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photographie, féminisme et révolution ^_^

  • Violences au palais de justice de Paris : le policier placé en garde à vue - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/07/25/violences-au-palais-de-justice-de-paris-le-policier-place-en-garde-a-vue_

    Le fonctionnaire accusé d’avoir frappé un prévenu dans la zone d’attente des comparutions immédiates du TGI de Paris a été placé en garde à vue mardi soir. Il s’agit de la seconde affaire de violences policières en moins de quinze jours.

    Au début, c’était une histoire banale comme il s’en joue tant d’autres aux comparutions immédiates : un vol en réunion. Un jeune type qui fauche un portefeuille dans la rue. Mohamed, 18 ans, aurait sans doute été jugé dans l’anonymat général, parmi le flot quotidien des prévenus, s’il n’était pas réapparu dans la salle d’audience, après une suspension, le visage complètement tuméfié. Le 23 juillet au soir, la Conférence du barreau de Paris dénonçait des « violences policières inadmissibles » en postant sur Twitter l’image du jeune garçon au tee-shirt jaune entaché de sang, lèvres gonflées, œil boursouflé et l’arcade sourcilière ouverte.

    Bavure

    Que s’est-il passé ? « Mon client était là pour un renvoi de comparution immédiate, il était dans la zone d’attente derrière le box », précise son conseil Me Matthieu Juglar. Avant de poursuivre : « Il a demandé à être accompagné par le policier aux toilettes, le ton est monté, il a reçu plusieurs coups au visage. » Selon le prévenu qui a porté plainte, le fonctionnaire lui aurait dit : « Ici, c’est pas filmé, on va pouvoir s’expliquer. Pourquoi tu parles mal ? » Le prévenu a ensuite raconté que le policier a enfilé des gants avant de lui porter « quatre ou cinq coups au visage ». Il est environ 17h30 lorsque ses avocats qui s’étaient préalablement entretenus avec lui, le voient revenir dans un piteux état. Ils provoquent un incident tandis que le procureur demande une suspension pour alerter la section criminelle du parquet. Malgré la demande de nullité de la comparution, Mohamed sera renvoyé en détention provisoire en attendant l’audience, le 31 juillet prochain.

    Une enquête, ouverte le soir même par le parquet de Paris, a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Mardi soir, le fonctionnaire a été placé en garde à vue pour « coups et blessures volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ». « Cela veut dire que l’affaire est prise au sérieux par le parquet, ce n’est pas anodin », analyse Me Juglar. Il s’agit désormais de faire la lumière sur ce qui s’est passé lors du tête-à-tête entre les deux hommes. Le policier a lui-même porté plainte contre le prévenu pour « violence volontaire et menace de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique » et une enquête distincte a été confiée au commissariat du XVIIe arrondissement de Paris. « C’est inacceptable qu’un homme sur le point d’être jugé, qui s’apprête à jouer sa liberté puisse être à ce point molesté par un fonctionnaire », s’indigne Me Juglar qui va saisir le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) et le Défenseur des droits. Il dénonce une nouvelle bavure et un climat délétère : la précédente avait été révélée, quelques jours plus tôt, par une vidéo diffusée sur le site Là-bas si j’y suis. On y voyait une scène particulièrement violente au dépôt des comparutions immédiates : un policier stagiaire traînait un prévenu menotté dans le dos jusqu’à la cellule. Avant de le rouer de coups de pied jusqu’à ce que ses collègues interviennent.

    Escorte

    Il faut savoir que depuis le déménagement du palais de justice de Paris, en avril dernier, de l’Ile de la Cité aux Batignolles dans le XVIIe arrondissement de Paris, l’escorte n’est plus assurée par des gendarmes mais par des policiers. « Début 2015, le ministère de l’Intérieur avait rendu un avis sur la garde du palais. La gendarmerie a exprimé le besoin de se désengager de ses missions annexes de sécurisation du palais. La police assurant déjà la sécurité de certains palais, le transfert s’est fait naturellement. Le fonctionnement horaire des gendarmes et des policiers n’étant pas le même, il a fallu adapter les lieux à cette nouvelle décision [mettre en place des vestiaires pour que les policiers se changent par exemple, ce qui a entraîné un retard supplémentaire] », explique-t-on en interne à la chancellerie.

    Sans compter que le nouveau personnel ne semble pas avoir la même expérience. « A l’ancien palais les conditions de travail étaient bien plus difficiles, les locaux plus exigus mais aucun incident n’a été signalé à l’ordre ces dernières années, déplore le vice-bâtonnier Me Basile Ader. Ce sont des policiers qui sont jeunes et moins bien formés qui sont au dépôt. Or c’est un exercice particulier car ils ont affaire à des prévenus souvent nerveux car ils vont être jugés. Il faut donc du calme et de la maîtrise. » Une source confirme : « Tous les policiers sont très jeunes, ils sortent d’école et sont peu encadrés à la différence des gendarmes qui étaient plus expérimentés et appartenaient à des unités mobiles donc n’étaient jamais les mêmes toute l’année. » Ce contexte de tension peut aussi s’expliquer par un sous-effectif important : actuellement 107 postes sont vacants au #TGI de Paris (compensés par quelques dizaines de gendarmes). Des renforts auraient été promis pour la mi-septembre.
    Julie Brafman

    Tout est parti de là : https://twitter.com/ConfBarrParis/status/1021449212502986757
    Les excuses sur le mode « ils sont violents parce qu’inexpérimentés » ça me saoule au plus haut point !
    On remarquera aussi que la demande de nullité de la comparution immédiate n’a même pas été acceptée et que le prévenu se retrouve du coup en prison : c’est vraiment la double peine

    #violences_policières #tribunal #racisme #comparution_immédiate

  • Grandmother on oxygen dies after PSE&G cuts off her power, grieving family says | NJ.com
    https://www.nj.com/essex/index.ssf/2018/07/grandmother_on_oxygen_dies_after_pseg_cuts_off_her.html

    A 68-year-old Newark woman in hospice care, who depended on oxygen to survive, died last week after PSE&G turned off her electric because of an overdue bill, her grieving family said Sunday.

    Linda Daniels was in her Shephard Avenue home with her family for hours after her oxygen tank powered by electricity and air-conditioning stopped working about 10 a.m. Thursday. She died at 4:23 p.m. of heart failure, her family said.

    Pour ceux et celles qui ne lisent pas l’anglais, je résume grossièrement la situation : la vieille dame devait de l’argent depuis un moment à la compagnie PSE&G. Elle a fini par payer mais 2 jours après, ils ont quand même coupé l’électricité pour défaut de paiement un jour où la chaleur était extrême. La dame en question avait une aide respiratoire grâce à un appareil qui fonctionnait à l’électricité. Elle est morte étouffée malgré les appels répétés de la famille à la compagnie pendant la journée. Les faits se sont passés ) Newark aux États-Unis.

    #privatisation #pauvreté #capitalisme #libéralisme_économique

  • Aisne : un homme au comportement « étrange » meurt après un tir de taser - LCI
    https://www.lci.fr/faits-divers/aisne-un-homme-au-comportement-etrange-meurt-apres-un-tir-de-taser-2092798.html

    Un homme d’une trentaine d’années est décédé lundi à Vic-sur-Aisne (Aisne) d’un malaise cardiaque après avoir été tasé par des policiers. L’homme au comportement « étrange » et muni d’une tige métallique avait crié « Allah Akbar » en allant « au contact » des gendarmes, a indiqué le parquet de Soissons.

    Un homme est décédé lundi d’un malaise cardiaque à Vic-sur-Aisne (Aisne) après un tir de taser. Selon le parquet de Soissons, l’individu d’une trentaine d’années a été la cible d’un tir « réglementaire » à la suite de son comportement « étrange ». L’homme qui vivait à Vic-sur-Aisne avait attiré l’attention de témoins lundi matin en « déambulant bizarrement » dans les rues. Il avait ensuite pénétré dans le jardin d’une maison où il avait « dégradé une antenne parabolique », s’emparant d’une « tige métallique arrachée de cette parabole », indique le communiqué du parquet à l’AFP.

