans un pays donné plus les #opportunités s’ouvrent pour la finance comme pour le marché de luxe des yachts. Les universitaires enseignant la finance considèrent que le retour sur le capital (sans se soucier de son acquisition) est une activité légitime et même louable au point d’aduler les investisseurs pour leurs compétences techniques et succès. La forme de ce savoir consiste à maximiser la #rente d’un capital, le plus souvent en développant les mathématiques ou des mécanismes légaux qui permettent de le multiplier. Les stratégies performantes en finances sont celles qui fournissent un retour maximal sur investissement en un temps le plus court, et qui du même coup aggrave d’autant plus les inégalités qui les rendaient au préalable possibles.

    Ou penchons-nous sur le management des #ressources_humains. Ce champ met en mouvement les théories de l’égoïsme rationnel- c’est-à-dire en gros l’idée selon laquelle les hommes agissent en fonction de calculs rationnels qui maximiseront leurs propres intérêts- pour l’appliquer à l’organisation des êtres humains. Le nom de ce champ est en lui-même révélateur en ce sens qu’il laisse entendre que les êtres humains sont semblables à des ressources technologiques ou financières dans la mesure où ils sont utilisés en tant que paramètre par le mangement dans le but de produire une organisation efficace. Malgré l’utilisation du mot humain, les ressources humaines font très peu de cas de ce que signifie être humain. Son intérêt se fixe sur les catégories comme les femmes, les minorités ethniques, les employés qui n’atteignent pas les objectifs, et leur rapport avec le fonctionnement de l’organisation. Cela rentre souvent dans les attributions des écoles de commerces que de s’intéresser aux formes d’organisations, incarnées habituellement par les syndicats, qui s’opposent aux stratégies du management. Et s’il était nécessaire de le rappeler le management des ressources humaines n’est pas du côté des syndicats, ce serait être partisan. Sa fonction, sous sa manifestation la plus ambitieuse, cherche à être stratégique dans le but d’aider les responsables du management à l’élaboration de l’ouverture d’une usine ici ou de la fermeture d’un bureau là.

    On pourrait appliquer la même analyse sur les autres modules d’enseignement que l’on trouve dans la plupart des écoles de commerce, la comptabilité, la mercatique, le commerce international, l’#innovation, la #logistique. Mais je finirai par l’éthique dans les affaires et la responsabilité social de l’entreprise, ce sont pratiquement les seuls domaines dans lesquels s’est développé une critique constante des conséquences de l’enseignement du management et de ses pratiques. Ces domaines se targuent d’être la mouche du coche des écoles de commerce et insistent sur la nécessité à réformer les formes dominantes de l’enseignement et de la recherche. Les griefs qui motivent les écrits et les enseignements de ces spécialités sont prévisibles mais n’en demeurent pas moins importantes, il s’agit du développement durable, les inégalités, la fabrique d’étudiants à qui l’on enseigne que la cupidité est bénéfique.

    Le problème c’est que l’éthique des affaires et la responsabilité sont des sujets de façades pour la promotion des écoles de commerce semblable à une feuille de figuier qui recouvrerait la conscience du doyen de l’école de commerce, comme si évoquer l’éthique et la responsabilité équivalait à agir. Ils ne s’attaquent pratiquement jamais à la simple idée que si les relations économiques et sociales actuelles produisent les problèmes qui sont traités par les cours d’éthique et de responsabilités sociale des entreprises alors ce sont ces mêmes relations sociales et économiques qui doivent être changées.

    Vous pourriez penser que chacune de ces spécialités d’enseignement et de recherche sont en elles même inoffensives et qu’ensemble ils ne font que traiter des différents aspects du monde des affaires, de l’argent, de la population, de la technologie, du transport, de la vente et ainsi de suite. Mais il est indispensable d’exposer les présupposés partagés par chacun des sujets étudiés en école de commerce.

    Tous ces champs partagent d’abord l’idée profondément ancrée que les formes managériales du marché qui organisent l’ordre sociale sont requises. L’accélération de commerce mondialisé, l’utilisation des mécanismes de marché et des techniques managériales, le développement des technologies comme dans la comptabilité, la finances et son fonctionnement ne sont jamais remis en cause. Il s’agit du récit progressif du monde moderne fondé sur la promesse technologique, le choix, l’opulence et la richesse.

    Au sein de l’école de commerce, le capitalisme est considéré comme marquant la fin de l’histoire, un modèle économique qui a pris le pas sur tous les autres, et qui est maintenant enseigné en tant que science, plutôt que comme une idéologie.

    La seconde est l’hypothèse selon laquelle le comportement humain, des employés, des clients, des gestionnaires et ainsi de suite, est mieux compris si nous considérons que nous sommes tous des égoïstes rationnels. Cela fournit un ensemble d’hypothèses de base qui permettent de développer des modèles qui conçoivent la façon dont les êtres humains pourraient être dirigés dans l’intérêt de l’organisation de l’entreprise. Motiver les employés, corriger les défaillances du marché, concevoir des systèmes de gestion allégée ou persuader les consommateurs de dépenser de l’argent sont tous des cas qui font partie de la même problématique. L’intérêt majeur réside ici pour celui qui cherche le contrôle, et ceux qui sont objets de cet intérêt, deviennent alors des personnes qui peuvent être manipulées.

    La dernière similitude que je voudrais souligner concerne la nature des connaissances produites et diffusées par l’école de commerce elle-même. Parce qu’il emprunte la robe et le mortier de l’université, et qu’il cache ses connaissances dans l’attirail de la science – revues, professeurs, jargon – il est relativement facile d’imaginer que le savoir prôné par l’école de commerce et la façon dont elle le vend apparaît en quelque sorte moins vulgaire et stupide qu’il ne l’est réellement

    Pour résumer simplement ce qui précède, et qui permettrait à la plupart des gens de comprendre ce qui se passe à l’école de commerce, c’est de les appréhender comme des lieux qui enseignent les méthodes pour prendre de l’argent aux gens ordinaires et de le s’approprier. Dans un certain sens, c’est une description du capitalisme, mais il y a aussi le sentiment que les écoles de commerce enseignent que « l’avidité est bonne ». Comme Joel M Podolny, ancien doyen de la Yale School of Management, a pu déclarer un jour : « La façon dont les écoles de commerce sont aujourd’hui en concurrence amène les étudiants à se demander : » Que puis-je faire pour gagner le plus d’argent ? et la forme de l’enseignement prodigué par les professeurs conduit les étudiants à ne considérer qu’après coup les conséquences morales de leurs actions.

