• Étrange, et réfléchissant, #film et #documentaire du journaliste de guerre Florent Marcie : Sota en Gilet Jaune. Un portrait de notre société dirigée d’une main de guerre vers l’ère de l’Intelligence Artificielle. Il filme les #GiletsJaunes depuis le début du mouvement (il a d’ailleurs récolté un bout de LBD dans la joue). Entretien avec les Mutins de Pangée : https://pe.ertu.be/videos/watch/8d8102c8-bcce-4efe-a72a-d632674f8269

    #Florent_Marcie, fresquiste au long cours. Aller au devant de l’Histoire. Rencontrer l’autre dans ce qu’il a de plus vrai. Ainsi pourrait-on peut-être résumer la motivation de Florent Marcie, de filmer là où il filme. Des situations de guerre, de libération, de dénuement aussi. Des situations où lui-même s’affranchit de contraintes, notamment de celle du temps. Il tourne, monte et finance lui-même ses films, dans une économie de moyens et une précarité qui le rapprochent sans conteste des hommes et des femmes qu’ils côtoient. En résulte des films longs formats, à la lisière entre cinéma et reportage, présentés en décalage de la stricte actualité. Une forme de troisième voie qu’il revendique. Avant ça, il a filmé une toute autre insurrection, d’une intensité un peu plus forte en terme de moyens utilisés... TOMORROW TRIPOLI, ci-dessous, le lien vers le site dédié au film qui sortira très bientôt aux éditions Mutins de Pangée : http://lesmutins.org/tomorrow-tripoli

    #intelligence_artificielle #société_du_contrôle

  • #intelligence_artificielle : des limites de l’éthique aux promesses de la régulation
    http://www.internetactu.net/2019/04/18/intelligence-artificielle-des-limites-de-lethique-aux-promesses-de-la-

    L’Union européenne vient de publier un ensemble de recommandations et de règles (voir le rapport) pour développer des applications d’intelligence artificielle éthiques et responsables. Ce travail réalisé par un groupe d’une cinquantaine d’experts se révèle assez convenu, rappelant de grands principes éthiques pour orienter le secteur. Comme ironise The Verge, (...)

    #Articles #Enjeux #Gouvernance #algorithme #éthique #IA

  • Lorsque les IAs jouent à être des animaux
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/lorsque-les-ias-jouent-a-etre-des-animaux

    Avant de spéculer sur les superintelligences dépassant la cognition humaine, peut-être faut-il tout d’abord permettre à nos machines d’atteindre le niveau de compréhension d’un animal ? Parce qu’aujourd’hui, on en est encore loin ! C’est le but de la nouvelle compétition Animal-AI Olympics que d’évaluer le comportement de programmes en fonction de (...)

    #A_lire_ailleurs #Recherches #IA #intelligence_artificielle

  • De quelques perturbations en mode « jaune » concernant la conférence sur l’#intelligence_artificielle lors de la venue de #Cédric_Villani, le pape du #big_data auprès de la « république-en-marche ». Quand un « boss » des maths met son « intelligence agency » au service des #gestionnaires_du_cheptel_humain.
    De l’expertise à la « vulgarisation », le raccourci était aisé à prendre pour satisfaire une ambition inavouable à exercer le pouvoir lequel n’ayant plus pour seule issue qu’une fuite en avant éperdue pour toujours garder le bénéfice d’un mauvais coup d’avance.

    Albi : une conférence de Cédric Villani sur l’intelligence artificielle perturbée par des gilets jaunes
    https://lundi.am/Albi-une-conference-de-Cedric-Villani-sur-l-intelligence-artificielle-perturbe

    Jeudi 4 avril, les milieux d’affaires tarnais avaient convié dans l’amphithéâtre d’honneur de l’Ecole des Mines d’Albi l’excellent Cédric Villani, député En Marche et mathématicien, pour disserter sur l’économie numérique et la société du big data.
    Il a été interrompu par un cloud d’opposant.es à la Start-up Nation qui se sont introduit.es sur le podium afin d’y exposer un avis quelque peu contradictoire sous la forme d’une lettre.
    La lettre en question :

    Autres articles en rapport :

    https://lundi.am/IA-5G-Linky-innover-pour-aggraver-la-crise-sociale-et-e%CC%81cologique

    L’intelligence artificielle en marche pour foncer dans le mur

    L’IA sert à automatiser et surveiller, mais ce n’est pas tout : tous les dispositifs ayant recours à l’IA aggraveront aussi le désastre écologique. Car ils supposent une augmentation infinie de la production de matériel informatique : ordinateurs, antennes 5G, data center, etc. Tout cela implique une croissance abyssale de la consommation d’énergie et de métaux, donc de la production minière, base de l’économie numérique comme de toute industrie. De ce point de vue, venir parler d’IA dans une Ecole des Mines est on ne peut plus significatif. Car l’industrie minière est la plus polluante du monde, tant par ses émissions de CO2 que par les catastrophes irréversibles qu’elle entraine régulièrement (pensons aux barrages de déchets qui cèdent). Loin d’être « immatérielle », l’économie numérique est aussi très polluante car les appareils qu’elle produit et que nous jetons de plus en plus vite sont impossibles à recycler tant ils sont miniaturisés. Bref, elle est un facteur de plus dans la fuite en avant vers le désastre écologique, qui s’accélère de jour en jour.

    Ce n’est pas faute d’avoir été prévenus. Depuis plus de cinquante ans, des millions de gens tirent la sonnette d’alarme. Ils rappellent un principe simple : une croissance illimitée est impossible sur une planète aux ressources limitées. Ce principe qu’un enfant peut saisir, Macron, Villani et les entrepreneurs d’Ecoter ne l’ont pas compris. Ou plutôt, ils s’assoient dessus, emprisonnés dans leurs raisonnements économiques à court terme et aveuglés par les colonnes de chiffres auxquelles la réalité se résume selon eux. A moins qu’ils n’espèrent avoir assez de fric pour se mettre à l’abri des pires effets de la catastrophe – ce qui est malin, à défaut d’être intelligent.

    Avec des classes dirigeantes aussi méchamment stupides et myopes, on pourrait se réjouir du développement de l’IA, en imaginant qu’elle pourrait pallier leur déficit mental. Mais ce serait se mettre le doigt dans l’œil. Car l’intelligence artificielle, ce n’est qu’une aveugle capacité de calcul. Comme le rappelle le créateur du programme de dialogue automatique ELIZA, dont on équipe actuellement des robots pour tenir compagnie aux personnes âgées esseulées (autre « progrès social » que promet l’IA), son programme ne comprend rien, il ne fait que calculer les chances que telle réponse programmée corresponde plus que telle autre à telles informations perçues (ce qu’exprime la personne). Or, l’intelligence dont nous avons besoin est celle qui permet de voir la réalité en face et les limites qui la caractérisent, et de savoir s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

    http://hors-sol.herbesfolles.org/wp-content/uploads/Au-nord-de-l%C3%A9conomie.pdf

    Nous vous écrivons du nord de la France. Symbole de la désindustrialisation, celui-ci ressemble à d’autres nords, des États-Unis ou d’Angleterre, qui résument et révèlent le point de rupture où se trouve l’économie mondiale. Cette terre de désespoir, de chômage, d’alcoolisme et de votes Front national provoque deux réflexes de survie : la ré-industrialisation et/ou la « Troisième révolution industrielle ». Qu’importe le chemin, tant qu’on entrevoit un espoir. Passant des corons au co-working, nous nous sommes donnés pour objet d’attaquer dans un même élan le vieux monde industriel et le nouveau monde technologique.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9dric_Villani#cite_note-37

    Le 8 septembre 2017, il est chargé par le Premier ministre Édouard Philippe d’une mission parlementaire sur l’intelligence artificielle d’une durée de six mois. Le 29 mars 2018, il participe à la conférence « AI for Humanity », lors de laquelle il présente son rapport sur l’intelligence artificielle dévoilé la veille : Donner un sens à l’intelligence artificielleN 1,35,34. Il y préconise de centrer les efforts en intelligence artificielle sur quatre domaines : la santé, la mobilité, l’environnement et la défense

    Le rapport en question (si ça vous tente) : https://www.aiforhumanity.fr/pdfs/9782111457089_Rapport_Villani_accessible.pdf

    Comme bien d’autres adolescents férus de sciences dans les années 80, j’ai fait la connaissance de l’intelligence artificielle dans les superbes ouvrages de vulgarisation de Douglas Hofstadter, qui mettait en scène Alan Turing avec une passion contagieuse. Mais comme bien des mathématiciens débutant la carrière dans les années 90, j’ai profondément sous-estimé l’impact de l’intelligence artificielle, qui ne donnait finalement, à cette époque, que peu de résultats. Quelle surprise ce fut d’assister, dans les années 2010, à l’incroyable amélioration de ses performances... Devenu moi-même vulgarisateur, je me suis mis à développer le sujet régulièrement, dans mes conférences publiques comme dans mes échanges avec le monde de l’entreprise. Et ce fut une surprise non moins grande de voir mes ouvrages de recherche sur le transport optimal cités dans des articles récents sur l’intelligence artificielle : comme un signe qu’il m’était impossible d’échapper à ce sujet polymorphe ! Du reste, depuis quelques années plus personne ne peut y échapper, tant il est devenu omniprésent dans les discussions économiques et sociales. Aussi ai-je été à peine surpris quand le Premier ministre me confia une mission d’information sur la stratégie française et européenne en intelligence artificielle. Le défi était grand, mais mon enthousiasme considérable. (tu m’étonnes ...)

    #low_tech #luddisme (yellow-friendly)

  • Google employees are lining up to trash Google’s AI ethics council - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/s/613253/googles-ai-council-faces-blowback-over-a-conservative-member

    un élément intéressant et à prendre en compte : les deux personnes visées sont également les deux seules femmes de ce comité d’experts. Choisies stratégiquement par Google pour faire jouer l’avantage genre, ou cibles plus évidentes des protestataires parce que femmes ?

    En tout cas, la place que la Heritage Foundation (droite dure et néo-management) prend dans l’espace mental des Etats-Unis, notamment dans le domaine technologique, est à suivre de près.

    Almost a thousand Google staff, academic researchers, and other tech industry figures have signed a letter protesting the makeup of an independent council that Google created to guide the ethics of its AI projects.
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    The search giant announced the creation of the council last week at EmTech Digital, MIT Technology Review’s event in San Francisco. Known as the Advanced Technology External Advisory Council (ATEAC), it has eight members including economists, philosophers, policymakers, and technologists with expertise in issues like algorithmic bias. It is meant to hold four meetings a year, starting this month, and write reports designed to provide feedback on projects at the company that use artificial intelligence.

    But two of those members proved controversial. One, Dyan Gibbens, is CEO of Trumbull, a company that develops autonomous systems for the defense industry—a contentious choice given that thousands of Google employees protested the company’s decision to supply the US Air Force with AI for drone imaging. The greatest outrage, though, has come over the inclusion of Kay Coles James, president of the Heritage Foundation, a think tank that opposes regulating carbon emissions, takes a hard line on immigration, and has argued against the protection of LGBTQ rights.

    One member of the council, Alessandro Acquisti, a professor at Carnegie Mellon University who specializes in digital privacy issues, announced on March 30th that he wouldn’t be taking up the role. “While I’m devoted to research grappling with key ethical issues of fairness, rights & inclusion in AI, I don’t believe this is the right forum for me to engage in this important work," he tweeted.

    The creation of ATEAC—and the inclusion of Gibbens and James—may in fact have been designed to appease Google’s right-wing critics. At roughly the same time the council was announced, Sundar Pichai, Google’s CEO, was meeting with President Donald Trump. Trump later tweeted: “He stated strongly that he is totally committed to the U.S. Military, not the Chinese Military. [We] also discussed political fairness and various things that Google can do for our Country. Meeting ended very well!”

    But one Google employee involved with drafting the protest letter, who spoke on condition of anonymity, said that James is more than just a conservative voice on the council. “She is a reactionary who denies trans people exist, who endorses radically anti-immigrant positions, and endorses anti-climate-change, anti-science positions.”

    Some noted AI algorithms can reinforce biases already seen in society; some have been shown to misidentify transgender people, for example. In that context, “the fact that [James] was included is pretty shocking,” the employee said. “These technologies are shaping our social institutions, our lives, and access to resources. When AI fails, it doesn’t fail for rich white men working at tech companies. It fails for exactly the populations that the Heritage Foundation’s policies are already aiming to harm.”

    Messages posted to a Google internal communications platform criticized the appointment of James especially. According to one post, earlier reported by the Verge and confirmed by the employee, James “doesn’t deserve a Google-legitimized platform, and certainly doesn’t belong in any conversation about how Google tech should be applied to the world.”

    As of 5:30 pm US Eastern time today the public letter, posted to Medium, had been signed by 855 Google employees and 143 other people, including a number of prominent academics. “Not only are James’ views counter to Google’s stated values,” the letter states, “but they are directly counter to the project of ensuring that the development and application of AI prioritizes justice over profit. Such a project should instead place representatives from vulnerable communities at the center of decision-making.”

    #Google #Intelligence_artificielle #Ethique #Politique_USA

  • Warnings of a Dark Side to A.I. in Health Care - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/03/21/science/health-medicine-artificial-intelligence.html

    Similar forms of artificial intelligence are likely to move beyond hospitals into the computer systems used by health care regulators, billing companies and insurance providers. Just as A.I. will help doctors check your eyes, lungs and other organs, it will help insurance providers determine reimbursement payments and policy fees.

    Ideally, such systems would improve the efficiency of the health care system. But they may carry unintended consequences, a group of researchers at Harvard and M.I.T. warns.

    In a paper published on Thursday in the journal Science, the researchers raise the prospect of “adversarial attacks” — manipulations that can change the behavior of A.I. systems using tiny pieces of digital data. By changing a few pixels on a lung scan, for instance, someone could fool an A.I. system into seeing an illness that is not really there, or not seeing one that is.

    _ Software developers and regulators must consider such scenarios, as they build and evaluate A.I. technologies in the years to come, the authors argue. The concern is less that hackers might cause patients to be misdiagnosed, although that potential exists. More likely is that doctors, hospitals and other organizations could manipulate the A.I. in billing or insurance software in an effort to maximize the money coming their way. _

    In turn, changing such diagnoses one way or another could readily benefit the insurers and health care agencies that ultimately profit from them. Once A.I. is deeply rooted in the health care system, the researchers argue, business will gradually adopt behavior that brings in the most money.

    The end result could harm patients, Mr. Finlayson said. Changes that doctors make to medical scans or other patient data in an effort to satisfy the A.I. used by insurance companies could end up on a patient’s permanent record and affect decisions down the road.

    Already doctors, hospitals and other organizations sometimes manipulate the software systems that control the billions of dollars moving across the industry. Doctors, for instance, have subtly changed billing codes — for instance, describing a simple X-ray as a more complicated scan — in an effort to boost payouts.

    Hamsa Bastani, an assistant professor at the Wharton Business School at the University of Pennsylvania, who has studied the manipulation of health care systems, believes it is a significant problem. “Some of the behavior is unintentional, but not all of it,” she said.

    #Intelligence_Artificielle #Médecine #Manipulation #Economie_santé

  • Des chercheurs effrayés par la qualité des textes de leur robot auteur
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/des-chercheurs-effrayes-par-la-qualite-des-textes-de-leur-robot-auteur/93407

    Si elles paraissent encore maladroites et risibles, les intelligences artificielles apprennent vite. Trop vite, même, au point d’effrayer leurs créateurs. L’association à but non lucratif OpenAI a développé une intelligence artificielle capable de générer des textes à partir d’une phrase rédigée par un humain. Generative Pre-trained Transformer-2, ou GPT-2 de son petit nom, s’est révélée tellement douée que ses créateurs ont préféré conserver une partie de son mécanisme secret, afin d’éviter les dérives.

    Impressionnant

    #Intelligence_artificielle #Ecriture #Inquiétude

  • https://thispersondoesnotexist.com

    Ce visage n’existe pas - Le Temps
    https://www.letemps.ch/economie/visage-nexiste

    C’est un exemple, un tout petit exemple des incroyables progrès de l’#intelligence_artificielle. La semaine passée, le fabricant américain de processeurs graphiques Nvidia dévoilait le site thispersondoesnotexist.com au grand public. Un site très simple, puisque, à chaque fois qu’il est chargé, il n’affiche qu’une seule photo de visage. Mais ce visage n’existe pas.

    En effet, Nvidia a créé ces personnes – il suffit de recharger la page pour voir un nouveau visage apparaître – de toutes pièces. La société américaine a mis au point deux #algorithmes d’intelligence artificielle pour y parvenir. Le premier puise dans une base de données de visages pour en créer un de manière totalement artificielle. Et le second vérifie le résultat et s’assure que la personne ainsi créée est suffisamment réaliste. Et le résultat est particulièrement bluffant.

    Ces progrès rejoignent ceux dévoilés la semaine dernière par OpenAI, société à but non lucratif, soutenue par l’entrepreneur Elon Musk. OpenAI est parvenue à créer un générateur de textes de fiction si performant que cette société a décidé, pour la première fois… de ne pas le rendre public, de crainte qu’il ne tombe entre de mauvaises mains. L’intelligence artificielle, à manier avec la plus extrême des précautions.

  • AI Won’t Take Your Job, People Will - Shelly Palmer
    https://www.shellypalmer.com/2019/02/ai-wont-take-job-people-will

    The AI-assisted Graphic Artist

    Now, let’s imagine the same process in a slightly different way. In this scenario, the senior art director has an AI coworker (an AI system designed and trained to version graphic artwork). Instead of harnessing a team of junior art directors to build the deliverables, the senior art director clicks a button and the AI coworker builds every required deliverable, in seconds.

    Unlike handing the work to a junior team and waiting hours, days, or weeks, the work is ready immediately for review. The senior art director will still have to page through each version to give it final approval, and might even have to tweak a few of the versions to get them just right. But the basic work, the work of 10 junior art directors, will be eliminated – and so will their jobs.

    #intelligence_artificielle #capitalisme

  • les caméras de surveillance n’avaient pas de lunettes #MDR

    Un pont s’affaisse à Grimbergen : « Conséquences dramatiques pour la navigation et le trafic routier » Belga - 17 Janvier 2019 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_un-pont-s-effondre-sur-le-canal-a-grimbergen?id=10120815

    Un pont surplombant le canal de Bruxelles à l’Escaut (canal de Willebroeck), à Grimbergen en périphérie bruxelloise, s’est affaissé jeudi matin. C’est plus précisément sur le territoire de Humbeek, qui fait partie de Grimbergen, que l’incident a eu lieu. 

    Une péniche se dirigeait vers Bruxelles, suivie d’une seconde péniche. La caméra de surveillance n’a vu que la première et le système de contrôle du pont a lancé la commande de descente. La péniche a donc heurté la partie mobile du pont, qui a été déplacée de 5 ou 6 mètres.

    La police locale confirme jeudi l’information, dévoilée par le quotidien flamand Het Nieuwsblad. « Il n’y a pas eu de blessé, mais les dégâts sont immenses », précise-t-on à la police locale. « Les conséquences pour la navigation et le trafic routier sont dramatiques ».

    Le canal maritime connait une circulation fluviale intense, et la route qui empruntait le pont accidenté est un chemin prisé des camions, souligne la police. La fermeture de la zone devrait donc avoir des conséquences non négligeables.

    #intelligence_artificielle #algorithme #critique_techno #automatisation #MDR #Belgique #Bruxelles

  • Eric Sadin : « La guerre économique se joue sur la conquête du comportemental »
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/eric-sadin-la-guerre-economique-se-joue-sur-la-conquete-du-comportemental-

    ENTRETIEN. Grâce à l’intelligence artificielle, le libéralisme entre dans son stade ultime, avance le philosophe Éric Sadin dans son essai « L’intelligence artificielle ou l’enjeu du siècle » (L’Échappée). D’après lui, l’industrie du numérique ambitionne de nous influencer en permanence.

    #intelligence_artificielle

  • sotto paga ! non si paga ! de Franca Rame et Dario Fo
    http://www.archivio.francarame.it/file/SOTT/2008/TEST/030631/030631-001.pdf
    Dario Fo et Franca Rame en 1953

    C’est le début d’une expérience : est-ce que la traduction automatique d’oeuvres littéraires et-elle envisageable ? Notre cobaille est une célèbre pièce de théâtre de l’équipe italienne Franca Rame et Dario Fo.

    Franca Rama a mis en ligne encore de son vivant le texte original de la pièce Faut pas payer ! comme la plus grande partie de leur oeuvre. Il n’y a pas de version allemande ni francaise sur la toile, alors j’essaie d’y remédier. Je crain que ce ne soit qu’un pis aller.
    Vous vous rappellez encore des traductions de modes d’emploi d’appareils éléctroniques dans les années 1990 ? On ne va pas manque de bien nous amuser.

    Le texte original de l’introduction :

    Questo spettacolo è stato rappresentato per la prima volta il 3
    ottobre 1974 alla Palazzina Liberty di Milano ed è stato ripreso il
    10 ottobre 1980 e tenuto in scena per altre 2 stagioni. Il testo è sta-
    to aggiornato all’ultima rappresentazione che ha debuttato al Teatro
    Manzoni di Pistoia l’8 dicembre 2007. Interpreti Marina Massiro-
    ni, Antonio Catania, Marina de Juli, Renato Marchetti, Sergio Va-
    lastro. Regia di Dario Fo.

    https://www.flickr.com/photos/visionraymaker/2191647565/sizes/o

    Flickr

    Diese Show wurde am 3. Mai uraufgeführt.
    Oktober 1974 im Palazzina Liberty in Mailand und wurde am 10. Oktober 1980 gedreht und für weitere zwei Spielzeiten auf der Bühne gehalten. Der Text wurde auf die letzte Aufführung aktualisiert, die am 8. Dezember 2007 im Teatro Manzoni in Pistoia uraufgeführt wurde. Dolmetscher Marina Massironi, Antonio Catania, Marina de Juli, Renato Marchetti, Sergio Valastro. Regie: Dario Fo.

    Voici l’opinion de l’association des traducteurs professionnels allemands à propos de Deepl.

    DeepL : Der Schein trügt - DVÜD e. V. | Deutscher Verband der freien Übersetzer und Dolmetscher
    https://dvud.de/2018/05/deepl-der-schein-truegt

    Für Linguisten und alle, die bei einer Übersetzung sowohl Ausgangs- als auch Zielsprache fließend beherrschen, kann DeepL unter Umständen sehr nützlich sein. Wenn man das Tool aber verwendet, ohne beide Sprachen wie seine Westentasche zu kennen oder das Ergebnis anschließend von einem Fachübersetzer überarbeiten zu lassen, geht das garantiert in die Hose.

    #intelligence_artificielle #art #théâtre #italien #allemand #traduction #faut_pas_payer_deutsch

    • #argh On remarque les lacunes du procédé déjà dans la traduction de la partie technique de l’introduction. C’est vraiment une traduction approximative. Il faudra y consacrer beaucoup de temps avant qu’elle ne soit correcte en ce qui concerne le style et les connotations qui font la beauté de l’original.

  • Comment des villes « hyper connectées » contrôlent l’espace public
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/au-nom-de-la-smart-city-des-villes-sous-surveillance_5399527_3234.html

    Ni fantasme ni science-fiction : ces dispositifs sont très exactement ceux que des villes françaises commencent à expérimenter sous le nom générique de « safe city » (la ville sûre), avatar en uniforme de la « smart city », la « ville hyper connectée ». « La sécurité est, avec la mobilité, le pilier le plus réaliste de la smart city, estime Marc Darmon, directeur général adjoint du groupe Thales. Il y a un marché porteur pour ces technologies, par la conjonction de l’urbanisation, de la numérisation et de risques qui s’aggravent. »
    Un mouvement de fond

    De Nice à Valenciennes (Nord), de Marseille à la Défense ou à Nîmes, de plus en plus de collectivités se laissent tenter par des plates-formes numériques organisées autour des outils de surveillance et de contrôle de l’espace public.

