• Covid-19 : avec l’explosion du nombre de cas, la Corée du Nord face au risque d’une crise humanitaire
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/18/covid-19-avec-l-explosion-du-nombre-de-cas-la-coree-du-nord-face-au-risque-d

    Covid-19 : avec l’explosion du nombre de cas, la Corée du Nord face au risque d’une crise humanitaire. Alors que la grande majorité des 25 millions d’habitants n’est pas vaccinée, les autorités pourraient adopter la stratégie chinoise du zéro Covid, consistant à confiner des villes entières au risque de provoquer une catastrophe.
    Par Philippe Pons(Tokyo, correspondant)
    Publié le 18 mai 2022 à 16h35, mis à jour hier à 07h37
    En Corée du Nord, la multiplication des cas de contamination par le Covid-19, passés en moins d’une semaine à près de deux million de personnes « souffrant de fièvre » (sans préciser la nature de celle-ci), dont 663 900 sous traitement, fait craindre une détérioration rapide de la situation. Les malades (soit près de 6 % de la population) seraient atteints par le sous-variant BA.2 d’Omicron.Mardi soir 18 mai, 232 000 nouveaux cas avaient été enregistrés en vingt-quatre heures. La plupart des observateurs estiment que le nombre réel est vraisemblablement plus élevé que ne l’indiquent les chiffres officiels. Le dernier bilan officiel fait état de 62 décès.Au cours d’une réunion, dimanche 15 mai, du bureau politique, le dirigeant Kim Jong-un a ordonné la mobilisation de l’armée afin de remédier à la lenteur de l’acheminement de médicaments (dont on ignore la nature) dans les pharmacies de la capitale. Mardi, il a mis la propagation de ces cas de « fièvre » sur le compte de la négligence des hauts responsables.
    Des mesures de confinement sévères ont en effet été prises, en particulier à Pyongyang où le port du masque est devenu obligatoire. Il ne l’était pas lors de la grande parade militaire de fin avril : aucune des personnalités présentes n’en portait, pas plus que les participants. Kim Jong-un a donné l’exemple en apparaissant masqué, jeudi 12 mai, à la réunion du bureau politique qui devait décider des mesures à prendre pour contenir l’épidémie.Pour l’instant, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) n’a pas répondu aux propositions d’aide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de la Chine et de la Corée du Sud. Selon le site NK News et l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, trois avions cargo nord-coréens auraient toutefois été chercher à Shenyang en Chine 150 tonnes d’aide d’urgence.Depuis deux ans et demi, la RPDC affirmait s’être prémunie contre l’infection en se muant, dès janvier 2020, en une forteresse repliée sur elle-même – laissant sceptiques les experts de l’OMS. Aujourd’hui, elle se découvre vulnérable et victime d’une propagation « explosive » du virus (selon les médias officiels) qui pourrait conduire à une crise non seulement sanitaire, mais aussi humanitaire si les contaminations se poursuivent à ce rythme. Très vraisemblablement, elles avaient commencé avant d’atteindre un niveau difficile à cacher.L’OMS a dit mardi s’inquiéter des conséquences de la propagation du Covid-19 « dans une population non vaccinée », alors que beaucoup de Nord-Coréens « souffrent d’antécédents médicaux qui leur font courir le risque de développer des formes graves de la maladie ». La RPDC se trouve aujourd’hui aussi démunie que l’étaient les pays développés au printemps 2020 : sans vaccin, sans traitements et sans dépistage. Mais elle est loin d’avoir les ressources financières et médicales des pays riches. Son système sanitaire est obsolète, déficient en équipements (en particulier en unités de soins intensifs), en médicaments, pour l’essentiel importés, et en personnel. En 2021, le pays a été classé à la 193e place sur 195 dans une étude de l’université américaine Johns-Hopkins. A ces carences s’ajoute un facteur aggravant : une population affaiblie par des pénuries dues aux sanctions internationales aggravées par la fermeture du pays, dont les couches les plus vulnérables sont en situation de sous-alimentation chronique, selon les Nations unies. Enfin, la grande majorité des 25 millions de Nord-Coréens n’est pas vaccinée. La RPDC a refusé le programme Covax de l’OMS car celui-ci requiert une transparence dans la distribution des vaccins que le régime n’était pas disposé à concéder. Pyongyang n’accepte l’aide étrangère qu’à condition d’en contrôler la distribution. Selon l’agence centrale de presse nord-coréenne KCNA, Kim Jong-un entend s’inspirer de la stratégie chinoise zéro Covid, consistant à confiner des villes entières, à tracer et à isoler systématiquement les malades. Mais la RPDC n’a testé jusqu’à présent que 64 200 personnes. Ne disposant pas d’indications précises sur l’étendue de l’infection, les autorités peuvent difficilement prendre des mesures de confinement préventif de zones à risque et l’OMS craint l’apparition de nouveaux variants dans une population non surveillée. Pour l’instant, les foyers d’infection se concentrent dans les régions de Pyongyang, de Nampo, de Kaesong et de Rason. Le confinement à l’échelle nationale – dont les modalités ne sont pas connues – risque d’aggraver les pénuries alors que les mesures prises du côté chinois ont déjà affecté les échanges. La région chinoise de Jilin (Nord-Est), frontalière avec la RPDC, est en effet l’une des plus touchées par la nouvelle vague de contagion, et est confinée depuis le début du mois d’avril ; le commerce par voie ferrée en provenance de la ville frontalière chinoise de Dandong, par laquelle transitent la majorité des échanges entre les deux pays, a été suspendu quatre mois après avoir été rétabli. En dépit de la désinfection des convois et du renforcement des contrôles des passages illégaux de la frontière (zones de tir à vue dans les régions connues pour les trafics du côté nord-coréen du fleuve Yalu, qui sépare les deux pays), il était inévitable que le virus finisse par s’infiltrer dans le pays étant donné les flambées épidémiques dans les territoires limitrophes. Les contacts entre marins chinois et nord-coréens lors des transbordements illicites en haute mer de charbon nord-coréen et de pétrole chinois – afin de contourner les sanctions internationales – et les contrebandiers à travers le Yalu ont pu être une source de contamination. Les nouvelles mesures de confinement vont encore aggraver l’isolement du pays en restreignant davantage les mouvements et l’acheminement des matières premières, des denrées alimentaires et des produits divers entre les provinces. Un brusque ralentissement qui peut conduire à une confusion semblable à celle que connaissent des villes chinoises ces dernières semaines.Dans un pays infiniment plus pauvre que la Chine, cet isolement risque d’avoir des conséquences dramatiques comme ce fut le cas lors de la famine de la seconde partie des années 1990 (deux millions de morts). Le mois de mai étant l’époque du repiquage du riz, le confinement pourrait affecter gravement les récoltes déjà insuffisantes.

    #Covid-19#migration#migrant#coreedunord#chine#sante#isolationnisme#frontiere#circulation#frontiere#transfrontalier#confinement#vaccination

  • Vaccin anti-Covid : le favori Novavax arrivé trop tard
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/05/17/vaccin-anti-covid-le-favori-novavax-arrive-trop-tard_6126414_1650684.html

    Vaccin anti-Covid : le favori Novavax arrivé trop tard
    Sa formulation était censée rassurer les réfractaires à l’ARN et son développement avait bénéficié d’un vaste financement public visant un accès équitable pour les pays du Sud. Mais la demande s’est tarie…
    Par Lise Barnéoud
    Cela devait être la belle histoire de la pandémie. Un vaccin efficace, sûr, mais surtout accessible en masse, et en priorité aux plus démunis. « Si l’immunologie a raison, le vaccin de Novavax est le meilleur », soutient Stéphane Paul, du comité scientifique sur les vaccins Covid. Avec un taux de protection établi à plus de 90 %, il se hisse en effet parmi les meilleurs produits et un « booster Omicron » est à l’essai. Autre atout : il ne contient pas d’ARN mais uniquement des protéines du virus, fabriquées en laboratoire dans des cellules d’insectes. Un procédé déjà utilisé dans certains vaccins (hépatite B, papillomavirus), susceptible de rassurer une partie de la population inquiétée par le caractère novateur de la technologie à ARN messager. En outre, ce vaccin peut se conserver pendant neuf mois au réfrigérateur (entre 2 °C et 8 °C), bien plus pratique que les – 15 °C nécessaires aux produits ARN.
    Autant d’avantages qui transforment rapidement ce candidat en grand favori de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI). Au printemps 2020, cette alliance public-privé dont l’objectif est de garantir un accès équitable aux vaccins avait octroyé 365 millions d’euros à la société Novavax, qui n’avait encore développé aucun produit depuis sa création, en 1987. C’est la plus grosse dotation de la CEPI durant la pandémie. « L’accès équitable signifie que le candidat-vaccin est d’abord disponible pour les populations à risque, quand et où il est nécessaire, à des prix abordables », peut-on lire dans le contrat qui lie Novavax et la CEPI.Quelques mois plus tard, la biotech du Maryland signe un partenariat avec le plus grand fabricant de vaccins au monde : le Serum Institute of India (SII). Et, en février 2021, l’Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI) passe commande pour le compte de Covax, le dispositif international mis en place pour assurer une répartition des vaccins contre le Covid-19 dans le monde. Le volume préacheté s’élève d’abord à 350 millions de doses, bientôt porté à 1,1 milliard grâce à un autre accord entre la GAVI et le SII. L’Europe est plus timide : elle ne signe un accord d’achat anticipé qu’en août 2021, pour un volume allant jusqu’à 200 millions de doses, l’un des plus petits contrats sur les huit signés par la Commission européenne (finalement, 69 millions de doses ont réellement été commandées).Premier grain de sable de cette success story : l’entreprise rencontre des problèmes de mise en production qui retardent les homologations. Il faut attendre le 1er novembre 2021 pour que l’Indonésie délivre la toute première autorisation. Les Philippines suivent. Puis, le 17 décembre, l’Organisation mondiale de la santé délivre sa neuvième autorisation d’utilisation d’urgence en faveur de Covovax, le nom donné au vaccin de Novavax produit sous licence et commercialisé par SII. Trois jours plus tard, c’est au tour de l’Agence européenne des médicaments d’accorder une cinquième autorisation de mise sur le marché conditionnelle, pour Nuvaxovid. Le nom diffère, mais c’est le même produit, fabriqué au même endroit (au moins jusqu’à ce que les usines européennes puissent prendre le relais). Seule différence : c’est Novavax qui commercialise Nuvaxovid, dont le prix (environ 20 euros la dose) est 6 à 7 fois plus cher que Covovax.
    La suite ressemble à une grande dégringolade. Alors que les livraisons étaient au départ annoncées pour le troisième trimestre 2021, avec un accès prioritaire pour Covax, en mai 2022, aucune dose n’a encore été livrée grâce à ce dispositif. Les seules exportations rapportées par le ministère des affaires étrangères indiennes sont pour l’Indonésie (9 millions de doses en achat direct), la Thaïlande (2 millions de doses achetées par l’alliance Quad, qui rassemble les Etats-Unis, l’Inde, l’Australie et le Japon) et… les pays riches. Parmi eux : l’Australie (9,3 millions de doses), la Nouvelle-Zélande (250 000 doses) et l’Europe. D’après les données indiennes, 45 millions de doses auraient d’ores et déjà été livrées sur le Vieux Continent. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) recense, quant à lui, 13 millions de doses de Nuvaxovid réceptionnées. L’Autriche a récupéré 3,1 millions de doses, de quoi couvrir 18 % de sa population ! Deuxième pays bénéficiaire : la France, avec 2,6 millions de doses reçues, majoritairement envoyées dans les départements et collectivités d’outre-mer pour « lever les réticences vis-à-vis des vaccins à ARNm ». Raté. « Les chiffres d’utilisation sont tellement minces que c’est difficile de les récupérer », s’excuse presque l’ARS de Guadeloupe, qui comptabilise à peine 300 injections sur les 20 000 doses reçues. Bref, ce vaccin vient gonfler les stocks déjà impressionnants des pays riches.
    « Encore une fois, Covax arrive en queue du peloton, alors que des accords d’approvisionnement énormes ont été passés, avec des engagements en faveur d’un accès équitable », dénonce Antoine de Bengy Puyvallée, du centre pour le développement et l’environnement de l’université d’Oslo, auteur de plusieurs articles sur la distribution des vaccins durant la pandémie. « Nous sommes, bien sûr, déçus que les premiers approvisionnements ne soient pas encore arrivés à Covax, mais nous reconnaissons la valeur pour la santé de chaque dose que Novavax livre au monde », réagit, de son côté, la CEPI.
    La réalité, c’est qu’aucun pays bénéficiaire de Covax n’a, pour l’heure, fait une demande de Covovax. Pourtant, dans la liste d’attribution des doses du premier trimestre 2022, huit pays apparaissaient intéressés par ce nouveau vaccin. Sauf que cette liste ne reflète pas les demandes des pays : « Ces allocations ont été faites sur la base de l’offre disponible », reconnaît la GAVI. Or, « plusieurs pays à qui nous avions alloué des doses de Covovax ont par la suite décliné l’offre ». Le Zimbabwe, qui figurait dans cette liste, dit n’avoir même pas été mis au courant de cette proposition, qui n’aurait de toute façon « aucune base légale, car [le pays] n’[a] pas enregistré ce vaccin », fait savoir son ministère de la santé.Dans la nouvelle liste d’attribution Covax qui couvre la période d’avril à septembre 2022, cinq nouveaux pays apparaissent intéressés par Covovax, pour un total de 12,8 millions de doses, soit 1 % de ce qui était prévu. Parmi ces doses, 4 millions sont allouées au Pakistan. Sauf que, là encore, « ces allocations sont offertes au pays mais peuvent être refusées », explique Rana Muhammad Safdar, le directeur général des services de santé du Pakistan, qui précise que son pays a déjà « suffisamment de doses pour répondre aux besoins de 2022, [il] n’[a] pas besoin de nouveaux vaccins pour le moment ». Les nouvelles offres de Covax pourraient donc, elles aussi, ne pas trouver preneurs. « C’est tout à fait contradictoire avec la politique de la GAVI énoncée au début de l’année, qui était de laisser les pays récipiendaires décider, réagit Antoine de Bengy Puyvallée. Qui a vraiment bénéficié des trois vaccins financés par la CEPI et autorisés aujourd’hui ? Pour AstraZeneca, ce sont avant tout les Indiens, à cause des restrictions d’exportation. La production de Moderna a été en grande partie dirigée vers les pays riches en 2021, et il semble que Novavax fait de même pour l’instant. »Actuellement, 100 millions de doses de Covovax sont stockées dans les locaux du SII. « Nous sommes prêts à livrer Covax pour atteindre notre objectif commun : rendre disponible notre vaccin là où il y en a le plus besoin », fait savoir Novavax. « Nous attendons toujours la commande pour livrer aux pays Covax », affirme le fabricant indien, qui produit désormais le Novavax « uniquement sur commande » et qui a arrêté sa production d’AstraZeneca faute de demande. Aspen, la compagnie sud-africaine qui produit le vaccin de Johnson & Johnson, est également en phase d’arrêt pour les mêmes raisons. « Les pays africains ont, pour la plupart, des stocks issus des donations bilatérales et le besoin d’en commander, alors que l’épidémie est en baisse presque partout, n’y est plus », explique Yap Boum, représentant pour l’Afrique d’Epicentre, le centre de recherche en épidémiologie de Médecins sans frontières. « Novavax est arrivé trop tard, analyse Zain Rizvi, spécialiste des questions relatives à l’accès aux médicaments au sein de l’association Public Citizen. C’est difficile de savoir qui blâmer ici, mais c’est clairement un investissement gâché. »
    Enquête réalisée avec Rahul Rajput, au Pakistan, et l’équipe du projet #Followthedoses financé par Investigative Journalism for Europe (IJ4EU).