    Cette image est, dans une certaine mesure, étayée par la #recherche, bien qu’une partie soit d’une qualité douteuse. Il existe diverses enquêtes auprès des étudiants des écoles de commerce qui suggèrent qu’ils ont une approche instrumentale de l’éducation, c’est-à-dire qu’ils veulent ce que le marketing et le #branding leur disent qu’ils veulent. En ce qui concerne les cours, ils attendent de l’enseignement des concepts et des outils simples et pratiques qu’ils jugent utiles pour leur future carrière. La philosophie c’est pour les imbéciles.

    Comme j’ai enseigné dans des écoles de commerce pendant des décennies, ce genre de constatation ne me surprend pas, bien que d’autres proposent des constats plus virulents. Une enquête américaine a comparé des étudiants en MBA à des personnes emprisonnées dans des prisons de basse sécurité et a constaté que ces dernières étaient plus éthiques. Un autre a laissé entendre que la probabilité de commettre une forme quelconque de délit d’entreprise augmentait si la personne concernée avait fait des études supérieures en administration des affaires ou si elle avait servi dans l’armée. (Les deux carrières impliquent probablement la dissolution de la responsabilité au sein d’une organisation). D’autres sondages montrent que les étudiants arrivent en croyant au bien-être des employés et à la satisfaction de la clientèle et qu’ils partent en pensant que la valeur actionnariale est la question la plus importante, et également que les étudiants des écoles de commerce sont plus susceptibles de tricher que les étudiants des autres disciplines.

    Je doute que les causes et les effets (ou même les résultats) soient aussi nets que le suggèrent des enquêtes comme celle-ci, mais il serait tout aussi stupide de suggérer que l’école de commerce n’a pas d’effet sur ses diplômés. Avoir un MBA peut ne pas rendre un étudiant cupide, impatient ou contraire à l’éthique, mais les programmes explicites et cachés de l’école de commerce enseignent des leçons. Non pas que ces leçons sont reconnues quand quelque chose ne va pas bien, parce qu’alors l’école de commerce nie habituellement toute responsabilité. C’est une position délicate, car, comme le dit un éditorial d’Economist de 2009, » Vous ne pouvez pas prétendre que votre mission est d’éduquer les leaders qui changent le monde » et de vous laver les mains des actes de vos anciens élèves lorsque leur changement a un impact nuisible. »

    Après la crise de 2007, il y avait comme un jeu à se renvoyer la balle, Il n’est donc pas surprenant que la plupart des doyens des écoles de commerce essayaient aussi de blâmer les consommateurs d’avoir trop emprunté, les banquiers d’avoir un comportement si risqué, les #brebis_galeuses d’être si mauvaises et le système d’être, eh bien, le système. Qui, après tout, voudrait prétendre qu’ils n’ont fait qu’enseigner la cupidité ?

    Dans les universités les sortes de portes qui ouvrent sur le savoir sont basées sur des exclusions. Un sujet est constitué par l’enseignement de ceci et non pas de cela, de l’espace (géographie) et non du temps (histoire), des collectifs (sociologie) et non des individus (psychologie), etc. Bien sûr, il y a des fuites et c’est souvent là que se produisent les pensées les plus intéressantes, mais cette partition du monde est constitutive de toute discipline universitaire. On ne peut pas tout étudier, tout le temps, c’est pourquoi il y a des noms de départements au-dessus des portes des immeubles et des couloirs.

    Cependant, l’école de commerce est un cas encore plus extrême. Elle est bâtie sur le principe qui isole la vie commerciale du reste de la vie, mais subit ensuite une spécialisation supplémentaire. L’école de commerce assume le capitalisme, les entreprises et les managers comme forme d’organisation par défaut, et tout le reste comme histoire, anomalie, exception, alternative. Du point de vue du programmes d’études et de recherche, tout le reste est périphérique.

    La plupart des écoles de commerce sont intégrées dans des universités, et celles-ci sont généralement appréhendées comme des institutions ayant des responsabilités envers les sociétés qu’elles servent. Pourquoi, dans ce cas, supposons-nous que les filières d’études commerciales ne devraient enseigner qu’une seule forme d’organisation – le capitalisme – comme si c’était la seule façon d’organiser la vie humaine ?

    Ce n’est pas un monde agréable celui qui est produit par la gestion de marché et que l’école de commerce professe. C’est une sorte d’#utopie pour les riches et les puissants, un groupe que les étudiants sont encouragés à s’imaginer rejoindre, mais ce privilège est acheté à un coût très élevé, entraînant des catastrophes environnementales, des #guerres de ressources et des migrations forcées, des inégalités à l’intérieur et entre les pays, l’encouragement de l’#hyperconsommation ainsi que des pratiques #antidémocratiques persistantes au travail.

    Promouvoir l’école de commerce fonctionne en passant outre de ces problèmes, ou en les mentionnant comme des défis et ne pas les prendre en considération ensuite dans les pratiques d’enseignement et de recherche. Si nous voulons être capables de répondre aux défis auxquels est confrontée la vie humaine sur cette planète, nous devons faire des recherches et enseigner autant de formes d’organisation différentes que nous sommes capables d’imaginer collectivement. Pour nous, supposer que le capitalisme mondial peut continuer tel qu’il est c’est prendre la responsabilité d’emprunter la voie qui mène à la destruction. Donc, si nous voulons nous écarter du business as usual, nous devons également ré-imaginer radicalement l’école de commerce telle qu’elle est. Et cela signifie plus que des murmures pieux sur la responsabilité sociale des entreprises. Cela signifie en finir avec ce que nous avons érigé, et reconstruire.

  • « Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe » de Gayle Rubin : Gayle Rubin et le sexe radical (recension par Éric Fassin, Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/01/13/surveiller-et-jouir-anthropologie-politique-du-sexe-de-gayle-rubin_1465008_3

    Cependant, une #radicalité nouvelle gagnait du terrain au sein du #féminisme, constituant la #pornographie et la #prostitution en emblèmes de la #domination_masculine. C’est en 1982, à Barnard College (New York), qu’éclatent au grand jour les #sex_wars. Non pas la « guerre des sexes » que le conservatisme français imputera dix ans plus tard à l’Amérique du « #politiquement_correct », mais les « #guerres_du_sexe » qui déchirent alors le féminisme entre deux logiques radicales inconciliables. Si le #sexe est politique dans les deux cas, pour le féminisme de la #domination, l’#oppression passe par la #sexualité, tandis que pour le féminisme du #désir, c’est la #libération qui passe par la sexualité.

