• L’école, Gabriel Attal et la laïcité « geignarde »

    C’est la rentrée scolaire : les médias causent sur l’école et le ministre de l’Education Nationale s’exprime. A les écouter ou à les lire, le problème ne serait pas le fait que l’institution scolaire aggrave les inégalités sociales (ce qu’une rentrée au 20 août, concernant certains élèves, ne résoudra guère), ni les classes surchargées, ni les suppressions de postes, ni les promesses non tenues de revalorisation des enseignants… Non, l’actu ce sont les fameuses « atteintes à la laïcité », qui auraient explosé. Elles auraient augmenté de 120% en un an, selon les statistiques du Ministère de la rue de Grenelle. On frémit ! Sauf qu’il faudrait distinguer entre certaines « atteintes », qui peuvent être sérieuses et d’autres qui le sont beaucoup moins et, qu’au lieu de geindre, l’institution scolaire devrait réfléchir sérieusement à son rapport à la laïcité. Les propos de Gabriel Attal ne sont pas à la hauteur des enjeux. Examinons pourquoi.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/30/lecole-gabriel-attal-et-la-laicite-geignarde

    #ecole #laicité

  • M. Drainville, avant-hier, j’ai démissionné de mon poste d’enseignante Annie Légaré-Bilodeau - Le devoir

    M. Drainville, vous me demandez de l’aide. Moi, cette semaine, j’ai démissionné.

    Oui, dans cette situation catastrophique que vit le Québec, après 15 ans d’enseignement, j’ai démissionné d’un travail que j’adorais. J’ai quitté des élèves en or malgré les beaux défis qu’ils m’offraient, des collègues devenus amis consternés devant mon départ, des projets que je souhaitais poursuivre, ma classe pleine de matériel que j’ai bâti avec les années.

    Je n’ai pas quitté mon emploi pour une autre occasion. Je devrai me retrousser les manches et me mettre en recherche d’emploi. Je l’ai quitté parce que je suis mère de trois enfants et que la composition de ma tâche ne m’aurait pas permis d’être présente pour eux les soirs et les fins de semaine : 21,5 périodes d’enseignement dans quatre écoles sur 70 km de territoire (antérieurement cinq écoles sur 135 km) ; groupes à cycles multiples (ex. : préscolaire, deuxième et troisième années dans la même classe).


    Pourquoi cette tâche est-elle problématique ? Parce que quatre écoles, ça signifie quatre projets éducatifs à s’approprier, quatre plans de lutte contre l’intimidation et la violence, plusieurs façons différentes de fonctionner avec les multiples directions, quatre fois plus de procès-verbaux à lire parce qu’on ne peut pas assister à toutes les réunions, quatre fois plus de courriels des directions et des équipes-écoles, quatre fois plus de groupes scolaires par messagerie qui font sonner mon téléphone sans arrêt. J’en passe.

    Les groupes à cycles multiples ? J’adore, mais ça demande beaucoup de préparation. Adapter une activité de premier cycle pour la rendre accessible au préscolaire et en faire une version avec un volet écriture pour les élèves de troisième année. Refaire constamment les planifications de cours parce qu’elles ne sont pas réutilisables d’une école à l’autre, la composition des groupes étant différente. Coordonner deux situations d’évaluation en même temps en courant d’un local à l’autre. Créer du matériel sans arrêt parce qu’il n’existe pas beaucoup d’activités clés en main pour plus de deux niveaux à la fois.

    Oui, c’est beaucoup de travail. Beaucoup de travail, mais avec moins de temps pour le faire : 21,5 périodes d’enseignement par semaine, ça laisse très peu d’heures de travail personnel par jour (planification, correction, photocopies, suivi d’élèves, rencontres, comités). En considérant les déplacements, ce temps est presque réduit à néant et crée un surplus de travail à la maison. Les heures sont placées dans l’horaire et le calcul mathématique semble fonctionner, mais la réalité est tout autre.

    J’avais l’habitude de demander une petite réduction de tâche (trois périodes) pour enseigner dans trois écoles au lieu de quatre. Ça me permettait de concilier travail et famille, de faire un meilleur suivi des élèves et de m’impliquer dans les milieux. On m’a dit qu’à cause de la pénurie de main-d’oeuvre, ce n’était plus possible. Jusqu’à la dernière minute, j’ai souhaité un changement. Cet été, j’ai acheté un chandail avec un robot dans une friperie en me disant qu’il ferait rire mes élèves lorsque je le porterais pour notre projet sur ce thème. Il restera finalement dans les tiroirs parce que pour moi, M. Drainville, une tâche comme celle-là, ce n’était pas possible non plus.

    Vous me demandez de l’aide, voici quelques conseils :

    Prenez soin de vos enseignants encore présents. Ce n’est pas pour rien que 1000 d’entre eux, non retraités, quittent par année. Je connais personnellement cinq personnes qui ont leur brevet et n’enseignent pas. Quatre d’entre elles seraient encore présentes si le système n’était pas venu à bout de leur motivation.

    Acceptez les réductions de tâches chez les enseignants permanents qui le demandent. Ça évite beaucoup de départs en maladie. Ça fait des gens investis et heureux, capables d’offrir un bon service à l’élève. Mais ne devrions-nous pas tous pouvoir l’être sans réduction salariale ?

    Révisez les balises de composition des tâches. Soyez à l’écoute lors des négociations. On ne fait pas de caprices. On veut sauver l’éducation.

    Qui me remplacera ? Probablement une enseignante nouvellement diplômée et motivée, heureuse d’obtenir une tâche à temps plein. Ou peut-être pas. Si oui, je lui souhaite sincèrement la meilleure des expériences. Mais commence-t-elle sa carrière dans des conditions qui lui permettront de s’épanouir professionnellement et de ne pas se questionner d’ici cinq ans ? J’en doute. Ah, oui… un dernier conseil avant que l’on se quitte.

    Écoutez les experts en éducation. Égide Royer m’a enseigné plusieurs cours au deuxième cycle. Lorsqu’il dit que les nouveaux enseignants ne doivent pas commencer leur carrière dans les contextes les plus complexes, il sait de quoi il parle. Ne répétez pas mon histoire et faites en sorte de garder vos enseignants qui choisissent ces situations par passion.

    #enseignant #enseignante #enseignement #éducation #pénurie #école_publique #école #démission #administration #quebec mais c’est la même chose partout #réalité

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/796904/libre-opinion-m-drainville-avant-hier-j-ai-demissionne

  • L’école, Gabriel Attal et la laïcité « geignarde » | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bauberot/blog/280823/l-ecole-gabriel-attal-et-la-laicite-geignarde

    Je propose que l’on étudie dans les différentes classes, dès la journée de rentrée, les deux premiers articles de la loi de 1905 et les propos d’Aristide Briand, rapporteur de la Commission parlementaire, présentant cette loi : il s’agit, indiquait-il, de proclamer « solennellement que, non seulement la République ne saurait opprimer les consciences ou gêner dans ses formes multiples l’expression extérieure des sentiments religieux, mais encore qu’elle entend respecter et faire respecter la liberté de conscience et la liberté des cultes. »

    Quand au vêtement, Briand s’est montré, à ce sujet, on ne peut plus clair : il a refusé l’interdiction du port de la soutane pour deux raisons : d’abord, fondamentalement, parce que la loi de 1905 est une « loi de liberté » et qu’en conséquence, elle ne doit pas « interdire à un citoyen de s’habiller de telle ou telle manière » ; ensuite, parce que le résultat serait « plus que problématique » : la soutane interdite, on pourrait compter sur « l’ingéniosité combinée des prêtres et des tailleurs » pour créer un « vêtement nouveau ». La loi de 1905 = la liberté de conscience + le refus de jouer au chat et à la souris. Intelligence des principes et intelligence de la stratégie.

    • Pour rappel, l’épisode « piscine » de mes petits à #Montpellier, conséquence totalement crétine de ce jeu du « chat et de la souris » :
      https://seenthis.net/messages/987740

      Les ceusses qui, sur les réseaux, croient qu’on va juger la longueur des jupes en fonction de la religion supposée de l’élève se gourent. C’est effectivement ce qui se faisait déjà, mais maintenant que c’est une règle « officielle » du ministère, rapidement l’aspect raciste sera indéfendable (c’est-à-dire attaqué devant des tribunaux), donc on tentera des définitions « techniques » du vêtement incriminé, et de toute façon on connaît déjà la solution des nostalgiques de l’école idéale du cinéma en noir et blanc : c’est l’uniforme pour tout le monde. Les dog whistle racistes inapplicables ou illégaux, la Macronie a l’habitude, il suffit de revenir quelques temps plus tard sur le thème « on peut jamais rien faire » et donc proposer une mesure plus réactionnaire (quoi que sur ce coup-là, le conseil d’État n’a pas trop de mal à valider les mesures racistes parce que c’est pour ton bien, donc cette histoire d’abaya, si des juges locaux l’invalident, en montant suffisamment haut ça sera validé in fine).

      Encore un ou deux ministres de l’éducation et on y sera, à l’uniforme (avantage de l’idée : en plus ça fout le bordel dans la gauche, bien plus divisée que la droite à ce propos). La Ministre de la jeunesse et du SNU sera simplement rebaptisée « Ministre de la jeunesse en uniforme, bien dégagé derrière les oreilles ».