    Un mouvement de fond, en phase avec de puissants intérêts industriels et porté par des subventions publiques, qui prospère dans un certain flou juridique et inquiète les associations de défense des libertés publiques. Construits autour d’une vidéoprotection dernier cri, dopée à l’intelligence artificielle, aux algorithmes et au « big data », ces dispositifs ont l’avantage de rendre bien concret l’un des rêves fondateurs de la smart city : la gestion centralisée de la ville depuis un poste unique de commandement.

    Mais dans ce schéma, les outils de surveillance occupent une place à part. Au point de faire de la sécurité la première priorité. « La vidéoprotection n’est qu’une partie de la smart city, mais c’est peut-être la plus importante, car elle donne une vision instantanée du territoire : c’est le cœur et le poumon de la ville, c’est un outil qui sert à la gestion ordinaire de l’espace urbain », assume Bernard Serafino, responsable de la sécurité au cabinet du maire de Nîmes.
    « Big data de la tranquillité publique »

    La préfecture du Gard a déployé, avec Engie Ineo, un système de vidéosurveillance intelligente à l’échelle des quinze communes de l’agglomération : 600 caméras, reliées à un centre de supervision high-tech, qui permettent de gérer l’espace urbain et de rechercher et de suivre un individu ou un véhicule d’un bout à l’autre de l’agglomération.

    La ville de Marseille, de son côté, se fait fort depuis le printemps de mettre en place un « big data de la tranquillité publique » grâce aux technologies de Engie Ineo et à une plate-forme de données Oracle, un dispositif censé être opérationnel début 2019. « La safe city est la première brique de la smart city, c’est un outil d’aide à la décision pour la collectivité », décrit Caroline Pozmentier, l’adjointe au maire chargée de la sécurité publique.

    « Une logique de surveillance massive »

    Dans ce contexte, les plates-formes safe city « made in France » sont cofinancées par la Banque publique d’investissement (Bpifrance), subventionnées par les collectivités et encouragées par le Comité de la filière industrielle de sécurité (Cofis), placé sous la tutelle du premier ministre Edouard Philippe.

    « C’est important pour les villes de se dire qu’il y a des acteurs français sur ces sujets clés : notre droit est plus contraignant que celui de la Chine ou des Etats-Unis sur la gestion des données », estime Nathalie Allegret, chez Engie Ineo.

    Françaises ou non, ces technologies soulèvent quelques inquiétudes. « La safe city, c’est la prolifération d’outils issus du milieu du renseignement, dans une logique de surveillance massive, d’identification des signaux faibles, des comportements suspects », dénonce Félix Tréguer, un responsable marseillais de l’association La Quadrature du Net. « Ces outils permettront un contrôle social très sophistiqué quand leur potentiel sera optimisé, estime-t-il. Nous ne trouvons pas rassurant que la police municipale devienne le service de renseignement de l’espace public urbain et de son double numérique. »

    « Améliorer les secours, la circulation, c’est légitime, mais la généralisation de la vidéosurveillance nous inquiète, et scruter les réseaux sociaux, ce n’est pas le rôle d’un maire ! Sans aucun garde-fou, un outil pareil ne peut pas faire preuve de la neutralité indispensable, redoute Henri Busquet, de la Ligue des droits de l’homme à Nice. C’est potentiellement un outil de destruction politique, qui fait courir un risque particulier aux opposants, aux journalistes… »

    La tentation du contrôle social

    L’inquiétude est d’autant plus vive que certains élus ne cachent pas vouloir repousser les limites du cadre légal. « On pourrait faire beaucoup mieux, estime M. Estrosi, qui s’est plusieurs fois heurté à la CNIL. Ce qui nous limite, c’est la loi, notamment la loi Informatique et libertés de 1978. Je demande à ce que le législateur fasse évoluer les textes, au rythme où évolue la société. Je dispose du logiciel qui permettrait dès demain matin d’appliquer la reconnaissance faciale et d’identifier des individus fichés où qu’ils se trouvent dans la ville… Pourquoi se l’interdire ? Est-ce qu’on veut prendre le risque de voir des gens mourir au nom des libertés individuelles, alors qu’on a les technologies qui permettraient de l’éviter ? »

    #Capitalisme_surveillance #Videosurveillance #Smart_city #Safe_city

  • Algocratie : L’inégalité programmée - #DATAGUEULE 84 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=oJHfUv9RIY0

    Ils sont partout autour de nous et pourtant on s’arrête rarement pour les regarder vraiment : les algorithmes.
    Puissants outils de calcul, ces lignes de code sont aujourd’hui principalement utilisées pour tenter d’optimiser le monde qui nous entoure. Mais que produit cette optimisation ? Quels sont ses effets sur notre perception de la réalité quand il s’agit de trier des infos ? Et que produisent les algorithmes quand ils deviennent des leviers de décisions incontestables ? Prenons le temps de creuser un peu le sujet car, de plus en plus, les algos rythmes nos vies.

    Retrouvez toutes les sources de l’épisode sur : https://frama.link/sources84

  • Amazon, AI and Medical Records: Do the Benefits Outweigh the Risks? - Knowledge Wharton
    http://knowledge.wharton.upenn.edu/article/amazon-medical-records

    Last month, Amazon unveiled a service based on AI and machine-learning technology that could comb through patient medical records and extract valuable insights. It was seen as a game changer that could alleviate the administrative burden of doctors, introduce new treatments, empower patients and potentially lower health care costs. But it also carries risks to patient data privacy that calls for appropriate regulation, according to Wharton and other experts.

    Branded Comprehend Medical, the Amazon Web Services offering aims “to understand and analyze the information that is often trapped in free-form, unstructured medical text, such as hospital admission notes or patient medical histories.” Essentially, it is a natural language processing service that pores through medical text for insights into disease conditions, medications and treatment outcomes from patient notes and other electronic health records.

    The new service is Amazon’s latest foray into the health care sector. In June, the company paid $1 billion to buy online pharmacy PillPack, a Boston-based startup that specializes in packing monthly supplies of medicines to chronically ill patients. In January, Amazon teamed up with Berkshire Hathaway and JPMorgan Chase to form a health care alliance that aims to lower costs and improve the quality of medical care for their employees.

    “Health care, like everything else, is becoming more of an information-based industry, and data is the gold standard — and Amazon knows as well as anyone how to handle and analyze data,” said Robert Field, Wharton lecturer in health care management who is also professor of health management and policy at Drexel University. “It’s a $3.5 trillion industry and 18% of our economy, so who wouldn’t want a piece of that?”

    AI offers “enormous” promise when it comes to bringing in new and improved treatments for patient conditions, such as in the area of radiology, added Hempstead. Machine learning also potentially enables the continual improvement of treatment models, such as identifying people who could participate in clinical trials. Moreover, Amazon’s service could “empower a consumer to be more in charge of their own health and maybe be more active consumer of medical services that might be beneficial to their health,” she said.

    On the flip side, it also could enable insurers to refuse to enroll patients that they might see as too risky, Hempstead said. Insurers are already accessing medical data and using technology in pricing their products for specific markets, and the Amazon service might make it easier for them to have access to such data, she noted.

    #Santé_publique #Données_médicales #Amazon #Intelligence_artificielle

  • 10 recommandations pour l’IA
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/10-recommandations-pour-lia

    L’AI Now Institute (@ainowinstitute) vient de rendre son rapport 2018 (.pdf), le 3e depuis la création de cet institut de recherche interdisciplinaire dédié à la compréhension des implications sociales de #Technologies de l’intelligence artificielle, fondé par Kate Crawford et Meredith Whittaker, affilié à l’Université de New York et financé notamment (...)

    #A_lire_ailleurs #algorithme #intelligence_artificielle #nossystemes

  • Numérique : « Il faut un écosystème de partage des données soutenable sur le long terme »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/03/numerique-il-faut-un-ecosysteme-de-partage-des-donnees-soutenable-sur-le-lon

    L’économiste Joëlle Farchy estime, dans une tribune au « Monde », que les données numériques, à la fois privées et d’intérêt général, doivent être gérées sous le régime des « biens communs », défini par l’économiste américaine Elinor Ostrom.

    #Données #Communs #Intelligence_artificielle

  • L’intelligence artificielle produit des gilets jaunes Laurent Alexandre - 27 Novembre 2018 - l’express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-intelligence-artificielle-produit-des-gilets-jaunes_2049966.html

    L’intelligence artificielle transforme l’organisation sociale en favorisant les élites intellectuelles et en affaiblissant le peuple.
    Le géographe Christophe Guilluy décrit depuis des années les souffrances de la France périphérique. Il voit dans les gilets jaunes le signe d’une révolte de ce tiers pays qui n’intéresse pas les politiques. Il y a bien trois France : les gagnants de la nouvelle économie, calfeutrés dans les métropoles où se concentrent les entreprises liées à l’intelligence artificielle (IA), les banlieues peuplées de communautés et la France périurbaine et rurale des « petits Blancs », qui se sont autobaptisés « gilets jaunes ». 


    Chirurgien, énarque, entrepreneur, Laurent Alexandre avec son sacré pedigree de cul bordé de nouilles, est aujourd’hui business angel. En tant que propagandiste, il est partout

    Emmanuel Macron doit son ascension aux gagnants du nouveau capitalisme cognitif ; c’est-à-dire l’économie de la connaissance, de l’IA et du big data. Les élites macronistes vivent un âge d’or, mais elles profitent de l’économie de la connaissance sans se préoccuper du sort des classes moyennes et populaires. Les seuls groupes qui intéressent les politiques et les nouvelles élites sont les communautés et les minorités, aucunement les Français moyens. 

    Mille revendications particulières
    L’essayiste Olivier Babeau s’emporte dansL’Opinion : « L’espace public est désormais saturé par des minorités aux mille revendications. Handicap, genre, ethnie, orientation sexuelle, choix alimentaire : ce sont les revendications particulières, assorties souvent d’une dimension victimaire - qui en accentue la véhémence -, qui accaparent les législateurs. Le politique gérait hier la grande masse des gens rentrant dans ce que l’on appelait la norme. Le politique devient gestionnaire de revendications particulières agrégées en syndicats d’intérêts. Leur mission est aujourd’hui de s’assurer que toutes les marges et tous les sentiments alternatifs soient respectés. » 

    L’Etat s’intéresse au devenir des « #vegan #trans » plus qu’au pouvoir d’achat des « petits Blancs périurbains » - sociologiquement proches des électeurs populaires de Trump - qui sont bousculés par la dynamique communautariste et choqués par la baisse de leur utilité. 

    En effet, l’#IA transforme l’organisation sociale en favorisant les élites intellectuelles et en affaiblissant le peuple, mal préparé à la révolution technologique. Pour beaucoup de citoyens, la technologie va trop vite et l’IA dévalorise à toute allure les savoir-faire existants, ceux des #classes_moyennes, justement. A l’inverse, le besoin en ingénieurs et en managers de très haut niveau explose : on estime que le monde manquera de dizaines de millions de travailleurs « ultraqualifiés » dans quinze ans. 

    Le désespoir des « petits Blancs »
    Les écarts entre les gilets jaunes et la petite élite de l’IA - très mobile géographiquement et que l’on s’arrache sur le marché mondial des cerveaux - sont un puissant moteur populiste. Actuellement, 41 % des Français souhaiteraient un pouvoir autoritaire. Peu structuré, le mouvement des gilets jaunes va sans doute s’essouffler, mais le désespoir des « petits Blancs » est là pour durer dans tous les pays occidentaux. 

    Ainsi, le Prix Nobel d’économie 2015, Angus Deaton, s’alarme de l’augmentation de la mortalité chez les Blancs américains peu diplômés. Hélas, la réponse des #élites est inadaptée : se moquer des gilets jaunes, qui sont rebaptisés « beaufs », « inutiles », voire « abrutis », et se préparer à faire sécession. Les #métropoles deviennent des citadelles et des projets d’îles artificielles ou de stations spatiales réservées aux puissants fleurissent dans la Silicon Valley. Cela dessine un futur à la Elysium. Ce serait le stade ultime de déclin de la démocratie : la séparation physique des « Gods and the Useless » décrits par Yuval Harari dans Homo Deus.

    Les gagnants de l’économie de l’intelligence artificielle ont produit les gilets jaunes et, s’il n’y avait la démocratie, ils seraient prêts à les abandonner. 

    #foutage_de_gueule #presse #propagande #intelligence_artificielle #algorithme #Gilets_jaunes

  • Les fumeuses prévisions sur le futur de l’emploi et l’IA
    https://www.oezratty.net/wordpress/2018/fumeuses-previsions-futur-emploi-et-ia

    La destruction nette d’emplois liée à l’IA à l’horizon 2023-2025 se situe selon les études entre 6% à 47%, avec des prévisions qui suivent une tendance baissière, la principale prévision de 47% datant de 2013 et celles de 6% à 7% datant de 2016. Plus récemment, des études ont même prévu un solde d’emploi positif à un horizon d’une douzaine d’années ! Ca donne une belle marge d’erreur et de manœuvre !

    #intelligence_artificielle #futur_du_travail

  • #Frais_d’inscription pour les #étudiants_étrangers : « Une logique contraire au #service_public »

    Le premier ministre Édouard Philippe vient d’annoncer une hausse spectaculaire des frais d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers #extra-communautaires. Une mesure inefficace, injuste et contre-productive, selon Hugo Harari-Kermadec, maître de conférences en économie à l’ENS Paris-Saclay.

    La campagne s’appelle « #Choose_France ». Mais pour espérer étudier en France, il faudra surtout être riche. Le premier ministre Édouard Philippe a annoncé lundi 19 novembre une hausse spectaculaire des frais d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers extra-communautaires.

    Dorénavant, les étudiants venant des pays situés en dehors de l’Union européenne devront débourser pour leurs frais d’inscription à l’université 2 770 euros en licence (contre 170 euros aujourd’hui) et 3 770 euros en master et doctorat (contre 243 euros en master et 380 euros en doctorat jusqu’à présent) à partir de la rentrée prochaine. Jusqu’alors, ils s’acquittaient des mêmes droits d’inscription que les étudiants français et européens.

    Le premier ministre justifie cette mesure par un raisonnement qui peut sembler incongru : entre 2010 et 2015, le nombre d’étudiants étrangers a baissé de 8 %. Or, pour relancer l’#attractivité de la France, le gouvernement est convaincu qu’il faut que les facs françaises coûtent plus cher.

    La France reste pourtant le quatrième pays d’accueil choisi par 245 000 étudiants. D’ici à 2027, la France espère porter à 500 000 le nombre d’étudiants étrangers qu’elle accueille chaque année.

    Selon Édouard Philippe, les #étudiants_internationaux aujourd’hui inscrits en licence paient moins de 2 % du coût réel de leur formation. Sans compter qu’ils ne paient pas d’impôts en France, ni leurs parents, et ne contribuent donc pas au financement de l’enseignement supérieur. Ainsi, il s’agit de rétablir une forme d’« #équité » parmi les étudiants.

    Pour mieux faire accepter cette mesure sensible car considérée par certains comme discriminatoire, le premier ministre a annoncé la mise en place de 6 000 #bourses d’établissement et l’augmentation du nombre de bourses d’État réservées aux étudiants étrangers, qui passeront de 7 000 à 15 000, et « concerneront prioritairement les étudiants en provenance du Maghreb et des pays d’Afrique », selon le plan présenté.

    Les deux principales organisations syndicales, Fage et Unef, ont pris position contre cette mesure.

    Hugo Harari-Kermadec est maître de conférences en économie à l’ENS Paris-Saclay, coauteur de l’ouvrage Arrêtons les frais ! Pour un enseignement supérieur gratuit et émancipateur (Raisons d’agir, 2014) et membre du groupe de recherche Acides (Approches critiques et interdisciplinaires des dynamiques de l’enseignement supérieur).

    Est-ce que cette annonce était attendue ?

    Hugo Harari-Kermadec : On savait depuis la campagne présidentielle que la discussion concernant la hausse des frais d’inscription à l’université était assez avancée. Une note de l’économiste Robert Gary-Bobo évoquait déjà ce sujet et, plus largement, les Macron Leaks font état de discussions entre Thierry Coulhon, devenu conseiller pour l’enseignement supérieur d’Emmanuel Macron, et l’économiste Philippe Aghion sur cette question. Le dernier est moins maximaliste que le premier par ailleurs. C’est donc un mouvement général.

    L’annonce de l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers extra-communautaires montre qu’une première étape est franchie.

    On a vu comment Parcoursup organise un système où le futur étudiant candidate à un grand nombre de formations, comme dans un marché. L’idée étant qu’au lieu d’être affecté dans la licence de son choix dans la limite des postes disponibles, on est mis en concurrence et, selon la demande, il est plus ou moins difficile d’y entrer. Les plus demandées seraient aussi payantes.

    À long terme, on peut imaginer qu’il y aura une offre concurrentielle marchande. Des établissements privés sont déjà répertoriés dans Parcoursup.

    Bien entendu, le contre-argument principal à cette hausse des frais d’université va être de dire que cela ne concernera pas tout le supérieur, seulement certains établissements et certaines filières. On peut donc aussi supposer que les universités qui ont le plus besoin de financements, celles de banlieues dans les villes grandes et les moyennes, ne seront pas attractives et personne ne voudra payer pour y venir. Ce qui va en définitive accroître les #inégalités et les hiérarchies.

    Le premier ministre a expliqué agir ainsi pour rétablir « une équité » entre étudiants dont les parents paient des impôts en France et les autres. Est-ce un argument recevable selon vous ?

    Non. Les parents d’étudiants étrangers ne paient pas d’impôts en France, certes, mais dans ces cas-là, les adultes qui n’ont pas d’enfants ne devraient pas payer d’impôts non plus. Le premier ministre entre dans une logique où chacun paie ce qu’il consomme, ce qui est l’inverse de la définition du #service_public.

    Au contraire, il y a tout intérêt à ce que les étudiants étrangers viennent étudier en France, qu’ils restent et paient des impôts ensuite. Surtout que, pendant les années où ils seront là, ils devront se loger, se nourrir, bref faire des dépenses. Le coût des études sera de toute façon inférieur à ce qu’ils vont dépenser en vivant en France (4,65 milliards d’euros contre 3 milliards d’euros). C’est plus rentable à long terme que de leur demander de payer ce qu’ils consomment. Surtout qu’en étant étudiant ici, même s’ils repartent, ils garderont un lien avec la France et pourront, par exemple, faire du commerce ou de l’exportation. Il n’y aura pas de perte économique.

    La véritable question d’équité est de rappeler que tout jeune en France a le droit d’être formé. Là, cette mesure peut dissuader les moins fortunés de venir.

    D’autres, comme la présidente de la Conférence des grandes écoles, expliquent que des frais d’inscription modiques nuisent à l’attractivité et donnent l’impression d’une éducation au rabais.

    Là encore, c’est un argument courant de dire que si une formation n’est pas assez chère, c’est qu’elle est de mauvaise #qualité. On pourrait rétorquer que des masters à 3 000 euros ne « font » pas assez chers. Autant les rendre gratuits en disant que l’éducation n’a pas de prix.

    Surtout que ça n’aide pas à augmenter l’attractivité. Le Chili, par exemple, a des prix alignés sur ceux des États-Unis. C’est très onéreux mais il n’y a pas d’étudiants étrangers là-bas. L’université est pourtant de qualité, elle est bien placée dans les classements internationaux. Mais les étudiants asiatiques, qui sont la cible visée, préfèrent aller aux États-Unis, en France ou en Grande-Bretagne.

    Les jeunes prennent aussi en ligne de compte dans leur choix la qualité de vie et le réseau qu’ils auront en s’expatriant pour leurs études. C’est pour cette raison que le « #tourisme_étudiant » est en pleine expansion. Les communautés d’établissements comme PSL à Paris ou Saclay essaient de développer non pas une excellence de la recherche mais des infrastructures pour attirer le plus grand nombre. Dans cette veine-là, à Saclay, un projet de créer le plus grand stade européen est à l’étude.

    Les syndicats étudiants sont contre cette hausse et parlent plutôt de la nécessité d’assouplir la politique de visas, est-ce le problème ?

    En réalité, l’idée du gouvernement n’est pas d’attirer ceux qu’on a toujours attirés, à savoir les étudiants des ex-colonies françaises. En introduisant cette hausse des frais d’inscription, l’État vise à attirer les étudiants asiatiques et les classes moyennes hautes de ces pays au pouvoir d’achat en augmentation. Il ne s’agit pas d’avoir plus d’étudiants étrangers mais surtout de saisir une part de marché.

    On va attribuer des bourses pour compenser la hausse de ces droits d’inscription. Mais alors les aspirants vont devoir prouver qu’ils ont de faibles ressources pour y prétendre. Cela concerne ceux qui n’ont pas les moyens de venir en France étudier. Ceux qui sont suffisamment riches pour venir n’entreront pas dans les critères pour être éligibles à une aide de l’État. Le seul moyen de se sortir de cette situation est de distribuer les aides en fonction de critères scolaires, y compris pour ceux qui peuvent payer. Tout cela ne changera donc rien en termes de #mixité_sociale.

    Y a-t-il eu d’autres tentatives par le passé d’augmenter les frais d’inscriptions pour les étudiants étrangers ?

    Il y a eu toute une série d’expérimentations dans l’enseignement supérieur. Science Po a été précurseur et a augmenté ses frais d’inscription pour tout le monde, en fixant d’abord un maximum de 2 000 euros. Les étrangers extra-communautaires paient toujours le prix le plus élevé car on ne peut pas vérifier leur dossier et la réalité des ressources de leurs parents. Aujourd’hui, au bout de quelques années, le prix de l’année d’étude s’élève à 14 000 euros, ce qui est plus onéreux que les écoles de commerce et correspond aux tarifs pratiqués en Angleterre. La moitié des étudiants de Science Po sont étrangers.

    Cette hausse massive a profondément changé le mode de recrutement des étudiants. Ils veulent faire venir des étudiants étrangers et pour cela leur offrent une expérience de vie dans le centre de Paris. Le recrutement des étudiants français est très sélectif. L’université Paris-Dauphine a opté pour une hausse moins forte, mais visant déjà les étudiants étrangers. Là encore, cela a été progressif. Les masters internationaux en anglais sont passés à 4 000 euros par an.

    En Grande-Bretagne, le tarif standard est de 14 000 euros. Les étudiants étrangers peuvent payer plus. Ils sont donc plus intéressants pour les universités, car les « nationaux » rapportent moins. De fait, des filières comme la philosophie ou la littérature anglaise sont sacrifiées au profit de cursus de médecine, droit ou business, plus susceptibles d’attirer les étudiants asiatiques ou moyen-orientaux.

    Au contraire, en 2005, certains Länder en Allemagne ont essayé d’augmenter ces frais avant de faire machine arrière car la communauté universitaire et les jeunes y étaient réfractaires. Culturellement, cela n’est pas passé et les étudiants pouvaient aller dans le Land d’à côté pour éviter cette hausse.

    Est-ce que cette volonté d’augmentation des frais d’inscription est une tentative de compenser le sous-financement de l’enseignement supérieur ?

    Valérie Pécresse, il y a une dizaine d’années, ou Geneviève Fioraso, plus récemment en 2013, alors en charge de l’enseignement supérieur, ont fait des déclarations dans lesquelles elles expliquaient que les établissements devraient expérimenter des hausse des frais d’inscription. Là, c’est Édouard Philippe qui fait la même préconisation et va plus loin en l’imposant, au mépris de l’autonomie des universités.

    L’enseignement supérieur est toujours une priorité pour tous les gouvernements, mais le financement par étudiant est en baisse et cela ne change pas. Les universités vont modifier leur comportement pour attirer les étudiants étrangers et les nationaux vont s’habituer peu à peu à ce que leurs études leur coûtent de plus en plus cher. Certains pourront se dire qu’il est plus simple dans ce cas de ne pas faire d’études du tout et de gagner le Smic toute leur vie.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/201118/frais-d-inscription-pour-les-etudiants-etrangers-une-logique-contraire-au-
    #université #élitisme #études_supérieures #attractivité #excellence

    • Débat : « Bienvenue en France » aux étudiants étrangers, vraiment ?

