• Pourquoi on ne travaillait pas le dimanche.

    Catastrophe de Courrières
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Courri%C3%A8res

    Elle tire son nom de la Compagnie des mines de Courrières qui exploitait le gisement de charbon du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais dans le Pas-de-Calais et fournissait à l’époque 7 % de la production nationale de charbon.

    Un coup de poussier a dévasté 110 kilomètres de galeries dans les fosses nos 2 à Billy-Montigny, 3 à Méricourt et 4 - 11 à Sallaumines. Le choc fut tel que les cages ne pouvaient plus circuler dans le puits de la fosse no 3 et que des débris et des chevaux ont été projetés à une hauteur de dix mètres sur le carreau de la fosse.

    Trois jours après l’explosion, les recherches pour retrouver les survivants sont abandonnées et une partie de la mine est condamnée, pour étouffer l’incendie et préserver le gisement. Cette gestion de la crise par la compagnie minière a été particulièrement mal vécue par les mineurs et leurs familles. Le 30 mars, soit vingt jours après l’explosion, treize rescapés réussissent à retrouver le puits par leurs propres moyens après avoir erré dans le noir total sur des kilomètres ; un quatorzième est retrouvé quatre jours plus tard.

    La catastrophe a provoqué une crise politique et un mouvement social qui a débouché sur l’instauration du repos hebdomadaire.

    • Il est intéressant comment le souvenir des victimes et des actes meutriers par la classe capitaliste et ses alliés est censuré et modifié au fil du temps et du progrès technologique.
      D’abord on ferme la mine en prétendant que tout a été fait pour sauver les survivants.

      Le 30 mars, soit vingt jours après l’explosion, treize rescapés réussissent à retrouver le puits par leurs propres moyens après avoir erré dans le noir total sur des kilomètres. Ils sont aperçus par un ouvrier sauveteur à proximité de l’accrochage dans le puits no 2. Une équipe descend et trouve 13 hommes faisant des gestes désespérés dans l’obscurité. Les mineurs racontent avoir mangé le peu qu’ils trouvaient, y compris de l’avoine et un cheval qu’ils ont abattu à coups de pic.

      puis ...

      Un quatorzième survivant, Auguste Berthon, mineur à la fosse no 4 de Sallaumines, fut retrouvé le 4 avril, grâce aux secouristes allemands qui avaient apporté des appareils respiratoires, qui faisaient cruellement défaut aux compagnies minières locales. Il avait erré durant 24 jours à plus de 300 mètres de profondeur, dans le noir complet et les fumées toxiques. Il fut remonté par le puits no 4.

      fin de la première phase de manipulation.

    • Ensuite on embauche un maximum d’ouvriers étrangers moins chers et moins bien organisés que leurs camarades régionales.

      Une enquête réalisée en 1914 décompte 1 500 Algériens employés dans les mines de charbon du Nord-Pas-de-Calais.

      Après la catastrophe, la langue française s’est enrichie d’un mot nouveau d’origine picarde : rescapé, largement repris dans la presse, et qui supplanta réchappé.

      On n’échappe pourtant pas aux modifications de la langue et de la manière d’apercevoir le travail des mineurs.

    • Il a fallu cent ans et la disparition de tous les témoins qui représentaient le mouvement ouvrier pour intégrer le récit de la catastrophe minière dans le grand discours sur l’histoire de la France et de l’Occident désormais démocratiques et humains.

      Ce type de modification de l’histoire dans l’intérêt d’un groupe d’exploiteurs va beaucoup plus vite et provoque moins de protestations.

      On trouve un bel exemple pour le nouveau type de manipulation du souvenir historique en suivant le lien dans l’article vers la plus grande catastrophe minière de tous les temps.

      Dans le lien pointant vers l’article français on a omi de mentionner qu’à l’époque le lieu de l’accident ne faisait pas partie de la Chine mais du Mandchoukouo où l’occupant japonais poursuivait une politique comme celle des nazis allemands en Europe de l’Est.

      Voici l’événement dans la version française.
      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Benxi

      Le 26 avril 1942, une explosion dans la mine de charbon de Liutang (柳塘, Honkeiko en japonais) appartenant à la mine de Benxihu fit 1 549 morts, la plus grande perte humaine recensée dans un accident minier. Après l’explosion, le directeur japonais de la mine aurait fait arrêter l’aération, parant au danger d’incendie mais condamnant à mort tous ceux qui se trouvaient sous terre.

      Comme c’est décrit ici on déculpe ses responsables japonais.

      La version anglaise de l’article sur l’accident de « Benxi en Chine en 1942 » décrit assez bien le contexte de l’époque sous occupation japonaise. 1500 mineurs chinois et trois ingénieurs japonais sont morts sur ordre des japonais. On les a asphyxiés au fond de la mine avec le feu après une explosion.
      https://seenthis.net/messages/1012230

      L’article sur la catastrophe en France continue.

      Une quarantaine d’années après la catastrophe, le sujet reste sensible et surveillé par les autorités politiques. Le film de Louis Daquin La Grande Lutte des mineurs est interdit par la censure, après les grèves de 1947-1948, et un autre produit au même moment Le Point du jour subit de nombreuses coupes au montage, via la censure exercée par le service de communication des Charbonnages[22] officialisées par un accord conclu le 25 mai 1948 : 65 coupes, restrictions et modifications, sont apportés au scénario, pour le rendre cohérent avec la propagande du moment. Parmi les modifications importantes, celles concernant l’évocation de la catastrophe de Courrières : la date sera supprimée du commentaire, le nombre de victimes passe de 1 100 morts à « Plus de 300 », le nom du puits est modifié.

  • Thomas Sankara, une révolution mûrement réfléchie
    https://afriquexxi.info/Thomas-Sankara-une-revolution-murement-reflechie

    Il est fréquent depuis quelques temps, pour les partisans des putschistes ouest-africains, de se référer à Thomas Sankara pour justifier la prise du pouvoir par les armes. Mais n’est pas Sankara qui veut ! Biographe du révolutionnaire burkinabé, Brian J. Peterson nous rappelle que sa formation intellectuelle s’est nourrie de nombreuses expériences personnelles, d’innombrables lectures et de rencontres déterminantes, et qu’il n’est pas arrivé au pouvoir par hasard.

    #Burkina #Sankara #Sahel

  • La ligne de défense de la violence d’État est-elle en train de tomber ?

    D’un côté on a désormais le flic qui se défend en affirmant qu’il a « reçu l’ordre très clair » : on ne fait pas de prisonniers.
    https://www.20minutes.fr/amp/a/4047859

    « Mon client n’a fait que son devoir », insiste l’avocat de l’accusé, Me Pierre Gassend. « Il a reçu l’ordre très clair de ne pas faire d’interpellation et surtout rétablir l’ordre par tous les moyens »

    Et désormais le gouvernement qui décide d’ouvertement dénoncer « les actes d’un homme, d’un policier » (pour mieux défendre l’« institution » – et l’« institution », c’est le gouvernement, puisque la police est une institution contrôlée directement par l’exécutif), envisageant déjà explicitement qu’« un policier serait reconnu coupable… » :
    https://twitter.com/franceinfo/status/1687354484081545216
    https://video.twimg.com/amplify_video/1687354326405050369/vid/1280x720/t5fBr-0Z8T2IuVd-.mp4

    On dirait deux accusés qui se balancent l’un l’autre.

    Je serais curieux de savoir si cette histoire d’« ordre très clair » va prendre de l’ampleur, si les collègues témoigneront qu’eux aussi on leur a donné cet ordre très clair (quand ils ne seront plus malades), si c’est juste un mensonge qui remplace le mensonge précédent, ou si ça pourrait un peu intéresser les journalistes et les juges.

    (Perso je n’ai aucun espoir que les journalistes et les juges creusent réellement cette histoire d’« ordre très clair ». L’aspect « systémique » des violences policières se limitera toujours à des dérapages individuels à la sauce fait divers, au mieux on s’indignera du manque de condamnations de la part du gouvernement.)

  • 🔴 Comment une ancienne dirigeante de la CGT a-t-elle pu être nommée préfète par Macron ? 🙃 😆

    Maryline Poulain, ancienne membre de la direction confédérale de la CGT et référente du travail en direction des travailleurs migrants, vient d’être nommée préfète déléguée à l’égalité des chances auprès de la préfète de la région Grand Est, préfète de la zone de défense et de sécurité Est, préfète du Bas-Rhin, par Emmanuel Macron, sous conseil du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin (...) L’ancienne syndicaliste a répondu très favorablement à cette nomination, en expliquant être « très fière et honorée » et en n’oubliant pas de remercier chaleureusement Macron, Borne et Darmanin pour cette place offerte en tant que haute-fonctionnaire de l’appareil d’État (...)

    #CGT #Maryline_Poulain #préfecture #Darmanin #macronie #nomination #BasRhin #bureaucratie #collaborationdeclasse #pouvoir #étatisme... 🤑 💩

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    > Décret du 13 juillet 2023 portant nomination de la préfète déléguée pour l’égalité des chances auprès de la préfète de la région Grand Est, préfète de la zone de défense et de sécurité Est, préfète du Bas-Rhin - Mme POULAIN (Marilyne)

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047836698

    🔴 ▶️ " ...elle garde avec le #PCF et avec la centrale cégétiste des liens privilégiés. Fabien #Roussel, qu’elle apprécie beaucoup, l’a chaleureusement complimentée pour sa promotion... "


    https://www.dna.fr/politique/2023/07/20/la-cegetiste-marilyne-poulain-nommee-prefete-a-l-egalite-des-chances-dans-le-bas

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    ⏩ Lire l’article complet (via le site trotskyste et très orthodoxe « RP ») :

    ▶️ https://www.revolutionpermanente.fr/Comment-une-ancienne-dirigeante-de-la-CGT-a-t-elle-pu-etre-nomm

  • Les plus vieilles maisons d’Europe décelées en Nord Charente - Charente Libre.fr
    https://www.charentelibre.fr/sciences-et-technologie/archeologie/les-plus-vieilles-maisons-d-europe-decelees-en-nord-charente-16150498.

    Une étude des plus anciens habitats du néolithique, repérés en Charente, fait grand bruit dans le monde de l’archéologie. Un patrimoine hors du commun, qui fait évoluer notre perception de la période.

