• #Bruxelles : L’étrange histoire du cimetière oublié Marc Oschinsky
    https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_l-etrange-histoire-du-cimetiere-oublie?id=10856830

    Nous sommes dans un cimetière, en région bruxelloise. Rien de plus banal à première vue. Mais si votre curiosité vous emmène un peu plus loin, derrière un mur, vous allez découvrir un endroit où le temps semble s’être arrêté. Les tombes y sont plus rapprochées, plus resserrées. La plupart date de la fin des années 30 ou du début des années 40. Vous venez d’entrer dans un cimetière oublié.

    Ou, plus précisément, dans un cimetière dont les gérants avaient oublié l’existence. C’est vers la fin des années 90 qu’un employé de la commune a appelé les responsables de la Chessed Chel Emmeth, une des sociétés mutuelles juives chargées de l’inhumation des défunts. Son message : « Qu’est-ce que vous comptez faire de ce cimetière dont vous avez la concession depuis 1938 ? » Comme l’explique Luc Kreisman, le responsable actuel de la mutuelle : « C’est ce jour-là que nous avons réalisé que nous avions la charge de ce cimetière »

    Oublier un cimetière, l’affaire n’est pas fréquente. Mais elle s’explique mieux quand on sait que les sociétés mutuelles d’inhumation fonctionnaient à l’époque plus sur la mémoire humaine et moins à l’informatique : « C’était des contrats qui avaient été oubliés par les anciens qui n’avaient pas pensé à les transmettre aux nouvelles générations. »

    Aujourd’hui, l’oubli est réparé. D’ailleurs, certaines des tombes ont été rénovées par les familles des disparus. Tandis que d’autres s’ornent de petits cailloux blancs, signe qu’on s’y est recueilli. 

    Cet endroit a une histoire étonnante : inauguré en 1938, il a continué à fonctionner pendant la guerre. Parce que, comme l’explique Luc Kreisman, "Les nazis ne voulaient pas créer de sentiment de panique dans la population juive". Il fallait que les Juifs aient l’impression de pouvoir mener une vie à peu près normale. Et donc, les enterrements religieux ont continué, jusqu’à ce que l’occupant les interdise.

    L’arbre de Babylone est un symbole présent dans les cimetières juifs. A la place de la pierre tombale, on met une sculpture représentant un jeune arbre coupé, dont les branches sont, elles aussi, tranchées. Une manière de représenter une jeune vie fauchée. Ces sculptures sont omniprésentes dans le cimetière. Parce que, dans les années de guerre, bon nombre de jeunes Juifs ont participé à des actes de résistance, d’espionnage ou de sabotage. Arrêtés par la Gestapo, ils étaient torturés et fusillés. Et enterrés ici.

    Il y a aussi des tombes vides. Celles de victimes des camps d’extermination, mortes à Auschwitz ou à Birkenau. Parfois, leurs proches ont fait installer une pierre à leur nom, pour avoir un endroit où se recueillir.

    En se promenant dans ce petit espace, en lisant ce que chaque tombe raconte, en tentant de deviner ce que chacune tait, on se rend rapidement compte qu’on est ici dans un lieu de mémoire. Un lieu dont l’importance historique reste à découvrir.

    #cimetière #religion #migrations #décès #morts #histoire #mort #tombe #mémoire #religion #histoire #Belgique

    • Rappelons qu’en Belgique, il y a un peu plus d’un siècle, celles et ceux qui n’appartenaient pas à la religion officielle étaient enterrés dans la partie du cimetière appelée « le trou à chien ».

      Ces cimetière privés ne concernaient donc pas que les adeptes de la religion juive, mais aussi les athées, les . . . .

  • La frontière de l’Evros, un no man’s land grec ultra-militarisé où « personne n’a accès aux migrants »

    Échaudée par l’afflux de milliers de migrants venus de Turquie via la rivière Evros à l’extrême est du pays en mars 2020, la Grèce a hautement militarisé la zone. Des exilés continuent toutefois de traverser cette frontière greco-turque sous contrôle exclusif de l’armée. Ils ne reçoivent l’aide d’aucune ONG, d’aucun habitant, interdits dans la zone.

    C’est une rivière inapprochable à l’extrême pointe de l’Union européenne. Les 500 kilomètres de cours d’eau de l’Evros, frontière naturelle qui sépare la Grèce de la Turquie sur le continent, sont, depuis des années, sous contrôle exclusif de l’armée grecque.

    En longeant la frontière, la zone est déserte et fortement boisée. Des ronces, des buissons touffus, des arbres empêchent le tout-venant de s’approcher du secteur militarisé et du cours d’eau. « Il y a des caméras partout. Faites attention, ne vous avancez pas trop », prévient Tzamalidis Stavros, le chef du village de Kastanies, dans le nord du pays, en marchant le long d’une voie ferrée - en activité - pour nous montrer la frontière. Au loin, à environ deux kilomètres de là, des barbelés se dessinent. Malgré la distance, Tzamilidis Stavros reste vigilant. « Ils ont un équipement ultra-moderne. Ils vont nous repérer très vite ».

    Cette zone interdite d’accès n’est pourtant pas désertée par les migrants. Depuis de nombreuses années, les populations sur la route de l’exil traversent l’Evros depuis les rives turques pour entrer en Union européenne. Mais la crise migratoire de mars 2020, pendant laquelle des dizaines de milliers de migrants sont arrivés en Grèce via Kastanies après l’ouverture des frontières turques, a tout aggravé.

    En un an, la Grèce - et l’UE - ont investi des millions d’euros pour construire une forteresse frontalière : des murs de barbelés ont vu le jour le long de la rivière, des canons sonores ont été mis en place, des équipements militaires ultra-performants (drones, caméras…). Tout pour empêcher un nouvel afflux de migrants par l’Evros.

    « Nous avons aujourd’hui 850 militaires le long de l’Evros », déclare un garde-frontière de la région, en poste dans le village de Tychero. « Frontex est présent avec nous. Les barbelés posés récemment
    nous aident énormément ».

    « Black-out »

    Ces installations ont contribué à faire baisser le nombre de passages. « A Kastanies, avant, il y avait au moins cinq personnes par jour qui traversaient la frontière. Aujourd’hui, c’est fini. Presque plus personne ne passe », affirme le chef du village qui se dit « soulagé ». « La clôture a tout arrêté ». Mais à d’autres endroits, « là où il y a moins de patrouilles, moins de surveillance, moins de barbelés », des migrants continuent de passer, selon l’association Border violence, qui surveille les mouvements aux frontières européennes.

    Combien sont-ils ? La réponse semble impossible à obtenir. Les médias sont tenus à l’écart, le ministère des Affaires étrangères grec évoquant des raisons de « sécurité nationale ». Les autorités grecques ne communiquent pas, les garde-frontières déployés dans la région restent flous et renvoient la balle à leurs supérieurs hiérarchiques, et les associations sont absentes de la zone.

    C’est ce « black-out » de la zone qui inquiète les ONG. « Des migrants arrivent à venir jusqu’à Thessalonique et ils nous racontent leur traversée. Mais il faut 25 jours à pied depuis l’Evros jusqu’ici. Nous avons donc les infos avec trois semaines de retard », explique une militante de Border Violence, à Thessalonique.

    Les migrants arrêtés par les garde-frontières grecs dans la zone ne peuvent pas non plus témoigner des conditions de leur interpellation. Ils sont directement transférés dans le hotspot de Fylakio, le seul camp de la région situé à quelques km de la Turquie. Entouré de barbelés, Fylakio fait partie des sept centres fermés du pays où les migrants ne peuvent pas sortir. Et où les médias ne peuvent pas entrer.

    « J’ai traversé l’Evros il y a un mois et demi et je suis bloqué ici depuis », nous crie un jeune Syrien de 14 ans depuis le camp. « On a passé 9 jours dans la région d’Evros et nous avons été arrêtés avec un groupe de mon village, nous venons de Deir-Ezzor ». Nous n’en saurons pas plus, un militaire s’approche.
    Des milliers de pushbacks, selon les associations

    La principale préoccupation des associations comme Border violence – mais aussi du Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) – restent de savoir si les droits fondamentaux des demandeurs d’asile sont respectés à la frontière de l’Evros. « Là-bas, personne n’a accès aux migrants. La politique frontalière est devenue complètement dingue ! Nous, les militants, nous n’allons même pas dans la région ! On a peur d’être arrêté et mis en prison ».

    La semaine dernière, le ministre des Migrations, Notis Mtarakis a officiellement rejeté l’instauration d’un « mécanisme de surveillance » à ses frontières, réclamé par l’ONU et la Commission européenne, déclarant que cela « portait atteinte à la souveraineté du pays ».

    Margaritis Petritzikis, à la tête du HCR dans le hotspot de Fylakio, reconnaît que ce qu’il se passe dans l’Evros est opaque. « La frontière doit être mieux surveillée », explique-t-il, en faisant référence à demi mot aux pushbacks, ces renvois illégaux entre deux Etats voisins.

    Si les autorités grecques nient les pratiquer, ces pushbacks seraient nombreux et réguliers dans cette partie du pays. « Evidemment, qu’il y a des renvois vers la Turquie », assure un ancien policier à la retraite sous couvert d’anonymat qui nous reçoit dans sa maison à moins de 5 km de la Turquie. « J’ai moi-même conduit pendant des années des bateaux pour ramener des migrants vers la Turquie à la tombée de la nuit ».

    Selon Border violence, environ 4 000 personnes ont été refoulées illégalement depuis le début de l’année. « Il y en a certainement beaucoup plus, mais de nombreuses personnes ne parlent pas. Elles ont peur ».
    38 morts dans l’Evros depuis le début de l’année

    Au-delà des refoulements illégaux, la question des violences inquiète les associations. Selon le New York Times, des centres de détention secrets, appelés « black sites », seraient présents dans la région. Sans observateurs extérieurs, la zone suscite énormément de fantasmes. « Des migrants nous ont parlé de tortures dans ces centres cachés en Grèce, de chocs électriques, de simulacres de noyades. Nous ne pouvons pas vérifier », continue la militante de Border violence.

    Et comment recenser les victimes, celles et ceux qui se sont noyés en tentant la traversée ? Sans accès à la zone, « nous ne pouvons même pas parler de morts mais de personnes disparues », déplore-t-elle. « Nous considérons qu’au bout d’un mois sans nouvelles d’un migrant dans la zone, celui-ci est présumé décédé ».

    Selon Pavlos Pavlidis, un des médecins-légistes de l’hôpital d’Alexandropoulis, le chef-lieu de la région, déjà 38 personnes sont mortes cette année.

    « Beaucoup se sont noyés dans l’Evros, d’autres sont morts d’hypothermie. Surtout l’hiver. Ils traversent la rivière, ils sont trempés. Personne n’est là pour les aider, alors ils meurent de froid. Leurs corps sont parfois trouvés 20 jours plus tard par la police et amenés à l’hôpital », explique-t-il.

    Y a-t-il des victimes non recensées ? « Peut-être », répond-t-il. Mais sans maraudes, impossible de surveiller la zone et de venir en aide à des blessés potentiels. « C’est triste de mourir ainsi », conclut-il, « loin des siens et loin de tout ».

    https://www.infomigrants.net/fr/post/35496/la-frontiere-de-levros-un-no-mans-land-grec-ultramilitarise-ou-personn
    #Evros #région_de_l'Evros #migrations #asile #réfugiés #frontières #militarisation_des_frontières
    #décès #morts #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #statistiques #chiffres #2021
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    #murs #barbelés #barrières_frontalières #Kastanies #clôture #surveillance #fermeture_des_frontières #Fylakio #black_sites #torture

    C’est comme un déjà-vu pour moi... une répétition de ce qui se passait en 2012, quand j’étais sur place avec Alberto...
    Dans la région de l’Evros, un mur inutile sur la frontière greco-turque (2/4)
    https://visionscarto.net/evros-mur-inutile

    • Un médecin légiste grec veut redonner une identité aux migrants morts dans l’Evros

      Médecin légiste depuis les années 2000, Pavlos Pavlidis autopsie tous les corps de migrants trouvés dans la région de l’Evros, frontalière avec la Turquie. A l’hôpital d’Alexandropoulis où il travaille, il tente de collecter un maximum d’informations sur chacun d’eux - et garde dans des classeurs tous leurs effets personnels - pour leur redonner un nom et une dignité.

      Pavlos Pavlidis fume cigarette sur cigarette. Dans son bureau de l’hôpital d’Alexandropoulis, les cendriers sont pleins et l’odeur de tabac envahit toute la pièce. Le médecin légiste d’une cinquantaine d’années, lunettes sur le nez, n’a visiblement pas l’intention d’ouvrir les fenêtres. « On fume beaucoup ici », se contente-t-il de dire. Pavlos Pavlidis parle peu mais répond de manière méthodique.

      « Je travaille ici depuis l’an 2000. C’est cette année-là que j’ai commencé à recevoir les premiers corps de migrants non-identifiés », explique-t-il, le nez rivé sur son ordinateur. Alexandropoulis est le chef-lieu de la région de l’Evros, à quelques kilomètres seulement de la frontière turque. C’est là-bas, en tentant d’entrer en Union européenne via la rivière du même nom, que les migrants prennent le plus de risques.

      « Depuis le début de l’année, 38 corps sont arrivés à l’hôpital dans mon service, 34 étaient des hommes et 4 étaient des femmes », continue le légiste. « Beaucoup de ces personnes traversent l’Evros en hiver. L’eau monte, les courants sont forts, il y a énormément de branchages. Ils se noient », résume-t-il sobrement. « L’année dernière, ce sont 36 corps qui ont été amenés ici. Les chiffres de 2021 peuvent donc encore augmenter. L’hiver n’a même pas commencé. »

      Des corps retrouvés 20 jours après leur mort

      Au fond de la pièce, sur un grand écran, des corps de migrants défilent. Ils sont en état de décomposition avancé. Les regards se détournent rapidement. Pavlos Pavlidis s’excuse. Les corps abîmés sont son quotidien.

      « Je prends tout en photo. C’est mon métier. En ce qui concerne les migrants, les cadavres sont particulièrement détériorés parce qu’ils sont parfois retrouvés 20 jours après leur mort », explique-t-il. Densément boisée, la région de l’Evros, sous contrôle de l’armée, est désertée par les habitants. Sans civils dans les parages, « on ne retrouve pas tout de suite les victimes ». Et puis, il y a les noyés. « L’eau abîme tout. Elle déforme les visages très vite ».