      Lundi 19 novembre 2018, le gouvernement français a annoncé une nouvelle stratégie pour attirer plus d’étudiants étrangers en France. Sous un nouveau label « #Bienvenue_en_France » attribué aux établissements exemplaires, le premier ministre, Édouard Philippe, souhaite passer de 320 000 étudiants internationaux aujourd’hui à 500 000 dans les universités de l’Hexagone d’ici 2027. De quelle manière ? Entre autres, en augmentant les frais de scolarité pour les étudiants « extra-européens » !

      Ainsi, dès la rentrée prochaine, ces jeunes devraient payer 2 770 euros au lieu de 170 euros pour s’inscrire en licence, et 3 770 euros pour une formation en master ou en doctorat – contre 243 euros et 380 euros actuellement. Le premier ministre trouve « absurde » et « injuste » qu’un étudiant extra-européen « fortuné » « paie les mêmes droits d’inscription qu’un étudiant français peu fortuné dont les parents résident, travaillent et paient des impôts en France depuis des années ».

      Cette déclaration vient confirmer, encore une fois, l’ambiguïté de la politique française à l’égard des étudiants étrangers. Une politique qui oscille entre un désir d’attractivité, puisé dans une vision libérale marquée par l’ère de la #marchandisation des systèmes d’enseignement supérieur, et une obsession de contrôle affirmée par une #politique_migratoire restrictive, sélective, prospérant dans une logique bureaucratique sécuritaire.

      Un marathon administratif

      En 2017, ce sont plus de 78 000 premiers permis de séjour qui ont été délivrés en France pour « raisons liées à l’éducation ». Des documents obtenus au terme d’un véritable parcours de combattant. Depuis 2010, en effet, tout candidat étranger doit passer par la plate-forme numérique de #Campus_France, un établissement sous la tutelle conjointe du ministère des Affaires étrangères et du ministère chargé de l’Enseignement supérieur, avec un réseau de plus de 200 espaces et antennes dans le monde.

      La candidature, appelée #demande_d’admission_préalable (#DAP), est payante. Pour soumettre un dossier de candidature, les étudiants doivent payer les frais de dossier en espèces, auprès d’une banque accréditée. Le montant varie d’un pays à un autre. Par exemple, pour les candidats sénégalais, il est de 50 000 FCFA (environ 75 euros), pour les étudiants turcs, il est de 430 LT (environ 98 euros), alors que pour les étudiants marocains, il est de 1 900 Dhms (environ 172 euros). Il est clairement mentionné que ces frais de dossier ne sont pas une garantie de préinscription et qu’ils ne sont, en aucun cas, remboursables même en cas de désistement, de non-admission ou de refus de visa.

      Ainsi, dans un premier temps, les étudiants étrangers doivent créer un compte sur le site Campus France et compléter un dossier pédagogique, en saisissant les informations personnelles et les justificatifs de diplômes. Les candidats doivent également fournir un certificat attestant de leur niveau en français, et ce, en effectuant un test de connaissance du français (TCF), payant, ou en présentant un diplôme équivalent.

      L’étape suivante consiste à envoyer le dossier pédagogique aux établissements français dans lesquels le candidat souhaite s’inscrire. En cas d’avis favorable de l’un d’entre eux, les services de Campus France convoquent l’étudiant pour un entretien afin de vérifier l’authenticité des documents fournis, son niveau de français, ses motivations et la cohérence de son projet. À l’issue de cet entretien, l’agent de Campus France donne son avis. S’il est favorable, le candidat est invité à prendre rendez-vous au consulat de France pour déposer sa demande de visa long séjour mention « étudiant ».

      Des démarches coûteuses…

      Tout étudiant ne disposant pas d’une bourse d’études doit présenter une attestation bancaire justifiant « du dépôt d’un ordre de transfert, permanent et irrévocable, d’un montant minimum de la contre-valeur de 615 euros par mois pour la durée du séjour (base de 12 mois pour une année scolaire ou universitaire) ». Cette somme est conséquente, puisque pour un étudiant marocain par exemple, cela représente deux fois le salaire minimum mensuel dans son pays. De fait, pour pouvoir déposer une demande de visa de long séjour pour études en France, un étudiant marocain doit avoir économisé l’équivalent de deux ans de salaire minimum !

      Gardons l’exemple des étudiants marocains, puisqu’ils arrivent en tête de classement des étudiants étrangers en France (38 000 en 2017). Depuis 2015, tous les consulats de France au Maroc ont externalisé la réception des dossiers de demande et de délivrance des #visas à un prestataire privé, la société #TLS-Contact. Ainsi, outre les frais inévitables de #visas – non remboursables en cas de refus, les demandeurs payent aussi des frais de service à TLS-Contact, équivalant à 269 dirhams (autour de 25 euros).

      À leur arrivée en France, les étudiants étrangers doivent se présenter, dans un délai de trois mois à compter de la date d’entrée, aux services de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (#OFII) de leur département d’installation, et ce, pour procéder aux formalités d’enregistrement. Une fois l’ensemble de démarches administratives accompli et en s’acquittant d’une taxe de 58 euros sous forme de timbres fiscaux, les passeports de ces étudiants étrangers se voient revêtus d’une vignette attestant l’achèvement des formalités.

      … et sans fin

      Dès leur deuxième année en France, les étudiants étrangers doivent demander une carte de séjour temporaire portant la mention « étudiant ». Selon l’article L.313-7 du CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) français, cette carte est accordée à « l’étranger qui établit qu’il suit en France un enseignement ou qu’il y fait des études et qui justifie qu’il dispose de moyens d’existence suffisants ».

      Le niveau de moyens d’existence estimé suffisant est équivalent à la demande initiale du visa long séjour, c’est-à-dire d’au moins 615 euros par mois. Ceci dit, le dossier de demande de cette première carte de séjour temporaire est composé, entre autres, d’un justificatif de ressources financières au montant défini ; un justificatif de domicile ; une attestation d’inscription dans un établissement d’enseignement supérieur et une attestation d’affiliation à une couverture sociale étudiante. La remise de ce premier titre de séjour exige l’acquittement d’une taxe de 79 euros sous forme de timbres fiscaux.

      Arrivés au terme de leur cursus, certains étudiants étrangers trouvent des opportunités d’emploi dans l’Hexagone et décident de s’y établir. Cette décision les expose de front à une nouvelle « carrière de papier » (Spire, 2005) aussi tracassante et complexe que les précédentes. En effet, pour qu’un étudiant étranger puisse séjourner légalement en France à l’issue de ses études supérieures et occuper une activité professionnelle salariée, il est soumis à une procédure administrative dite de « changement de statut », au terme de laquelle il passe de statut « étudiant » à celui de « travailleur temporaire » ou de « salarié ».

      Ceci étant dit, je vous laisse faire le calcul de la somme de tous ces frais (dossier Campus France + TLS-Contact + frais de Visa + timbres fiscaux à l’OFII) que les étudiants extra-européens paient pour poursuivre leurs études supérieures en France. Coûteuse, exigeant plusieurs mois de démarches, la procédure d’obtention d’un visa pour études Jamid, 2018 est révélatrice de la politique d’immigration sélective de la France. Une sélection qui relève à la fois d’une dimension sociale inégalitaire et d’apparentes logiques économiques, prescrites par les besoins économiques du marché du travail français.

      Des mesures contre-productives

      Beaucoup d’étudiants étrangers dépendent au cours de leur expatriation en France des ressources financières que leur procurent leurs familles. Nombreux d’entre eux sont originaires de milieux modestes. Pour subvenir aux différentes exigences matérielles liées au séjour de leurs enfants en France, nombreuses sont les familles qui parfois s’endettent. Avec cette nouvelle politique de frais d’inscriptions qui alourdit les charges pesant sur elles, il ne s’agira plus de « Bienvenue en France », mais plutôt « Allez ailleurs, ne venez pas en France » !

      Si les étudiants étrangers sont souvent considérés comme des candidats « désirables » à l’immigration en France, correspondant parfaitement aux canons de ce que vous appelez « l’#immigration_choisie », il n’en demeure pas moins qu’ils sont traités comme tout étranger, soupçonné en permanence de devenir ultérieurement en situation juridique irrégulière.

      En 2014, Campus France a réalisé une étude auprès d’un échantillon représentatif afin de cerner l’apport économique des étudiants étrangers à la vie du pays. Selon les résultats de cette enquête, en ligne :

      « Alors que le coût de ces étudiants étrangers pour le budget de l’État peut être évalué à 3 milliards d’euros environ, l’apport des étudiants l’économie française se monte à 4,65 milliards d’euros dont : 3 250 millions euros en consommation quotidienne de biens et services ; 563 millions euros en frais d’inscription et de scolarité ; 364 millions euros en dépenses de transport aérien auprès d’opérateurs français ; 466 millions euros de dépenses des proches qui rendent visite aux étudiants. »

      Peut-être les responsables politiques devraient-ils faire un tour pendant leurs vacances dans des villes comme Brest, Nancy ou Mulhouse, où les étudiants étrangers dynamisent la vie locale. Leurs habitants le confirmeront !

      https://theconversation.com/debat-bienvenue-en-france-aux-etudiants-etrangers-vraiment-107291

    • La Cour des comptes préconise une hausse des droits d’inscription à l’université

      L’institution recommande, dans un rapport que s’est procuré « Le Monde », la fin de la quasi-gratuité de l’université, en priorité en master.

      Après la sélection, la quasi-gratuité constitue probablement l’un des derniers principes tabous à l’université, qu’aucun gouvernement n’a remis en cause depuis une trentaine d’années et le projet de loi Devaquet, en 1986, abandonné face aux milliers d’étudiants dans la rue. Dans un rapport intitulé « Les droits d’inscriptions dans l’enseignement supérieur public », que Le Monde s’est procuré, la Cour des comptes remet ce sujet inflammable sur la table et propose rien moins qu’une augmentation substantielle des droits d’inscription, en priorité en master.

      Ce document encore confidentiel de 200 pages, qui doit être transmis aux membres de la commission des finances de l’Assemblée nationale dans les prochains jours, survient dans un contexte qui n’a rien d’anodin. Commandé par le député du Calvados de la majorité LRM (La République en marche), Fabrice le Vigoureux, il ne manquera pas de faire écho aux mesures annoncées par le gouvernement le 19 novembre, sur l’augmentation de plusieurs milliers d’euros des droits d’inscription des étudiants étrangers extra-européens. Celles-ci ont provoqué une levée de boucliers chez les deux principales organisations étudiantes (UNEF et FAGE) et certains syndicats enseignants, dénonçant une première entaille au principe de gratuité risquant d’en appeler d’autres.

      https://www.lemonde.fr/education/article/2018/11/21/la-cour-des-comptes-envisage-une-augmentation-des-droits-d-inscription-a-l-u

    • Pour attirer les étudiants étrangers, le gouvernement veut… les faire fuir

      Le Premier ministre vient d’annoncer le décuplement des frais de scolarité des étudiants étrangers. Injustice faite aux étudiants ressortissants des pays les plus pauvres, coup porté au dynamisme de l’enseignement et de la recherche en France, ce projet emporte avec lui une réforme encore plus radicale : comment ne pas penser qu’après les étrangers viendra le tour de tous les étudiants, avec pour conséquence le renoncement aux études supérieures pour les plus démunis ou un surendettement massif pour ceux qui persisteraient ?

      À les entendre, nous pourrions penser que le président de la République et son Premier ministre, qui se piquent d’être des gens de lettres, ont, récemment, décidé d’apprendre aux Françaises et aux Français à maîtriser toutes les subtilités de la rhétorique. Après le pseudo mea-culpa du premier dans lequel il nous expliquait qu’il n’avait « pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants », nous donnant ainsi une magnifique illustration de l’« euphémisme » (ainsi que le notait Cécile Alduy sur Twitter).

      https://aoc.media/opinion/2018/11/23/attirer-etudiants-etrangers-gouvernement-veut-faire-fuir
      #paywall

    • Faire payer les étudiants étrangers pour mieux faire s’endetter tous les étudiants

      Six universitaires critiquent la hausse des frais universitaires pour les étudiants étrangers, estimant que « si le gouvernement s’engageait dans cette voie (…) les conséquences sociales de cette politique (…) contribueront à fortement éloigner des jeunes des études supérieures (…) et à l’endettement massif de ceux qui s’y engageraient ».

      Le Premier ministre vient de franchir une nouvelle ligne rouge. Celle qui conduira inexorablement à l’#inégalité de la jeunesse devant le savoir.

      L’annonce a été ainsi faite lors des Rencontres universitaires de la francophonie de l’augmentation des frais d’inscription dans les universités françaises qui passeront de 200 à environ 3 500 euros pour les étudiants extra-communautaires. Une réforme qui serait nécessaire car nous dit Edouard Philippe « Un étudiant étranger fortuné paie les mêmes droits d’inscription qu’un étudiant français peu fortuné dont les parents résident, travaillent et paient des impôts en France depuis des années. C’est absurde et injuste ». Mais rassurons-nous, la tradition humaniste française sera respectée, le nombre de bourses d’études, en priorité en direction des pays du Maghreb et d’Afrique, sera triplé passant de 6000 à 21 000. Et cette mesure devrait même rendre la France plus attractive nous assure sans rire le gouvernement alors même qu’une étude menée par France Stratégie, en 2015 indiquait que le nombre d’étudiants a mécaniquement baissé dans les pays qui ont augmenté leurs droits comme en Suède où la chute a été de 80%.

      Mais ne nous y trompons pas, derrière cette annonce qui se veut de « bon sens », faite en pleine crise des gilets jaunes et le jour de l’annonce du retour du service national pour sans doute passer inaperçue, se cache une réforme plus radicale pour le service public de l’Enseignement Supérieur et concerne bien plus que les 320 000 étudiants étrangers inscrits dans nos universités. Car après les étrangers viendra le tour de tous les étudiants, avec pour conséquences à terme le renoncement aux études supérieures pour les plus démunis ou un surendettement massif pour ceux qui persisteraient.

      En effet, cette histoire est ancienne et nous en connaissons la fin. En Grande-Bretagne, l’idée de faire payer les étrangers a été initiée dès 1980 par M. Thatcher puis amplifiée par T. Blair et les gouvernements successifs. Elle a permis d’installer dans les esprits que l’accès au savoir n’était pas un droit pour tous mais un service comme un autre, et qu’à ce titre l’usager, devait payer pour cela. C’est ainsi que les frais d’inscription qui étaient quasi nuls en 1980 ont vu, après cette réforme réservée initialement aux étrangers, leur augmentation s’étendre progressivement à tous les étudiants et s’élèvent aujourd’hui en moyenne à plus de 10 000£.

      Et n’en doutons pas, il en sera de même en France. D’une part parce que l’Etat se désengage et les universités se paupérisent - cette année l’augmentation 500 millions de leurs budgets est inférieure à l’inflation. D’autre part parce que nombreux sont ceux qui réclament cette augmentation, et depuis fort longtemps. Ainsi la Cour des comptes vient elle même de préconiser cette augmentation dans un rapport commandé par un député de la République en Marche. Pour certains les droits élevés garantiraient un "nouveau contrat entre les étudiants et les universités", augmenteraient leur motivation tandis que leur statut d’usager leur permettrait d’imposer de plus fortes exigences de qualité des services fournis aux universités. Ces frais élevés seraient d’ailleurs un « signal de qualité » en direction des publics internationaux si l’on en croit Anne-Lucie Wack, présidente de la Conférence des grandes écoles. Pour d’autres l’augmentation de ces droits permettrait plus prosaïquement de compenser très partiellement le manque de ressources des universités. Rappelons que ces droits représentent environ 2% des budgets des universités et 10 à 15% de leurs frais de fonctionnement.

      Un argument de « justice sociale » est aussi invoqué. Certains expliquent en effet que des frais uniques et de faible montant est en fait une fiction accentuant les inégalités. Leur raisonnement est le suivant : ce sont les jeunes les plus favorisés qui font les études les plus longues et les moins chères - or cet investissement est payé par toute la Nation, notamment via la demi-part fiscale dont bénéficient leurs parents, Il en résulte un « rendement privé » important puisque les salaires les plus élevés dont bénéficient les actifs diplômés sont ainsi financés par cette subvention publique importante payée par tous. Aussi la quasi gratuité de l’Enseignement Supérieur ne serait pas redistributive et serait contraire aux ambitions d’égalité de la République.

      Selon eux, pour compenser, il faudrait augmenter les frais d’inscription, quitte à le faire avec des tarifs progressifs selon les revenus des parents ou les revenus ultérieurs attendus (les étudiants en médecine ou en droit pourraient payer plus chers). Et pour payer ces frais élevés, la solution préconisée le plus souvent est le recours à l’emprunt, au prêt d’études garanti par l’Etat remboursable avec le premier emploi. Cette politique est celle menée dans de nombreux pays avec les effets néfastes que nous connaissons. Aux Etats-Unis par exemple, modèle des promoteurs de ce financement par l’emprunt, la dette contractée par les étudiants est d’environ 25 000$. Son total qui s’élevait à 500 milliards de dollars en 2008 est aujourd’hui de 1500 milliards de dollars, une menace pour l’économie au moins aussi importante que celle des subprimes en 2008 puisque de plus en plus de jeunes diplômés sont en surendettement et incapables de rembourser leurs dettes. Cet endettement est tel que certains encouragent d’ailleurs les jeunes à ne pas faire d’études.

      Ainsi, partout où cela a été fait, l’augmentation des frais d’inscription réservé aux étrangers a conduit à l’augmentation des frais pour tous puis à l’endettement des étudiants qui voulaient poursuivre leurs études. Si le gouvernement s’engageait dans cette voie comme la logique du processus le suggère, les conséquences sociales de cette politique seront immédiates. Elles contribueront à fortement éloigner des jeunes des études supérieures (seuls 4 jeunes sur 10 obtiennent un diplôme d’enseignement supérieur) et à l’endettement massif de ceux qui s’y engageraient (1 étudiant sur 2 est obligé de travailler pour subvenir à ses besoins).

      Elle sera injuste car ces augmentations pénaliseront essentiellement les familles les plus modestes dont les enfants s’inscrivent dans les premiers cycles universitaires. Par ailleurs, elle conduira de nombreux jeunes à entrer dans la vie active handicapés par un emprunt initial, créant au delà des difficultés individuelles une situation économique potentiellement dangereuse pour le pays.

      Pour faire accepter cette transformation, le gouvernement a choisi indignement de commencer par commodité de montrer du doigt ces étrangers qui viendraient profiter des largesses françaises. C’est faire mine d’oublier que le rayonnement international de la France a besoin d’accueillir ces étudiants étrangers ; la francophonie notamment y perdrait, la Chine ayant de son côté une action de « coopération » extrêmement énergique vers le continent africain. C’est faire mine d’oublier que ces étudiants étrangers par leur consommation participent au développement économique des villes universitaires dans lesquelles ils vivent. C’est faire mine d’oublier que les liens qu’ils auront noués au cours de leur scolarité se retrouveront souvent dans les partenariats économiques et culturels qu’ils pourront établir ensuite entre leur pays d’origine et la France.

      Mais au delà de cette mesure injuste, il s’agit là de la première étape d’un processus plus vaste pour imposer mezza voce une vision libérale de l’Enseignement Supérieur qui fait passer d’un financement public par l’impôt à un financement par endettement privé. Notons que cette politique libérale a déjà été mise en œuvre par le gouvernement dans le secteur hospitalier via le développement des mutuelles privées, notons qu’il vient d’ailleurs de la même façon d’acter des frais d’hospitalisation plus élevés pour les étrangers venant se faire soigner en France. Refusons cette réforme et rappelons avec force que l’université française doit demeurer un service public qui élabore et transmet des savoirs permettant à chacun d’acquérir la maitrise de son destin, professionnel mais aussi intellectuel et citoyen.

      https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/241118/faire-payer-les-etudiants-etrangers-pour-mieux-faire-sendetter-tous-
      #endettement #taxes_universitaires

    • Message du Directeur du Cabinet de la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation adressé aux établissements relevant du ministère français de l’enseignement supérieur

      –-> message reçu par email via mon université

      Mesdames et messieurs les présidents et directeurs,
      Le Gouvernement français a lancé une stratégie d’#attractivité pour les étudiants internationaux incluant :

      – une simplification de la politique des #visas,
      – la multiplication des formations en français langue étrangère et en anglais,
      – une démarche de généralisation et de #labellisation des programmes d’accueil et d’accompagnement des étudiants étrangers mis en place dans les établissements
      – et une campagne de #communication mondiale, sous l’égide de Campus France.

      La France se fixe ainsi l’objectif d’accueillir un demi-million d’étudiants étrangers d’ici 2027. En parallèle, des moyens sont mobilisés pour accompagner le déploiement hors de France des campus et des formations des universités et des écoles françaises, notamment en #Afrique.

      Dès la rentrée 2019, les droits d’inscription seront différenciés en France pour les étudiants internationaux hors Union européenne. Ils resteront inférieurs au tiers du coût réel des formations mais permettront d’augmenter significativement les ressources propres des universités et des écoles. Vous aurez ainsi les moyens de renforcer l’attractivité et la #visibilité de vos établissements vis-à-vis des étudiants internationaux. Dans le même temps, le nombre de #bourses et #exonérations sera triplé.

      J’attire votre attention sur trois points essentiels :
      – Les #droits_différenciés concernent les étudiants internationaux hors Union Européenne, Suisse et Québec. Ils ne s’appliquent pas aux étudiants internationaux d’ores et déjà présents dans vos établissements et qui, à la rentrée 2019, poursuivront leurs études au sein d’un même cycle (L, M ou D). Vos établissements sont par ailleurs en mesure, dans le cadre de leur stratégie d’attractivité et d’accueil, de prévoir une exonération pour les étudiants internationaux changeant de cycle.
      – Le nombre de bourses et exonérations à destination des étudiants étrangers sera triplé, prioritairement à destination des étudiants venus de pays du Maghreb ou d’Afrique. Les universités auront la possibilité d’accorder des bourses et des exonérations, totales ou partielles, notamment dans le cadre des accords de coopération entre universités et écoles (Erasmus+, cotutelle de thèse, par exemple).
      – Les doctorants internationaux bénéficieront de programmes spécifiques de soutien permettant de maintenir l’attractivité des laboratoires de recherche. Les droits d’inscription des doctorants internationaux pourront être pris en charge dans le cadre de financements qui soutiennent les projets de recherche auxquels ils participent.

      Les services du ministère vous feront parvenir les documents techniques nécessaires à la mise en place de ces nouvelles mesures tout au long de l’année.
      Bien cordialement,
      Philippe Baptiste

      –-----

      Qui est concerné par le paiement des droits d’inscription différenciés ?

      Les étudiants extra-européens qui s’inscrivent pour la première fois dans un cycle supérieur de formation en France seront amenés à acquitter des droits d’inscription différenciés. Ces droits concernent les établissements relevant du ministère français de l’enseignement supérieur.

      Ne sont pas concernés par le paiement de ces droits différenciés :
      – Les étudiants ressortissants d’un pays de l’Espace économique européen ou de la Suisse ;
      – Les étudiants de nationalité canadienne domiciliés au Québec, conformément aux accords franco-québécois ;
      – Les étudiants venant en France dans le cadre d’un partenariat entre universités qui prévoit une telle exonération, notamment les étudiants qui ne sont pas ressortissants d’un pays de l’UE et qui sont accueillis dans le cadre des programmes d’échange du type Erasmus+ ;
      – Les étudiants réfugiés ou bénéficiaires de la protection subsidiaire, qui seront naturellement exonérés ;
      – Les étrangers ayant le statut de résidents en France ou dans l’Union européenne ainsi que les étudiants étrangers présents en France au titre de la vie privée et familiale ;
      – Les étudiants déjà inscrits dans un cycle d’étude (Licence, Master ou Doctorat) et le poursuivant en 2019 ;
      – Les étudiants actuellement inscrits dans une formation préparatoire à l’entrée en Licence, Master ou Doctorat (comme les formations en FLE) et entrant dans un cycle en 2019.
      Sont également exonérés les étudiants bénéficiant d’une bourse du Gouvernement français ou d’une exonération de droits d’inscription, accordée par l’ambassade de France dans leur pays d’origine ou de résidence. Les universités pourront également accorder des bourses et des exonérations.