    Certes, le colloque de Barnard vise à penser ensemble « le plaisir et le danger », soit la tension entre #jouissance et #violence. Toutefois, en butte aux attaques virulentes de leurs adversaires, qui voient en elles des collaboratrices de la domination, les participantes traitent surtout de libération. Les unes n’hésitent pas à faire alliance […] avec les conservateurs de la #Majorité_morale et la répression « #antisexe ». Les autres finissent par se dire « #pro-sexe », dans un front commun des #minorités_sexuelles où le #féminisme_radical céderait la place à un libéralisme respectueux de la #diversité des pratiques et des orientations. C’est dans ce contexte que Rubin théorise la distinction entre #genre et sexualité. Mais, faute de les articuler ensuite, n’est-ce pas s’exposer à entériner un Yalta du féminisme : à l’#hétérosexualité la domination de genre, à l’#homosexualité la libération sexuelle ?

  • Prise de parole d’occupant·e·s de la ZAD
    lors de la mobilisation du 10 février

    https://lavoiedujaguar.net/Prise-de-parole-d-occupant-e-s-de-la-ZAD-lors-de-la-mobilisation-du-

    On s’est dit qu’on pourrait commencer cette prise de parole par saluer l’abandon du projet d’aéroport. C’est une jolie claque qu’on met à l’État, aux multinationales et à leur progéniture, l’Utilité publique. Une claque comme il en arrive peu, et donc d’autant plus précieuse. Mise par d’innombrables mains, sur des décennies et par tout un panel de luttes de fond et de forme différentes. Il semble que son bruit résonne partout où l’opposition aux projets inutiles se fait déjà entendre. On en prend pas vraiment la mesure. Difficile de réaliser que le projet aberrant qui a accouché de cet espace-temps hors norme qu’est la ZAD n’est plus de ce monde. C’est lui, après tout, qui nous a réuni·e·s, nous a poussé·e·s à dépasser des clivages et à nous organiser collectivement. Ce n’est pas pour autant lui que nous voulons remercier maintenant, mais vous, les milliers de soutiens à travers le monde, avec une mention spéciale pour les dizaines de résistant·e·s de la première heure.

    Si aujourd’hui nous occupons et habitons ce territoire, c’est à l’appel des habitant·e·s qui, il y a une dizaine d’années, ont demandé du renfort pour faire face aux premiers forages et travaux, pour défendre cette zone que le conseil général et l’État essayaient de vider. (...)

    #Notre-Dame-des-Landes #critique_du_système #diversité #force #étincelle

  • La diversité ne peut pas être un objectif en entreprise | Toucan Toco
    https://toucantoco.com/blog/diversite-objectif-entreprise

    L’industrie regarde le graphique sur le taux de développeuses baisser depuis plus de 20 ans sans en chercher la cause. Le débat est bloqué sur ces chiffres. Ce qui est dommage c’est qu’on ne parle jamais des stéréotypes sur les femmes qui sévissent dans l’industrie depuis plus de 20 ans. Ces stéréotypes sont une réelle barrière. […] Quand une entreprise parle de diversité, elle mentionne les quotas respectés ou non. Cependant on n’entend jamais parler d’actions mises en place afin de créer une culture ou un état d’esprit propice à l’acceptation des différences de chacun.

    #diversité

    • Le problème c’est que vous pouvez avoir à la fois 60% de femmes et une culture sexiste. C’est pour cela que la diversité telle qu’on en parle aujourd’hui ne fait pas sens.

      Je trouve que c’est une manière de se défausser qui est malhonnête. C’est pourtant extrêmement simple : commençons par respecter les quotas et l’égalité des salaires et on verra bien si il faut reparler de culture sexiste …

      D’autre part, mettre sur le même point l’inclusion des femmes et le fait de parler tous anglais pour inclure des étrangers, j’ai un peu du mal.

      Parce que ce type de #culture_d'entreprise est toujours imposée : si t’es pas content·e tu te casses mais si tu t’en vas, ben, t’as plus de sous, donc tu restes et tu souffres de tout cet amourrrrr en silence jusqu’à ce que tu partes travailler ailleurs.

      Les réunions matinales par exemple, nous offrent l’occasion d’évoquer d’éventuelles difficultés sur un projet, qu’elles soient mentales ou techniques. Lors de cette zone d’échange, un bâton de parole est passé à la personne qui s’exprime. Il lui garantit de pouvoir s’exprimer sans être coupé. Cette écoute est selon moi fondamentale pour créer un environnement bienveillant et inclusif.

      #au_secours
      #travail / famille etc

    • @touti et la réflexion vaut aussi pour l’égalité démocratique entre toutes les travailleureuses (et en plus c’est un sujet abordé aussi dans ce site de cette entreprise) : ces gens parlent de culture, de « holacratie », de bienveillance, etc mais : JAMAIS d’égalité entre les salariés, de démocratie réelle dans l’entreprise, de détention du capital par tous les gens dedans, de une personne = une voix pour toutes les décisions importantes.

      Là aussi, qu’illes commencent par être en coopérative avec une personne = une voix, la gérance élue et qui tourne tous les ans, et le capital détenu par tout le monde, et on verra ce que ça change sur les relations et tensions entre les gens (ça ne résout bien sûr par tout, je ne suis pas naïf, mais ça change BEAUCOUP).

  • Compte rendu des révélations #Macronleaks sur la sélection

    Ci-joint le texte complet d’une contribution interne, titré « réformes souhaitables de l’#enseignement supérieur français et éléments d’une stratégie de changement », à l’équipe de campagne d’En-Marche au moment de l’élaboration du programme présidentiel d’Emmanuel Macron datant de novembre 2016.

    Le début du texte donne le ton : « Il semble important de séparer deux choses ; savoir où on va (cela peut être utile parfois) et comment on y va (par des chemins parfois un peu sinueux, pour faire avaler la pilule au malade récalcitrant). »

    Le coeur du sujet est l’augmentation des #droits_d’inscription, comme l’indique le titre du premier paragraphe : « Réforme du financement de l’université : développer le #crédit aux étudiants, augmenter les droits d’inscription. Le nerf de la guerre ».

    D’un point de vue stratégique « il n’est pas souhaitable (et sans doute pas possible politiquement), pour de nombreuses raisons, d’augmenter les droits sans en même temps mettre en place un grand système de crédit aux étudiants supervisé par l’autorité publique. » L’instauration de ce crédit passerait par la participation des banques privées car « Il semble que les grandes banques commerciales soient le mieux placées pour développer le crédit aux étudiants : c’est leur métier ; elles ont un réseau ; il faut administrer 2,5 millions de comptes ». Mais que faire si les étudiants font défaut à l’issue de leurs études ? « Il faut que l’Etat, les services fiscaux, acceptent de sécuriser ces crédits d’une certaine manière (au besoin en reprenant les crédits à problèmes). » Un élément qui précise l’urgence de la réforme : « Nous vivons pour quelques années dans une période de taux d’intérêts historiquement bas : il faut en profiter pour faire démarrer ce système »

    Suivent tout une liste de propositions en vue de réformer la gouvernance du supérieur (le point clé étant l’approfondissement de « l’autonomie » avec au passage un objectif clairement cité « il faut désyndicaliser les universités »). Elles sont éclairantes mais je ne m’y attarde pas pour me concentrer sur la deuxième partie du texte intitulé : « Eléments d’une stratégie de changement et de communication », et qui présente « des astuces qui permettent de faire passer ces réformes, avec un peu de courage ».