    #Covid-19#migrant#migration#sante#monde#vaccin#COVAX#circulationtherapeutique#afrique#GAVI

  • Maroc-Espagne : les frontières terrestres rouvrent après deux ans de crise
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/17/maroc-espagne-les-frontieres-terrestres-rouvrent-apres-deux-ans-de-crise_612

    Maroc-Espagne : les frontières terrestres rouvrent après deux ans de crise
    L’accès aux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla reste limité, jusqu’au 31 mai, aux détenteurs de passeports et de visas des pays de la zone Schengen.
    Les frontières terrestres entre le Maroc et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla ont rouvert dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 mai après plus de deux ans de fermeture due à la crise du Covid-19 et une brouille diplomatique récemment dissipée.Les grilles des seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain se sont ouvertes peu après 23 heures locales – minuit heure espagnole (22 heures GMT) –, laissant passer des dizaines de voitures et des files de piétons dans les deux sens, a constaté un journaliste de l’AFP.
    Au poste-frontière de Fnideq, les transfrontaliers ne cachent pas leur joie : des sourires extatiques éclairent les visages des privilégiés qui retrouvent leurs familles du côté marocain, au son des youyous, dans une ambiance festive. « J’étais bloqué pendant deux ans à Ceuta, je suis très content de rentrer au bercail », explique, Nourredine, pressé de retrouver enfin le sol marocain. Emu, un sexagénaire abonde : « Je suis heureux que le Maroc et l’Espagne aient rétabli leurs relations, ça nous permet de retrouver nos familles. »Toutefois, la réouverture des frontières des deux enclaves, situées dans le nord du Maroc, en face de l’Espagne, reste limitée puisqu’elle ne concerne que les détenteurs de passeports et de visas des pays de la zone Schengen.Les transfrontaliers marocains, exempts de visas pour accéder à Ceuta et Melilla, devront encore patienter jusqu’au 31 mai pour y pénétrer. En outre, les autorités marocaines ont décidé d’interdire la reprise de la contrebande, tolérée jusqu’à l’automne 2019 entre Ceuta et la ville transfrontalière marocaine de Fnideq.Ce trafic irriguait l’économie locale, mais il privait les douanes marocaines d’importantes recettes : entre 6 et 8 milliards de dirhams (entre 550 et 760 millions d’euros) chaque année. Afin d’y mettre un terme, les autorités de Rabat avaient fermé en octobre 2019 les points de passage dédiés aux porteurs de marchandises détaxées entre la ville autonome espagnole de Ceuta et le territoire marocain.Pour pallier la fin de la contrebande, les autorités marocaines ont inauguré en février 2022 une zone d’activités économiques (ZAE) à Fnideq. Ce projet, prévoyant la création de plus de 1 000 emplois directs, a nécessité un investissement de 200 millions de dirhams (19 millions d’euros).Les postes-frontières de Ceuta et Melilla ont été fermés lors de la première vague de la pandémie de Covid-19 en mars 2020. Le blocage s’est prolongé en raison de la crise diplomatique déclenchée il y a un an entre les deux pays voisins par leur différend sur le territoire disputé du Sahara occidental.Madrid a mis fin à ce coup de froid le 18 mars après avoir opéré un revirement spectaculaire et reconnu le plan d’autonomie proposé par Rabat pour cette ancienne colonie espagnole. Le conflit du Sahara occidental – vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses – oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario soutenus par l’Algérie.
    Lire aussi : Réconciliation « historique » à Rabat entre le Maroc et l’Espagne
    La brouille entre Rabat et Madrid, causée par l’accueil en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, pris en charge dans un hôpital espagnol en avril 2021 pour y être soigné du Covid-19, avait entraîné l’arrivée à Ceuta en mai 2021 de plus de 10 000 migrants en 24 heures, à la faveur d’un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain.La réconciliation scellée récemment entre Madrid et Rabat a permis de relancer la coopération bilatérale, en particulier sur les questions migratoires. Les liaisons maritimes pour les passagers entre les deux pays voisins ont repris le 12 avril.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#maroc#sante#pandemie#frontiere#circulation#politiquemigratoire#ceuta#melilla

  • Taïwan renonce peu à peu à la politique zéro Covid
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/16/taiwan-renonce-peu-a-peu-a-la-politique-zero-covid_6126267_3244.html

    Taïwan renonce peu à peu à la politique zéro Covid
    L’île de 23 millions d’habitants, saluée jusqu’ici pour sa gestion exemplaire de l’épidémie, a décidé de vivre avec le virus, assumant de voir le nombre de cas augmenter.
    Par Frédéric Lemaître(Pékin, correspondant)
    La progression du Covid-19 à Taïwan est spectaculaire. Une centaine de nouveaux cas quotidiens seulement étaient recensés à la mi-mars. Essentiellement des cas importés. On en dénombrait un millier à la mi-avril, plus de 10 000 fin avril, 30 000 début mai et 68 769 le 15 mai. A cette date, on comptait au total 768 543 cas, et ceux importés étaient devenus ultraminoritaires.Une conséquence directe et assumée de l’abandon progressif, par les autorités de cette île de 23 millions d’habitants, de la politique zéro Covid, qui avait pourtant été saluée dans le monde entier. « Dès mars 2020, le gouvernement avait présenté le zéro Covid comme une solution transitoire, en attendant les vaccins et les traitements efficaces. Si les débuts de la campagne de vaccination ont été plutôt lents, le taux de vaccination a atteint 80 % fin février. Du coup, le 24 février, le gouvernement a adopté une nouvelle politique consistant à vivre avec le virus », explique un fonctionnaire. Une stratégie comparable à la plupart des pays d’Asie, à l’exception notable de la Chine.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’opinion chinoise divisée par la politique du zéro CovidDès le 7 mars, Taïwan réduit de quatorze à dix le nombre de jours de quarantaine imposés à l’arrivée sur l’île. Début mai, ce nombre est passé de dix à sept. Depuis fin avril, les personnes positives sont isolées à domicile, et non plus hospitalisées, si elles ne sont pas considérées comme des cas graves. Auparavant, les malades de plus de 60 ans étaient quasi systématiquement hospitalisées. Ce seuil a été relevé à 70 ans, puis à 80 ans.Seules les personnes vivant avec une personne positive sont considérées comme cas contact, une définition bien moins large que précédemment. Depuis le 13 avril, les écoles ne sont fermées que si un tiers de ceux qui y étudient ou y travaillent sont positifs. Auparavant, la fermeture intervenait dès le deuxième cas. Les masques restent obligatoires dès que l’on sort de son domicile, sauf pour les activités sportives. « Nous continuons de nous ouvrir. C’est notre direction. Le but principal est maintenant d’atténuer les préjudices », expliquait, début avril, Chen Shih-chung, le ministre de la santé. D’importantes élections locales ont lieu à l’automne et le gouvernement sait que le sujet est évidemment sensible.
    « Au début, la population n’a pas vraiment compris pourquoi on modifiait une politique qui était efficace et pourquoi on laissait circuler le virus, témoigne Gia To, une youtubeuse spécialisée dans la technologie. Quand les magasins ont abandonné le QR code qu’il fallait scanner à l’entrée, pas mal de clients se sont sentis déboussolés. D’ailleurs, certains commerçants en ont profité et ont remplacé ces QR codes sanitaires par des QR codes purement commerciaux », dit-elle. Néanmoins, au fil des semaines, la population se réhabitue. De nombreux salons professionnels ouvrent de nouveau leurs portes et se tiennent en présentiel.La transition ne s’effectue pourtant pas sans heurts. Comme en Chine, les personnes âgées sont relativement peu vaccinées. Environ 20 % des plus de 75 ans ne le sont pas du tout, malgré les incitations financières proposées. Si le nombre de décès reste très faible – moins de vingt décès quotidiens mi-mai et 1 068 depuis le début de l’épidémie, en 2020 –, les experts s’attendent à une augmentation dans les prochaines semaines. Mi-avril, on ne comptabilisait encore que 854 décès.Autre problème : la difficulté d’obtenir des tests. En avril, les Taïwanais patientaient parfois plusieurs heures devant des pharmacies rapidement en rupture d’approvisionnement. Après les pilotes d’avion qui se sont plaints des quarantaines continuant de leur être imposées, ce sont les chauffeurs de taxi qui sont descendus dans la rue pour protester contre l’insuffisance de tests. Autant de mécontentements catégoriels exploités par l’opposition, même si celle-ci ne remet pas en question l’évolution de la stratégie. Le confinement très strict de Shanghaï depuis début avril, stade ultime de la logique zéro Covid, est le meilleur argument pour l’abandon de celle-ci par Taïwan.

    #Covid-19#migration#migrant#taiwan#chine#zerocovid#casimporte#politiquesanitaire#sante#frontiere#circulation#vaccination

  • Coronavirus: Singapore citizens dashing to apply for passports as borders reopen | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/asia/southeast-asia/article/3177758/coronavirus-singapore-citizens-dashing-apply-passports

    Coronavirus: Singapore citizens dashing to apply for passports as borders reopen. The number of passport applications has spiked to more than 7,000 a day, peaking at 14,000 – that compares with about 2,000 a day before the pandemic
    Published: 3:30pm, 14 May, 2022
    The number of passport applications has spiked to more than 7,000 a day, peaking at 14,000, according to the Immigration & Checkpoints Authority, which described the surge as “overwhelming.” That compares with about 2,000 a day before the pandemic, the ICA said. The average wait for processing now is at least six weeks from the application time, it said.
    Asia’s popular tourist destinations from Japan to Thailand are moving to reopen their borders, welcoming back tourists after the latest Covid-19 variant omicron proved to be mild compared to its deadly predecessors. Singapore, itself a well-known attraction, removed pre-departure testing requirements for fully-inoculated visitors from all countries last month.
    Local media reported long, snaking queues at the ICA building where applicants waited for hours to collect their travel documents. “I have a backache now” from standing in line, researcher Ad Maulod was quoted by Channel News Asia as saying while he waited three hours to collect his passport for a trip to Malaysia. The ICA has deployed more resources to process the applications and expanded the queuing areas to cope with large crowds, it said in a statement published earlier this week. “We are doing our best to handle the high demand and our officers are working longer hours during this period,” the government agency said. For two years, more than five millions of Singapore’s residents were stuck on the island with the land area of some 730 square kilometres, or about a quarter the size of Rhode Island, the United States’ smallest state. Business travel, contrary to some expectations in the thick of the pandemic, is coming back. While bookings may not have reached pre-Covid levels, there’s mounting evidence of a rebound, the strength of which is taking some by surprise.
    United Airlines Holdings Inc. Chief Executive Officer Scott Kirby said last month that corporate travel is recovering so rapidly, it “makes us feel really, really confident.” Keith Tan, CEO of the Singapore Tourism Board, said “rumours about the decline of business travel are greatly exaggerated,” while Virgin Australia head Jayne Hrdlicka said there’s a “push to reinvest in relationships.”Bloomberg spoke to three of the world’s top corporate travel managers – American Express Global Business Travel Chief Commercial Officer Andrew Crawley, Ben Wedlock, senior vice-president of global sales for Asia-Pacific at BCD Travel, and FCM Travel Solutions’ managing director for Asia, Bertrand Saillet. (...).”