      Tous les corps non-identifiés retrouvés à la frontière ou dans la région sont amenés dans le service de Pavlos Pavlidis. « Le protocole est toujours le même : la police m’appelle quand elle trouve un corps et envoie le cadavre à l’hôpital. Nous ne travaillons pas seuls, nous collaborons avec les autorités. Nous échangeons des données pour l’enquête : premières constatations, présence de documents sur le cadavre, heure de la découverte… »

      Les causes de décès de la plupart des corps qui finissent sous son scalpel sont souvent les mêmes : la noyade, donc, mais aussi l’hypothermie et les accidents de la route. « Ceux qui arrivent à faire la traversée de l’Evros en ressortent trempés. Ils se perdent ensuite dans les montagnes alentours. Ils se cachent des forces de l’ordre. Ils meurent de froid ».
      Cicatrices, tatouages…

      Sur sa table d’autopsie, Pavlos sait que le visage qu’il regarde n’a plus rien à voir avec la personne de son vivant. « Alors je photographie des éléments spécifiques, des cicatrices, des tatouages... » Le légiste répertorie tout ; les montres, les colliers, les portables, les bagues... « Je n’ai rien, je ne sais pas qui ils sont, d’où ils viennent. Ces indices ne leur rendent pas un nom mais les rendent unique. »

      Mettant peu d’affect dans son travail – « Je fais ce que j’ai à faire., c’est mon métier » – Pavlos Pavlidis cache sous sa froideur une impressionnante humanité. Loin de simplement autopsier des corps, le médecin s’acharne à vouloir leur rendre une identité.

      Il garde les cadavres plus longtemps que nécessaire : entre 6 mois et un an. « Cela donne du temps aux familles pour se manifester », explique-t-il. « Ils doivent chercher le disparu, trouver des indices et arriver jusqu’à Alexandropoulis. Je leur donne ce temps-là ». En ce moment, 25 corps patientent dans un conteneur réfrigéré de l’hôpital.

      Chaque semaine, il reçoit des mails de familles désespérées. Il prend le temps de répondre à chacun d’eux. « Docteur, je cherche mon frère qui s’est sûrement noyé dans l’Evros, le 22 aout 2021. Vous m’avez dit le 7 septembre qu’un seul corps avait été retrouvé. Y en a-t-il d’autres depuis ? », peut-on lire sur le mail de l’un d’eux, envoyé le 3 octobre. « Je vous remercie infiniment et vous supplie de m’aider à retrouver mon frère pour que nous puissions l’enterrer dignement ».

      « Je n’ai pas de données sur les corps retrouvés côté turc »

      Dans le meilleur des scénario, Pavlos Pavlidis obtient un nom. « Je peux rendre le corps à une famille ». Mais ce cas de figure reste rare.

      Qu’importe, à chaque corps, la même procédure s’enclenche : il stocke de l’ADN, classe chaque objet dans des enveloppes rangées dans des dossiers, selon un protocole précis. Il note chaque élément retrouvé dans un registre, recense tous les morts et actualise ses chiffres.

      Le médecin regrette le manque de coopération avec les autorités turques. « Je n’ai pas de chiffres précis puisque je n’ai pas le décompte des cadavres trouvés de l’autre côte de la frontière. Je n’ai que ceux trouvés du côté grec. Combien sont morts sur l’autre rive ? Je ne le saurai pas », déplore-t-il. Ces 20 dernières années, le médecin légiste dit avoir autopsié 500 personnes.

      Les corps non-identifiés et non réclamés sont envoyés dans un cimetière de migrants anonymes, dans un petit village à 50 km de là. Perdu dans les collines, il compte environ 200 tombes, toutes marquées d’une pierre blanche.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/35534/un-medecin-legiste-grec-veut-redonner-une-identite-aux-migrants-morts-

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      Portrait de @albertocampiphoto de Pavlos Pavlidis accompagné de mon texte pour @vivre (c’était 2012) :

      Pavlos Pavlidis | Médecin et gardien des morts

      Pavlos Pavlidis nous accueille dans son bureau, au sous-sol de l’hôpital d’Alexandroupoli. Sa jeune assistante, Valeria, est également présente pour l’aider dans la traduction anglaise. Pavlidis est calme. Sa voix est rauque, modelée par la fumée de cigarettes.

      Il s’occupe de trouver la cause de la mort des personnes vivant dans la région de l’Evros, mais également de donner une identité aux cadavres de migrants récupérés dans le fleuve. Une cinquantaine par année, il nous avoue. Déjà 24 depuis le début de l’année, dont un dixième ont un nom et un prénom.

      Après seulement 2 minutes d’entretien, Pavlidis nous demande si on veut regarder les photos des cadavres. Il dit que c’est important que nous les voyions, pour que nous nous rendions compte de l’état dans lequel le corps se trouve. Il allume son vieil ordinateur et nous montre les photos. Il les fait défiler. Les cadavres se succèdent et nous comprenons vite les raisons de faire systématiquement une analyse ADN.

      Pavlidis, en nous montrant les images, nous informe sur la cause de la mort : « Cette dame s’est noyée », dit-il. « Cette dame est morte d’hypothermie ». Ceux qui meurent d’hypothermie sont plus facilement identifiables : « Cet homme était d’Erythrée et on a retrouvé son nom grâce à ses habits et à son visage ». Le visage était reconnaissable, le froid l’ayant conservé presque intact.

      « Celle-ci, c’est une femme noire ». Elle s’est noyée après l’hiver. Pavlidis ne peut en dire de plus. Nous voyons sur la photo qu’elle porte un bracelet. Nous lui posons des questions, sur ce bracelet. Alors il ouvre un tiroir. Il y a des enveloppes, sur les enveloppes la date écrite à la main de la découverte du corps et des détails qui pourraient être important pour donner à ce corps une identité. Dans les enveloppes, il y les objets personnels. Il n’y a que ces objets qui restent intacts. Le corps, lui, subit le passage du temps.

      Pavlidis nous montre ensuite un grigri. C’est un homme qui le portait. Il restera dans l’enveloppe encore longtemps ; jusqu’à ce qu’un cousin, une mère, un ami vienne frapper à la porte de Pavlidis pour dire que c’est peut-être le grigri de son cousin, de son fils, de son ami. Et alors l’ADN servira à effacer les doutes.

      Les cadavres, quand personne ne les réclame, restent dans les réfrigérateurs de l’hôpital pendant 3 mois. Puis, ils sont amenés dans le cimetière musulman du village de Sidiro, où un mufti s’occupe de les enterrer. Ils sont tous là, les corps sans nom, sur une colline proche du village. Ils sont 400, pour l’instant. 450, l’année prochaine. Le mufti prie pour eux, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. La distinction est difficile à faire et le fait de les enterrer tous au même endroit permet à Pavlidis de savoir où ils sont. Et là, au moins, il y a quelqu’un qui s’occupe d’eux. Si un jour, la famille vient frapper à la porte du médecin, il saura où est le corps et, ensemble, ils pourront au moins lui donner un nom. Et le restituer à sa famille.

      https://asile.ch/2012/11/09/gardien-des-morts-dans-le-sous-sol-de-lhopital-dalexandropouli

      #identification #Pavlos_Pavlidis

    • http://Evros-news.gr reports that according to info from villagers at the 🇬🇷🇧🇬 border in the Rhodopi & Xanthi prefecture, army special forces (commandos) have been deployed specifically for migration control. They’ve reported in the past the same happens in Evros.

      https://twitter.com/lk2015r/status/1460326699661414408

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      ΑΠΟΚΑΛΥΨΗ: Ειδικές δυνάμεις, μετά τον Έβρο, επιτηρούν τα ελληνοβουλγαρικά σύνορα για λαθρομετανάστες σε Ροδόπη, Ξάνθη

      Ειδικές Δυνάμεις (Καταδρομείς) μετά τον Έβρο, ανέλαβαν δράση στα ελληνοβουλγαρικά σύνορα για έλεγχο και αποτροπή της εισόδου λαθρομεταναστών και στους νομούς Ροδόπης και Ξάνθης, εδώ και λίγες ημέρες.

      Σύμφωνα με πληροφορίες που έφτασαν στο Evros-news.gr από κατοίκους των ορεινών περιοχών των δύο γειτονικών στον Έβρο νομών, οι οποίοι έχουν διαπιστώσει ότι υπάρχει παρουσία στρατιωτικών τμημάτων που ανήκουν στις Ειδικές Δυνάμεις και περιπολούν μέρα-νύχτα στην ελληνοβουλγαρική συνοριογραμμή, από τον έλεγχο που έχουν υποστεί κάθε ώρα της ημέρας αλλά και νύχτας. Είναι άλλωστε γνωστό, πως από εκεί, όπως και την αντίστοιχη του Έβρου, μπαίνει σημαντικός αριθμός λαθρομεταναστών, που με την βοήθεια Βούλγαρων διακινητών μπαίνουν στο έδαφος της γειτονικής χώρας από την Τουρκία και στη συνέχεια… βγαίνουν στην Ροδόπη ή την Ξάνθη, για να συνεχίσουν από εκεί προς Θεσσαλονίκη, Αθήνα.

      Όπως είχαμε ΑΠΟΚΑΛΥΨΕΙ τον περασμένο Αύγουστο, άνδρες των Ειδικών Δυνάμεων και συγκεκριμένα Καταδρομείς, ανέλαβαν τον έλεγχο της λαθρομετανάστευσης στα ελλην0οβουλγαρκά σύνορα του Έβρου, προκειμένου να “σφραγιστεί” από το Ορμένιο ως τον ορεινό όγκο του Σουφλίου στα όρια με το νομό Ροδόπης. Εγκαταστάθηκαν στο Επιτηρητικό Φυλάκιο 30 του Ορμενίου στο Τρίγωνο Ορεστιάδας και στο Σουφλί. Τόσο εκείνη η απόφαση όσο και η πρόσφατη για επέκταση της παρουσίας Ειδικών Δυνάμεων, πάρθηκε από τον Αρχηγό ΓΕΕΘΑ Αντιστράτηγο Κωνσταντίνο Φλώρο και ανέλαβε την υλοποίηση της το Δ’ Σώμα Στρατού.

      Στόχος είναι ο περιορισμός της εισόδου λαθρομεταναστών και μέσω Βουλγαρίας από τους τρεις νομούς της Θράκης, αφού εκεί δεν μπορεί να δημιουργηθεί φράχτης, όπως έχει γίνει στα δυο σημεία της ελληνοτουρκικής συνοριογραμμής, στις Καστανιές και τις Φέρες, αφού η Βουλγαρία είναι χώρα της Ευρωπαϊκής Ένωσης και κάτι τέτοιο δεν επιτρέπεται. Επειδή όμως είναι γνωστό πως υπήρχαν παράπονα και αναφορές όχι μόνο κατοίκων αλλά και θεσμικών εκπροσώπων της Ροδόπης και της Ξάνθης για πρόβλημα στις ορεινές τους περιοχές όπου υπάρχουν τα σύνορα με την Βουλγαρία, πάρθηκε η συγκεκριμένη απόφαση προκειμένου να “σφραγιστούν” όσο είναι δυνατόν, οι περιοχές αυτές με την παρουσία των Ειδικών Δυνάμεων. Κι επειδή είναι γνωστό ότι υπήρχαν και παλαιότερα τμήματα τους στους δυο νομούς, να επισημάνουμε ότι οι Καταδρομείς που τοποθετήθηκαν πρόσφατα, προστέθηκαν στις υπάρχουσες δυνάμεις και έχουν μοναδικό αντικείμενο την επιτήρηση της ελληνοβουλγαρικής μεθορίου.

      https://t.co/jzXylBaGUW?amp=1

    • 114 of the 280 vehicles recently acquired by the police will be used for border control in Evros, including:
      80 police cars
      30 pick-up trucks
      4 SUVs
      (this is probably why they need a new police building in Alexandroupoli, parking is an issue)

      https://twitter.com/lk2015r/status/1464287124824506370

      Έρχονται στον Έβρο 114 νέα αστυνομικά οχήματα για την φύλαξη των συνόρων


      https://t.co/qajuhOwPWW?amp=1

  • « Ce sont les oubliées, les invisibles de la migration » : l’odyssée des femmes africaines vers l’Europe

    Les migrantes originaires d’#Afrique_de_l’Ouest sont de plus en plus nombreuses à tenter de rallier les #Canaries, archipel espagnol situé au large du Maroc. Un voyage au cours duquel certaines d’entre elles se retrouvent à la merci des passeurs et exploiteurs en tout genre.
    Ris-Orangis, terminus de son exil. Dans le pavillon de sa grande sœur, Mariama se repose, et décompresse. « Je suis soulagée », lâche-t-elle d’une voix à peine audible. Cette Ivoirienne de 35 ans, réservée et pudique, est arrivée dans ce coin de l’#Essonne le 7 août, après un périple commencé il y a plus de deux ans, un voyage sans retour de plusieurs milliers de kilomètres, à brûler les frontières sans visa ni papiers. Avec une étape plus décisive que les autres : les Canaries. C’est là, à #Las_Palmas, que Le Monde l’avait rencontrée une première fois, le 22 juillet.

    Situé au large du Maroc, cet archipel espagnol de l’Atlantique est devenu une des portes d’entrée maritime vers l’Europe les plus fréquentées par les migrants. « La #route_canarienne est la plus active sur la frontière euroafricaine occidentale », confirme l’association Caminando Fronteras, qui œuvre pour la protection des droits de ces migrants. Les chiffres le prouvent : d’après le ministère espagnol de l’intérieur, 13 118 personnes – pour la plupart originaires d’Afrique de l’Ouest – ont débarqué sur place, du 1er janvier au 30 septembre, à bord de 340 embarcations. En 2019, les autorités n’en avaient dénombré, à cette date, que 6 124.

    Détresse économique

    « Les problèmes politiques des derniers mois entre le Maroc et l’Espagne concernant [les enclaves de] Ceuta et Melilla ont poussé les gens à chercher une autre voie de passage », souligne Mame Cheikh Mbaye, président de la Fédération des associations africaines aux Canaries (FAAC). « Ce qu’il se passe en ce moment en Afrique est pire que la guerre, c’est la #détresse_économique. Les Africains vivent dans une telle #souffrance qu’ils sont prêts à affronter l’océan », ajoute Soda Niasse, 42 ans, une Sénégalaise qui milite pour la dignité des sans-papiers sur l’archipel.

    Retour à Las Palmas, en juillet. En ce début de soirée, la ville commence à bâiller. Dans une maison au charme fou, c’est une autre ambiance : des enfants galopent dans les couloirs ou dans la cour carrelée ; des femmes dansent, radieuses comme jamais, pour l’anniversaire d’une fillette, son premier sur le sol européen, même si Las Palmas paraît bien éloigné de Paris ou de Bruxelles. « Heureuse ? Oui. C’est comme si on vivait en colocation », lance Mariama.

    Ce refuge appartient à la Croix-Blanche, une fondation tenue par des frères Franciscains. La jeune Ivoirienne, vendeuse de légumes dans son pays, y est hébergée au côté d’une vingtaine d’autres femmes, toutes francophones. Voilà quatre mois qu’elle est arrivée en patera (« bateau de fortune ») sur l’île de Grande Canarie.