    • #Choose_France

      Sommet sur l’attractivité de la France

      A l’initiative d’Emmanuel Macron, Président de la République française, le sommet sur l’attractivité de la France s’est tenu le lundi 22 Janvier à Versailles en présence de 140 dirigeants d’entreprises internationales.

      A cette occasion Facebook a annoncé le développement de son pôle de recherche sur l’#intelligence_artificielle en France. A ce titre, le nombre de chercheurs du #Facebook_Artificial_Intelligence_Researchers (#FAIR) Paris passera de 30 à 60 et le groupe va investir 10 millions d’euros supplémentaires d’ici 2022, soit un triplement des sommes qu’il y consacre.

      #Google, a lui-aussi fait part, hier, de ses intentions en matière d’intelligence artificielle dans l’Hexagone. L’entreprise va ouvrir un centre de #recherche_fondamentale dévolue à l’intelligence artificielle en France . Il s’agira du troisième centre du groupe en la matière, après ceux de Mountain View, en Californie, et Zurich, en Suisse. Il sera installé dans le siège parisien de Google, qui s’étendra sur 6000 M2 supplémentaire pour devenir un « campus ».

      Enfin, le principal éditeur européen de logiciels, SAP, annoncé hier son intention d’investir 150 Millions d’euros par an en France pendant les cinq prochaines années. Ces investissement concernent la recherche et développement.

      Toujours pour favoriser l’attractivité de la France, Edouard Philippe, Premier Ministre, s’est engagé à développer l’offre scolaire internationale en France. Le gouvernement promet un « #accueil_personnalisé » aux familles qui s’installent en France. « Un numéro de téléphonique unique, un guide interactif et un outil cartographique présentant l’ensemble de l’offre éducative, seront mis à disposition des familles pour simplifier leurs démarches » précise-t-il. Trois nouveaux #lycées_internationaux devraient également voir le jour d’ici la rentrée 2021.

      https://www.campusfrance.org/fr/choose-france

      Dans le dossier de presse ("STRATÉGIE D’ATTRACTIVITÉ
      POUR LES ÉTUDIANTS INTERNATIONAUX"), quelques statistiques et chiffres :

    • Augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers ? Pas en mon nom

      Alors que l’asphyxie financière des universités est méthodiquement planifiée depuis des années par les majorités successives, le Premier ministre a présenté l’augmentation prochaine des droits de scolarité des étudiants étrangers comme un vecteur de ressources nouvelles et d’attractivité à l’international des universités françaises.

      L’augmentation prochaine des frais d’inscription des étudiants non-européens dans l’enseignement supérieur public a été annoncée par le Premier ministre le 19 novembre 2018. Conformément à la tradition de novlangue orwellienne à laquelle le « nouveau monde » a systématiquement recours, il a inséré cette discrimination tarifaire a priori désincitative pour les usagers dans le cadre d’une « stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux », dénommée non sans humour « Bienvenue en France », et n’a pas manqué de présenter comme une « révolution » sa réforme d’essence conservatrice.

      Pour la rentrée universitaire 2019/2020, à suivre le Premier ministre « les étudiants internationaux qui ne résident pas dans l’Espace économique européen paieront des frais d’inscription correspondant approximativement au tiers du coût réel de leur formation » ; concrètement, et s’agissant en particulier des formations universitaires où sont inscrits 70% des étudiants internationaux, il est annoncé que ces étudiants devront s’acquitter de 2 770 euros de droits de scolarité au lieu des 170 euros actuellement prévus « pour tous » afin de s’inscrire dans l’une des trois années conduisant à la délivrance du diplôme de licence, et 3 770 euros pour une inscription en diplôme de master ou de doctorat – contre 243 euros et 380 euros actuellement (v. l’annexe de l’arrêté du 21 août 2018 fixant les droits de scolarité d’établissements publics d’enseignement supérieur relevant du ministre chargé de l’enseignement supérieur ; plus généralement, v. le chapitre « Les étudiants » que l’auteur de ce blog a publié in : Bernard Beigner et Didier Truchet (dir.), Droit de l’enseignement supérieur, LGDJ, novembre 2018, p. 345-390).

      Le Premier ministre n’a pas précisé si ces futurs tarifs à quatre chiffres s’appliqueront aux seuls étudiants internationaux inscrits pour la première fois à partir du 1er septembre 2019, où s’ils seront également opposables aux étudiants internationaux déjà inscrits en France en cette année universitaire 2018/2019 et qui ont vocation à poursuivre leur cursus l’année prochaine.

      Le discours du Premier ministre prononcé à cette occasion est abstrait et déconnecté des réalités. Il suffit à cet égard de relever que, à le suivre, la loi du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants a « amélioré l’accueil et l’accompagnement de nos étudiants et (mis) un terme à un système qui conduisait trop souvent à l’échec en licence ». Or, cette affirmation est factuellement erronée, car d’une part la loi ORE n’a rien changé aux conditions, dramatiques pour un pays tel que le nôtre, d’accueil et d’accompagnement des étudiants – il faudrait drastiquement augmenter le budget des universités pour cela –, et d’autre part Parcoursup, qui est un mécanisme de sélection en forme de supplice chinois, a pour résultat concret de créer des filières universitaires duales : celles où ont été acceptés les meilleurs élèves de terminale qui n’ont pas voulu ou pas pu accéder à l’enseignement supérieur ouvertement sélectif, et où le taux de réussite sera amélioré ; les autres filières « choisies » par défaut au carré voire au cube, où c’est le taux d’échec qui sera amélioré. En termes de « réussite » en licence, Parcoursup est globalement un jeu à somme nulle, aux sens propre et figuré.

      Le Premier ministre affectionne le mot « horizon » – peut-être pour l’aspect visionnaire que tel ou tel Candide, s’il en reste, pourrait prêter à celui qui l’emploie. Il a ainsi évoqué le 6 septembre 2018 « l’horizon 2035 » (sic) – soit dans dix-sept ans – pour la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité. S’agissant de la stratégie présentée le 19 novembre, il a visé un peu moins loin dans la perspective temporelle, et s’en est tenu à un « objectif d’atteindre 500 000 étudiants en mobilité à l’horizon 2027 », soit quand même dans neuf ans, sans au demeurant qu’il nous explique pourquoi il a précisément choisi cette année là du 21ème siècle. Il a parallèlement fait savoir que « d’ici 2025, le nombre d’étudiants en mobilité internationale aura doublé, passant de plus de 4,6 à 9 millions ». A supposer que ces prévisions dignes de Nostradamus soient exactes, il faudrait en réalité, pour que la France ne perde pas sa part relative d’attractivité des étudiants en mobilité, plus que doubler leur nombre actuel – 324 000, dont 70% suivent une formation dans les universités – d’ici à 2027, c’est-à-dire donc en accueillir au moins 648 000 et non « seulement » 500 000 comme le projette le Premier ministre.

      Les chiffres avancés par le Premier ministre évoquent « en creux » un fort ralentissement de la dynamique de progression de l’attractivité des universités françaises : une augmentation de 50% du nombre des étudiants internationaux est projetée pour 2027, là où cette augmentation devrait être d’au moins 100%... Il serait utile de s’interroger sur les causes de cette grave perte d’influence de la francophonie, qui ne sont évidemment pas dues à la quasi-gratuité de l’inscription dans les filières universitaires.

      L’explication de cette multiplication par dix ou seize des frais d’inscription des étudiants étrangers laisse pour le moins dubitatif : le Premier ministre trouve « absurde » et « injuste » qu’un étudiant non-européen « fortuné » « paie les mêmes droits d’inscription qu’un étudiant français peu fortuné dont les parents résident, travaillent et paient des impôts en France depuis des années ». Dans le monde théorique d’Edouard Philippe, tous les étudiants non internationaux sont des étudiants français, tous ces étudiants français ont non pas un mais des parents, tous ces étudiants français ont des parents qui tous deux résident en France (quid des ressortissants européens), tous ces étudiants français ont deux parents qui résident en France et qui tous deux paient des impôts, et « donc » qui financent indirectement ces services publics administratifs que sont les établissements universitaires. A contrario, dans le monde théorique d’Edouard Philippe, un étudiant international est originaire d’un pays où le niveau de vie est comparable au nôtre et où donc 2 770 euros ou 3 770 euros représentent « en vrai » 2 770 euros ou 3 770 euros ; cet étudiant arrive en France sans frais ; il y trouve immédiatement, d’un simple clic sur internet, un logement meublé pour lequel il ne paye pas de loyer ; il mange gratis ; il ne s’acquitte d’aucun impôt ou taxe lorsqu’il suit son cursus. La technocratie, c’est exactement cela : un administrateur qui modèle à sa façon, telle qu’il l’imagine, une réalité qu’il ne connait pas, pour lui donner l’aspect qu’il souhaite qu’elle possède et non celui qu’elle a.

      Quant aux ressources supplémentaires susceptibles d’être générées par cette augmentation des frais d’inscription, il suffit d’avoir à l’esprit que la loi de finances peut immédiatement les neutraliser en diminuant d’autant les ressources étatiques attribuées aux universités, par un jeu de bonneteau auquel nous sommes désormais fort habitués depuis mai 2017.

      En clair, ce projet vise à évincer les étudiants africains au profit des étudiants d’autres régions du monde (Maryline Baumard, « Les étudiants africains, laissés-pour-compte de la nouvelle stratégie française », Le Monde, 19 novembre 2018) ainsi que l’a reconnu le Premier ministre par une formule faussement volontariste (« Les étudiants indiens, russes, chinois seront plus nombreux et devront l’être »), et ne fait que préparer les esprits à la hausse des frais d’inscription « pour tous » telle que la préconise la Cour des comptes (965 euros en master et 781 euros en doctorat, pour obtenir 432 millions d’euros de ressources supplémentaires, prélude à une baisse équivalente des dotations étatiques : Camille Stromboni, « La Cour des comptes préconise une augmentation des droits d’inscription à l’université », Le Monde, 21 novembre 2018 ; Camille Stromboni, « La hausse des droits d’inscription pour les étudiants français et européens écartée par le gouvernement », Le Monde, 21 novembre 2018), alors que l’Etat entretient savamment la pénurie, et désormais la disette, budgétaire et financière pour la plupart des universités, là où des établissements « sélectifs » du supérieur sont au contraire favorisés.

      Des voix se sont déjà élevées contre ce projet (v. Eric Fassin et Bertrand Guillaume, « Attirer les plus riches, et en même temps, écarter les plus pauvres », Le Monde, 21 novembre 2018 : « Faire payer leur formation par les étudiants, et non par l’Etat, c’est refuser d’investir collectivement dans l’avenir » ; Augusta Lunardi, « Monsieur le premier ministre, vous ne connaissez pas notre réalité », Le Monde, 21 novembre 2018 ; Menel Zeggard, « Universités françaises, salons de manucure, mêmes combats », Blog Mediapart, 21 novembre 2018 ; Hugo Harari-Kermadec, entretien avec Faïza Zerouala, « Une logique contraire au service public », Mediapart, 20 novembre 2018 ; Hicham Jamid, « Bienvenue en France aux étudiants étrangers, vraiment ? », The Conversation, 20 novembre 2018). Des enseignants-chercheurs des universités ont lancé le 22 novembre 2018 une pétition en ligne « pour le maintien d’un enseignement supérieur ouvert et accessible à tous ».

      A ces justes critiques et réflexions, on ajoutera trois remarques.

      L’une est personnelle à l’auteur de ce blog qui, à l’instar sans doute de beaucoup d’universitaires, tire grande fierté au quotidien d’être partie prenante au fonctionnement d’une institution qui non seulement ne monnaye pas la diffusion des savoirs, mais en offre l’accès au plus large public, sans distinction aucune entre usagers, y compris en termes de nationalité ou de lieu de résidence des parents, autre que la judicieuse continuité entre les parcours scolaire et universitaire prévue à l’article L. 612-2 du Code de l’éducation.

      La deuxième porte sur les montants qu’il est envisagé de demander aux étudiants internationaux, présentés par le Premier ministre, on l’a vu, comme « correspondant approximativement au tiers du coût réel de leur formation ». Pour l’inscription en doctorat en droit au moins, cette affirmation mériterait d’être étayée ou relativisée selon les disciplines : à l’expérience, il semble tout à fait improbable qu’un doctorant en droit « coûte » à l’université 11 310 euros (3 770x3) euros par année d’inscription. On ajoutera, comme directeur de site universitaire accueillant quelque 3 000 étudiants en première et deuxième années de licence en droit ou en science politique, que payer 2 770 euros par an pour étudier dans des locaux inadaptés, sans bibliothèque universitaire, avec une salle de lecture pouvant contenir 100 personnes où la moquette est inchangée depuis l’ouverture du centre au milieu des années 1990, avec des toilettes plus que vétustes, où les amphithéâtres ont une capacité d’accueil de 500 étudiants, est une somme qui paraît largement excessive au regard des prestations matérielles offertes aux usagers.

      La dernière est d’ordre purement juridique, et tient notamment à l’application du principe d’égalité de traitement entre usagers d’un même service public.

      A partir du 1er septembre 2019 donc, il devrait y avoir une distinction tarifaire entre deux catégories d’usagers du service public universitaire, selon leur nationalité : les français et assimilés d’une part ; les étudiants internationaux de l’autre.

      La jurisprudence constante du Conseil d’Etat depuis un arrêt connu de tous les étudiants de deuxième année de licence en droit (CE 10 mai 1974, Denoyez et Chorques), constamment confirmée depuis (v. par exemple, pour une différentiation tarifaire dans l’accès des moins de 26 ans aux musées nationaux : CE 18 janvier 2013, SOS Racisme), n’admet, pour un même service rendu, la légalité de telles distinctions tarifaires établies par le pouvoir réglementaire que si l’une des conditions suivantes peut être remplie, et sous réserve que ces différences ne soient pas manifestement disproportionnées au regard des objectifs poursuivis : l’existence d’une nécessité d’intérêt général en rapport avec les missions des établissements concernées, qui permet de déroger au principe d’égalité ; l’existence entre les usagers de différences de situations appréciables, qui rend inapplicable le principe d’égalité.

      A supposer même que l’objectif poursuivi par le Premier ministre soit intelligible et ne consiste pas uniquement à abonder le budget de l’Etat par un financement spécifique à certains usagers, aucune de ces deux exceptions au principe d’égalité de traitement des usagers du service public de l’enseignement supérieur ne semble ici présente (cependant, pour un point de vue plus nuancé, v. Cédric Mathiot, « Le gouvernement va faire payer plus cher les étudiants étrangers : est-ce légal ? », liberation.fr, 21 novembre 2018 : « concernant les étudiants primo-arrivants, n’ayant donc aucune attache en France, aucun texte ne semble pouvoir empêcher l’application de frais différenciés » - v. toutefois l’article L. 123-2 du Code de l’éducation cité plus loin).

      D’une part, il n’existe pas de différence de situation objectivement appréciable, au regard du fonctionnement de l’université, entre étudiants français ou européens d’un côté et étudiants internationaux de l’autre.

      Certes, le Conseil d’Etat a depuis les années 1980 admis la légalité de tarifs différentiels selon que les parents d’un élève sont ou non contribuables d’une commune (par exemple : la prise en charge d’une partie du coût de la cantine scolaire ou d’une école de musique par le budget communal justifie un tarif préférentiel au profit des élèves domiciliés dans la commune), de sorte qu’il peut paraître cohérent d’instaurer une différentiation des frais d’inscription dans le supérieur selon que les parents des étudiants résident ou non en France. Mais cette analogie est trompeuse, en ce que la jurisprudence établie concerne des services publics locaux et non nationaux (il ne viendrait à personne de prôner une différentiation tarifaire pour l’inscription d’un étudiant dans une université située dans un autre ressort que l’académie où il a passé son bac). Le Conseil d’Etat valide ce type de différentiation tarifaire locale au motif que les parents ne paient par construction jamais d’impôts locaux dans la commune où se trouve le service public dans lequel est inscrit leur enfant, commune où cet enfant ne fait que passer ponctuellement ; or, en l’occurrence, un étudiant international s’établissant en France participera en continu, le temps de sa formation, à l’alimentation du budget de l’Etat d’une manière comparable à celle des étudiants français et assimilés, étant entendu qu’un étudiant n’est normalement pas assujetti à l’impôt sur le revenu, lequel n’est acquitté que par 43% des foyers fiscaux. Davantage même, les étudiants internationaux inscrits dans les universités françaises sont, dès leur arrivée en France, une source importante de recettes pour les finances publiques nationales (v. Campus France, « Au-delà de l’influence : l’apport économique des étudiants étrangers », Note n° 45, novembre 2014 : l’accueil de 295 000 étudiants internationaux coûte 3 milliards d’euros par an mais rapporte dans un même temps 4,65 milliards à la France), et par conséquent participent au moins autant sinon plus encore que la plupart des étudiants français ou assimilés au financement des établissements du supérieur via le budget de l’Etat. Qu’ils soient français ou non, les étudiants sont des usagers dans une situation objectivement identique par rapport au service public national de l’enseignement supérieur - il en va de plus fort ainsi pour ceux des étudiants internationaux qui ne sont pas « néo-arrivants » mais suivent un cursus depuis au moins une année universitaire, même s’ils changent de cycle (passage en master ou en doctorat) en cours de cursus.

      L’on signalera au surplus qu’en évoquant les étudiants non-européens « fortunés », le Premier ministre a laissé entendre que la discrimination tarifaire qu’il a annoncée était en réalité assise sur les ressources des familles, alors qu’il a envisagé la mise en place d’une discrimination tarifaire selon le domicile des familles (celles qui résident en France et celles qui n’y résident pas). Il faudrait choisir...

      D’autre part, on ne voit guère quelle nécessité d’intérêt général en rapport avec les missions du service public universitaire telles que définies par l’article L. 123-2 du Code de l’éducation pourrait justifier la discrimination sur la nationalité annoncée par le Premier ministre.

      On le voit d’autant moins que ce projet discriminatoire paraît manifestement contraire aux 3° et 3 bis° de cet article, qui disposent que le service public de l’enseignement supérieur contribue « à la lutte contre les discriminations, à la réduction des inégalités sociales » et « à la construction d’une société inclusive. A cette fin, il veille à favoriser l’inclusion des individus, sans distinction d’origine (et) de milieu social (…) ». Sans distinction d’origine et de milieu social…

      Au surplus, ce projet est de nature, contrairement à l’objectif affiché, à dé-favoriser l’attractivité des universités françaises, ainsi que l’a reconnu un universitaire pourtant favorable à l’augmentation différenciée des frais d’inscription (Jean-Paul Gayant, « Augmenter les droits d’inscription à l’université, c’est faire le pari de l’excellence », Le Monde, 21 novembre 2018 : « La hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers devrait, dans un premier temps, faire sensiblement diminuer leurs effectifs dans les établissements français. Mais, dans un second temps, par la grâce (sic) d’un signal de meilleure qualité (sic), leur nombre et leur niveau devrait (sic) substantiellement progresser. C’est enfin le pari de l’excellence (sic) qui est fait dans ce domaine »). On a d’ailleurs déjà indiqué que, en présentant son projet, le Premier ministre faisait lui-même ce pari d’une augmentation de 50% « seulement » du nombre des étudiants internationaux, là où cette augmentation aurait dû être de 100%.

      Enfin, en tout état de cause, l’écart entre les droits de scolarité des étudiants français et européens et ceux qui seront demandés aux étudiants internationaux est à ce point important – une amplitude de dix à seize, on l’a dit –, qu’il paraît impossible d’en déduire « que la différence de traitement qui en résulte n’est pas manifestement disproportionnée au regard de l’objectif » (CE 18 janvier 2013, SOS Racisme, préc.) poursuivi par les annonces du Premier ministre, cette disproportion manifeste paraissant attentatoire au principe d’égalité de traitement des usagers d’un service public.

      Le Premier ministre s’est félicité à l’avance de « l’équité solidaire » (sic) qui consisterait à ajouter 14 000 bourses aux 8 000 existantes au bénéfice des étudiants internationaux, alors que dans la période considérée 180 000 étudiants internationaux de plus sont espérés. Concrètement donc, sur 500 000 étudiants internationaux, 21 000 pourront éventuellement être boursiers - 4% ! -, quand au moins 479 000 ne le seront pas…

      La « stratégie » est claire : elle vise à attirer en France les étudiants internationaux aisés, autrement dit les filles et les fils des « premiers de cordée » dans leurs pays respectifs. C’est à eux et à eux seuls que s’adresse le slogan « Bienvenue en France ».

      Le risque que cette « stratégie » échoue, à l’instar de la politique fiscale du « ruissellement », est non négligeable : on a beaucoup de mal à adhérer à l’intuition que l’augmentation des frais d’inscription pour les seuls étudiants étrangers est susceptible, à conditions d’accueil et à situation budgétaire constantes, de rehausser le prestige des universités françaises à l’international, et donc de faire « ruisseler » les étudiants non-européens vers nos universités.

      Mais en 2027, qui ira demander des comptes à Edouard Philippe si la « révolution » qu’il a annoncée le 19 novembre 2018 se révélait être un cuisant échec ?

      https://blogs.mediapart.fr/paul-cassia/blog/221118/augmenter-les-frais-d-inscription-des-etudiants-etrangers-pas-en-mon

    • Face à la hausse des frais d’inscriptions, 2 étudiantes chinoises s’interrogent sur leur avenir

      Nous recevons aujourd’hui (mettre les noms) pour parler de la hausse des frais d’inscription des étrangers extra-communautaires dans les facultés françaises. Si l’objectif affiché semble ambitieux (faciliter les formalités, augmentation du nombre d’étudiants boursiers), il augmente par contre fortement les frais d’inscription, en les multipliant par 10. Même si ça reste bien en dessous de la plupart des universités européennes, et notamment anglo-saxonnes, cette mesure va impacter lourdement les étudiants déjà engagés dans un cursus universitaires, comme nos 2 invités.

      https://www.youtube.com/watch?v=Z_ORt5UAjmE

    • Attirer les « meilleurs » étudiants étrangers : genèse d’une politique sélective

      La « stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux » présentée par Édouard Philippe le 19 novembre 2018 a suscité beaucoup de réactions dans les milieux universitaires et associatifs, à juste titre. Le premier ministre prétend « gagner la bataille de la concurrence internationale entre nos systèmes d’enseignement supérieur et de recherche » en augmentant fortement les frais de scolarité concernant les étudiants hors de l’Union européenne afin d’accueillir les « étudiants les plus brillants et les plus méritants ».

      C’est oublier que l’une des raisons qui permettent à la France de se positionner parmi les destinations les plus prisées des étudiants internationaux est justement la quasi-gratuité de son système éducatif. S’inscrivant dans le prolongement de la politique de « l’immigration choisie » adoptée sous le gouvernement Sarkozy, la réforme actuelle risque d’accélérer une sélection déjà basée sur le potentiel apport économique de ces étudiants, tel que le perçoit la classe dirigeante, et donc de reconfigurer les caractéristiques des mobilités étudiantes vers la France.
      Un tournant en 2006

      Ce retournement intervient après deux décennies de forte progression des effectifs d’étudiants étrangers inscrits dans l’enseignement supérieur, encouragée par l’assouplissement des conditions d’accueil sur le sol français avec, par exemple, la facilitation de l’obtention du visa décidée en 1998 par le gouvernement Jospin (loi RESEDA). S’y ajoutait l’obligation de motiver les refus de visas opposés aux étudiants ainsi que l’augmentation des bourses du gouvernement français.

      Dans les années 2000, une réforme globale de la politique d’immigration est entreprise, d’abord avec la loi du 26 novembre 2003, sur la lutte contre l’immigration clandestine, puis celle de 2006 qui vise à mieux sélectionner les migrants selon les besoins économiques de la France, et donc à « promouvoir une immigration choisie et une intégration réussie ».