    Les gendarmes de Soissons ont alors tenté de l’appréhender. Mais l’homme criant « Allah Akbar » est « allé au contact » des militaires, tapant des poings sur le capot de leur voiture après avoir lancé la tige dans leur direction. « Les gendarmes ont d’abord tenté de le maîtriser à mains nues », puis avec leur bâton télescopique et enfin « avec leur arme à impulsion électrique » sans y parvenir, déroule le parquet. « Il était finalement ceinturé puis mis au sol par un gendarme ». C’est là que les gendarmes ont réalisé qu’il était en train « de faire un malaise ». Il décédera sur place « quelques minutes plus tard ».
    Deux enquêtes en cours

    Aucune précision n’est faite quant au nombre de tirs. « Les premières investigations permettent de déterminer qu’on est dans le cadre et la distance réglementaire et qu’il n’y a pas de mauvaise manipulation », a néanmoins précisé le parquet à l’AFP. « Rien ne permet de dire non plus à ce stade que cet homme relevait d’une éventuelle radicalisation islamiste ».

    L’autopsie sera pratiquée mardi matin. Elle devra notamment évaluer si cet homme, inconnu des services de police, était sous l’emprise de stupéfiants. L’enquête devrait également dire s’il avait des antécédents psychiatriques. Deux enquêtes ont été ouvertes, l’une confiée à l’inspection générale de la gendarmerie nationale pour « déterminer les causes de son décès », l’autre à la SR d’Amiens et à la BR de Laon sur « les actes qu’il a commis ».

    Arme non létale qu’on appelle ça, non ?

    #taser #islamophobie #violences-policières

  • The surreal self-portraits of Izumi Miyazaki | Design Indaba
    http://www.designindaba.com/articles/creative-work/surreal-self-portraits-izumi-miyazaki

    The young Japanese photographer’s work makes the mundane curious.

    Présentation des auto-portraits d’Izumi Miyazaki qui me font toujours rire.

    #photographie #auto-portrait #Miyazaki #japon #humour

  • Luc Besson et les femmes : « Il fait comprendre qu’il faut coucher pour avoir le rôle »
    https://www.nouvelobs.com/societe/20180710.OBS9470/luc-besson-et-les-femmes-il-fait-comprendre-qu-il-faut-coucher-pour-avoir

    Dans une enquête publiée ce lundi par Mediapart, les récits de plusieurs femmes décrivent des comportements sexuels inappropriés.

    Le site d’investigation Mediapart a recueilli, dans une enquête publiée lundi 9 juillet, les récits de plusieurs femmes et hommes ayant collaboré au fil des années avec le réalisateur et producteur français Luc Besson. Tous décrivent une attitude déplacée envers les femmes.

    #harcèlement #viol #agression_sexuelle #cinéma #luc_besson

  • L’orthographe : cause perdue ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/rue-des-ecoles/lorthographe-cause-perdue

    Le niveau baisse ! Concernant l’#orthographe c’est tout à fait avéré et toutes les études sur la question concordent. Les enseignants le constatent de l’école primaire au supérieur... Mais, une fois que l’on a dit cela, que faire ?

    Nos invitées vont partager leurs pistes de réflexion pour améliorer la production écrite et ce à tous les niveaux d’enseignement. Notre réflexion sera double car nous ne pourrions parler de l’orthographe sans nous interroger sur la place de ces fameuses fautes dans nos représentations scolaires, culturelles et sociales.

    Bref, aujourd’hui, dans Rue des écoles nous allons tenter de dépasser la déploration attachée à cette véritable passion française qu’est l’orthographe.

    Super émission sur l’orthographe !
    Après, il y a la présentation d’une association qui lutte pour une meilleure représentation des femmes dans les postes clés dans l’enseignement supérieur. Et la représentante de l’association, en réponse à une question sur le harcèlement sexuel des femmes à l’université, répond « c’est marginal », alors que la journaliste lui parle de l’association CLASCHES (https://clasches.fr) qui s’est créé précisément à cause de ce problème. Ok donc on repassera pour le combat féministe ! Ça sert à quoi de se retrouver au pouvoir si c’est pas pour faire progresser la situation des femmes à l’université franchement ! Surtout que n’étant pourtant pas de ce milieu, j’ai entendu d’innombrables histoires de ce genre et en particulier une de mes meilleures amies qui a dû arrêter sa thèse à cause du harcèlement qu’elle subissait de la part de son directeur de thèse.

    #école #enseignement #université #français #grammaire #sélection

  • De la Polynésie à Paris, Parcoursup joue avec les nerfs des lycéens et des journalistes - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/07/08/de-la-polynesie-a-paris-parcoursup-joue-avec-les-nerfs-des-lyceens-et-des

    Major de Polynésie au bac, la jeune fille expliquait à l’AFP sa déception de ne pas être prise dans les prépas qu’elle voulait. L’histoire a fait le tour des médias, le ministère dément... Cela montre surtout la tension actuelle autour du nouveau système d’affectation.

    La photo a fait le tour des sites des journaux ce week-end. Une jeune fille, souriante, avec une fleur rose fraîchement coupée en guise de barrette à cheveux. Ranitea Gobrait, polynésienne, vient de décrocher son bac avec 20,32 de moyenne sur 20 (grâce aux options). Belle perf. Major du bac sur l’archipel, elle est championne du 800 mètres nage libre en prime. Cela méritait bien un portrait, de ceux que l’on trouve par flopées pour « incarner » les résultats du bac.

    A Papeete, le correspondant de l’AFP s’y colle. Il énumère sa collection de 20 sur 20 (philo, histoire, mandarin, espagnol, anglais, histoire…), blague presque sur ses petits écarts, son 15 en TPE (travaux personnels encadrés) et son « 18 en sports »…. Mais voilà, cette brillante jeune fille est un peu amère. « Les grandes prépas nous ont laissées de côté, nous les îles d’outre-mer », dit-elle. Le journaliste explique qu’elle a été « refusée dans tous les établissements parisiens dans lesquels elle a postulé, et reste en liste d’attente dans le lycée toulousain Pierre-de-Fermat pour une prépa d’ingénieur. » Puis, citant la proviseure du lycée : « On est forcé de constater qu’être en Polynésie française, ça peut défavoriser les élèves qui demandent des formations bien particulières […] Cette année, avec Parcoursup, ça a été un peu plus flagrant » qu’avec #APB, l’ancien système.

    Dans le contexte actuel, ce témoignage a une résonance particulière : Parcoursup, qui s’applique pour la première année, a modifié radicalement les règles d’affectation dans le supérieur. Et suscite donc forcément, questionnements et inquiétudes. Ainsi, par exemple, au moment des premiers résultats de Parcoursup, les élèves (et leurs profs) de banlieue parisienne avaient cette même impression désagréable de ne pas être sur le même pied d’égalité que les Parisiens, et de passer « après ». Un ressenti, tout aussi difficile à prouver qu’à évacuer.

    Samedi soir, à 23h01, communiqué de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal : « Les équipes de Parcoursup ont consulté le dossier de la bachelière polynésienne, afin de pouvoir lui proposer l’accompagnement nécessaire. Il ressort du dossier que celle-ci a reçu et refusé plusieurs propositions d’admission, notamment dans des classes préparatoires aux grandes écoles qu’elle avait appelées de ses vœux, à Paris. » Le communiqué est factuel. Mais on devine entre les lignes un « Yeesss ! » de l’équipe de Frédérique Vidal, tenant là, la preuve éclatante de la manipulation des médias qui entretiendraient l’angoisse auprès des élèves.

    Ordre de préférence

    Au réveil, dimanche, une journaliste du Figaro embrayait, dénonçant sur Twitter notamment cette politique du clic qui pousse les médias à publier des infos sans les vérifier. Le portrait de Ranitea Gobrait (ou plutôt la dépêche AFP comme on dit dans le jargon journalistique) a en effet été largement diffusé tel quel samedi sur la plupart des sites internet des médias régionaux et nationaux (dont Libération et le Figaro).

    De cette histoire, on peut tirer deux enseignements. Le premier, c’est la force de frappe de l’#AFP, à laquelle tous les médias sont abonnés et font pleine confiance… de sorte que la moindre imprécision, ou erreur, se propage à toute allure, et de façon incontrôlée. A fortiori le week-end quand les médias tournent avec des équipes réduites.