    Le nombre d’arrivées de migrants aux Canaries a doublé depuis le début de l’année

    Ce lieu paisible lui permet de récupérer de cette épreuve. « Et aussi de se réparer », ajoute le frère Enrique, 42 ans, un des responsables de l’organisation. « Ici, on donne de l’attention et de l’amour », précise-t-il au sujet de ces exilées, souvent traumatisées par d’éprouvantes odyssées. Le religieux s’étonne de voir de plus en plus de femmes tentées par l’exil depuis le début de l’année. Un constat partagé par le président de la Croix-Rouge des Canaries, Antonio Rico Revuelta : « En 2020, 10 % des migrants [sur 23 023] étaient des femmes. Cette année, nous sommes déjà à 17,1 % ».

    Echapper aux #violences

    « Elles n’ont pas d’autre choix que de fuir, insiste Mariama, la jeune Ivoirienne. Mais on ne s’imagine pas que c’est aussi dangereux. » Et meurtrier. L’ONG Caminando Fronteras a comptabilisé 2 087 victimes, disparues au large de l’Espagne, dont 341 femmes. « Les #décès sur les routes migratoires vers l’Espagne ont augmenté de 526 % par rapport à la même période de 2020 », souligne l’organisation. « La #route_des_Canaries est l’une des plus dangereuses au monde », confirme Amnesty International.

    Si des centaines de femmes – de toutes conditions sociales – risquent leur vie sur ce chemin entre les côtes africaines et les Canaries (500 kilomètres d’océan), c’est pour échapper aux #mariages_forcés ou aux #excisions sur elles-mêmes ou leurs enfants. « Les #violences_de_genre ont toujours été une explication à l’exode », commente Camille Schmoll, géographe, autrice des Damnées de la mer (La Découverte, 2020).

    Celle-ci avance une autre explication à ces phénomènes migratoires : « Ces dernières années, beaucoup de femmes se sont installées au #Maroc. Elles n’avaient pas toutes comme projet d’aller en Europe. Mais avec la #crise_sanitaire, la plupart ont perdu leur travail. Cette situation les a probablement contraintes à précipiter leur départ. On ne parle jamais d’elles : ce sont les oubliées et les invisibles de la migration. »

    Cris Beauchemin, chercheur à l’Institut national d’études démographiques (INED), estime pour sa part que le « durcissement des politiques de #regroupement_familial peut être vu comme un motif qui pousse les femmes à partir de manière clandestine pour celles qui cherchent à rejoindre, en France, leur conjoint en règle ou pas ». D’après lui, la #féminisation_de_la_migration n’est cependant pas une nouveauté. En 2013, une étude menée par l’INED et intitulée « Les immigrés en France : en majorité des femmes » expliquait déjà que les migrantes partaient « de façon autonome afin de travailler ou de faire des études ».

    « Dans ce genre de voyage,les femmes sont violentées, violées, et les enfants entendent », dit Mariama, migrante ivoirienne de 35 ans
    « Celles qui arrivent en France sont de plus en plus souvent des célibataires ou des “pionnières” qui devancent leur conjoint, notait cette étude. La #scolarisation croissante des femmes dans leur pays d’origine et leur accès à l’#enseignement_supérieur jouent sans doute ici un rôle déterminant. » Selon Camille Schmoll, les femmes célibataires, divorcées, ou simplement en quête de liberté ou d’un avenir meilleur pour leurs proches et leurs enfants sont parfois mal vues dans leur pays. « Ces statuts difficiles à assumer les incitent à partir », dit-elle.

    Laisser ses enfants

    Ce fut le cas de Mariama. Son histoire commence en 2017 et résume celles de bien d’autres migrantes rencontrées à Las Palmas. Assise dans un fauteuil, enveloppée dans un voile rose qui semble l’étreindre, entourée par la travailleuse sociale et la psychologue du centre, elle se raconte : ses deux filles, de 6 et 8 ans ; son mari, un électricien porté sur l’alcool.

    Ce n’est pas la violence conjugale, tristement ordinaire, qui la pousse à envisager l’exil, en 2019, mais ces nuits où elle surprend son époux en train de « toucher » deux de ses nièces. « J’avais peur qu’il finisse par s’en prendre à mes filles, je devais agir. »Son but ? Rejoindre une sœur installée en France. Dans le plus grand secret, elle économise chaque jour quelques euros pendant près de deux ans.

    C’est alors que la destinée va bouleverser ses plans, et ajouter de la peine et des angoisses à une situation déjà douloureuse. Sa famille lui confie une nièce de 8 ans, dont le père vient de mourir noyé en Méditerranée en tentant d’atteindre l’Italie en bateau. Sa mère, elle, est décédée d’une maladie foudroyante. « Personne d’autre ne pouvait s’occuper de la petite, assure Mariama. Je suis sa nouvelle maman. » Le moment du départ approche, mais que faire ? Fuir avec les trois petites ? Impossible, elle n’en aura pas les moyens. Le cœur déchiré, elle choisit alors de laisser ses deux filles – afin qu’au moins elles restent ensemble – chez une sœur domiciliée loin de leur père…

    « Flouze, flouze » ou « fuck, fuck »

    A l’été 2019, Mariama et sa nièce quittent la Côte d’Ivoire en car, direction Casablanca, au Maroc. Là-bas, elle devient à la fois nounou, femme de ménage et cuisinière pour une famille marocaine. « Je gagnais 8 euros par jour, je dormais par terre, dans la cuisine. » Exploitation, préjugés, racisme, tel est, d’après elle, son nouveau quotidien. « Un jour, au début de la crise du coronavirus, je monte dans un bus, et une personne me crache dessus en criant “pourquoi les autres meurent facilement et pas vous, les Africains ?” »

    Après avoir économisé un peu d’argent, elle se rend avec sa nièce à Dakhla, au Sahara occidental (sous contrôle marocain), dans l’espoir de rallier les Canaries à travers l’Atlantique. Les passeurs ? « C’est “flouze, flouze” ou “fuck, fuck” », résume-t-elle. Généralement, dans ce genre de voyage, les femmes sont violentées, violées, et les enfants entendent. »Mariama retient ses larmes. Elle-même n’a pas été violée – comme d’autres protégées de la Croix-Blanche – mais elle ne compte plus le nombre de fois où des policiers, des habitants, l’ont « tripotée ».

    Une nuit, à Dakhla, après avoir versé 800 euros à un passeur, elle obtient deux places à bord d’un « modeste bateau de pêche » avec quarante autres personnes. La suite restera à jamais gravée en elle : la peur, l’obscurité, les vagues, l’eau qui s’invite à bord, le visage de son frère, mort noyé, lui aussi, lors d’une traversée clandestine. Et les cris, la promiscuité… « On ne peut pas bouger. Si tu veux uriner, c’est sur toi. Je me suis dit que c’était du suicide. Je n’arrêtais pas de demander pardon à la petite. Je l’avais coincée entre mes jambes. »

    « Durant leur voyage en Afrique, beaucoup de femmes violées sont tombées enceintes. Personne ne leur a dit qu’elles avaient le droit d’avorter en Espagne », Candella, ancienne travailleuse sociale
    La traversée dure cinq jours. Une fois la frontière virtuelle espagnole franchie, tout le monde sur le bateau se met à hurler « Boza ! », un cri synonyme de « victoire » en Afrique de l’Ouest. Les secours ne sont pas loin…

    « Je m’incline devant le courage de ces femmes. Quelle résilience ! », confie Candella, 29 ans, une ancienne travailleuse sociale, si marquée par ces destins qu’elle a fini par démissionner, en février, de son poste dans une importante ONG. « A force d’écouter leurs histoires, je les ai faites miennes, je n’en dormais plus la nuit. » Comment les oublier ?« Durant leur voyage en Afrique, beaucoup de femmes violées sont tombées enceintes. Une fois aux Canaries, personne ne leur a dit qu’elles avaient le droit d’avorter en Espagne. D’autres ont découvert qu’elles avaient le #sida en arrivant ici. C’est moi qui devais le leur annoncer. »

    Depuis deux décennies, Begoña Barrenengoa, une éducatrice sociale de 73 ans, suit de près les dossiers des clandestins, et particulièrement ceux liés aux violences faites aux femmes. D’après elle, les migrantes sont « les plus vulnérables parmi les vulnérables ». D’où sa volonté de les aider à continuer leur chemin vers le nord et l’Europe continentale. Car elles ne veulent pas rester aux Canaries mais rejoindre leur famille, en particulier en France. « L’archipel n’est qu’un point de passage, il n’y a de toute façon pas de travail ici », souligne Mme Barrenengoa.

    En mars, un juge de Las Palmas a ordonné aux autorités espagnoles de ne plus bloquer les migrants désireux de se rendre sur le continent. « Avec un simple passeport – voire une copie –, ou une demande d’asile, ils ont pu voyager jusqu’à Madrid ou Barcelone, et aller en France », poursuit Begoña Barrenengoa.

    Selon Mame Cheikh Mbaye (FAAC), entre 10 000 et 15 000 personnes auraient rallié la péninsule depuis cette décision de justice, des transferts le plus souvent organisés par la Croix-Rouge. « Huit migrants sur dix arrivés cette année par la mer aux îles ont poursuivi leur voyage vers la péninsule », assurait récemment le journal canarien La Provincia.

    Aujourd’hui, la plupart des femmes rencontrées à la Croix-Blanche sont sur le territoire français. « J’ai pu voyager avec mon passeport et celui de la petite, confirme ainsi Mariama. C’est ma sœur qui a acheté mon billet d’avion pour Bilbao. » Une fois sur place, elle a pris un car jusqu’à Bordeaux, puis un Blablacar vers Ris-Orangis, au sud de Paris. Son ancienne vie est derrière elle, désormais, et elle ne veut plus parler de son périple. « Moi, je ne demande pas beaucoup, juste le minimum », confie-t-elle. Maintenant que sa nièce est bien installée, et scolarisée, la jeune Ivoirienne n’a qu’un rêve : faire venir ses deux filles en France, « un pays où l’on se sent enfin libre ».

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/06/ce-sont-les-oubliees-les-invisibles-de-la-migration-l-odyssee-des-femmes-afr

    #femmes #femmes_migrantes #invisibilisation #invisibilité #morts #mourir_aux_frontières #statistiques #chiffres #îles_Canaries #route_Atlantique #viols #violences_sexuelles #parcours_migratoires #grossesses #grossesse #facteurs_push #push-factors

    ping @_kg_ @isskein

    • voir aussi cette note de Migreurop (décembre 2018) :
      Femmes aux frontières extérieures de l’Union européenne

      Les Cassandre xénophobes de la « ruée vers l’Europe » appuient leurs prévisions apocalyptiques sur des images dont les femmes sont absentes : ce serait des hommes jeunes qui déferleraient par millions sur nos sociétés qui verraient alors mis à bas un équilibre des sexes – tant du point de vue quantitatif que relationnel – chèrement acquis. La médiatisation et la politisation de « l’affaire de la gare de Cologne » (31 décembre 2016) ont ainsi joué un grand rôle dans le retournement de la politique allemande vis-à-vis des exilé·e·s. Ces derniers étant décrits comme des hommes prédateurs en raison de leurs « cultures d’origine », il devenait légitime de ne pas les accueillir…

      Ce raisonnement est bien sûr vicié par de nombreux biais idéologiques, mais aussi par des erreurs factuelles et statistiques : les nouvelles entrées dans l’Union européenne (UE) sont tout autant le fait d’hommes que de femmes, et ces dernières
      représentent près de la moitié des immigré·e·s installés dans l’UE. Ce phénomène n’est pas nouveau : au début des années 1930, alors que la France était la principale « terre d’accueil » des exilé·e·s, les femmes représentaient déjà plus de 40% des arrivant·e·s. L’invisibilisation des femmes n’est certes pas propre à l’immigration mais, en l’occurrence, elle sert également un projet d’exclusion de certains hommes.
      Les exilé·e·s sont en effet quasiment absentes des « flux » les plus médiatisés : plus de 90 % des boatpeople de Méditerranée ou des mineur·e·s isolé·e·s entrant dans l’UE sont des hommes. Cela permet d’ailleurs de justifier le caractère pour le moins « viril » des dispositifs de répression les visant. La « guerre aux migrants » serait une affaire mâle ! Or, les femmes en migration, loin de voir leur supposée « vulnérabilité » prise en compte, sont également prises au piège de la militarisation des frontières. La violence de la répression redouble celle des rapports sociaux.

      http://migreurop.org/article2903.html?lang=fr

    • Voir aussi cette étude publiée par l’INED :

      Les immigrés en France : en majorité des femmes

      Les femmes sont désormais majoritaires parmi les immigrés en France. Comme nous l’expliquent Cris Beauchemin, Catherine Borrel et Corinne Régnard en analysant les données de l’enquête Trajectoires et Origines (TeO), contrairement à ce que l’on pourrait penser, la féminisation des immigrés n’est pas due seulement au regroupement familial. Les femmes migrent de plus en plus de façon autonome afin de travailler ou de faire des études.

      https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/immigres-france-majorite-femmes

    • Et ce numéro de la revue Ecarts d’identité :
      Exil au feminin

      Editorial :

      Une éclaircie ?

      Une éclaircie, dit Le Robert, c’est une embellie qui « apparaît dans un ciel nuageux ou brumeux » (le ciel de cette saison qui tarde à se dégager !).

      Sur terre, c’est l’éclaircie des terrasses, des sourires retrouvés sur les visages quand ils tombent les masques. Pas complètement mais on veut y croire : on veut croire que ce monde ne s’est pas totalement effondré, qu’une vie sociale est encore possible, que le dehors peut redevenir un espace public où l’on peut respirer, échanger, frôler et non cet espace de troisième type qui s’était semi-privatisé en petits groupes se méfiant les uns des autres ! L’éclaircie aussi, relative, des lieux culturels où nourrir de nouveau son imaginaire, admirer, élucider et rêver d’autres possibles aux devenirs.

      Une éclaircie, c’est en somme comme une clairière dans une forêt touffue où l’on peut connaître un répit, se racler un peu la voix après un quasi-étouffement, reprendre souffle, ou encore une sorte d’armistice dans une « guerre »...Ce langage impayable du pouvoir ! Il recycle constamment ses armes. L’espace social est devenu une géographie qui sert désormais à « faire la guerre », avec fronts et arrières, héros et vétérans, logisticiens et unités d’interventions, etc. Une guerre déclarée à un ennemi invisible, ou trop visible au contraire ! Il s’incorpore, il s’incarne en nous, nous faisant devenir ennemis de nous-mêmes, cette « part maudite » de « nous » que l’on ne veut surtout pas voir, nous contentant de nous voiler la face, garder les distances, frictionner frénétiquement les mains, comme si ce carnaval, bien macabre pouvait nous prémunir de « nous-mêmes »... Cela préoccupe évidemment, mais cela occupe beaucoup et jusqu’à épuisement les uns et désœuvre grandement les autres, et cette pré-occupation-là fait « chaos-monde »... qui fait oublier le reste !