    • Ce que dit le texte, c’est qu’il n’existe pas d’ultra-laïcité. La laïcité, c’est la liberté de conscience pour les citoyens et l’état neutre vis à vis de la liberté de conscience. Le dévoiement actuel est de considérer que l’élève qui va à l’école fait partie intégrante de l’état, et qu’il doit donc être lui aussi « neutre » (mais pas à la façon de l’état évidemment, qui file quelques milliards à l’enseignement catholique). Ça n’a jamais été l’objet de cette loi, la neutralité des élèves relativement à la liberté de conscience. La loi de 2004 aurait dû être censurée par le CC, pour conflit frontal avec la loi de 1905, mais la loi de 1905 est une loi, et pas un article de la constitution, et donc, pas de possibilité pour le CC de s’engager dans cette voie j’imagine, d’autant qu’il se peut qu’il n’y avait pas non plus de volonté de, évidemment, le CC ne statuant pas forcément en droit, puisque rien ne l’y oblige.

    • L’abaya, l’arbre qui cache la forêt ?
      https://www.cafepedagogique.net/2023/06/15/labaya-larbre-qui-cache-la-foret

      Jean-Fabien Spitz est spécialiste de philosophie politique. Dans cet entretien qu’il accorde au Café pédagogique, il revient sur les récentes polémiques autour du port de l’abaya par certaines élèves et sur le principe des « signes religieux par destination »

      Aujourd’hui, il y a tout un débat sur les tenues vestimentaires par destination. Selon vous, c’est contraire même à l’essence de la loi sur la laïcité. Pourquoi ?

      L’idée même d’un vêtement « religieux » est une absurdité. Dans une république laïque, aucun vêtement n’est musulman, ni juif, ni chrétien. Lors du débat consacré à la loi de 1905, certains députés, qui avaient évoqué la possibilité d’interdire le port de la soutane dans l’espace public se sont attirés cette réponse d’Aristide Briand : « Ce costume n’existe plus pour nous avec son caractère officiel… La soutane devient un vêtement comme un autre, accessible à tous les citoyens, prêtres ou non ». Mais l’idée d’un vêtement religieux « par destination » est deux fois plus absurde. Cela voudrait dire qu’un vêtement changerait de sens en fonction de l’intention de celui qui le porte, ce qui justifierait son interdiction lorsqu’il est avéré que celui ou celle qui le porte a l’intention de lui conférer une signification religieuse. Mais comment s’assurer de la réalité de l’intention si le porteur du vêtement prétend le porter pour des raisons non religieuses, ou si, tout simplement, il refuse, comme il en a le droit, d’être interrogé et jugé sur ses intentions ? Car dans un État qui prétend être respectueux des droits des individus, on ne juge pas les intentions mais les actes. L’idée d’un vêtement religieux par destination conduirait à juger différemment un seul et même acte – le port d’une robe longue – en fonction de l’intention de celle qui l’accomplit. C’est la définition même de l’arbitraire, car un État de droit applique une règle uniforme à des actes extérieurement identiques. C’est aussi la porte ouverte à une dérive sans fin car tout signe, tout vêtement peut devenir « religieux par destination ». Il suffit pour cela que les autorités – le proviseur du lycée, le principal, le législateur – décident qu’ils revêtent une intention dont les autorités elles-mêmes sont les juges en dernière instance. Quel est le recours des citoyens face à un tel abus ?

    • Quand je parle d’ultra laïcité, c’est bien sûr pour pointer le dévoiement et l’instrumentalisation politique de la loi de 1905. Je pourrais aussi parler d’ultra républicanisme ou de national-républicanisme pour désigner en fait ce qu’il convient d’appeler une attitude autoritaire dictée par la complaisance envers les thèses fascisantes de l’extrême-droite pétainiste et de l’intégrisme catholique.
      Dans cette logique, Blanquer n’avait pas hésité à recommander une « tenue républicaine » pour les élèves (surtout au féminin) qui fréquentent l’école publique.

      Et donc #dog_whistle (ou #appel_du_pied) puisque la seule issue de la Macronie est de rassembler lors du deuxième tour de l’élection présidentielle les électeur·rices de la droite la plus molle ou la plus dure.

    • N’ayant aucun rapport avec le culte musulman, avec le Coran, c’est un vêtement venant des pays de culture arabe.

      Les journalistes, même quand ils tentent de piquer un peu les politiques en leur demandant « comment vous ferez la distinction entre une ado qui portent une robe longue, et une ado qui porte une abaya pour la religion ? » ne vont jamais jusqu’au bout alors que c’est clairement l’éléphant au milieu de la salle de classe : c’est pas une loi contre les musulmans, mais bien là encore plus explicitement une loi anti arabe.

      Les chef⋅fes d’établissement vont avoir pour seul protocole : si t’as une tête d’arabe (ou parfois noire), c’est une abaya, si t’es blanche, c’est une robe longue. Point.

      En 2023, on en est encore là, avec la guerre d’Algérie et les décolonisations toujours pas digérées, à faire des lois explicitement racistes et anti-arabes (et qui utilisent les femmes comme instrument pour ça, le dévoilement etc, toujours la même histoire).

    • Et voilà, on est donc déjà arrivés, avec Sabrina Agresti-Roubache (sous-ministre de la ville), à l’idée-qu’elle-est-bonne de coller un uniforme aux gamins :
      https://twitter.com/SabrinaRoubache/status/1696437030488572062

      Pour réduire les inégalités et enlever une charge mentale à tous les parents, je suis favorable à l’expérimentation d’une « tenue scolaire » dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

      Perso je pense qu’il faudrait réintroduire les coups de règle sur les doigts et différentes formes de punitions corporelles, et autoriser les profs à fumer dans la cours pendant les récrés.

    • Je suis sûr qu’il y aura moyen de porter l’uniforme d’une manière ostentatoire et insupportable.

  • Harcèlement scolaire : durcissement du régime des sanctions, notamment à l’école primaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/19/harcelement-scolaire-le-regime-de-sanctions-durci-notamment-a-l-ecole-primai

    Harcèlement scolaire : durcissement du régime des sanctions, notamment à l’école primaire

    Un élève harceleur pourra, comme cela avait été annoncé en avril, être changé d’école, y compris sans l’aval de ses parents, selon un décret paru mercredi. Les représentants des parents et des enseignants invitent à accentuer en parallèle la prévention et l’accompagnement des élèves.

    Par Eléa Pommiers

    Les élèves de primaire auteurs de harcèlement pourront désormais être changés d’école, y compris sans l’aval de leurs parents. Un décret paru mercredi 16 août vient entériner cette mesure annoncée par l’ancien ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, au mois d’avril. [...]

    https://jpst.it/3lzLV

    Voilà qui semble ignorer la dimension sociale et collective du problème ; comme s’il s’agissait toujours, comme on aime à le montrer à la TV, d’un seul type de relation toxique, obéissant à un même modèle « psychologique » évanescent, dans lequel n’interviennent que deux personnes ; un·e harceleur·e et un·e harcelé·e.
    Réponse facile où il suffit de déplacer « le problème » pour ne plus le voir.

  • Au Sénégal, scandales pédocriminels en série chez les maîtres coraniques
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/11/au-senegal-scandales-sexuels-en-serie-chez-les-maitres-coraniques_6185080_32


    L’école coranique du quartier de Keur Gol, à Touba (Sénégal), accueillait une quarantaine d’élèves. Depuis l’incarcération du maître coranique accusé de viols, l’établissement est fermé. COUMBA KANE

    Puis, le 1er juin, Serigne Khadim Mbacké est remonté vers Keur Gol, pensant déjouer l’attention des policiers, tout occupés à sécuriser les grandes villes. Ce jour-là, les forces de sécurité sénégalaises sont sur les dents. Attendu depuis deux ans, le procès pour viols de l’opposant politique Ousmane Sonko doit s’ouvrir. La séquence va engendrer trois nuits de violence et une vingtaine de morts.
    Dans le quartier meurtri, des voisins donnent l’alerte en apercevant l’enseignant. Le fuyard finit par se rendre à la gendarmerie. Devant les enquêteurs, il nie les faits qui lui sont reprochés et crie au complot des parents d’élèves. Mais face à l’accumulation de témoignages accablants, l’enseignant est mis en détention dans l’attente de son procès.
    Touba serait l’une des villes les plus touchées
    Une première victoire pour les familles de victimes, qui se disent peu soutenues par les autorités. « La ministre de la femme [Fatou Diane] s’est contentée d’envoyer une délégation. Or, ces fillettes ont besoin d’être suivies psychologiquement et financièrement. Trois d’entre elles présentent des troubles post-traumatiques inquiétants. Sans oublier que, pour ces familles, la procédure est coûteuse. Elles doivent débourser 20 000 francs CFA [30 euros], soit deux semaines de dépenses alimentaires pour ces familles pour un certificat médical », tempête Jaly Badiane, à la tête de l’association Wa Mbedemi de défense des droits humains, qui dénonce l’absence de centres publics de prise en charge des victimes de violences sexuelles.
    Pour les ONG, le cas de Keur Gol doit être l’occasion de relancer le débat sur les maltraitances au sein des écoles coraniques et des milieux religieux. Touba serait l’une des villes les plus touchées par les violences à l’égard des jeunes écoliers. « Les viols d’enfants par des maîtres coraniques sont récurrents à Touba. Ces cinq dernières années, cinq enseignants ont été poursuivis pour des faits similaires. Il y a dix ans, un homme a été condamné pour le viol d’une vingtaine d’enfants. Il y a urgence à auditer les daaras [écoles coraniques], car elles échappent au contrôle de l’Etat », explique un enquêteur.