      Différentes mesures entendent ainsi faciliter l’entrée et le séjour en France des étudiants et chercheurs, de préférence ceux qui répondent à la vision sarkoziste du « bon migrant ». C’est dans ce cadre que le gouvernement va mettre en place, en 2005, les Centres pour les études en France (qui deviendront par la suite Campus France). La baisse des flux entre 2005 et 2007 serait peut-être due à l’implantation de ces CEF qui auraient accru la sélection, notamment sur la base de l’origine sociale, comme l’ont montré les travaux d’Alexis Spire.
      La circulaire Guéant de 2011

      La série des mesures restrictives se poursuit en 2011 avec l’introduction de la très médiatisée circulaire de 2011, dite circulaire Guéant, qui limite la possibilité pour les étudiants étrangers diplômés de travailler en France. Celle-ci a eu un effet très ponctuel : le nombre de premiers titres de séjour accordés à des étudiants baisse de 64928 titres en 2011 à 58857 en 2012. Une chute qui touche surtout les étudiants originaires de pays africains.

      Cette circulaire a ainsi non seulement restreint les possibilités de séjour en France, mais a également envoyé un signal négatif aux candidats au départ. En revanche, son impact va se résorber très rapidement, dès son abrogation l’année suivante sous la pression des universitaires et des associations étudiantes. Le nombre d’étudiants étrangers inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur en France va continuer à croître à partir de ce moment-là.

      Mais qu’en est-il de la composition de ces migrations ? Cette question est plus complexe, d’autant plus que les données sur l’origine sociale des étudiants étrangers ne sont pas disponibles au niveau national. Nous tentons tout de même donner quelques éléments de réponse et voir tout d’abord que les flux se redistribuent entre les types d’établissements du supérieur.
      Attirer des étudiants étrangers dans les cursus sélectifs

      Si la loi de 1998 a eu surtout un effet sur la croissance des effectifs dans les universités, la politique dite de l’immigration choisie, va surtout favoriser l’inscription d’étudiants étrangers dans les grandes écoles ou des cursus sélectifs comme les classes préparatoires et les IUT. Leur nombre augmente de manière continue jusqu’en 2016 de même que la proportion de ces étudiants qui passe de 22 % à 29 % sur cette période.

      Cette approche privilégie également certaines disciplines, comme les sciences, le génie, le droit, l’économie et la gestion au détriment des lettres et des sciences sociales. Si l’on observe une augmentation importante des étudiants inscrits en sciences depuis 2005, la tendance à la hausse des effectifs en lettres et sciences sociales se tasse.
      Montée en puissance de l’Asie et de l’Amérique

      Cette politique a aussi pour but d’attirer de plus en plus les étudiants en provenance des pays développés ou émergents – comme la Chine, le Brésil ou la Russie – et de décourager la migration en provenance des anciennes colonies. De fait, les effectifs par grande région d’origine montrent une forte augmentation des effectifs d’étudiants en provenance des pays d’Asie, d’Amérique et de l’Union européenne à partir des années 2000. Par contre, si le nombre d’étudiants africains augmente fortement entre 2000 et 2005, les chiffres baissent à partir de la mise en place de la loi de 2006 et ce, jusqu’en 2014.

      Ces données masquent les spécificités nationales, notamment l’augmentation impressionnante du nombre d’étudiants chinois inscrits en France depuis 2000 (2563 en 2000 contre plus de 21 000 en 2009), atteignant en 2007 le même nombre que les étudiants algériens et marocains, dont les effectifs diminuent sur cette période. Les années les plus récentes montrent cependant une inversion de ces tendances. On voit moins bien les tendances pour les pays dont les effectifs sont plus petits, mais notons tout de même une progression stable des effectifs des étudiants brésiliens et russes sur la période.
      Une logique de « marché »

      Les modalités de gestion des migrations étudiantes en France s’inscrivent dans le contexte de l’évolution des relations Nord-Sud et des changements qualitatifs et quantitatifs de l’immigration. Si au tournant des années 60, la France a adopté une vision très positive de la migration étudiante en provenance des pays du Tiers Monde et a largement contribué à la formation des futures élites des pays nouvellement indépendants, dès les années 80, la formation des étudiants étrangers se situe dans le cadre d’une compétition internationale pour les « talents » et se définit en termes de « marché à gagner ». Comme l’écrivent Borgogno et Streiff-Fénart, les enjeux de la coopération internationale sont désormais

      « de pousser les universités françaises à tenir leur rang dans la formation aux technologies de pointe. L’indice d’attractivité d’une université se mesure désormais à son rayonnement « technologique » et à sa capacité d’attirer des étudiants provenant de pays où le niveau technologique est égal ou supérieur à celui de la France ».

      Les gouvernements précédents ont ainsi tracé la voie des réformes actuelles. L’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers extra-communautaires aura pour principal effet d’accélérer des tendances déjà bien engagées conduisant à la reconfiguration des caractéristiques des mobilités étudiantes vers la France, à moins qu’une mobilisation généralisée du secteur universitaire et, plus généralement, de l’ensemble de la société française ne parvienne à contrer ces réformes.

      http://theconversation.com/attirer-les-meilleurs-etudiants-etrangers-genese-dune-politique-sel

    • Vers des études payantes pour tous ?

      L’annonce par le gouvernement d’une hausse des frais d’inscription pour les étudiants non européens est une décision injuste car elle privera d’accès à l’Enseignement supérieur de bons étudiants ayant peu de ressources. Sans compter qu’elle vise à diviser les étudiants. Manière de préparer une hausse générale ?

      Le gouvernement revient sur un engagement d’Emmanuel Macron. Se prépare-t-il à lancer les premières manœuvres d’une attaque encore plus violente et sans précédent contre l’éducation publique et gratuite ? Edouard Philippe vient d’annoncer, lundi, une hausse des frais d’inscription pour les étudiants non communautaires, en les portant à 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master. Nous avions annoncé depuis plusieurs années dans des articles et tribunes qu’une telle décision arriverait, en préfiguration d’une hausse généralisée. Dans les prochaines années, il faudra ainsi prévoir entre 4 000 et 8 000 euros par an en licence et autour de 10 000 euros par an en master, et ce pour tous les étudiants, comme le suggère une note remise au candidat Macron en 2017.

      Bien sûr, l’exécutif n’a pas annoncé les prochaines étapes d’une généralisation des frais d’inscription à l’ensemble des étudiants. Ce serait mettre l’ensemble de la jeunesse dans la rue. La stratégie est autrement plus subtile : elle consiste en effet à réformer par étapes, en segmentant les populations pour leur ôter toutes capacités de mobilisation.

      Disons-le d’emblée, la seule annonce de lundi devrait susciter une réaction d’indignation tant elle est injuste et contre-productive : elle est injuste car elle privera d’accès à l’enseignement supérieur de bons étudiants ayant peu de ressources. Elle est contre-productive car elle entravera les coopérations entre établissements français et étrangers. Ajoutons qu’elle semble méconnaître la réalité car, comme le mentionne une étude commandée par Campus France en 2014, les étudiants non communautaires font vivre l’économie et rapportent bien davantage (4,65 milliards d’euros) qu’ils ne coûtent (3 milliards d’euros). Le gouvernement propose certes le triplement des bourses et des exonérations, mais cette usine à gaz ne résoudra rien.
      Généralisation des frais à tous

      Augmenter les frais d’inscription visant les étrangers non communautaires n’a, en fait, d’autre sens que d’ouvrir en douceur la voie d’une généralisation de ces frais à tous.

      Procès d’intention, penseront certains. Pas vraiment si l’on observe qui conseille le président de la République. L’offensive a été relancée par le professeur d’économie Alain Trannoy dans une tribune parue dans le Monde du 9 novembre : fidèle à sa position maintes fois répétée, il y défend le relèvement des droits d’inscription (de 3 000 à 5 000 euros par an en master) assorti d’une refonte du système de bourses pour les étudiants les plus modestes, et surtout la mise en place d’un système de prêts à remboursement contingent au revenu. Or son coauteur habituel sur le sujet n’est autre que Robert Gary-Bobo, l’auteur d’une note pour l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron préconisant une réforme par étapes devant aboutir à des frais de scolarité élevés pour tous !

      Dans cette note interne révélée par les « MacronLeaks », son auteur distingue le fond de ses recommandations (qu’il sait socialement et politiquement explosives) et des éléments de stratégie et de communication qui permettront de faire passer l’amère pilule. Pour lui, au risque de faire « hurler les âmes sensibles », il s’agit de relever les frais d’inscription entre 4 000 euros et 8 000 euros par an, voire davantage (le chiffre de 10 000 euros est évoqué pour les masters). La méthode ? « Y aller doucement, mais commencer tout de suite avec les droits d’inscription », peut-on lire. Les prêts octroyés aux étudiants permettraient, selon l’auteur, d’engranger au plus vite « la pompe à finance » en s’assurant que l’argent arrive directement des banques commerciales aux caisses des universités. Il va même plus loin, suggérant de pousser les étudiants à s’endetter en décourageant le paiement au comptant des frais d’inscription. Pour faire avaler la réforme, son auteur propose des éléments de langage : il s’agira de présenter l’endettement étudiant comme un nouveau droit pour l’autonomie des jeunes ou encore de « bannir du vocabulaire les mots de "concurrence" et d’"excellence", détestés par les syndicats d’enseignants et d’étudiants, [pour les] remplacer systématiquement par "ouverture" et "diversité" ».
      Endettement massif des étudiants

      Cette hausse des frais d’inscription n’est qu’une étape, après celle de leur hausse régulière dans les grandes écoles d’ingénieurs publiques. L’Ecole polytechnique a récemment ouvert une licence à 12 000 euros par an (15 000 euros pour les étudiants non communautaires). Cet établissement public par excellence, comme Sciences-Po et d’autres, ouvre ainsi la voie aux licences payantes.

      Pourtant, les expériences internationales en matière de hausse de frais d’inscription devraient nous inciter à ne pas suivre le mouvement : aux Etats-Unis, l’endettement massif des étudiants est devenu l’objet de spéculation et menace de déclencher la prochaine crise financière. En Angleterre, avec un taux de défaillance sur les prêts approchant les 40%, les garanties apportées par l’Etat aux prêts étudiants représentent un coût très élevé pour les finances publiques. De surcroît, les frais d’inscription ne permettent que marginalement de financer les besoins éducatifs en même temps qu’ils contribuent à accroître la polarisation de l’enseignement supérieur entre établissements bien et mal dotés.

      Pourquoi alors vouloir accroître les frais d’inscription alors que ceux-ci se révèlent partout et invariablement inéquitables, inefficaces et incapables de mieux financer l’enseignement supérieur ? Soit le gouvernement est mal informé, soit il vise à écraser les étudiants et futurs travailleurs sous une montagne de dettes qui les rendra dociles et peu enclins à revendiquer. Le découpage de la réforme, en commençant par les étudiants non communautaires, est déjà une manière de désolidariser les étudiants et de rendre toute mobilisation massive plus difficile à organiser. Il y a pourtant là un danger majeur pour toute la population.

      https://www.liberation.fr/debats/2018/11/20/vers-des-etudes-payantes-pour-tous_1693144
      #vocabulaire #mots #terminologie

      Je mets en évidence ce passage :

      Dans cette note interne révélée par les « MacronLeaks », son auteur distingue le fond de ses recommandations (qu’il sait socialement et politiquement explosives) et des éléments de stratégie et de communication qui permettront de faire passer l’amère pilule. Pour lui, au risque de faire « hurler les âmes sensibles », il s’agit de relever les frais d’inscription entre 4 000 euros et 8 000 euros par an, voire davantage (le chiffre de 10 000 euros est évoqué pour les masters). La méthode ? « Y aller doucement, mais commencer tout de suite avec les droits d’inscription », peut-on lire. Les prêts octroyés aux étudiants permettraient, selon l’auteur, d’engranger au plus vite « la pompe à finance » en s’assurant que l’argent arrive directement des banques commerciales aux caisses des universités. Il va même plus loin, suggérant de pousser les étudiants à s’endetter en décourageant le paiement au comptant des frais d’inscription. Pour faire avaler la réforme, son auteur propose des éléments de langage : il s’agira de présenter l’#endettement étudiant comme un nouveau droit pour l’#autonomie des jeunes ou encore de « bannir du vocabulaire les mots de "#concurrence" et d’"#excellence", détestés par les syndicats d’enseignants et d’étudiants, [pour les] remplacer systématiquement par "#ouverture" et "#diversité" ».

    • Lettre reçue de la présidence de l’Université Grenoble Alpes :

      Le gouvernement a annoncé le 19 novembre 2018, par la voix du Premier ministre, le lancement d’une stratégie pour l’attractivité à destination des étudiants internationaux baptisée « Bienvenue en France / Choose France ». L’introduction dès la rentrée 2019-2020 de droits d’inscription différenciés est l’une des six grandes mesures annoncées par le Premier ministre dans le cadre de ce plan.

      Partant du constat de l’augmentation du nombre d’étudiants en mobilité sur le plan mondial et d’un risque de décrochage pour la France, qui accuse par ailleurs un retard dans les dispositifs d’accueil, « Bienvenue en France » se fixe l’objectif d’atteindre 500 000 étudiants en mobilité dans l’Hexagone d’ici à 2027, contre 324 000 actuellement.

      Six mesures sont annoncées pour "favoriser l’attractivité" de la France :

      1. Simplifier la politique de visas
      2. Doubler les enseignements en anglais et en Français Langue Etrangère (FLE)
      3. Créer un label pour améliorer la qualité d’accueil, doté de 10 M€ pour les établissements engagés dans cette démarche.
      4. Appliquer des frais différenciés et tripler les bourses d’études
      5. Accroître la présence et l’attractivité françaises à l’étranger (offres délocalisées, en nombre de places et d’implantations, et renfort de la politique d’aide au développement)
      6. Lancer une campagne mondiale de communication

      La stratégie nationale d’attractivité s’appuie sur deux nouveaux outils :

      – Un fonds d’amorçage doté de 5 millions d’euros (Ministère des Affaires Etrangères), pour les projets de formation construits en commun par des établissements français et étrangers, et les projets de développement de notre offre de formation à l’étranger ;
      – Un fonds de soutien doté de 20 millions d’euros par an (Agence Française de Développement), à compter de 2020.

      L’Université Grenoble Alpes, université de rang mondial, partage l’ambition d’améliorer la visibilité et l’attractivité internationales de ses formations et de sa recherche, tout en améliorant la qualité d’accueil et l’accompagnement de l’ensemble de ses étudiants.

      Forte de ses valeurs humanistes qui accompagnent l’accès aux savoirs et les transformations de nos sociétés, l’Université Grenoble Alpes défend un juste accès à l’université.

      Ainsi, si le Plan d’attractivité répond à des enjeux partagés (simplifier l’obtention de visa, développer l’offre en anglais et en FLE, accroitre les moyens et les services associés à l’accueil des étudiants étrangers …), l’Université Grenoble Alpes veillera scrupuleusement à ce que la mise en application de l’ensemble des mesures soit accompagnée et équitable.

      Conscients des risques engendrés par l’introduction de droits différenciés, nous nous engageons sur les principes suivants :

      – ne pas créer/aggraver les inégalités d’accès à notre université, en proposant un nombre de bourses/exonérations qui préservent les étudiants étrangers les plus fragiles financièrement
      – préserver notre attractivité internationale, en particulier sur les partenariats stratégiques et privilégiés
      – continuer à améliorer les conditions d’accueil et les services pour l’ensemble des étudiants, et notamment les étudiants étrangers (accompagnement à l’installation, remédiation en langue et méthodologie universitaire, aide aux démarches administratives …)
      – continuer à améliorer la qualité de nos enseignements.

      Les conditions de mise en œuvre

      a. Les publics concernés

      Les publics concernés sont les « étudiants extra-européens qui s’inscrivent pour la première fois dans un cycle supérieur de formation en France et seront amenés à acquitter des droits d’inscription différenciés. Ces droits concernent les établissements relevant du ministère français de l’enseignement supérieur ».

      L’Etat précise cette définition par la liste de ceux qui ne sont pas concernés par le paiement de ces droits différenciés :
      – Les étudiants ressortissants d’un pays de l’Espace économique européen ou de la Suisse
      – Les étudiants de nationalité canadienne domiciliés au Québec, conformément aux accords franco-québécois
      – Les étudiants venant en France dans le cadre d’un partenariat entre universités qui prévoit une telle exonération, notamment les étudiants qui ne sont pas ressortissants d’un pays de l’UE et qui sont accueillis dans le cadre des programmes d’échange du type Erasmus+
      – Les étudiants réfugiés ou bénéficiaires de la protection subsidiaire, qui seront naturellement exonérés
      – Les étrangers ayant le statut de résidents en France ou dans l’Union européenne ainsi que les étudiants étrangers présents en France au titre de la vie privée et familiale
      – Les étudiants déjà inscrits dans un cycle d’étude (licence, master ou doctorat) et le poursuivant en 2019
      – Les étudiants actuellement inscrits dans une formation préparatoire à l’entrée en Licence, Master ou Doctorat (comme les formations en FLE) et entrant dans un cycle en 2019
      – Les étudiants bénéficiant d’une bourse du Gouvernement français ou d’une exonération de droits d’inscription, accordée par l’ambassade de France dans leur pays d’origine ou de résidence.

      Les universités pourront également accorder des bourses et des exonérations.

      b. Les frais différenciés et les modalités d’accompagnement

      L’objectif énoncé dans « Bienvenue en France » est que les étudiants extra-communautaires payent un tiers du coût réel de leur formation, soit 2 770 € en licence et 3 770 € en master et doctorat. A ce jour, les étudiants s’acquittent de 170€ de droits d’inscription nationaux pour la licence ou 243€ en master, ainsi que 90€ de CVEC (contribution vie étudiante et de campus), sur un coût total estimé d’environ 9660€ par an.

      Au niveau national, les modalités d’accompagnement prévoient 7 000 bourses gérées par le Ministère des Affaires Etrangères (MAE), auxquelles s’ajouteront "8 000 nouvelles exonérations" et "6 000 bourses d’établissement que les universités et écoles pourront librement attribuer". Il pourra s’agir d’exonérations ou d’aides en numéraire.

      Le nombre de bourses et d’exonérations qui sera financé par l’Etat ne devrait pas être suffisant pour couvrir les besoins des étudiants. Aussi, nous nous engageons à explorer l’ensemble des possibilités qui s’offrent à nous pour proposer les bourses et exonérations complémentaires.

      Il semble ressortir des discussions en cours entre les réseaux des Vice-présidents Formation et des Vice-présidents Relations Internationales avec le cabinet de la Ministre les éléments suivants :

      – Les droits différenciés sont versés directement aux établissements. Ce sont bien des ressources supplémentaires qui ne viendront pas en déduction des dotations actuelles.
      – Les étudiants d’échange (y compris a priori nos doubles diplômes) sont exonérés (soit d’après le calcul du MESRI autour de 12500 étudiants en France) auxquels il faudra donc rajouter les doctorants en cotutelles.
      – Une proposition en cours de discussion est d’exonérer, hors quota, les étudiants déjà en France qui changent de cycle sur les 2 prochaines années.
      – Une politique de formation ouverte vers certaines régions géographiques (ex. masters recrutant fortement dans certains pays d’Afrique des étudiant.e.s avec de faibles moyens financiers) peut reposer sur un taux-plafond d’exonération selon des priorités géographiques ou de formations dont les formations doctorales ou des secteurs particuliers.

      L’établissement communiquera tout nouvel élément relatif à cette stratégie.

    • Le dispositif #Bienvenue_en_France, dans lequel l’augmentation des frais d’inscription est mentionnée, se fonde sur deux études (que je n’ai pas lues) :

      La première :
      L’attractivité de la France pour les étudiants étrangers Perceptions et attentes – Vague 3


      https://www.campusfrance.org/fr/ressource/l-attractivite-de-la-france-pour-les-etudiants-etrangers-perceptions-e
      ... réalisée par #Kantar_Sofres

      La deuxième :
      L’enseignement supérieur français par-delà les frontières : l’urgence d’une stratégie

      Avec plus de 600 programmes à l’étranger, l’enseignement supérieur français s’exporte bien mais reste loin derrière les pionniers anglo-saxons. Un retard concurrentiel qui traduit l’absence de stratégie affirmée des établissements.

      https://www.strategie.gouv.fr/publications/lenseignement-superieur-francais-dela-frontieres-lurgence-dune-strate

    • Etudiants étrangers : une concertation pour calmer la contestation

      La hausse des droits d’inscription ne sera pas appliquée de la même manière dans toutes les universités. L’Etat débloquera 10 millions d’euros « dès le mois de mars » pour les aider à l’appliquer.

      Calmer le jeu en lançant une concertation : le procédé est à la mode. C’est ce que le gouvernement va tenter de faire sur la hausse des droits d’inscription des étudiants étrangers non européens. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé, en novembre, leur multiplication par seize dès septembre prochain, déclenchant une vague de contestation . Selon nos informations, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, vient de charger cinq personnalités d’ouvrir une concertation qui doit aboutir mi-février.

      A chacun sa stratégie

      Selon la lettre de mission que « Les Echos » ont pu consulter, elle doit déboucher sur dix engagements « très concrets », portant sur la délivrance des visas et titres de séjour, l’accès au logement, la place des enseignements en langue étrangère ou encore la mise en place d’un « référent unique et personnalisé pour tout étudiant international ».

      La ministre entend faire de ces dix engagements un « socle commun », une « référence nationale ». Pour cela, le fonds d’amorçage de 10 millions d’euros annoncé par le Premier ministre sera mis en place « dès le mois de mars ».
      Etablir une sorte de péréquation

      En matière d’accueil, la France « n’est pas à la hauteur », justifie dans cette lettre Frédérique Vidal, qui veut établir une sorte de péréquation : certains étudiants étrangers paieraient plus que d’autres, pour financer un meilleur accueil pour tous.

      Accusée de mettre à mal la relation de la France avec le Maghreb et l’Afrique francophone, Frédérique Vidal assure au contraire vouloir « renforcer » cette relation. Au lieu d’appliquer de manière systématique la hausse des droits d’inscription, elle entend laisser la main aux universités, comme nous l’avions annoncé . « Il appartiendra [...] à chaque université et à chaque école d’affirmer la stratégie d’attractivité qui est la sienne », écrit la ministre. Les universités décideront si un étudiant international, « compte tenu de sa situation particulière », sera amené « ou non » à « acquitter des frais d’inscription différenciés ».

      Le plafond actuel qui fixe le volume d’exonérations de frais d’inscription à 10 % des étudiants inscrits (hors boursiers) pourrait ainsi être revu. Mais le nombre de 30.000 bourses annoncées pour les étudiants internationaux est « bien trop insuffisant » par rapport aux 500.000 attendus d’ici à 2027, critique la Fage qui appelle à une nouvelle mobilisation à Paris le 22 janvier.
      « Pris pour des cons »

      Dans le milieu universitaire, par ailleurs, le profil des personnalités chargées d’animer la concertation fait jaser. Frédérique Vidal en a retenu cinq : Julien Blanchet (Conseil économique, social et environnemental et ex-président de la Fage), Philippe Gillet (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne), Minh-Ha Pham (« PSL » - qui regroupe le Collège de France, l’Ecole normale supérieure ou Dauphine), Christophe Strassel (Cour des comptes et ex-directeur de cabinet des ministres de l’Enseignement supérieur sous le quinquennat précédent) et Pierre-Paul Zalio (Ecole normale supérieure Paris-Saclay).