    #Covid-19#migrant#migration#singapour#pandemie#mobilite#frontiere#sante

  • Sauf exception, les Chinois ne sont plus autorisés à sortir de Chine
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/13/sauf-exception-les-chinois-ne-sont-plus-autorises-a-sortir-de-chine_6125993_

    Sauf exception, les Chinois ne sont plus autorisés à sortir de Chine
    Au nom de la lutte contre la pandémie, les visites familiales aux personnes vivant à l’étranger ne sont plus permises, tandis que la politique zéro-Covid pousse de nombreux Chinois à tenter d’émigrer.
    Par Frédéric Lemaître(Pékin, correspondant)
    La Chine a annoncé, jeudi 12 mai, qu’elle allait « mettre en place une politique de l’immigration stricte » en limitant les « sorties non-essentielles » des détenteurs d’un passeport chinois. Déjà, en août 2021, les services de l’immigration avaient limité la délivrance de passeports aux citoyens souhaitant voyager pour leurs études et leur travail. Alors qu’environ 50 millions de Chinois vivent à l’étranger, leur rendre visite n’est donc déjà plus autorisé aux membres de leur famille vivant en Chine. Selon le magazine en ligne Sixth Tone, un certain nombre de Chinois essaient de contourner l’interdiction en se procurant des faux contrats de travail établis à l’étranger.
    Officiellement, cette politique restrictive s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. En sens inverse, les autorités chinoises ne veulent pas interdire formellement à leurs ressortissants vivant à l’étranger de revenir dans la mère-patrie, mais elles font tout pour les décourager. Ainsi, depuis mars 2020, plus de 98 % des vols internationaux au départ ou à destination de la Chine sont annulés, et les prix des billets sont prohibitifs. Empêcher les Chinois de sortir est une façon de limiter le nombre des retours à venir. En 2021, la Chine a compté 74 millions d’entrées et de sortie de son territoire, un chiffre inférieur de 79 % à celui de 2019, avant la pandémie. De même, au premier semestre 2021, le pays n’a délivré que 335 000 passeports, soit 2 % du total délivré au 1er semestre de 2019. Symboliquement, le président Xi Jinping n’est lui-même pas sorti du pays depuis janvier 2020.
    Mais cette politique s’inscrit dans un cadre plus large. Au nom de la lutte contre la corruption, de plus en plus de fonctionnaires, de membres du Parti communiste ou de cadres travaillant dans les entreprises publiques n’ont plus le droit de garder leur passeport à domicile mais doivent le remettre au commissariat. Lors du voyage effectué en Chine en juin 2018 par Edouard Philippe, alors premier ministre, les chefs d’entreprises français se sont plaints auprès du premier ministre chinois Li Keqiang que leurs homologues chinois n’étaient plus autorisés à voyager. « On invite le PDG, et c’est le directeur du marketing qui vient », témoignait un patron français. « Plus on est élevé dans la hiérarchie, moins on peut voyager », résume un cadre chinois. La politique zéro Covid a drastiquement accentué cette pratique. Fin mars, la province du Hunan, dans le centre du pays, a ordonné à tous les détenteurs de passeport de les remettre à la police « jusqu’à la fin de la pandémie ». Or, justement, la politique zéro Covid inciterait nombre de Chinois à envisager de quitter le pays. Selon le site américain Radio Free Asia, le nombre de recherches sur Internet de thèmes tels que « critères pour migrer au Canada » aurait progressé de 3 000 % en avril, essentiellement à partir des grandes villes comme Shanghaï, Pékin et Canton, soumises à confinement. Des rumeurs ont également fait état de confiscations ou d’annulations récentes de passeports chinois à l’arrivée en Chine, mais celles-ci ont été officiellement démenties.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#zerocovid#immigration#passeport#pandemie#sante#mobilite#etranger#politiquemigratoire#politiquesanitaire

  • L’Espagne et le Maroc vont rouvrir les postes-frontières à Ceuta et Melilla
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/12/l-espagne-et-le-maroc-vont-rouvrir-les-postes-frontieres-a-ceuta-et-melilla_

    L’Espagne et le Maroc vont rouvrir les postes-frontières à Ceuta et Melilla
    Cet accord intervient après que Madrid a mis fin à près d’un an de crise diplomatique avec Rabat en soutenant le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental.
    Madrid et Rabat se sont mis d’accord pour une réouverture « dans les prochains jours » des frontières entre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla et le nord du Maroc, fermées depuis deux ans, a annoncé mercredi 11 mai le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, lors d’une réunion à Marrakech de la coalition contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI). La date exacte n’a pas encore été communiquée. « La décision est prise, mais il reste des aspects pratiques » à résoudre, a expliqué M. Albares.
    Ces postes-frontières avaient été fermés lors de la première vague de la pandémie de Covid-19, au printemps 2020, puis maintenus fermés en raison d’une crise diplomatique entre Madrid et Rabat. Ces frontières terrestres, les seules entre l’Union européenne et l’Afrique, devaient rouvrir « samedi 30 avril à minuit », avait indiqué le ministère espagnol de l’intérieur, mais la fermeture a été prolongée de quinze jours pour préparer la réouverture, selon le journal officiel espagnol.Cet accord intervient après que Madrid a mis fin à près d’un an de crise diplomatique avec Rabat, le 18 mars, quand le gouvernement espagnol a opéré un revirement en soutenant publiquement le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, un territoire disputé avec les indépendantistes sahraouis.
    Causée par l’accueil en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, pour y être soigné du Covid-19, la brouille entre Rabat et Madrid avait entraîné l’arrivée en mai 2021 de plus de 10 000 migrants à Ceuta en vingt-quatre heures, à la faveur d’un relâchement des contrôles côté marocain.Sur ce sujet, M. Albares a salué mercredi une baisse de « 70 % » des arrivées de migrants dans l’archipel espagnol des Canaries, situé au large du Maroc, entre mars-avril 2021 et janvier-février 2022, qu’il attribue « en partie à la collaboration entre les forces de l’ordre » des deux pays.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#maroc#sante#pandemie#frontiere#politique#postefrontiere#circulation

  • Corée du Nord : après l’annonce d’un premier cas officiel de Covid-19, Kim Jong-un ordonne un confinement
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/12/coree-du-nord-apres-l-annonce-d-un-premier-cas-officiel-de-covid-19-kim-jong

    Corée du Nord : après l’annonce d’un premier cas officiel de Covid-19, Kim Jong-un ordonne un confinement
    Un système de contrôle d’« extrême urgence » va être mis en place, alors qu’une première contamination au variant Omicron a été détectée dans la capitale, Pyongyang.La Corée du Nord nourrissait une grande fierté d’avoir échappé officiellement, jusque-là, au Covid-19. Mais le premier cas d’infection depuis le début de la pandémie a été signalé dans le pays, jeudi 12 mai, par l’agence de presse d’Etat KCNA, qualifiant cela de « grave urgence nationale ».Cette première contamination, détectée lors de tests effectués dimanche à Pyongyang sur des personnes malades et fiévreuses, « correspond » au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l’agence.Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a appelé, lors d’une réunion de crise du bureau politique du parti au pouvoir, à des mesures de confinement et à porter les mesures préventives contre le Covid-19 à un niveau maximal, avec la mise en place d’un système de contrôle du virus d’« extrême urgence ».II « a appelé toutes les villes et tous les comtés du pays à confiner minutieusement leurs territoires et à organiser le travail et la production après avoir isolé chaque unité de travail, chaque unité de production et chaque unité d’habitation les unes des autres », afin de bloquer la propagation du « virus malveillant », a déclaré KCNA.« L’objectif est d’éliminer la racine dans les plus brefs délais », a affirmé le leader cité par l’agence. « Il nous a assuré que, du fait de la forte conscience politique de la population (…), nous surmonterons sûrement l’urgence et réussirons avec le projet de quarantaine d’urgence », a précisé l’agence de presse.Kim Jong-un, qui a déclaré que les réserves médicales d’urgence seraient mobilisées, a aussi demandé un contrôle plus strict des frontières.Le site spécialisé NK News, basé à Séoul, citant des sources à Pyongyang, a rapporté que des quartiers de la capitale nord-coréenne avaient été confinés pendant deux jours, faisant aussi état d’achats paniques.
    Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Corée du Nord, qui compte quelque 25 millions d’habitants, a mené 13 259 tests anti-Covid-19 en 2020, qui se sont tous révélés négatifs. Un premier cas de Covid-19 en Corée du Nord avait été suspecté en juillet 2020 – un fugitif passé en Corée du Sud avant de revenir au Nord – sans être confirmé.
    De nombreux experts étrangers doutent de la véracité des chiffres officiels. Mais les responsables sud-coréens ont déclaré que la Corée du Nord avait probablement évité une énorme épidémie, en partie parce qu’elle avait institué des contrôles stricts des virus quasi dès le début de la pandémie, comme la mise en quarantaine des personnes présentant des symptômes ressemblant au Covid-19.Pyongyang a aussi pratiquement interrompu le trafic et le commerce transfrontaliers pendant deux ans, et aurait même ordonné aux troupes de tirer à vue sur tous les intrus qui franchissaient ses frontières.En janvier, le trafic de fret ferroviaire entre la ville frontalière de Sinuiju et celle de Dandong, en Chine, avait été partiellement rouvert, mais Pékin a annoncé l’arrêt des échanges en avril, le pays faisant face à une propagation du Covid-19 à Dandong même.La Corée du Nord était l’un des derniers endroits au monde sans cas de virus officiellement reconnu. Le Turkménistan, une nation tout aussi fermée et autoritaire d’Asie centrale, n’a signalé aucun cas à l’OMS, bien que son affirmation soit largement mise en doute par des experts. Jusqu’à présent, Pyongyang a évité les vaccins proposés par le programme de distribution Covax soutenu par les Nations unies (ONU), qui impose des mesures de surveillance internationales.
    Les observateurs estiment que le système de santé du pays, très déficient, aurait dû mal à surmonter une épidémie d’ampleur, qui, combinée à d’autres problèmes, comme de graves pénuries alimentaires et une économie déjà atrophiée par des décennies de mauvaise gestion et de sanctions dictées par les Etats-Unis, pourrait déclencher une forte instabilité dans le pays.

    #Covid-19#migrant#migration#coreedunord#sante#frontiere#circulation#Covax#chine#pandemie

  • Covid-19 : en Nouvelle-Zélande, les frontières seront complètement ouvertes début août
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/11/covid-19-en-nouvelle-zelande-les-frontieres-seront-completement-ouvertes-deb

    Covid-19 : en Nouvelle-Zélande, les frontières seront complètement ouvertes début août
    Avec deux mois d’avance sur le calendrier initialement prévu, les frontières seront ouvertes au monde à compter du 31 juillet, 23 h 59, mettant un terme aux mesures entrées en vigueur en mars 2020 pour lutter contre la pandémie.La Nouvelle-Zélande va entièrement rouvrir ses frontières début août, a annoncé, mercredi 11 mai, la première ministre, Jacinda Ardern, mettant ainsi un terme aux mesures anti-Covid-19 aux frontières parmi les plus strictes au monde.A compter du 31 juillet, 23 h 59, les frontières seront complètement ouvertes au monde, avec deux mois d’avance sur le calendrier initialement prévu, mettant un terme aux mesures entrées en vigueur en mars 2020 pour lutter contre la pandémie. « La Nouvelle-Zélande est désormais totalement ouverte pour le business », a déclaré Mme Ardern.
    Si l’archipel a enregistré l’un des taux de létalité lié au coronavirus parmi les plus bas des pays développés, des voix se sont élevées pour dénoncer des mesures manquant de souplesse et qui ont pesé sur la croissance économique.Pendant une large partie de la pandémie, toutes les personnes arrivant de l’étranger devaient effectuer une quarantaine de deux semaines dans des hôtels gérés par le gouvernement et surveillés par l’armée.
    Jusqu’à présent, seuls les citoyens néo-zélandais et les ressortissants des pays ayant conclu des accords pour bénéficier d’une exemption de visas pouvaient se rendre en Nouvelle-Zélande, le reste du monde devant attendre octobre.« Ce sera une bonne nouvelle pour les familles, les entreprises et les migrants. Cela laisse également du temps aux compagnies aériennes et aux croisiéristes de se préparer à revenir en Nouvelle-Zélande pendant les périodes de pointe que sont le printemps et l’été », selon la cheffe du gouvernement.

    #Covid-19#migrant#migration#nouvellezelande#frontiere#circulation#visas#ressortissants#economie#pandemie

  • Covid-19 : nouveau tour de vis sécuritaire à Shanghaï, sous l’impulsion de Pékin
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/09/covid-19-nouveau-tour-de-vis-securitaire-a-shanghai-sous-l-impulsion-de-peki

    Covid-19 : nouveau tour de vis sécuritaire à Shanghaï, sous l’impulsion de Pékin
    A la suite d’une réunion des dirigeants chinois, Shanghaï a encore renforcé les restrictions imposées à ses 25 millions d’habitants depuis plus de six semaines.
    Par Simon Leplâtre(Shanghaï, correspondance)
    Gaël, un Français installé à Shanghaï depuis huit ans, a reçu l’ordre de faire ses valises samedi 7 mai au matin : dans sa résidence du centre ancien de la ville, tous les habitants devaient être envoyés à l’isolement. Ils étaient pourtant testés négatifs au Covid-19, mais les autorités veulent accélérer la sortie de l’épidémie en isolant toujours plus d’habitants dans les résidences touchées par des cas de Covid-19. Quand Gaël, conseillé par le consulat de France, a demandé un document officiel pour justifier ce transfert forcé vers des centres ou des hôtels aux conditions spartiates, la responsable de son comité de résidents lui a envoyé une vidéo en guise de menace. On y voit des policiers en combinaison blanche tentant de justifier l’expulsion de citoyens chinois avant de s’impatienter : « Arrêtez de demander pourquoi ! Il n’y a pas de pourquoi, c’est en vertu des réglementations du pays ! »
    Ces derniers jours à Shanghaï, le renforcement de la politique d’isolement s’est accompagné d’une pluie de nouvelles règles : interdiction de recevoir des livraisons pour une semaine, et sorties interdites, même pour des rendez-vous médicaux. Les résidences épargnées par le Covid-19 depuis des semaines, qui bénéficiaient d’une certaine liberté, se retrouvent, elles aussi, de nouveau soumises aux mesures les plus drastiques pour sept jours. Le nombre de cas baisse pourtant progressivement, alors que Shanghaï commence sa septième semaine de confinement, avec 3 717 cas lundi 9 mai, après une pointe à 27 600 cas mi-avril. Mais pas assez vite pour les autorités.
    Ce tour de vis supplémentaire a une cause claire : une réunion, jeudi 5 mai, du comité permanent du bureau politique du Parti communiste, qui rassemble les sept plus hauts dirigeants chinois. Le comité, largement dominé par le président Xi Jinping, a balayé le moindre doute quant à la stratégie adoptée pour les prochains mois : le zéro Covid sera maintenu, coûte que coûte. « La persévérance, c’est la victoire », proclame le communiqué publié à l’issue de la réunion, réchauffant un slogan révolutionnaire. Il appelle également à « combattre résolument toute parole et tout acte qui déforme, interroge ou remet en question [leur] politique de prévention de l’épidémie » : un avertissement clair aux responsables du parti qui discuteraient les ordres ou, du moins, traîneraient des pieds.
    Dans la foulée, le comité municipal de Shanghaï a tenu une longue session d’étude de l’« esprit de la réunion du comité permanent ». La direction de Shanghaï se trouve sur des charbons ardents puisque la ville fait face au plus grand foyer de Covid-19 qu’ait connu la Chine. Lors de précédents foyers importants à Wuhan, dans le nord-est, ou à Xi’an, des dirigeants locaux ont systématiquement été sanctionnés. Vendredi et samedi, de nombreux quartiers de Shanghaï ont reçu des instructions détaillant des règles encore plus strictes.
    Dans un quartier du district de Xuhui, la note d’information indique : « Afin d’appliquer pleinement l’esprit de la réunion du comité central du bureau politique, du comité municipal et du comité de district, afin de gagner la bataille de Shanghaï et de lever le confinement le plus tôt possible (…), toutes les résidences doivent respecter des “périodes de silence” du 7 au 15 mai. » Le texte préconise d’interdire toute sortie, sauf pour les tests PCR, de réduire les livraisons à l’essentiel, et même d’éviter de se rendre à l’hôpital sauf urgence absolue, parce qu’il s’agit d’un lieu de transmission du virus… Des dizaines de cas de décès faute de soins assez rapides ont pourtant été documentés depuis le début du confinement de Shanghaï.
    Mais le ton martial du comité permanent se heurte à des résistances locales de plus en plus évidentes : « On est obligés de vous envoyer ça. Le secrétaire va bientôt se faire limoger », est le message qui a accompagné l’envoi d’une note similaire dans un autre quartier du centre-ville. Un message qui fait référence au secrétaire général du parti de la municipalité de Shanghaï, Li Qiang, qui pourrait payer la gestion chaotique du confinement de la capitale économique chinoise. Sous pression, les dirigeants de la ville semblent tout mettre en œuvre pour convaincre Pékin de leur détermination. En resserrant un peu plus la vis aux habitants de la métropole : au cours du week-end, des barnums marqués « police » ont fait leur apparition à l’entrée de nombreuses résidences, et des agents sont venus renforcer la pression pour appliquer les règles à la lettre, en plus des gardiens habituels.
    Des milliers de résidents ont dû renoncer à se faire livrer des commandes, alors que les colis alimentaires distribués par les autorités sont insuffisants. « Ce fut un week-end incroyablement compliqué pour nous. Des centaines de commandes n’ont pas pu être livrées, ce qui a causé beaucoup de retards et de problèmes », expliquait lundi matin une responsable d’Epermarket, une épicerie en ligne appréciée des expatriés, précisant que beaucoup de produits frais ont dû être jetés en conséquence.Cette approche toujours plus répressive du contrôle épidémique suscite de plus en plus de résistance. Jeudi, des centaines d’ouvriers d’une usine Quanta, un fournisseur d’Apple, ont brisé un barrage d’hommes en blanc au sein du campus de l’entreprise, apparemment après la découverte de nouveaux cas. Samedi, plusieurs vidéos ont montré une confrontation violente entre des jeunes Chinois et des policiers tentant de bloquer la sortie de leur immeuble, dans le district de Minhang, au sud de Shanghaï. Sur d’autres vidéos, des citoyens tentent de résister à la police qui les emmène en quarantaine, la porte d’une famille est défoncée par la police… « C’est de la folie, le gouvernement change de règles tous les trois jours, cela entretient une anxiété permanente », témoigne une trentenaire shanghaïenne.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#expatrie#zerocovid#politique#violence#quarantaine#