      Or, le reste, c’est la vie. La vie dans tous ses états sur cette terre « ronde et finie » et appartenant à tout le monde, c’est « nous » tel que ce pronom personnel le dit : un pluriel et tel qu’il est pronom réfléchi : sujet de ce « nous » constamment en devenir. Ce « nous » est de tous les genres et espèces, matières et manières, temps et espaces sur terre, réels et imaginaires, à tout moment et partout singulier et pluriel, tenant dans cette singularité-pluralité de son infiniment petit à son infiniment grand.
      Ce qui fait ce tenant, c’est l’avec : l’être-avec et le vivre-avec, sans distinctions – hormis celles qui font pluralité, multitude et multiplicité précisément – accordant des primats d’être ou de vivre aux uns au détriment des autres ou empêchant, dans le temps comme dans l’espace, les uns de devenir autrement que ce que les autres pensent qu’ils doivent être… La différence entre l’être et l’être-avec est la différence entre les métaphysiques (petites ou grandes et « indécrottables ») et le politique (le politique tel qu’il « excède » les politiques d’intérêts et de calculs et tel qu’il organise un vivre-avec et non « une autre manière de faire la guerre » !)…
      Il a fallu sans doute cette calamité virale pour nous rappeler que ce reste est en fait le tout – fait de l’avec – dont il faut se préoccuper prioritairement et partout, ce tout qui ne se contamine jamais que de ses propres éléments et depuis tous temps… Le politique consiste à en prendre soin dans ses devenirs !

      Vivre-avec et aussi penser-avec. Penser avec les un•e•s et les autres un autre rapport à ce monde, et penser avec les expériences que vivent au présent les un•e•s et les autres et ce qu’elles nous révèlent sur la manière de mieux aborder l’avenir. Il ne dépend désormais plus de quelques-uns mais de tout le monde. La revue Écarts d’identité, et c’est sa vocation, explore, depuis son premier numéro, les chemins de ce vivre-avec, notamment ceux des migrations et des exils qui nous en apprennent plus sur le devenir-monde que ce que les discours officiels en retiennent et concèdent à en dire. Dans ce numéro, ce sont les spécificités des chemins de l’exil au féminin : une double exposition aux violences de l’exil en tant que tel et à celles, réelles et symboliques, faites aux femmes. Un dossier préparé par Lison Leneveler, Morane Chavanon, Mathilde Dubesset et Djaouidah Sehili (lire l’introduction du dossier).

      Et comme à chaque fois, une fenêtre ouverte sur un horizon de beauté (notre dossier culturel). Bruno Guichard a réalisé un documentaire (Patrick Chamoiseau, ce que nous disent les gouffres) sur Patrick Chamoiseau (ami et parrain de la revue), il nous en ouvre les coulisses où se mêlent puissance poétique et conscience politique. Et une rencontre avec Meissoune Majri, comédienne et metteuse en scène, qui mène depuis 2010 une recherche esthétique interrogeant les effets du réel sur les imaginaires.

      Si, comme le dit l’adage, « à quelque chose malheur est bon », puissions-nous avancer, avec cette calamité, sur les voies de la conscience et « les chemins de la liberté »...

      Abdelattif Chaouite


      https://ecarts-identite.org/-No136-

    • Épisode 3 : Femmes migrantes invisibles

      Statistiquement plus nombreuses que les hommes sur les chemins de l’exil, les femmes sont pourtant les grandes absentes du récit médiatique et de la recherche scientifique dans le domaine des migrations.

      Pour comprendre l’invisibilité Camille Schmoll constate : “il y a aussi un peu d’auto-invisibilité de la part des femmes qui ne souhaitent pas forcément attirer l’attention sur leur sort, leur trajectoire. La migration reste une transgression” et remarque que cette absence peut servir un certain discours “ or, quand on veut construire la migration comme une menace, c’est probablement plus efficace de se concentrer sur les hommes.”

      Depuis plus d’un demi-siècle, les bénévoles de l’Association meusienne d’accompagnement des trajets de vie des migrants (AMATRAMI) viennent en aide aux personnes migrantes présentes sur leur territoire, aux femmes notamment. Camille Schmoll rappelle cette situation : “il y a toujours eu des femmes en migration. On les a simplement occultés pour différentes raisons. En fait, ce sont à l’initiative de femmes, de chercheuses féministes que depuis les années 60-70, on redécouvre la part des femmes dans ces migrations. On sait qu’elles étaient très nombreuses dans les grandes migrations transatlantiques de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle. "

      Confrontées tout au long de leurs parcours migratoires mais également dans leur pays de destination à des violences de genre, ces femmes ne sont que trop rarement prises en compte et considérées selon leur sexe par les pouvoirs publics. Majoritairement des femmes, les bénévoles de l’AMATRAMI tentent, avec le peu de moyens à leur disposition de leur apporter un soutien spécifique et adapté.  Lucette Lamousse se souvient “elles étaient perdues en arrivant, leur première demande c’était de parler le français”. Camille Schmoll observe un changement dans cette migration : “les femmes qui partent, partent aussi parce qu’elles ont pu conquérir au départ une certaine forme d’autonomie. Ces changements du point de vue du positionnement social des femmes dans les sociétés de départ qui font qu’on va partir, ne sont pas uniquement des changements négatifs”.

      https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/femmes-migrantes-invisibles


      #audio #son #podcast

  • British computing pioneer Sir Clive Sinclair has died
    https://www.nme.com/news/gaming-news/british-computing-pioneer-sir-clive-sinclair-has-died-3047745

    By the 1980s, “Sinclair” became a household name. After creating several early ZX computers, Sinclair eventually created the ZX Spectrum, which went on sale in 1982. The sleek design and affordability made it an instant hit.

    Soon, the ZX Spectrum began sporting a whole line of colour games – classics such as Jet Set Willy, Chuckie Egg, and Manic Miner were soon followed by more complex titles. Chase HQ, Bubble Bobble and various Dizzy games soon debuted on the ZX Spectrum.

    #décès #mort #disparition #clive_sinclair #sinclair_zx_spectrum #jeu_vidéo #jeux_vidéo #jeu_vidéo_jet_set_willy #jeu_vidéo_chuckie_egg #jeu_vidéo_manic_miner #jeu_vidéo_chase_hq #jeu_vidéo_bubble_bobble #commodore_64 #inventeur

  • Le pionnier britannique de l’informatique Clive Sinclair meurt à 81 ans
    https://www.lefigaro.fr/international/le-pionnier-britannique-de-l-informatique-clive-sinclair-meurt-a-81-ans-202

    La Sinclair ZX80, lancée en 1980 et vendue pour moins de 100 livres sterling à l’époque, a permis de démocratiser l’informatique domestique en Grande-Bretagne et ailleurs.

    #décès #clive_sinclair #mort #disparition #micro-ordinateur #londres #cancer #belinda_sinclair #sinclair_zx-80 #zx-80

  • Vaccination obligatoire des soignants : près de 450 personnes suspendues au CHU de Nice
    https://www.nicematin.com/sante/vaccination-obligatoire-des-soignants-pres-de-450-personnes-suspendues-au

    L’obligation vaccinale contre le Covid-19 est entrée en vigueur mercredi pour 2,7 millions de professionnels : hôpitaux, maisons de retraite, soignants libéraux, aides à domicile, pompiers, ambulanciers.

    L’ultimatum a expiré. Deux mois après son annonce par Emmanuel Macron, l’obligation vaccinale s’applique à tous les soignants, au sens large.

    Les contrevenants sont prévenus : sans justifier d’une première injection, d’une contre-indication vaccinale ou d’une contamination récente, ils « ne peuvent plus exercer leur activité », selon la loi du 5 août.

    Cela doit se traduire pour eux par la suspension immédiate du contrat de travail, sans rémunération - à moins d’utiliser des jours de congé pour retarder l’échéance.

    Combien sont dans ce cas ? Au CHU de Nice, les premières sanctions sont tombées mercredi matin. Près de 450 personnes ont été suspendues par la direction de l’hôpital pour ne pas avoir présenté de schéma vaccinal complet. 

    Le CHU de Nice compte environ 7.500 personnels, dont 95% de vaccinés. 

    « On va être obligés de fermer des services », avait déploré Michel Fuentes, dans Nice-Matin le 14 septembre.

    Selon le secrétaire général FO du CHU de Nice et secrétaire départemental FO des services publics et de santé pour les Alpes-Maritimes les derniers réfractaires sont « beaucoup d’aides-soignants et d’infirmiers, quelques administratifs et techniques et aussi des médecins . On va avoir une chute de personnels. On se demande même si cette mesure n’est pas faite pour réduire les effectifs » . _

    #décès #mortalité #doliprane #covid-19 #santé #pass_sanitaire #coronavirus #confinement #crise_sanitaire #vaccination comment faire pour que la #pandémie soit #EnMarche #hôpital #vaccin

  • #distanciation, #masques #covid-19

    Covid-19 : Emmanuel Macron évoque « un allègement des contraintes » dans certains départements

    À voir la photo, on se rend compte que la distanciation sociale, les gestes barrières, toussa, c’est pas trop son truc, hein, au roitelet… Déjà qu’il a foutu le covid à toute la Polynésie, faudrait pas récidiver, quand même…

    Gloire à notre suprême leader et grand timonier ! C’est la Providence qui nous l’envoie

    Photographie La Dépêche : https://www.ladepeche.fr/2021/09/15/emmanuel-macron-chante-lecole-est-finie-de-sheila-avec-des-badauds-9792424

    #décès #mortalité #doliprane #santé #pass_sanitaire #coronavirus #confinement #crise_sanitaire #vaccination #pandémie #EnMarche

  • Covid : l’étrange recette marseillaise

    L’étude des mortalités sur différents départements comparables est sans ambiguïté : la méthode marseillaise de soins marche.

    En Avril 2020, la question était déja posée : « Guerre contre le Covid-19 : les marseillais sont-ils mieux armés que les parigots ? »
    https://blogs.mediapart.fr/canis-insanus/blog/050420/guerre-contre-le-covid-19-les-marseillais-sont-ils-mieux-armes-que-l

    À l’époque déjà, le billet en concluait que sur le plan des données recueillies il semblait y avoir un net avantage pour la méthode pratiquée par l’IHU, à savoir un traitement des patients et ce sans même préjuger de la validité du traitement en question : un malade marseillais avait statistiquement plus de chance de s’en sortir qu’un malade parisien.

    Plus d’un an s’est écoulé depuis ce billet. Les polémiques n’ont pas diminué, loin s’en faut, et les questions sur la pertinence des méthodes et traitements proposés par le Pr. Raoult n’ont cessé d’enfler depuis. Quelle leçon tirer du parcours marseillais depuis avril 2020 ?

    Épluchons grâce à l’OpenData les données concernant justement la ville de Marseille et tentons de les comparer à, par exemple, celles de Lyon et Paris qui ont le mérite de s’occuper de métropoles d’environ deux millions d’individus à chaque fois. Pour faire bonne mesure, on y inclura le département du Haut-Rhin, moins urbain, mais qui s’est distingué lors du début de l’épidémie de coronavirus en France par un nombre élevé de morts.

    Dans le département où exerce le Dr Raoult, où une majorité de gens ont été testés et pris en charge (et dont certains ont bénéficié du traitement maintenant si controversé à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine), on observe qu’il n’y avait que 39 décès par million d’habitants pendant les semaines où a sévi le confinement alors que sur la même période, on déplorait 137 décès par million d’habitants dans les trois autres départements choisis.

    Apparemment, la différence entre le traitement (quel qu’il soit) effectué dans les Bouches-du-Rhône et le non-traitement tel qu’appliqué (avec componction ?) partout ailleurs semble donc coûter la bagatelle de près de 100 décès supplémentaires par million d’habitants, ou plus précisément, entre 40 et 185 selon les départements urbains à forte mortalité.

    Cette différence entre les Bouches-du-Rhône et les autres départements est en réalité très significative et à ce niveau là, insister sur un test randomisé pour bien s’assurer que traiter et suivre des patients permettent de meilleurs résultats confinerait à l’obstination compulsive. Du reste, les mois qui ont suivi ont amplement démontré que renvoyer les malades avec un doliprane et un arrêt de travail ne suffisait pas alors que les tester, traiter et accompagner accroissaient notablement leur espérance de meilleur résultat médical.

    Par ailleurs, les mêmes données montrent que malgré les différences de décès causés par le COVID, les départements ont sensiblement la même mortalité totale (toutes causes confondues, il n’y a pas de différence significative entre les départements). Dans le même temps, plus les départements ont de décès causés par le COVID, moins ils ont de décès par d’autres causes…

    Ceci indique que si les départements ayant davantage de décès de COVID n’ont pas plus de mortalité totale, alors inévitablement, une proportion de décès de toute cause a été affichée comme décédée du COVID.

    Cependant, si dans les Bouches-du-Rhône, il y a eu de façon très significative moins de morts du Covid, et davantage de morts d’autres causes négatifs au COVID au moment de leurs décès (alors que les taux d’infection ou d’entrées en soins critiques ne sont pas pas du tout corrélés à cette mortalité), la seule variable d’explication ne peut être qu’une différence de traitement.

    Cette différence de traitement comprend de nombreux facteurs et ne peut être restreinte aux seuls propositions médicales du Pr. Raoult puisque jouent aussi la densité des hôpitaux, les nombres de lits disponibles à tout instant, la densité de la population… bref, tous facteurs confondus qui concourent à soigner les gens (et hors vaccin qui n’existait pas encore lors du premier confinement) : si on applique les bons traitements, les meilleurs protocoles, sans doute dans des hôpitaux suffisamment équipés, on diminue par un facteur 5 ou 6 la mortalité par rapport aux pires départements, ce qui revient à dire que le traitement offre une efficacité plusieurs fois supérieure à celle des vaccins…

    Les semaines avant et après confinement, on ne trouve pas de différences significatives entre les départements, que ce soit pour les décès COVID, les autres types de décès ou tous décès confondus. Par contraste, cela implique ou bien que les traitements et protocoles appliqués dans les Bouches-du-Rhône font une énorme différence, ou bien que les services hospitaliers du Haut-Rhin, de Paris et de Lyon sont sous-développés ou disons fort dégradés par rapport à ceux du département marseillais.

    On sait donc désormais que juste avant et juste après le confinement, les mortalités « autres causes » n’ont que peu changé dans chaque département. On constate que le confinement n’a pas eu de répercussion significative sur le total des décès (et donc le tri des malades), contrairement à ce qu’ont dit les médias, sauf peut-être à Paris en éparpillant des centaines de milliers de Parisiens… en dehors de Paris.