      « Ce panel fait la part belle aux grandes écoles. Où sont les universités, qui sont les principales concernées dans cette affaire ? s’étrangle un président d’université. On a vraiment l’impression d’être pris pour des cons. Si la ministre veut créer un nouveau mouvement dans le sillage des « gilets jaunes », elle est bien partie. »

      https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0600482225366-etudiants-etrangers-une-concertation-pour-calmer-la-contestat

    • Université : les frais d’inscription serviront à compenser le #désengagement_de_l’Etat

      Annoncée pour redorer l’image des facultés françaises dans le monde, la future hausse des droits d’inscriptions des étrangers pour la rentrée prochaine doit en fait pallier de nouvelles coupes budgétaires.
      Edouard Philippe a annoncé un relèvement très significatif des frais d’inscription à l’université pour les étrangers extracommunautaires : ils passeront de 160 à 2770 euros en licence et de 250 à 3770 euros en master. L’objectif annoncé : mieux financer l’accueil des étrangers en France, dégager des moyens pour proposer des bourses à certains étudiants internationaux et envoyer un signal de qualité aux étudiants – notamment asiatiques – qui verraient en l’actuelle gratuité un signe de médiocrité.

      L’annonce tombe au plus mal pour le gouvernement qui n’aurait pas pu mieux faire s’il avait voulu faire converger les luttes et revendications. Tétanisé par le conflit des gilets jaunes, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche peine à tenir le cap : alors même que la ministre s’efforçait, dans une lettre datée du 10 décembre, de souligner l’importance de cette réforme pour financer l’accueil des étrangers, son ministère envoyait une lettre aux universités dès le lendemain pour expliquer que les frais d’inscription ainsi rehaussés permettraient en fait… de financer un désengagement de l’Etat. Dans les universités devenues « autonomes » à la suite de la loi Pécresse de 2007, la gestion de la masse salariale est devenue un casse-tête et surtout un boulet financier. En effet, cette masse salariale croît mécaniquement avec l’ancienneté et l’évolution des qualifications. C’est ce que l’on appelle le « glissement-vieillesse-technicité » (GVT) dans le jargon des ressources humaines. En 2008 et 2009, le gouvernement s’était engagé à compenser ces hausses par des dotations ministérielles spécifiques. Finalement, les services du Ministère annoncent que ce GVT « ne fera pas l’objet d’un financement dédié ». Dit autrement, il faudra que les universités le financent sur des ressources propres et le ministère d’ajouter que ces ressources comprennent notamment les « droits d’inscription différenciés pour les étudiants internationaux ». La France choisit donc de suivre le chemin emprunté par d’autres pays, comme l’Angleterre, qui ont décidé le relèvement – par palier mais au final massif – des frais d’inscription.

      Tout l’argumentaire de la ministre, déjà bancal, s’effondre du même coup : les frais d’inscription n’annoncent pas un accroissement des moyens pour les universités mais un effet de vase communicant : les étudiants financeront le désengagement de l’Etat, en s’endettant s’il le faut ! Devant la levée de boucliers des responsables budgétaires des universités, selon l’agence spécialisée AEF, le cabinet a tenté de rassurer tout en jouant à son tour de maladresses en évoquant « le contexte budgétaire actuel très particulier après les annonces ambitieuses du président de la République lundi (hausse du Smic de 100 euros, fin de la CSG pour les retraites de moins de 2 000 euros…) » appelant selon lui à « voir comment construire des solutions concrètes autour du GVT ». Autrement dit, le gouvernement est en train de gratter tout ce qu’il peut pour financer les promesses annoncées par Emmanuel Macron, quitte à se servir sur les frais d’inscription annoncés ! A n’en pas douter, il ne restera rien pour les universités, de la même manière que les recettes de la taxe sur les carburants, dans un autre domaine, étaient détournées du financement de la transition écologique…

      Avant même ces errements révélateurs de la teneur profonde de cette réforme paradoxalement intitulée « Bienvenue en France ! », celle-ci était déjà dénoncée par une écrasante majorité de la communauté scientifique et par les étudiants. Les motions se multiplient en provenance des Conseils d’administration des établissements d’enseignement supérieur, des facultés, des laboratoires de recherche, des revues scientifiques… La Conférence des Présidents des Universités s’inquiète de la réforme de même que différentes organisations professionnelles. Les syndicats des personnels comme des étudiants sont vent debout contre l’augmentation des frais d’inscription. La contestation prend un tour de plus en plus insurrectionnel avec des assemblées générales dans de nombreux établissements. Des universités ont connu ou connaissent des blocages ou fermetures administratives. Des rassemblements et manifestations sont organisés. La jonction avec les revendications des lycées, qui se mobilisent contre Parcoursup et la réforme du baccalauréat, est en train de se faire naturellement puisque ce seront les premiers concernés. Ils sont non seulement solidaires de leurs camarades mais aussi conscients du fait que la hausse qui touche aujourd’hui les étrangers extracommunautaires ne constitue qu’une étape avant une hausse, plus massive encore, qui touchera l’ensemble des étudiants.

      Le gouvernement devrait avoir appris de la crise des gilets jaunes que renoncer suffisamment tôt à une décision injuste et inefficace peut être préférable au déclenchement d’une mobilisation de grande ampleur. Au vu des nombreuses tribunes et motions, au vu de la mobilisation croissante des élèves et des étudiants, il ne pourra pas dire qu’il n’était pas prévenu.

      https://www.liberation.fr/debats/2019/01/31/universite-les-frais-d-inscription-serviront-a-compenser-le-desengagement

    • Plus c’est cher, plus c’est attractif ? Faire payer les étudiants extra-européens

      « Bienvenue en France ! » Le nom de ce programme ne manque pas d’ironie quand on sait l’accueil réservé aux étrangers, étudiants ou pas – comme pour renouveler leur titre de séjour en préfecture. On songe au titre d’un film : Welcome… Campus France préfère d’ailleurs traduire par « Choose France » ! Texte support de mon audition par la commission des Affaires étrangères, mission flash (19 février 2019).

      Depuis le discours d’Édouard Philippe du 19 novembre 2018, le site de Campus France tient « compte des annonces du Premier ministre », « prochainement publiées au Journal Officiel ». Or, trois mois plus tard, le décret n’a toujours pas été publié. Pourtant, les candidatures sur Campus France sont closes, pour la première année de licence, depuis le 15 février. Le fait précède donc le droit. Au moins peut-on déjà estimer les premiers effets de l’annonce. Reste qu’on ne pourra mesurer pleinement le recul de la France qu’au bout de quelques années. En effet, la mise en œuvre de la hausse est progressive : la mesure ne touche pas les personnes qui étudient déjà en France. L’impact sera donc cumulatif.

      Campus France a déjà rendu publique une baisse de 10% des candidatures, mais, pour « répondre aux craintes », la juge « limitée ». Or depuis 2004, le nombre d’étudiants étrangers en France était en progression constante ; ainsi, entre 2011 et 2016, il a augmenté de 12,2% (Campus France, « Chiffres clés », avril 2018, p. 30). La ministre de l’Enseignement supérieur a même traduit ce chiffre provisoire, devant l’Assemblée nationale, par : « une sorte de stabilité ». Pourtant, dans les Universités, les baisses enregistrées à la même date sont beaucoup plus importantes : par exemple, 76% à Poitiers, 83% à Tours, et « seulement » 26% à Rennes 2 et 39% à Lyon 2. À Paris 8 où j’enseigne, la baisse est aujourd’hui de 84%. Or c’est l’université de France où le taux d’étudiants étrangers hors-UE est le plus élevé (24%)…

      Première explication de cet écart considérable : les chiffres de Campus France ne concernent que les candidatures de néo-entrants en première année de licence ; en revanche, les universités prennent en compte toutes les années d’études – y compris le master et le doctorat. Deuxième hypothèse, complémentaire : Campus France inclut dans sa moyenne des établissements déjà payants (Dauphine, Science Po), ou qui échappent à la hausse (les CPGE).

      Malgré ces baisses, la stratégie de hausse revendiquée par le Premier ministre reste centrée sur l’attractivité. C’est donc le point de départ de mon analyse. Pourquoi faire payer les étrangers extra-européens plus qu’avant, et davantage que les Européens, les attirerait-il ? Le premier argument pour séduire les étrangers, sur la vidéo d’accueil de Campus France, c’est pourtant : « un pays où tous les étudiants ont accès à une scolarité subventionnée par l’État ! » Et c’est aussi la première des « 10 bonnes raisons d’étudier en France ».

      L’exécutif ne renonce pas non plus à cet argument : le Premier ministre a justifié les nouveaux montants, « correspondant approximativement au tiers du coût réel de leur formation », en rappelant l’importance de la contribution publique (les deux tiers) (vidéo, à 14 minutes). Quant au Président de la République, il va jusqu’à déclarer à Courcouronnes, le 4 février, qu’avec cette réforme, « on ne fait payer que le dixième du coût réel » (dépêche AEF, 18 février 2019).

      Si le coût moyen est bien de 10 000 € par an, les écarts sont considérables : selon le rapport de la Cour des Comptes sur les frais d’inscription publié en novembre 2018, en DUT, les coûts par étudiant peuvent s’élever jusqu’à 20 000 € ; mais on n’y trouve que 2 % des étudiants étrangers. Ceux-ci sont donc concentrés dans les autres formations universitaires, moins onéreuses (voir Repères et références statistiques Enseignement Formation Recherche 2018, p. 181). Ainsi, en SHS, les coûts sont de 2 736 € par an pour la licence, et 3 882 € pour le master (Cour des comptes, p. 153-154). Ce sont à peu près les 2770 et 3770 € fixés par le gouvernement. En SHS, on va donc demander aux étudiants étrangers de payer non pas un tiers, moins encore un dixième, mais la totalité du coût de leur formation.

      Comment comprendre la logique contre-intuitive selon laquelle l’attractivité de l’enseignement supérieur français, sur la scène internationale, bénéficierait d’une augmentation substantielle des frais ? Sur les marchés internationaux, les entreprises françaises n’essaient-elles pas de baisser leurs prix pour augmenter leur compétitivité ? Il n’empêche : l’idée, pour certains économistes, c’est que le prix ne reflète pas la valeur ; au contraire, ce serait le prix qui fait la valeur.

      Si les étrangers ne viennent pas en plus grand nombre chez nous, affirment ces économistes, ce serait parce qu’un enseignement gratuit ne vaut rien ; et d’ajouter, comme Jean-Pascal Gayant (qui est auditionné aujourd’hui), que ce faible coût « draine des étudiants plutôt moins bons » (sans indiquer toutefois, dans sa tribune du Monde, sur quelle base empirique, sauf à postuler que les plus riches sont meilleurs). Les classes préparatoires, qui restent gratuites, ne sont pourtant pas moins convoitées que Sciences Po, où le prix de la scolarité est très élevé. On se demande aussi comment la France, malgré la quasi-gratuité, est encore la quatrième destination au monde pour les étudiants…

      Pourquoi ne pas parler plutôt du sous-financement de l’enseignement supérieur français, dont la « démocratisation », c’est-à-dire l’ouverture à un public plus large, n’a jamais été accompagnée par un investissement de l’État à la hauteur de ce choix de société ? Le problème des universités françaises n’est-il pas leur pauvreté, plutôt que leur gratuité ? Quand on est invité par des collègues du monde entier, on s’émerveille des conditions matérielles de l’enseignement, alors qu’on est honteux de recevoir des universitaires étrangers. N’importe : plus c’est cher, plus c’est désirable, nous explique-t-on, même à qualité égale.

      Il paraît en effet que la hausse des frais d’inscription serait un « signal » « donnant l’impression que la qualité est plus élevée » : les étrangers ne verraient que le prix, pas le sous-équipement des universités. Je renvoie ici aux critiques de deux économistes, Hugo Harari-Kermadec et David Flacher, du collectif ACIDES, récemment auditionnés par la commission de concertation nommée par la ministre : « Cet argument est extrêmement incohérent. A) Le tarif pour les Français et Européens reste le même, donc les étrangers attirés par l’effet signal des frais à 2 770€ découvriraient, une fois sur place, qu’il s’agit en fait d’un enseignement à 170€ ? B) Il n’est nulle part prévu de modifier les cours, il s’agirait donc de tromper les étrangers ? C) Les frais pratiqués dans les pays (Royaume-Uni, Australie) qui s’inscrivent effectivement dans le marché global de l’enseignement supérieur payant sont bien plus élevés (au-delà de 10 000€ par an en Licence) : le signal serait donc un signal de médiocrité. »

      En tout cas, le même rapport de la Cour des comptes met en garde contre « l’hypothèse risquée d’une augmentation des droits pour les seuls étudiants étrangers » (p. 74-82), et en particulier contre son effet dissuasif : « Il paraît probable que le taux d’éviction soit élevé (jusqu’à 40 % dans l’hypothèse d’une forte hausse des droits), notamment compte tenu de l’origine géographique des étudiants étrangers, en majorité issus du continent africain. » (p. 81).

      Or le Président de la République déclare le 20 mars 2018 dans son discours sur la langue française et la francophonie : « Étudiants indiens, russes, chinois seront plus nombreux et devront l’être. » Six mois plus tard, lors des rencontres universitaires de la francophonie, le Premier ministre martèle : « Plus d’étudiants non-francophones » ! Il convient donc de s’interroger : le véritable objectif ne serait-il pas de faire baisser les chiffres de l’immigration d’Afrique francophone ?

      On sait en effet qu’en France, les étudiants étrangers comptent pour un tiers des étrangers qui arrivent en France chaque année. Selon le 14ème rapport au Parlement sur « Les étrangers en France », publié en 2017, « les étudiants représentent en volume le deuxième motif d’immigration, après les motifs familiaux » (p. 35) Si la hausse des frais d’inscription entraîne une baisse de l’immigration étudiante, ne relève-t-elle pas de la politique d’immigration, plutôt que celle de l’enseignement supérieur ?

      Bien sûr, une autre finalité est invoquée pour justifier cette hausse : les étudiants étrangers financeraient l’enseignement supérieur en France, qui en a bien besoin… Mais n’est-ce pas une illusion ? Notons d’abord que multiplier les bourses par trois réduirait de beaucoup cette cagnotte. Puis écoutons à nouveau la Cour des comptes : « Compte tenu du faible nombre d’étudiants concernés in fine après prise en compte des multiples facteurs d’exonération, une augmentation des droits d’inscription circonscrite aux seuls étudiants non européens, […] n’apporterait donc un financement complémentaire significatif que dans l’hypothèse d’une progression très importante des droits, tendant à les rapprocher du coût réel des formations, ce qui pourrait entraîner un fort effet d’éviction, diminuant d’autant le produit attendu d’une telle hausse. » (p. 82) Autrement dit, faire payer les étrangers ne parviendrait pas à financer correctement l’Université, ce qui reste la meilleure manière de les attirer davantage.

      Pourtant, cette deuxième justification, financière, nous donne sans doute la clé de la mesure annoncée : ce serait le premier pas vers une hausse des frais généralisée. Voilà qui revient à transformer l’enseignement supérieur en un investissement individuel ou familial, et non plus collectif – soit une privatisation du capital humain de la nation. Les étrangers vont-ils servir à « faire avaler la pilule », pour reprendre la formule de l’économiste Robert Gary-Bobo, également auditionné aujourd’hui, en vue d’une hausse généralisée dont la xénophobie ambiante ferait oublier l’impopularité ?

      Le 19 novembre, le Premier ministre déclarait : « Un étudiant étranger fortuné qui vient en France paye le même montant qu’un étudiant français peu fortuné dont les parents résident, travaillent et payent des impôts en France depuis des années. C’est injuste. » Certes, mais les frais ne vont pas différer pas selon que les étudiants étrangers seront riches ou pauvres, ni les bourses (attribuées « au mérite », et non en fonction de leurs revenus, a rappelé la ministre devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale le 31 janvier 2019, 1h27’44’’). Gageons que dans quelques années, pour justifier d’étendre à tous les frais d’inscription, on nous expliquera qu’il est injuste de faire payer autant les riches Européens que les pauvres…

      Je conclus. D’un point de vue économique, la hausse des frais d’inscription pour les étudiants extra-européens n’est pas rationnelle : d’une part, en fait d’attractivité, elle ne séduira pas les riches, mais elle dissuadera les pauvres ; d’autre part, ces ressources nouvelles ne suffiront nullement à renflouer l’enseignement supérieur. La rationalité de la mesure n’est donc pas celle qui est invoquée. En réalité, il s’agit soit de réduire l’immigration, soit de préparer une hausse généralisée des frais d’inscription. Les deux ne sont pas incompatibles d’ailleurs ; et dans les deux cas, la xénophobie est au cœur de cette stratégie baptisée, dans un langage orwellien, « Bienvenue en France ».

      À l’étranger, parmi nos collègues, et en France, parmi nos étudiants étrangers, nul ne s’y est trompé. Il nous appartient, en tant que Français, d’être également lucides. Les obstacles que notre pays sème sur la route des migrants, étudiants ou pas, sont la première explication du recul de l’attractivité de la France, passée en 2015 de la troisième à la quatrième place dans le monde. La hausse annoncée pourrait bien faire reculer le pays, demain, à la cinquième place, derrière l’Allemagne.

      https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/190219/plus-c-est-cher-plus-c-est-attractif-faire-payer-les-etudiants-extra

    • #Eric_Fassin : « la xénophobie, aujourd’hui, sert à faire avaler la pilule du néo-libéralisme »

      « Quelle est la #rationalité réelle de cette mesure ? La première chose, c’est la #xénophobie. Quel va être le résultat ? Faire baisser le nombre d’immigrés en France, puisqu’on compte, bizarrement, les étudiants parmi les immigrés. […]. Or, l’Afrique francophone, nos anciennes colonies, et bien, c’est environ la moitié des étudiants étrangers en France aujourd’hui. Donc, moins de nos anciennes colonies, et peut-être plus du reste du monde. » « Je crois qu’il faut comprendre que tout cela s’inscrit dans un projet néo-libéral. Et ce projet néo-libéral, il est contenu dans l’argument selon lequel, puisque ces gens ne payent pas l’impôt en France, et bien, ils ne peuvent pas venir étudier en France. En réalité, c’est une conception de l’impôt comme une sorte de cotisation. On ne cotise pas avec l’impôt. L’impôt, c’est une richesse collective qui permet faire des investissements collectifs. Que nous propose aujourd’hui le gouvernement, il nous dit, "ça n’est plus un investissement collectif, c’est un investissement personnel. Il faut que les gens payent." On va bien, à partir de là, que cet investissement personnel, il ne s’arrêtera pas aux étrangers. » « Donc, à quoi sert cette mesure ? Pas à grande chose. Sinon, à introduire une logique néo-libérale, qui sera, à court terme, on peut en être certain étendu aux autres étudiants, c’est à dire aux européens, et en particulier aux français. Donc, c’est la raison pour laquelle il faut se mobiliser. Parce que, si aujourd’hui beaucoup de gens se disent, "c’est bien dommage, mais finalement, ça ne me concerne pas." Ils se trompent. […] La logique qui est introduite aux dépens des étrangers, demain, ça sera une logique qui sera étendu aux dépens des européens et des français. » « La xénophobie, aujourd’hui, sert à faire avaler la pilule du néo-libéralisme. Il est donc encore temps, il est toujours plus nécessaire de se mobiliser contre cette hausse des frais d’inscription. » Merci à Eric Fassin, professeur de sociologie à l’Université Paris 8, pour son analyse du dispositif gouvernemental "Bienvenue en France".

      https://www.youtube.com/watch?v=3AI3se7OzoU

    • Étranger. Tu n’es pas le bienvenu

      La partie semble jouée. Un décret publié le 21 avril prévoit une hausse colossale des frais d’inscription pour les étudiants non-européens.

      À l’université Paris-VIII, où 30% des étudiants sont étrangers, la colère a grondé, étudiants et enseignants se sont époumonés. En vain.

      Une mesure raciste ? Discriminatoire ?
      Pour comprendre les enjeux de ce passage en force Le Quatre Heures retourne sur les bancs de la fac.

      https://lequatreheures.com/episodes/etranger-tu-nes-pas-le-bienvenu

  • Vers des machines capables de comprendre le sens commun ?
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/vers-des-machines-capables-de-comprendre-le-sens-commun

    En août 2018, des chercheurs de l’Institut Allen pour l’intelligence artificielle, un laboratoire basé à Seattle, ont dévoilé un test de compréhension pour ordinateurs (.pdf). Ce test vise à examiner si les machines sont capables de compléter des affirmations très simples depuis un QCM, comme : « Sur scène, une femme prend (...)

    #A_lire_ailleurs #Recherches #IA #intelligence_artificielle

  • La revanche des neurones
    L’invention des machines inductives et la controverse de l’intelligence artificielle
    Dominique CARDON, Jean-Philippe COINTET Antoine MAZIÈRES
    dans la revue Réseaux, 2018/5

    The Revenge of Neurons
    https://neurovenge.antonomase.fr

    Résumé
    Depuis 2010, les techniques prédictives basées sur l’apprentissage artificiel (machine learning), et plus spécifiquement des réseaux de neurones (deep learning), réalisent des prouesses spectaculaires dans les domaines de la reconnaissance d’image ou de la traduction automatique, sous l’égide du terme d’“Intelligence artificielle”. Or l’appartenance de ces techniques à ce domaine de recherche n’a pas toujours été de soi. Dans l’histoire tumultueuse de l’IA, les techniques d’apprentissage utilisant des réseaux de neurones - que l’on qualifie de “connexionnistes” - ont même longtemps été moquées et ostracisées par le courant dit “symbolique”. Cet article propose de retracer l’histoire de l’Intelligence artificielle au prisme de la tension entre ces deux approches, symbolique et connexionniste. Dans une perspective d’histoire sociale des sciences et des techniques, il s’attache à mettre en évidence la manière dont les chercheurs, s’appuyant sur l’arrivée de données massives et la démultiplication des capacités de calcul, ont entrepris de reformuler le projet de l’IA symbolique en renouant avec l’esprit des machines adaptatives et inductives de l’époque de la #cybernétique.

    Mots-clés
    #Réseaux_de_neurones, #Intelligence_artificielle, #Connexionnisme, #Système_expert, #Deep_learning

    le pdf en français est sur le site ci-dessus, qui met en ligne 2 graphiques et l’abstract
    https://neurovenge.antonomase.fr/RevancheNeurones_Reseaux.pdf

    • Ce récit coloré de l’annonce des performances en classification d’images d’une technique de deep learning (Krizhevsky, Sutskever et Hinton, 2012) témoigne des effets que provoque sur une communauté scientifique la réussite soudaine d’un paradigme hétérodoxe longtemps marginalisé. Surprise devant le résultat, interrogation sur la validité épistémique de la nouvelle démarche, inquiétude sur le devenir du paradigme orthodoxe, moquerie devant l’ignorance des enjeux théoriques du domaine des nouveaux entrants, vertige face au renversement de paradigme qui se profile... Depuis 2010, domaine après domaine, les réseaux de neurones profonds provoquent la même perturbation au sein des communautés informatiques traitant du signal, de la voix, de la parole ou du texte. Une méthode d’apprentissage proposant le traitement le plus « brut » possible des entrées, évacuant toute modélisation explicite des caractéristiques des données et optimisant la prédiction à partir d’énormes échantillons d’exemples, produit de spectaculaires résultats. Une manière simple de figurer ce renversement est de le caractériser comme le passage d’une machine hypothético-déductive à une machine inductive (figure 1).

      Ce qui était conçu comme la partie « humaine » de la fabrication des calculateurs, le programme, les règles ou le modèle, n’est plus ce qui est introduit dans le système, mais ce qui en résulte. Le regard que portent les sciences sociales sur ce tournant inductif consiste souvent à déconstruire l’illusion naturaliste des données « brutes » et les naïvetés d’un calcul sans théorie (Gitelman, 2013). Si une telle mise en garde est certainement nécessaire pour relativiser certains discours imprudents assurant que les « données parlent d’elles-mêmes », elle ne rend cependant pas justice au travail résolu et intensément artificiel entrepris par les promoteurs des techniques de deep learning pour imposer la seconde architecture de calcul, celle que nous appellerons dans cet article machine inductive et, plus précisément encore, machine connexionniste afin de mettre en évidence le type particulier d’induction dont elle se réclame.