  • Covid-19 : nouveau tour de vis sécuritaire à Shanghaï, sous l’impulsion de Pékin
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/09/covid-19-nouveau-tour-de-vis-securitaire-a-shanghai-sous-l-impulsion-de-peki

    Covid-19 : nouveau tour de vis sécuritaire à Shanghaï, sous l’impulsion de Pékin
    A la suite d’une réunion des dirigeants chinois, Shanghaï a encore renforcé les restrictions imposées à ses 25 millions d’habitants depuis plus de six semaines.
    Par Simon Leplâtre(Shanghaï, correspondance)
    Gaël, un Français installé à Shanghaï depuis huit ans, a reçu l’ordre de faire ses valises samedi 7 mai au matin : dans sa résidence du centre ancien de la ville, tous les habitants devaient être envoyés à l’isolement. Ils étaient pourtant testés négatifs au Covid-19, mais les autorités veulent accélérer la sortie de l’épidémie en isolant toujours plus d’habitants dans les résidences touchées par des cas de Covid-19. Quand Gaël, conseillé par le consulat de France, a demandé un document officiel pour justifier ce transfert forcé vers des centres ou des hôtels aux conditions spartiates, la responsable de son comité de résidents lui a envoyé une vidéo en guise de menace. On y voit des policiers en combinaison blanche tentant de justifier l’expulsion de citoyens chinois avant de s’impatienter : « Arrêtez de demander pourquoi ! Il n’y a pas de pourquoi, c’est en vertu des réglementations du pays ! »
    Ces derniers jours à Shanghaï, le renforcement de la politique d’isolement s’est accompagné d’une pluie de nouvelles règles : interdiction de recevoir des livraisons pour une semaine, et sorties interdites, même pour des rendez-vous médicaux. Les résidences épargnées par le Covid-19 depuis des semaines, qui bénéficiaient d’une certaine liberté, se retrouvent, elles aussi, de nouveau soumises aux mesures les plus drastiques pour sept jours. Le nombre de cas baisse pourtant progressivement, alors que Shanghaï commence sa septième semaine de confinement, avec 3 717 cas lundi 9 mai, après une pointe à 27 600 cas mi-avril. Mais pas assez vite pour les autorités.
    Ce tour de vis supplémentaire a une cause claire : une réunion, jeudi 5 mai, du comité permanent du bureau politique du Parti communiste, qui rassemble les sept plus hauts dirigeants chinois. Le comité, largement dominé par le président Xi Jinping, a balayé le moindre doute quant à la stratégie adoptée pour les prochains mois : le zéro Covid sera maintenu, coûte que coûte. « La persévérance, c’est la victoire », proclame le communiqué publié à l’issue de la réunion, réchauffant un slogan révolutionnaire. Il appelle également à « combattre résolument toute parole et tout acte qui déforme, interroge ou remet en question [leur] politique de prévention de l’épidémie » : un avertissement clair aux responsables du parti qui discuteraient les ordres ou, du moins, traîneraient des pieds.
    Dans la foulée, le comité municipal de Shanghaï a tenu une longue session d’étude de l’« esprit de la réunion du comité permanent ». La direction de Shanghaï se trouve sur des charbons ardents puisque la ville fait face au plus grand foyer de Covid-19 qu’ait connu la Chine. Lors de précédents foyers importants à Wuhan, dans le nord-est, ou à Xi’an, des dirigeants locaux ont systématiquement été sanctionnés. Vendredi et samedi, de nombreux quartiers de Shanghaï ont reçu des instructions détaillant des règles encore plus strictes.
    Dans un quartier du district de Xuhui, la note d’information indique : « Afin d’appliquer pleinement l’esprit de la réunion du comité central du bureau politique, du comité municipal et du comité de district, afin de gagner la bataille de Shanghaï et de lever le confinement le plus tôt possible (…), toutes les résidences doivent respecter des “périodes de silence” du 7 au 15 mai. » Le texte préconise d’interdire toute sortie, sauf pour les tests PCR, de réduire les livraisons à l’essentiel, et même d’éviter de se rendre à l’hôpital sauf urgence absolue, parce qu’il s’agit d’un lieu de transmission du virus… Des dizaines de cas de décès faute de soins assez rapides ont pourtant été documentés depuis le début du confinement de Shanghaï.
    Mais le ton martial du comité permanent se heurte à des résistances locales de plus en plus évidentes : « On est obligés de vous envoyer ça. Le secrétaire va bientôt se faire limoger », est le message qui a accompagné l’envoi d’une note similaire dans un autre quartier du centre-ville. Un message qui fait référence au secrétaire général du parti de la municipalité de Shanghaï, Li Qiang, qui pourrait payer la gestion chaotique du confinement de la capitale économique chinoise. Sous pression, les dirigeants de la ville semblent tout mettre en œuvre pour convaincre Pékin de leur détermination. En resserrant un peu plus la vis aux habitants de la métropole : au cours du week-end, des barnums marqués « police » ont fait leur apparition à l’entrée de nombreuses résidences, et des agents sont venus renforcer la pression pour appliquer les règles à la lettre, en plus des gardiens habituels.
    Des milliers de résidents ont dû renoncer à se faire livrer des commandes, alors que les colis alimentaires distribués par les autorités sont insuffisants. « Ce fut un week-end incroyablement compliqué pour nous. Des centaines de commandes n’ont pas pu être livrées, ce qui a causé beaucoup de retards et de problèmes », expliquait lundi matin une responsable d’Epermarket, une épicerie en ligne appréciée des expatriés, précisant que beaucoup de produits frais ont dû être jetés en conséquence.Cette approche toujours plus répressive du contrôle épidémique suscite de plus en plus de résistance. Jeudi, des centaines d’ouvriers d’une usine Quanta, un fournisseur d’Apple, ont brisé un barrage d’hommes en blanc au sein du campus de l’entreprise, apparemment après la découverte de nouveaux cas. Samedi, plusieurs vidéos ont montré une confrontation violente entre des jeunes Chinois et des policiers tentant de bloquer la sortie de leur immeuble, dans le district de Minhang, au sud de Shanghaï. Sur d’autres vidéos, des citoyens tentent de résister à la police qui les emmène en quarantaine, la porte d’une famille est défoncée par la police… « C’est de la folie, le gouvernement change de règles tous les trois jours, cela entretient une anxiété permanente », témoigne une trentenaire shanghaïenne.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#expatrie#zerocovid#politique#violence#quarantaine#

  • Amid Covid-19 lockdowns, Chinese tourism turns inward, giving rise to camping and suburb tours; or nothing at all | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/people-culture/article/3176852/amid-covid-19-lockdowns-chinese-tourism-turns-inward-giving

    Amid Covid-19 lockdowns, Chinese tourism turns inward, giving rise to camping and suburb tours; Statistics show that Chinese people are still travelling, but they are mostly staying within their city or province And in doing so, spending has fallen off a cliff, with travellers only spending 45 per cent of pre-pandemic levels
    Local tourism made up 40 per cent of all business during the recent Labour Day holiday, marking a “considerable increase” from the same period in both 2021 and 2020, leading online travel agency Ctrip said in a report earlier this week.Depending on regional definitions, local tourism is defined as travel within a city or province.One activity that has grown dramatically in popularity is camping, which has become something of a lifestyle trend for Chinese urbanites. Ctrip searches for the term “camping” surged by 90 per cent on the first day of the holiday, the company said.The spectre of Covid-19 hovers over the changing dynamics, as the potential consequence of getting locked out of China, or their home city, has made international tourism for most Chinese people almost impossible.Lvmama, another e-tourism website, said orders for camping products on its platform grew by 70 per cent compared with the same period last year.Ann Xu, an outdoor enthusiast in Hangzhou, Zhejiang province in eastern China, said: “It seems half of the people in my WeChat contact list went camping this past weekend.”“A few years ago, only outdoor enthusiasts would go camping, but now it has become a leisure and social activity for everybody. I think travel restrictions have catalysed this change,” she said.In Shanghai, which has endured a high-profile lockdown for over a month, some residents have taken camping to an extreme, deciding to take a “holiday” within their complex. Amid the lockdown, many people in Shanghai are only allowed freedom of movement within their building, but they cannot leave the complex.“Spring is so beautiful. We must make full use of it even if we cannot exit our community gate,” said Lily Yang, a woman in Shanghai who had just camped on the ground floor of her building.According to the Ctrip report, other popular options included sightseeing in the suburbs and visiting museums and art exhibits as residents simply cannot travel beyond their city limits.However, despite surges in out-of-the-box trips, the reality is that most people are staying at home.Nationwide, the number of tourist trips over the five-day Labour Day holiday dropped by over 30 per cent from last year, standing at 160 million, according to Ministry of Culture and Tourism data.Tourism revenue dropped by about 43 per cent compared to 2021, standing at 64.68 billion yuan (US$9.7 billion), it showed.Compared to pre-pandemic numbers in 2019, the number of trips dropped by 18 per cent, but Chinese people only spent 44 per cent of what they did before the pandemic.The Ministry attributed the drop to Covid prevention and control policies, which are widely adopted across the country.Dozens of mainland cities have imposed total or partial lockdowns to combat the largest Covid outbreak China has experienced, driven by the Omicron variant.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#tourisme#deplacementinterne#sante#confinement#pandemie#omicron

  • La Chine reporte les Jeux asiatiques en raison du regain de l’épidémie de Covid
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2022/05/06/la-chine-reporte-les-jeux-asiatiques-en-raison-du-regain-des-cas-de-covid_61

    La Chine reporte les Jeux asiatiques en raison du regain de l’épidémie de Covid. Le Conseil olympique d’Asie a annoncé, vendredi, que les 19es Jeux asiatiques n’auront pas lieu comme prévu en septembre. Aucune nouvelle date n’a été fixée.
    Le regain de cas de Covid-19 en Chine, qui touche à des degrés divers plusieurs provinces, a conduit les autorités chinoises à reporter, à une date non précisée, les Jeux asiatiques, qui devaient se dérouler du 10 au 25 septembre. « Le Conseil olympique d’Asie [COA] a annoncé que les 19es Jeux asiatiques (…) sont reportés », a annoncé vendredi 6 mai la télévision publique chinoise CCTV sur le réseau social Weibo. « Les nouvelles dates seront annoncées à une date ultérieure », a précisé la télévision.Dans un communiqué, le COA a justifié la décision par « la situation sanitaire ». Les compétitions devaient se tenir à Hangzhou (est), à moins de 200 km au sud-ouest de Shanghai, ville la plus touchée par la récente flambée épidémique. Cette dernière a été transformée en une immense prison pour 26 millions de personnes depuis près de six semaines.
    Le Conseil olympique d’Asie a par ailleurs annoncé l’annulation pure et simple des Jeux asiatiques de la jeunesse. Reportés une première fois, ils devaient se dérouler en décembre dans la ville chinoise de Shantou (Sud).
    Pour les Jeux asiatiques, les organisateurs avaient prévu d’appliquer un plan de prévention du coronavirus fondé sur celui des derniers Jeux olympiques et paralympiques d’hiver, en février à Pékin, qui avait constitué un succès sur le plan sanitaire.Mais le récent regain épidémique n’avait pas encore commencé. Or, les autorités chinoises sont soucieuses d’éviter toute contamination au sein de la population et appliquent depuis 2020 une stratégie zéro Covid. Celle-ci consiste en plusieurs mesures : confinements dès l’apparition de quelques cas, séparation des personnes testées positives du reste de la population, quarantaine à l’arrivée sur le territoire ou encore traçage des déplacements.« Le temps est loin où l’on pourra relâcher les efforts pour combattre le virus », soulignait, vendredi, le China Daily, organe du Parti communiste. « La Chine est un pays très peuplé, et avec de nombreuses personnes âgées. Avec un développement économique déséquilibré et un manque de ressources médicales, relâcher les mesures de contrôle provoquerait une vaste épidémie, de nombreux cas de maladies graves et de nombreux décès. Le développement socio-économique, la santé et la sécurité de la population seraient gravement affectés », insistait par ailleurs le comité permanent du bureau politique – les sept hommes qui dirigent le pays –, dans un communiqué publié jeudi.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#sante#pandemie#sport#jeuxasiatiques#frontire#zerocovid#shantou#jeuxolympiques#confinement#quarantaine#tracking