    En juillet, un maître coranique a été inculpé à la suite des accusations de viols présumés sur six filles âgées de 8 à 13 ans. Outre les écoles, ces violences seraient également prégnantes dans les milieux maraboutiques, selon les associations. « A cause de la pauvreté, des parents confient leurs filles à des marabouts pour qu’elles servent de domestiques à leurs épouses. Nous voyons en consultation des enfants de 5 ans victimes d’agressions, de viols de la part d’hommes de l’entourage, que ce soit des fils, neveux, gardiens… », constate Bineta Thioye Fall, ancienne travailleuse sociale à Touba.
    Au sein du Centre de guidance infantile familiale, elle a coordonné, de 2016 à 2019, un programme de sensibilisation aux violences. L’association a répertorié deux cents cas de viols sur mineurs commis par des voisins, des proches. Un quart s’est déroulé en milieu maraboutique et une quarantaine d’agressions ont abouti à des grossesses, une double peine pour les victimes. Car, au Sénégal, même en cas de viol et d’inceste, l’avortement demeure interdit.
    A Keur Gol, Aïda n’a qu’un souhait : « Je veux qu’on le tue », lâche-t-elle dans un sursaut de colère. Comme les autres victimes présumées, elle devra affronter une autre épreuve, celle du procès, sans y être préparée. « Elles devront redire publiquement ce qu’elles ont subi, avec le risque d’être l’objet de plus de stigmatisation encore, alerte la militante Jaly Badiane. Il y a urgence à les aider à se reconstruire et à se préparer. »

  • « Les résultats du CAPES sont tombés. Près de 20% des postes n’ont pas été pourvus. Alors que le gvt vante une revalorisation historique« afin de rendre le métier plus attractif, force est de constater que cela ne fonctionne pas. »
    https://www.cafepedagogique.net/2023/07/03/2-395-profs-en-moins-a-la-rentree

    Les résultats du CAPES sont tombés vendredi 30. C’est près de 20% des postes qui n’ont pas été pourvus. Dans le premier degré, ce sont 1534 professeurs des écoles qui manqueront à l’appel à la rentrée, soit 15% des postes proposés au concours. Alors que le Ministre et le Président vantent une revalorisation historique des enseignants et enseignantes afin de rendre le métier plus attractif, force est de constater que cela ne fonctionne pas.

    Les résultats des CAPES sont tombés. La catastrophe annoncée en mai dernier par le Café pédagogique a bien eu lieu. Dans le cadre du CAPES externe, le second degré perd 861 postes.

    Dans les matières scientifiques, les mathématiques perdent 250 postes, soit près de 20% des postes non pourvus. En physiques-chimie, ce sont 24% des postes qui seront non pourvus, 108 enseignants. C’est l’hécatombe aussi pour les langues étrangères. 119 postes de perdus en allemand, 67 en espagnol, 17 en anglais et 2 en arabe. En Lettres, ce sont en tout 242 postes qui sont concernés. 149 en Lettres modernes et 93 en Lettres classiques. En éducation musicale et chant chorale, ce sont près de 44% des postes qui ne sont pas pourvus. En tout, ce sont donc 861 enseignants dont les postes ont été budgétés qui ne feront pas la rentrée.

    Pas de surprise pour les syndicats

    Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, c’est « encore une année de postes perdus aux concours, le choc d’attractivité n’a pas eu lieu ». « On va encore manquer de profs à la rentrée et on va rejouer un nouvel épisode de la série « l’Éducation nationale plus grande enseigne de bricolage de ce pays », à grand coup de job dating ou recrutement par petites annonces » déplore la responsable syndicale. « Comment la septième puissance mondiale peut accepter de traiter ainsi son École et ses enseignants ? Nous sommes face à une crise structurelle qui appelle un véritable effort financier du gouvernement plutôt que des mesures comme le pacte qui ne répondent pas aux besoins des collèges et lycées, ni à l’impératif de revalorisation des personnels ».

    « On ne s’attendait pas à mieux » réagit de son côté Elisabeth Allain-Moreno. « La rentrée va être difficile. Ces professeurs en moins, cela mettra encore plus en tension le système. Et puis cela va aussi impacter le morale des personnels ». Pour la secrétaire générale du SE-Unsa, « la série d’annonces, qui n’ont aucune sens, avec un jeu d’un coup toi/un coup moi du ministre et du président ajoute à la dégradation du moral des professionnels de l’École ». Le manque d’attractivité du métier renforcera le mal-être ressenti, « même après la pause estivale » complète-elle. Elisabeth Allain-Moreno explique aussi le manque de candidats par le pilotage national de l’école, « pas forcément celui du ministère ». « On regrette vraiment cette situation. C’est irresponsable de ne pas réussir à garder la motivation de ceux qui étaient inscrits » ajoute-t-elle en évoquant la déperdition entre les inscrits et les présents au concours.

    À la rentrée 2023, il y aura donc 2 395 enseignants à recruter dans l’urgence. Job dating et annonces sur Pôle emploi vont faire leur grand retour, là où ce n’est pas déjà fait. Professeur ne serait plus le beau métier du monde ?

  • La #géographie, c’est de droite ?

    En pleine torpeur estivale, les géographes #Aurélien_Delpirou et #Martin_Vanier publient une tribune dans Le Monde pour rappeler à l’ordre #Thomas_Piketty. Sur son blog, celui-ci aurait commis de coupables approximations dans un billet sur les inégalités territoriales. Hypothèse : la querelle de chiffres soulève surtout la question du rôle des sciences sociales. (Manouk Borzakian)

    Il y a des noms qu’il ne faut pas prononcer à la légère, comme Beetlejuice. Plus dangereux encore, l’usage des mots espace, spatialité et territoire : les dégainer dans le cyberespace public nécessite de soigneusement peser le pour et le contre. Au risque de voir surgir, tel un esprit maléfique réveillé par mégarde dans une vieille maison hantée, pour les plus chanceux un tweet ironique ou, pour les âmes maudites, une tribune dans Libération ou Le Monde signée Michel Lussault et/ou Jacques Lévy, gardiens du temple de la vraie géographie qui pense et se pense.

    Inconscient de ces dangers, Thomas Piketty s’est fendu, le 11 juillet, d’un billet de blog sur les #inégalités_territoriales (https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2023/07/11/la-france-et-ses-fractures-territoriales). L’économiste médiatique y défend deux idées. Premièrement, les inégalités territoriales se sont creusées en #France depuis une génération, phénomène paradoxalement (?) renforcé par les mécanismes de #redistribution. Deuxièmement, les #banlieues qui s’embrasent depuis la mort de Nahel Merzouk ont beaucoup en commun avec les #petites_villes et #villages souffrant de #relégation_sociospatiale – même si les défis à relever varient selon les contextes. De ces deux prémisses découle une conclusion importante : il incombe à la #gauche de rassembler politiquement ces deux ensembles, dont les raisons objectives de s’allier l’emportent sur les différences.

    À l’appui de son raisonnement, le fondateur de l’École d’économie de Paris apporte quelques données macroéconomiques : le PIB par habitant à l’échelle départementale, les prix de l’immobilier à l’échelle des communes et, au niveau communal encore, le revenu moyen. C’est un peu court, mais c’est un billet de blog de quelques centaines de mots, pas une thèse de doctorat.

    Sus aux #amalgames

    Quelques jours après la publication de ce billet, Le Monde publie une tribune assassine signée Aurélien Delpirou et Martin Vanier, respectivement Maître de conférences et Professeur à l’École d’urbanisme de Paris – et membre, pour le second, d’ACADIE, cabinet de conseil qui se propose d’« écrire les territoires » et de « dessiner la chose publique ». Point important, les deux géographes n’attaquent pas leur collègue économiste, au nom de leur expertise disciplinaire, sur sa supposée ignorance des questions territoriales. Ils lui reprochent le manque de rigueur de sa démonstration.

    Principale faiblesse dénoncée, les #données, trop superficielles, ne permettraient pas de conclusions claires ni assurées. Voire, elles mèneraient à des contresens. 1) Thomas Piketty s’arrête sur les valeurs extrêmes – les plus riches et les plus pauvres – et ignore les cas intermédiaires. 2) Il mélange inégalités productives (le #PIB) et sociales (le #revenu). 3) Il ne propose pas de comparaison internationale, occultant que la France est « l’un des pays de l’OCDE où les contrastes régionaux sont le moins prononcés » (si c’est pire ailleurs, c’est que ce n’est pas si mal chez nous).

    Plus grave, les géographes accusent l’économiste de pratiquer des amalgames hâtifs, sa « vue d’avion » effaçant les subtilités et la diversité des #inégalités_sociospatiales. Il s’agit, c’est le principal angle d’attaque, de disqualifier le propos de #Piketty au nom de la #complexité du réel. Et d’affirmer : les choses sont moins simples qu’il n’y paraît, les exceptions abondent et toute tentative de catégoriser le réel flirte avec la #simplification abusive.