    La nouvelle a fait grand bruit dans le monde de l’archéologie. Des traces d’habitations datant de 4.500 avant Jésus-Christ ont été mises au jour et passées au peigne fin, au hameau du Peu, sur la commune de Charmé, à un quart d’heure de Ruffec. De quoi faire cogiter les archéologues du monde entier. L’étude du charentais Vincent Ard (chercheur au CNRS à Toulouse) et de ses collègues, résumant les huit années de fouilles sur place, a même été publiée dans la revue scientifique de référence Antiquity en février 2023. « Tout ça était assez confidentiel au départ, mais cet article a permis à nos recherches d’être vues à l’international, concède Vincent Ard. On a été repris un peu partout, sauf en France ! » Le papier se classe dans les 5 % d’études les plus lues et partagées parmi les 25 millions enregistrées dans la base de données des Presses de Cambridge.
    L’incroyable découverte du site du Peu

    Si cette étude fait parler d’elle, c’est que les fouilles du Peu ont révélé des éléments archéologiques remarquables. Les plus anciennes maisons dont on ait pu trouver trace en Europe de l’Ouest, d’abord, vieilles de plus de 6.500 ans - il n’en reste presque plus rien, seulement des fondations subtiles au milieu d’un champ duquel rien ne transparaît. Des caractéristiques intrigantes par ailleurs, comme ces doubles palissades ceintes d’un fossé, qui entouraient les habitations. À l’époque, Le Peu et la commune de Charmé étaient cerclés de marais, comme ont pu l’établir les équipes de recherche sur la base de fossiles de pollens et de coquillages retrouvés sur place.

    Ces sites d’habitation étaient donc fortifiés, à l’image de ce qui a pu se faire durant l’antiquité ou au Moyen-Âge. « C’est le principe des mottes castrales », explique Vincent Ard. Pour se protéger des animaux, d’autres humains ? Difficile à dire, tant les vestiges sont anciens. « Ce qu’on sait en revanche, c’est que la société durant le néolithique était paysanne. C’étaient en fait les premiers sédentaires à faire de l’agriculture. » L’organisation sociale du néolithique reste également mystérieuse. Le Nord Charente abrite de nombreux sites d’un très grand intérêt archéologique ; des édifices funéraires notamment comme à Tusson ou à Fontenille. « Certains sites funéraires sont extrêmement importants, ils n’ont pas pu être dressés pour n’importe qui. On imagine donc qu’il y a une forme d’élite. De là à savoir si elle était religieuse, politique… »


    Reconstitution 3D des fortifications et des bâtiments du site de Le Peu, sur la commune de Charmé, dans leur environnement néolithique.
    Repro CL/Archeovision Production

    C’est en cela que l’étude publiée dans Antiquity par Vincent Ard et son équipe reste incomplète. « Le Peu n’a pas encore d’équivalent en France, écrivent les auteurs en conclusion de leur article d’une vingtaine de pages, accessible gratuitement en anglais aux Presses de Cambridge. Le site doit toutefois être étudié dans son contexte, et des analyses géophysiques ont permis d’identifier de nouveaux sites d’intérêt dans un rayon de 2 kilomètres […] qui ont pu être occupés après l’abandon du Peu. Les dynamiques d’occupation de ce microterritoire continuent donc à se dessiner, au fil du temps. »

    De nouvelles fouilles et un intérêt scientifique pour tout le territoire

    En ce début de mois d’août, Vincent Ard s’agite donc au bord d’un champ près du cimetière de Charmé. La pluie s’abat crescendo sur le chantier de fouilles qu’il supervise depuis quelques jours, accompagné d’une dizaine de bénévoles. Il est à peine 10 heures, il faut déjà replier le campement. Les fouilleurs réunissent les derniers objets retrouvés sur place. Tout le monde se dirige vers la base arrière : une grange et un jardin dans lequel toute l’équipe campe. La journée sera dédiée au nettoyage des artefacts.

    Le céramologue (expert des céramiques) et son équipe sont enthousiastes. Ils approfondissent enfin les zones d’ombre de l’étude précédemment publiée. Les fouilles ont débuté le 31 juillet, à quelques mètres de l’actuel cimetière de Charmé. « Ce qui nous intéresse, ça n’est pas de trouver de beaux objets, précise Vincent Ard. L’idée c’est de faire des liens entre le funéraire, l’habitat… Un os qui nous permet de dater un chantier a plus de valeur que n’importe quelle céramique. »

    C’est tout l’intérêt de ce « microterritoire » qui gravite autour de Charmé et Tusson : son patrimoine néolithique remarquable doit permettre aux scientifiques de comprendre les liens entre les différents sites. Et par extension, le fonctionnement d’une société qui reste mystérieuse. « Au néolithique, l’écriture n’existait pas encore, conclut Vincent Ard. Donc sans archéologie, on est incapables de comprendre. Étudier le néolithique, c’est comprendre les fondements de nos sociétés. »

    • Encore plus ancien et encore plus fortifié, mais pas en Charente...

      Archaeologists uncover Europe’s oldest stilt village
      https://news.yahoo.com/archaeologists-uncover-europes-oldest-stilt-060439409.html?guce_referrer

      Beneath the turquoise waters of Lake Ohrid, the “Pearl of the Balkans”, scientists have uncovered what may be one of Europe’s earliest sedentary communities, and are trying to solve the mystery of why it sheltered behind a fortress of defensive spikes.

      A stretch of the Albanian shore of the lake once hosted a settlement of stilt houses some 8,000 years ago, archaeologists believe, making it the oldest lakeside village in Europe discovered to date.

      Radiocarbon dating from the site puts it at between 6000 and 5800 BC.

      “It is several hundred years older than previously known lake-dwelling sites in the Mediterranean and Alpine regions,” said Albert Hafner, a professor of archaeology from Switzerland’s University of Bern.

      “To our knowledge, it is the oldest in Europe,” he told AFP.

      The most ancient other such villages were discovered in the Italian Alps and date to around 5000 BC, said the expert in European Neolithic lake dwellings.

      Hafner and his team of Swiss and Albanian archaeologists have spent the past four years carrying out excavations at Lin on the Albanian side of Lake Ohrid, which straddles the mountainous border of North Macedonia and Albania.

      The settlement is believed to have been home to between 200 and 500, with houses built on stilts above the lake’s surface or in areas regularly flooded by rising waters.

      – Fortress of spikes -

      And it is slowly revealing some astonishing secrets.

      During a recent dive, archaeologists uncovered evidence suggesting the settlement was fortified with thousands of spiked planks used as defensive barricades.

      “To protect themselves in this way, they had to cut down a forest,” said Hafner.

      But why did the villagers need to build such extensive fortifications to defend themselves? Archaeologists are still searching for an answer to the elusive question.

      Researchers estimate that roughly 100,000 spikes were driven into the bottom of the lake off Lin, with Hafner calling the discovery “a real treasure trove for research”.

      Lake Ohrid is one of the oldest lakes in the world and has been around for more than a million years.

      Assisted by professional divers, archaeologists have been picking through the bottom of the lake often uncovering fossilised fragments of wood and prized pieces of oak.

      – ’Like a Swiss watch’ -

      Analysis of the tree rings helps the team reconstruct the daily life of the area’s inhabitants — providing “valuable insights into the climatic and environmental conditions” from the period, said Albanian archaeologist Adrian Anastasi.

      “Oak is like a Swiss watch, very precise, like a calendar,” said Hafner.

      “In order to understand the structure of this prehistoric site without damaging it, we are conducting very meticulous research, moving very slowly and very carefully,” added Anastasi, who heads the team of Albanian researchers.

      The lush vegetation at the site makes the work painstaking slow at times.

      “Building their village on stilts was a complex task, very complicated, very difficult, and it’s important to understand why these people made this choice,” said Anastasi.

      For the time being, scientists say it is possible to assume that the village relied on agriculture and domesticated livestock for food.

      “We found various seeds, plants and the bones of wild and domesticated animals,” said Ilir Gjepali, an Albanian archaeology professor working at the site.

      But it will take another two decades for site to be fully explored and studied and for final conclusions to be drawn.

      According to Anastasi, each excavation trip yields valuable information, enabling the team to piece together a picture of life along Lake Ohrid’s shores thousands of years ago — from the architecture of the dwellings to the structure of their community.

      “These are key prehistoric sites that are of interest not only to the region but to the whole of southwest Europe,” said Hafner.

  • Au Canada, deux hommes aux destins opposés découvrent à 65 ans qu’ils ont été échangés à la naissance
    https://www.huffingtonpost.fr/life/article/au-canada-deux-hommes-aux-destins-opposes-decouvrent-a-65-ans-qu-ils-

    Les hommes sont nés dans un petit hôpital rural canadien au Manitoba à quelques heures d’intervalle. Des tests ADN leur ont permis de se rendre compte de la méprise.

    Deux hommes ont été échangés à la naissance dans un petit hôpital canadien au Manitoba.

    CANADA - Les tests ADN ont parlé. Richard Beauvais et Eddy Ambrose, deux hommes canadiens ont appris il y a deux ans, à la suite de tests ADN, qu’ils avaient été échangés à la naissance. L’erreur s’est produite il y a 67 ans, à l’hôpital municipal d’Arborg, au Manitoba (Canada) où les deux hommes, nés à quelques heures d’intervalle, ont été remis à la mauvaise famille, d’après un article du New York Times publié mercredi 2 août.

    L’histoire commence lorsque la fille de Richard Beauvais décide de retracer son arbre généalogique pour connaître ses racines autochtones. Elle demande alors à son père, âgé de 65 ans à l’époque, de faire un test ADN. Et les résultats sont surprenants. Le test n’a révélé aucune origine autochtone ou française, mais un mélange d’ascendance ukrainienne, juive ashkénaze et polonaise.
    Premier contact

    L’homme d’affaires a tout de suite considéré qu’il s’agissait d’une erreur. En effet, Richard Beauvais est censé être le fils de Camille Beauvais un canadien-français et de Laurette, une métisse crie et canadienne-française. Le test aurait donc dû révéler des origines autochtones.

    Mais à la même époque, un autre homme, curieux de mieux connaître sa famille et ses origines, a réalisé un test génétique qui, lui aussi, s’est avéré trompeur. Eddy Ambrose avait grandi en écoutant des chansons ukrainiennes et en assistant à la messe en ukrainien. Or le test révélait qu’il n’était pas du tout d’origine ukrainienne, mais qu’il était métis.

    Via le site web des tests ADN les deux hommes sont rapidement arrivés à la conclusion qu’ils avaient été échangés à la naissance. Ils ont alors établi un premier contact par téléphone. D’après le New York Times Richard Beauvais a tout de suite essayé de détendre l’atmosphère avec une blague. Mes parents « ont regardé les deux bébés, [ils] ont pris le mignon et laissé le laid derrière », a-t-il ironisé.