  • Ethiopie : Lalibela, la « Jérusalem d’Afrique », pleure ses touristes disparus
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/04/ethiopie-lalibela-la-jerusalem-d-afrique-pleure-ses-touristes-disparus_61246

    Ethiopie : Lalibela, la « Jérusalem d’Afrique », pleure ses touristes disparus
    Célèbre pour ses églises taillées dans le roc, la ville sainte a doublement souffert de la pandémie de Covid-19 et de l’occupation des rebelles tigréens.Par Noé Hochet-Bodin(Lalibela, Ethiopie, envoyé spécial)
    Publié hier à 07h00, mis à jour hier à 07h00
    Les chambres du Panoramic Hotel restent désespérément vides. A la réception, la dizaine d’employés joue aux cartes, plongés dans l’obscurité à cause d’une panne d’électricité qui s’éternise. « En quatre mois, un peu moins d’une cinquantaine de personnes ont séjourné chez moi, et encore, je fais partie des chanceux », indique Tesfaye Getinet, le gérant de cet établissement de Lalibela, petite ville d’Ethiopie célèbre pour ses églises taillées dans le roc au XIIIe siècle. Autrefois, son hôtel accueillait presque vingt clients par jour. Autrefois, c’est-à-dire avant la pandémie de Covid-19 et l’éclatement de la guerre civile qui, ensemble, ont mis un brusque coup d’arrêt au tourisme dans cette bourgade de la région Amhara, dans le nord du pays. En conflit avec le gouvernement d’Abiy Ahmed, les rebelles tigréens du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont contrôlé la zone d’août à décembre 2021.Dans cette cité sainte de l’orthodoxie éthiopienne, « au moins 80 % de la population dépend de l’argent du tourisme », estime Tesfaye Getinet. Aujourd’hui, les habitants vivent sur la corde raide. (...) Les deux cents guides que compte la ville avaient pour habitude de faire la chasse aux touristes autour de la place pavée qui mène aux églises rupestres. Ils ne sont aujourd’hui que deux sur le parvis, en train de tuer le temps. (...) Assis à côté, le père Assefa, l’un des 1 200 prêtres de Lalibela, végète lui aussi, enroulé dans son gabi traditionnel. Habituellement chargé de la vente des tickets pour visiter les églises, Assefa estime à une centaine le nombre de touristes étrangers depuis le début d’année : « Environ un par jour. » Un chiffre impossible à vérifier car les statistiques officielles des deux dernières années n’existent plus. Les archives de la mairie ont été détruites par les insurgés tigréens. En 2019 cependant, 75 053 visiteurs s’étaient rendus sur ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
    Autrefois jalousés, les guides de Lalibela songent désormais à quitter la profession. Certains partent vers la capitale Addis-Abeba pour tenter leur chance, d’autres deviennent chauffeurs de tuk-tuk. (...) Pourtant, l’horizon se dégage un peu. Quelques touristes locaux se sont déplacés à Lalibela pour l’Epiphanie et la Pâques éthiopienne en janvier puis en avril. Dans sa carte de conseils aux voyageurs, le ministère français des affaires étrangères a récemment retiré la ville de la zone rouge fortement déconseillée. Si Lalibela espère un retour au calme, les autorités se préparent néanmoins à toutes les éventualités. Près de mille jeunes de la ville viennent d’achever un entraînement militaire prodigué pendant trois mois par les milices nationalistes amhara Fano et se sont vus distribuer des armes, dans l’hypothèse où les insurgés investiraient à nouveau la ville sainte.

    Covid-19#migrant#migration#ethiopie#lalibela#sante#pandemie#economie#tourisme#guerre

  • Coronavirus: New Zealand reopens, welcomes back tourists – but not from India or China | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/asia/australasia/article/3176243/coronavirus-new-zealand-reopens-welcomes-back-tourists-not

    Coronavirus: New Zealand reopens, welcomes back tourists – but not from India or China. New Zealand reopened on Monday to about 60 visa-waiver countries, including Singapore, Malaysia and Japan. Tourists from elsewhere are still barred from entry More than 90,000 people booked flights to New Zealand in the seven weeks since the reopening was announced, Prime Minister Jacinda Ardern said
    Published: 3:15pm, 2 May, 2022
    New Zealand welcomed tourists from the US, Canada, Britain, Japan and more than 50 other countries for the first time in more than two years on Monday after dropping most of its remaining pandemic border restrictions.
    The country has long been renowned for its breathtaking scenery and adventure tourism offerings such as bungee jumping and skiing. Before the spread of Covid-19, more than 3 million tourists visited each year, accounting for 20 per cent of New Zealand’s foreign income and more than 5 per cent of the overall economy.But international tourism stopped altogether in early 2020 after New Zealand imposed some of the world’s toughest border restrictions.A sunny day on the shore of Lake Wanaka in the South Island. International tourism to New Zealand stopped altogether in early 2020 amid the pandemic. Photo: Dreamstime/TNS
    The border rules remained in place as the government at first pursued an elimination strategy and then tried to tightly control the spread of the virus. The spread of Omicron and vaccinations of more than 80 per cent of New Zealand’s 5 million population prompted the gradual easing of restrictions.
    New Zealand reopened to tourists from Australia three weeks ago and on Monday to about 60 visa-waiver countries, including Singapore, Malaysia and much of Europe. Most tourists from India, China and other non-waiver countries are still not allowed to enter.
    Tourists will need to be vaccinated and to test themselves for the virus before and after arriving.“Today is a day to celebrate, and is a big moment in our reconnection with the world,” said Tourism Minister Stuart Nash.
    At Auckland Airport, flights bringing in tourists began landing from early in the morning, coming in direct from places including Los Angeles, San Francisco, Kuala Lumpur, and Singapore.The border reopening will help boost tourism ahead of New Zealand’s upcoming ski season. But the real test of how much the tourism industry rebounds will come in December, when the peak summer season begins in the Southern Hemisphere nation.
    Prime Minister Jacinda Ardern said more than 90,000 people had booked flights to New Zealand in the seven weeks since the reopening was announced and 21 international flights were scheduled to land Monday in Auckland.“Our tourism industry have felt the effects of the global pandemic acutely, and are working hard to prepare,” she said.Ardern said there were no immediate plans to ease virus testing and vaccination requirements for tourists

    #Covid-19#migrant#migration#nouvellezelande#sante#frontiere#economie#tourisme#vaccination#pandemie

  • Songs, tears and reunions: New Zealand welcomes back visitors as border reopens after two years | New Zealand | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2022/may/02/songs-tears-and-reunions-new-zealand-welcomes-back-tourists-as-border-r
    https://i.guim.co.uk/img/media/9afee430ab09d0e72c4d2519ce6367e877a10d1a/116_58_4741_2845/master/4741.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Songs, tears and reunions: New Zealand welcomes back visitors as border reopens after two years
    Vaccinated people from about 60 visa-waiver countries now able to enter as part of pandemic reopening plan
    Eva Corlett in Wellington
    @evacorlett
    Mon 2 May 2022 01.46 BST
    Last modified on Mon 2 May 2022 04.09 BST
    Māori songs, tearful embraces and a beloved New Zealand chocolate bar awaited international visitors arriving in New Zealand on Monday – the first foreign guests, other than Australians, to set foot in Aotearoa in more than two years.Since March 2020, the arrival terminals at New Zealand’s international airports have been desolate as the country swiftly closed the border to prevent the arrival of Covid-19.On Monday morning, the border reopened to vaccinated visitors from about 60 visa-waiver countries as part of the government’s phased reopening plan.The first travellers and returning New Zealanders touched down just after 6am at Auckland international airport from Los Angeles, with another flight from San Francisco arriving shortly after.
    (...) Vaccinated international visitors can enter New Zealand if they have had a negative pre-departure Covid test. On arrival, they must self-test for coronavirus, and unless it comes back positive there is no requirement quarantine or self-isolate. All other international visitors will be allowed to enter New Zealand from October, unless the government decides it is safe to do so earlier.
    The tourism minister, Stuart Nash, who greeted arrivals at the gate with a Whittaker’s Peanut Slab chocolate bar, told 1News the reunions “almost bring a tear to the eye”.“People haven’t seen each other for a long, long time – family and friends,” he said. “We have also, of course, got international business people [who] are able to reconnect and they are coming back.”Nash said that while the country is not yet quite back to normal, the reopening was another step towards it.“This has been a long time [coming] – this sends a signal we are now open for business … it is fantastic to see,” Nash said.“Today marks a milestone for visitors from our key northern hemisphere markets in the USA, UK, Germany, South Korea, Japan, Singapore, Malaysia, Canada and others, who can now jump on a plane to come here.”More than 30,000 people are arriving into the country each week – an increase on numbers throughout the pandemic, but well below pre-Covid levels, which were close to 25,000 people each day.
    Nash said international flight searches to New Zealand were running 19% higher than in pre-Covid times.Auckland airport’s chief executive Carrie Hurihanganui said 9,000 passengers would be arriving and departing on 43 international flights on Monday – three times the number in March. The airport has boosted its staff by 40 people, and will continue to do so in the coming months, she said.Hurihanganui said the reunions were giving her “goosebump moments”.“It’s been a pleasure to be here today, and the fact we can play a role in welcoming people back to Aotearoa is fantastic,” she told 1News outside the arrivals gate.

    #Covid-19#migrant#migration#nouvellezelande#frontiere#sante#ouverture#pandemie#vaccination#tourisme

  • Migrations : Frontex ne peut s’affranchir des valeurs européennes
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/02/migrations-frontex-ne-peut-s-affranchir-des-valeurs-europeennes_6124425_3232

    Migrations : Frontex ne peut s’affranchir des valeurs européennes
    Éditorial
    La démission du directeur exécutif de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes vient rappeler que celle-ci ne peut passer outre le principe de non-refoulement des personnes risquant d’être persécutées.
    Publié aujourd’hui à 10h19 Temps de Lecture 2 min.
    Tourner la page, sans fragiliser encore un peu plus l’institution. La démission, jeudi 28 avril, du Français Fabrice Leggeri de la direction exécutive de Frontex intervient dans un contexte délicat pour l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Alors que son conseil d’administration examinait les conclusions du rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) mettant en cause le fonctionnement de Frontex, M. Leggeri a préféré en tirer les conséquences avant que d’éventuelles sanctions soient prononcées.
    La position du directeur n’a cessé de se fragiliser ces derniers mois. Les révélations récurrentes des médias et des organisations non gouvernementales sur des refoulements illégaux de migrants aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE) et sur les méthodes de management au sein de l’agence rendaient la situation intenable.Le rapport de l’OLAF s’ajoute à un audit très critique de la Cour des comptes européenne de juin 2021 affirmant que Frontex ne soutient toujours pas de manière satisfaisante les Etats membres dans leur gestion des frontières extérieures de l’UE. Sans compter la bronca des eurodéputés de la commission de contrôle budgétaire du Parlement, qui, trois mois plus tôt, avaient refusé de valider les comptes de l’agence en raison des « transgressions des droits fondamentaux ».Depuis sa nomination à ce poste en 2015, Bruxelles et Paris avaient toujours soutenu le haut fonctionnaire issu des rangs du ministère de l’intérieur français. Sa démission s’apparente non seulement à un camouflet pour la Commission et la France, mais aussi à un rappel tardif que la bonne gouvernance des institutions européennes est un enjeu central.Frontex est, de par sa taille, l’agence européenne la plus importante avec un effectif de 700 personnes et un budget de 544 millions d’euros en 2021. Elle devrait bénéficier, à l’horizon 2027, d’un contingent disponible de plus de 10 000 agents opérationnels et de 900 millions de budget. Son développement exponentiel depuis 2015 pour faire face à l’immigration irrégulière – notamment avec des agents armés – doit se poursuivre dans une transparence exemplaire. Celle-ci semble avoir été négligée sous la direction de M. Leggeri. C’est pourtant un préalable incontournable pour s’assurer la confiance des citoyens de l’UE, surtout sur un sujet aussi sensible.
    Dans un courrier adressé à ses équipes, M. Leggeri fait de sa démission et des accusations qui le visent le symptôme d’un débat politique qui ne serait pas tranché. Il reproche à la Commission européenne de vouloir faire de Frontex « une sorte d’organe des droits fondamentaux chargé de surveiller ce que font les Etats membres », alors que lui défend l’idée d’une agence de garde-frontières opérationnelle dans un contexte où de plus en plus d’Etats membres sont tentés d’ériger des clôtures physiques à leurs frontières et que des Etats voisins de l’UE utilisent la pression migratoire comme une arme.Le conseil d’administration de l’agence estime que les deux objectifs ne sont nullement incompatibles. Rendre l’UE la plus étanche possible, sans piétiner le droit fondamental des personnes persécutées de pouvoir y demander une protection et un refuge, reste effectivement une gageure. Le principe de non-refoulement des personnes risquant d’être persécutées fait néanmoins partie intégrante du droit d’asile, consacré par la convention de Genève de 1951 sur les réfugiés et la Convention européenne des droits de l’homme. Il ne revient pas au directeur de Frontex de s’affranchir d’un principe qui est au cœur des valeurs portées par l’UE.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#UE#pandemie#routemigratoire#frontiere#contrôle#politiquemigratoire#droit#pressionmigratoire#asile#refoulement#immiigrationirreguliere

  • Plus de 3 000 migrants sont morts en mer en 2021 en tentant de rejoindre l’Europe, selon l’ONU
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/29/plus-de-3-000-migrants-sont-morts-en-mer-en-2021-en-tentant-de-rejoindre-l-e