    « Comment faire passer la pilule de la hausse des droits d’inscriptions ? »

    « Commencer bien sûr par le crédit : ne pas mettre la charrue avant les bœufs »

    « Y aller doucement mais commencer tout de suite avec les droits d’inscription »

    Et surtout ...

    « Instaurer la sélection mine de rien »

    En effet,

    « Il faut instaurer la sélection sans faire de vague en réglant du même coup la lancinante question du diplôme national, auquel sont si attachés les syndicats. »

    Pour y parvenir, « on pourra même exiger dans un premier temps que les universités maintiennent ouvertes au moins quelques formations de licence selon le mode ancien : au nom de la « défense du service public contre la marchandisation », mais en même temps on doit permettre aux universités d’innover et d’affronter la concurrence internationale en Europe, etc. » Ainsi, « il se peut que des universités n’évoluent pas tandis que d’autres évoluent vite. Là encore : laisser faire. Les étudiants se précipiteront dans les formations sélectives et payantes qui correspondent à leurs niveaux et à leurs aspirations (y compris des formations professionnalisées courtes adaptées aux publics les plus mal préparés à l’enseignement supérieur). Cela deviendra difficile de contester, et la contestation ira sur un autre terrain. Il faut bannir du vocabulaire les mots de #concurrence et d’excellence, détestés par les syndicats d’enseignants et d’étudiants. Remplacer ces mots systématiquement par #ouverture et #diversité »

    En résumé :

    La mise en place d’une #sélection « mine de rien » permettra de mettre en concurrence (pardon, en ouverture) les universités entre elles, et même les UFR entre elles. Les #formations qui joueront pleinement le jeu pourront faire valoir une #excellence (pardon, une diversité) qui justifiera en retour une hausse des #frais_d’inscription. Cette hausse ira de pair avec la mise en place de #prêts_étudiants garantis par l’état qui permettront de réaliser d’importants transferts d’argent (ce qui est en train de se passer en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis) des caisses publiques vers les #banques_privées.

    –-> reçu via la mailing-list geotamtam, le 19.12.2017

    #université #éducation #France #it_has_begun #modèle_anglosaxon #privatisation #crédit #réforme

  • A persistent lack of international representation on editorial boards in environmental biology
    http://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.2002760

    The scholars comprising journal editorial boards play a critical role in defining the trajectory of knowledge in their field. (...) Using metrics for quantifying the diversity of ecological communities, we quantified international representation on the 1985–2014 editorial boards of 24 environmental biology journals. (...) The size of the editorial community increased over time—the number of editors serving in 2014 was 4-fold greater than in 1985—as did the number of countries in which editors were based. Nevertheless, editors based outside the “Global North” (...) were extremely rare. Furthermore, 67.18% of all editors were based in either the United States or the United Kingdom. Consequently, geographic diversity—already low in 1985—remained unchanged through 2014.

    #recherche #diversité

  • Forests, farming and food | CIFOR Forests News
    https://forestsnews.cifor.org/51201/forests-farming-and-food?fnl=en

    At 2,000 meters above sea level, the climate is temperate, soils are fertile, and unlike many parts of the country, there’s plenty of space for people to grow the crops they need to feed their families and make a living.

    “From an agricultural point of view, you would say that this is a very blessed area,” says agronomist Frédéric Baudron, one of the lead scientists in a new study on forests and dietary diversity from the International Maize and Wheat Improvement Center (CIMMYT) and the Center for International Forestry Research (CIFOR).

    But each time Amina weans a child, around the age of two, the child’s hair begins to turn yellow and fall out — signs of acute malnutrition. “It’s quite shocking to see such things,” says Baudron. “You feel like, wow, this place should not be experiencing this kind of problem.”

    So what’s going on? Food security is high here. Most people are getting all the calories they need from the wheat and maize that grow easily and abundantly in the region. But many suffer from the “hidden hunger” of vitamin and mineral deficiency, which is estimated to affect around two billion people worldwide.

    ...

    How is this happening? Baudron says the forest is “acting as a site of nutrient accumulation, and then livestock vector these nutrients from the forest to the farms through manure,” increasing the fertility of these farms and allowing the production of a range of crops, including nutrient-dense ones.

    As he explains, the forest provides a ready supply of fodder for livestock, allowing people living close by to keep bigger herds producing more manure; and the availability of firewood also means they are less likely to burn their stock’s manure as fuel.

    So, people who live closer to the forest have more nutrient-rich manure available to use in their farm, and tend to concentrate it in home gardens, where they grow a wide range of foods, creating “real hotspots of dietary diversity,” says Baudron. They also have access to more animal products such as milk, eggs and meat from the larger herds they are able to maintain.

    #malnutrition #alimentation #diversité #agriculture #symbiose #forêt #nutriments #agriculture

  • Google gendergate aka #anti-diversitymanifesto(plus ou moins dans l’ordre)
    A Google employee wrote an anti-diversity ‘manifesto’ that’s going viral inside the company
    The document has been widely condemned by company employees
    https://www.theverge.com/2017/8/5/16101978/google-employee-wrote-anti-diversity-manifesto

    Google on Anti-Diversity Manifesto: Employees Must ’Feel Safe Sharing Their Opinions’
    https://motherboard.vice.com/en_us/article/vbv54d/google-on-anti-diversity-manifesto-employees-must-feel-safe-sharin

    The ugly, pseudoscientific history behind that sexist Google manifesto
    Ex-Googler James #Damore’s biologically deterministic manifesto is the latest in a long lineage of #pseudoscience
    http://www.salon.com/2017/08/08/the-ugly-pseudoscientific-history-behind-that-sexist-google-manifesto

    Here Are the Citations for the Anti-Diversity Manifesto Circulating at Google
    https://motherboard.vice.com/en_us/article/evzjww/here-are-the-citations-for-the-anti-diversity-manifesto-circulatin

    What the Google gender ‘manifesto’ really says about Silicon Valley
    http://theconversation.com/what-the-google-gender-manifesto-really-says-about-silicon-valley-8

    Google engineer fired over memo files labor complaint
    https://www.theverge.com/2017/8/9/16117616/google-engineer-diversity-memo-files-complaint-damore

