Le 25 novembre 2008, a été organisé un référendum consultatif portant sur l’autonomie de l’ile, où les habitants ont très majoritairement voté en faveur d’un plan d’autonomie vis-à-vis du Danemark. Selon des résultats officiels définitifs, 75,5 % des suffrages exprimés ont voté en faveur d’un régime d’autonomie élargie.
Le nouveau régime, soutenu par Copenhague, prévoit, entre autres, de donner au Groenland le pouvoir sur sa police, ses tribunaux, et ses garde-côtes, de faire du groenlandais, qui est une langue inuite, la langue officielle. Il accorde également aux Groenlandais le droit de contrôle sur leurs propres ressources (pétrole, gaz, or, diamants, uranium, zinc, plomb). Le texte, soumis à la population, proposait, au total, des transferts de compétence dans trente domaines. Il est entré en vigueur le 21 juin 2009, jour de la fête nationale du Groenland. Néanmoins seules les dispositions qui relèvent des compétences transférées dans le statut d’autonomie de 1978 s’appliquent. En particulier, la politique étrangère, la défense nationale, la politique monétaire constituent un domaine conservé par le pouvoir central danois10. Les Groenlandais peuvent participer à des négociations internationales sur des sujets qui les concernent exclusivement, sauf sur les questions de défense et de sécurité. Cet accord ne limite pas les pouvoirs constitutionnels du Danemark. Il est réaffirmé que les affaires internationales, la défense et la politique de sécurité, sont affaires du Royaume de Danemark. En outre, le gouvernement du Groenland peut envoyer des représentants au sein des missions diplomatiques danoises à l’étranger pour faire valoir les intérêts groenlandais. Enfin, tout projet de loi concernant le Groenland doit faire l’objet d’observations de la part du Parlement groenlandais avant que le Folketing (le Parlement danois) n’adopte (ou ne refuse) le texte. Ce procédé concerne aussi les projets d’ordonnance administrative, auquel cas c’est le gouvernement groenlandais qui se charge de l’observation.
En cas de doute dans la dévolution des pouvoirs, une cour constituée de deux représentants du gouvernement danois, deux représentants du gouvernement groenlandais et trois membres de la Cour Suprême danoise nommés par le président de celui-ci doivent trancher. Si aucun accord n’est trouvé, les membres de la Cour Suprême ont le dernier mot11.
Le parti Inuit Ataqatigiit, qui milite pour un Groenland indépendant, a obtenu, lors des dernières élections législatives de l’ile le 2 juin 2009, 43,7 % des voix au scrutin anticipé, soit près du double du score qu’il avait réalisé lors d’une consultation en 2005. Inuit Ataqatigiit, qui a pour dirigeant Kuupik Kleist, disposera de 14 sièges sur 31 au Parlement, contre sept précédemment [réf. nécessaire].