    Ainsi pendant 65 ans chacun a mené la vie de l’autre. Mais cette révélation les a poussés à retracer le passé de l’un et l’autre et à imaginer l’enfance qu’ils auraient eue.
    Deux enfances radicalement différentes

    Richard Beauvais a eu une enfance difficile, traumatisante en raison des politiques brutales du Canada envers les peuples autochtones. Son père est décédé d’une maladie lorsque le garçon avait 3 ans. Sa mère, Laurette, l’a alors emmené avec ses deux sœurs dans sa ville natale, Saint-Laurent (arrondissement de la ville de Montréal). Ils y ont vécu avec leurs grands-parents dans une maison modeste. La famille parlait cri (un dialecte du nord du Québec) et français.

    À la mort de ses grands-parents, Richard Beauvais a dû s’occuper de ses sœurs. Et vers ses 9 ans, il a été retiré à sa famille dans le cadre de la rafle des années 60 et envoyé dans un pensionnat pour Autochtones. Il a terminé de grandir dans le Manitoba rural, où les communautés autochtones et blanches se côtoyaient et a fini par s’installer en Colombie-Britannique, où il est devenu pêcheur commercial.

    Eddy Ambrose, lui, a eu une éducation heureuse et insouciante imprégnée de la culture catholique ukrainienne de sa famille et de sa communauté, mais séparée de son véritable héritage. Il se souvient d’avoir grandi chéri et protégé par ses parents et ses trois sœurs aînées.

    « Richard m’a dit que je n’aurais probablement pas survécu (à l’enfance qu’il a vécue, ndlr), c’était trop brutal », a déclaré Eddy Ambrose. « Et je me suis dit, ”eh bien, peut-être que je suis content de ne pas être là, mais, d’une certaine manière, c’est triste pour lui d’’avoir vécu ça“ ».

    Une poursuite judiciaire engagée

    Après les révélations, Eddy Ambrose s’est mis à explorer ses origines, nouant des contacts avec une de ses sœurs biologiques qui vivait à proximité et commençant à faire du perlage, un artisanat traditionnel métis.

    Avec son avocat Bill Gange, il a lancé une poursuite judiciaire contre la province du Manitoba, demandant des excuses et une indemnisation. Il veut être officiellement reconnu comme métis, en partie pour que ses petits-enfants puissent bénéficier des subventions destinées au groupe.

    Du côté de l’hôpital, seule une porte-parole du propriétaire actuel s’est pour le moment exprimée et a déclaré que « les registres des naissances n’étaient plus disponibles ».

    Quant à Richard Beauvais, il a dit qu’il ne changerait pas la vie qu’il avait menée. « Si je pouvais retourner aujourd’hui dans cette chambre d’hôpital et changer, je ne le ferais pas, car j’ai deux belles filles, une belle épouse, trois belles petites-filles », a-t-il déclaré.

  • The open source licensing war is over | InfoWorld
    https://www.infoworld.com/article/3703768/the-open-source-licensing-war-is-over.html

    In response, GitHub and others have devised ways to entice developers to pick open source licenses to govern their projects. As I wrote back in 2014, all these moves will likely help, but the reality is that they also won’t matter. They won’t matter because “open source” doesn’t really matter anymore. Not as some countercultural raging against the corporate software machine, anyway. All of this led me to conclude we’re in the midst of the post–open source revolution, a revolution in which software matters more than ever, but its licensing matters less and less.

    You don’t have to like this, but the data to support this position is rife through GitHub repositories or the open source licensing trends that have been underway for 20 years. Everything has trended toward permissive, as-open-as-possible access to code, to the point that the underlying license is a lot less important than the ease with which we are able to access and use software.

    #Logiciel_libre #Licences

  • « Après la lecture de cet ouvrage sur les chants inuits, on ne pourra qu’admirer l’incroyable sens de l’à-propos du prince Charles et de Camilla »
    https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2023/08/04/apres-la-lecture-de-cet-ouvrage-sur-les-chants-inuits-on-ne-pourra-qu-admire


    « La Musique qui vient du froid », de Jean-Jacques Nattiez (Presses universitaires de Montréal, 2022).
    LEA GIRARDOT

    « La bibliothèque insolite de Mara Goyet » (5/23). Surprise par le rire, en 2017, du futur couple royal britannique face au chant de deux femmes inuites, l’autrice s’intéresse à cette pratique traditionnelle et à ses modalités dans «  La Musique qui vient du froid  ».

    Depuis toute petite, j’apprécie le prince Charles, aujourd’hui Charles III. Rien de ce qui le concerne ne m’échappe. Evidemment, je connais les fragilités qui m’ont menée à ce choix quand Diana aurait été un parti raisonnable : il était le mal-aimé, le ridicule, l’éternel dauphin, etc. J’ai voulu compenser.

    J’ai néanmoins été surprise par quelques fautes de goût de sa part, notamment ce fou rire au Canada, en 2017, lancé par Camilla, à l’écoute de deux femmes inuites exécutant un chant sans doute exotique à leurs oreilles. Comment quelqu’un qui se fait repasser ses lacets, se promène dans le Commonwealth comme dans un jardin depuis sa naissance et demande que l’on applique le dentifrice sur sa brosse à dents peut-il s’abaisser à un tel manque de tact, à un tel impair ? A une telle beauferie, en somme. Quand on est un prince anglais, on ne rigole pas devant une musique parce qu’elle ne ressemble pas à du Purcell, on bouffe des sauterelles en silence et l’on revêt quantité de coiffes avec le sourire. C’est son travail et son devoir.

    Evidemment, une forme de complaisance nous conduirait à voir dans ce fou rire un soupçon d’humanité. Mais je m’y refuse. J’ai d’ailleurs bien fait car, en lisant La Musique qui vient du froid. Arts, chants et danses des Inuits (Presses universitaires de Montréal, 2022), de Jean-Jacques Nattiez, j’ai pu en apprendre davantage sur ces chants que l’on décrit comme « haletés ». On les retrouve principalement au Canada, ils sont « caractérisés par l’alternance de l’expiration et de l’inspiration ». Ce qui peut les rendre un peu obscènes, du moins si l’on vit dans l’univers lubrique de Camilla et Charles. Ils sont par ailleurs « essentiellement réservés aux femmes ».

    Joutes vocales
    Ces chants permettent aux partenaires de démontrer leur capacité d’endurance au moyen de jeux narratifs que l’on fait durer, combine, juxtapose, enchaîne et répète. Parfois s’ajoutent des sons voisés (ou non) et des intonations diverses qui s’organisent autour d’un pattern rythmique constant.

    Ces joutes vocales doivent divertir mais aussi offrir la possibilité de surmonter les conflits : elles ne doivent pas entrer en opposition avec celles de l’adversaire. On parle à ce titre de chant ordalique. La gagnante sera celle qui utilisera les motifs les plus difficiles et les plus beaux. Quant à la perdante, elle se retrouvera souvent ridiculisée au cours de l’échange. L’humour n’est donc pas étranger à ces jeux de gorge, qui se terminent souvent par des éclats de rire. Dans un esprit similaire, au Groenland, on utilise des « bâtons de taquinerie ».

    reste 20% derrière le #paywall

  • Quel est le coût social de l’alcool, du tabac, des drogues « licites » et « illicites » ?
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/02/alcool-tabac-drogues-licites-et-illicites-quels-couts-pour-la-societe_618415

    Par an, le coût du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards, selon une étude menée pour l’Observatoire français des drogues. Par Mattea Battaglia

    Les calculs sont complexes mais ils donnent à voir, en quelques tableaux, une estimation de ce que coûtent à la société, chaque année, les drogues « licites » (alcool, tabac) et « illicites », selon la terminologie retenue par Pierre Kopp, professeur à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et avocat au barreau de Paris, auteur d’une note sur le sujet commandée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), rendue publique lundi 31 juillet. Une porte d’entrée statistique, pour appréhender, autrement que par le prisme des faits divers, saisies et interpellations, les conséquences de la consommation, de la vente et du trafic de ces substances au sens large.
    Coût des vies perdues, coût des pertes de production (pour les entreprises), coût de la perte de qualité de vie (pour l’individu consommateur), mais aussi coût des soins, de la prévention, de la répression pour les finances publiques, rapportées aux économies faites sur les retraites non versées (aux personnes décédées) et sur les taxes prélevées (alcool et tabac)… L’équation telle que l’a posée l’auteur, prolongeant une précédente étude publiée en 2015, lui a permis d’obtenir trois chiffres-clés : par an, le « coût social » du tabac s’élève à 156 milliards d’euros, celui de l’alcool, à 102 milliards d’euros, quand celui des drogues illicites atteint 7,7 milliards d’euros.


    #tabac #alcool #drogues #économie #santé

  • « Nous constatons que l’alchimiste est souvent une femme »

    L’alchimie : bien plus qu’une pseudoscience réservée aux hommes
    https://www.economiematin.fr/alchimie-science-recherche-femmes-histoire-horizon

    Des chercheurs sont en train de réévaluer ce qui a longtemps été considéré comme un effort illusoire pour transformer les métaux communs en or. L’alchimie serait en fait un précurseur sérieux de la chimie dans lequel les femmes étaient très impliquées.

    #Alchimie #Science #Recherche #Femmes #Histoire

    Il y a une vingtaine d’années, en parcourant les rayons d’une librairie, Matteo Martelli est tombé par hasard sur un ouvrage qui a éveillé sa curiosité. Ce qu’il a lu dans les pages de « Les origines de l’alchimie dans l’Égypte gréco-romaine », l’a captivé.

    M. Martelli, professeur à l’Université de Bologne, en Italie, a étudié l’histoire des langues classiques. Sa curiosité a été piquée par les allusions au riche passé de l’alchimie et à sa mythologie, évoquées dans le livre publié par Jack Lindsay en 1970.

    Cours d’histoire

    « L’ouvrage livre un récit très intéressant des origines de l’alchimie, dont les pratiques auraient été révélées par des anges déchus », a expliqué M. Martelli. « On y laissait entendre que les anges avaient révélé les secrets de la nature aux femmes en échange de faveurs sexuelles, ce dont je n’avais jamais entendu parler avant. »

    L’alchimie est enveloppée de spiritualité et de religion. Elle est souvent méprisée et considérée comme une pseudoscience consistant à déployer des efforts illusoires pour transformer les métaux communs en or.

    Mais l’ouvrage a incité M. Martelli à creuser le sujet.