    Bien qu’à chaque période, on n’observe pas de différence significative de mortalité totale entre les départements, celle-ci a augmenté pendant le confinement pour chacun d’eux. Malgré la plus grande proportion de personnes âgées dans les Bouches-du-Rhône, il n’y a eu qu’une augmentation de 14 % des décès totaux pendant le confinement par rapport aux semaines le précédant. Dans le même temps, le Haut-Rhin voit ses décès grimper de 94 %, de 58 % à Paris et de 46 % dans le Rhône.

    On ne peut s’empêcher de remarquer que les décès du covid dans le Rhône sont moindres qu’à Paris : peut-être que les docteurs lyonnais ont silencieusement appliqué, au moins en partie, les méthodes marseillaises ?

    Les choix opérés, depuis le renvoi dans leurs pénates des patients dolipranés, jusqu’à la volonté farouche de prendre en charge exclusivement par le public (le privé ayant été consciencieusement boudé depuis le début de la crise), en passant par le refus de toute latitude de prescription pour les médecins de terrain rejetés aux rangs de subalternes, ont tous participé à faire de cette crise une affaire d’État et à ruiner les processus et habitudes en place pourtant efficaces. Cette maladie, silencieuse pour un nombre écrasant de personnes, tue peu, et des personnes déjà très affaiblies, et moins encore lorsqu’elles sont correctement hospitalisées et suivies.

    Comme l’étude des surmortalités européennes le montre sur Euromomo https://www.euromomo.eu , la politique de santé suivie dans chaque pays est la seule variable vraiment explicative des différentiels observés. C’est d’ailleurs confirmé lorsqu’on regarde le classement mondial (OCDE) des décès du COVID, qui ne montre guère d’affinité entre richesse et meilleure performance : les politiques suivies sont plus pertinentes pour expliquer les résultats obtenus…

    Par contraste, dans de nombreux pays en développement, peu mentionnent le fait COVID et il n’y est pas observé de surmortalité : peu détecté, peu testé, la société ne s’arrête pas. Les dirigeants de ces pays ne sont évidemment pas meilleurs qu’en France mais ont d’autres chats à fouetter, ce qui remet le virus à sa place.

    En somme, si comme le prétend telle journaliste du quotidien Le Monde , Marseille devient le symbole de quelque chose, c’est plutôt de l’éloignement de certains politiciens, certains médecins de plateau télé de certaines régions, Paris en tête, à la médecine traditionnelle, celle qui consiste à tester, traiter et accompagner les malades.

    #décès #mortalité #doliprane #covid-19 #santé #pass_sanitaire #coronavirus #confinement #crise_sanitaire #vaccination #pandémie #EnMarche #Marseilles #Lyon #Paris #Haut-Rhin #Statistiques #OpenData #surmortalités #Raoult #Didier_Raoult

  • #Pyrénées-Orientales : Un homme mortellement fauché par un train sous le tunnel de #Banyuls, le trafic ferroviaire perturbé

    Le drame est survenu ce vendredi 16 juillet 2021 en début de soirée sur la ligne reliant Cerbère à Banyuls-sur-Mer. La circulation ferroviaire a été aussitôt interrompu sur le secteur.

    L’alerte a été donnée quelques minutes après 19 heures ce vendredi. Un homme a été percuté par un train de voyageurs reliant Cerbère à Banyuls-sur-Mer. Sous la violence du choc, le malheureux n’a pas survécu malgré l’intervention immédiate des sapeurs-pompiers qui n’ont pu que constater son décès.
    Les services de gendarmerie se sont aussitôt rendus sur place pour procéder aux constatations, nécessaires à l’enquête. Selon les premiers éléments, le conducteur n’aurait rien pu faire pour éviter l’accident.

    Aucun blessé parmi les 25 passagers

    La victime, qui serait un clandestin venant vraisemblablement de passer al frontière, aurait marché le long de la voie ferrée sous le #tunnel de Banyuls quand il aurait été fauché. Était-il seul ? Vendredi soir, nul ne pouvait répondre à cette interrogation tandis que les investigations débutaient.
    À bord du train se trouvaient 25 passagers dont 5 enfants parmi lesquels aucun blessé n’est à déplorer. Le trafic ferroviaire a été immédiatement interrompu sur l’ensemble du secteur pour une durée indéterminée. Vers 21 h 30, la circulation devait être rétablie uniquement en direction de Cerbère.

    https://www.lindependant.fr/2021/07/16/pyrenees-orientales-un-homme-mortellement-fauche-par-un-train-sous-le-t

    #décès #migrations #asile #réfugiés #mort #mourir_aux_frontières #France #Espagne

    –-

    Ajouté au fil de discussion sur les migrants morts à la frontière pyrénéenne :

    https://seenthis.net/messages/928561
    elle-même ajouté dans la métaliste sur les morts aux frontières alpines (même si c’est pas les Alpes... je sais je sais)

    https://seenthis.net/messages/758646

    • Ne laissons pas le contrôle des frontières primer sur la protection des vies humaines !

      Le 12 octobre 2021, un train en provenance d’Hendaye a percuté quatre personnes qui se trouvaient sur les voies ferrées. Trois d’entre elles ont perdu la vie dans l’accident. Le seul survivant, très grièvement blessé, a témoigné auprès des enquêteurs de police que leur groupe, qui venait vraisemblablement d’Espagne, s’était réfugié au niveau de cette voie, déserte et non éclairée, afin d’éviter les contrôles de police, renforcés dans le cadre des décisions successives de rétablissement des contrôles aux frontières intérieures par les autorités françaises.

      Au pays basque, ce nouveau drame vient alourdir le bilan des morts à la frontière franco-espagnole en 2021, après les disparitions successives de Yaya Karamamoko le 22 mai (jeune ivoirien de 28 ans) et d’Abdoulaye Coulibaly le 8 août (jeune guinéen de 18 ans). Tous les deux se sont noyés en tentant de traverser la Bidassoa, rivière frontière soumise aux marées, pour rejoindre la France depuis la ville d’Irun, en Espagne. Plus globalement, ces décès font de l’année 2021 une année très meurtrière pour la frontière franco-espagnole, une personne étant également décédée le 16 juillet, fauchée par un train entre Cerbère et Banyuls-sur-Mer, à la frontière franco-espagnole catalane.

      Ces drames viennent à nouveau témoigner du fait que le durcissement de la règlementation et le renforcement des dispositifs de contrôles et de surveillance aux frontières, en rendant leur franchissement toujours plus difficile, accroissent les risques. Les routes migratoires qui ne peuvent pas se fermer sont modifiées pour éviter les contrôles.

      Au-delà de la frontière franco-espagnole, des drames similaires se jouent chaque jour tout au long des parcours migratoires et notamment aux frontières de la France avec l’Italie et le Royaume-Uni. A la frontière franco-italienne, ce sont près de 30 cas de personnes décédées qui ont été recensés depuis 2015 et la décision du gouvernement français de rétablir les contrôles à ses frontières (principalement des cas d’électrocution à bord des trains, de collision avec des trains ou des véhicules sur la voie ferrée Nice-Vintimille ainsi que des cas de chute ou d’hypothermie sur les chemins de montagne). Le 29 août dernier, un jeune homme est ainsi décédé en tentant de rejoindre la France sur le toit d’un train à Vintimille. A la frontière franco-britannique, plus de 300 personnes ont perdu la vie depuis 1999, en prenant des voies dangereuses pour tenter de franchir la Manche malgré les dispositifs de contrôle déployés Un jeune homme de nationalité érythréenne, qui survivait depuis plusieurs jours dans un campement de Grande Synthe, s’est noyé le 12 août en tentant de franchir la frontière vers le Royaume-Uni. Encore plus récemment, le 28 septembre 2021, Yasser, un jeune Soudanais de 20 ans, est mort en tentant de monter dans un camion en direction de l’Angleterre.

      Ne laissons pas le contrôle des frontières primer sur la protection des vies humaines !

      Qu’il s’agisse de contrôles au faciès, de refoulements expéditifs, de détentions arbitraires ou de violences policières, les traitements indignes se multiplient à nos frontières, au plus grand mépris des droits des personnes et de leur vie.

      Ces violations des droits humains sont inacceptables. Les situations de violence et de précarité auxquelles sont exposées celles et ceux qui tentent de traverser les frontières aggravent encore davantage leur vulnérabilité sur les routes.

      https://www.lacimade.org/ne-laissons-pas-le-controle-des-frontieres-primer-sur-la-protection-des-vi

  • Le taux de mortalité est revenu en Belgique à son niveau d’avant la crise du coronavirus
    https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2021/09/04/le-taux-de-mortalite-est-revenu-en-belgique-a-son-niveau-davant

    Avec une moyenne de 300 décès par jour, il n’y a plus de surmortalité dans notre pays. En d’autres termes, nous sommes revenus au niveau où nous étions avant la crise du COVID-19. Voici un aperçu des chiffres de la mortalité de cette année et des années précédentes.

    Entre 2015 et 2019, le nombre moyen de décès par jour a fluctué entre 295 et 303, en Belgique. Actuellement, environ 300 personnes meurent chaque jour dans notre pays (notamment des suites du COVID-19, mais aussi d’autres causes). Cela signifie qu’il n’y a pas plus de morts que les autres années, il n’y a donc plus de surmortalité. Nous sommes (pour l’instant) revenus au niveau où nous étions avant la crise du coronavirus.


    Les chiffres de Statbel, l’office belge de statistique, montrent clairement que 2020 aura été une année exceptionnelle. Il y a eu une moyenne de 347 décès par jour. Au total, en 2020, il y a eu 18 105 décès de plus qu’en 2019. Cela représente une augmentation de 16,64 % et nous avons donc dû faire face à une surmortalité.
    . . . . .
    L’année dernière, le COVID-19 était la troisième cause de décès dans notre pays. On trouve en premier lieu, les maladies cardiovasculaires et en second lieu le cancer. Cette année, le COVID-19 est provisoirement la quatrième cause de décès en Belgique. Les maladies du système respiratoire telles que les infections aiguës des voies respiratoires supérieures et la pneumonie occupent désormais la troisième place.
    . . . . . .
    #mortalité #statistiques #décès #coronavirus #en_vedette #covid-19 #santé #santé_publique #covid19 #confinement #pandémie #Belgique

  • 29.08.2021 : Ventimiglia : tenta di raggiungere la Francia sul tetto del treno, migrante morto folgorato

    (même cas que celui-ci : https://seenthis.net/messages/947436)


    –-> photo : https://www.ansa.it/liguria/notizie/2021/08/29/ventimiglia-migrante-folgorato-su-locomotore-treno-francese_b4a58aa4-fef3-400f-

    Tragedia lungo la ferrovia italo-francese poco dopo la stazione di Ventimiglia dove un uomo, che era salito sul tetto di un convoglio passeggeri diretto in Francia, è rimasto folgorato. E’ successo intorno alle 11.30 di questa mattina; dalle prime informazioni si tratterebbe di un migrante, che stava cercando di passare il confine nascosto sul tetto di un treno. Sul posto, dopo l’ultima galleria ferroviaria di Ventimiglia, sono intervenuti i vigili del fuoco, la Polfer e la polizia scientifica.Il treno coinvolto è un convoglio francese. Nel tratto i cavi dell’alta tensione arrivano ai 1500 volt e per l’uomo non c’è stato nulla da fare, è morto sul colpo. La circolazione ferroviaria italiana non ha subito variazioni, quella francese è rimasta bloccata per permettere i rilievi e intorno alle 13.44 è stato riattivato un binario.

    https://www.rainews.it/dl/rainews/articoli/Ventimiglia-migrante-folgorato-su-treno-francese-85169024-5a6a-41f9-abeb-b6d

    #mourir_aux_frontières #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #mort #suicide #décès #Alpes #Vintimille #Italie #France #frontières
    –—

    ajouté au fil de discussion sur les morts à la frontière de Vintimille :
    https://seenthis.net/messages/784767

    lui-même ajouté à la métaliste sur les morts aux frontières alpines :
    https://seenthis.net/messages/758646

    • Young migrant electrocuted on train roof near Italy-France border

      A 17-year-old migrant who was trying to reach the border with France on a train’s roof in the area of #Peglia, a town near Ventimiglia in Italy, was electrocuted. At least 20 migrants have died in just a few years while trying to cross the border with France.

      He was 17 and came from Bangladesh. His was headed to France but he died on the roof of a French train in Italy. The incident occurred in the early afternoon of Sunday, August 29, inside a tunnel in the area of Peglia, near the border city of Ventimiglia (Imperia).

      The driver stopped the train in a desperate attempt to save the teen’s life after he saw him jump on the roof as soon as the train departed from the station of the border town.

      When rescuers recovered the teen’s body, they found a paper with his date of birth and nationality and a request to report to a police station. The 17-year-old had climbed onto a rail car and got too close to the power line, rescuers said.
      ’Huge dismay for this tragedy’

      The youth’s body was recovered by firefighters. Railway traffic with France was shut down for over an hour during the operation. The teen’s body was taken to the morgue. Along with firefighters, forensic police, Polfer railway police and rescuers, Ventimiglia Mayor Gaetano Scullino rushed to the scene, expressing “huge dismay for this tragedy”.

      He asked Italian railway line RFI for “the stable presence of a company team to control trains arriving and departing from Ventimiglia, in collaboration with railway police.”
      20 ascertained deaths in the last few years

      At least 20 migrants have been reported dead in just a few years as they were attempting to cross into France. One of them was a 17-year-old Eritrean, Milet Tesfamariam, who died after she was run over by a truck on October 9, 2016 inside a highway gallery just a few meters from Menton.

      Exactly a month before, French authorities discovered the body of another migrant who was found dead under a viaduct of the A8 highway near the French-Italian border.

      Another fatality reported in 2016, on October 22, involved a foreigner who was run over by a car as he was crossing the A8 highway in Menton.

      On December 23 the same year, a 25-year-old Algerian man died when he was run over by a train in Latte, near Ventimiglia, as he was trying to reach France on foot, walking along the tracks.

      Another migrant died in the same way a few days later, run over by a train as he was crossing the tracks of the railway line connecting Ventimiglia to Cannes, inside the Mortola gallery in Ventimiglia.