    Google fires engineer who “crossed the line” with diversity memo

    Google says the post “advanced incorrect assumptions about gender.”
    https://arstechnica.com/tech-policy/2017/08/google-fires-engineer-who-crossed-the-line-with-diversity-memo
    Legal experts say the case may have legs
    The perfect culture war: how conservative pundits reacted to Google’s fired engineer

    Pundits identify with James Damore, who wrote a 10-page manifesto suggesting gender inequality in Silicon Valley was natural
    https://www.theguardian.com/us-news/2017/aug/09/google-fired-engineer-gender-sexism-conservative-reaction
    Google CEO Cancels Gender-Diversity Meeting After Employees Targeted Online
    http://variety.com/2017/digital/news/google-gender-diversity-meeting-controversy-employees-targeted-1202523696

    #genre #alphabet

  • Sexisme : Google au centre de la polémique sur la sous-représentation des femmes RTBF - AFP - 7 Juillet 2017
    https://www.rtbf.be/info/economie/detail_sexisme-google-au-centre-de-la-polemique-sur-la-sous-representation-des-

    Google se retrouvait dimanche sur le banc des accusés dans le débat en cours sur le sexisme dans la "tech", milieu dominé par les hommes, après qu’un de ses salariés a expliqué la très faible présence des femmes par des différences "biologiques".

    Dans une note interne de 3000 mots, un ingénieur de sexe masculin non identifié affirme que "les choix et les capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie, en raison de causes biologiques et (donc) ces différences peuvent expliquer pourquoi on n’a pas une représentation égale des femmes dans la tech et (dans les fonctions de) leadership".

    Les aptitudes naturelles des hommes les conduisent à devenir programmateurs en informatique, alors que les femmes sont, selon l’auteur, plus enclines "aux sentiments et l’esthétique plutôt que vers les idées", ce qui fait qu’elles optent pour des carrières "dans le social ou l’artistique".

    "Ce sont des fadaises sexistes, habillées dans un discours sur la protection non méritée de la liberté d’expression", fustige la journaliste Kara Swisher du site spécialisé Recode.net.

    La diversité et l’inclusion sont une part fondamentale de nos valeurs et de la culture que nous cultivons
    "Ce n’est pas un point de vue que moi et l’entreprise soutenons, promouvons ou encourageons", a fermement rejeté dans un courriel aux salariés Danielle Brown, la responsable diversité du géant de l’internet, recrutée il y a quelques mois de chez Intel et en fonction seulement depuis un mois.

    Jugeant "incorrectes les hypothèses avancées sur le genre", elle affirme que "la diversité et l’inclusion sont une part fondamentale de nos valeurs et de la culture que nous cultivons".

    Dans cette missive que s’est procurée l’AFP, Mme Brown ajoute toutefois que Google a toujours voulu défendre "une culture dans laquelle ceux qui ont des points de vue différents, y compris politiques, se sentent en sécurité pour les exprimer".

    Des sanctions ?
    Il était difficile de savoir dimanche soir si le géant de l’internet prévoyait de prendre des mesures disciplinaires contre l’ingénieur en question.

    Ari Balogh, le patron des ingénieurs, a pour sa part dénoncé des "stéréotypes nuisibles".
    "Un des aspects du message qui m’a le plus profondément troublé est son parti pris sous-jacent qui veut que des hommes ou des femmes ressentent ou agissent d’une certaine façon. Ce sont des stéréotypes et c’est nocif",
    écrit-il dans un courriel interne, également consulté par l’AFP.

    Facebook : 27% de femmes parmi les cadres
    Actuellement, 69% des salariés de Google sont des hommes, une proportion qui monte à 80% dans les emplois technologiques, selon les derniers chiffres du groupe.

    Chez Facebook, les femmes n’étaient que 27% parmi les cadres supérieurs en 2016. Quant à Apple, il compte 37% de femmes au total.
    La controverse Google vient s’ajouter à une cascade de scandales et démissions liés au manque de diversité dans la Silicon Valley.
    Travis Kalanick, le co-fondateur d’Uber, a démissionné le 21 juin, après des accusations de sexisme et de harcèlement à l’encontre de cadres dirigeants du géant de la location de voitures avec chauffeur. Connu pour ses blagues sur ses conquêtes féminines, il était accusé d’avoir lui-même encouragé une culture d’entreprise propice aux dérapages.
    Fin juin, c’est l’investisseur (« venture capitalist", VC) Justin Caldbeck, qui a quitté son fond d’investissement, Binary Capital, six femmes avaient affirmé avoir reçu des avances alors qu’elles cherchaient à lever des fonds.

    Quelques jours plus tard, c’est un autre investisseur du secteur, Dave McClure, qui a avoué avoir "fait des avances à de nombreuses femmes dans des situations professionnelles" . Il avait intitulé son texte de mea culpa : "je suis un tordu".

    Toutes ces affaires éclatent trois ans après qu’Ellen Pao est devenue un symbole du sexisme supposé de la Silicon Valley en poursuivant pour discrimination son ex-employeur, KPBC, une société de capital-risque. Mais elle avait perdu son procès.

    #Femme #sexisme #Diversité #tordu #facebook #google #racisme

  • #Matignon, #Elysée, #ministères... Les cabinets verrouillés du nouveau pouvoir
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170717/matignon-elysee-ministeres-les-cabinets-verrouilles-du-nouveau-pouvoir

    En effectif réduit, les cabinets ministériels travaillent désormais en étroite relation avec une administration qu’Emmanuel Macron entend façonner à sa main. Parité, diversité, cursus, parcours politique et professionnel… Malgré les promesses de renouvellement, les personnages de l’ombre du #gouvernement ressemblent à tous ceux qui les ont précédés.

    #France #cabinet_ministériel #conseillers #diversité #Edouard_Philippe #Emmanuel_Macron #ENA #haute_administration #parité

  • #Gouvernement, #parité et illusions | Les Nouvelles NEWS
    http://www.lesnouvellesnews.fr/gouvernement-parite-et-illusions

    A l’époque du premier gouvernement formé par Nicolas Sarkozy elles cumulaient le critère « #femme » et « issue de la #diversité ». Cette fois-ci, elles cumulent « femme » et « #société_civile » et « #renouvellement ». Comme ça les vieux (ou jeunes) briscards de la politique en costume cravate peuvent occuper l’autre moitié du terrain.