    Plus de 3 000 migrants sont morts en mer en 2021 en tentant de rejoindre l’Europe, selon l’ONU
    Ce bilan est en forte augmentation par rapport à 2020, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés, qui appelle à des « alternatives » pour éviter les périples meurtriers.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 29 avril 2022 à 13h35 - Mis à jour le 29 avril 2022 à 14h09
    Plus de 3 000 migrants tentant de rejoindre l’Europe sont morts en mer l’année dernière, deux fois plus qu’en 2020, a annoncé, vendredi 29 avril, l’ONU, qui veut des « alternatives » à ces fuites désespérées et dangereuses.
    « Sur ce total, 1 924 personnes ont été déclarées mortes ou disparues sur les routes de la Méditerranée centrale et occidentale, tandis que 1 153 autres ont péri ou ont été portées disparues sur la route maritime de l’Afrique du Nord-Ouest vers les îles Canaries », a déclaré à Genève une porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Shabia Mantoo. En 2020, 1 544 décès avaient été signalés pour les deux routes. « Fait alarmant, depuis le début de l’année, 478 personnes supplémentaires ont péri ou ont été portées disparues en mer », a relevé Mme Mantoo.
    Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, la pandémie de Covid-19 et les fermetures de frontières qui en ont découlé ont eu un impact sur les flux migratoires, de nombreux réfugiés et migrants se tournant vers des passeurs pour tenter de rejoindre malgré tout l’Europe.
    Dans un rapport publié vendredi, le HCR relève notamment que 53 323 personnes sont arrivées par la mer en Italie l’an dernier, soit 83 % de plus qu’en 2020, et 23 042 sont arrivées dans les îles Canaries, presque autant qu’en 2020.Il y a par ailleurs eu une augmentation de 61 % des départs en mer depuis la Tunisie l’an dernier par rapport à 2020, et de 150 % depuis la Libye. Les départs depuis l’Algérie n’ont en revanche que très légèrement augmenté (+ 3 %).La plupart des traversées en mer se font à bord de bateaux gonflables bondés et en mauvais état, souligne le HCR. Nombre de ces embarcations se dégonflent ou chavirent, entraînant la mort des occupants. « Le voyage en mer depuis les Etats côtiers d’Afrique de l’Ouest, tels que le Sénégal et la Mauritanie, et les îles Canaries est long et périlleux et peut durer jusqu’à dix jours, a souligné la porte-parole du HCR, lors d’un point de presse régulier des agences de l’ONU à Genève. De nombreux bateaux ont dévié de leur route ou ont disparu sans laisser de traces dans ces eaux. »La Méditerranée centrale est la route de migration la plus meurtrière au monde, avec plus de 17 000 morts et disparitions enregistrées depuis 2014 par le Projet Migrants Disparus de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).Le HCR assure que les voies terrestres peuvent se révéler également être très dangereuses pour les migrants, et estime qu’un nombre encore plus important qu’en mer de personnes ont pu mourir au cours de leur périple, notamment en traversant le désert du Sahara ou lorsqu’ils sont détenus en captivité par les trafiquants ou des passeurs.La mort n’est pas le seul danger qui menace les réfugiés et migrants, a relevé Mme Mantoo. Ils sont également victimes de nombreuses violations des droits de l’homme : exécutions extrajudiciaires, détentions illégales et arbitraires, violences sexuelles, travail forcé, esclavage, mariage forcé…A l’occasion de la publication de ses statistiques, le HCR a lancé un appel de fonds pour 163,5 millions de dollars pour pouvoir aider et protéger des milliers de réfugiés et d’autres personnes qui tentent de rejoindre l’Europe en passant par les voies maritimes dangereuses de la Méditerranée centrale et occidentale et de l’Atlantique. L’organisation appelle les gouvernements à élaborer des « alternatives » pour que les réfugiés et migrants n’aient pas à se lancer dans des périples qui les mettent à merci des trafiquants ou mettent leur vie en danger.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#pandemie#frontiere#routemigratoire#mediterranee#UE#OIM#HCR#refugie#violence#canaries#afriquedelouest#senegal#mauritanie#libye#algerie

  • Au col du Portillon, entre la France et l’Espagne, la frontière de l’absurde

    C’est au mois de septembre 2021, soit neuf mois après la fermeture du col du Portillon, que la « vague » d’arrivée de migrants s’est amplifiée. La police de l’air et des frontières l’a alerté à la mi-août : des clandestins arriveraient par le point de passage du pont du Roi. Ce mois-là, les interpellations se sont succédé : quatorze d’un coup.
    Sur les quatre derniers mois de 2021, neuf passeurs algériens ont été condamnés à des peines de prison ferme en Haute-Garonne. Et seize passeurs ont été jugés à Saint-Gaudens en 2021. Le profil ? « Des personnes de nationalité algérienne, explique le procureur. Par pur opportunisme, elles prennent en charge des ­personnes en situation irrégulière et leur font passer la frontière contre 200 à 600 euros, dans leur voiture ou dans une voiture de location. »

    Une délinquance d’opportunité

    Au début de l’année 2022, ça a recommencé. Le 4 janvier, à 10 h 40, alors qu’ils contrôlaient une Golf à Melles – la routine –, les agents de la PAF ont aperçu un Scénic tenter une manœuvre de demi-tour avant que quatre passagers n’en descendent précipitamment et se mettent à courir. Tentative désespérée et totalement vaine : tous ont été arrêtés en un rien de temps. Le chauffeur de la Golf a été embarqué aussitôt que les agents se sont aperçus qu’il était le propriétaire officiel du Scénic. Tous ont été conduits au tribunal de Saint-Gaudens, où le procureur a pu reconstituer leur parcours.

    Arrivés d’Algérie quelques jours plus tôt, les trois passagers à l’arrière du Scénic tentaient de gagner Toulouse. Un premier passeur, payé 200 euros, les a d’abord conduits à Alicante où le chauffeur de la Golf les a contactés par téléphone. Chargé de les conduire à la gare de Toulouse contre 200 euros par personne, il a roulé toute la nuit avant de crever. Un de ses « amis » est venu de France (en Scénic) pour réparer la voiture et les « aider » à poursuivre le voyage, qui s’est donc terminé à Melles.

    Concernant les conducteurs du Scénic et de la Golf, la conclusion est la même que pour l’écrasante majorité des dossiers de 2021 : « Ils sont en free-lance. » Dans le vocabulaire de la justice, ça s’appelle de la « délinquance d’opportunité ». Les passeurs n’appartiennent pas à des _réseaux ; ils arrondissent leurs fins de mois.

    Les passeurs du 4 janvier ont été condamnés à quatre et six mois d’emprisonnement et incarcérés à la maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne). L’un des deux a écopé de cinq ans d’interdiction du territoire français et leurs deux véhicules ont été saisis. Le procureur assume cet usage de la « manière forte » : garde à vue systématique, comparution immédiate, saisie des véhicules (« ils sont sans valeur, ce sont des poubelles »), confiscation du numéraire trouvé sur les passeurs (« je ne prends pas l’argent sur les personnes transportées »). Il précise ne pas en faire une question de politique migratoire mais prendre au sérieux la question de la traite des êtres humains : « On ne se fait pas d’argent sur le malheur des autres. »_

    https://justpaste.it/956qo

    #frontières #migrants #passeurs #justice

  • Remboursement des consultations de psychologue : une volonté d’« effacer Freud et cette place qu’il avait acquise dans l’histoire de notre temps »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/29/remboursement-des-consultations-de-psychologue-une-volonte-d-effacer-freud-e

    Remboursement des consultations de psychologue : une volonté d’« effacer Freud et cette place qu’il avait acquise dans l’histoire de notre temps »
    Tribune
    Michel Normand Psychologue clinicien, psychanalyste, docteur en psychopathologie, ex-enseignant à la Faculté de psychologie de Nantes
    Les mesures de soutien psychique prévues pour aider les plus fragiles à faire face aux conséquences de la pandémie réduisent le praticien au rôle de technicien paramédical, s’insurge, dans une tribune au « Monde », le psychologue clinicien Michel Normand.
    Lors des Assises de la santé mentale [organisées en septembre 2021], on avait souligné les effets psychiques de la pandémie. Depuis, nous savons que ces bouleversements ont induit une augmentation de sujets anxieux, angoissés et déprimés. Ils ont pour corollaire le besoin de soin psychique, trop souvent restreint aux traitements pharmacologiques.Avec la mise en œuvre du « chèque psy » pour les étudiants, les pouvoirs publics avaient commencé à répondre à cette demande qui va de l’aide psychologique à la psychothérapie, en favorisant l’accès aux psychologues. En clôture de ces journées, le chef de l’Etat avait voulu aller plus loin en annonçant le remboursement par l’Assurance-maladie des consultations de psychologue. Ce qui est désormais effectif pour tous les Français dès l’âge de 3 ans.
    S’il faut saluer cette mesure attendue depuis des décennies, tant par les usagers que par la profession, celle-ci suscite néanmoins la défiance voire l’opposition de la plupart des psychologues. Loin d’être « une forme de paradoxe », pour reprendre la formule prononcée alors par le président Macron, cette opposition a sa justification et sa cohérence.
    En effet, cette prise en charge est prévue sous conditions : les patients seront adressés par prescription médicale dans le cadre d’un forfait de consultations. La première séance étant facturée 40 euros et les suivantes 30 euros chacune, le tout renouvelable l’année suivante, si besoin.
    Cette mesure ne fait que reprendre et étendre celle qui était en expérimentation depuis 2018 dans certains départements et qui avait déjà suscité les critiques des psychologues, qui dénoncent non seulement les conditions financières qui leur sont faites, mais aussi les principes et la méthode d’un tel dispositif.Les psychologues concernés doivent se soumettre d’abord à un cahier des charges, prévu par le ministère de la santé avec la direction générale de la santé, et s’engager ensuite par une convention avec la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM). Ce cahier des charges prévoit l’obligation d’en passer par une formation spécifique – véritable habilitation – et de se conformer strictement à la prescription du médecin (la convention CPAM précise que le psychologue ne doit pas faire la promotion d’un « dispositif qui lui est propre »).Le dispositif prévu est constitué d’une série d’étapes, dont la première est le passage obligé par le médecin, qui, à l’aide de questionnaires, évalue l’état du patient et le classe à partir d’un score obtenu sur des échelles chiffrées : dépression légère, modérée ou sévère. C’est à partir de cette grille de classements que le médecin prescrit au patient une psychothérapie de soutien ou une psychothérapie dite « structurée » et lui indique le psychologue répondant à la forme de psychothérapie qu’il a choisie.La psychothérapie est réduite à un traitement médical comme un autre. Ce qui revient à assujettir le psychologue à la tutelle médicale et à nier la spécificité de sa discipline, qui appartient aux sciences humaines. Chaque psychothérapie est prévue pour un nombre limité de séances et donne lieu à une évaluation réalisée par le psychologue selon les grilles de questions susnommées et transmises au « médecin évaluateur ». Bien que ces données soient confidentielles, elles entrent dans un dossier médical.Ainsi, par ce protocole, le psychologue est assigné à un rôle déterminé : celui d’un technicien paramédical exerçant sous le contrôle d’un médecin (généraliste ou psychiatre) et exécutant sa prescription selon les modalités que la médecine scientifique applique aux maladies organiques, en conformité avec les recommandations de la Haute Autorité de santé, qui prennent la forme d’injonctions. Nous sommes là devant l’aboutissement d’une volonté délibérée qui se manifeste depuis une vingtaine d’années, au gré de la succession des rapports sur la santé mentale et la psychiatrie. Au nom du « parcours de soins coordonnés », la psychothérapie est réduite à un traitement médical comme un autre. Ce qui revient à assujettir le psychologue à la tutelle médicale et à nier la spécificité de sa discipline, qui appartient aux sciences humaines. Il ne s’agit pas ici de la simple défense d’une corporation, mais de saisir la dimension politique et éthique qui est en jeu. Déjà, le passage obligé par le médecin, sa lourdeur administrative et le coût supplémentaire qu’il engendre (ajoutés à la faible rémunération du psychologue) sont autant d’obstacles à l’application de ces mesures.De plus, appliquées dans le domaine de la vie psychique, ces pratiques standardisées non seulement sont controversées, mais elles contreviennent à ses propres méthodes d’intervention. De plus, elles portent gravement atteinte à sa liberté et à la responsabilité de son action, comme à celles de la personne en souffrance, qui ne peut plus s’adresser au psychologue de son choix.Une telle conjoncture, si elle devait persister, sera fatale pour la découverte freudienne qu’est la thérapie par la parole. Celle qui engage autant celui qui parle que celui qui écoute, dans une relation qui ne peut être que particulière, en dehors de tout schéma préétabli. Il aura donc fallu le temps d’une génération pour que les décideurs politiques, administratifs et médicaux en viennent à effacer Freud et cette place qu’il avait pourtant acquise dans l’histoire de notre temps. Ce refoulement ne sera pas sans conséquences pour la population. Dans l’après-coup de la pandémie, attendons-nous à un retour de ce désir refoulé parmi les sujets parlants que nous sommes. Ce qui rend nécessaire plus que jamais la rencontre, l’écoute singulière de leurs souffrances et les retrouvailles avec le lien social dont la psychanalyse a dévoilé les fondements : ceux du rapport à l’autre qui constitue le « parlêtre », selon le beau mot de Jacques Lacan.
    Michel Normand(Psychologue clinicien, psychanalyste, docteur en psychopathologie, ex-enseignant à la Faculté de psychologie de Nantes)

    #Covid-19#migrant#migration#sante#france#santementale#psychologie#pandemie#therapie#accesauxsoins

    • à partir du moment où des prestations sont remboursées par la sécu, donc par les cotisations des gens, c’est totalement normal que les praticiens payées comme ça soient conventionnés selon tel ou tel norme précis (après définir quels critères c’est autre chose, mais le fait même qu’illes doivent être conventionnés c’est normal), sinon n’importe quel charlatan (certains diraient, comme beaucoup de psys) pourraient se faire payer à l’œil comme ça

      tout comme si yavait une sécu sociale de l’alimentation, les producteurices payables avec cette sécu devraient être conventionnés (que du bio, etc, normes à définir collectivement), et non pas n’importe quel aliment

  • L’humeur de la planète sondée grâce aux réseaux sociaux
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/04/26/l-humeur-de-la-planete-sondee-grace-aux-reseaux-sociaux_6123724_1650684.html