    Mais cet épisode met au jour un autre élément, sur le fonctionnement de Parcoursup cette fois : la difficulté, sinon l’impossibilité, de mesurer la satisfaction des élèves. Jusqu’ici, sur APB, les candidats hiérarchisaient leurs vœux par ordre de préférence. Avec le nouveau système, le classement a été abandonné. Cette jeune fille avait été acceptée dans une prépa parisienne certes, sauf qu’il s’agirait d’une prépa éco… et qu’elle aspire à un cursus scientifique. Guillaume Ouattara, étudiant ingénieur en informatique passionné de #Parcoursup qu’il décortique sur Twitter et sur un blog hébergé par le Monde, explique : « Le ministère part du principe qu’un candidat est satisfait à partir du moment où l’un de ses vœux est accepté, mais l’on voit bien que c’est plus compliqué. L’histoire de Ranitea en est une illustration. »
    Marie Piquemal

    Voilà donc le fameux mot de l’histoire et c’est pas brillant. Finalement Ranitea Gobrait qui est une élève hyper brillante de filière scientifique (peu de doute là-dessus) n’a pas été acceptée en prépa scientifique, qui est la filière à laquelle elle aspire, mais en prépa éco. Mais comme les vœux ne sont plus hiérarchisé le gouvernement peut à loisir se targuer qu’elle a menti en disant ne pas avoir été satisfaite, pratique non ?
    Sauf que des questions centrales se posent. Pourquoi a t’elle été refusée dans ces prépas scientifiques vu ses résultats ? Et là, une hypothèse se pointe : peut-être parce qu’elle vient effectivement de Polynésie, et qu’en plus de ça c’est une fille ? Double peine ! Et on repense aux jolis slogans de « il n’y a pas assez de filles dans les filières scientifiques bla bla bla… » Mais si avec des dossiers comme ça elles n’arrivent pas à y rentrer elles doivent faire quoi au juste ? Qu’on me prouve que les admis aux prépas qu’elle visait ont eu des meilleurs résultats et là on pourra commencer à parler.
    Et on en revient à l’enquête sur le parcoursup des filles http://www.laviedesidees.fr/Le-Parcoursup-des-filles.html déjà mis en lien sur seenthis mais je ne sais plus où.
    Donc, parcoursup discrimine mais comme il n’y a pas de hiérarchisation, on pourra jamais clairement le prouver, enfin, disons que c’est plus compliqué qu’en écrivant un petit article à la va vite à partir d’une dépêche AFP. Et dans son cas c’est très simple puisqu’elle le dit elle même, elle n’a pas obtenu l’orientation qu’elle désirait alors qu’elle est major de Polynésie, c’est pas compliqué.
    Alors, au lieu de la faire passer pour une écervelée ou une enfant gâtée qui râle alors qu’elle a eu ce qu’elle voulait, faudrait peut-être commencer à faire de l’investigation ! Allez les journalistes, au boulot vraiment là, parce que les articles comme ceux du dessus où il faut à moitié lire entre les lignes pour essayer d’avoir un début de positionnement ça prend la tête.

    #polynésie #discriminations #outre-mer #dom #Gobrait #bac #sélection #enseignement_supérieur #éducation

  • EyeWriter - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=AztH_YVQN-k

    The EyeWriter is low-cost, eye-tracking glasses & free, open-source software that allows writers and artists with paralysis to draw and communicate using only their eyes. In April 2009, The Ebeling Group, GRL, openFrameworks, and F.A.T Lab collaborated with Tony “Tempt” Quan legendary urban artist and ALS sufferer, to make the first prototype of the EyeWriter.

    Quand j’ai vu ça, ça m’a donné envie de pleurer tellement c’est à la fois génial, simple et fort !

    #Tempt #graffiti #paralysie #open_source #œil #eyewriter

  • Bye les pailles en plastique, place au maïs - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/07/06/bye-les-pailles-en-plastique-place-au-mais_1664337

    Des lycéens strasbourgeois ont trouvé une alternative aux consternantes pailles en plastique : des pailles en amidon de maïs, recyclables et biodégradables.

    Des élèves de seconde – apparemment précoces – au lycée Kleber de Strasbourg, ont pris conscience qu’il faut 450 ans pour qu’une paille en plastique se désagrège, qu’on en consomme environ 8,8 millions par jour dans les fast-foods français et que, selon Eco-cycle, une association américaine qui sensibilise au recyclage, on estime la consommation des Américains à 500 millions de pailles par jour, « de quoi remplir 46 400 bus scolaires de pailles chaque année », précise l’ONG.

    L’heure est grave et je ne te facture pas le massacre auprès de la faune et de la flore avec ces cochonneries dont on pourrait, en sus, parfaitement se passer, sauf en cas de râtelier explosé ou en milieu hospitalier et subclaquant. Donc l’idée de ces huit petits colibris d’une quinzaine d’années en route pour des filières économiques et sociales, c’est de fabriquer des pailles biodégradables, après avoir hésité, selon le site Linfodurable, entre le lancement d’une box locale avec des produits biodégradables et des pailles écolo. D’abord les lycéens ont pensé au bambou, mais c’est très cher, et finalement, explique Aurea Salon, chargée de com dans la bande, ils ont découvert le plastique végétal à base de maïs. Du coup, ils ont opté pour le nom de PopStraw parce que pop fait référence au popcorn, donc au #maïs, et straw, paille en anglais.

    Désagrégation en six à neuf mois

    Une entreprise en Île-de-France a été sollicitée pour fabriquer leurs pailles pour pouvoir les proposer à la vente. En quelques mois d’existence et grâce à des commandes via la plateforme de vente Etsy, ils ont généré pas moins de 2 000 euros de chiffres d’affaires. A 15 ans, âge où on le fume plutôt, le maïs, on dit chapeau. Un bon relais médiatique les aidant pas mal, ils ont des commandes du Luxembourg, de Suisse, de Grèce, de l’Italie, de Belgique. « Notre plus gros client pour le moment est un restaurant réunionnais qui nous a commandé 15 000 pailles », explique à Infodurable l’un des lycéens.

    Sur leur site, est écrit « pour que des pailles intelligentes ne soient pas la mer à boire ! » et d’ailleurs, à propos de mer, les jeunes ont reversé 10% de leurs fonds à leur partenaire, The Sea Cleaners, un bateau développé pour nettoyer le plastique des océans. Leurs pailles, compostables et résistantes à 50°C max se désagrègent en six à neuf mois.

    Bas les pailles

    Le dossier « à mort les pailles en plastique » avance encore un peu, après diverses initiatives dans le monde. Miami les a interdites en 2012 dans les restaus en bord de mer, Seattle lance une campagne de sensibilisation, une journée internationale anti-pailles a été lancée en février, une anthropologue, Mounia El Kotni, a lancé l’association Bas Les pailles et Bye Paille est une page Facebook dédiée à cette juste lutte contre les 8 millions de tonnes de déchets, selon l’association Surf rider, qui finissent dans la plus grande poubelle des sociétés modernes, l’océan. Plus aucune excuse pour sniff, euh boire à la paille.
    Emmanuèle Peyret

    Leur site : http://www.popstraw.fr

    #pollution #plastique #paille #écologie #environnement #popstraw

    • Super !
      Ils vont pouvoir intégrer une école de commerce, et si leurs parents ont les moyens, erasmus.

      La suppression de la feuille plastique qui entoure les pacs d’eau, et autres lots afin de forcer à l’achat, ils(elles) ne se sont pas encore aperçu que cela polluait bien plus.
      Il est vrai que l’idée n’a pas encore été lancé par bilération.

  • Lisibilité des textes sur le web : 10 erreurs à éviter
    https://atelier.mediaslibres.org/Lisibilite-des-textes-sur-le-web-10-erreurs-a-eviter-219.html

    Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas grand chose pour avoir un joli site. Il suffit d’un peu d’attention à quelques réglages typographiques. Tout le reste suit rapidement. Quelques avis (personnels et tout à fait péremptoires) sur ce qu’il faut s’abstenir de faire.

    #lisibilité #typographie

  • Parcoursup, coulisses d’une réforme précipitée - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/07/05/parcoursup-coulisses-d-une-reforme-precipitee_1664445

    Au moment où sont dévoilés les résultats du bac, plus de 300 000 jeunes sont sans affectation définitive. Avec l’impression de faire les frais d’une stratégie bulldozer visant à éviter toute contestation.

    Les résultats du #bac, qui tombent ce vendredi, vont-ils faire du ménage dans les listes d’attente de Parcoursup ? Jeudi, ils étaient encore 350 000 à ne pas savoir ce qu’ils deviendraient à la prochaine rentrée, dans moins de deux mois. Aujourd’hui, 220 000 ont une proposition, mais n’ont pas validé définitivement leur choix dans l’espoir de remonter sur les listes d’attente de leurs autres vœux. 130 000 n’ont, eux, rien du tout : ils ont parfois écopé de « non » dans les filières sélectives et collectionnent les « en attente » pour leurs demandes en fac. Enfin, 68 000 ont abandonné la procédure.