    La droite applaudit bruyamment, par le biais de ses brigades de twittos partageant l’article à tour de bras et annonçant l’exécution scientifique de l’économiste star. Mais alors, la géographie serait-elle de droite ? Étudier l’espace serait-il gage de tendances réactionnaires, comme l’ont laissé entendre plusieurs générations d’historiens et, moins directement mais sans pitié, un sociologue célèbre et lui aussi très médiatisé ?

    Pensée bourgeoise et pensée critique

    D’abord, on comprend les deux géographes redresseurs de torts. Il y a mille et une raisons, à commencer par le mode de fonctionnement de la télévision (format, durée des débats, modalité de sélection des personnalités invitées sur les plateaux, etc.), de clouer au pilori les scientifiques surmédiatisés, qui donnent à qui veut l’entendre leur avis sur tout et n’importe quoi, sans se soucier de sortir de leur champ de compétence. On pourrait même imaginer une mesure de salubrité publique : à partir d’un certain nombre de passages à la télévision, disons trois par an, tout économiste, philosophe, politologue ou autre spécialiste des sciences cognitives devrait se soumettre à une cérémonie publique de passage au goudron et aux plumes pour expier son attitude narcissique et, partant, en contradiction flagrante avec les règles de base de la production scientifique.

    Mais cette charge contre le texte de Thomas Piketty – au-delà d’un débat chiffré impossible à trancher ici – donne surtout le sentiment de relever d’une certaine vision de la #recherche. Aurélien Delpirou et Martin Vanier invoquent la rigueur intellectuelle – indispensable, aucun doute, même si la tentation est grande de les accuser de couper les cheveux en quatre – pour reléguer les #sciences_sociales à leur supposée #neutralité. Géographes, économistes ou sociologues seraient là pour fournir des données, éventuellement quelques théories, le cas échéant pour prodiguer des conseils techniques à la puissance publique. Mais, au nom de leur nécessaire neutralité, pas pour intervenir dans le débat politique – au sens où la politique ne se résume pas à des choix stratégiques, d’aménagement par exemple.

    Cette posture ne va pas de soi. En 1937, #Max_Horkheimer propose, dans un article clé, une distinction entre « #théorie_traditionnelle » et « #théorie_critique ». Le fondateur, avec #Theodor_Adorno, de l’#École_de_Francfort, y récuse l’idée cartésienne d’une science sociale détachée de son contexte et fermée sur elle-même. Contre cette « fausse conscience » du « savant bourgeois de l’ère libérale », le philosophe allemand défend une science sociale « critique », c’est-à-dire un outil au service de la transformation sociale et de l’émancipation humaine. L’une et l’autre passent par la #critique de l’ordre établi, dont il faut sans cesse rappeler la contingence : d’autres formes de société, guidées par la #raison, sont souhaitables et possibles.

    Quarante ans plus tard, #David_Harvey adopte une posture similaire. Lors d’une conférence donnée en 1978 – Nicolas Vieillecazes l’évoque dans sa préface à Géographie de la domination –, le géographe britannique se démarque de la géographie « bourgeoise ». Il reproche à cette dernière de ne pas relier les parties (les cas particuliers étudiés) au tout (le fonctionnement de la société capitaliste) ; et de nier que la position sociohistorique d’un chercheur ou d’une chercheuse informe inévitablement sa pensée, nécessitant un effort constant d’auto-questionnement. Ouf, ce n’est donc pas la géographie qui est de droite, pas plus que la chimie ou la pétanque.

    Neutralité vs #objectivité

    Il y a un pas, qu’on ne franchira pas, avant de voir en Thomas Piketty un héritier de l’École de Francfort. Mais son texte a le mérite d’assumer l’entrelacement du scientifique – tenter de mesurer les inégalités et objectiver leur potentielle creusement – et du politique – relever collectivement le défi de ces injustices, en particulier sur le plan de la #stratégie_politique.

    S’il est évident que la discussion sur les bonnes et les mauvaises manières de mesurer les #inégalités, territoriales ou autres, doit avoir lieu en confrontant des données aussi fines et rigoureuses que possible, ce n’est pas manquer d’objectivité que de revendiquer un agenda politique. On peut même, avec Boaventura de Sousa Santos, opposer neutralité et objectivité. Le sociologue portugais, pour des raisons proches de celles d’Horkheimer, voit dans la neutralité en sciences sociales une #illusion – une illusion dangereuse, car être conscient de ses biais éventuels reste le seul moyen de les limiter. Mais cela n’empêche en rien l’objectivité, c’est-à-dire l’application scrupuleuse de #méthodes_scientifiques à un objet de recherche – dans le recueil des données, leur traitement et leur interprétation.

    En reprochant à Thomas Piketty sa #superficialité, en parlant d’un débat pris « en otage », en dénonçant une prétendue « bien-pensance de l’indignation », Aurélien Delpirou et Martin Vanier désignent l’arbre de la #rigueur_intellectuelle pour ne pas voir la forêt des problèmes – socioéconomiques, mais aussi urbanistiques – menant à l’embrasement de banlieues cumulant relégation et stigmatisation depuis un demi-siècle. Ils figent la pensée, en font une matière inerte dans laquelle pourront piocher quelques technocrates pour justifier leurs décisions, tout au plus.

    Qu’ils le veuillent ou non – et c’est certainement à leur corps défendant – c’est bien la frange réactionnaire de la twittosphère, en lutte contre le « socialisme », le « wokisme » et la « culture de l’excuse », qui se repait de leur mise au point.

    https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement/blog/010823/la-geographie-cest-de-droite

  • Frais faramineux, personnalités grassement payées… Le juteux #business d’un pionnier de l’#enseignement_supérieur_privé

    Révélées à l’occasion de l’#affaire_Delevoye, les largesses passées de #Roger_Serre, fondateur du réseau d’#écoles_privées #IGS, font l’objet d’une #plainte contre X déposée par le nouveau directeur, #Stéphane_de_Miollis.

    Souvenez-vous, décembre 2019, l’affaire Jean-Paul Delevoye : le haut-commissaire à la réforme des retraites d’Emmanuel Macron a dû démissionner, avant d’être condamné à quatre mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende pour avoir omis de déclarer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique certaines rémunérations. Parmi elles, un contrat avec un groupe soudain mis en lumière : l’#Institut_de_gestion_sociale, ou IGS.

    Depuis lors, les soupçons pèsent sur ce poids lourd de l’#éducation_privée, réunissant dix écoles (de marketing, management, communication, etc.) aux acronymes abscons : #Esam, #Esin, #Imis, #Imsi, #Ffollozz… hormis la faussement select #American_Business_School_of_Paris. Trois campus, cinq centres de formation, le tout créé sous un statut associatif, financé à plus de 60 % par des #fonds_publics. Les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières ont perquisitionné le siège de l’IGS et une plainte contre X a été déposée, le 2 mars 2023. Elle émane du nouveau directeur général exécutif d’IGS, Stéphane de Miollis, un ancien cadre d’Adecco, résolu à saisir la justice après avoir mis le nez dans les comptes et commandé un audit au prestigieux cabinet #August_Debouzy.

    « J’ai découvert des montages étonnants pour une fédération d’associations à but non lucratif : des factures de consultants, des notes de frais faramineuses, relate-t-il. Il fallait réagir pour nos enseignants, les 15 000 jeunes qu’on forme chaque année, ne pas se contenter de laver le linge sale en famille. » Dans son viseur, Roger Serre, 78 ans, le fondateur d’IGS, fils de traiteurs marseillais et ancien élève de l’#Essec_Business_School. Dès 1975, il fonde de nombreuses écoles, armé de son entregent et de ses amitiés politiques, notamment avec #Michel_Rocard. Doué pour décrocher les subventions et convaincre les entreprises (Bouygues, Lafarge, IBM… ), il flèche leur #taxe_d’apprentissage vers IGS.

    Appartements et bonnes bouteilles

    « Bienvenue dans le monde des possibles », avait-il comme slogan, insistant toujours sur son engagement associatif, social, humaniste. En réalité, Roger Serre n’a, semble-t-il, jamais oublié de servir ses intérêts. Il a créé, à l’ombre d’IGS, ses propres sociétés, grassement rémunérées pour des missions de communication et de publicité dans les journaux, les salons étudiants. L’une d’elles détient même la propriété des marques des écoles, ce qui les contraint chaque année à reverser des droits pour pouvoir utiliser leur propre nom. Le businessman de l’apprentissage a en parallèle bâti un autre groupe d’écoles, aux initiales quasi similaires, #ISC, dont il est actionnaire. La plainte, aujourd’hui révélée par Libération, pointe un « détournement des ressources du groupe IGS au bénéfice de Roger Serre et de ses proches ». Elle détaille notamment des notes de taxis princières (près de 80 000 euros en 2021), des billets de train ou d’avion, ainsi que la location d’un appartement pour sa fille près des Champs-Elysées. Le fondateur aurait aussi eu l’habitude d’offrir de bonnes bouteilles – de 500 euros à plus de 1 700 euros chaque année et par récipiendaire – à des élus, parlementaires, édiles (Anne Hidalgo en tête), ou collaborateurs de ministres…

    La plainte relève enfin l’embauche de « personnes politiquement exposées » : #Jean-Paul_Delevoye aurait ainsi été rémunéré, sans « trace de travail effectif évidente », à hauteur de 8 250 euros par mois en 2017, et de 6 925 euros en 2018, pour quarante-deux jours de travail. L’ancien ministre était logé dans un appartement de 66 m², près du parc Monceau, alors même qu’il était encore Haut-commissaire à la réforme des retraites. Aujourd’hui retiré de la vie publique, et récemment destitué de la Légion d’honneur, Delevoye plaide l’erreur : « J’aurais dû démissionner quand j’ai été nommé, mais j’ai vraiment bien travaillé avec Roger Serre, longtemps bénévolement d’ailleurs, pour éveiller les futurs managers aux humanités et à la culture. »

    « Couteau dans le dos »

    Autre ami du fondateur, #Jean-Paul_Huchon, ancien président socialiste de la région Ile-de-France. Le haut fonctionnaire a été employé dès la fin de son mandat, après l’embauche de son épouse, recrutée quant à elle comme « chargée de mission stratégie insertion », 1 500 euros par mois, pour deux jours de travail hebdomadaires. Selon l’audit, l’ex-cacique du PS a pu percevoir jusqu’à 122 294 euros en 2018. La seule trace apparemment retrouvée de son travail est un cours de vingt et une heures donné dans une école de management sur… le rock’n’roll. « C’était bien plus, deux à trois fois par semaine, et des cours très pointus, où je passais des vidéos, des bandes-son », se défend Huchon, en apprenant la plainte.