    L’humeur de la planète sondée grâce aux réseaux sociaux
    Une vaste étude, portant sur l’état affectif de 11 millions de personnes dans 100 pays pendant le premier confinement, illustre l’émergence de sciences sociales dites computationnelles, aux fondements épistémologiques encore fragiles.
    Par Laure Belot
    Publié le 26 avril 2022 à 12h00 - Mis à jour le 26 avril 2022 à 12h00

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    L’intelligence artificielle va-t-elle devenir un outil banal pour sonder de façon massive et en temps réel les citoyens ? De plus en plus de chercheurs s’y attellent. Ainsi, l’exceptionnelle situation pandémique de 2020, pendant laquelle plus de 4 milliards de personnes ont été confinées, a permis à une équipe pluridisciplinaire de scientifiques du MIT (Etats-Unis), de l’Académie des sciences de Pékin et du Max Planck Institute de Berlin de réaliser une étude inédite : suivre, à l’aide des réseaux sociaux Twitter et son équivalent chinois Weibo, l’état affectif de 11 millions de personnes de 100 pays sur cinq mois, du 1er janvier au 31 mai 2020.
    La publication qui en découle, « Preuve globale de l’altération des sentiments exprimés pendant la pandémie du Covid-19 » (Nature Human Behaviour, 17 mars), représente, mappemondes à l’appui, l’évolution du « bien-être » de ces populations, l’hypothèse étant que ce bien-être est corrélé à ce que l’on exprime en ligne : plus on se plaint, moins on se sent bien dans la vie, et vice-versa. Afin d’éviter la pollution de certaines campagnes politiques, les scientifiques se sont limités, pour constituer cette énorme base de données de 650 millions de messages géolocalisés et anonymisés, à ceux qui ne se référaient pas directement au Covid-19.
    Comme on pouvait s’y attendre, la baisse du moral est nette sur la période étudiée, accentuée notamment après le 11 mars, date à laquelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la crise liée au Covid-19 relevait d’une pandémie. En moyenne, cette plongée est presque cinq fois plus importante en amplitude que le passage « d’un dimanche, journée habituellement la plus heureuse de la semaine, à un lundi », précise Nicolas Guetta-Jeanrenaud, un des auteurs, étudiant-chercheur au MIT. Des pays tels l’Australie, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Colombie ont été particulièrement affectés, bien plus que la Tunisie et la Grèce, par exemple. La France se situe dans la moyenne.
    Pour mesurer la capacité de récupération des populations face à ce fléau, les chercheurs ont identifié un indicateur fort disparate, le nombre de jours après lequel le moral revient à mi-parcours. Ce délai est d’à peine 1,2 jour pour les messages géolocalisés en Israël contre 14 en France et 29 en Turquie. Au terme des cinq mois étudiés, d’ailleurs, seuls 18 % des pays n’ont pas récupéré leur niveau de moral exprimé en janvier 2020, 35 % y sont tout juste et 46 % l’ont dépassé. « Ces résultats ne doivent pas être interprétés par la seule résilience émotionnelle des populations », commente l’étude. Dans cette période, où la perspective de trouver un vaccin était encore lointaine, « ces indicateurs reflètent tout autant la sévérité de la pandémie que les mesures de santé publique prises localement ».Enfin, ces économistes, sociologues et data scientists (statisticiens de la donnée) ont cherché à qualifier l’impact du premier confinement sur le moral. La forte hétérogénéité des résultats obtenus « a particulièrement surpris l’équipe, reconnaît Nicolas Guetta-Jeanrenaud. Nous n’avons pas trouvé de différences statistiquement significatives ». A l’échelle d’un pays, les citoyens ont donc exprimé des sentiments contradictoires, allant tout autant du gain de sécurité à la perte de liberté ou à la crainte de voir disparaître un emploi. Par contre, une tendance plus précise est apparue : plus un pays avait des citoyens qui se sentaient malheureux avant la période du Covid-19, plus les réactions au confinement étaient exacerbées.
    Les auteurs soulignent d’emblée les limites de l’étude. « Nous savons que tout le monde n’est pas sur Twitter et Weibo et que le bien-être des citoyens est un concept subjectif, qui ne possède pas de mesure standardisée, reconnaissent-ils. Nous savons également que ce type d’analyse, naissante, ne permet pas encore de faire le lien avec la santé mentale. » Pour autant, estiment-ils, de telles recherches peuvent apporter une aide complémentaire à la décision pour les puissances publiques.
    Au-delà même de ces résultats, que préfigure une telle recherche ? « Nous sommes au tout début d’une nouvelle discipline intitulée “computational social sciences”. Les sciences sociales sous stéroïdes, dopées par les données et les algorithmes », commente le pionnier français Guilhem Fouetillou, à la fois professeur-chercheur au Médialab de Sciences Po et fondateur de Linkfluence, une entreprise qui, depuis quinze ans, décrypte les tendances sur le Web et les réseaux sociaux pour des entreprises ou des institutions.
    Tenter d’analyser les données massives pour donner du sens à ce qui se trouve en ligne n’est pas une nouveauté. « Cela a été initié par des physiciens et sociologues tels Albert-Laszlo Barabasi et Duncan Watts, au tournant du XXIe siècle, pour modéliser le Web, se souvient Guilhem Fouetillou. Les sciences sociales ont essayé de s’en emparer pour avoir un discours sur la société, il y a une décennie. C’est maintenant que ce type d’analyse est technologiquement plus accessible. »Ainsi, les paroles en ligne de ces 11 millions de citoyens écrites posément ou sous le coup de l’émotion pendant ces cinq mois ont pu être analysées par une technique de traitement du langage naturel récente et en accès libre, le Bidirectional Encoder Representation from Transformers (BERT). Il s’agit d’« un réseau de neurones profonds, qui prend en compte la syntaxe globale de la phrase et pas seulement les occurrences de mots positifs ou négatifs », explique Nicolas Guetta-Jeanrenaud. Google a entraîné cette intelligence artificielle sur Wikipédia, entre autres, et l’a rendue publique en 2018. D’où la possibilité de travailler sur des messages en 65 langues. »
    Ce n’est pas tout. Outre la mise à disposition par Amazon, Google et Facebook de plates-formes de traitement, pour entraîner les algorithmes d’apprentissage supervisé (appelé aussi machine learning), certains Gafam proposent de stocker les données sur leur cloud et « même d’acheter du temps de calcul comme un service », précise Guilhem Fouetillou. Ces moyens nouveaux posent désormais à tout chercheur une question centrale, quand il veut manipuler des données : faut-il le faire si c’est faisable ? « Le risque est de pencher vers la quantophrénie [le gigantisme pour le gigantisme des données], poursuit Guilhem Fouetillou. Il y a quelques années, beaucoup d’études ont été réalisées par des data scientists qui ont multiplié les corrélations sans que l’interprétation apporte de la valeur ajoutée, faute de causalité. »En France, plusieurs nouveaux projets de recherche multidisciplinaires se dessinent. Ainsi, le mathématicien Pedro Ramaciotti Morales, chercheur au médialab de Sciences Po et au Learning Planet Institute (ex-CRI), s’apprête, explique-t-il, à diriger « une équipe spécialisée en modèles mathématiques, modèles sociaux et informatiques afin de mener des recherches à large échelle sur le comportement en ligne, les dynamiques d’opinion, la polarisation et les algorithmes de recommandation ». Il va aussi codiriger un projet financé par le McCourt Institute (fondé par Sciences Po et l’université de Georgetown à Washington), « destiné à produire de la recherche applicable à la gouvernance des technologies, dont les grandes plates-formes du Web, comme les Gafam, qui regroupent une partie considérable des dynamiques sociales et politiques ».Aujourd’hui encore, ajoute Guilhem Fouetillou, « tel un macroscope », les approches analytiques utilisées peuvent être parfois déformantes ou posséder des angles morts. « Nous savons bien décrire les données du Web social, mais nous ne savons pas encore en quoi elles décrivent ou non le monde, estime-t-il. Il nous faut construire un véritable cadre interprétatif de ces données. L’épistémologie de la donnée sociale n’est pas encore établie. »

    #Covid-19#migrant#migration#sante#epidemiologie#IA#santementale#pluridisciplinarité#recherche#confinement#emotion

  • Coronavirus: eastern Chinese city ramps up zero-Covid strategy with tests every 48 hours | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/china/science/article/3175954/coronavirus-eastern-chinese-city-ramps-zero-covid-strategy-tests

    Coronavirus: eastern Chinese city ramps up zero-Covid strategy with tests every 48 hours. Hangzhou in Zhejiang province has set up around 6,500 testing stations for residents and visitors. Different strategies to handle outbreaks in Shenzhen and Shanghai cited as shaping vigilant approach and routine testing policy
    China’s city of Hangzhou has adopted a frequent Covid-19 testing routine since Thursday to beat the highly transmissible Omicron variant, in line with the country’s “early detection” goal under its dynamic zero-Covid policy.
    The provincial capital of eastern Zhejiang province and home to 12 million people has set up around 6,500 testing stations for residents and visitors to get PCR tested every 48 hours, according to local authorities.
    From Saturday, residents must show their test results to enter their residential areas, offices, public transport, public venues and schools, it added. Those who enter the city should be tested in the 48 hours before arriving.Shanghai fences in residential buildings to combat Covid-19
    Ying Xumin, deputy director of the Hangzhou health commission, said the frequent testing routine was key to detecting infections as early as possible and minimising the risk of spread in public venues.“Hangzhou faces a severe risk of imported cases [from other parts of the country]. The Labour Day [five-day] holiday is around the corner and there will be more movement of people and gatherings.“We launched the routine testing service to secure the hard-won results of Covid-19 control and maintain the normal operations of businesses and life in the city,” he said, adding that 7.4 million people were tested on Thursday.On Friday, the city reported seven new asymptomatic infections. One was an arrival from outside the city identified at the railway station and the rest were detected within local areas already under isolation.Li Bin, vice-minister of the National Health Commission, said on Friday the country aimed to act fast to beat the rapid transmission of Omicron.“The Omicron variant is highly infectious, transmits quickly and often unnoticed, and causes a high proportion of asymptomatic infections,” Li said. “[We] use both rapid antigen and PCR tests to identify infections as early as possible.”He said all local governments should stick to the dynamic zero-Covid policy and control local outbreaks to avoid infections spilling over to other parts of the country.“If certain places do not resolutely adhere to the policy … it might become the ‘transmitter’ and ‘magnifier’ of outbreaks, causing heavy loss of life and property and seriously affecting economic and social development,” he said.“We encourage local governments to improve precision in Covid-19 control to achieve the greatest results with the least cost.”Beijing’s policy is to contain local outbreaks with strict preventive measures, despite much of the rest of the world embracing a live-with-the-virus mentality.There have been calls from foreign businesses to resume international exchanges and ease pressure on the industrial and services sectors, both hit hard by the tough control measures.China’s insistence on zero-Covid has been controversial as people question the high cost of the social and economic disruption.China’s harsh Covid restrictions leave thousands of migrant workers in limbo. Huang Yanzhong, a senior fellow for global health at the New York-based Council on Foreign Relations, said Hangzhou’s frequent testing routine used PCR tests, instead of at-home rapid antigen tests, so authorities could be sure they knew the test results under a centralised system and could follow up with isolation orders.
    “The country is adjusting its zero-Covid policy, drawing on the experience of Shanghai’s outbreak. The megacity did not act fast enough to nip the crisis in the bud, causing huge social and economic costs.
    “Other places are now learning from Shenzhen which launched mass testing once a few cases were identified to stop the spread as early as possible.
    “That also means all places have to be vigilant and on high alert all the time to prepare for the return of the virus and make testing part of their routine, even if there is no local outbreak,” Huang said, adding that the practice might continue over the next six months, and become more widely adopted nationwide. In March, China approved Covid-19 rapid antigen tests for public use and it adopts a dual testing strategy – both PCR and RAT – for “early detection”. PCR test samples are tested for viral genetic material in a laboratory and results usually take between one day and a few days.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#chine#shangai#shenzen#zerocovid#travailleurmigrant#isolement#depistage#economie#globalisation#confinement

  • Mainland Chinese care worker at Covid-19 holding centre found dead in Hong Kong hotel | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/hong-kong/law-and-crime/article/3175860/mainland-chinese-care-worker-covid-19-holding-centre

    Coronavirus Hong Kong
    Mainland Chinese care worker at Covid-19 holding centre found dead in Hong Kong hotel. A woman who came to Hong Kong from mainland China to look after elderly coronavirus patients as a temporary care worker at a holding centre was found dead in her hotel room on Thursday.
    According to police, emergency personnel were called to B P International hotel in Tsim Sha Tsui at about 1.30pm after the woman was found unconscious.A force spokesman said she was certified dead at the scene by paramedics.The Social Welfare Department confirmed on the same day that the woman was one of about 760 care workers temporarily hired from the mainland to look after infected elderly residents in the city’s holding centres. It said she arrived in Hong Kong in March.
    A spokesman for the department said it was saddened to learn of the death and had contacted the woman’s family to help arrange her affairs. He added there were no further details as the case was being investigated by police.
    Actor’s death in quarantine sparks call for review, Hong Kong logs 413
    The Post has learned that the woman was Zhang Xiu, aged 50, who came to Hong Kong from Guangxi province.A source said Zhang had told her colleagues on Thursday morning that she was feeling unwell.He said Zhang’s colleagues had visited her hotel after she failed to report for duty. Staff helped them access the room after they received no answer from her and found the 50-year-old unconscious in the bathroom, the source added.
    She had stayed in the hotel since March 7 and worked at the Choi Wing Road Sports Centre in Kwun Tong, which had been turned into a holding centre for elderly coronavirus patients, according to another source.
    The residential care industry has been considered one of the hardest-hit sectors by the city’s fifth wave of infections, with hundreds of facilities having previously reported outbreaks among staff and residents.
    Welfare sector urges John Lee to better support care homes for elderly
    26 Apr 2022On March 1, the Social Welfare Department announced it planned to hire 1,000 staff from the mainland to fulfil roles for three months at holding centres, community isolation facilities and quarantine camps to care for elderly residents, people with disabilities and other potential or confirmed cases.Secretary for Labour and Welfare Law Chi-kwong revealed at the time that some care homes had seen almost all their staff and residents infected, adding that the industry was facing a manpower shortage as more employees either caught Covid-19 or had to be quarantined.
    The workers can earn as much as HK$31,000 (US$3,970) a month if they are willing to take care of residents in isolation. Staff are expected to provide basic nursing care such as feeding elderly patients who are confined to their beds.Both Chief Executive Carrie Lam Cheng Yuet-ngor and operators of care homes had previously said the recruitment process had faced challenges as candidates were concerned about Hong Kong’s Covid-19 outbreak. The lockdowns across the border also presented complications.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#hongkong#sante#zerocovid#travailleurmigrant#vaccination#isolement#frontiere#confinement