  • New maps of racial diversity in the United States - Geographical

    http://geographical.co.uk/places/mapping/item/2210-mapping-the-diversity-of-the-united-states

    Repurposed NASA maps show the racial diversity (and segregation) of the United States in more detail than ever before

    Satellite data previously used by NASA to map the Earth’s land masses has been combined with census data from 1990 to 2010 in order to map the planet’s people instead, or at least those in the United States. The new map, produced by the University of Cincinnati, offers unprecedented insights into the kaleidoscopic spread of diversity in US neighbourhoods.

    Maps have been created using census data before, but usually in much less detail. This is because the census contains sensitive information such as participants’ income and education, so the government instead takes averages in large blocks measuring three square kilometres in urban areas and 108 square kilometres in rural regions. ‘Privacy is assured but it costs a significant – in some cases very significant – loss of spatial accuracy,’ explains Anna Dmowska, postdoctoral researcher and co-author of the maps. For example, if the block area is large but only a small portion of it is lived in – perhaps due to lakes, factories or parks – the block data would inaccurately show it as all being inhabited.

    #états-unis #diversité #ethnicité #diversité_ethnique #cartographie

  • Etrange, vous avez dit bizarre ?
    http://otir.net/dotclear/index.php/post/2017/04/02/Le-questionnaire-des-Liebster-Awards

     

    Quelle est la chose la plus étrange que tu aies vue dans ta vie ?

     

    La première question posée par Lucie de Sardine de Californie me plonge déjà dans un abîme de perplexité.

    Le simple fait que je doive absolument me creuser la cervelle pour trouver quelque chose d’insolite qui m’aurait marquée indique sûrement à quel point je me garde de l’aventure exotique.

    Une autre explication à mon incapacité à penser à de l’étrange ou de l’inhabituel peut aussi résider dans ma capacité à tout accepter : les anomalies, les bizarreries, les différences sont sûrement ce que je prends du plaisir à noter, mais aussi à prendre comme telles. Je n’aime finalement pas la conformité, le conformisme, l’archi normé.

    Les phénomènes étranges comme les coïncidences qui me donnent la sensation palpable de toucher à des mondes (...)

    #Lucarnes #bloguer #chaîne #diversité #nature #rêverie

  • La #médecine a un problème avec la #diversité | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/138401/la-medecine-un-probleme-avec-la-diversite

    Et quand ce n’est pas la couleur de peau qui pose problème, c’est la langue. « Face à un patient non francophone, les soignants ont la possibilité de faire appel à un service de traduction par téléphone, explique Dorothée Prud’hommes. Mais avec la course à la rentabilité imposée par les récentes réformes hospitalière, beaucoup de professionnels font le choix de s’en passer pour gagner du temps. Certains m’ont raconté comment ils étaient devenus experts en mime, même si on voit mal comment demander à une femme à quand remontent ses dernières règles juste avec les mains ».

    Et la pratique est devenue si courante qu’elle porte un nom : « entre eux, ils appellent ça la médecine vétérinaire »

    #racisme #sexisme #homophobie #pauvrophobie #transphobie #domination #hiérarchie

  • N’apprenez pas l’espéranto !

    Gustav Landauer

    http://lavoiedujaguar.net/N-apprenez-pas-l-esperanto

    Les hommes se comprennent et peuvent s’entendre parce qu’ils sont différents ; s’ils étaient identiques, ils finiraient par se détester eux-mêmes et les uns les autres. Ce rêve d’uniformité est absolument impossible et foncièrement répugnant.

    La diversité des langues n’est pas une chose que nous devons regretter ; et encore moins une chose que nous pourrions abolir. Ce qu’il faut contribuer à abolir, ce sont les conditions qui empêchent l’homme d’acquérir la connaissance des langues étrangères. Les anarchistes ne sont-ils pas radicalement opposés à tout palliatif et à tout essai d’amélioration au sein de l’État et de la société capitaliste ? L’espéranto n’est rien d’autre qu’un palliatif de cette sorte, qui plus est laid, inutile et dangereux. (...)

    #anarchisme #Allemagne #diversité_linguistique #uniformisation

    • Je ne sais pas trop quoi penser de cette publication dela part de @la_voie_du (jaguar). Est-ce pour relayer une opinion de leur part ou juste une mise en ligne pour provoquer un débat sur un texte « provocateur » ?
      Étant moi-même (un peu) espérantophone, je ne me sens pas tout à fait espérantiste dans le sens où les sympathisants de ce courant de pensée me semble se contenter d’une pensée simpliste : rassembler l’Humanité en abolissant la barrière des langues.
      C’est vrai que l’humanité se nourrit de diversités et l’esperanto, en tant que langue construite pourrait niveler ces diversités. Mais n’est-ce pas ce qui est en train de se passer avec l’anglo-américain mondialisé du langage des affaires ?
      Il n’empêche que j’invite toutes celles et tous ceux que cette problématique intéresse à se documenter sur l’esperanto qui n’est pas qu’un « sabir » pour que toutes et tous puisse communiquer sur des notions triviales (le bavardage) par delà les frontières. Il existe une littérature en esperanto :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Litt%C3%A9rature_esp%C3%A9rantophone
      Et il me semble que cette langue est capable de véhiculer des subtilités de pensées aussi bien que les langues nationales.

    • Je suis également loin d’être d’accord avec ce texte qui me paraît véhiculer pas mal d’idées assez fausses sur l’esperanto, à commencer par le fait que l’esperanto viserait à uniformiser…
      Cette langue étant une passerelle avant tout et n’a jamais cherché à éliminer la diversité des langues (je dirais bien contrairement à ce qui se passe de-facto avec l’anglais simplifié)…

      Par ailleurs c’est aussi extrêmement facile de créer en esperanto des concepts / idées difficilement traduisibles mais néanmoins très compréhensibles.

      Bref les arguments avancés ne me paraissent pas très convaincants.

      Il dit aussi : « L’espéranto, en revanche, ne saurait être autre chose que du bavardage. ». Bah si déjà on arrivait à cette situation (ie : avoir suffisamment de locuteurs / blogs / vlogs / séries / articles scientifiques / romans / chansons... en espéranto et bavarder), je serais bien content !

      #esperanto

    • Ce texte a été écrit il y a 110 ans dans un monde bien moins globalisé. Aujourd’hui, nous sommes priés d’apprendre la langue de la nation qui domine l’économie mondiale. L’anglais est devenu la langue des échanges internationaux et cela ne nous a pas fait échapper à certaines perversions citées dans ce texte. Et je pense souvent qu’une langue plus neutre comme l’esperanto apporterait un peu plus d’équité entre les peuples. Mais il n’est peut-être pas trop tard ?