    « Jean-Paul est un spécialiste mondial », assure Roger Serre lors d’une rencontre début juillet, avec ses avocats. L’octogénaire, tout chic, pochette en soie bleue assortie à ses yeux, ne comprend manifestement pas la tempête juridique qui le guette. Il détaille, lèvres madrées, la construction d’IGS : « Toute ma vie ». Un actif immobilier de 200 millions d’euros laissé au groupe, qui lui valut de figurer – à tort, prétend-il – dans le classement des cent plus grandes fortunes de France.

    Il savoure les réseaux sans cesse retissés, jusqu’au secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, approché en tant qu’ancien de l’Essec. Son sésame pour rencontrer le Président. « J’ai essayé de convaincre Macron de ne pas nationaliser la taxe d’apprentissage, en vain… » Roger Serre s’étonne que son groupe pâtisse tant de l’affaire Delevoye, « une petite négligence de Jean-Paul ». Il admet ne pas être un « champion de la gestion », jure que le redressement fiscal d’IGS sera léger. Et s’indigne que son successeur lui plante aujourd’hui un « couteau dans le dos », alors qu’il l’a désigné, après avoir lâché les rênes, en échange d’un contrat de consultant en stratégie de 50 000 euros par mois. « Pourquoi cherche-t-on aujourd’hui à m’abattre ? A qui profite le crime ? » interroge le fondateur, en pointant la « #financiarisation_de_l’éducation » avec des géants détenus par des fonds d’investissement qui ont sans doute repéré IGS, et son chiffre d’affaires de plus de 130 millions d’euros. « Les vautours rôdent », s’essouffle-t-il. En attendant, ce sont les juges qui l’attendent au tournant.

    https://connexion.liberation.fr/autorefresh?referer=https%3a%2f%2fwww.liberation.fr%2fsociete%2
    #ESR #enseignement_supérieur #privatisation #université #France #financiarisation #justice

  • « Les écoles volontaires pourront tester l’uniforme » : chantiers, premières mesures... Gabriel Attal dévoile sa feuille de route - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2023/07/27/les-ecoles-volontaires-pourront-tester-luniforme-chantiers-premieres-mesur

    Gabriel Attal a balayé en exclusivité pour Midi Libre tous les gros dossiers lors de sa première interview en tant que ministre de l’Education

    • Moi je te me remettrais tout ça au service militaire de 3 ans, et que les jeunes soient obligés d’aller faire un an à mater du terroriste islamiste en mode contre-insurrection à la gégène dans les banlieues, ça leur donnerait un peu le respect de l’autorité à tous ces merdeux.

      (Je crois que je me suis un peu trop fait influencer par la lecture des forums du Midi Libre.)

    • Dans le cadre des journées d’orientation, les dossiers de l’ONISEP sont en cours de refonte. A la page « Police Républicaine et citoyenneté », on te vante les professions régaliennes et ses atouts :
      – Droit de mutiler
      – Droit de tuer
      – Droit de mentir à la justice
      – Droit de réaliser des faux en écriture

      Aussi, pour favoriser les vocations, on te propose de commencer à porter l’uniforme dès la maternelle.

      Contrepartie : soutien sans faille à la République Républicaine et à ceux qui s’en réclament.

      Avertissement : au moment de mutiler ou de tuer ou de mentir, ne pas se tromper de cible, ni trop blanche, ni trop riche.

    • l’uniforme à l’école, « gros dossier », résumé partiel

      @JMprofhg
      https://twitter.com/JMprofhg/status/1685924611517452288

      Ça cause uniforme à l’école ces jours-ci. Ayant bossé cette année dans une école obligeant les élèves à porter l’uniforme, quelques remarques :
      –insistance forte auprès des familles pour acheter l’uniforme en début d’année, sans considération du poids financier pr les familles
      –différence sociale marquée entre les familles renouvelant l’uniforme chaque année et au cours de la croissance et celles ne le pouvant pas
      –flicage des élèves pour que l’uniforme soit porté
      –rappel fréquent aux enseignants de vérifier si l’uniforme est porté (cause toujours)
      –refus par les #élèves avec des stratégies de contournement (normal...)
      = problème de vie scolaire

      Donc l’#uniforme à l’#école c’est inutile, socialement discriminant et créateurs de tensions dans l’établissement.
      @GabrielAttal il y a, je crois, quelque autre priorité.

  • Le Parlement hongrois adopte une réforme remettant en question le statut des professeurs
    https://www.rfi.fr/fr/europe/20230704-le-parlement-hongrois-adopte-une-r%C3%A9forme-remettant-en-question-le-

    Le Parlement hongrois, largement dominé par le parti de Viktor Orban, a adopté mardi 4 juillet une loi controversée qui modifie le statut des enseignants. Ces derniers vont perdre leur statut de fonctionnaire. La réforme qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024 rend les enseignants taillables et corvéables à merci.

    Depuis la suppression du ministère de l’Éducation, les enseignants hongrois étaient déjà sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. (...)

    ici, on s’efforce de ne pas gâcher une crise sociale et politique. on a trouvé moins coûteux que le SNU obligatoire :
    Après les émeutes, Emmanuel Macron veut durcir l’Éducation nationale pour remettre de l’autorité à l’école
    https://www.lefigaro.fr/politique/apres-les-emeutes-emmanuel-macron-veut-durcir-l-education-nationale-pour-re :

    pernicieux. l’État de la société de concurrence proclame "il faut tout désétatiser" . on donnera « du prestige aux enseignants » en restructurant les modalités de leur précarisation pour en faire encore davantage des matons de la réussite, c’est à dire de l’échec du grand nombre.

    #éducation #privatisation #précarisation #discipline

  • On donne des cadeaux, pas des augmentations, et surtout pas une lettre au ministère (faudrait pas faire de la politique, non plus)

    Les parents d’élèves fayots
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/07/07/les-parents-fayots-il-parait-que-des-maitresses-ont-recu-des-iphone-dernier-

    Les parents fayots ont toujours existé, documentés par René Goscinny dès 1961 dans Les Récrés du Petit Nicolas, au chapitre « La distribution des prix ». « Elle a eu quatorze stylos et huit poudriers, la maîtresse », y lit-on. « Elle était drôlement contente ; elle a dit qu’elle n’en avait jamais eu autant, même les autres années. »

    #école #prof

  • Au secours ! Les profs font leur valise !
    https://www.cafepedagogique.net/2023/07/03/au-secours-les-profs-font-leur-valise


    J’ai des amis (dont certain·e·s trainent ici qui n’en peuvent plus depuis des années et qui tirent la langue, faute d’une solution de sortie  : leur boulot a été rendu impossible et maltraitant pas Blanquer.

    Dans ces 9202 sorties imprévues, il y a déjà 952 départs à la retraite qui n’avaient pas été anticipés. Les enseignants sont tentés de partir coûte que coûte plutôt que s’accrocher à leur poste. Surtout, » le nombre de démissions a également été largement supérieur à celui constaté en exécution 2021 (+3 337 démissions)« . On comptait 30 959 démissions en 2020. Ce nombre est passé à 35 933 en 2021 et finalement à 39 270 en 2022, soit 9% de plus en un an. C’est cette croissance des démissions qui est de plus en plus significative. Elle dépasse largement les départs en retraite.

    G. Longuet « alerte sur le fait que la croissance continue du nombre de démissions, bien qu’encore marginale, doit constituer un point d’attention prioritaire de la gestion des ressources humaines du ministère« .

    • Par contre les chiffres donnés de plus de 30000 démissions ça ne concerne sûrement pas que les profs parce qu’il y a un ordre de grandeur d’écart avec ce que j’ai déjà vu passer.