    Cette nouvelle piste dans l’exploration de l’histoire des sciences a abouti à la création du projet AlchemEast, financé par l’UE, dont il a assuré la direction. L’initiative, lancée en décembre 2017, s’est achevée en avril de cette année.

    Pendant cinq ans, AlchemEast a étudié l’alchimie, de 1 500 avant Jésus-Christ jusqu’au début des années 1 000 après notre ère. Il est remonté jusqu’à ses origines, dans l’ancienne Babylone, puis dans l’Égypte gréco-romaine et jusqu’au début de la période islamique, cherchant à montrer que le regard péjoratif porté sur ses pratiques était injustifié.

    Loin de se limiter à l’or, l’alchimie ancienne s’inspirait de nombreuses techniques de manipulation des matières premières pour fabriquer des métaux teints, des pierres précieuses artificielles, du verre et des textiles colorés ainsi que des composés chimiques, d’après M. Martelli.

    « Il est important d’étudier cet aspect pour comprendre le rôle qu’ont pu jouer dans la construction de la science moderne la chimie et l’alchimie, qui selon moi désignent les mêmes pratiques, mais à des époques différentes », explique-t-il.

    Expériences « à l’ancienne »

    En plus de se plonger dans des textes et des recettes chimiques antiques, son équipe a même essayé de reproduire en laboratoire des procédés utilisés autrefois afin de comprendre comment certaines idées ont évolué.

    Les chercheurs ont reproduit de l’encre dorée artificielle en utilisant des ingrédients tels que du miel et de la silice et ont testé les eaux dites « divines » contenant des composés soufrés.

    « C’est incroyable : on peut faire en sorte que de l’argent ressemble comme deux gouttes d’eau à de l’or, rien qu’en plongeant une pièce d’argent dans ces eaux divines pendant quelques secondes », a déclaré M. Martelli. « On comprend vraiment pourquoi ils ont commencé à croire qu’il était possible de fabriquer de l’or avec ce procédé. »

    D’autres expériences consistant à extraire du mercure du cinabre ont permis de mieux comprendre pourquoi le mercure était considéré dans la tradition alchimique comme un constituant commun à tous les métaux.

    M. Martelli prévoit de fabriquer des parfums à partir de recettes inscrites sur d’anciennes tablettes mésopotamiennes. Il espère que le fait de procéder à des expériences en employant des méthodes différentes de celles utilisées aujourd’hui offrira de nouvelles perspectives et débouchera même sur des découvertes scientifiques.

    Empreinte laissée par les femmes

    Les recherches menées par M. Martelli et d’autres équipes au cours des dernières décennies sont une invitation à remettre en question la vision traditionnelle de l’alchimie, et à la considérer comme un précurseur sérieux de la chimie moderne.

    Ces études portent aussi un nouvel éclairage sur le rôle joué par les femmes dans les pratiques de l’alchimie.

    Les femmes ne représentent qu’à peu près un tiers des chercheurs du secteur scientifique dans le monde et ceci est en partie dû à l’absence de modèles féminins visibles.

    « Les femmes semblent avoir joué un rôle important aux premiers stades de l’alchimie », a déclaré M. Martelli. « Elles ne la pratiquaient pas seulement, elles apparaissaient comme des déesses de la mythologie, à l’exemple d’Isis, l’ancienne déesse égyptienne de la guérison et de la magie dont on dit qu’elle aurait rencontré un ange qui lui aurait révélé des secrets de l’alchimie. »

    L’une des premières praticiennes les plus célèbres était Marie la Juive, qui vivait à Alexandrie entre le premier et le troisième siècle de notre ère et à qui l’on attribue l’invention de plusieurs types d’instruments utilisés en chimie.

    C’est notamment à elle que l’on doit le bain-marie, un bain d’eau chaude qui porte son nom et qui est couramment utilisé aujourd’hui en cuisine.

    La contribution des femmes dans le domaine de l’alchimie s’est poursuivie au début de la période moderne, d’après un autre projet financé par l’UE intitulé WALCHEMY, qui a étudié les œuvres littéraires écrites par des femmes dans la Grande-Bretagne des XVIe et XVIIe siècles.

    Écrits de femmes

    Le projet a vu le jour lorsque le Dr Sajed Chowdhury, professeur adjoint de littérature moderne anglaise à l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas, a travaillé, dans le cadre de son doctorat, sur l’écriture féminine à l’époque de la Renaissance, du XIVe au XVIIe siècle.

    « Ce que j’ai découvert, c’est que la plupart du temps, les écrivaines, comme leurs contemporains masculins, s’inspiraient de cette idée de l’alchimie, qui était en réalité l’art de la transmutation chimique des métaux, des herbes, des minéraux et des plantes », a déclaré M. Chowdhury.

    Aidé par des textes redécouverts par des universitaires féministes au cours des dernières décennies, il a trouvé des preuves (à partir de formes littéraires telles que la poésie et les livres de recettes chimiques) que l’implication des femmes était encore plus importante qu’il ne le pensait.

    « J’ai été surpris de l’immense diversité des femmes qui utilisaient le langage de l’alchimie », a ajouté M. Chowdhury.

    En analysant ces textes, il a reconstitué l’histoire d’une alchimie qui n’était pas réservée aux hommes mais bien une histoire dans laquelle des femmes d’horizons divers jouaient un rôle central – contribuant ainsi à raconter l’histoire de ces voix oubliées.

    « Elles ne le faisaient pas nécessairement pour de l’argent, mais dans le cadre de soins de santé dispensés dans un contexte caritatif, ou d’activités que leur esprit chrétien les poussait à accomplir dans leurs communautés », a expliqué M. Chowdhury. « Dans le foyer, le travail scientifique concernait aussi bien les hommes que les femmes. »

    Citons en exemple les livres de recettes et les méditations en prose de Lady Grace Mildmay, une noble anglaise qui a pratiqué l’alchimie médicale et spirituelle dans son foyer et dans sa région du Northamptonshire pendant la seconde moitié du XVIe siècle.

    Les pratiques qui impliquaient des femmes étaient en fait plus vastes.

    « Les ouvrages qui ont survécu en grand nombre sont des livres de recettes, qui contiennent essentiellement des instructions sur la façon de gérer le foyer », a déclaré M. Chowdhury. « Ils contiennent ce que nous décririons comme des procédés alchimiques, tels que la distillation, la fermentation et la calcination. »

    Ces procédés consistaient en des recettes permettant de fabriquer des médicaments à partir d’herbes, des instructions pour fabriquer des détergents et nettoyer le laiton, et des procédures culinaires comme la purification du miel.

    M. Chowdhury a déclaré que même le travail de Robert Boyle, un chimiste et physicien anglo-irlandais à l’origine de la philosophie naturelle, et considéré par beaucoup comme l’un des « pères de la chimie moderne », aurait été influencé par sa sœur aînée, Lady Ranelagh, qui procédait à des expériences dans son foyer.
    Chiffres clés

    Ces recherches ont conduit à une étude de M. Chowdhury intitulée « Women Writers and Alchemy in Early Modern Britain », en cours d’examen par des pairs.

    Ces travaux mettent en lumière les œuvres de douze femmes, dont ceux de Lady Mildmay, d’Aemilia Lanyer, fille d’un musicien de la cour, de Lucy Hutchinson, une républicaine, et de Jane Lead, une mystique protestante.

    Parallèlement, M. Chowdhury prévoit de poursuivre ses recherches sur les pratiques scientifiques dans les couvents du XVIIe siècle afin de découvrir ce qui se passait dans ces environnements totalement féminins.

    « Nous savons que les femmes qui vivaient dans ces couvents pratiquaient la médecine et l’herboristerie, mais les archives des couvents sont largement inexploitées et dispersées dans toute l’Europe », a-t-il déclaré.

    Outre le fait qu’elle confère une image plus sérieuse à l’alchimie, l’étude met en avant le rôle important joué par les femmes dans l’histoire mondiale des sciences.

    « Nous constatons que l’alchimiste est souvent une femme », a déclaré M. Chowdhury. « Pour avoir une compréhension plus inclusive de l’histoire des sciences, nous devons prendre en compte la contribution des femmes. »

    Les recherches réalisées dans le cadre de cet article ont été financées par le biais du Conseil européen de la recherche (CER) et des Actions Marie Skłodowska-Curie (MSCA) de l’UE.

    Plus d’infos

    AlchemEast
    WALCHEMY
    UE - Produits chimiques et matériaux avancés

    Cet article a été publié initialement dans Horizon, le magazine de l’UE dédié à la recherche et à l’innovation.

    • Je retiens :
      – L’IA qui joue au GO consomme 400KW quand son adversaire humain consomme 20W. Cette IA ne peut que jouer au GO.
      – L’IA qui reconnait les chats a eu besoin de 200K images pour fonctionner, quand un enfant de 2 ans a besoin de 2 images. L’IA ne reconnait pas le chat dans la pénombre, l’enfant si. Cette IA ne peut que reconnaître des chats, et encore avec un taux de réussite imparfait.
      – L’IA Google de conduite automatique ne sait pas faire la différence entre un panneau stop brandi par un humain pour faire une blague, et un vrai panneau stop.
      – Une IA est un outil, comme le marteau pour enfoncer le clou, construit par l’humain pour résoudre un type de problème particulier. L’IA qui résout tous les problèmes n’existe pas, car l’IA telle qu’elle est construite actuellement se fonde sur des données existantes. L’IA ne crée rien, l’IA régurgite.

    • Ce qui manque ici, comme souvent quand il est question d’IA, c’est de savoir comment la problématique s’inscrit sur le long terme dans les processus de production industrielle ; en particulier pour optimiser la productivité dans l’industrie informatique .

      La question à été un peu traitée à la fin de la vidéo, mais de façon absolument non critique et en ne l’abordant pas du tout sous l’angle spécifique des métiers de la filière informatique, ce qui est quand même un comble devant un public d’étudiantEs du secteur (si j’ai bien compris).

      Je n’ai aucun domaine de compétence pour confirmer l’hypothèse mais je me demande quand même si, avec ces techniques, permettant d’automatiser certaines tâches spécialisées, les développeurs (et de façon générale, les « informaticiens ») n’ont pas du soucis à se faire.