    La semaine dernière, devant la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, (r)assurait de sa voix calme et convaincante : « Chacun pourra accéder à une formation qui lui correspond. » Mais les listes d’attente patinent, évoluant à la vitesse d’un escargot. Stressant pour les candidats et leurs familles, qui, en prime, ont ce sentiment pénible d’essuyer les plâtres.

    Le nouveau système d’affectation, radicalement différent de l’ancien, a été mis en place à toute allure, en l’espace de quelques mois. Le 22 novembre, le projet de loi était présenté en Conseil des ministres. Deux mois plus tard, le 21 janvier, la nouvelle plateforme Parcoursup entrait en application… avant même le vote de la loi. Pourquoi être allé aussi vite ? Pourquoi ne pas avoir pris le temps ?

    Une étincelle et le ministère embraye

    Tout s’est emballé l’été dernier en quelques heures. Certes, l’incendie couvait. La situation est en effet tendue depuis plusieurs années. Conséquence du baby-boom des années 2000, plus de 30 000 étudiants supplémentaires déboulent chaque année dans l’enseignement supérieur et le nombre de places ouvertes dans les formations, en fac, comme en BTS ou classe prépa, ne suit pas… Jusqu’alors, l’algorithme #APB était paramétré de telle sorte qu’en dernier recours, les candidats étaient départagés par tirage au sort. Ainsi, 8 900 élèves ont été déboutés de leur premier vœu dans leur académie. Ils étaient 5 300 dans ce cas en 2016 et 7 500 en 2015. Cette pratique, très critiquée et critiquable, touchait depuis des années les filières les plus demandées, comme Staps (sports) ou psycho, sans que cela n’émeuve outre mesure. Mais voilà que l’année dernière, une étincelle a tout dynamité.

    C’était le 8 juin. Un article, publié sur le site internet de l’Etudiant. « Exclusif. 857 candidats ont été victimes du premier tirage au sort en première année commune aux études de santé (Paces) en Ile-de-France. » Le ministère embraye dans la seconde. Un communiqué, daté du 9 juin au matin, annonce une réunion de crise. Les doyens des sept facs de santé franciliennes sont convoqués fissa pour « trouver une solution ». Jean-Luc Dumas, doyen de la fac de médecine de Bobigny jusqu’à peu, raconte : « Il y a eu un vent de panique. Quand je suis arrivé au ministère, j’ai d’emblée proposé d’accueillir 250 élèves supplémentaires, je pouvais le faire, les locaux le permettaient. » Les autres doyens suivent. « En un quart d’heure, le problème était réglé. » Rien que d’y repenser, cette histoire le met en pétard : « On a fait porter à la médecine le chapeau du problème des capacités d’accueil saturées. Or, il n’en était rien. Nous avions la place. On a utilisé l’émotion d’un possible tirage au sort en médecine pour justifier l’urgence de cette réforme. » L’histoire de Parcoursup ressemble à un coup politique de maître. Ou de chance. Ou les deux.

    En réalité, les places n’ont jamais manqué en première année de #médecine en Ile-de-France, et le tirage au sort n’a pas été utilisé. Des efforts pour pousser les murs n’étaient même pas nécessaires. Jean-Luc Dumas l’a compris après-coup. Le problème était en fait technique, lié à un changement de paramétrage d’APB, qui incluait désormais dans l’entonnoir initial les élèves en réorientation ou venant de l’étranger. « Sauf que les places que nous réservions d’ordinaire pour ces élèves n’avaient pas été numériquement versées aux autres », explique l’ancien doyen. Le chiffre des refusés s’est naturellement dégonflé, façon neige au soleil. A l’université de Versailles, il est même resté au bout du compte 70 places vacantes, raconte le doyen de l’UFR de santé, Djillali Annane. Lui aussi reconnaît, à mots mesurés, « qu’il y a eu un peu d’affolement pour pas grand-chose. Il faut se replacer dans le contexte. La nouvelle équipe venait d’arriver au ministère, ils ont vu monter la polémique, certainement n’ont-ils pas eu le recul nécessaire. » Jean-Luc Dumas est plus incisif : « Tout s’est emballé, la pression sociétale était très forte, d’accord. Mais le fond de ma réflexion : il y avait une volonté politique de certains de faire exploser le système. »

    Quelques heures après la réunion, nouveau communiqué de Frédérique Vidal. « La ministre salue l’engagement de tous les acteurs qui ont rendu cette solution possible. » Puis :« La situation de la filière Paces d’Ile-de-France illustre les limites du système APB. Frédérique Vidal s’est clairement exprimée sur la nécessité de réduire au maximum les effets du tirage au sort pour la rentrée 2017, et de mettre fin au classement aléatoire, qui n’est ni juste ni souhaitable pour la rentrée 2018. » La presse nationale entretient le feu, « Des lycéens tirés au sort pour entrer en médecine » (le Monde), « APB : les ratés en médecine » (le Figaro).

    « On parle de la fac de médecine… à Paris ! C’est malheureux, mais c’est comme ça en France : toute la presse nationale - parisienne - a foncé, tête baissée. Le ministère a ajouté un peu d’huile sur le feu, et le tour était joué. La réforme légitimée », résume, avec une once de cynisme, un observateur aux premières loges. Maintenant que la partie est jouée (gagnée ?), les langues se délient. Un proche de Jean-Michel #Blanquer, le ministre de l’Education, abonde : « On va dire qu’il y a eu une utilisation exagérée d’un épisode pour présenter une réforme comme nécessaire, alors que des ajustements à l’ancien système auraient peut-être suffi. Le discours a pris dans l’opinion. Ils ont foncé, il ne fallait pas louper le coche. » Une fenêtre d’opportunité en or, comme on dit dans les amphis de sciences politiques où l’on décortique l’action publique. En plus, coup de bol pour Macron, pile à ce moment-là, l’Unef, deuxième syndicat étudiant, est empêtré dans des histoires internes de harcèlement sexuel, donc tout à fait incapable d’organiser la rébellion. La mise en demeure de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui reproche à l’algorithme APB de déterminer le sort des élèves « sans intervention humaine », est le coup de grâce.

    Le Parlement regarde le train passer

    La ministre a un boulevard. Elle rappelle quand même en catastrophe l’ex-directeur de cabinet de l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem pour piloter concrètement la réforme. Le ministère navigue à vue et à toute vitesse. Le rythme imposé par « l’urgence » est redoutablement efficace. Les fameux « attendus », ces compétences estimées nécessaires pour réussir sa licence, sont publiés le 12 décembre. Les équipes universitaires ont alors un petit mois pour éventuellement les amender, mais avec les fêtes de fin d’année, la plupart n’ont pas le temps de se retourner. Ni même de saisir ce qui était en train de se jouer. D’autant qu’au démarrage, la plupart des enseignants-chercheurs étaient favorables à une réforme, partageant la même envie d’avoir une prise sur le choix de leurs futurs élèves.

    Les parlementaires, aussi, ont regardé le train passer. Un collaborateur se remémore ce calendrier « totalement dingue », ces vingt jours (et les nuits courtes) entre la découverte du texte de loi et son examen en séance à l’Assemblée. Express pour décrypter un texte et lire entre les lignes. Régis Juanico, député du groupe socialiste : « On a voté à l’aveugle, clairement. Sous les apparences qu’il fallait aller vite pour des aspects techniques, nous n’avions que très peu d’informations sur la façon dont le système allait fonctionner, sur l’existence d’algorithmes locaux par exemple. Nous n’avions aucune étude d’impact. » Le texte sera adopté à l’Assemblée en un jour et demi, sans réel débat. Quand le projet débarque au Sénat, les 810 000 élèves sont déjà en train d’inscrire leurs vœux dans Parcoursup… La loi est entrée en application avant même d’en être une.

    Les socialistes, insoumis et communistes vitupèrent, en portant la question devant le Conseil constitutionnel. L’argument n’a même pas été repris dans la réponse des « sages ». La loi ORE (relative à l’orientation et à la réussite des étudiants) est publiée au Journal officiel le 9 mars. Dans les facs, les enseignants-chercheurs - même les enthousiastes du début - commencent à tiquer sur ces nouvelles règles du jeu, très variables dans l’application d’une fac à l’autre. Dans les amphis, les étudiants se réveillent doucement : des universités sont bloquées, d’autres perturbées, la mobilisation s’agrippe à celle des cheminots. Mais sans coordination nationale, le mouvement étudiant ne parvient pas à avoir assez de visibilité pour mettre en difficulté la ministre. Et puis, il est tard. Le système s’applique déjà, les dés sont jetés. Au même moment, Frédérique Vidal et son équipe ont une tout autre angoisse, bien plus terre à terre : que l’algorithme #Parcoursup mouline, sans plantage.