      Figure 1. Machine hypothético-déductive (1) et machine inductive (2)

      […]

      Dans l’histoire tumultueuse de ce domaine de recherche, les techniques d’apprentissage utilisant des réseaux de neurones – que l’on appellera donc « connexionnistes » ont même longtemps été moquées et ostracisées par le courant « symbolique ». La tension entre ces deux approches est née avec la démarcation que la naissance de l’Intelligence artificielle opposa à la première cybernétique. L’approche symbolique qui constitue le cadre de référence initial de l’IA s’est identifiée à un cognitivisme orthodoxe : penser, c’est calculer des symboles qui ont à la fois une réalité matérielle et une valeur sémantique de représentation. En revanche, le paradigme connexionniste considère que penser s’apparente à un calcul massivement parallèle de fonctions élémentaires – celles qui seront distribuées au sein d’un réseau de neurones – dont les comportements signifiants n’apparaissent au niveau collectif que comme un effet émergent des interactions produites par ces opérations élémentaires (Andler, 1992). Cette distinction entre deux manières de concevoir et de programmer le fonctionnement « intelligent » d’une machine est au principe d’une tension qui n’a jamais cessé de structurer très profondément les orientations de recherche, les trajectoires scientifiques et la conception d’infrastructure de calcul. Aussi assiste-t-on aujourd’hui à un de ces retournements de situation dont l’histoire des sciences et des techniques est coutumière : une stratégie de recherche marginalisée par ceux qui ont contribué à poser les cadres conceptuels de l’Intelligence artificielle revient au-devant de la scène et se trouve désormais en position de redéfinir très différemment le domaine dont elle avait été exclue. Comme le souligne ironiquement Michael Jordan (2018), « c’est l’agenda intellectuel de Wiener qui domine aujourd’hui sous la bannière de la terminologie de McCarthy ».

    • très bien en effet ;-)

      Au cœur de ce débat tendu avec la communauté du machine learning, un sous-entendu est omniprésent : il n’y a que dans les laboratoires que les modèles sont linéaires, le monde, le « vrai monde », celui des données produites par la numérisation des images, des sons, des paroles et des textes, lui, est non linéaire. Il est bruité, l’information y est redondante, les flux de données ne sont pas catégorisés derrière des attributs de variables homogènes, claires et construites de façon intelligible, les exemples sont parfois faux.

      (...) La croissance exponentielle des jeux de données accompagne dans le même mouvement celle des architectures des calculateurs : le nombre de neurones dans un réseau double tous les 2,4 ans

      (...) Il y a une vague qui est la vague des données, une espèce de grande vague de fond qui a tout emporté. Et cela a bazardé complètement tous les courants de pensée qui étaient basés sur de la modélisation humaine, sur de la modélisation explicite. J’ai travaillé sur plusieurs domaines qui sont des domaines applicatifs, de la parole, de l’écrit, du texte, des données sociales, et chaque fois j’ai vu la même chose. Les gens ont imaginé pendant une période mettre des connaissances dans leur système et cela a été balayé. Systématiquement !

      (...) En transformant l’architecture des machines prédictives, les connexionnistes ont ainsi contribué à déplacer les mondes sociaux de l’IA : d’abord, parce que les données « réelles », notamment celles venues des industries du numérique, se sont (partiellement) substituées aux dataset « jouets » des laboratoires académiques, ensuite parce que les savoir-faire requis pour fabriquer les machines connexionnistes appellent des compétences en développement informatique qui n’étaient pas celles des précédentes génération

      #IA #machine_learning #deep_learning #histoire #recherche

    • Je précise tout de suite avant de poursuivre que je suis chercheur dans le domaine de l’IA symbolique, histoire de ne pas enfumer mon monde...

      Le panorama décrit est plutôt honnête, quoi qu’il soit beaucoup plus fourni côté connexionniste que côté symbolique. Cela laisse à penser que les auteurs sont des gens actifs dans la communauté connexionniste (je n’ai pas été vérifier j’avoue).

      On peut reprocher à l’article un certain ton revanchard. L’IA symbolique est très loin d’être morte et enterrée, de gros progrès ont été réalisé ces 20 dernières années, en particulier dans la résolution pratique de problèmes à forte combinatoire, ce qui a ouvert à nombre d’applications sur des problèmes réel avec des quantités de données assez faramineuses (ce genre de solveur par exemple est très efficace : https://potassco.org/clingo ).
      Ce point contredit une thèse sous-jacente de l’article, qui dit en substance : dès qu’il y a plein de données, l’approche symbolique est dans les choux.

      En revanche l’historique synthétique de l’IA est plutôt bien écrite.

      Ah, et un petit problème passé sous silence par les auteurs : le problème des réseaux de neurones, c’est qu’aujourd’hui encore, d’un point de vue théorique, on ne sais pas trop comment ça marche. C’est quand même assez embêtant...

      Ah oui un autre point gênant : finalement les auteurs ne sortent pas de la guerre connexionisme vs. symbolisme : ils parlent des progrès des approches connexionnistes dans le domaine des tâches de perception. C’est tout à fait vrai et spectaculaire (et les auteurs soulignent bien que le symbolisme ne vaut pas un clou dans ce domaine). En revanche ils se gardent bien de parler de tâches de raisonnement (au sens très large d’inférer de nouvelles connaissances à partir de connaissances préexistantes). Dans ce domaine les approches symboliques restent très largement supérieures (en particulier grâce aux progrès que j’ai mentionnés plus haut).

      Et comme je ne voudrais pas que vous croyiez que dès qu’on parle connexionisme ça me déclenche des crises d’urticaire, je signale que j’ai lu plusieurs papiers récemment qui parlent d’approches combinant connexionisme & symbolisme, et que je trouve ça plutôt intéressant. Très grossièrement deux approches différentes : a) les sorties du réseau de neurones sont utilisées pour apprendre des représentations symboliques. b) le réseau de neurone est utilisé pour apprendre la sémantique de certains formalismes logiques (dits « non monotones »). Bref, il s’agit dans les deux cas d’utiliser les bonnes performances des approches connexionnistes en terme d’apprentissage de perceptions, et les bonne performances des systèmes symboliques en terme d’inférence (et aussi le fait qu’on puisse caractériser formellement les propriétés de ces systèmes).

      Et je précise que compte tenu de mon age, je ne me sens absolument pas concerné par la guéguerre pleine de dédain entre famille connexionniste et famille symbolique (ce sont plutôt mes ancêtres scientifiques qui s’adonnaient à ça).

    • Je précise que mon commentaire précédent ne se veut absolument pas une analyse exhaustive de l’article cité : je l’ai lu assez rapidement par manque de temps, il faudrait que je relise à tête reposée pour développer. Autrement dit c’est juste un ensemble de questionnements rapides suite à une lecture elle aussi rapide !

    • C’est vrai qu’il y un ton un peu revanchard. On sent à travers les citations et les anecdotes — les types qui se dévouent pour aller s’emmerder à la cantine avec Yann LeCun — que c’est un milieu social assez toxique.

      L’article offre une vue sur la science en train de se faire, et de ce point de vue est assez passionnant. Il montre que le connexionnisme radical est une idée brute d’une grande puissance ; mais c’est comme le feu : pour en tirer un maximum d’énergie il va falloir créer des machines qui préparent le combustible, contrôlent les flux de chaleur, et évitent les rejets polluants.

  • Norwegian frigate collides with oil tanker off country’s coast, 8 injured (VIDEO) — RT World News
    https://www.rt.com/news/443399-tanker-frigate-incident-norway


    The Norwegian Navy frigate “KNM Helge Ingstad” after a collision with a tanker.
    ©NTB Scanpix- Marit Hommedal via REUTERS

    A Norwegian Navy frigate returning from a NATO exercise collided with an oil tanker off Norway’s coast. Eight people received light injuries in the incident while the warship started slowly sinking.
    The early morning collision, which involved the frigate KNM Helge Ingstad and the tanker Sola TS, happened off Norway’s western coast near an island chain on which the municipality of Øygarden is located.

    Unlike the warship, the tanker, which carries around 625,000 barrels of crude, was mostly undamaged in the incident and no signs of an oil spill were reported. The ship was still ordered to return to port for inspection.

    The frigate, which reportedly received a long tear in the hull’s starboard side, started to take on water and listed dangerously. A tank of helicopter fuel was damaged and leaked some of its content, local media say. The crew of 137 was ordered to abandon ship, which was moved closer to land to prevent it from capsizing.

    The incident also triggered the shut-down of several oil industry sites in the vicinity, including a North Sea crude export terminal, Norway’s largest gas processing plant and several offshore fields.

    • Pas d’infos précises,…

      Cette après-midi, la BBC sort des fuites sur les communications entre les deux navires avant la collision qui ont été enregistrées. Pas glorieux, semble-t-il pour la marine norvégienne. En tous cas, les dégâts sont impressionnants et l’échouage volontaire a très certainement évité un chavirage rapide que l’on voit se profiler sur la première vidéo, alors que le navire est déjà à la côte.

      Norway warship Helge Ingstad ’warned’ before collision - BBC News
      https://www.bbc.com/news/world-europe-46150048


      Chris Cavas — @CavasShips — 8 nov.
      Images of the damage caused to Norwegian frigate HELGE INGSTAD F313 from collision with tanker SOLA TS. Views are obviously before the ship partially sank. The below-water damage to the ship was more extensive than the photos can show.

      The tanker, which was heading northbound, contacted the frigate, heading southbound, to ask if they had a plan to safely pass them as they seemed to be on a collision course,” Kjetil Stormark, the editor of AldriMer.no told the BBC.
      Citing what he called key sources, he said: “The response was:We have everything under control.’”
      Lucky vessels
      The incident is undergoing investigation, both by the police and by the Accident Investigation Board Norway, officials told the BBC.
      Mr Stomark says that because the tanker was “slow, heavy and much larger”, it was the warship’s responsibility to move around it.

    • Version française, sans les informations sur les échanges radio.

      Frégate norvégienne : le point sur l’accident | Mer et Marine
      https://www.meretmarine.com/fr/content/fregate-norvegienne-le-point-sur-laccident


      Capture d’écran d’un direct de la télévision publique norvégienne
      © NRK

      C’est un accident spectaculaire qui risque bien de sceller le sort de la frégate norvégienne Helge Ingstad. À 3 heures 55 du matin, le pétrolier Sola TS a quitté le terminal pétrolier de Sture, près de Bergen, en direction du nord. Il était alors suivi du remorqueur Tenax. Huit minutes plus tard, le tanker entrait en collision avec le bâtiment de combat norvégien qui faisait route inverse. À 4 heures 50, la Marine norvégienne commençait l’évacuation des 137 membres d’équipage se trouvant à bord de la frégate, devenue incontrôlable.
       
      Heureusement, il n’y pas de victimes à déplorer pour les deux navires. Seuls huit marins de l’Helge Ingstad ont été légèrement blessés et c’est un miracle à la vue des images diffusées par les autorités. L’abordage a eu lieu sur tribord. Le pétrolier, probablement lourdement chargé de pétrole, a vu son écubier littéralement déchirer la coque de la frégate sur la moitié de sa longueur au niveau de la ligne de flottaison. Une importante voie d’eau n’a pas pu être maîtrisée. Sur les photos de la télévision publique norvégienne NRK1, on peut observer que le tanker a été très faiblement endommagé au niveau du bordé et de l’écubier tribord. Ce dernier est très proéminent sur ce bateau et est probablement renforcé pour soutenir son ancre et sa chaîne.

    • ça se confirme ; le centre de contrôle du trafic maritime avait également prévenu…

      Wrecked Norwegian Frigate Was Warned Prior to Collision
      https://www.maritime-executive.com/article/wrecked-norwegian-frigate-was-warned-prior-to-collision

      Prior to her collision with the Suezmax tanker Sola TS on Thursday, the Norwegian frigate KNM Helge Ingstad was repeatedly called over VHF, both by the approaching vessel and by the nearby Fedje VTS center, according to a new report. However, the bridge team on the frigate allegedly responded that they had the situation under control. The Ingstad and the Sola TS collided shortly thereafter. 

      Norwegian defense outlet Aldrimer first reported the radio exchange in an update Friday, citing “five sources” with independent knowledge of the accident.

      According to the report, the Sola TS spotted the Helge Ingstad visually shortly after departing the Sture petroleum terminal outside Bergen. The Ingstad was inbound, heading for the Haakonsvern Naval Base at Mathopen. The Sola’s bridge team called the Ingstad to determine her intentions. The Fedje VTS center also noted the situation and called the Ingstad repeatedly to warn that she was on a collision course. 

      Shortly after 0400 on Thursday, the two vessels collided. The impact tore a large hole in the Ingstad’s starboard side, spilling fuel, injuring eight crewmembers and rendering her unable to maneuver. Aldrimer’s sources reported that the Ingstad’s crew turned on her AIS transponder after the collision so that she could be easily located by rescuers, thereby corroborating the sudden appearance of her AIS signal on commercial tracking services shortly after the collision. 

      On Friday, Fedje Maritime Transport Center confirmed that it had played a role in a VHF exchange with the Ingstad. The Norwegian military declined requests for comment, citing an ongoing investigation.

    • Communiqué officiel de l’OTAN, le 8/11/18

      Allied Maritime Command - SNMG1 ship accident at sea
      https://mc.nato.int/media-centre/news/2018/snmg1-ship-accident-at-sea.aspx

      NORTHWOOD, United Kingdom (November 08, 2018) HNoMS Helge Ingstad was involved in a collision with the Maltese oil tanker Sola TS in Norwegian waters around 0400 this morning (8 Nov) while sailing inner Fjords for navigation training.

      Due to the damage to the frigate it was moved to a safe place and the crew was evacuated in a professional manner. There are no reports of damages or leaks from the oil tanker and no report of serious injuries, though eight crewmembers are being treated for minor injuries.

      The Norwegian Armed Forces are working with the Norwegian Coastal Authority to address the situation. The Norwegian frigate HNoMS Helge Ingstad is part of the Standing NATO Maritime Group One (SNMG1). The group was sailing in and around the Fjords, following their participation in exercise Trident Juncture 2018 which concluded on November 7th.
       
      The rest of SNMG1’s ships are positioned nearby at sea in the event that further assistance is required. The Norwegian Armed Forces Press Office has lead for further information, contact at +47 40 43 80 83, info@njhq.no.

    • Plan de situation, histoire de ne pas perdre la main ;-)
      https://drive.google.com/open?id=1t_JjDMYnt3uLCIBt3wotJxemMltL87uI

      On remarquera que le lieu de l’échouage est à un jet de caillou du terminal d’Equinor (ex-Statoil)

      source de la localisation de l’échouage :
      We Have Located The Precise Spot Where Norway’s Half Sunken Frigate Lies (Updated) - The Drive
      http://www.thedrive.com/the-war-zone/24795/we-have-located-the-precise-spot-where-norways-half-sunken-frigate-lies

    • Ça n’a pas trainé ! VesselTracker (l’autre site, celui que je n’utilise quasiment pas,…) a sorti l’animation basée sur les enregistrements AIS. La collision a lieu, sans doute, vers 0:18-0:19, le Helge Ingstad active son transpondeur AIS juste après. Le Vestbris manœuvre en catastrophe pour éviter le Solas TS

      https://www.youtube.com/watch?v=izbXbQ1Shmk

      EDIT : pour mémoire, les sources indiquent un délai de 8 minutes de temps réel entre l’appareillage du Solas et l’abordage.

    • À l’instant, l’intégralité des échanges en VHF entre Fedje, Sola et Helge Ingstad avec visualisation des positions de tous les bâtiments (y compris après la collision). En norvégien,…

      Le locuteur en norvégien du Sola TS, navire de l’armement grec Tsakos, sous pavillon maltais et dont l’équipage est certainement cosmopolite a de grandes chances d’être le pilote, basé justement au centre de contrôle du trafic de Fedje qui assure (de tous temps, dit WP) le service de pilotes pour le fjord de Bergen.

      VGTV - Hør samtalen mellom skipene

      https://www.vgtv.no/video/167055/hoer-samtalen-mellom-skipene

    • Les fuites quant aux échanges radio étaient fausses :
      – dès la prise de contact (laborieuse…) le pétrolier demande une manœuvre,
      – ce que la frégate annonce accepter, apparemment, sans qu’il se passe grand chose,
      – presque tout de suite après, le Solas TS réclame, fermement !, tourne ! sinon, c’est la collision.
      – le Helge Ingstad n’a jamais indiqué contrôler la situation. En fait, il ne dit rien… Après la collision, il dit qu’il essaye de contrôler la situation.

      Hør samtalen mellom skipene

      Fedje VTS, det er Sola TS,

      Sola TS, hør

      Ja, jeg hørte ikke navnet. Vet du hvilken båt som kommer mot oss her ?
      jeg har den litt på babord

      (10 secondes)

      Nei, det er en en… Jeg har ikke fått noen opplysninger on den.
      Den har ikke rapportert til meg.
      Jeg ser bare den dukker opp på skjermen her.
      Ingen opplysninger om den, nei, nei.
      Nei, okey.
      Nei (?)

      (43 secondes)

      Sola til VTS ?

      Ja

      Det er mulig det er « Helge Ingstad »
      Han kom inn nordfra en stund tilbake. Det er mulig det er han som kommer her.

      Helge Ingstad, hører du Sola TS ?

      Helge Ingstad

      Er det du som kommer her nå ?

      Ja det stemmer.
      Ta styrbord med en gang.
      Da går vi for nærme blokkene.

      Svinge styrbord, hvis det er du som kommer.
      Altså, du har…

      (7 secondes)

      Jeg har et par grader styrbord nå vi har passert eh…
      Passert eh…
      (?) styrbord

      Helge Hingstad, du må gjøre noe. Du begynner å nærme deg veldig.
      Helge Hingstad, drei !
      Det blir en kollisjon her da.
      (15 secondes)
      Det kan være en krigskip. Jeg traff den.

      Det er mottatt.

      (16 secondes)

      Det er tauebåten. Over.

      Ja, tauebåten er her, ja.

      Jeg tror vi bare må kalle ut de…
      De andre tauebåtene.
      Får se på skadene her.

      Heldigvis er det et sett med de da. Vi må jo se…

      (?)

      (25 secondes)

      Fedje VTS til Sola TS ?

      Sola TS hører.

      Har du kontakt med vår DD krigskip ?
      Ingen kontakt ?

      Hei, dette er Helge Ingstad.

      Hei, Helge Ingstad. Dette er VTS.
      Hører du meg ?

      Ja, så godt jeg klarer.
      (on entend l’alarme en fond…)
      Vi ligger da… like ved… nord for…
      Nord for Vetlefjorden.
      Har slått alarm. Prøver å få kontroll på situasjonen.

      Ja, er det du som har vært i kollisjonen der ved Sture ?

      Ja, det er korrekt.

      OK.
      Hvor mange personer har du ombord ?

      Vi har 134 personer ombord.

      OK.
      Gi meg status om situasjonen så snart som mulig, da.

      Ja, jeg skal gjøre det.

      Etter kollisjonen går Helge Ingstad inn mot land i rund 5 knop.

      Fedje VTS til Sola TS ?

      Sola TS svarer.

      Hvor mange personer har du ombord totalt ?

      (10 secondes)

      23

      Hvor mange passasjerer ?

      23

      23, ok, 2, 3

      Få en status av deg når du vet litt mer.

      Kan du gjenta ?

      Vi må få høre hvordan det går med deg etter hvert som du får litt mer oversikt.

      Det er ikke noe spesielt her.
      Vi går fram og sjekker på bauen, da. Så stoppet vi her.
      Forelopig så ser det bra ut, men vi må frem og se, vi vet jo ikke skadene der fremme.

      Ja, ok.

      Helge Ingstad til VTS ?
      (30 secondes)
      Helge Ingstad til VTS ?

      Ferje TS, KNM Helge Ingstad.

      Helge Ingstad til VTS ?

      Vi har en situasjon.
      Vi har gått på et ukjent objekt.
      Vi har ikke fremdrift.

      Helge Ingstad har ikke fremdrift ?

      De har vært i en kollisjon med Sola TS, forstår jeg.
      De driver inn mot land uten fremdrift.
      Har du gått på grunn ?

      Det er foreløpig litt løst fra min side, men vi trenger umiddelbar assistanse.

      Trenger umiddelbar assistanse.

      (?) rett fram.

      Vi skal se om vi kan få tak i en tauebåt.

      (?)

      Ajax, Ajax til VTS ?

      Trauebåten Ajax blir sendt fra terminalen med en gang.

      Ajax, Ajax, jeg gjentar.

      Ja Ferdje VTS til Ajax.

      (?) Helge Ingstad. Han ligger like nord for deres.
      Han ligger uten framdrift.

      (?)

      Helge Ingstad til VTS ?

      Helge Ingstad.

      Tauebåten Ajax fikk beskjed. Den er på vei.

      (?)

      Den (?) om mer enn tre minutter.

      Ajax, Ajax, KNM Ingstad K16.

      Ajax til VTS ?

      Helge Ingstad, Ajax.

      Ajax, KNM Helge Ingstad K16. Vi er på vei.

      Vi har ingen framdrift, vi går på noe anker.
      Vi trenger assistanse fra taeubåt.

      note (quelques à peu près de gg:translate) :
      • tauebåt, ce n’est pas « bateau-feu » mais remorqueur (tugboat)
      • framdrift / uten framdrift, ce n’est pas « progrès / sans progrès », mais propulsion / sans propulsion

    • Article de Defense News quelques heures après la diffusion des échanges. La présentation de ceux-ci souffrent toujours des à peu près des commentaires initiaux.

      Warnings and confusion preceded Norwegian frigate disaster : here’s what we know
      https://www.defensenews.com/naval/2018/11/11/warnings-and-confusion-preceded-norwegian-frigate-disaster-heres-what-w

      The Royal Norwegian Navy was dealt a devastating blow in the early morning hours of November 10 when one of its five capital Nansen-class frigates collided with a fully loaded oil tanker more than 10 times its size while returning NATO’s Trident Juncture exercise.

      The frigate Helge Ingstad lost steering and drifted at five knots onto the rocky shore near Norwegian port of Sture, north of Bergen, saving the ship from sinking in the Fjord, according to media reports. The crew of 137 was forced to abandon ship. Ingstad is now resting on its side on three points while crews move to secure it.

      The disaster has far-reaching consequences for the Norwegian Navy, which is facing the loss of one of its premier warfighting assets,

      This is a huge blow to the Norwegian navy,” said Sebastian Bruns, who heads the Center for Maritime Strategy and Security at the University of Kiel in northern Germany. The loss of the $400 million ship, which appeared likely, leaves the Norwegian Navy with a 20 percent cut to its most advanced class of ship, Burns said.

      The situation is made all the more painful as evidence mounts that Ingstad was repeatedly warned to alter course before the collision and failed to take corrective action to avoid the collision.

      Local media reported that the Maltese-flagged tanker Sola TS identified Ingstad and tried to avoid the disaster. The reports also revealed details that show that Ingstad did not have a firm grasp of the surface picture it was sailing into.

      The disaster developed quickly, with Ingstad transiting the channel inbound at 17 knots and Sola TS traveling outbound at 7 knots.

      Sola TS raised the Ingstad multiple times and was discussing the emerging danger with shore-based Central Station, according to the Norwegian paper Verdens Gang. The responses from Ingstad appear confused, at one point saying that if they altered the course it would take them too close to the shoals, which prompted Sola TS to respond that they had to do something or a collision would be unavoidable.

      Contributing to the confusion, the Ingstad appears to have been transiting with its Automatic Identification System switched off. That seems to have delayed recognition by central control and the other ships in the area that Ingstad was inbound and heading into danger, the account in VG seems to indicate.

    • Mon interprétation, au vu des échanges – et des dégâts provoqués par la collision (la capture de la visualisation de l’écran radar n’est pas vraiment lisible) : il semblerait que le Helge Ingstad après avoir accepté d’infléchir sa trajectoire vers la droite (à tribord) ait, en fait, viré vers sa gauche, d’où l’impact à tribord, au deux tiers de sa flottaison.

      On voit la déchirure provoquée par l’écubier, il n’est pas possible de savoir si le bulbe du pétrolier a entrainé des dégâts sous la flottaison. Sans doute, non puisque le Solas TS a pu reprendre sa route sans trop de problème et à vitesse normale.