      Un des passages les plus intéressants du Capital (Marx), de mon point de vue, explique comment on est passé de l’artisanat à la manufacture puis à la grande industrie, les ouvriers spécialisés, fabricant, dans un premier temps, à la main des pièces mécaniques destinées à être assemblées dans des machines, puis, les « progrès technologiques » aidant, il n’a plus été nécessaire d’avoir recours au savoir-faire manuel de l’artisan (des métiers de l’horlogerie, notamment) pour construire ces pièces mécaniques. Il était devenu plus rentable de construire ce pièces avec des machines car on y passait moins de temps et cela coûtait moins cher ; c’est ce qu’on appelle la productivité. La question du remplacement ne se posait essentiellement alors qu’en ces termes, de la même façon que la problématique essentielle se pose pour Bezos de savoir s’il est plus rentable de conserver des humains travaillant comme des robots dans ses entrepôts, plutôt que de tout automatiser.

      On gagnerait, il me semble, à ne pas oublier ces déterminants économiques dans l’observation du « progrès technologiques », même si la fiabilité, le respect des sources, la régulation, etc. de ChatGPT,évoquées ici ou là, sont des questions importantes.

      On a essayé de construire tout un tas de machines volantes plus délirantes les unes que les autres avant d’arriver à un produire un modèle d’avion opérationnel. On sait déjà, avec le peu de recul de l’ère internet, que tout le monde s’était emballé, il y a quelques années sur des soit-disant faits historiques qui n’étaient que des fétus de paille (les CD, le web 2.0, etc.). De ce point de vue la vidéo est très utile, en analysant de façon plus rationnelle ce qu’est l’IA (improprement nommée). Pour autant, si on comprend mieux ce qu’est l’IA, on en sait pas beaucoup plus sur les conditions réelles, d’un point de vue industriel, de sa mise en place est sur les raisons pour lesquelles ceux qui ont le pouvoir de décision industriel l’emploient aujourd’hui.

      Comme l’évoquait justement Bookchin, nous ne savons pas exactement à quelle étape de l’évolution capitaliste nous en sommes.Nous n’avons à notre disposition que la focale du réel (avec le recul de l’histoire). Mieux vaut éviter d’essayer de lire dans le marc de café avec des discours sensationnels et de nous en tenir qu’aux réalités tangibles : notamment l’incontournable présence des pouvoirs économiques sur le court des choses.

      Néanmoins, il existe peut-être dans le réel d’aujourd’hui des signes qui peuvent nous indiquer de quoi sera fait l’avenir immédiat.

      Ma question : ne risque pas t-on d’avoir un processus similaire, à celui évoqué ci-dessus par Marx (passage de la fabrication manuelle à une production mécanique), dans les métiers informatiques ? Les professionnels de l’informatique seront-ils pas obligés de passer prochainement par des processus entièrement automatisés pour produire plus ou moins de lignes de code, jusqu’à ce que le savoir-faire du développeur et sa présence ne soient plus nécessaire ?

      Il m’est arrivé de poser la question à des professionnels et j’ai été surpris de constater que la réponse s’imposait presque toujours par la négative (après quand même quelques moments d’hésitation). La question est à nouveau posée ici.

      (Merci de ne pas m’allumer si je raconte des conneries ou si la réponse vous semble évidente)

      Des métiers, des savoir-faire, des gestes techniques, des cultures professionnelles disparaissent, parfois très vite et cela prouve que « ce n’est pas nous qui décidons », contrairement à ce qui est énoncé avec beaucoup de naïveté dans la vidéo.

      Les professionnels qui se retrouvent sur le carreau parce que leur métier n’existe plus sont souvent pris de court car ils ont souvent eu tendance à se rassurer dans une attitude bravache en affirmant, devant les signes avant-coureurs de leur éjection du « marché du travail », que « tout cela ne les touchera pas ». Je peux en témoigner car j’ai travaillé comme photograveur dans les années 80.

    • @cabou je suis bien d’accord et il n’y a pas d’illusion à se faire sur la capacité critique et encore moins marxienne, d’un co créateur de Siri. La vidéo a l’avantage pour moi de dissiper les fantasmes de ce que la soi-disant « IA » est ou n’est pas. À partir de là, une fois les fantasmes voire délires mis de côté, on peut discuter de ce dont tu parles toi, et qui est bien évidemment largement plus central.

      À ce propos : https://seenthis.net/messages/1011672

      Comme pour les autres secteurs de l’économie angoissés par la diffusion des outils d’automatisation (c’est à dire à peu près tous, de la creative class aux artisans, ouvriers, médecins, profs, etc), la déclaration de Fran Drescher mérite d’être rectifiée : ce ne sont pas « les machines » qui vont remplacer « les humains » mais le patronat qui, depuis les premiers théorèmes d’Adam Smith, tente éternellement d’accaparer les nouveaux outils de production pour optimiser l’extraction de la force de travail des employé·es dans le but de maximiser les profits réalisés. De la machine à vapeur à l’IA générative, (presque) rien n’a changé sous le soleil rouge de la lutte des classes, excepté le degré d’efficacité et de violence du processus.

      Évidemment ça marche aussi pour les devs, en tout cas pour de nombreux cas, comme pour à peu près n’importe quel métier spécialisé quoi (plus c’est technique spécialisé, plus c’est facile à reproduire avec assez de data aspirée).

      Plus d’IA, ça veut dire toujours plus de surnuméraires, de gens qui ne créent plus de valeur au sens capitaliste, qui ne servent à rien pour cette organisation du monde.

      #valeur #capitalisme #technologie #surnuméraires

    • merci @rastapopoulos. Content de voir qu’il y a au moins un professionnel qui estime que mon hypothèse n’est pas complètement farfelue :-)

      J’avais zappé ce lien vers Arrêt sur images à cause du paywall et je n’y suis pas revenu après !

      La réinterprétation de la révolte luddite qui a lieu depuis une trentaine d’années me semble effectivement très intéressante. On n’y voit plus forcément une bande d’attardés rétrogrades (à peu de chose près ce qu’en disait Marx et ce qu’en disent encore certains marxistes) mais plutôt l’expression d’une résistance à un pouvoir économique, imposant en guise de « progrès technologique inéluctable », la mise en place directe d’un nouveau type de rapport social de production (eh oui !), une dégradation brutale des revenus et des conditions de vie, une remise en cause du mode vie communautaire (ou social), des savoir-faire de métiers et du rapport qualitatif à ce qui est produit (le « travail bien fait »).

      En clair, il s’avère que le luddisme, n’est ni plus ni moins le premier mouvement de lutte sociale contre l’émergence de la révolution industrielle, elle-même, décrite comme l’étape décisive de la mise en place de la société capitaliste dans laquelle nous sommes encore empêtréEs. Lire, notamment, à ce sujet, le livre de Kirkpatrick Sale La révolte des Luddite , récemment réédité.

      Voilà effectivement qui ne pourra qu’être indispensable à savoir aujourd’hui, à un moment où il est non seulement vital de remettre en cause radicalement ce progrès qui nous est imposé mais qu’en plus, comme tu le fais justement remarquer, c’est le travail en tant que tel, et de façon générale, qui demande à être critiqué et pas seulement le savoir-faire et le rapport qualitatif qui y sont incorporés (comme à l’époque luddite).

    • Je ne sais pas si les IA vont remplacer les développeurs mais penser qu’un développeur n’est qu’un pondeur de code qu’on pourrait automatiser en deux coups de cuillère à pot est une erreur. Je vois bien que la plus grosse difficulté aujourd’hui pour beaucoup de développeurs (notamment débutants), ce n’est pas vraiment coder mais plutôt comprendre et analyser les besoins. Cela fait d’ailleurs des années que les développeurs sont très assistés dans leur flux de travail, pour ce qui est de produire du code en tout cas. A la limite on peut se plaindre que le métier est devenu bien plus industriel et moins artisanal, si on veut faire un parallèle avec les luddites.

    • ravi que cela te rappelle visiblement de bons souvenir, @simplicissimus ;-) mais pour ce qui me concerne, justement, autant je porte grand intérêt à l’œuvre de Marx - avec toute la distance critique qui s’impose (et là, je n’évoque même pas sa pratique politique plus que contestable au moment de la première internationale) - autant je n’ai jamais pris cette affaire de « baisse tendancielle du taux de profit » pour quelque chose de bien utile à la théorie révolutionnaire ! Je garde, au contraire, les pires souvenirs de débats furieux sur ce thème de la part de militants empêtrés dans des logiques religieuses défendant des textes sacrés.

      Il n’en reste pas moins que la question du travail à l’heure d’une extrême numérisation et de l’automatisation des moyens de production, quel que soit le secteur d’activité, doit être interrogée aujourd’hui en terme de stratégie de résistance au capitalisme.

      Sans vouloir lancer un quelconque troll je pense que Marx s’est même fourvoyé sur nombre de prédictions globalisantes et autres « lois », sous couvert de scientificité, qui se sont avérées fausses avec le temps ; dont la fameuse baisse tendancielle du taux de profit et l’inéluctabilité de la faillite du capitalisme...

      Voir également à ce sujet, via @colporteur, ce que disait Tronti et qui me semble très pertinent à propos de la prédiction de Marx concernant la prolétarisation croissante et « le passage de l’ouvrier-masse au bourgeois-masse »

      https://seenthis.net/messages/1012626#message1012639

    • Mais pas confond’ le taux de profit, calculable par les prix, et pour des entreprises précises (qui peuvent gonfler ou crasher), et la baisse tendencielle de la valeur qui depuis des décennies est à l’échelle mondiale, globale. Peu importe que telle entreprise ou milliardaire gonfle irrationnellement, ça change rien que sur le système entier ya de moins en moins de valeur (et donc de plus en plus de surnuméraires, entre autre).
      http://www.palim-psao.fr/2015/07/critique-de-la-valeur-et-societe-globale-entretien-avec-anselm-jappe.html

      Cela démontre son caractère intrinsèquement irrationnel, destructeur et auto-destructeur. Le capitaliste particulier doit s’imposer dans la concurrence s’il ne veut pas être écrasé par elle. Il doit donc produire avec le moins de main d’œuvre possible pour vendre à meilleur marché. Cependant, cet intérêt du capitaliste particulier s’oppose absolument à l’intérêt du système capitaliste dans son ensemble, pour lequel la baisse du taux de plus-value, et finalement de la masse de plus-value, représente une menace mortelle, à la longue. Ce qui caractérise la société capitaliste est exactement cette absence d’une véritable instance qui assure l’intérêt général, ne fût-ce que l’intérêt capitaliste. Le capitalisme se base sur la concurrence et l’isolement des acteurs économiques. Là où règne le fétichisme de la marchandise, il ne peut pas exister de conscience au niveau collectif. Toutes les tentatives historiques de « régulation », que ce soit à travers l’État ou à travers des cartels, des accords entre capitalistes, etc., n’ont marché que temporairement. Pendant une longue période, entre les années 1930 et 1970, on parlait souvent de « capitalisme monopoliste » ou « régulé » : l’intérêt général du système capitaliste aurait triomphé sur les intérêts des capitaux particuliers, disait-on, à travers des États très forts et à travers la concentration du capital sous forme de monopoles. Beaucoup de théoriciens marxistes, même parmi les meilleurs, comme l’École de Francfort, Socialisme ou Barbarie ou les situationnistes, y ont vu un stade définitif du capitalisme, marqué par la stabilité. Ensuite, le triomphe du néo-libéralisme a démenti ces pronostics. La concurrence sauvage a fait son retour sur fond de crise, et la dérive autodestructrice du système est devenue visible. Dans l’économie comme dans l’écologie, comme dans le désordre social, chaque acteur contribue, pour assurer sa survie immédiate, à une catastrophe globale qui finalement le frappera avec certitude.