    « L’opinion publique ne l’a pas mesuré, mais aucune analyse de convergence n’a été faite en amont. Aucune modélisation des données », assure un observateur. Dans les colonnes de Libé, le 5 juin, le think-tank Terra Nova s’étonnait qu’on ose ce genre « d’expérience grandeur nature ». Effectivement, 810 000 jeunes citoyens, ça fait beaucoup de cobayes

    Désespérant mais nécessaire à savoir. Ce gouvernement n’est qu’un ramassis de vautours prêts à dépecer le moindre dispositif qui n’œuvre pas suffisamment au maintien de l’élite en place.

    #éducation #sélection #manipulation #discrimination #loi_ORE #vidal

  • L’histoire rend la parole aux esclaves - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/07/04/l-histoire-rend-la-parole-aux-esclaves_1664138

    Puisant dans les archives judiciaires, les historiens livrent désormais un récit plus incarné de l’esclavage. Une histoire « par le bas » qui réévalue leurs révoltes et leurs insurrections, longtemps passées sous silence.

    Le procès s’ouvre à l’hiver 1801. Il oppose la veuve d’un général à un esclave, Hans Jonathan, né au sein d’une plantation de canne à sucre dans les Antilles danoises. « Mulâtre », il a appris à lire, à jouer du violon, il s’intéresse aux Lumières. A 17 ans, le jeune homme a décidé de reprendre sa liberté et - paradoxe - de s’engager dans l’armée du pays qui l’avait fait esclave. Il est si brave que le prince héritier Frederik lui rend sa liberté. Mais la veuve du général à qui il appartient ne l’entend pas ainsi. Devant les juges, elle demande à ce qu’on lui restitue son « bien ». Et l’emporte. Alors l’esclave vole, pour de bon cette fois, sa liberté. Il embarque pour l’Islande, une île qu’il sera vraisemblablement le premier Noir à fouler.

    En recherchant les minutes du procès, en fouillant dans les registres paroissiaux et ceux de l’état civil, comme dans les archives de l’épicerie islandaise dont l’esclave deviendra le directeur, l’anthropologue islandais Gisli Pálsson a retracé la vie de Hans Jonathan dans un livre qui vient d’être traduit (l’Homme qui vola sa liberté, Gaïa, avril). A la rentrée, les éditions Anacharsis publieront à leur tour l’Esclave qui devint millionnaire, de l’universitaire américain Karl Jacoby, incroyable récit de la vie de William Ellis, né dans une ville cotonnière du Texas, qui réussit à cacher son passé servile et fit fortune à Wall Street avant de mourir ruiné. Sans cesse, l’homme se joua des frontières, qu’elles soient nationales, raciales ou sociales.

    Une voix, un visage

    C’est l’une des tendances lourdes des livres qui paraissent ou sont traduits aujourd’hui en France : redonner une voix et un visage aux esclaves, incarner leurs résistances qui furent incessantes. Sortir de l’esclavage, de Dominique Rogers et Boris Lesueur, retraçait des parcours d’affranchis (Karthala, avril), Libres et sans fers. Paroles d’esclaves français de Bruno Maillard, Gilda Gonfier et Frédéric Régent (Fayard, 2015) relatait des procès à la Réunion, en Martinique et en Guadeloupe… Les historiens français explorent désormais eux aussi l’esclavage à hauteur d’hommes.

    Aux Etats-Unis, les récits de vies d’esclaves sont depuis longtemps répandus. Les mouvements abolitionnistes anglo-saxons trouvaient dans ces témoignages terribles, dont ils assuraient la diffusion dans leurs pamphlets, la justification de leur action. Au point que les vies d’esclaves sont devenues « quasiment un genre littéraire au XIXe siècle », note l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch (1) qui vient de publier les Routes de l’esclavage (Albin Michel, Arte Editions, avril). Rien de tel en France. « Sans doute parce qu’on interdisait aux esclaves d’apprendre à lire dans ses îles ; peut-être aussi parce que les catholiques accordent moins d’importance à la lecture de la Bible que les protestants », poursuit la spécialiste.

    Les matériaux manquent donc pour les historiens français de l’esclavage, qui, dans les années 70, sont de toute façon trop marqués par le marxisme pour se pencher sur des parcours individuels. « On s’intéressait alors aux systèmes pour en dénoncer la violence et magnifier la résistance des esclaves, vus comme une identité collective », explique Myriam Cottias, directrice du Centre international de recherches sur les esclavages et post-esclavages (Ciresc). Les récits plus incarnés de ce que voulait dire être esclave, au quotidien et dans la chair, restaient isolés.

    Résistance et liberté

    Le renouveau de l’historiographie française a lieu il y a une dizaine d’années. Un projet de recherches européen (Eurescl) est notamment lancé en 2007 et se donne pour ambition de récolter les voix d’esclaves. « Nous avons puisé dans des sources jusqu’alors peu utilisées : les procès d’esclaves accusés d’avoir maronné, battu leur femme ou tué leur maître, rapporte Myriam Cottias, qui a coordonné le projet. Ces témoignages ont changé radicalement la vision des esclavisés. Ils avaient été considérés par l’histoire, depuis des siècles, comme de pures victimes ou des "biens meubles", comme le stipulait le Code noir. Or, malgré la domination extrême qu’ils subissaient, ils trouvaient des interstices pour exprimer leur résistance, chercher leur liberté. Rien n’a jamais pu les réduire à des "choses". » Né de ces travaux, Voix d’esclaves est publié en 2015 chez Karthala, la même année que Maîtres accusés, esclaves accusateurs (Caroline Oudin-Bastide, Purh) et deux ans après Etre esclave de Catherine Coquery-Vidrovitch et Eric Mesnard (La Découverte, 2013).

    « Cette histoire "par le bas" a permis de montrer que les révoltes, peu travaillées par les historiens, étaient incessantes même si elles échouaient généralement », confirme Catherine Coquery-Vidrovitch. L’historienne Aline Helg a ainsi dressé un inventaire important des révoltes d’esclaves dans Plus jamais esclaves ! (La Découverte, 2016). L’émancipation ne fut pas l’affaire des seuls abolitionnistes.

    Dans l’Homme qui vola sa liberté, Gisli Pálsson rappelle lui aussi qu’une plongée dans les journaux et les procès de l’époque met vite à bas « l’hypothèse de l’esclave heureux », courante dans les métropoles coloniales. Incendies, vols de bétail, empoisonnements des maîtres, mais aussi suicides, avortements… ou évasions, comme celle que réussit Hans Jonathan. Débarqué du bateau avec son manteau bleu et son violon sous le bras, le « mulâtre » se maria avec une Islandaise et devint propriétaire de deux bateaux et d’une épicerie. Une société islandaise est parvenue à reconstituer une partie du génome de l’ancien esclave, et on sait désormais qu’il compte 788 descendants à travers le monde. Dans son livre, Gisli Pálsson montre quelques photos de leurs cousinades.
    Sonya Faure

  • Europe is using smartphone data as a weapon to deport refugees | WIRED UK
    https://www.wired.co.uk/article/europe-immigration-refugees-smartphone-metadata-deportations

    Smartphones have helped tens of thousands of migrants travel to Europe. A phone means you can stay in touch with your family – or with people smugglers. On the road, you can check Facebook groups that warn of border closures, policy changes or scams to watch out for. Advice on how to avoid border police spreads via WhatsApp.

    Now, governments are using migrants’ smartphones to deport them.

    Across the continent, migrants are being confronted by a booming mobile forensics industry that specialises in extracting a smartphone’s messages, location history, and even WhatsApp data. That information can potentially be turned against the phone owners themselves.

    In 2017 both Germany and Denmark expanded laws that enabled immigration officials to extract data from asylum seekers’ phones. Similar legislation has been proposed in Belgium and Austria, while the UK and Norway have been searching asylum seekers’ devices for years.

  • Abusée durant son enfance, elle attaque l’Etat pour faute lourde
    https://www.bfmtv.com/police-justice/maltraitee-durant-son-enfance-elle-attaque-l-etat-pour-faute-lourde-1481863.h

    Karine, désormais âgée de 20 ans, accuse la justice d’être restée sourde à son martyre, malgré des signalements répétés.