      Thousands of migrants each year attempt to cross the border through Col de Mort, the so-called ’death pass’, climbing onto rail cars or walking along tracks or the highway. Many rely on traffickers who abandon them in the moment of danger after they are paid a large sum for a trip that, too often, has no end.

      https://www.infomigrants.net/en/post/34723/young-migrant-electrocuted-on-train-roof-near-italyfrance-border?previ

    • ​Ventimiglia: tenta di raggiungere la Francia sul tetto del treno, migrante morto folgorato

      Tragedia lungo la ferrovia italo-francese poco dopo la stazione di Ventimiglia dove un uomo, che era salito sul tetto di un convoglio passeggeri diretto in Francia, è rimasto folgorato. E’ successo intorno alle 11.30 di questa mattina; dalle prime informazioni si tratterebbe di un migrante, che stava cercando di passare il confine nascosto sul tetto di un treno. Sul posto, dopo l’ultima galleria ferroviaria di Ventimiglia, sono intervenuti i vigili del fuoco, la Polfer e la polizia scientifica.Il treno coinvolto è un convoglio francese. Nel tratto i cavi dell’alta tensione arrivano ai 1500 volt e per l’uomo non c’è stato nulla da fare, è morto sul colpo. La circolazione ferroviaria italiana non ha subito variazioni, quella francese è rimasta bloccata per permettere i rilievi e intorno alle 13.44 è stato riattivato un binario.

      https://www.rainews.it/archivio-rainews/articoli/Ventimiglia-migrante-folgorato-su-treno-francese-85169024-5a6a-41f9-abeb-b6d

  • En #1926, les entraves à la migration tuaient déjà en Méditerranée

    Alors que la « #liberté_de_voyage » avait été reconnue aux « indigènes » par la loi du 15 juillet 1914, les #circulaires_Chautemps de 1924 établirent un nouveau régime de contrôle migratoire entre les départements d’#Algérie et la métropole. Les promesses d’égalité formulées à la fin de la Première Guerre mondiale s’estompant, les arguments des partisans d’un contrôle des déplacements furent entendus.

    Les « #Algériens_musulmans » furent les seuls passagers ciblés par la mise en place d’autorisations de traversée, officiellement destinées aux personnes embarquant en 3e ou 4e classe. Jusqu’à la suppression (provisoire) de ces dispositions à l’été 1936, une partie des voyageurs les contournèrent en embarquant clandestinement à fond de cale, périples qui prirent parfois un tour dramatique rappelant que la #létalité des #contrôles_migratoires doit être réinscrite dans une histoire longue des prétentions à entraver les circulations humaines.

    Un « drame » médiatisé

    Il reste peu de traces de ces traversées macabres de la Méditerranée mais la presse de l’époque se fit un large écho de « l’horrible drame du #Sidi_Ferruch ». Le 27 avril 1926, à la suite d’une dénonciation, onze Marocains embarqués clandestinement à Alger furent découverts asphyxiés dans les cales du bateau éponyme qui faisait escale à Marseille. Comme le décrivent des rapports de police conservés aux Archives des Bouches-du-Rhône, ils avaient été cachés « dans les ballasts du navire, sous les machines » où la température pouvait monter jusqu’à 70 degrés. Dix-neuf autres « passagers » furent retrouvés sains et saufs dans la soute à charbon, mais une inconnue demeura à propos du sort d’éventuelles autres victimes qui auraient pu être ensevelies sous les 285 tonnes de combustible entreposées dans les cales du bateau.

    Le Sidi Ferruch repartit en effet vers Bougie (actuelle Bejaïa, sur la côte à l’est d’Alger) sans qu’une fouille complète ait pu être effectuée, tandis que les survivants, après avoir été interrogés, étaient refoulés vers Alger d’où ils avaient embarqué. Quatre matelots corses, désignés comme ayant procédé à l’embarquement, furent placés sous mandat de dépôt et des suspects (« marocains », « algériens » ou « européens ») ayant opéré depuis Alger, comme rabatteurs ou organisateurs du trafic, furent recherchés, apparemment sans succès. Hormis la désignation d’un juge d’instruction, les suites judiciaires de l’affaire ne nous sont d’ailleurs pas connues.

    L’écho donné à la « #tragédie_du_Sidi_Ferruch » permit d’apprendre que ces cas de morts en migration n’étaient pas isolés : ainsi, le 9 avril 1926, le vapeur #Anfa, un courrier parti de Casablanca, avait lui aussi été au centre d’une affaire d’embarquements clandestins nécessitant plus d’investigations que le simple #refoulement des « indigènes » découverts à leur arrivée. Alors qu’une douzaine de clandestins cachés dans des canots avaient été débarqués à Tanger, ceux dissimulés à fond de cale ne furent découverts qu’en haute mer. Deux d’entre eux étaient morts par asphyxie. Le timonier dénoncé par les survivants aurait fait des aveux immédiats et se serait suicidé avec son arme personnelle.

    Incidemment, et sans faire état d’une quelconque surprise ou volonté d’enquêter, le commissaire spécial de Marseille rapporta alors à ses supérieurs de la Sûreté générale que trois corps avaient été « immergés » avant l’arrivée dans le port de la cité phocéenne. On imagine avec quelle facilité il pouvait être possible pour les capitaines de navires, véritables « maîtres à bord », de faire disparaître des cadavres de clandestins sans que personne ne s’en inquiète.

    Des victimes sans noms

    Dans ce cas, comme dans celui du Sidi Ferruch, l’identité des victimes ne fut jamais établie : l’absence de papiers suffisait à justifier cet anonymat, sans qu’aucune autre forme d’attestation soit recherchée, y compris auprès des survivants promptement refoulés vers leur port d’embarquement. Selon toute probabilité, les cadavres qui n’avaient pas été immergés faisaient l’objet d’une « inhumation administrative » (enterrement « sous X » dans une fosse commune réservée aux indigents) dans un cimetière de Marseille.

    Il est donc impossible d’établir la moindre estimation du nombre des « morts en Méditerranée » provoqués par l’introduction d’un « #délit_d’embarquement_clandestin » (loi du 30 mai 1923) et de #restrictions_à_la_circulation entre le #Maroc (1922) – puis l’Algérie (1924) – et la métropole. Le « drame du Sidi Ferruch » ne peut cependant être considéré comme un événement isolé, même s’il fut le seul à attirer l’attention de la grande presse. Ainsi, au cours des mois suivants, des militants du secrétariat colonial de la CGTU dénoncèrent la répétition de ces événements : la brochure L’indigénat, code d’esclavage (1928) rappelle plusieurs cas d’Algériens sortis « agonisants » ou de Nord-africains descendus de bateau « dans un état de santé alarmant ». Surtout, elle signale que pour échapper aux contrôles, ces clandestins évitaient les grands ports et pouvaient s’entasser dans de simples voiliers : quatre morts par dénutrition, après 23 jours de voyage, furent ainsi découverts le 25 février 1927, à Port-la-Nouvelle (Aude).

    Dix ans plus tard, Saïd Faci suggérait dans L’Algérie sous l’égide de la France (1936) que les morts à fond de cale étaient bien plus nombreux que les seuls cas recensés : « qu’importe que les indigènes meurent pourvu que les colons algériens aient de la main-d’œuvre à bon marché », écrivait-il, afin de dénoncer les funestes conséquences des restrictions à la libre circulation entre l’Algérie et la métropole.

    Il est vrai qu’avant même que la relative émotion suscitée par les cadavres du Sidi Ferruch ne retombe, les réactions officielles avaient été sans surprise : Octave Depont qui faisait alors figure de principal expert en « émigration nord-africaine » fit ainsi savoir dans la presse que « l’indigène sans papiers devait être renvoyé en Algérie ». L’objectif affiché était « de tarir l’#émigration_clandestine qui, ces derniers temps, a pris un développement redoutable », tout en évitant « les centaines de morts » en mer qu’Octave Depont évoquait sans plus de précisions (Le Petit Versaillais, mai 1926). Son appel à une répression plus sévère fut entendu et les peines relatives à la loi du 30 mai 1923 qui avait défini le délit d’embarquement clandestin furent alourdies (loi du 17 décembre 1926).

    Contourner les #contrôles_migratoires

    Les #contournements des contrôles ne semblent pas avoir diminué dans les années suivantes, même si la plupart des candidats au départ cherchaient à éviter les modes opératoires les plus périlleux, en particulier les embarquements à fond de cale. Un certain nombre de Marocains, passés par Oran sans avoir pu réunir les faux documents et autres autorisations achetées qui auraient pu leur donner l’apparence d’Algériens en règle, devaient cependant s’y résoudre. Des Algériens munis de faux papiers étaient aussi interpellés à Marseille et immédiatement refoulés, mais la plupart de ces migrants clandestins, ou #harragas, bénéficiaient de complicités qui leur permettaient d’échapper aux contrôles à l’arrivée.

    Une fois passée la flambée politico-médiatique suscitée par l’affaire du Sidi Ferruch, la question des trafics de pièces d’identité et des « #embarquements_clandestins » resurgit périodiquement, en fonction notamment des mobilisations en faveur d’un durcissement des contrôles. Cette #politisation rend d’autant plus délicate toute évaluation du poids et des conséquences de « l’émigration clandestine ». Les #refoulements depuis Marseille étaient relativement peu nombreux (de l’ordre de quelques dizaines par mois), mais les capitaines de navire avaient tout intérêt à faire débarquer discrètement les clandestins découverts en mer plutôt qu’à les dénoncer, au risque de devoir prendre en charge leur voyage retour.

    Les plus lucides des policiers reconnaissaient d’ailleurs que le nombre des « clandestins » et les risques qu’ils étaient prêts à encourir dépendaient avant tout de la rigueur de la législation et des contrôles en vigueur. Ces constats furent cependant peu mobilisés au service d’argumentaires en faveur de la liberté de voyage, sinon par les militants anticolonialistes qui voyaient dans ces contrôles et leurs dramatiques conséquences humaines une des déclinaisons de « l’odieux #Code_de_l’indigénat ».

    https://theconversation.com/en-1926-les-entraves-a-la-migration-tuaient-deja-en-mediterranee-16

    #histoire #Méditerranée #migrations #frontières #fermeture_des_frontières #morts #décès #mourir_en_mer #France
    #Emmanuel_Blanchard

    ping @isskein @karine4

  • Afghan boy, 5, who died in Sheffield hotel fall named as Mohammed Munib Majeedi

    Ministers facing serious questions after boy falls from ninth floor of city’s #Metropolitan_hotel.

    Ministers are facing serious questions after a five-year-old boy whose family had recently fled the Taliban fell to his death from a ninth-floor hotel window in Sheffield.

    On Thursday night, South Yorkshire police named the boy as Mohammed Munib Majeedi.

    His family is understood to have arrived in Britain in recent weeks and was among a number of Afghan refugees temporarily housed at the £33-a-night Metropolitan hotel.

    One hotel resident, who was an interpreter for the British in Afghanistan, said Mohammed’s father had worked at the UK embassy in Kabul. He said he heard the boy’s mother scream “my son, my son” after the child fell from the open window at about 2.30pm on Wednesday.

    The Refugee Council called for the Home Office to launch an immediate investigation into the incident and whether any safeguarding assessments were carried out.

    The Home Office had been told about safety concerns at the hotel, the Guardian has learned, leading to questions about why the government placed families from Afghanistan there despite the concerns local officials raised.

    The Guardian has been told that the hotel was used for a short time last year as temporary accommodation for asylum seekers, but several families from Afghanistan have been placed in the hotel in recent weeks under the Home Office’s scheme to rescue those fleeing the Taliban.

    Concerns had been raised previously about the safety of the hotel and its windows, which can open very wide. One guest wrote on the hotel’s Facebook page in 2019 that the windows “opened so wide I was scared my children would fall out”. She added: “Please don’t stay at this dangerous hotel.”

    The budget hotel, which is being used to accommodate Afghan refugees who assisted the British authorities in their own country, was described as “absolutely disgusting”, “grimy” and “dirty” in online reviews as recently as last month.

    A Home Office spokesperson said: “We are extremely saddened by the tragic death of a child at a hotel in Sheffield. The police are providing support to the family while the investigation continues and we cannot comment further at this time.”

    The former interpreter for the British in Afghanistan said: “I was in my room. I heard a sound, like I heard the body fall. His mother was in the room with him. She was screaming: ‘My son, my son.’

    “When I came here [outside] I saw the ambulance and police.”

    He said the family came to the UK three or four weeks ago, landing at Birmingham airport and then staying in Manchester during Covid quarantine. The family, including the parents, three boys and two girls, moved to the hotel in Sheffield three or four days ago, and the father was regarded as “the new guy” among Afghans staying there, he said.

    The interpreter added: “If the dad is working for the Americans or the English, then their lives are in danger in Afghanistan. They came here to save their lives, they came for a new life here.”

    He said in his own room the windows only opened a few inches. The eight to 10 Afghan families staying at the hotel were being moved to another hotel on Thursday afternoon, he said.

    On Thursday night, South Yorkshire police named Mohammed and said in a statement: “His family have now formally identified him and they are being supported by our family liaison officers. We would ask that their privacy is respected at this time. Officers are appealing for anyone with information relating to the incident to come forward.”

    Dan Jarvis, the mayor of the Sheffield city region, who served for the British army in Afghanistan, said he was “desperately saddened at the appalling news”. He added: “My thoughts and deepest condolences are with his family, who will be experiencing an unimaginable pain at present.”

    Terry Fox, Leader of Sheffield city council, said: “I am absolutely heartbroken that a young boy has lost his life in this way. My deepest thoughts are with the family of little Mohammed, I can’t begin to imagine what they are going through. As a council we have been at the hotel to offer assistance and, in partnership with the police, will support the family in any way we possibly can. While details are still emerging and the police continue to investigate, it’s not appropriate for me to comment further, except to say that this is an incredibly sad time.”

    Enver Solomon, the chief executive of the Refugee Council, said: “This a terrible tragedy and our thoughts are with the family who have gone through so much trauma and suffering to reach the UK.

    “It is vital the Home Office carry out an urgent investigation into what has happened so steps can be taken to quickly learn lessons. We don’t know the details of the incident but it is imperative that families who come from Afghanistan are given all the support they need and housed in appropriate accommodation. They are vulnerable and often very traumatised. There should always be safeguarding assessments carried out so steps are taken to ensure nobody, especially children, is put at risk.

    “We know from our work the quality of hotel accommodation is variable and there have been cases when the welfare and needs of people seeking safety in our country have been overlooked. We hope this wasn’t the case on this occasion.”

    Tourists who had booked to stay in the hotel earlier this month had complained online that their bookings were suddenly cancelled. One traveller said they were told by a receptionist on 4 August that the hotel was closing in order to accommodate refugees.

    #OYO_Rooms, which owns the Metropolitan hotel, has been approached for comment.

    https://www.theguardian.com/world/2021/aug/19/five-year-old-afghan-refugee-falls-to-death-from-sheffield-hotel?CMP=Sh
    #hotel #asile #migrations #réfugiés #mort #décès #UK #Angleterre

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    voir aussi la métaliste sur #tourisme et migrations :
    https://seenthis.net/messages/770799

  • Spain’s #Bidasoa river : the new ‘death trap’ for migrants

    A growing number of people are attempting to swim the crossing to reach France, despite the numerous dangers involved.