  • Mastodon is easy and fun except when it isn’t
    https://erinkissane.com/mastodon-is-easy-and-fun-except-when-it-isnt

    28 July 2023 - After my last long post, I got into some frustrating conversations, among them one in which an open-source guy repeatedly scoffed at the idea of being able to learn anything useful from people on other, less ideologically correct networks. Instead of telling him to go fuck himself, I went to talk to about fedi experiences with people on the very impure Bluesky, where I had seen people casually talking about Mastodon being confusing and weird.

    My purpose in gathering this informal, conversational feedback is to bring voices into the “how should Mastodon be” conversation that don’t otherwise get much attention—which I do because I hope it will help designers and developers and community leaders who genuinely want Mastodon to work for more kinds of people refine their understanding of the problem space.
    what I did

    I posted a question on Bluesky (link requires a login until the site comes out of closed beta) for people who had tried/used Mastodon and bounced off, asking what had led them to slow down or leave. I got about 500 replies, which I pulled out of the API as a JSON file by tweaking a bash script a nice stranger wrote up on the spot when I asked about JSON export, and then extracted just the content of the replies themselves, with no names/usernames, IDs, or other metadata attached. Then I dumped everything into a spreadsheet, spent an hour or so figuring out what kind of summary categories made sense, and then spent a few more hours rapidly categorizing up to two reasons for each response that contained at least one thing I could identify as a reason. (I used to do things like this at a very large scale professionally, so I’m reasonably good and also aware that this is super-subjective work.)

    None of this is lab-conditions research—sorry, I meant NONE OF THIS IS LAB-CONDITIONS RESEARCH—and I hope it’s obvious that there are shaping factors at every step: I’m asking the question of people who found their way to Bluesky, which requires extra motivation during a closed beta; I heard only from people who saw my question and were motivated to answer it; I manually processed and categorized the responses.

    I didn’t agonize over any of this, because my goal here isn’t to plonk down a big pristine block of research, but to offer a conversational glimpse into what real humans—who were motivated to try not one, but at least two alternatives to Twitter—actually report about their unsatisfactory experiences on Mastodon.

    Lastly, I’ve intentionally done this work in a way that will, I hope, prove illegible and hostile to summary in media reports. It’s not for generalist reporters, it’s for the people doing the work of network and community building.

    A note on my approach to the ~data and numbers: It would be very easy to drop a bunch of precise-looking numbers here, but that would, I think, misrepresent the work: If I say that I found at least one categorizable reason in 347 individual replies, that’s true, but it sounds reassuringly sciency. The truth is more like “of the roughly 500 replies I got, about 350 offered reasons I could easily parse out.” So that’s the kind of language I’ll be using. Also, I feel like quoting short excerpts from people’s public responses is fine, but sharing out the dataset, such as it is, would be weird for several reasons, even though people with a Bluesky login can follow the same steps I did, if they want.
    got yelled at, felt bad

    The most common—but usually not the only—response, cited as a primary or secondary reason in about 75 replies—had to do with feeling unwelcome, being scolded, and getting lectured. Some people mentioned that they tried Mastodon during a rush of people out of Twitter and got what they perceived as a hostile response.

    About half of the people whose primary or secondary reasons fit into this category talked about content warnings, and most of those responses pointed to what they perceived as unreasonable—or in several cases anti-trans or racist—expectations for content warnings. Several mentioned that they got scolded for insufficient content warnings by people who weren’t on their instance. Others said that their fear of unintentionally breaking CW expectations or other unwritten rules of fedi made them too anxious to post, or made posting feel like work.

    Excerpts:

    Feels like you need to have memorized robert’s rules of the internet to post, and the way apparently cherished longtimers get hostile to new people
    i wanted to post about anti-trans legislation, but the non-US people would immediately complain that US politics needed to be CWed because it “wasn’t relevant”
    I don’t know where all the many rules for posting are documented for each instance, you definitely aren’t presented them in the account creation flow, and it seems like you have to learn them by getting bitched at
    Constantly being told I was somewhat dim because I didn’t understand how to do things or what the unwritten rules were.
    I posted a request for accounts to follow, the usual sort of thing, who do you like, who is interesting, etc. What I got was a series of TED Talks about how people like me were everything that was wrong with social media.
    sooooooo much anxiety around posting. i was constantly second-guessing what needed to be hidden behind a CW
    the fact that even on a science server, we were being badgered to put bug + reptile stuff behind a CW when many of our online presences are literally built around making these maligned animals seem cool and friendly was the last straw for me

    What I take from this: There obviously are unwelcoming, scoldy people on Mastodon, because those people are everywhere. I think some of the scolding—and less hostile but sometimes overwhelming rules/norms explanation—is harder to deal with on Mastodon than other places because the people doing the scolding/explaining believe they have the true network norms on their side. Realistically, cross-instance attempts to push people to CW non-extreme content are a no-go at scale and punish the most sensitive and anxious new users the most. Within most instances, more explicit rules presented in visible and friendly ways would probably help a lot.

    In my experience, building cultural norms into the tooling is much more effective and less alienating than chiding. The norm of using alt-text for images would be best supported by having official and third-party tools prompt for missing alt-text—and offer contextual help for what makes good alt text—right in the image upload feature. Similarly, instances with unusual CW norms would probably benefit from having cues built into their instance’s implementation of the core Mastodon software so that posters could easily see a list of desired CWs (and rationales) from the posting interface itself, though that wouldn’t help those using third-party apps. The culture side of onboarding is also an area that can benefit from some automation, as with bots on Slack or Discord that do onboarding via DM and taggable bots that explain core concepts on demand.
    couldn’t find people or interests, people didn’t stay

    A cluster of related reasons came in at #2, poor discoverability/difficulty finding people and topics to follow, #4, missing specific interests or communities/could only find tech, and #7, felt empty/never got momentum. I am treating each group as distinct because I think they’re about subtly but importantly different things, but if I combined them, they’d easily be the largest group of all.

    It’s probably a measure of the overall technical/UX sophistication of the responding group that several people explicitly referred to “discoverability.”)

    People in the “poor discoverability” group wrote about frustration with Mastodon features: how hard it was to find people and topics they wanted to follow, including friends they believed to already be on Mastodon. They frequently also said they were confused or put off by the difficulty of the cross-server following process as secondary reasons. Several people wrote about how much they missed the positive aspects of having an algorithm help bring new voices and ideas into their feeds, including those that they wouldn’t have discovered on their own, but had come to greatly value. Another group wrote about limited or non-functional search as a blocker for finding people, and also for locating topics—especially news events or specialist conversations.

    The “missing specific interests or communities” group wrote about not finding lasting community—that the people and communities they valued most on Twitter either didn’t make it to Mastodon at all, or didn’t stick, or they couldn’t find them, leaving their social world still largely concentrated on Twitter even when they themselves made the move. Several also noted that tech conversations were easy to find on Mastodon, but other interests were much less so.

    The “felt empty” group made an effort to get onto Mastodon, and in some cases even brought people over with them, but found themselves mostly talking into a void after a few weeks when their friends bailed for networks that better met their needs.

    Excerpts:

    For me, it was that Mastodon seemed to actively discourage discoverability. One of the things I loved most about Twitter was the way it could throw things in front of me that I never would have even thought to go look for on my own.
    I feel like every time I try to follow a conversation there back to learn more about the poster I end up in a weirdly alien space, like the grocery store on the other side of town that’s laid out backwards
    It seemed like it needed to pick a crowd, rather than discover new ones. Fewer chances at serendipity.
    I also remember trying to follow instructions people posted about “simple” ways to migrate over your Twitter follows/Lists, & none of them really worked for me, & I got frustrated at how much time I was spending just trying to get things set up there so I wasn’t completely starting from scratch
    Mastodon was too isolating. And the rules made me feel like the worst poster.
    Quote-replies from good people giving funny/great information is how I decide are important follows.
    Discoverability/self promo is limited & typing out 6 hashtags is annoying. # being in the actual posts clutter things (unlike cohost/insta).
    Difficulty in finding new follows was high up for me. But even once I got that figured out, it was a pain to add new people to follow if they weren’t on my instance.
    finding people you want to follow is hard enough. Adding in the fact that if you joined the wrong server you might never find them? Made it seem not worth the trouble.
    I couldn’t really figure out how to find people and who was seeing what I posted; I was never sure if I had full visibility into that
    the chief problem was an inability to find a) my friends from Twitter who were already there and b) new friends who had similar interests, both due to the bad search function
    Just didn’t seem active enough to feel worth learning all the ins and outs.

    What I take from this: Mastodon would be much friendlier and easier to use for more people if there were obvious, easy ways to follow friends of friends (without the copy-paste-search-follow dance). Beyond making that easier, Mastodon could highlight it during onboarding.

    Making it easy to search for and find and follow people—those who haven’t opted out of being found—would also be tremendous help in letting people rebuild their networks not just when coming from elsewhere, but in the not-that-rare case of instances crashing, shutting down, or being defederated into oblivion, especially since automatic migration doesn’t always work as intended.

    Missing replies also feed into this problem, by encouraging duplicate responses instead of helping people find their way into interesting conversations and notes—a social pattern that several people mentioned as something they prize on more conversationally fluent networks.
    too confusing, too much work, too intimidating

    The next big cluster includes group #3, too confusing/too much work getting started, group #5, felt siloed/federation worked badly, and group #7, instance selection was too hard/intimidating.