  • Valérie Niquet : « La République populaire de Chine s’est enfoncée dans une inefficacité dangereuse »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/27/valerie-niquet-la-republique-populaire-de-chine-s-est-enfoncee-dans-une-inef

    Valérie Niquet : « La République populaire de Chine s’est enfoncée dans une inefficacité dangereuse »Maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche scientifique
    La politiste juge, dans une tribune au « Monde », que la gestion zéro Covid adoptée par Pékin révèle la fragilité du régime. Cette politique suscite de graves mécontentements et se montre incapable de contenir le virus, faisant apparaître clairement, selon elle, que les dirigeants ne se soucient que de leur image.
    Il y a quelques années, le sinologue François Jullien publiait un Traité de l’efficacité (Grasset, 1996), qui opposait la rigidité occidentale à la faculté d’adaptation, fondée sur la saisie opportune du « bon moment », de la pensée chinoise. Le régime de Pékin a beaucoup vécu de ce type d’illusions, qui servaient aussi à attirer les investisseurs étrangers. Pourtant, dès l’époque maoïste, et à nouveau sous Xi Jinping, c’est un traité de l’inefficacité, une inefficacité dangereuse, qu’il faudrait écrire pour rendre compte des impasses dans lesquelles la République populaire de Chine (RPC) s’est enfoncée. La dernière de ces impasses est celle du traitement de la pandémie de Covid-19. Loin du pragmatisme, le seul facteur qui a présidé aux prises de décision est celui de l’image et du pouvoir du Parti communiste et de son dirigeant Xi Jinping, qui ne pouvait en rien être contesté ; même au prix d’un coût considérable dont on ne mesure sans doute pas encore l’étendue.
    La Chine en effet – si l’on s’en tient aux 4 665 morts officiels depuis le début de la pandémie – a fait bien mieux que le reste du monde. L’économie chinoise a connu en 2021 une croissance de 8 % qui impressionne. Les Jeux olympiques ont pu se tenir, en dépit de la pandémie, de Hongkong et de la répression des Ouïghours dans le Xinjiang.
    Tout cela s’effondre devant la flambée du variant Omicron et de ses dérivés, beaucoup plus contagieux que les précédents. La Chine n’est pas la seule à subir cette vague, et elle la subit semble-t-il moins fortement que d’autres, mais il a suffi d’une augmentation inédite du nombre de cas et de morts – ou peut-être de leur plus grande visibilité – pour que l’inanité du fonctionnement du pouvoir chinois soit soudainement exposée aux yeux du monde. La Chine avait réussi à échapper à une condamnation universelle, après l’irruption à Wuhan de la pandémie de Covid-19, dans des conditions qui ne sont toujours pas éclaircies. On ne parlait plus de ces médecins, lanceurs d’alerte muselés, dont un, le docteur Li Wenliang, sera l’une des premières victimes de la pandémie. Chacun alors s’émerveillait devant la construction en un temps record d’hôpitaux de campagne, véritables vitrines de la supériorité du régime pendant que le reste du monde hésitait.
    A l’extérieur, le pyromane se faisait pompier en distribuant des masques le long des nouvelles « routes de la soie de la santé ». Enfin, la Chine pouvait annoncer, la première après la Russie, la production d’un vaccin qui lui aussi serait largement imposé aux pays proches, sommés – comme le Cambodge – de l’accepter. Omicron révèle les limites de cette stratégie et la responsabilité du Parti communiste dans les échecs actuels. La Chine a acheté la licence de distribution des vaccins Pfizer, tout en refusant de le produire par nationalisme technologique, pour mieux imposer son contrôle à Taïwan, qui ne peut s’approvisionner librement. Les vaccins chinois, selon plusieurs études, sont bien moins efficaces que les vaccins à ARN messager, mais Pékin ne veut pas entendre raison, au nom de la prétendue supériorité de son système, comme le soutient la propagande officielle.
    Surtout, alors qu’on imaginait les campagnes de vaccination parfaitement organisées, on sait aujourd’hui qu’à peine plus de 50 % de la population chinoise serait complètement vaccinée. Et que dans cette proportion, les plus âgés, ceux qui ne se déplacent pas, sont les moins bien couverts. Le blocage des grandes villes, et plus encore de Shanghaï, la vitrine du modèle chinois, a servi de révélateur : non, le régime chinois n’est pas efficace. Il préfère prendre des décisions coûteuses sur le plan économique car le seul objectif est de servir le système politique, plutôt que les intérêts de la Chine et de son développement. Xi Jinping est le père de la stratégie zéro Covid, celle qui lui a permis de proclamer, dès le mois de septembre 2020, sa victoire dans la bataille contre la pandémie. Il n’est pas question de la remettre en cause, tous les experts qui émettent des doutes sont réduits au silence. Et en effet, en raison des mauvais choix effectués en matière de vaccins, lever cette politique serait exposer la Chine à des centaines de milliers de contaminations, des dizaines de milliers de morts, et ce, même si Omicron semble moins létal que les premiers variants. C’est tout l’argumentaire de la supériorité du régime qui s’effondrerait. Ceci d’autant plus que le système de soins révèle aussi ses faiblesses. Derrière les hôpitaux modèles, dont Shanghaï est pourtant bien pourvue, on reconnaît que la chaîne de soins – même en ville, et plus encore à la campagne – ne pourrait pas absorber les malades, au risque de multiplier les décès.
    Face à ces contradictions impossibles à résoudre parce qu’elles font partie du système lui-même, comme la corruption, c’est le choix de la fermeté qui a été fait, en dépit du coût économique, pourtant seule véritable force du « soft power » chinois. Les travailleurs migrants se retrouvent sans filet de protection ni travail. Les chaînes de production et de logistique sont gravement perturbées, pesant sur les exportations qui continuent de tirer les chiffres de la croissance chinoise. Les prévisions s’effondrent sous les 5,5 % officiellement annoncés au mois de mars. Les investisseurs étrangers prennent brutalement conscience, comme ils l’ont fait en Russie, des risques qui se cachent derrière l’apparente solidité d’un régime au service des intérêts d’un homme ou d’un groupe dirigeant. Mais le plus grave, sans doute, est le coup de projecteur braqué sur les habitants de Shanghaï, cette classe moyenne aisée qui a longtemps pu s’accommoder d’un régime dont elle est l’un des principaux bénéficiaires. C’est leur frustration que les habitants laissaient éclater en hurlant de leurs balcons contre un système désorganisé. Loin du Xinjiang et des campagnes souvent méprisées, c’est la base de soutien du parti, celle qui accepte d’échanger libertés politiques contre plaisirs de la consommation, qui est touchée. On peut penser que la situation sanitaire se stabilisera, mais le ver est dans le fruit, et c’est peut-être l’avenir du parti et de son dirigeant qui se joue aujourd’hui.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#zerocovid#sante#politiquesanitaire#vaccination#economie#travailleurmigrant#omicron

  • Covid-19 en Chine : à Shanghaï, les autorités durcissent encore leur politique d’enfermement maximal
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/27/covid-19-a-shanghai-les-autorites-durcissent-encore-leur-politique-d-enferme

    Covid-19 en Chine : à Shanghaï, les autorités durcissent encore leur politique d’enfermement maximal
    Par Simon Leplâtre (Shanghaï, correspondance)

    RécitAprès un mois de confinement drastique, les autorités de la mégalopole chinoise sont prêtes à tout pour faire baisser le nombre de nouveaux cas. L’application aléatoire de mesures extrêmes épuise les habitants, dont la seule sortie quotidienne autorisée est pour faire un test PCR. Mme Ren, 34 ans, ne s’attendait pas à recevoir la visite de la police le 22 avril : « Ils sont arrivés à minuit pour nous dire que, parce qu’il y avait beaucoup de cas dans notre résidence, nous serions tous envoyés à l’isolement, témoigne la jeune femme. Dimanche, nous avons tous dû enfiler des combinaisons intégrales et nous avons été mis dans un bus avec une quarantaine de voisins, vers 16 heures. On est arrivés à destination sept heures plus tard, sans la moindre pause. Pour faire nos besoins, on nous avait distribué des couches. Dans le bus, il y avait une femme enceinte de sept mois, une personne âgée de plus de 80 ans et un enfant de 5 ans », raconte-t-elle.Enfin arrivés à destination, ils apprennent qu’ils se trouvent à Bengbu, dans la province chinoise Anhui, à 500 kilomètres au nord-ouest de Shanghaï. Ils posent leurs valises dans un ancien hôtel transformé en centre de quarantaine deux ans plus tôt, au début de la pandémie de Covid-19. (...)
    Après un mois de confinement drastique, les autorités de Shanghaï sont prêtes à tout pour faire baisser le nombre de nouveaux cas de Covid-19. L’objectif est simple : que 100 % des cas contacts se trouvent à l’isolement, de sorte que le virus ne circule plus au sein de la communauté. Pour ce faire, les responsables n’hésitent pas à envoyer des quartiers entiers en quarantaine, parfois dans des provinces voisines. Shanghaï dispose de plus de 300 000 places d’isolement collectif. Mercredi, 12 309 nouveaux cas ont été recensés, après un pic à plus de 27 000 cas mi-avril. Mais la route pour revenir à un niveau acceptable est encore longue, car les autorités centrales le martèlent ces dernières semaines : la Chine n’est pas prête à vivre avec le virus, et seule la politique zéro Covid est correcte. Ces dernières semaines, des villes sont mises sous cloche pour quelques cas seulement.
    A Shanghaï, les autorités emploient le slogan d’« embarquer tous ceux qui doivent être embarqués » (« yingshou jinshou »), utilisé également dans le cadre de campagnes contre le terrorisme au Xinjiang. Plusieurs séries de mesures ont été annoncées depuis dix jours : renforcement des contrôles routiers, désinfection des résidences et installation de détecteurs sur les portes des personnes positives, en attendant de les envoyer en centres d’isolement. Samedi 23 avril, la pression est encore montée d’un cran, avec l’apparition de barrières métalliques autour de certaines résidences et bâtiments ayant enregistré des cas depuis moins de sept jours. Une directive du nouveau district de Pudong, dans l’est de la ville, précisait samedi que les barrières doivent utiliser un grillage assez large pour permettre d’effectuer les tests en passant les écouvillons au travers, pour éviter d’avoir à ouvrir les grilles, et que des agents de sécurité devraient monter la garder 24 h sur 24 autour de ces bâtiments.
    Dans la ville, la frustration grandit : « Je refuse de descendre faire les tests depuis qu’ils ont mis ces grillages en bas de chez moi », témoigne une habitante du district de Pudong. De plus en plus d’habitants tentent ainsi de désobéir, à la fois par crainte que les tests soient des vecteurs de transmission du virus, et par colère contre les restrictions sans fin dont ils sont victimes. Au point que les autorités diffusent des menaces par SMS : « Rappel amical : les personnes qui ne se soumettent pas aux tests verront leur code de santé changer au jaune », ont été avertis mardi les habitants du district de Huangpu. Les codes QR de santé sont verts quand tout va bien, jaunes pour les cas suspects, et rouges pour les cas confirmés. Perdre son code vert peut avoir des conséquences lourdes, notamment en cas de demande d’accès à des hôpitaux.Gabrielle Gaillard est une jeune Française installée dans le centre de Shanghaï depuis deux ans. Mardi, vers minuit, elle a reçu un message de son comité de résidents lui demandant son numéro de passeport, en prévision du déplacement de tous les habitants de sa ruelle dans un hôtel pour une période de cinq jours. « Après le départ des habitants négatifs, la ruelle sera entièrement désinfectée », indique le message. Gabrielle hésite, sa résidence de 80 habitants compte déjà une dizaine de cas : « Ce n’est pas une solution de transférer tout le monde, on risque de s’infecter entre nous ! Ce matin à 8 heures, ils ont commencé à emmener les voisins. Quand j’ai demandé plus d’information sur l’hôtel où ce serait situé, on m’a dit que ce ne serait sans doute même pas à Shanghaï
    Outre les mesures extrêmes, c’est le caractère aléatoire de leur application qui épuise les habitants, maintenus dans une incertitude permanente. Début avril, Gabrielle Gaillard a tout fait pour envoyer son chien chez un ami à Pékin, parce qu’une habitante de sa ruelle placée en centre d’isolement avait dû abandonner ses deux chats chez elle. Vingt jours plus tard, elle n’est toujours pas revenue à son domicile : « Les voisins ont cherché à porter assistance aux deux animaux, mais il y a un scellé sur sa porte, nous avons interdiction formelle de rentrer, et ses fenêtres ne sont pas accessibles. On ne sait pas dans quel état sont les chats », déplore-t-elle. Dans d’autres communautés, les comités de quartier sont plus compréhensifs et laissent les voisins intervenir. De même, certains patients positifs peuvent rester à l’isolement chez eux, alors que la plupart sont envoyés dans des centres d’isolement aux conditions spartiates.
    Cette courte sortie donne un aperçu du climat qui règne dans la ville. Si la plupart des habitants sont résignés, certains craquent : enfermé derrière une grille érigée deux jours plus tôt, un quadragénaire trapu, armé d’un tuyau en plastique, frappe tout ce qui passe à sa portée en hurlant : « Je n’ai plus un sou pour vivre ! Et tout ce que vous faites pour nous, c’est de nous envoyer faire des tests. » Sur le chemin du retour, on croise un homme, la cinquantaine, réfugié avec quelques couvertures sous le porche d’un restaurant pour s’abriter de la pluie. Il fait partie des milliers de gardiens placés en faction à l’entrée de chaque ensemble résidentiel de la ville. Mais son dortoir a connu plusieurs cas, alors lui et ses camarades dorment dehors en ce moment : « Mei banfa, dit-il en soupirant (On n’y peut rien). »

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