      2 411 enseignants fonctionnaires ont volontairement quitté l’Éducation nationale en 2020-2021, soit 0,34 % des effectifs, selon les chiffres du bilan social 2021-2022 du ministère de l’Éducation nationale. Précisément, 1 584 ont démissionné et 827 ont signé une rupture conventionnelle. Il s’agit du plus haut taux jamais observé, après notamment une hausse continue du nombre de démissions depuis plus de 10 ans. Par exemple, en 2008-2009, seuls 364 enseignants avaient démissionné, soit 0,05 %. Parmi les 2 411 professeurs partis volontairement, 749 sont des stagiaires.

      https://www.aefinfo.fr/depeche/688163-le-nombre-de-departs-volontaires-d-enseignants-atteint-un-niveau-jama

    • Le rapport
      Projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2022 : Enseignement scolaire
      https://www.senat.fr/rap/l22-771-214/l22-771-214.html

      D’autre part, le nombre de sorties d’emplois, départs à la retraite et démissions, a également été plus élevé que prévu. 9 202 départs définitifs supplémentaires n’avaient ainsi pas été anticipés en LFI, dont 952 départs à la retraite. Le nombre de démissions a également été largement supérieur à celui constaté en exécution 2021 (+3 337 démissions). Le rapporteur spécial alerte sur le fait que la croissance continue du nombre de démissions, bien qu’encore marginale, doit constituer un point d’attention prioritaire de la gestion des ressources humaines du ministère.

    • Évolution du nombre de démissions des enseignants dans le secteur public

      Si ces chiffres restent faibles comparés à la masse salariale du ministère de l’Éducation nationale, le rapporteur spécial considère néanmoins la régularité de la hausse des démissions comme un signal extrêmement inquiétant. Les motifs de démissions des enseignants doivent impérativement être analysés en détail par le ministère, en l’absence d’étude plus approfondie menée par le ministère à ce sujet. L’enjeu est tout autant d’attirer les candidats vers les carrières enseignantes que de les y maintenir.

      https://www.senat.fr/rap/r21-649/r21-6495.html
      Ah oui genre on sait pas expliquer cette évolution.
      (C’est d’un autre rapport de Longuet, de 2022, mais uniquement centré sur les enseignants.)

  • #Petite_Fille

    Sasha, un jeune garçon de 7 ans, se vit comme une petite fille depuis l’âge de 3 ans. Courageuse et intraitable, sa mère, portée par son amour inconditionnel, mène une lutte sans relâche pour faire comprendre sa différence.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/58788_0

    #film #documentaire #film_documentaire

    #genre #orientation_sexuelle #enfance #dysphorie_de_genre #école #discrimination #danse #lutte #résistance

  • #terrorisme et salles de classe
    https://laviedesidees.fr/Emmanuel-Saint-Fuscien-L-ecole-sous-le-feu

    Lors des attentats de 2015, la question du terrorisme a été reliée à l’école. Comment expliquer qu’une #violence paroxystique, sans lien apparent avec le système éducatif, ait fini par se répercuter sur lui, voire le déstabiliser ? À propos de : Emmanuel Saint-Fuscien, L’école sous le feu. Janvier et novembre 2015, Passés Composés

    #Société #école #république
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230626_terrorelcole.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230626_terrorelcole.docx

    • Comme le souligne Saint-Fuscien (p. 12), le lien fait en quelques jours entre école et terrorisme islamiste, outre qu’il interroge, est spécifique à la France de 2015. Dans aucun autre pays européen victime de tels actes – et la liste est hélas longue –, celui-ci ne fut établi et encore moins évoqué. Certes, l’auteur le rappelle tout au long de l’ouvrage, l’importance de l’institution scolaire pour le projet républicain français est connue.

      Cependant, élément pour le moins troublant, quand trois enfants juifs furent abattus de sang-froid dans une cour d’école en 2012 par ce même terrorisme islamiste, ce « ne fut pas vu sous cet angle » d’une attaque contre l’institution scolaire, y compris a posteriori en 2015 (p. 73). Dès lors, comment expliquer qu’une violence armée paroxystique, sans lien avec le système éducatif, ait fini par mettre ce dernier en question, le déstabiliser et même le faire réagir ?

      [...]

      Le premier point est souligné par l’auteur lui-même : « Comment, dans ce contexte, l’école devenue champ de bataille pourrait-elle éteindre l’incendie ? » (p. 196). Le processus de pédagogisation, déjà décrit par Jacky Beillerot en 1982, conduit à confier au système éducatif un nombre croissant de tâches et d’objectifs à résoudre.

      Or une telle attente ne risque-t-elle pas de contenir en elle-même son échec ? Ne met-elle pas excessivement sous pression les personnels éducatifs, en en attendant l’impossible – ici, réparer et prévenir une société dont sont sortis les terroristes islamistes ?

      Le deuxième questionnement porte sur la croissance continue de l’évocation de la laïcité, des « valeurs de la République » et de la citoyenneté dans les missions et les objectifs – eux-mêmes en extension – du système éducatif. Cette « pédagogisation de la laïcité » a été particulièrement renforcée à la suite des attentats de janvier 2015. Ceci a été net dans le cadre des programmes d’EMC (enseignement moral et civique) qui ont été finalisés précisément en 2015.

      Or que peut-on attendre d’une telle extension, au-delà d’une meilleure compréhension du principe laïque ? Cette priorisation ne saurait être une fin en soi, sauf à considérer que la #laïcité pourrait tout régler des désordres du tissu scolaire ou, plus globalement, social.

      Enfin, l’ouvrage souligne combien, sous le feu des attentats, l’école a été traversée d’émotions, de ressentis et de perceptions parfois contradictoires. Si, comme le note l’auteur, sa « crise » après les attentats paraît être en grande partie une conclusion excessive, L’École sous le feu montre que janvier et novembre 2015 ont eu un écho jusque dans les salles de classe.

  • Les 7 péchés capitaux de la #France libérale | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/7-peches-capitaux-de-france-liberale/00107264

    « Une France ultralibérale ? La bonne blague ! », titre l’éditorialiste des Echos Dominique Seux, le 28 mars dernier. La raison ? « Un pays qui assume des dépenses publiques équivalentes à 58,1 % du PIB et des ponctions fiscales et sociales aussi considérables reste un pays largement socialisé. » Le tournant #néolibéral de la France ? Un « mythe » pour l’économiste Elie Cohen le 17 mai dernier, qui plus est « ressassé ad nauseam » alors que « l’argument est parfois indigent ».

    Les libéraux usent et abusent régulièrement de l’idée : un haut niveau d’imposition, de #dépenses_publiques, de protection sociale, de redistribution, de déficits budgétaires et de dette publique serait la preuve que la France n’a pas connu d’évolution vers un fonctionnement toujours plus marqué par le libéralisme économique.

    #Libéralisme à tous crins

    C’est pourtant bien ce qui s’est passé depuis une quarantaine d’années. Les libéraux sont focalisés sur les #impôts et les dépenses publiques, en fait sur la remise en cause de la protection sociale qui nourrit les prélèvements obligatoires et les dépenses, parce que c’est leur dernière cible. Tout ce qui faisait par ailleurs l’intervention de l’Etat dans la période d’après-guerre a été progressivement remis en cause. Et la liste est longue.

    Ce sont les sept péchés capitaux du libéralisme économique français : une #finance libéralisée, le #libre-échange, un marché du travail libéralisé, des #privatisations, une contre-révolution fiscale au service des plus riches, une chute des #investissements publics, une domination de la lecture libérale du monde, à l’université et dans les médias. Libéralisation économique, il y a bien eu donc. Et le bilan, négatif, de toutes ces dynamiques, est impressionnant.

    Le cadre général a été porté par des évolutions mondiales vers le libre-échange et la libéralisation financière dans lesquelles la France s’est engouffrée vite et fort. Une fois la main mise dans l’engrenage libéral, le bras y passe, et le reste de l’économie aussi, dans une dynamique difficilement arrêtable.
    La libéralisation financière entraîne la mise en concurrence des régimes fiscaux qui obligent à baisser les impôts sur les acteurs les plus mobiles, les riches et les grandes entreprises.

    Ces dernières profitent de la liberté de circulation des marchandises pour s’implanter à l’étranger et de celle des capitaux pour mobiliser des actionnaires étrangers qui poussent à donner plus de place aux dividendes qu’à l’investissement.

    Recul de l’#Etat

    Des défaillances de marché, qui justifiaient l’intervention de l’Etat, on passe aux défaillances de l’Etat qui justifient de donner toute la place au marché. Il faut alors réduire l’intervention publique directe dans l’économie.

    L’investissement public chute : depuis les années 1990, il a été divisé par six, il représente aujourd’hui moins d’un quart de point de PIB.

    Concrètement, au nom de la baisse des dépenses publiques et des recettes fiscales des collectivités locales, les #écoles, les #routes, les #universités, etc., ne reçoivent plus les moyens nécessaires à leur développement.

    L’enseignement supérieur français craque de partout et ouvre la voie à un school business privé qui ne profite qu’à ceux qui en ont les moyens. Sans oublier les conditions de travail précarisées d’une partie des enseignants et des personnels administratifs.

    L’Etat intervenait également directement dans l’économie par l’intermédiaire des entreprises publiques. Droite et gauche confondues ont mené un long et important processus de #privatisations aux lourdes conséquences.

    Les entreprises rendues au privé se sont engagées dans une course au rendement qui a eu plusieurs conséquences néfastes : moindre effort de recherche que dans les autres pays, internationalisation plus poussée qu’ailleurs, désintérêt pour le développement des sites de production sur le territoire, priorité donnée aux actionnaires sur l’investissement, course à la baisse des prélèvements et à la hausse des subventions, à la #précarisation des contrats de travail. On a là la combinaison fatale de la #désindustrialisation française.