    A lot of people in the responding group found the process of picking an instance, signing up, and getting set up genuinely confusing. Others understood how to do it, but found it to be too time-consuming, or too much work for an uncertain return on investment. A couple of people had so many technical errors getting signed up to their first instance that they gave up. Several mentioned that they were so flooded with tips, guides, and instructions for doing Mastodon right that it seemed even more confusing.

    Many found the idea and practice of federation to be confusing, offputting, or hostile; they cited difficulties in selecting the “right” instance and shared stories about ending up on an obviously wrong one and then losing their posts or having migration technically fail when they moved. Several explicitly used the words “silo” or “siloed” to describe how they felt trying to find people who shared their interests and also, I think crucially, people who didn’t share special interests, but who would be interesting to follow anyway. (This is obviously intimately tied to discoverability.)

    Several brought up patchwork federation and unexpected or capricious defederation. Side conversations sprang up over how difficult people found it to pigeonhole themselves into one interest or, conversely, manage multiple accounts for multiple facets of their lives.

    Excerpts:

    My Twitter friends joined various Mastodon servers that didn’t talk to each other and I gave up on trying to figure it out.
    I’m tech savvy and have found mastodon simply opaque. I’ve set up 4 accounts, each on a different server, and don’t know how to amalgamate all the people I’m following everywhere (assuming all those servers federate with each other).
    It was the thing where people had to make whole twitter threads just to explain how to sign up
    the federation model is a mess and it’s impossible to use. i’ve been using computers all day every day since the 90s and mastodon makes me question whether i’m actually good at them
    discovered I was on some kind of different continent from my friends, and could not follow them, nor they me. Immediately felt frustration and disgust and never looked back.
    I’m tech savvy and have found mastodon simply opaque. I’ve set up 4 accounts, each on a different server, and don’t know how to amalgamate all the people I’m following everywhere
    I was told picking a server didn’t matter. Then it turned out it actually mattered a great deal for discoverability. Then I’m told ‘migrating is easy’, which is just a straight up lie.
    Just 100 tiny points of friction for little return

    What I take from this: I agree with these people, and I think all fedi projects meant for a broad audience should focus on fixing these problems.
    too serious, too boring, anti-fun

    People in this category talked about a seriousness that precluded shitposting or goofiness, and a perceived pressure to stay on topic and be earnest at all times.

    It felt like the LinkedIn version of Twitter - just didn’t have any fun there
    It feels overly earnest and humorless — I don’t consider myself a particularly weird or ironic poster but I want some of those people around saying funny stuff, you know?
    And in the occasional moments where I do feel like being a little silly & humorous, I want to be in a crowd that will accept that side of me rather than expecting a constant performance of seriousness!
    it just didn’t have as much fun or joy as early Twitter and Bluesky
    ultimately, I just bounced off of the culture, because it wasn’t banter-y and fun. It feels too much like eating your vegetables.

    What I take from this: Honestly, I think this is the most obvious culture clash category and is less something that needs to be directly addressed and more something that will ease with both growth and improved discoverability, which will help people with compatible social styles find each other. I think the other piece of this is probably the idea of organizing people into interest-based instances, which I think is fundamentally flawed, but that’s a subject for another time.
    complicated high-stakes decisions

    There’s a meta conversation that is probably unavoidable, and that I’d rather have head-on than in side conversations. It’s about what we should let people have, and it shapes the discourse (and product decisions) about features like quote posts, search, and custom feeds/algorithms—things that are potentially central in addressing some of the problems people raised in their replies to my question on Bluesky.

    Broadly speaking, in the landscape around and outside of the big corporate networks, there are two schools of thought about these kinds of potentially double-edged features.

    The first, which I’ll call Health First, prefers to omit the features and affordances that are associated with known or potential antisocial uses. So: no quote-posts or search because they increase the attack surface afforded to griefers and nurture the viral dynamics that drive us all into a sick frenzy elsewhere. No custom algorithms because algorithms have been implemented on especially Facebook and YouTube in ways that have had massive and deeply tragic effects, including literal genocide affecting a million adults and children in Myanmar whose lives are no less real than yours or mine.

    The second, which I’ll call Own Your Experience, states that people, not software, are responsible for networked harms, and places the burden of responsible use on the individual and the cultural mechanisms through which prosocial behavior is encouraged and antisocial behavior is throttled. So: yes to quote-posts and search and custom feeds, and just block or defederate anyone using them to do already banned things, like harassment or abuse or the kind of speech that, given the right conditions, ignites genocide.

    A thing I think about all the time is the research showing that people would literally rather self-administer painful electrical shocks than be bored. You can make the most virtuous and intentionally non-harmful network in the world, but if it doesn’t feel alive, most people will pick something worse instead.

    At their simplest, I don’t like either of these positions, though they both get some things right. The Own Your Experience school doesn’t really grapple with the genuinely terrifying dynamics of mass-scale complex systems. And I don’t think the Health First school has come to terms with the fact that in an non-authoritarian society, you can’t make people choose networks that feel like eating their vegetables over the ones that feel like candy stores. Even most people who consciously seek out ethically solid options for their online lives aren’t going to tolerate feeling isolated from most of their peers and communities, which is what happens when a network stays super niche.

    From where I stand, there are no obvious or easy answers…which means that people trying to make better online spaces and tools must deal with a lot of difficult, controversial answers.

    If I had to pick a way forward, I’d probably define a target like, “precisely calibrated and thoughtfully defanged implementations of double-edged affordances, grounded in user research and discussions with specialists in disinformation, extremist organizing, professional-grade abuse, emerging international norms in trust & safety, and algorithimic toxicity.”

    If that sounds like the opposite of fun DIY goofing around on the cozy internet, it is. Doing human networks at mass scale isn’t a baby game, as the moral brine shrimp in charge of the big networks keep demonstrating. Running online communities comes with all kinds of legal and ethical obligations, and fediverse systems are currently on the back foot with some of the most important ones (PDF).
    this post is too long, time to stop

    Right now, Mastodon is an immense achievement—a janky open-source project with great intentions that has overcome highly unfavorable odds to get to this point and is experiencing both growing pains and pressure to define its future. If I were Eugen Rochko, I would die of stress.

    I don’t know if Mastodon can grapple with the complexities of mass scale. Lots of people would prefer it didn’t—staying smaller and lower-profile makes it friendly to amateur experimentation and also a lot safer for people who need to evade various kinds of persecution. But if Mastodon and other fedi projects do take on the mass scale, their developers must consider the needs of people who aren’t already converts. That starts by asking a lot of questions and then listening closely and receptively to the answers you receive.

    #Mastodon #réseaux_sociaux #internet

  • 🛑 Tout le monde déteste les bourgeois - Rebellyon.info

    Ça ne vous aura sûrement pas échappé, mais un petit sous-marin remplit de milliardaires, sans doutes tous plus méritant les uns que les autres à disparu la semaine dernière. Et même si vous ne regardez pas la télé, n’écoutez pas la radio, ou ne lisez pas les journaux, je suis quasiment sûre que vous avez entendu parler de la nouvelle. Notamment grâce à l’avalanche de même et de postes blaguant sur la mort potentielle des 5 mégas bourgeois.
    Parce que c’est bien de cela qu’on parle, du capitalisme qui en arrive à un tel point de radicalité qu’il nous faut l’appeler post capitalisme, de profits si démesurément élevés qu’ils en deviennent des superprofits et d’entreprise si hors du contrôle des états qui les ont vus naître qu’elles se transforment en multinationales.
    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les super riches n’ont jamais concentrés autant de richesses entre leurs petites mains oisives qu’à notre époque. Les sociétés médiévales ou celles de l’Egypte antique, aussi sombres et inégalitaires qu’elles nous apparaissent l’étaient sans doutes moins que la France du XXIème siècle. Et il y a sûrement de plus gros écarts de richesses entre celles qui fabriquent des sacs Louis Vuitton et leur PDG Bernard Arnault, qu’entre des paysans et leur seigneur au XIIIème siècle.
    Que peut on encore attendre de la vie quand à l’instar de Jeff Bezos, on gagne 10 000 € toutes les trois secondes (...)

    #bourgeoisie #milliardaires #capitalisme...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://rebellyon.info/Tout-le-monde-deteste-les-bourgeois-25066

  • Une marche contre les violences policières prévue samedi à Paris va être interdite, annonce Gérald Darmanin
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre/une-marche-contre-les-violences-policieres-va-etre-interdite-samedi-a-p

    La manifestation contre les violences policières prévue samedi 15 juillet à Paris va être interdite, a annoncé mercredi Gérald Darmanin. « Toute manifestation en lien direct avec les émeutes doit être interdite et proposée à d’autres dates ultérieures » jusqu’à samedi, a précisé le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse. « Par souci d’équilibre », une manifestation de policiers en soutien à leur collègue de Nanterre, mis en examen pour « homicide volontaire » après la mort de Nahel, a aussi été interdite.

    La mention « par souci d’équilibre » explicite le fait que l’interdiction de la manif des flics se fait pour un motif purement politique, et non sécuritaire. Ce qui en rebond indique que l’interdiction de la manif contre les violences policières est elle-même politique. La mention « toute manifestation en lien direct avec les émeutes » explicite également le fait qu’il s’agit d’une interdiction générale pour un motif politique et non sécuritaire.

    J’aurais tendance à comprendre qu’interdire « toute » manifestation pour des raisons politiques est parfaitement illégitime, certainement illégal, et sans doute anticonstitutionnel.

  • Enquête ouverte après des propos de la chanteuse Izïa évoquant un lynchage d’Emmanuel Macron
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/08/enquete-ouverte-apres-des-propos-de-la-chanteuse-izia-evoquant-un-lynchage-d

    La chanteuse se produisait sur scène, jeudi, à Beaulieu-sur-Mer, et a imaginé comment Emmanuel Macron pourrait être lynché publiquement par les spectateurs.

    Le parquet de Nice a fait savoir à l’Agence France-Presse, samedi 8 juillet, qu’une enquête visant la chanteuse Izïa Higelin pour « provocation publique à commettre un crime ou un délit » a été ouverte, après que l’artiste a évoqué un lynchage d’Emmanuel Macron lors d’un concert jeudi.
    « C’est la brigade territoriale de la gendarmerie de Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) et la brigade de recherches » qui sont saisies de l’enquête, a ajouté le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, confirmant une information initiale de Nice-Matin. Il a précisé que l’enquête ne faisait pas suite à une plainte.
    Evoquant le chef de l’Etat, lors de son concert jeudi soir à Beaulieu-sur-Mer, dans le cadre du festival Les Nuits Guitare, l’artiste a imaginé comment il pourrait être lynché publiquement par les spectateurs.
    « Je vois déjà le gros titre de “Nice-Matin” »
    « Je le connais, quelle coquine celui-là, il s’est dit : “Là, ce qui serait bien, je pense que ce que le peuple veut, ce dont le peuple a envie, c’est qu’on m’accroche à vingt mètres du sol telle une pinata humaine géante, et qu’on soit tous ici présents munis d’énormes battes avec des clous au bout comme dans Clockwork Orange [Orange mécanique, de Stanley Kubrick]” », a-t-elle raconté sur scène.