    Karine a vécu une enfance martyre. Délaissée par ses parents avant d’être violée par l’homme qu’ils hébergeaient, la jeune femme aujourd’hui âgée de 20 ans attaque l’État pour faute lourde, selon une information d’Europe 1. Son cas avait en effet été signalé une quinzaine de fois à la justice, tour à tour par les services sociaux, les médecins ou l’entourage de la famille, sans que ses parents soient jamais inquiétés.

    Une mère infanticide

    Karine naît en 1997 dans un climat déjà délétère : sa mère a été condamnée par le passé à huit ans de prison pour le meurtre de sa première fille. Eu égard à ce contexte difficile, les services sociaux se relaient régulièrement auprès de la famille, sans pour autant conclure à une nécessité de placement de la petite fille.

    Pourtant, selon sa tante, qui a vu l’enfant grandir dans un environnement d’abus et a été l’auteure elle-même de plusieurs signalements aux services compétents, « plus elle grandissait, plus elle avait des stigmates d’enfant maltraitée ». Elle confie notamment avoir alerté la justice après avoir constaté « une très grosse infection urinaire » chez la fillette. Au médecin, Karine explique alors que « son papa l’allong[e] souvent dans la baignoire » et « la touch[e] beaucoup ». La tante écrit au juge des enfants mais son courrier reste lettre morte.

    "Quand on ne veut pas voir, on ne voit pas"
    « Quand on ne veut pas voir, on ne voit pas. Pourtant, tout le monde remarque que monsieur a la main légère, que le comportement de madame est sexualisé avec son enfant, que Karine n’a pas de câlin (...) Personne ne s’inquiète de ça », déplore-t-elle, toujours au micro d’Europe 1.

    Une enquête, ouverte après un dîner de famille au cours de laquelle la petite fille de 6 ans se masturbe sous la table, est classée sans suite en 2004.

    En 2005, la situation gagne encore en sordide, puisque les parents de Karine hébergent occasionnellement un homme déjà condamné pour des faits de nature pédophile. Là encore, malgré un signalement, aucune décision de justice n’est prise. « Parce que les parents sont arrivés avec un certificat médical, qu’ils avaient fait faire la veille chez le médecin traitant, il n’y a pas eu d’investigation plus poussée », déplore la tante de Karine. Comble de l’absurde, cette dernière est poursuivie pour dénonciation calomnieuse et contrainte d’écrire une lettre d’excuses aux parents...

    "Oubliée"

    Ce n’est qu’en 2009, après douze ans de sévices, que la justice ouvre enfin les yeux. Une expertise médicale vient notamment appuyer les allégations de la petite fille. « J’aimerais qu’on lui demande pardon de l’avoir oubliée », confie sa tante aujourd’hui, alors que le procès du violeur de Karine s’ouvre cette semaine devant la cour d’assises de Rennes. Malgré le témoignage accablant de leur fille, les parents ne sont pas poursuivis pour complicité.

    Selon Europe 1, la plainte parallèle qui vise l’Etat et concerne des faits vieux de plus de dix ans risque, elle, d’être prescrite.

    Ah la prescription, comme c’est pratique !
    Et la lettre d’excuses aux parents, incroyable ! Et en même temps très cohérent vu qu’ils ne sont même pas poursuivis pour complicité. C’est scandaleux ! Il y a vraiment un truc à l’ASE concernant les liens avec les parents maltraitants qu’il faudrait ne pas rompre voire protéger. Lamentable.

    #viol #enfance #violence #maltraitance #protection_de_l_enfance #procès #pédophilie

  • Racisme et ventre des femmes – Mondes Sociaux
    https://sms.hypotheses.org/11904

    Juin 1970 : un scandale éclate à l’Île de la Réunion. Des milliers d’avortements et de stérilisations forcées sont pratiqués par des médecins blancs sur des femmes réunionnaises venues consulter pour des opérations bénignes. Trente d’entre elles portent plainte et témoignent contre leurs oppresseurs.

    L’île est à l’époque marquée par un climat antinataliste, perceptible dans les campagnes de prévention et de favorisation de l’avortement. Les médecins de la clinique de Saint-Benoît, responsables de ces avortements, l’invoquent pour justifier leurs interventions et obtenir des remboursements de l’Assistance médicale gratuite, allant parfois jusqu’à majorer le coût des opérations déclarées. Les accusés n’auraient fait qu’obéir aux ordres de la clinique, au motif que la natalité augmentait la pauvreté.

    L’affaire est médiatisée mais tombe rapidement dans l’oubli. Au même moment, en métropole, l’avortement et la contraception sont prohibés. Le ventre des femmes est alors racialisé, c’est-à-dire qu’il fait l’objet d’un traitement différencié selon la couleur de peau de la personne et la « race » qui y serait associée. Comment expliquer ce double standard et cette violence à l\’encontre des femmes de La Réunion dans une République qui se veut « une et indivisible » ? Pourquoi les luttes des femmes réunionnaises ne sont-elles pas incluses dans les revendications du Mouvement de libération des femmes (MLF) ? Retour sur un épisode oublié de l’histoire de France à travers l’analyse féministe et historique de Françoise Vergès.

    • Husson a raison de relever mais il s’est planté sur la caractérisation, novlangue ç’aurait été de dire par exemple « il ne s’agira pas de centres fermés mais de lieu d’accueil, de vie, centre de projet, de surfaces de vectorisation,... ». Là, c’est un échec total de la novlangue.

  • Ce que l’on sait de la spectaculaire évasion du braqueur Redoine Faïd
    https://www.nouvelobs.com/justice/20180701.OBS8998/ce-que-l-on-sait-de-la-spectaculaire-evasion-du-braqueur-redoine-faid.htm

    Le célèbre braqueur s’est évadé ce dimanche matin de la prison de #Réau par #hélicoptère et avec l’aide d’un commando lourdement armé.

    Ça y est il l’a refait ! Impressionnant ce gars quand même ! L’hélico ça me fait toujours penser à Michel Vaujours et le film Ne me libérez pas je m’en charge. Je pensais pas que c’était encore possible !
    #prison #évasion #Faïd

  • Violences gynéco : des étriers à l’épisio, un rapport douloureux - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/06/28/violences-gyneco-des-etriers-a-l-episio-un-rapport-douloureux_1662694

    Une enquête du Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes, publiée ce vendredi, met en lumière le sexisme dans le suivi gynécologique et obstétrical. Des cabinets d’examen aux plus hautes instances, les dysfonctionnements persistent.

    Présentez un spéculum vaginal à un homme. Demandez-lui de le toucher, puis de dire ce qu’il ressent. « C’est primitif, effrayant, froid », s’exclame l’air médusé l’un d’entre eux dans le documentaire Paye (pas) ton gynéco, réalisé par Nina Faure (1). L’objectif du court-métrage : mieux faire entendre la voix des femmes victimes de violences gynécologiques et demander des explications aux représentants de la profession. Et là, on n’est pas déçu, quand un ponte affirme que « non, un toucher vaginal n’est pas invasif » ou lorsqu’un gynéco après une auscultation prend la tension (plutôt basse) de la patiente en s’exclamant : « Hé ben, je vous excite pas des masses. » Tellement délicat. Tellement vrai ? Ce docu, disponible depuis le 27 juin, tombe à pic alors que le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (#HCE) saisi par la secrétaire d’Etat à l’Egalité publie ce vendredi un rapport intitulé : « Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical. Des remarques aux violences, la nécessité de reconnaître, prévenir et condamner le sexisme ». Compilant des remarques faites à des parturientes - c’est-à-dire des femmes en train d’accoucher - ou patientes (du style « Vous avez mal pendant les rapports ? Mettez-y un peu du vôtre »), les 170 pages de cet état des lieux assorti de préconisations sont le fruit de neuf mois d’une enquête très attendue après la polémique qui monte depuis près de cinq ans.

    Lancé sur Twitter en 2014, le hashtag #PayeTonUtérus a fait affleurer plus de 7 000 témoignages de femmes en vingt-quatre heures. Dans la foulée, en 2015, le blog « Je n’ai pas consenti » recense une centaine de témoignages de patientes ayant subi des actes non consentis dans un cadre médical.