    Quant aux privatisations, ou au recul de l’Etat, dans les entreprises concernées par les services publics, le résultat n’a pas été meilleur. Des prestations plus chères, de moins bonne qualité, avec des conditions de travail dégradées pour les personnels.

    Tout cela est porté par un climat intellectuel dans lequel think tanks, économistes et éditorialistes libéraux occupent une place de plus en plus sans partage.

    Certes, même avec tout cela, la France n’est pas devenue un enfer ultralibéral. L’Etat social fait de la résistance en dépit de toutes ces attaques, et heureusement !

    Les temps semblent même commencer à changer : on reparle politique industrielle, taxation des riches, juste effort fiscal des multinationales, souveraineté économique, protectionnisme, etc. Il est temps : la France libérale est dans l’impasse.

  • « A celles et ceux qui agitent le chiffon rouge de la guerre scolaire, nous répondons que celle-ci n’a jamais cessé »

    L’enseignement privé sous contrat bénéficie de privilèges au détriment de l’enseignement public et participe activement à une mise en concurrence déloyale, affirment dans une tribune au « Monde » plusieurs associations, dont la FCPE, la Ligue de l’enseignement et la LDH (Ligue des droits de l’Homme).

    A mesure que la crise sociale et politique s’amplifie, l’éducation semble revenir au cœur des préoccupations politiques. Nous, membres de la communauté éducative et représentants des usagers du service public, aurions pu nous en réjouir, si seulement les discours plaidaient en faveur d’une amélioration des conditions d’apprentissage et du bien-être des élèves.

    Il n’en est rien, du Président de la République au ministre de l’Éducation nationale, et jusque sur les bancs du Sénat, un seul mot d’ordre, jamais assumé mais toujours présent, la privatisation de l’Éducation et la transformation de l’École publique en entreprise.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/12/a-celles-et-ceux-qui-agitent-le-chiffon-rouge-

    #ecole #laicité

  • Enseignement privé : 8 milliards de fonds publics et pas de contrôles
    https://www.cafepedagogique.net/2023/06/02/enseignement-prive-8-milliards-de-fonds-publics-et-pas-de-controles

    L’enseignement privé sous contrat est financé pour 73% par des fonds publics. Pourtant, les contrôles financiers, pédagogiques et administratifs sont quasi inexistants déplore la cour des comptes dans un rapport publié jeudi 2 juin. Tout aussi grave, en concentrant un nombre élevé d’élèves de milieux favorisés, l’enseignement privé risque d’aggraver « certaines faiblesses du système éducatif » pointent les sages de la rue de Cambon qui appellent à moduler les moyens en fonction du profil social des élèves. Pierre Moscovici assure que ce rapport est « intemporel » et qu’il n’a pas de lien avec la signature récente du protocole mixité entre Pap Ndiaye et le secrétaire général de l’enseignement privé ». Le président de la cour des comptes se défend de vouloir porter une parole politique, pour autant, il enjoint les collectivités à prendre en charge les frais de restauration et de transport scolaire pour permettre le « libre choix » des familles les moins favorisées.

    La manne de l’apprentissage : L’insolente santé de l’enseignement supérieur privé
    https://seenthis.net/messages/944563

    #éducation #école #enseignement_privé #pivatisation

  • Transmission de la Covid19 : le rôle central des enfants et des écoles confirmé
    https://www.vidal.fr/actualites/30183-transmission-de-la-covid-19-le-role-central-des-enfants-et-des-ecoles-co

    Des données épidémiologiques obtenues en 2022 lors de la vague massive d’infections à Omicron en Nouvelle-Zélande révèlent que, en huit mois, les deux tiers des enfants et adolescents âgés de 5 à 19 ans ont été infectés, la plus forte incidence dans ce pays, suivie de près par celle observée chez les enseignants (40 % des personnes infectées).

    Ces chiffres ont été obtenus dans un contexte particulier, lors de l’ouverture du pays après deux années d’isolement. Ils sont à comparer avec celui que la plupart des pays, dont la France, ont connu en 2020 et 2021.

    Ceci confirme que, pour l’infection à SARS-CoV-2 à l’instar d’autres viroses respiratoires (grippe saisonnière, bronchiolite ou rougeole), les enfants et les établissements scolaires jouent un rôle central dans la transmission communautaire. Comme pour la grippe saisonnière, la logique voudrait que les autorités sanitaires recommandent désormais la vaccination de tous les enfants, dans une optique de protection de leur entourage vulnérable.

    (...) en huit mois, deux tiers de la population infantile et adolescente ont été infectés par Omicron !

    SARS-CoV-2, un virus respiratoire finalement assez classique

    [...]

    De plus, en 2022, une étude américaine [15] a montré que, dans un contexte où l’incidence du SARS-CoV-2 était supérieure dans les écoles à celle des communautés environnantes, le port du masque par les élèves était rapidement capable de renverser ce ratio, montrant ainsi le poids des infections infantiles dans la transmission.

    euh, alors ça ! on nous aurait menti !

    #covid-19 #enfants #écoles #vaccin #RdR

  • « Ils ont accusé les enfants d’être transphobes » : à l’École alsacienne, une conférence sur les trans scandalise les parents  Paul Sugy - Le figaro

    Une intervention de l’association OUTrans devant des classes de 4ème du prestigieux établissement privé a ému de nombreux parents. Ils dénoncent une prise à partie militante, et même agressive, de leurs enfants.

    Si le but de l’association OUTrans était de se faire connaître un peu mieux du grand public, c’est peut-être réussi - mais il n’est pas certain que cela lui profite. Cette association qui prône la lutte contre la transphobie et l’aide aux personnes trans est intervenue lundi 17 avril devant trois classes de 4ème de l’École alsacienne, prestigieux établissement privé du sixième arrondissement de Paris. Mais la teneur de l’intervention, supposément centrée sur la prévention des LGBTphobies (et finalement consacrée uniquement à la question trans) a scandalisé de nombreux parents d’élèves, obligeant la direction du collège d’empêcher la tenue ultérieure de nouvelles interventions d’OUTrans.

    Choqués et en colère face à ce qu’ils qualifient de « propagande » en faveur du « militantisme trans », des parents se sont par la suite ouverts à « l’Observatoire du décolonialisme », un collectif d’universitaires regroupés autour de la défense de l’universalisme dans l’enseignement . . . . . .

    #lgbt #lgbtq+ #lgbtqi+ #homosexualité #homophobie #queer #lgbtqia+ #transphobie #École_alsacienne (ancien employeur de madame #brigitte_macron ) #École #en_vedette #cancel_culture #beaux_quartiers #mdr

    Source : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/ils-ont-accuse-les-enfants-d-etre-transphobes-a-l-ecole-alsacienne-une-conf

  • François Dubet, sociologue : « La défense du statu quo scolaire est une défense de caste »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/15/francois-dubet-sociologue-la-defense-du-statu-quo-scolaire-est-une-defense-d

    L’explication de cette singularité n’est pas simple, mais une chose est sûre : les collèges et les lycées français sont particulièrement ségrégués. Cela signifie que les établissements les plus favorisés, d’une part, et les moins favorisés, d’autre part, participent d’un séparatisme scolaire accentuant fortement le seul jeu des inégalités sociales. A terme, derrière le décor de l’école républicaine, les élèves les plus favorisés se regroupent pendant que les moins favorisés d’entre eux sont contraints de rester ensemble.

    Les mécanismes de ces ségrégations sont parfaitement documentés et personne ne les conteste vraiment. D’abord, la carte scolaire reproduit très largement la répartition spatiale des inégalités. Ensuite, par les jeux des dérogations et, plus encore, par la présence des écoles privées, les familles les plus informées et les plus riches choisissent les meilleurs établissements et fuient ceux qui leur semblent trop populaires. Les seules inégalités spatiales sont ainsi redoublées par les choix des familles les plus favorisées.
    « Ghettos » scolaires

    Grâce à l’Indice de position sociale des établissements, auquel chacun peut accéder, on voit bien que le séparatisme scolaire est d’abord une affaire de « riches », financièrement et culturellement, pendant que les plus « pauvres » sont contraints d’aller dans des établissements de moins en moins favorisés. Les quelques établissements privés relativement populaires ne donnent pas le change : dans les grandes villes notamment, ils regroupent massivement les élèves venus de familles très favorisées. Ils participent activement d’un séparatisme qu’il est de bon ton de présenter comme une menace, sauf quand il s’agit du séparatisme des plus riches.

    après c’est #paywall

  • Le quasi-marché scolaire aux racines des inégalités (revue n’Autre école)
    https://www.questionsdeclasses.org/le-quasi-marche-scolaire-aux-racines-des-inegalites-revue-nautre

    Selon l’OCDE, « l’école tend à reproduire les effets de l’avantage socio-économique, au lieu de favoriser une répartition plus équitable des possibilités d’apprentissage et des résultats de l’apprentissage ». (OCDE, 2014). Si bien que pour Jean-Paul Delahaye 1, responsable de la mission « Grande pauvreté et réussite scolaire » pour le compte du ministère de l’Éducation nationale, il est impératif de « lutter contre les déterminismes sociaux en tant que déterminants de l’échec scolaire pour faire en sorte que la France ne soit plus le pays dans lequel l’origine sociale pèse le plus sur les destins scolaires ».