    • Salud Hermano et merci à Ben de souligner que ce texte a été écrit il y a cent dix ans. Ce n’est pas par provocation qu’il se trouve maintenant sur “la voie du jaguar” mais pour être mis en perspective avec la pratique des langues “indigènes”. Plusieurs dizaines de langues sont parlées au Mexique et, en elles-mêmes, elles sont une résistance au rouleau compresseur de la culture et de la langue dominantes, en l’occurrence le castillan.

      C’est par la pratique de leur langue que les “peuples originaires” sont reconnus comme tels et ces langues en elles-mêmes définissent aussi leur rapport au monde et leur mode de relations communautaires, intersubjectivité et non relation sujet/objet.

      Quand l’anarchiste Gustav Landauer écrit “Les hommes se comprennent et peuvent s’entendre parce qu’ils sont différents” , il est proche de la pensée zapatiste “El mundo que queremos es uno donde quepan muchos mundos. La patria que construimos es una donde quepan todos los pueblos y sus lenguas”.

    • J’avais bien remarqué que l’auteur du texte écrivait cela au début du XXème siècle.
      Et en quoi, l’esperanto menacerait-il ces différences ? Évidemment qu’il n’a jamais eu pour but de replacer les langues dites « nationales » ou les langues « indigènes ». Je déplore que des langues disparaissent sous les coups de boutoir de la mondialisation capitaliste tout comme j déplore que des « nations » disparaissent.
      L’esperanto en tant que « langue construite » n’a jamais eu pour but de niveler les cultures comme le fait l’anglais.
      Certains espérantistes disent que l’esperanto est une langue a-nationale, c’est à dire qu’elle n’est le véhicule d’aucune culture fût-elle en état de dominer les autres. L’esperanto appartient à tout le monde et chacun est libre d’en faire ce qu’il veut sans l’imposer à quiconque. Son fondateur (L.L. Zamenhof) rêvait qu’elle devînt une langue « internationale » afin de faciliter la communication entre les homme et partant, d’atténuer les conflits. Douce rêverie que je suis loin de partager même si la plupart des espérantistes s’y accroche.
      En pratiqueant cette langue, on s’aperçoit (comme le rappelait Gustav Landauer) que chaque locuteur y apporte des éléments langagiers liés à sa culture. Cela constitue-t-il réellement un problème ? Sûr que si on traduit mot à mot une expression de langue française comme « construire des châteaux en Espagne » en s’adressant à un-e Japonai-es, cette personne risque de vous demander ce que vous voulez dire. L’esperanto a proposé cette expression : « Konstrui kastelojn aere » (construire des châteaux en l’air) ce qui st déjà plus « signifiant » pour une personne d’une autre culture que la nôtre. Utiliser l’esperanto demande aussi d’avoir ce sens du respect de la différence des cultures.

    • Et pour alimenter la discussion :

      http://www.levif.be/actualite/belgique/claude-hagege-imposer-sa-langue-c-est-imposer-sa-pensee/article-normal-165911.html

      Pour le grand linguiste Claude Hagège, le constat est sans appel : jamais, dans l’histoire de l’humanité, une langue n’a été « comparable en extension dans le monde à ce qu’est aujourd’hui l’anglais » (1). Oh ! il sait bien ce que l’on va dire. Que la défense du français est un combat ranci, franchouillard, passéiste. Une lubie de vieux ronchon réfractaire à la modernité. Il n’en a cure. Car, à ses yeux, cette domination constitue une menace pour le patrimoine de l’humanité. Et fait peser sur elle un risque plus grave encore : voir cette « langue unique » déboucher sur une « pensée unique » obsédée par l’argent et le consumérisme. Que l’on se rassure, cependant : si Hagège est inquiet, il n’est pas défaitiste. La preuve, avec cet entretien où chacun en prend pour son grade.

    • Saludos Hermano,

      Il est curieux de faire référence à Claude Hagège au sujet d’un texte anarchiste. Même si — encore heureux — il aligne quelques vérités sur les liens de dépendance entre la langue et l’économie, il reste un des concepteurs de la simplification de l’orthographe de la langue française, qui avait pour but de rapprocher la langue des “nécessités” du marché et pour moyen d’asseoir l’autorité de l’État sur les règles de l’écriture. Cette première tentative — et première étape d’un processus de transformation linguistique par ceux d’en haut (les experts comme Hagège) —, sans résultat, se passait en 1990 sous le gouvernement de Rocard. Par ailleurs ce qu’il dit de la domination de l’anglo-américain est juste mais très incomplet. La contagion de cette langue — souvent déformée par l’argot — passe aussi par les paroles rebelles. “ACAB” est tagué partout sur les murs d’Athènes, où l’on a pu lire en 2008 le très drôle "Merry Crisis and a Happy New Fear". Pourtant la Grèce existe à travers la résistance de sa langue à travers les millénaires et se joue de l’anglais touristique. Bob Dylan, Sam Peckinpah et Muddy Waters — par exemple — ont certainement aussi beaucoup à voir avec la diffusion de leur langue transformée par les mots de la rue et non par ceux de Wall Street. Méfions-nous des simplificateurs, d’autant plus quand ils s’expriment en tant qu’experts et conseillers de l’appareil d’État.

    • Encore heureux qu’on s’autorise à détourner la langue des « vainqueurs qui écrivent l’histoire ».
      Hagège non anarcho-compatible, je m’attendais un peu à cet argument. toutefois reconnaissons que le bonhomme n’est pas tout à fait un abruti ne serait-ce que pour avoir appris toutes les langues mentionnées dans l’article.

      Relisons bien ce qui suit :

      Vous estimez aussi que l’anglais est porteur d’une certaine idéologie néolibérale...

      Oui. Et celle-ci menace de détruire nos cultures dans la mesure où elle est axée essentiellement sur le profit.

      Je ne vous suis pas...

      Prenez le débat sur l’exception culturelle. Les Américains ont voulu imposer l’idée selon laquelle un livre ou un film devaient être considérés comme n’importe quel objet commercial. Car eux ont compris qu’à côté de l’armée, de la diplomatie et du commerce il existe aussi une guerre culturelle. Un combat qu’ils entendent gagner à la fois pour des raisons nobles - les Etats-Unis ont toujours estimé que leurs valeurs sont universelles - et moins nobles : le formatage des esprits est le meilleur moyen d’écouler les produits américains. Songez que le cinéma représente leur poste d’exportation le plus important, bien avant les armes, l’aéronautique ou l’informatique ! D’où leur volonté d’imposer l’anglais comme langue mondiale. Même si l’on note depuis deux décennies un certain recul de leur influence.

      Je suis quasiment certain que Landauer aurait pu tenir ces propos, s’il eût été notre contemporain.

      Et pour revenir à l’esperanto, de quel idéologie est-il porteur ? Staline et Hitler ont pourchassé les espérantistes. Le second disait même de l’esperanto que c’était une « langue de juifs et de communistes ».