    Scandale, toujours cette année-là : des documents de la faculté de médecine de l’université Lyon-Sud révèlent qu’il est attendu, dans le cadre de leur formation, que les étudiants pratiquent des touchers vaginaux sur des patientes « endormies », sans leur consentement donc. Depuis, les témoignages n’ont cessé de se multiplier sur ces violences qui méritent d’être reconnues pour mieux être combattues. L’an passé, le Tumblr et la page Facebook « Paye ton gynéco » se sont créés simultanément, recensant des « témoignages de sexisme et/ou de violences gynécologiques/obstétricales ». Un pic est atteint l’été dernier lorsque la secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène #Schiappa, s’insurge contre le taux exorbitant (et en fait surévalué par la secrétaire d’Etat) d’#épisiotomies pratiquées lors des accouchements : tempête sur les réseaux sociaux.

    C’est dire s’il était temps qu’une enquête au-dessus de tout soupçon fasse le point. Mette au jour toutes ces fois « où les femmes ne sont pas considérées comme des êtres pensants et vivants mais seulement comme des corps » par le monde médical, comme l’explique Margaux Collet, corapporteure de ce travail qui recommande au gouvernement de réaliser la première enquête de santé publique dédiée au suivi gynécologique. Il souligne aussi la nécessité de renforcer la formation initiale et continue des professions médicales et paramédicales en matière de bientraitrance, de respect du consentement et de dépistage des violences sexistes et sexuelles ou encore de faciliter et améliorer les procédures de signalements lorsque violence il y a eu.

    En attendant, zoom sur quelques points de ce rapport.

    Accouchement : episio, c’est toujours trop

    Le chiffre évoqué l’été dernier par Marlène Schiappa avait fait l’effet d’une bombe : 75% de taux d’épisiotomies en France ? « Foutaises ! » avaient scandé les organisations représentatives des gynécologues-obstétriciens. Selon le dernier rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médiale (Inserm), cette intervention clinique - une incision du périnée sur quelques centimètres effectuée pour agrandir la taille de l’orifice vulvaire et faciliter l’expulsion du bébé - concerne 20% des accouchements par voie basse. Ce taux atteint 34,9% pour les primipares (premier accouchement) et descend à 9,8% pour les multipares. Oui mais problème : c’est encore beaucoup trop. Car cette « routine » dite « préventive » ne diminuerait en rien les possibilités de déchirures graves et entraîne des complications non négligeables (pertes importantes de sang, infection). En 2005, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français avait même confirmé l’absence de bénéfices de cette pratique. Certaines maternités ont réduit drastiquement la pratique. C’est le cas du centre hospitalier de Besançon et son fameux 0,3% de taux d’épisiotomies, malgré sa spécialisation dans « l’accueil de grossesses pathologiques et à grands risques ». D’autres en revanche frôlent encore les 45%. Et surtout, sans prévenir en amont les premières concernées. Selon le HCE, une femme sur deux « déplore un manque (16%) ou l’absence totale d’explication (31%) sur le motif de l’épisiotomie ».

    Absence de consentement : violences ordinaires

    Refuser de poser un stérilet à une nullipare (qui n’a jamais eu d’enfant) en bonne santé. Introduire un spéculum sans informer la patiente en amont. Palper les seins sans demander l’autorisation. Imposer la position du décubitus dorsal (allongée sur le dos, les pieds dans les étriers) pour un examen gynécologique sans même proposer la position latérale (qui existe). Réaliser un frottis sur des femmes jeunes, au premier rendez-vous, sans nécessité médicale. Pratiquer une épisiotomie sans l’accord explicite de la femme qui accouche. Puis la recoudre légèrement plus serrée, de manière à rendre plus étroit le canal vaginal (le fameux « point du mari »)…

    Les témoignages recueillis par le Haut Conseil à l’égalité recouvrent une multitude de pratiques mais soulèvent une unique problématique : celle des violences ordinaires. Celle du mépris pour le consentement, aussi. Il y a bien la fameuse loi Kouchner de 2002, qui formule « qu’aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé » du patient. Mais dans les faits, la parole des femmes est trop souvent bafouée par les professionnels de santé. Mais comment leur apprendre à entendre une patiente dire « non, je ne veux pas » ? La question se pose quand on sait que, en moyenne, une femme va avoir 50 consultations gynécologiques et obstétricales au cours de sa vie (#frottis réguliers, renouvellement de #contraception, #IVG…).

    Instances : que d’hommes, que d’hommes

    Bien sûr, si les témoignages de #femmes mal traitées, mal respectées ou mal informées affluent, nul ne songerait à jeter l’opprobre sur celles et ceux qui accompagnent les patientes et parturientes. Un monde d’ailleurs largement féminin.

    Les hommes ne représentent que 2,6% des sages-femmes. Les femmes sont majoritaires (94%) au sein de la gynécologie médicale. Et depuis peu, la #gynécologie-obstétrique est exercée à 51% par des femmes. La parité est donc enfin atteinte.

    Mais c’est au-dessus, là où les impulsions doivent être données ou les sanctions prononcées (lire ci-dessous) que cela se gâte. Près de 90% des membres du Conseil national de l’Ordre des médecins sont des hommes ; ils représentent également 89% des doyens des facultés de médecine ; 74% des membres du bureau du Collège national des #gynécologues et #obstétriciens français et 100% des membres du bureau, du conseil d’administration, des présidents de comité, des présidents et secrétaires des commissions de l’Académie nationale de médecine.

    Autre fait préoccupant, en dépit de l’augmentation importante de la part des femmes dans le secteur médical, les relations entre les deux sexes demeurent empreintes de sexisme : 86% des internes de médecine (95% des femmes et 68% des hommes) déclarent avoir été exposés à du sexisme et près d’un interne sur dix déclare avoir été victime de harcèlement sexuel.

    Avertissements, suspensions, radiations : des plaintes qui se perdent

    C’est peut-être le constat le plus fâcheux relevé par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes : les violences sexistes (remarques sexistes et/ou à connotation sexuelle, harcèlements, agressions, viols) dans le suivi gynécologique et obstétrical font encore trop peu l’objet de signalements et aboutissent rarement à des sanctions ou condamnations. Qui peut s’en étonner ? L’institution a étudié les 104 plaintes portées devant la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins de 2007 à 2016. Sur l’ensemble des poursuites, seules 29% ont conduit à une radiation du professionnel de santé. Pour le reste, on parle d’avertissement, d’interdiction temporaire d’exercer (d’un mois à trois ans), voire d’absence totale de condamnation (22 %). Des chiffres qui concernent uniquement les femmes qui ont osé porter plainte.

    Et toutes les autres ? Celles qui se sont murées dans le silence ? Qui méconnaissent leur droit ? Qui redoutent l’expertise judiciaire car elle comprend un examen gynécologique ?

    Difficile d’évaluer leur nombre. Mais le HCE est clair sur un point : tant que l’Ordre des médecins et des sages-femmes organisera des réunions de conciliation entre les victimes et leur agresseur, « un nombre conséquent de plaintes ne verront jamais le jour ». Pour rappel : ce mode de médiation est formellement interdit par la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Que la France a ratifiée en 2014.

    Le petit documentaire :
    https://www.youtube.com/watch?v=fsRZ59Urc2I


    Et au détour des commentaires on apprend que Nisand donne des conférences sur la sexualité dans les collèges !!!! À l’aide !

    #santé_publique #sexisme #violences_obstétricales #violences_médicales

  • In the new climate of fear, our rescue boat turned away from people drowning.
    https://www.newstatesman.com/world/europe/2018/06/new-climate-fear-our-rescue-boat-turned-away-people-drowning
    https://www.newstatesman.com/sites/default/files/styles/thumb_730/public/Longreads_2018/06/gettyimages-694453358.jpg?itok=y-5wuS77

    In the new climate of fear, our rescue boat turned away from people drowning - Last week, our rescue crew was afraid and 120 people probably died as a result

  • Bébé vendu deux fois : qui est le père ? - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/bebe-vendu-deux-fois-qui-est-le-pere-28-06-2018-7797948.php

    Conçu avec le sperme d’un homme et né d’une mère porteuse qui l’a confié à un autre couple, un enfant de cinq ans est au cœur d’un combat judiciaire inédit.

    C’est un petit garçon aujourd’hui âgé de 5 ans, qui joue, va à l’école, fait ses premiers pas dans la vie… et se retrouve prisonnier d’enjeux qui le dépassent. Depuis sa naissance, en mars 2013, Paul* fait l’objet d’une âpre bataille judiciaire entre deux couples qui revendiquent être ses parents. A l’origine de ce bras de fer qui a déjà donné lieu à trois décisions de justice - la dernière datée du 31 mai va faire l’objet d’un pourvoi en cassation, une invraisemblable affaire d’escroquerie à la gestation pour autrui (GPA).