    Il est donc nécessaire d’analyser et de comprendre au mieux l’origine exacte des écarts de résultats constatés ; et puisque ces écarts sont moitié moindres dans un pays comme la Finlande, de nous pencher sur les éventuelles différences flagrantes entre les deux systèmes scolaires. Ici, les données fournies par Pisa montrent que les indices socio-économiques des écoles finlandaises sont bien moins dispersés que ceux des écoles françaises

    #école #éducation #déterminisme_social #PISA

  • École numérique : « On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement »
    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/ecole-numerique-on-voudrait-une-societe-desclaves-quon-ne-sy-prendrait-pas

    Dans Le Meilleur des mondes, l’orientation est précoce. Les bébés Deltas, destinés à devenir d’obéissants travailleurs, ont des préférences tranchées avant de savoir marcher : on leur montre des livres, des fleurs, puis une salve de décharges électriques s’emploie à les en dégoûter. Shocking ! Nul besoin d’une telle violence dans le monde meilleur 2.0 : il suffit de les en tenir éloignés. Tout en leur mettant entre les mains, à la place, de chatoyants écrans leur répondant au doigt et à l’œil, et en ouvrant grand les fenêtres des institutions éducatives aux vents dominants de l’air du temps.

    On se flattera de « bienveillance » mais le dressage et le tri sont pourtant les mêmes. Car, sous le vernis ludique et accessible dont se pare le projet d’« École numérique », partie prenante d’une numérisation plus générale de toute la société, c’est bien l’enfermement dans l’immédiateté, l’inféodation générale à des technologies générant des profits privés et l’incapacitation irrémédiable des esprits que l’on instaure. Comment croire, tout bien considéré, qu’« utiliser le smartphone [en classe] peut être vertueux » ?

    […]

    D’abord, une évidence : faire du smartphone personnel un outil du cours ou de l’examen pour tous, c’est supposer que chaque élève en possède un… ou contribuer à contraindre les derniers réfractaires. C’est promouvoir une société où la prolongation de chaque individu par un objet technique marchand à la connectivité permanente ne relève plus vraiment du choix. Le droit à la déconnexion mais aussi celui à la non-standardisation en prennent un coup. Mais c’est en outre cautionner que l’école prenne le relais du temps libre et de la famille sans la surexposition des enfants aux écrans dès leur plus jeune âge – celle-là même que l’on déplore alors que chaque innovation l’encourage. Signe des temps et de la « dissonance cognitive » généralisée : le même journal, Le Parisien, est capable de titrer une interview « Écran en classe : "Utiliser le smartphone peut être vertueux" » le 9 mars 2023, quand il titrait « Surexposition des enfants aux écrans : l’Assemblée adopte des mesures de prévention » la veille, le 8 mars, en rapportant que les enfants de moins de deux ans passent déjà en moyenne plus de trois heures par jour devant un écran !

    #écran #numérique #smartphone #éducation #école #enfants

    • Depuis 2022, je suis également conférencière sous statut d’auto-entrepreneur et disponible pour diverses prestations.

      J’ai écrit un Tract Gallimard encensé par Eugénie Bastié et Marianne, dont j’essaye de suivre le parcours de la directrice de la rédaction qui a comme moi en son temps travaillé quelques années dans le secondaire avant d’écrire un livre pour dire que l’école est nulle et les élèves décérébrés. Le titre de mon entretien avec son magazine est « L’école, ce n’est pas McDonald’s », car je ne crains pas de dire des vérités qui dérangent. Dans cet article, je cite Aldous Huxley car George Orwell était déjà pris et que j’ai une grande culture.

      Sérieusement, les profs qui n’aiment pas leur métier et qui écrivent des livres ou des articles qui ne servent qu’à justifier plus noblement auprès d’eux-mêmes leur aversion initiale, c’est la plaie.

      On n’a pas de photocopieuse qui marche, on n’a pas d’ordinateur de boulot, c’est tellement galère de trouver un vidéoprojecteur dans une école que j’ai fini par m’en acheter un que j’arrive pas à utiliser une fois sur deux parce qu’il n’y a pas de rideaux occultants… De quoi elle parle avec ses élèves pilotés par la machine ???

  • Manque de médecins, d’infirmiers, de psychologues… L’#école, premier désert médical de #France - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/manque-de-medecins-dinfirmiers-de-psychologues-lecole-premier-desert-medi

    Ce pourrait être « le lieu rêvé de la prévention ». Après tout, l’école est bien cet endroit où tous les enfants et familles passent. Mais voilà, dans la réalité, c’est raté. Le pilotage de la #politique de #santé scolaire est « défaillant », alerte un rapport d’information du député Robin Reda (Renaissance), présenté ce mercredi 10 mai à l’Assemblée nationale et que nous dévoilons.

    #paywall

  • Hitlergruß in der Schule, und fast alle schauen weg
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/kommentar-meinung-brandenburg-schulhof-spreewald-afd-jugend-rechtse

    Dans une école du Brandebourg les néonazis conatituent la majorité parmi les élèves et l’administration laisse faire. Une lettre ouverte d’enseignants dénonce l’inaction officielle.

    28.4.2023 von Jens Blankennagel - Im Spreewald sind Schüler auf dem Schulhof offen rechtsradikal – und die AfD-Jugend ist nun offiziell extremistisch. Ein Kommentar zur Lage in Südbrandenburg.

    Es gibt zwei Nachrichten aus dieser Woche, die direkt nichts miteinander zu tun haben, die aber ins Bild der allgemeinen gesellschaftlichen Radikalisierung passen.

    Erstens: Der Verfassungsschutz stuft nun die AfD-Nachwuchsorganisation Junge Alternative auch offiziell als rechtsextremistisch ein, als klar fremdenfeindlich und völkisch. Zweitens: Im Spreewald haben zwei verzweifelte Lehrer einen Brandbrief veröffentlicht, weil sich etliche Schüler offen rechtsextrem aufführen, weil sie Ausländerkinder oder linke Mitschüler anpöbeln, bedrohen und den Hitlergruß zeigen – auf dem Schulhof.

    Da stellt sich die Frage: Hitlergruß in der Schule – warum haben die Lehrer nicht sofort reagiert? Warum haben sie nicht die Schulleitung eingeschaltet, die Eltern, notfalls die Polizei?

    In anderen Staaten wird der Hitlergruß mitunter als rechtsradikale Folklore abgetan, aber wenn jemand in Deutschland den Gruß zeigt, ist es anders: Dann begeht er eine Straftat. Wenn Schüler ihn zeigen, haben Lehrer gefälligst mit einer Standpauke zu reagieren und dann mit Aufklärung, warum der Gruß auf dem Index steht. Wenn die Schüler ihn trotzdem weiter zeigen, muss reagiert werden.

    Doch die Lehrer einer Oberschule in Burg schwiegen. Auch die Polizei war ahnungslos, ebenso die Schulaufsicht, das Bildungsministerium. Das irritiert. Genauso irritiert, dass die Lehrer stattdessen den Weg an die Öffentlichkeit suchten. Sie schrieben einen „Brandbrief“. Und das auch noch anonym. Das zeugt von einer gehörigen Angst vor der Rache der eigenen Schülerschaft. Das klingt wie ein Hilferuf.

    Auf allen erdenklichen Augen blind

    Der Brief zeigt auch, dass jene Lehrer, die nicht länger wegschauen wollen, sich allein gelassen fühlen von der Schulleitung. Denn die soll Vorfälle angeblich nicht wie vorgeschrieben dem Schulamt gemeldet haben. Damit wäre sie auf allen erdenklichen Augen blind.
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    In der Schülerschaft soll es einen rechten Mainstream geben. Zehn, zwölf rechtsradikale Jugendliche sollen den Schulhof beherrschen und die Mitläufer dirigieren. Und das nicht erst seit kurzem: Als vor der Bundestagswahl die Schüler zu einer Probeabstimmung aufgerufen waren, soll eine Mehrheit AfD und NPD gewählt haben. Und von all dem drang nichts nach draußen? Nichts verließ den Schulhof? Auch das irritiert.

    Über Reaktionen der Eltern ist bislang nichts bekannt. Und schon wird der klassische Vorwurf für die AfD-Hochburg Südbrandenburg laut: Wie die Eltern, so die Kinder.

    Auch im idyllischen Ausflugsort Burg im Nordspreewald sind die Wahlergebnisse eindeutig: Dort kam die AfD bei der letzten Bundestagswahl auf 25,1 Prozent und landete auf Platz 2, nur ein Prozent hinter der SPD, aber weit vor allen anderen.

    Dabei handelt es sich wohlgemerkt um die Brandenburger AfD, die als besonders radikal gilt, „flügeltreu“ dem Faschisten Björn Höcke ergeben. Ein Landesverband, der als rechtsextremer Verdachtsfall eingestuft ist.

    Bislang gelten die Vorgänge an der Schule als Einzelfall. Alle zeigen sich überrascht und fordern nun mehr Sozialarbeiter und ähnliches. Aber wenn ein solcher Einzelfall über so lange Zeit unerkannt bleibt, schlafen große Teile der politischen Verantwortlichen vor Ort. Oder sie schauen weg. Oder finden sie etwa gut, was da auf dem Pausenhof abgeht?

    #Allemagne #Brandebourg #Burg #nazis #école