    • La langue des “vainqueurs qui écrivent l’histoire” ?

      L’anglais est la langue de Ringolevio, d’Emmett Grogan et des Diggers de San Francisco. L’anglais est la langue dans laquelle Joe Hill, né en Suède, écrivait ses ballades. L’anglais est la langue dans laquelle Emma Goldman, née en Russie, a écrit Living my Life, encore pas traduit intégralement en français. L’anglais est la langue des Wobblies et des Hobos.

      Hagège et Landauer ?! Imagine ce qu’aurait pensé Landauer de ceci :

      « Je leur réponds : "Pourquoi pas la Russie ou l’Allemagne ? Ce sont des marchés porteurs et beaucoup moins concurrentiels, où vos enfants trouveront plus facilement de l’emploi." »

      Les “marchés porteurs” de Poutine et de Schäuble ? Hagège critique du néolibéralisme ou expert en double langage ?

      The end, il est clair, malgré le titre, que l’essentiel de ce qu’écrit Landauer dans ce texte est moins dans la critique de l’espéranto que dans la défense de la multiplicité et de la diversité des langues.

      Hasta luego hermano.

    • Sí, parece una conclusión razonable. Gracias a ustedes por la pequeña antología de escritores, pensadores y poetas anarquistas que se expresan en Inglés. Tal vez podríamos añadir Henry David Thoreau.

      Y de todos modos, las luchas continúan. Saludos compañeros!

    • Pourquoi l’espéranto n’a pas vraiment conquis le monde

      Il y a cent trente ans un ophtalmologiste polyglotte polonais publiait Langue internationale, l’ouvrage fondateur de l’espéranto. Ludovik Zamenhof a puisé à la fois dans les langues germaniques, latines et slaves pour construire un langage qu’il souhaitait accessible au plus grand nombre. Son objectif, louable, était alors d’aider à créer les conditions de la paix dans le monde. Après plus d’un siècle, quelque 2 millions de personnes pratiquent l’espéranto dans le monde. Si la langue de Zamenhof a connu plusieurs coups d’arrêt pendant son histoire, elle trouve aujourd’hui un nouveau souffle avec Internet. Du 22 au 29 juillet, les espérantistes du monde entier se réunissent à Séoul pour leur congrès annuel.

      http://www.lemonde.fr/societe/video/2017/07/25/pourquoi-l-esperanto-n-a-pas-vraiment-conquis-le-monde_5164654_3224.html

  • Comment décrire la #diversité des origines en #France ? Une enquête exploratoire sur les perceptions des salariés et des étudiants

    Faut-il renoncer au principe républicain d’indifférenciation et établir une statistique permanente des origines de la population pour mieux lutter contre les #discriminations ? Mais, dans ce cas, quels critères prendre en compte : l’#origine déclarée, l’origine des ascendants ou l’appartenance ethno-raciale ? Et comment protéger la vie privée des intéressés ? Patrick Simon et Martin Clément ont évalué la cohérence des différentes méthodes d’enregistrement des origines dans plusieurs administrations et entreprises, tout en mesurant les réactions des
    personnes interrogées.

    https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/19093/pop_et_soc_francais_425.fr.pdf
    #perception #représentation

  • par hédi chenchabiLes populations immigrées, ces grandes absentes de la politique culturelle !
    http://www.nectart-revue.fr/nectart-4-hedi-chenchabi

    Cette contribution analyse les politiques culturelles de la France dans leur approche des apports culturels des étrangers, ainsi que les pratiques concrètes des institutions. Elle retrace le cheminement des politiques publiques dans le champ des « cultures de l’immigration », des années 1970 à aujourd’hui, en particulier en matière de #politique_de_la_ville. Quelle a été la dimension réelle de l’action culturelle, de la #diversité_culturelle et de la création au sein de l’immigration et dans les quartiers populaires en France ? L’auteur aboutit à ce constat (sans appel) : la conception unificatrice de la #République n’a pas contribué en France à une vision plurielle de la (...)

    #Enjeux_culturels #Nectart_#4 #droit_commun #immigration

  • D’abord un peu de contexte, #Christian_Rioux est "le" chroniqueur polémiste #réactionnaire du quotidien plutôt progressiste qu’est #Le_Devoir (#Montréal) au #Québec. Il est le correspondant de ce journal à Paris et publie régulièrement des textes qui font hérisser les poils et finissent par être ignorés.

    Quelques exemples :
    https://seenthis.net/messages/541493

    Il récidive cette semaine :

    La « diversité » ou la tarte à la crème
    Christian Rioux, Le Devoir, le 13 janvier 2017
    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/489133/la-diversite-ou-la-tarte-a-la-creme

    Et suscite une salve de réponses :

    Christian Rioux critiqué pour une chronique glissante sur la diversité dans Le Devoir
    Le Huffington Post Québec, le 13 janvier 2017
    http://quebec.huffingtonpost.ca/2017/01/13/christian-rioux-diversite-critiques-_n_14148670.html

    Christian Rioux préfère le poisson blanc
    Félix L. Deslauriers, Ricochet, le 13 janvier 2017
    https://ricochet.media/fr/1616/christian-rioux-prefere-le-poisson-blanc

    L’odeur du poisson
    Aurélie Lanctôt, Le Devoir, le 14 janvier 2017
    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/489172/l-odeur-du-poisson

    « Nous ne sommes pas des poissons » : 50 personnes répliquent à Christian Rioux
    Lettre ouverte, Ricochet, le 17 janvier 2017
    https://ricochet.media/fr/1618/nous-ne-sommes-pas-des-poissons-50-personnes-repliquent-a-christian-riou

    Christian Rioux : Portrait du chroniqueur en idéologue
    Marcos Ancelovici, Ricochet, le 18 janvier 2017
    https://ricochet.media/fr/1622/christian-rioux-portrait-du-chroniqueur-en-ideologue

    #racisme #stéréotypes #discrimination #amalgame #diversité #Canada

    En revanche, ceci n’a rien à voir :

    Mondialisation du poisson : du maquereau norvégien expédié de la Chine
    Ouest France, le 16 janvier 2017
    https://seenthis.net/messages/560921

  • Citation
    http://otir.net/dotclear/index.php/post/2016/12/22/Citation

     

    Le seul véritable voyage, le seul bain de Jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux, de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux est.

    La Prisonnière, Marcel Proust, éd. Gallimard, 1925, p. 69

    Voilà qui me parle impeccablement.

    Jolie pensée qui sied si bien à l’intention derrière le message de ces blogs que j’accumule jour après jour.

     

     

    #Lucarnes #bloguer #diversité #petits_bonheurs