    Postée sur le forum d’un site grand public, l’annonce d’Aline* - alias « petite cigogne » - avait séduit Alexandre Lerch et son compagnon Anthony en 2012. Contre 15 000 €, cette « mère porteuse » (elle concevait en fait ces bébés avec ses propres ovocytes, contrairement à une véritable GPA), avait fait une insémination artisanale avec le sperme d’Alexandre. Mais elle avait subitement disparu juste avant l’accouchement, avant de fait croire que l’enfant était mort-né. Une arnaque que cette femme sans scrupule a déjà menée avec succès en 2010. Cette fois pourtant, le pot aux roses est découvert : Aline a en fait confié Paul à sa naissance, aux R., couple hétérosexuel recalé de l’adoption, contre la même somme.

    Père biologique ou « père d’intention »

    L’escroquerie tourne alors au casse-tête juridique : Alexandre, test ADN à l’appui, est bien le géniteur de Paul. Sauf que M.R., lui, s’est empressé de reconnaître l’enfant en mairie, et figure donc comme son père sur l’acte de naissance. Une pratique interdite, tout comme la GPA, qui a valu à Aline en 2016 une condamnation à un an de prison avec sursis (et 2 000 € d’amende avec sursis pour chacun des couples).

    A l’issue de la procédure pénale, le tribunal civil s’est donc vu confier la délicate tâche de trancher entre le père biologique et le « père d’intention » de Paul, qui l’élève depuis sa naissance. En mars 2017, le tribunal de Dieppe (Seine-Maritime) s’est prononcé en faveur d’Alexandre le père biologique… non sans avoir souligné, au préalable, « l’effet dévastateur des actes illicites de ceux qui se réclament aujourd’hui [du] bonheur [de Paul] et de son éducation ». « Cette décision, quelle qu’elle soit, peut-on lire encore, sera facteur de souffrance pour cet enfant, privé dans les deux cas d’une partie de son histoire personnelle ».

    Le jugement prévoit alors un transfert progressif de l’enfant vers le foyer d’Alexandre. Mais les R. font appel, la décision est suspendue. Et le 31 mai dernier, en opposition totale avec le tribunal de Dieppe, la cour d’appel leur donne raison : Paul restera finalement vivre chez eux et M.R. est reconnu comme son père légitime. « L’intérêt supérieur de l’enfant est, en l’espèce, qu’il reste vivre chez ceux qui l’ont élevé, abonde Me Nathalie Boudjerada, avocate des R. Ils se sont révélés, en contradiction avec l’expertise psychologique qui avait conduit à leur refus d’agrément pour l’adoption, d’excellents parents ».

    Reste, et non des moindres, la question du secret des origines de Paul : Alexandre va former un pourvoi en cassation, pour que, d’une manière ou d’une autre, son fils connaisse son existence. Une procédure qui pourrait prendre encore au moins un an…
    * Les prénoms ont été modifiés.

    http://www.leparisien.fr/faits-divers/bebe-vendu-deux-fois-quoi-qu-en-dise-la-justice-je-serai-toujours-son-per

    #GPA #paternité #justice #enfance #identité #escroquerie

  • Le Sénégal ou la fabrique du vulnérable - Libération
    http://www.liberation.fr/sports/2018/06/28/le-senegal-ou-la-fabrique-du-vulnerable_1662522

    En fin de thèse à l’université Paris-Descartes, où il travaille sur le thème de la vulnérabilité sociale des athlètes, Seghir Lazri passe quelques clichés du foot au crible des sciences sociales. Aujourd’hui, la formation des joueurs africains dans des académies dépendant de grands clubs européens.

    L’équipe du #Sénégal joue un match clé contre la Colombie ce jeudi, afin de poursuivre la compétition. Entraînée par l’ancien Parisien Aliou Cissé et composée à la fois de binationaux et de natifs du pays, cette équipe reste le seul espoir de voir un pays d’Afrique accéder aux huitièmes de finale. Ses performances ne sont d’ailleurs pas dues au simple hasard, puisque 22 des 23 sélectionnés évoluent en Europe, et pour la plupart d’entre eux dès le plus jeune âge. Dès lors, comment forme-t-on les joueurs natifs du Sénégal ? Et à quoi renvoie cette politique de formation ?

    La main mise de l’Europe sur la formation sportive

    Idrissa Gueye, Kara Mbodj ou encore l’icône Sadio Mané, autant de joueurs natifs du Sénégal, ayant été formé là-bas, mais n’ayant jamais effectué aucun match dans le championnat local. Et pour expliquer ce phénomène assez présent en #Afrique subsaharienne et notamment dans le golfe de Guinée, il faut comprendre les caractéristiques du monde du football dans cette région. Le géographe Bertrand Piraudeau travaillant sur l’industrie du #football, met justement en lumière un élément central de la sphère du football africain et plus particulièrement sénégalais, celui de la formation. S’inscrivant dans un système de production mondialisé, les centres de formation sénégalais ont pour vocation de « produire » des joueurs à destination du marché européen. Les centres partenaires de l’Europe comme le Diambars, Génération foot (antenne du FC Metz) ou encore l’Académie Aspire (sous l’égide du Qatar) ont participé à la formation de nombreux joueurs évoluant en Europe, sans pour autant que ces derniers aient permis le développement du championnat sénégalais. En d’autres termes l’émergence de talents, s’apparente à une nouvelle dépossession des ressources (sportives) du pays.

    Cette situation s’explique par le fait que les clubs et les institutions européens voient dans cette formation, à la fois le moyen de façonner à moindre coût des athlètes, mais aussi de réaliser des plus-values incroyables lors de leur revente sur le Vieux Continent. Néanmoins, si ces centres sous couvert d’un « partenariat » avec les grands clubs, bénéficient d’un soutien matériel et financier important, il semble que les conditions de formation des jeunes athlètes ne soient pas exactement les mêmes que sur le sol européen.

    La fabrique du vulnérable

    D’après le chercheur Raffaele Poli, si cette industrie veut fonctionner, il est impératif d’accentuer son implantation dans de grandes agglomérations, où les jeunes enfants, associés à de la « matière première », sont en très grands nombres. Cette démarche ayant aussi pour conséquence de susciter un fort mouvement migratoire chez les adolescents en provenance de zones plus reculées, quitte à générer souvent quelques risques. Pour exemple, l’international Sadio Mané, en provenance de Casamance, a fugué à plusieurs reprises, afin de participer à des tournois et des détections, mettant sa vie en danger, car livré à lui-même dans la ville de Dakar.

    A vrai dire, l’entrée dans ce type de centre correspond à une rupture avec l’environnement familial, pour l’apprenti footballeur. Une rupture acceptée par ce dernier, car elle apparaît comme le tribut à payer pour accéder à la réussite sportive et permettre l’avènement économique de sa famille, dont il a dû se séparer. Mais ce que souligne surtout Raffaele Poli est que le cahier des charges propre à ces centres, établi sur le modèle des centres de formations européens (notamment français) est loin d’être pleinement respecté. En effet, les offres de formations scolaires sont assez réduites, quant au suivi psychologique, il est totalement inexistant. Ainsi, ces centres concentrant nombre d’individus issus de milieux paupérisés, n’offrent pas d’autres choix de réussites (réels) que celui du sport, qui est très relatif, cela ayant pour effet de cristalliser la vie de l’athlète autour du football, et de rendre la peur de l’échec beaucoup plus grande.

    D’autant plus, qu’en cas revers, l’institut se désengage pleinement de la vie du sportif, qui, se retrouvant livré à lui-même, essaie désespérément de se défaire du stigmate de l’échec, notamment en entrant sur un second marché du travail des footballeurs plus sujet à des trafics et de la corruption.

    En résumé si certains joueurs de la sélection sénégalaise apparaissent comme les signes de la réussite d’une politique de formation africaine, il ne faut guère oublier qu’elle est l’œuvre de grands clubs européens dont les objectifs de gains sont primordiaux. Ainsi en formant quelques stars du show footballistique mondial, cette démarche productive laisse sur le banc de la société un nombre plus grand de personnes vulnérables.

    L’Afrique comme gisement de main d’œuvre à bas coût pour le football européen.
    #rapports_nord_sud #capitalisme