    Jon is one of the people in charge of Irungo Harrera Sarea, an NGO flagging up the fact that more and more migrants are swimming across the Bidasoa river in Spain’s Basque Country along the 10 kilometers where it borders France: “If neither the Atlantic nor the Mediterranean has deterred them, how is the river in Irun going to stop them? And it is a terrible mistake,” he says.

    So far this year, 4,100 migrants have crossed the border illegally, most of them on foot; others by car or bus and a growing number are swimming across the river, according to data from the Basque regional government. And that is not counting those who have stayed in Red Cross shelters and those who distrust any official organizations. Fifty migrants remain in the Basque city of Irun waiting to cross to France, with the river always there as an option.

    The Bidasoa river has already claimed two lives this year. On Sunday, a man drowned while trying to cross to the other side. And another, Yaya, a 28-year-old from the Ivory Coast, died in May. The month before, a third had taken his own life by throwing himself into the river.

    If 4,244 migrants resorted to the Basque government’s aid in 2019, 4,100 have already done so in just the first eight months of 2021. In 2020, the year the coronavirus pandemic hit Spain, the Basque government registered 3,493 migrants. “This past Friday, 80 people heading north used the Basque government’s resources in the Irun area; on Saturday, 60; and on Sunday, 20 remained,” says Xabier Legarreta, the director of the Basque government’s Migration and Asylum department. He stresses that what is playing out is a “humanitarian drama.”

    Legarreta says that “safe humanitarian corridors” should be created: the European Union “has to take action on the matter,” he explains. The Irun NGO, Irungo Harrera Sarea, estimates that an average of 20 to 30 migrants arrive in the city every day on their way north. “Ninety-five percent of them come from the Canary Islands,” Jon explains: “Once on the mainland, they manage to make their way up to Irun en route to northern Europe.”

    But when they arrive in Irun, they find that the border is closed off. The official explanation from the French side is the pandemic. There are controls for pedestrians, train passengers and even for those in small boats. “And they are not general controls, they are selective; they only ask for the documentation of those who look Arabic or sub-Saharan African,” says Jon.

    If their documentation is not in order, they are sent back to Spain. Up to two or three times in many cases, without any involvement from the Spanish police. They are left on the Santiago or Behobia bridges. “Desperation is starting to wreak havoc among the most unlucky migrants,” says Jon. “And in that state of desperation, they do whatever it takes to continue their journey.”
    Ten kilometers “impossible to control 24 hours a day”

    The river is not, however, a viable option. Although the Basque police keep an eye on the banks of the Bidasoa as it passes through Irun, the 10 kilometers that make up the border are “impossible to control 24 hours a day,” says one police officer, though he does add that surveillance is increasingly intense.

    “It is not unusual to see four or five crossing in a group,” says Jon. “The problem,” he explains, is that the word is spreading among the migrant community that crossing the Bidasoa river is easy because in some places there are barely 40 or 50 meters between the two banks and at low tide, it gives the impression one could walk across.

    “The river is an illusion,” says Adrián, from the Santiagotarrak Sports Society in Irún, which specializes in rowing and canoeing and whose members know the Bidasoa like the back of their hand. “The other shore seems very close, but it’s actually very far away, and if they are tired or malnourished or don’t know how to swim very well, it’s a death trap at some points.”

    Spanish canoeist and Olympic medalist Maialen Chourraut used to train at the so-called San Miguel curve, about three kilometers from Pheasant Island where the migrant died on Sunday. It is an area of rapids stretching about 150 meters that, when the tide is high, is used by whitewater rafting specialists. At low tide, you have to be careful because of the abundance of tide pools.

    Yaya, the migrant who died in May, lost his life in the Pheasant Island area, in the part closest to France, where the river becomes deep. On that stretch, the depth changes abruptly. Traveling with his nephew, who survived, Yaya worked as a bricklayer and taxi driver in order for them both to travel to Europe. The pair got a boat in Western Sahara and after five days adrift they reached the Canary Islands. They then traveled to Málaga and from there to Irun. But Yaya did not make it past the Bidasoa river. “People are dying because they are not given a passage,” says Anaitze Agirre, another spokeswoman for the Irungo Harrera Sarea NGO.

    The French authorities’ strict border controls in Irun are also favoring those preying on the migrants’ desperation, according to Jon. Between those who claim to organize a safe passage to the other side and leave them on the shore, and those who charge €50 to get them through only to let them down, “a business is being generated that is beginning to get dangerous,” he says.

    One migrant protesting Sunday’s fatality was Hakim. The drowned man has not yet been identified. All that is known from his footprints is that he was not registered. On the back of the tragedy, Hakim says he has decided he will not swim to France. Though he says this in a mumble. Because, if there is only that option, if the other routes are closed.... who knows?

    https://english.elpais.com/spain/2021-08-11/spains-bidasoa-river-the-new-death-trap-for-migrants.html

    #décès #morts #mourir_aux_frontières #Espagne #rivière #montagne #fleuve #migrations #asile #réfugiés #frontières #France #Pyrénées

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    ajouté à la métaliste sur les personnes décédées dans les Pyréenées :
    https://seenthis.net/messages/932889

  • Efficacité de la vaccination : Il manque plus de la moitié des décès ! Décoder l’éco

    https://www.youtube.com/watch?v=hLARwm6jqbA

    Le 13 juillet 2021, la DREES, la direction réalisant les statistiques pour le ministère de la santé a sorti une étude récapitulant les données connus des résultats de tests Covid-19 pour les vaccinés et les non-vaccinés en France.
    Cette étude a été complétée le 23 juillet 2021 par une autre étude ajoutant cette fois-ci les données d’hospitalisations et de décès liées à la Covid-19.
    Cette dernière étude est utilisée en ce moment par le gouvernement et les médias pour justifier la politique vaccinale, puisqu’elle affirme notamment que :

    – Les non-vaccinés représentent près de 85 % des entrées hospitalières, que ce soit en hospitalisation conventionnelle ou en soins critiques.
    – Les patients complètement vaccinés comptent pour environ 7 % des admissions, une proportion cinq fois plus faible que celle observée en population générale (35 % en moyenne durant la période d’étude).
    – À tout âge, la part de patients vaccinés entrant à l’hôpital est nettement inférieure à celle qu’ils représentent dans l’ensemble de la population.

    Seulement, comme l’a relevé @NiusMarco sur Twitter et détaillé Patrice Gibertie dans un article, les données utilisées pas la DREES posent un énorme problème : il manque la moitié des décès Covid-19 français. Dans cette vidéo, nous allons détailler les données de l’étude pour comprendre d’où viennent les données, comment la DREES a pu retirer la moitié des décès de son analyse et ce que cela signifie pour les conclusions de l’étude.

    Sources :
    Etude DREES sur les tests : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/note_drees_suivi_de_la_crise_sanitaire_.pdf
    Etude DREES sur les hospitalisations / décès : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/2021-07-23_-_sivic-sidep-vacsi_premiers_resultats_-_drees-2.p
    Géodes pour les données SIVIC : https://geodes.santepubliquefrance.fr/#c=indicator&view=map2
    Fichier public des personnes décédées : https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/fichier-des-personnes-decedees
    Etude anglaise sur la mortalité Covid vaccinés / non vaccinés : https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1001354/Variants_of_Concern_VOC_Technical_Briefing_17.pdf
    Données israéliennes sur la mortalité Covid : https://data.gov.il/dataset/covid-19/resource/8a51c65b-f95a-4fb8-bd97-65f47109f41f?filters

    #france #angleterre #israel #DREES, #SIVIC #décès #vaccination #test_pcr #covid-19 #cas_contact #économie #coronavirus #santé #surveillance #confinement #covid #sars-cov-2 #pandémie #contacttracing #france #pass #pass_sanitaire #statistiques #chiffres #data #europe #données

  • List of Refugee Deaths, #2021

    –-> 44.764 documented refugee deaths

    In the ‘‘UNITED List of Refugee Deaths’’ (download pdf), UNITED has been collecting reliable data on refugee deaths related to Fortress Europe since 1993. In the period 1993-2021 at least 44.764 documented refugee deaths can be attributed to the ‘Fatal Policies of Fortress Europe’. Most probably thousands more are never found.

    http://unitedagainstrefugeedeaths.eu/about-the-campaign/about-the-united-list-of-deaths

    Pour télécharger la liste:
    unitedagainstrefugeedeaths.eu/wp-content/uploads/2014/06/ListofDeathsActual.pdf

    #décès #liste #asile #migrations #réfugiés #UNITED #statistiques #chiffres #morts

    ping @isskein @reka

    • EU ‘has blood on its hands’, say activists calling for border agency’s abolition

      Coalition of rights groups demanding Frontex be defunded claim EU policies have ‘killed over 40,555 people since 1993’.

      Activists, captains of rescue ships and about 80 human rights organisations across the world have launched an international campaign calling for the European border agency to be defunded and dismantled.

      In an open letter sent last week to the European Commission, the Council of the EU and the European parliament, the campaign coalition highlighted the “illegal and inhumane practices” of the EU border agency, Frontex, which is accused of having promoted and enforced violent policies against migrants.

      “Over 740 people have died so far this year trying to cross the Mediterranean, looking for a place of safety,” reads the letter. “The EU’s border regime forced them to take dangerous migration routes, often on unseaworthy vessels; it enlisted neighbouring countries to stop them on their way; met them with violence and pushbacks; or refused to rescue them – abandoning them to drown at sea.”

      “These are lives lost because of the European Union’s obsession with reinforcing borders instead of protecting people,” said the campaign coalition, which includes Sea-Watch, Mediterranea Saving Humans, Iuventa10, Baobab Experience and Alarm Phone. “At what cost? The policies of Fortress Europe have killed over 40,555 people since 1993. Left to die in the Mediterranean, the Atlantic and the desert, shot at borders, died by suicide at detention centres, tortured and killed after being deported –– The EU has blood on its hands.”

      The launch of the campaign to Abolish Frontex coincides with plans to expand the agency. Frontex has secured a €5.6bn (£4.8bn) budget until 2027, with plans to increase its armed border patrols. Its budget has grown by more than 7,500% since 2005, and the new resources will help buy equipment such as ships, helicopters and drones.

      The coalition has released a list of demands, including the abolition of the agency and the end of migrant detention by EU forces, and plan EU-wide protests, accusing Frontex of being “both avid promoter and key enforcer of Europe’s violent policies against people on the move”.

      It comes after the EU’s anti-fraud office, Olaf, launched an investigation into Frontex in January over allegations of harassment, misconduct and unlawful operations aimed at stopping asylum seekers from reaching EU shores.

      Europe has built more than 1,000km of border walls and fences.

      Carola Rackete, a German ship captain who is one of the campaign organisers, said: ‘“If we truly believe all humans are equal then we have to dismantle the systems which keep inequality in place. Frontex, as part of the border-industrial complex, has no place in our vision of a European society striving for justice and committed to repairing damages inflicted on the global south in a mindset of white supremacy.”

      Stéphanie Demblon, of Agir pour la Paix, said: “We are not asking for a better European migration policy: we are demanding the abolition of Frontex and the demilitarisation of the borders. And we are taking action to achieve this.”

      Frontex did not respond to the Guardian’s request for comment.

      https://www.theguardian.com/global-development/2021/jun/18/eu-has-blood-on-its-hands-say-activists-calling-for-frontex-border-agen

      #Frontex

  • How many people has climate change killed already? | Grist
    https://grist.org/climate/how-many-people-has-climate-change-killed-already

    Every year heat kills tens of thousands of people. Their breathing grows shallow, their heart rates flutter, their muscles spasm, and then they die. Heat killed over 100,000 people in 2018, when high temperatures broiled the European Union.

    A new study suggests that climate change was responsible for many of those deaths.

    Source:
    The burden of heat-related mortality attributable to recent human-induced climate change | Nature Climate Change
    https://www.nature.com/articles/s41558-021-01058-x

    #climat #mortalité

  • Guía para Familias Víctimas de la Frontera

    La Guía tiene como principal objetivo ayudar a todas esas familias a iniciar y facilitar las labores de búsqueda de las víctimas de las fronteras, ofreciéndoles distintas estrategias para sortear las dificultades con las que se irán encontrando a lo largo de todo el proceso; desde la denuncia hasta la repatriación de los cadáveres.

    Destacamos lo doloroso y complicado que ha sido, en muchas ocasiones, poder arrojar algo de luz a la desesperación de las familias. Obtener información ha sido una labor ardua y complicada, pero esperamos que todo el resultado de nuestra investigación se traduzca en el reconocimiento de las familias como víctimas de las fronteras y en un señalamiento explícito al sistema que permite que esta sea la terrible realidad de miles de personas.

    https://caminandofronteras.org/guia-para-familias-victimas-de-la-frontera

    https://www.youtube.com/watch?v=boDe-1-mjDc&feature=youtu.be

    #caminando_fronteras
    #guide #morts_aux_frontières #frontières #celleux_qui_restent #ceux_qui_restent #mourir_aux_frontières #morts #décès #familles #migrations #asile #réfugiés

  • Roué de coups à Vintimille, un Guinéen de 23 ans se suicide

    #Musa_Balde, un Guinéen de 23 ans, s’est donné la mort dans la nuit de samedi à dimanche dans un centre de rétention pour étrangers à Turin, en Italie. Le jeune homme, retrouvé pendu, avait été violemment roué de coups par trois Italiens à Vintimille, ces derniers jours. A sa sortie de l’hôpital, il avait été transféré dans le #CRA de Turin où il avait été placé à l’isolement.

    Les associations disent avoir tout fait, en vain, pour venir en aide à Musa Balde, un migrant de 23 ans présent jusqu’à récemment dans la région de Vintimille, en Italie. Ce jeune Guinéen, décrit comme une personne instable et régulièrement ivre dans les rues de Vintimille, s’est donné la mort dans la nuit de samedi à dimanche 23 mai dans l’enceinte du Centre de détention et de rapatriement de Turin (CPR, équivalent des centres de rétention administrative en France, antichambre aux expulsions des étrangers). Musa Balde a été retrouvé pendu à l’aide de ses draps.

    Une « terrible nouvelle » selon plusieurs associations, dont Projetto 20k et l’ONG We World, qui dénoncent la responsabilité de l’Etat italien dans le triste sort de ce migrant « vulnérable psychologiquement » présent depuis quatre ans en Italie et dont la demande d’asile avait été rejetée.

    La situation de Musa Balde, sous le coup d’une procédure d’éloignement du territoire depuis mars, s’était rapidement détériorée ces derniers jours. Le 9 mai dernier, il avait été passé à tabac par trois hommes italiens dans les rues de Vintimille, ville italienne proche de la frontière française. Selon la police, qui a exclu tout motif raciste, l’agression avait fait suite à la tentative du migrant de voler le portable d’un de ces trois hommes dans un supermarché.