      Sous le choc (17 noeuds entrant vs 7 noeuds sortant, presque 45 km/h de vitesse relative) le Helge Ingstad a pivoté sur sa droite est s’est retrouvé, désemparé, sans propulsion, ni gouvernail, à dériver vers la côte à 5 noeuds ; la manœuvre n’a pas du tout été délibérée, mais entièrement subie.

    • Il y a 3 jours, Le Figaro reprenait les éléments de langage de l’armée norvégienne, rien depuis. Quant au Monde, aucun signe de l’affaire ; la dernière mention de la frégate norvégienne est de janvier 2014, où elle opérait à Chypre dans le cadre du contrôle des livraisons d’armes chimiques en Syrie…

      Norvège : une frégate menace de couler après une collision
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/11/08/97001-20181108FILWWW00059-norvege-7-blesses-legers-dans-une-collision-entre

      « La KNM Helge Ingstad a subi des dégâts au-dessus et en dessous de la ligne de flottaison. Les dégâts étaient tels que la frégate n’était plus stable et n’avait plus assez de capacité de flottaison », a déclaré Sigurd Smith, officier de la Marine norvégienne, lors d’une conférence de presse. « Il a par conséquent été décidé de l’échouer énergiquement sur le rivage », a-t-il expliqué. La Marine a refusé de se prononcer à ce stade sur les causes de la collision.

    • en Norvège, tout finit par des chansons,
      sur NRK, (vidéo sur FB, uniquement)
      https://www.facebook.com/NRK/videos/582039188932786

      Vi hadde en gang en båt,
      en feiende flott fregatt
      men plutsellig så gikk det galt en november-nat.

      å grøss og gru
      å grøss og gru
      Hva skjedde nu ?
      Jeg bare undres :
      Hva skjedde nu ?

      Fregatten Helge Ingstad så stolt og kry.
      Hal toppseil my boys, hit hoy,
      Kosta to milliarder da den var ny
      Hal toppseil my boys, hit hoy.

      Nå var hun på øvelse smekker og grå
      sonarer og radarer passet godt på
      men tankern med olje kom ut av det blå.
      Hal toppseil my boys, hit hoy,

      Hør skipsklokkens, klang
      noe galt er på gang
      men vi holder kursen som vi alt satt
      for dette er den norske marinen fregatt !
      Hal toppseil my boys, hit hoy,

    • Une version officieuse qui circule en défense de la marine norvégienne : le Sola TS n’était pas sur le rail du trafic sortant, il est plus à l’ouest. À quoi, il est répondu :
      • il venait d’appareiller, sa vitesse n’était que de 5 noeuds, alors que le flux sortant était à 10 noeuds,
      • pour appareiller, vu la situation, il a besoin de l’autorisation du centre de contrôle du trafic (Fedje VTS)

      … qui lui a, sans doute, été accordée (ce n’est pas dit). Et c’est là, que l’absence d’information AIS prend toute son importance. L’écho radar était visible, mais pas l’identification, ni la vitesse (17 noeuds, ce qui n’est pas rien dans un détroit (un fjord, en fait,…) Le centre de contrôle ne devait certainement pas suivre manuellement (à l’ancienne !…) l’écho radar, se reposant sur les informations visualisées.

      Sjøoffiser mener at tankskipet « Sola TS » hadde feil kurs før ulykken – NRK Norge – Oversikt over nyheter fra ulike deler av landet
      https://www.nrk.no/norge/sjooffiser-mener-at-tankskipet-_sola-ts_-hadde-feil-kurs-for-ulykken-1.14290245

      Hvorfor « Sola TS » ikke legger seg på samme linje som den andre trafikken, er ikke klart. Det er noe som besetningen om bord og losen sannsynligvis kan forklare.
      […]
      Den andre trafikken var skip som hadde større hastighet enn « Sola TS ». Ut fra AIS-data så er det klart at disse måtte vike dersom tankskipet hadde fortsatt mer mot øst før det tok svingen mot nord.

      […]

      – Tankskip som skal forlate en terminal kaller opp trafikksentralen med informasjon om at de er klar for avgang, og angir seilingsrute. Deretter blir det gitt seilingsklarering dersom det ikke er noe hinder for dette, skriver regiondirektør John Erik Hagen i Kystverket i en generell kommentar til NRK.

    • DN : Berging av fregatten « Helge Ingstad » kan koste opptil 300.000 kroner per dag - Forsvaret - Næringsliv - E24
      http://e24.no/naeringsliv/forsvaret/dn-berging-av-fregatten-helge-ingstad-kan-koste-opptil-300-000-kroner-per-dag/24490783

      Trondheim-selskapet Boa Management har fått oppdraget å løfte havarerte KNM «Helge Ingstad» på lekter og frakte båten til verft. Det melder Dagens Næringsliv.

      Skipsmeglere avisen har kontaktet anslår med noen forbehold at det kan koste 30.000-35.000 dollar per dag å leie inn taubåt og lekter som trengs for jobben. Altså mellom 250.000 og 300.000 kroner.

    • Le texte d’Aldrimer.no repris ci-dessus par la NRK.
      KNM Helge Ingstad fryktet å gå på grunn ‹ aldrimer.no
      https://www.aldrimer.no/knm-helge-ingstad-fryktet-a-ga-pa-grunn

      Il contient une vidéo d’animation des trajectoires AIS plus claire, avec un champ plus large.
      https://www.youtube.com/watch?v=f6I1twpZVIY

      elle permet de suivre, p. ex. la trajectoire de l’Ajax qui a aidé à l’appareillage du Sola TS et qui repart immédiatement, comme on l’entend dans la transcription VHF, à la demande de Fedje VTS, dès l’abordage. Son trajet permet, en creux de suivre celui du KNM Helge Ingstad, sur laquelle viennent s’agglutiner les remorqueurs. Malgré la localisation AIS, du navire de guerre de l’OTAN, F313 qui apparaît brusquement (à 0’09"), après la collision, derrière le Sola pour ne plus bouger ensuite, la MàJ de la position ne se faisant plus.

    • RIP KNM Helge Ingstad !


      A shipwrecked Norwegian navy frigate “KNM Helge Ingstad” is seen in this Norwegian Coastal Administration handout picture in Oygarden, Norway, November 13, 2018.
      Jakob Ostheim/Norwegian Coastal Administration/Handout vis REUTERS

      Norwegian frigate now nearly submerged after collision
      https://www.reuters.com/article/us-norway-accident/norwegian-frigate-now-nearly-submerged-after-collision-idUSKCN1NI10Z


      A shipwrecked Norwegian navy frigate “KNM Helge Ingstad” is seen in this Norwegian Coastal Administration handout picture in Oygarden, Norway, November 13, 2018.
      Jakob Ostheim/Norwegian Coastal Administration/Handout vis REUTERS

      A Norwegian navy frigate that collided with an oil tanker last week was almost completely submerged on Tuesday despite efforts to salvage the sinking vessel, pictures taken by the Norwegian Coastal Administration showed.

      The ship’s plight off the Norwegian coast is, however, not disrupting the nearby Sture crude oil export terminal. “We are in normal operations,” said a spokeswoman for the plant’s operator, Equinor.

      The Norwegian military has been working since Thursday to salvage the ship by tethering it with several cables to the shore. Some of these had broken.

      The ship sunk a meter further and, as a result, two wires broke. They were replaced with two stronger ones. We worked until midnight on this. After midnight, we realized it was not safe for our staff to carry on the work further,” said Haavard Mathiesen, the head of the salvage operation for the Norwegian Defence Materiel Agency.

      Around 0600 (0500 GMT), more wires broke and the ship sank further. It is now in deep water and stable,” he told a news conference.

      The ship was stranded off Norway’s west coast early last Thursday after it collided with the tanker that had left the Sture terminal. The facility was shut for several hours as a result.

      Eight Navy staff, out of a total crew of 137, were slightly injured in the incident.

    • L’édito de gCaptain.
      Pas de piste, pas d’hypothèse, un appel à la vigilance.

      Who Sunk The Battleship ? – gCaptain
      https://gcaptain.com/who-sunk-the-battleship

      Again. There was a collision at sea again.
      […]
      Take the time to read up on this seemingly textbook collision. Think about the other maritime incidents that have happened recently. Don’t think that these accidents only happen to other people – it only takes one misstep between a near miss and a catastrophe.

      Take away what you’ve observed from this – discuss it with your colleagues. Find ways to ever be improving. Awareness, procedures, re-design from lessons learned.

      Fair winds and following seas – if not that a strong hull and a cautious mariner.

      Note : la première partie de la dernière phrase est traditionnelle, la suite moins.
      https://www.ibiblio.org/hyperwar/NHC/fairwinds.htm

    • L’amiral commandant les forces navales états-uniennes en Europe était à bord de la frégate. C’est lui qui était le responsable de l’exercice OTAN Trident Juncture

      Amerikansk offiser om bord da « Helge Ingstad » kolliderte - Bergens Tidende
      https://www.bt.no/article/bt-VRJjWV.html

      TOPPADMIRAL: Sjefen for de amerikanske marinestyrkene i Europa, admiral James G. Foggo III, var om bord på KNM «Helge Ingstad» fire dager før ulykken. Etter ulykken har Havarikommisjonen sendt en henvendelse til Foggos styrke. De vil ikke si hvorfor.
      FOTO: MARIUS VÅGENES VILLANGER / FORSVARET

      Amerikansk offiser om bord da Helge Ingstad kolliderte
      En amerikansk marineoffiser var om bord på KNM Helge Ingstad da det smalt, bekrefter Forsvarsdepartementet. Offiserens rolle blir nå etterforsket.

      James G. Foggo III - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/James_G._Foggo_III

      James “Jamie” Gordon Foggo III (born September 2, 1959) is a United States Navy admiral who currently serves as commander of U.S. Naval Forces Europe while concurrently serving as the commander of U.S. Naval Forces Africa and commander of Allied Joint Force Command Naples.
      […]
      25 October to 7 November 2018, admiral Foggo is responsible for conducting the NATO exercise Trident Juncture.

    • De mauvais esprits font remarquer la très faible efficacité (!) des travaux entrepris tout de suite après l’échouage pour empêcher le naufrage de la frégate…

      La glissade au fond a englouti les composants à forte valeur qui étaient initialement récupérables (radar Aegis et système électronique hypersophistiqués, idem pour la propulsion par turbine)
      (on remarquera sur la photo ci-dessous qu’il en va à peu près de même pour le dispositif anti-pollution à en juger par les irisations de chaque côté des barrages flottants…)

      Lokale selskaper bak mislykket « Helge Ingstad »-sikring - VG
      https://www.vg.no/nyheter/innenriks/i/EoryO2/lokale-selskaper-bak-mislykket-helge-ingstad-sikring

      Ifølge Forsvaret ble den beste kompetansen i Norge hentet inn da bergingen av KNM « Helge Ingstad » ble satt i gang. Kritikere sier arbeidet fremstår uprofesjonelt. Nå står milliardfregatten under vann, og er i fare for å gli videre ut på dypet.

      Therese RidarMagnus NewthOda Leraan Skjetne
      Publisert:16.11.18 21:15

      Da KNM « Helge Ingstad » ble grunnstøtt etter kollisjonen forrige uke, ble fregatten sikret med ti stålvaiere festet til land. Sikringsjobben var ferdig lørdag morgen. Slik lå skipet fram til mandag kveld, da vaierne foran på skipet begynte å ryke. Tirsdag morgen hadde alle festepunktene foran på fartøyet røket, og « Helge Ingstad » sank nesten helt under vann.

      Den mislykkede sikringen av fregatten til en verdi av fire milliarder har fått hard kritikk i ettertid.

    • Voici donc mon #Thread concernant l’accident du #HelgeIngstad, cette frégate que la Norvège a perdu sans combattre il y a une semaine..

      François Narolles @FNarolles
      https://twitter.com/FNarolles/status/1063493033969287170

      signalé par @unagi, https://seenthis.net/messages/736408#message736413

      Mon analyse est très voisine, mais j’aurais tendance à augmenter la responsabilité du centre de contrôle du trafic.

      • la frégate va vite, très vite, trop vite : 17 noeuds, c’est pratiquement le double de la vitesse de l’ensemble des bateaux environnants, la vitesse de rapprochement est donc de 44 km/h, soit 11 m/s
      • son AIS est éteint, alors que le navire est en vue des côtes, dans un trafic dense, ça n’a pratiquement que des inconvénients (c’est une des conclusions des analyses des accidents des destroyers de la marine états-unienne l’année dernière). D’un autre côté, on comprend que l’état-major soit réticent à ce que tout le monde (y compris les méchants) puisse connaître en une connexion à MarineTraffic ou VesselFinder la position des navires de sa flotte, du moins ceux qui sont en eaux côtières

      • le centre de contrôle du trafic échoue totalement dans sa mission et commet une très lourde faute. Quand le pétrolier lui demande qui il a en face de lui, le VTS ne le sait pas d’emblée. C’est proprement ahurissant. Il est probable que cela vient du fait que le suivi des navires se fait uniquement sur la base de l’AIS ; position, cap et vitesse sont affichés automatiquement. Il n’y a probablement pas (ou alors pas au même endroit) de suivi manuel du navire sans AIS ; celui-ci mobilise une charge mentale intense, une grande concentration et génère un stress non négligeable (souvenirs précis de service militaire en Iroise,…)
      • d’après ce que j’ai lu, le VTS doit autoriser l’appareillage des navires du port pétrolier. Si c’est exact, alors il a donné un clear pour une situation qui ne l’était pas du tout et était hautement problématique. En demandant de retarder l’appareillage d’une demi-heure, ça laissait le temps à la frégate de défiler et de dégager le terrain

      • je ne vois pas trop ce que le Sola TS aurait pu faire d’autre, il est à 5 noeuds, en phase d’accélération pour atteindre les 10 noeuds qui lui permettront de s’injecter dans le rail sortant, ce qui fait qu’il est décalé vers l’ouest par rapport à ce rail, fermant une partie du passage pour le Helge Ingstad. Ses capacités de manoeuvre sont très limitées, c’est d’ailleurs pour ça qu’il a toujours un remorqueur au cul (le Tenax).
      • sans doute, lui aussi, pouvait (aurait pu…) maintenir une veille radar et suivre les échos, y compris sans AIS, – cf. supra – mais, il est possible que son radar ait été masqué par les structures du port et, donc, que la frégate n’ait pas été perçue au départ du quai (par ailleurs, elle était encore « loin ») et, surtout, c’est normalement le boulot du VTS.

      À mon sens, à partir du moment où le pétrolier a appareillé, la situation est plus que problématique et il aurait fallu un enchaînement exceptionnel pour éviter la catastrophe (perception ultra-rapide de la situation et de sa gravité, manoeuvre sans hésitation de la frégate dès la prise de contact radio).

    • Le rapport préliminaire d’enquête de la commission norvégienne d’enquête. On peut saluer la performance et la transparence : moins d’un mois après l’événement !

      Investigation of marine accident, collision outside the Sture Oil Terminal in Hjeltefjorden, Norway | aibn
      https://www.aibn.no/Marine/Investigations/18-968

      On the morning of Thursday 8 November 2018, the Accident Investigation Board Norway (AIBN) was informed of a collision between the frigate ’KNM Helge Ingstad’ and the Maltese registered tanker ’Sola TS’ in Hjeltefjorden, outside the Sture terminal in Øygarden Municipality in Hordaland County, Norway. The AIBN contacted the Defence Accident Investigation Board Norway (DAIBN) and it was decided to initiate a joint investigation into the accident, led by the AIBN. The AIBN then contacted the Marine Safety Investigation Unit of Malta (MSIU), which is also a participating party in the investigation; cf. Chapter 18 Section 474 of the Norwegian Maritime Code.

      29 November 2018 the AIBN publishes a preliminary report on the accident and two interim safety recommendations. This preliminary report is published to communicate the information obtained during the initial phase of the ongoing investigation. The purpose is to provide a brief update on how the investigation is progressing as well as a preliminary description of the sequence of events and disseminate safety-critical issues identified at this stage of the investigation. This preliminary report also identifies areas that need further investigation and describes lines of investigation that will be followed up.

      En lien, deux pdf
      • Preliminary report 29.11.201
      • Appendix : Interim safety recommendations 29.11.2018

    • De très utiles précisions :
      • le Sola TS avait laissé ses feux de ponts allumés le rendant difficile à distinguer des lumières du terminal pétrolier dont il s’éloignait doucement et ne permettant pas le repérage rapide de ses feux de navigation et donc la lecture de sa trajectoire
      • dans la version de la passerelle du KNM Helge Ingstad où venait de s’effectuer la passation de quart, cette masse lumineuse a été prise pour un obstacle fixe non identifié et c’est cette perception qui justifie l’absence de manoeuvre d’évitement vers la droite, justement pour éviter de percuter cet obstacle fixe

    • À noter surtout dans les recommandations préliminaires la mention d’un grave défaut de conception de ces frégates (et peut-être d’autres issues des chantiers espagnols Navantia.

      En effet, les dégâts provoqués par la collision ont noyé 3 compartiments étanches mettant en péril la stabilité du bâtiment mais lui permettant de se maintenir à flot, conclusion initiale à bord, conforme aux documents décrivant la stabilité du navire, ceux-ci mentionnant que l’envahissement d’un quatrième compartiment entrainait la perte du bâtiment.

      Or, l’eau s’est rapidement infiltré dans un quatrième compartiment en passant par les passages des arbres d’hélice, puis aux autres compartiments à travers les cloisons.

      To start with, flooding occurred in three watertight compartments on board KNM Helge Ingstad: the aft generator room, the orlob deck’s crew quarters and the stores room. There was some uncertainty as to whether the steering engine room, the aftmost compartment, was also filling up with water. Based on this damage, the crew, supported by the vessel’s stability documents, assessed the vessel as having ’poor stability’ status, but that it could be kept afloat. If more compartments were flooded, the status would be assessed as ’vessel lost’ on account of further loss of stability.

      Next, the crew found that water from the aft generator room was running into the gear room via the hollow propeller shafts and that the gear room was filling up fast. From the gear room, the water then ran into and was flooding the aft and fore engine rooms via the stuffing boxes in the bulkheads. This meant that the flooding became substantially more extensive than indicated by the original damage. Based on the flooding of the gear room, it was decided to prepare for evacuation.

      The AIBN considers the vessel’s lack of watertight integrity to be a safety issue relating to Nansen-class frigates and therefore issues the following two safety alerts.

    • Early report blames confused watchstanders, possible design flaws for Norway’s sunken frigate
      https://www.defensenews.com/naval/2018/11/29/early-report-blames-confused-watchstanders-possible-design-flaws-for-no

      In a statement to Defense News, Navantia spokesperson Esther Benito Lope stressed that the report is “very preliminary” and that the company has offered to work with Norway on the investigation.

      Navantia has offered, since the very beginning, its collaboration with the [Royal Norwegian Navy] in order to clarify the accident,” Benito Lope said. “Navantia will analyze all the possibilities, considering that some of the mentioned possibilities … are concluded from a very preliminary investigation.

      The statement went on to say that the company has not received any official notice or fielded any consultations about the cause of the accident.

      Navantia has not received any official communication, neither any consults about possible causes, nor participated in any action … in Norway,” Benito Lope wrote.

    • Navy divers arrive at KNM «Helge Ingstad» - Norway Today
      http://norwaytoday.info/news/navy-divers-arrive-at-knm-helge-ingstad

      The vessel is not lifted anytime soon. The vessel is filled with nearly 10,000 cubic meters of seawater, and a large part of this must be pumped out first, the Project Manager for the Salvage Operation, Commander Captain Arild Øydegard tells VG.

      We have great lifting capacity, but not to lift both a vessel of about 5,000 deadweight tonnes and another 10,000 metric ton of seawater. So this we have to get rid of underway – we have estimated that we might have 500 cubic metres left when we lift it up, he says.
      […]
      There is still no final decision as to whether the Frigate may be repaired. According to VG, two working groups have been established to assess that question; one who will try to salvage the material on board and one who is planning a possible repairing.

      Øydegard announces that the hull is relatively intact, except for the 45-metre tear that the Frigate sustained in the collision with «Sola TS».

      We have damage to the rudder and such, but this is a warship which hull has tolerated the stresses so far, Øydegard explains.

    • Grave problème d’étanchéité d’une frégate norvégienne construite par Navantia
      https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/grave-probleme-d-etancheite-d-une-fregate-norvegienne-construite-par-navan

      Le Bureau d’enquête sur les accidents de la Norvège a identifié dans un rapport préliminaire des « problèmes de sécurité critiques », qui nécessitent une « attention immédiate ». Notamment des problèmes d’étanchéité entre les compartiments de la frégate KNM Helge Ingstad construite en 2009 par Navantia.

      Coup dur pour Navantia. Après la collision le 8 novembre entre une frégate norvégienne, un bâtiment moderne d’environ 5.000 tonnes construit par le chantier naval espagnol, et le pétrolier maltais Sola TV, le Bureau d’enquête sur les accidents de la Norvège (AIBN) a identifié dans un rapport préliminaire public daté du 29 novembre, des « problèmes de sécurité critiques », qui nécessitent une « attention immédiate ». L’AIBN a affirmé que le manque d’étanchéité entre les compartiments des frégates de la classe Nansen, est l’un de ces problèmes de sécurité. Il a déjà émis deux alertes de sécurité en attendant de poursuivre une enquête plus approfondie.

    • Frégate HNoMS Helge Ingstad : un rapport de la marine espagnole remet en cause la version norvégienne | Le portail des sous-marins
      https://www.corlobe.tk

      #C’était_à_prévoir : les critiques adressées au constructeur Navantia par le rapport préliminaire du bureau norvégien d’enquêtes sur les accidents maritimes ne passent pas en Espagne. La marine espagnole a rédigé son propre rapport qui dédouane complètement Navantia et conclut qu’une erreur humaine a été la cause principale de l’accident de la frégate Helge Ingstad.

      Ce rapport remet en cause la version des autorités norvégiennes : la semaine dernière, le bureau norvégien d’enquêtes sur les accidents maritimes avait pointé du doigt le chantier naval espagnol. Selon le rapport espagnol, « il existe des preuves claires que les dommages initiaux ont touché 4 compartiments étanches, et des indices que 5 aient été réellement endommagés dans la collision, ce qui dépasse les critères de survie fixés pour ce navire. »

      Le rapport interne de la marine espagnole explique que « la longueur de la déchirure visible sur les photos est de 15% de la longueur à la ligne de flottaison (18,2 m), soit 3 tranches contigües inondées. »

      Il ajoute aussi que l’avarie pourrait avoir aussi touché d’autres compartiments. « L’analyse des images indique que, probablement, sous la ligne de flottaison, un 4è compartiment étanche ait été éventré. »

      Pour la marine espagnole, une erreur humaine est la seule cause de l’accident. Une suite d’erreurs ont été commises : navigation à vitesse excessive (environ 17 nœuds), non-utilisation de l’AIS, non-respect du règlement international de prévention des abordages en mer, et non-prise en compte des avertissements du pétrolier.

      Le rapport conclut que « aucun navire ayant des caractéristiques similaires à la frégate n’aurait été capable de contrôler la voie d’eau et d’éviter le naufrage ».

      Remarque : que la cause de l’accident soit une erreur humaine ne fait guère de doute, ce qui est en cause est la suite, l’issue finale de l’accident : le naufrage…

    • Integrity of Nansen-class frigates questioned by Helge Ingstad investigation | Insurance Marine News
      https://insurancemarinenews.com/insurance-marine-news/integrity-of-nansen-class-frigates-questioned-by-helge-ingstad-

      Meanwhile, during the weekend of December 1st and 2nd, the Coastal Administration continued monitoring the Helge Ingstad with daily inspections of the oil spill equipment. Patrol boat Bergen and anti-pollution vessel Utvær were in the area and had collected about 50m3 of oil mixture by December 1st. In total, about 90m3 of diesel mixed with water had been recovered by the Utvær.