    L’homme en question et ses deux acolytes avaient par la suite fondu sur Musa Balde à la sortie du magasin et l’avaient roué de coups à l’aide de barres, de bâtons, de tuyaux en plastique, de leurs poings et de leurs pieds.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/32461/roue-de-coups-a-vintimille-un-guineen-de-23-ans-se-suicide
    #mourir_aux_frontières #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #mort #suicide #décès #Alpes #Turin #Vintimille #détention_administrative #rétention #Italie #France

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    ajouté au fil de discussion sur les morts à la frontière de Vintimille :
    https://seenthis.net/messages/784767

    lui-même ajouté à la métaliste sur les morts aux frontières alpines :
    https://seenthis.net/messages/758646

    • Ventimiglia, migrante preso a sprangate dopo lite in un supermarket: identificati i tre responsabili

      Un migrante è stato assalito e preso a sprangate da tre persone in pieno centro a Ventimiglia, all’angolo tra via Roma e via Ruffini, dietro al Comune e alla caserma della polizia di frontiera. L’uomo è stato soccorso dal personale sanitario del 118 e portato in ospedale a Sanremo: ha riportato diverse lesioni, tra cui un forte trauma facciale. Un video diffuso subito dopo l’aggressione sui social mostra tutta la violenza di quanto successo. La polizia alcune ore dopo ha individuato e denunciato i tre responsabili dell’aggressione.

      https://video.repubblica.it/edizione/genova/ventimiglia-migrante-preso-a-sprangate-dopo-una-lite-in-un-supermarket/386781/387506?video&ref=RHTP-BH-I300221689-P1-S2-T1

    • Il peso dell’indifferenza. La storia di #Moussa_Balde

      Il suo nome è ovunque nelle ultime ore, ma di lui non si sa molto. Di Moussa Balde si conosce l’età, appena 22 anni, il paese d’origine, la Guinea, e si può ipotizzare che fosse giunto in Italia con la speranza di migliorare la propria vita. Era arrivato probabilmente all’inizio 2017 e si era stabilito a Imperia, in Liguria. Lì era stato accolto al Centro di solidarietà l’Ancora, dove gli educatori, che cercano di incentivare lo studio come mezzo di integrazione, lo avevano messo in contatto con il Centro provinciale per l’istruzione degli adulti di Imperia, tramite cui aveva deciso volontariamente di iscriversi a scuola. L’insegnante di italiano ci tiene a raccontare come la sua grafia fosse la più bella mai vista in dieci anni di lavoro, segno del suo impegno e della sua scolarizzazione.

      “Ha sempre dimostrato una grandissima voglia di imparare la lingua, per comunicare con le persone, trovare un lavoro, vivere nella società. Era un pensiero costante, che l’ha spinto a fare tutto nei tempi e nei modi giusti”.

      Aveva probabilmente già studiato in Guinea, e anche in una buona scuola. Con “un’invidiabile capacità di apprendimento”, ha intrapreso un corso di prima alfabetizzazione, poi di scuola media e infine si era iscritto al primo anno di superiori, che non ha mai concluso. Nel 2019 aveva, infatti, deciso di andare in Francia, dove vivevano alcuni amici o parenti, come lui francofoni. Dopo qualche mese all’estero, era stato però fermato e rispedito nel comune ligure. Spostatosi a Ventimiglia, dimorava ormai per strada e si sostentava chiedendo l’elemosina e rivolgendosi ai servizi della Caritas diocesana. “Più volte è venuto da noi per chiedere del cibo – racconta Christian Papini, responsabile regionale – ma è tutto quello che abbiamo potuto fare per lui. Non possiamo aiutarli, accoglierli, nemmeno dargli da dormire, hanno solo diritto all’urgenza.”

      Le associazioni del territorio non conoscono davvero la sua storia. Maura Orengo, referente a Imperia di Libera – rete di associazioni che lavora per la tutela dei diritti e la giustizia sociale – spiega che “il ragazzo aveva il foglio di via, quindi era già in situazione di clandestinità e non si poteva rivolgere alle associazioni, che richiedono nome e generalità.” Senza passato e senza futuro, Moussa occupava i margini della società, delle vie e dei supermercati dove faceva l’elemosina.

      Proprio in quella circostanza, il 9 maggio, era stato aggredito da alcuni cittadini di Ventimiglia, che lo avevano violentemente percosso con dei tubi. Alla denuncia, però, non è stata aggiunta l’aggravante razziale. I tre lo avevano accusato di tentato furto di un cellulare, ma a Moussa non era stata data la possibilità di replicare. Condotto all’ospedale di Bordighera per trauma facciale e lesioni, veniva dimesso il giorno successivo con una prognosi di dieci giorni e immediatamente trasportato al Centro di permanenza per il rimpatrio di Torino. Il ragazzo era infatti irregolare sul territorio italiano, anche se, tempo prima, aveva fatto domanda di asilo politico: “Sembra ci sia stato un problema nel momento in cui doveva presentarsi davanti alla commissione, per spiegare i motivi per cui richiedeva l’asilo. – dice il suo avvocato, Gianluca Vitali -. Era andato una prima volta ma, come spesso succede, solo un membro della commissione era disponibile a sentirlo. Lui ha quindi chiesto il rinvio, per essere ascoltato dall’intera composizione collegiale. Poi però ci sono stati dei problemi, non aveva più un posto dove stare e non era c’erano centri di accoglienza per ospitarlo. Probabilmente, quindi, era stato convocato ma è risultato irreperibile”. Così, senza conoscere la sua storia e senza aver ascoltato le ragioni che lo avevano spinto ad arrivare nel paese, la commissione aveva deciso per il rimpatrio. Ma a Moussa, che non frequentava più nessuna associazione ed era praticamente un fantasma, la comunicazione ufficiale è giunta una volta arrivato al Cpr. “Il passaggio dall’ospedale a Torino è avvenuto in brevissimo tempo, – dice Orengo – non c’è stato nemmeno il tempo di avvicinarlo subito dopo l’aggressione. Noi di Libera ci chiedevamo se avremmo potuto fare di più; avrei potuto segnalare a Torino la difficile situazione in cui questo ragazzo versava, ma non sapevo nemmeno che fosse lì.”

      Dopo due settimane di isolamento, con la prospettiva di un prossimo rimpatrio, Moussa Balde si toglie la vita. Altri ragazzi, come lui reclusi all’interno del centro, alla notizia della morte hanno iniziato uno sciopero della fame e innescato diversi incendi nella struttura, per protestare contro le condizioni cui sono costretti.

      Gli ultimi giorni

      Emarginato, picchiato, isolato e respinto ancora una volta, il ragazzo era visibilmente provato. L’avvocato, che aveva conosciuto la sua storia leggendo la notizia dell’aggressione, scopre tramite una faticosa ricerca che la sua destinazione è il Cpr di Torino e lo raggiunge. Sin da subito non ha dubbi che gli addetti del centro fossero consapevoli delle sue difficoltà.

      “Che ci fossero problemi di comportamento, di depressione, di tono dell’umore, quindi qualche problema psichico, – dice Vitali – credo fosse evidente a tutti. La prima volta che sono andato a trovarlo ho fatto il suo nome a un poliziotto e ho chiesto di vederlo. Quello mi ha subito risposto che il ragazzo aveva dei problemi e che non era detto che avrebbe accettato il colloquio.”

      Nonostante le difficoltà, nessuno psicologo è mai andato a fargli visita, ma piuttosto, dopo qualche giorno, Moussa viene spostato nel cosiddetto “ospedaletto” del Cpr, una zona separata dal resto del centro. “Al suo arrivo non era sicuramente in isolamento, e questo conferma che la misura non è stata presa per motivi di sicurezza legati al Covid. Dovrebbe trattarsi di un isolamento sanitario, per tenere l’individuo sotto osservazione o separarlo dagli altri nel caso in cui questo si riveli contagioso. Il problema è che l’isolamento normativamente non esiste. È un’invenzione di alcuni centri. Si sostiene poi che il migrante possa chiedere di essere messo in isolamento, ma tenderei ad escludere che lui possa averlo fatto.”

      Da giorni l’avvocato di Moussa aveva avviato un procedimento per richiedere l’annullamento del rimpatrio, facendo leva sul fatto che il ragazzo fosse la parte lesa di un procedimento penale, quello contro i suoi tre aggressori.

      “Stavamo tentando di fare qualcosa, ma il processo è ovviamente lungo e macchinoso. Tutto il sistema è costruito in modo che il migrante clandestino sia il soggetto meno difendibile al mondo”.

      “Stavo già preparando un ricorso al giudice di pace di Imperia, per chiedere di sentire Moussa come persona offesa ed eventualmente di disporre il rilascio di un permesso per motivi di giustizia, in attesa del procedimento. Tutti tentativi che avrei continuato a fare, ma non c’è stato più tempo.” L’unica cosa che può fare, adesso, è accompagnare i genitori nel lungo procedimento che hanno deciso di intraprendere, per capire cosa sia davvero successo a Imperia e Torino. La salma del ragazzo, intanto, viene preparata per tornare da loro in Guinea.
      Strutture inesistenti

      Arrivato in Italia con speranza, Moussa si è scontrato con alcune delle storture del paese, che la sua morte ha contribuito a mettere ancora una volta in luce. Chi giunge a Ventimiglia non trova, innanzitutto, adeguata assistenza. Le strutture di accoglienza sono poche ed esclusivamente in mano ad associazioni del territorio. E la situazione si complica ulteriormente per i migranti in transito verso la frontiera francese. Da quando lo scorso luglio è stato chiuso il capannone della Croce Rossa, non c’è alcuna struttura che accoglie per la notte le persone in cammino, stremate anche da anni di viaggio.

      Le associazioni che lavorano sul territorio le assistono come possono, ma non sono sufficienti. E quando arriva l’estate – lo sa bene Christian Papini, che se ne occupa da anni – i flussi si moltiplicano e la situazione diventa ancora più ingestibile. “I numeri stanno aumentando in modo importante: da settembre a fine aprile, soltanto dalla Caritas sono passate più di 10mila persone. La scorsa settimana siamo arrivati a 220 persone in una mattina e siamo solo all’inizio, perché la rotta balcanica non è ancora completamente aperta.” E senza un’assistenza sufficiente, gli esiti possono facilmente diventare tragici. Lo testimonia la serie di eventi che riporta ciclicamente Ventimiglia sulle prime pagine, che dal 2015 ha visto la morte di migranti in autostrade, treni o nel passo della morte.

      Per questo Papini parla di “cronaca di una morte annunciata”. Che un campo riapra, però, è quasi una certezza: “Storicamente i campi di transito vengono aperti quando c’è una grossa emergenza, quindi di solito si aspetta che succeda il casino. Quando si rendono conto che le persone non si possono fermare, allora si apre un campo. Almeno chi arriva ha un posto dove può mangiare, lavarsi e poi trovare passaggio per la frontiera; diventa tutto un po’ più semplice.” Ma quando qualcosa si fa, il peso è sempre sulle spalle del terzo settore e dei volontari. Come quelle di Don Rito Alvarez, da anni parroco a Ventimiglia, che nel 2016 insieme alle associazioni del territorio aveva creato il progetto del Confine solidale: “In un periodo di necessità abbiamo aperto la chiesa e fatto un’accoglienza straordinaria. Ci siamo messi in prima linea e in uno spazio non molto grande abbiamo dato da mangiare anche a mille persone al giorno. Le autorità del territorio pensavano non fossimo capaci di gestire la situazione: siamo riusciti talmente bene che alla fine ci hanno spinti a continuare. Adesso non c’è nulla, la situazione è molto triste. Si va avanti cercando di sistemare tutto con palliativi, ma quello che servirebbe è un centro per l’integrazione e per l’accoglienza che sia all’altezza delle necessità. Bisogna essere lungimiranti e coinvolgere anche il governo centrale, altrimenti tra cinque anni siamo di nuovo qui a dirci le stesse cose”.
      Centri di reclusione

      Dalle strade inospitali di Ventimiglia, Moussa è stato spostato poi tra le mura dell’ospedaletto del Cpr di Torino, che il report 2021 del garante nazionale Mauro Palma descrive come: “privo di ambienti comuni: le sistemazioni individuali sono caratterizzate da un piccolo spazio esterno antistante la stanza, coperto da una rete che acuisce il senso di segregazione. Tale area è normalmente utilizzata per ospitare persone da separare dal resto della popolazione trattenuta, per motivi di salute o di incompatibilità ambientale”.

      Le indagini sul centro hanno inoltre rivelato che l’alta concentrazione di soggetti stranieri tossicodipendenti, con problemi psichici o comunque colpiti da forme di disagio sociale, non corrisponde ad un sufficiente coinvolgimento dei servizi sanitari locali. Una mancanza di raccordo con le altre strutture del territorio fa sì, inoltre, che il personale sanitario del centro rimanga completamente all’oscuro delle vicende cliniche delle persone trattenute. Queste possono poi rivolgersi direttamente agli operatori in caso di necessità, ma devono “attendere il passaggio di un operatore, nella speranza di ottenere la sua attenzione ed esprimere da dietro le sbarre del settore detentivo la propria istanza. Il Garante nazionale esprime il proprio fermo disappunto rispetto a una tale impostazione organizzativa, la quale, […] determina un contesto disumanizzante dove l’accesso ai diritti di cui le persone trattenute sono titolari passa attraverso la demarcazione fisica della relazione di potere tra il personale e lo straniero ristretto che versa in una situazione di inferiorità.” Il fatto che si tratti di una struttura chiusa, poi, com’erano i manicomi, fa già capire che “certe cose non le si vogliono far vedere. – dice Papini – Penso che se questo ragazzo avesse ricevuto supporto psicologico, forse, non si sarebbe suicidato, anche perché aveva già rischiato la vita per venire in Italia. E, dopo un’esistenza di stenti, si ritrova in un Cpr, dove gli comunicano che rimarrà rinchiuso fino al giorno del rimpatrio: c’è chiaramente un elevato rischio di suicidio. Si tratta di una delle tante vittime senza nome, di cui non frega niente a nessuno. Infatti lui è finito al Cpr, gli altri sono ancora per strada.”

      Di Moussa, che era in Italia da oltre quattro anni, si sa ancora troppo poco. È una delle tante storie che risvegliano le coscienze per un giorno, poi si torna a dormire.

      https://futura.news/il-peso-dellindifferenza-la-storia-di-moussa-balde

    • Ils agressent un jeune migrant à Vintimille avant qu’il ne se suicide : trois agresseurs jugés ce vendredi au tribunal d’Imperia

      En mai dernier, un jeune migrant se suicidait après avoir été agressé par trois hommes dans le centre de rétention où il se trouvait à Vintimille. Ce vendredi, les trois agresseurs comparaissent au tribunal d’Imperia.

      (#paywall)
      https://www.nicematin.com/faits-divers/ils-agressent-un-jeune-migrant-a-vintimille-avant-quil-ne-se-suicide-troi