    Et la chanteuse de poursuivre, en se déhanchant, sur fond musical, d’après une vidéo postée sur le site et le compte TikTok du magazine culturel InOut Côte d’Azur : « Et, là, on le ferait descendre, mais avec toute la grâce et la gentillesse que les gens du Sud ont, là juste au-dessus de vous, et on aurait tous notre batte avec nos petits clous, et dans un feu de Bengale de joie, de chair vive et de sang, on le foutrait à terre, mais gentiment tu vois… ».
    « Je vois déjà le gros titre de “Nice-Matin” demain : “Izïa appelle au meurtre de Macron” », aurait ensuite ironisé la chanteuse, selon le quotidien régional qui revenait sur ce concert dans ses colonnes samedi matin, évoquant une tentative infructueuse des gendarmes de l’interroger en fin de spectacle.

    #jesuischarlie

  • Face à la flambée des prix de l’alimentation, les Français se sont largement serré la ceinture – Libération
    https://www.liberation.fr/economie/face-a-la-flambee-des-prix-de-lalimentation-les-francais-se-sont-largemen
    https://www.liberation.fr/resizer/2xAJry_AsyBqM56uTC-2FdquK4k=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/HGC522TM3JAA7FBCNXR3HQJIWE.png

    Du jamais vu depuis au moins cinquante ans. Depuis janvier 2022, les coupes dans les dépenses d’alimentation des Français ont été particulièrement brutales. En dix-huit mois, le volume des dépenses (montant des dépenses à prix constants) a chuté de 17 % retombant à leur niveau de 2007, alors que la population augmentait de plus de 4 millions. Depuis 1980, jamais une telle baisse n’avait été constatée : jusque-là, le volume n’avait jamais baissé de plus de 4 %. Cette chute s’explique principalement par la flambée des prix alimentaires qui a atteint plus de 20 % de hausse depuis 2022.

    • Alors sur le même thème, tu as une longue complainte relayée par BFM à propos de la chute de la consommation des produits alimentaires :

      Alors que l’inflation commence doucement à refluer, la consommation de produits alimentaires, elle, continue son impressionnante chute libre. Et les professionnels du secteurs sont un peu démunis.

      ("démunis" alors qu’ils font un « travail merveilleux »)

      Mais par contre peu de mots sur les difficultés à bien se nourrir chez ceux dont les revenus sont bloqués voire taillés en pièces et qui subissent de plein fouet les augmentations des dépenses contraintes (énergie, logement, pour les plus visibles)
      Donc quand tu ne peux plus rien arbitrer sur tes dépenses contraintes, et ben tu rognes sur la bouffe, dernier poste sur lequel tu peux agir après ceux des « loisirs », de l’habillement, des télécommunications, etc)

      D’après Dominique Schelcher (PDG de Super U), la consommation « craque » et c’est le « sujet » à venir. C’est bien eux ça : le seul effondrement qu’ils craignent, c’est celui de leur chiffre d’affaire.

      Finalement, tu en viens à te dire que le macrono-capitalisme, c’est l’idéologie qui te permet de t’étonner quand la merde que tu as semée (avec de grands effets de manches) te revient en pleine face et qui t’autorise à chialer en en appelant au « welfare state ». Le fameux « qui aurait pu prédire »...

      When #shit_hits_the_fan ...

      N’oublions pas le lien de ce morceau d’anthologie : https://www.bfmtv.com/economie/consommation/l-interminable-chute-de-la-consommation-alimentaire-interroge-et-inquiete_AN-

      Sinon, en ce moment il y a bien un#élément_de_langage qui m’horripile, c’est le mot #sujet : Je m’en suis aperçu il y a disons un an avec son apparition dans le narratif des pourritures dominantes et leurs laquais. Une idée de l’origine du phénomène ? Anglicisme inadapté au français ?

    • donc, si la sacro-sainte « loi du marché » s’applique, les prix devraient baisser, puisque la demande baisse, non ? :-p

    • On peut aussi produire moins et ça s’appelle une « récession » avec dans son sillage de longues queues de travailleur·euses au chômage.

      Ceci dit, vu les aléas climatiques qui montent en puissance, les productions agricoles vont morfler. Et les prix ne baisseront pas.
      Donc : des produits de première nécessité rares et chers et (beaucoup) moins de revenus disponibles chez les « consommateurs », je sais pas vous mais ça me rappelle quelque chose.

  • L’interminable chute de la consommation alimentaire interroge et inquiète [les commerçants]
    https://www.bfmtv.com/economie/consommation/l-interminable-chute-de-la-consommation-alimentaire-interroge-et-inquiete_AN-

    Selon l’Insee, la consommation de biens alimentaires hors tabac représentait 14,3 milliards d’euros en mai et la courbe est impressionnante. L’institut statistique observe une chute libre de près de 12% depuis janvier 2022, et même de plus de 16% si on compare au pic de mars 2020 (avec les Français qui faisaient des réserves avant le confinement).

    La consommation atteint désormais un niveau si bas qu’il n’a plus été observé depuis 2009 et le repli lié à la crise économique de l’époque. Si la chute se poursuit, la consommation de produits alimentaires pourrait retomber au niveau du début des années 2000, voire plus loin encore.

    [...]

    Sur le même réseau social, François Geerolf, économiste à l’OFCE, estime même que cette chute de la consommation alimentaire n’a « aucun précédent dans les données compilées par l’Insee depuis 1980 ».

    Et la dernière étude de Circana sur la baisse des ventes de produits de grande consommation, en volume, ne dit pas autre chose : -6% en moyenne sur l’épicerie sur un an, -3% sur la crèmerie, -1,6% pour les liquides, -8% pour les champagnes et spiritueux et près de 8% de baisse sur les produits d’hygiène et de beauté.

    Certes, il y a ce ralentissement annoncé de l’inflation, mais en réalité, « il y a très peu de baisses et les prix restent quand même très hauts » pour tout un tas de produits, explique l’expert du secteur Olivier Dauvers.

    [...]

    Encore trop peu pour enrayer la chute de la consommation.

    #revenu #inflation

  • Mohamed Sifaoui, les zones d’ombre d’un intrigant de l’Algérie au fonds Marianne
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/07/07/de-l-algerie-au-fonds-marianne-les-zones-d-ombre-de-l-intrigant-mohamed-sifa

    Epinglé par le rapport du Sénat sur le fonds Marianne dont il a bénéficié, le journaliste franco-algérien s’est imposé comme une figure de la lutte contre l’islam radical, adoubée par une partie de la gauche. Depuis son exil en France en 1999, son parcours dessine un personnage clivant et intéressé.

    [...]

    Mohamed Sifaoui est invité à « Tout le monde en parle », le talk-show de Thierry Ardisson. « Arrêt sur images » y consacre une émission. Sur le plateau de Daniel Schneidermann, Florence Bouquillat semble émettre, à demi-mot, des réserves sur sa collaboration avec son collègue [Enquête sur un réseau (islamiste), diffusé le 27 janvier 2003 sur France 2] : « J’ai fait attention dans ma manière de travailler avec lui, par exemple à toujours garder les cassettes avec moi. » Publiquement, elle en restera à cette phrase sibylline.

    Sauf à de très rares proches, la journaliste n’a jamais raconté que, quelques jours avant la diffusion du documentaire, elle a reçu un coup de fil des policiers du Quai des Orfèvres l’invitant à venir les voir. Intriguée, elle s’y rend. Et découvre qu’ils connaissent les moindres détails des entretiens réalisés. Pour elle, cela ne fait guère de doute que Sifaoui les avait tenus informés de l’état d’avancement de leur enquête.

    Contactée, Florence Bouquillat n’a ni infirmé ni confirmé cet épisode. En parallèle de ses activités de journaliste, Sifaoui travaillait-il avec la police française ? Patron de la Crim’ à l’époque, Frédéric Péchenard ne le confirme pas, sans pour autant l’exclure : « A ma connaissance, jamais M. Sifaoui ne nous a donnés d’informations, mais il se disait qu’il en donnait aux RG [Renseignements généraux], mais je ne sais pas si c’était vrai. » Quoi qu’il en soit, Florence Bouquillat et Mohamed Sifaoui ne se parleront plus jamais.


    Le journaliste franco-algérien Mohamed Sifaoui, devant le supermarché Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, à Paris, le 10 janvier 2015. ALAIN GUILHOT/DIVERGENCE

    https://justpaste.it/atkiv

    #escroc #SOS_Racisme #Licra #Printemps_républicain #Bauveau #Franc-Tireur #Fonds_Marianne

  • L’activation à distance des téléphones « mouchards » adoptée par l’Assemblée nationale
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/05/l-activation-a-distance-des-telephones-mouchards-adoptee-par-l-assemblee-nat

    L’article 3 prévoit d’autoriser le déclenchement à distance des caméras ou micros des ordinateurs et autres appareils connectés, comme les téléphones, à l’insu des personnes visées, avec deux finalités différentes. D’une part, la géolocalisation en temps réel pour certaines infractions. D’autre part, l’activation de micros et de caméras pour capter son et images, qui serait, elle, réservée aux affaires de terrorisme et de délinquance et criminalité organisées.
    [...]
    Dans ce vaste article 3 du texte, sont aussi prévues l’extension du recours aux perquisitions de nuit et la possibilité de recourir à une téléconsultation pour un examen médical lors d’une prolongation de garde à vue. (...) la possibilité pour un juge, dans certaines conditions, de placer sous assignation à résidence avec surveillance électronique une personne qui a été libérée de sa détention provisoire en raison d’une erreur de procédure.

    #surveillance #lois_liberticides #rouleau_compresseur

  • A Marseille, témoignages contradictoires après le passage à tabac de deux policiers au début des émeutes
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/05/a-marseille-temoignages-contradictoires-apres-le-passage-a-tabac-de-deux-pol

    « Ils ont été battus par terre comme des chiens, il n’y a pas d’autres mots », a réagi le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, interrogé sur TF1 vendredi. Le syndicat Alliance, lui, a estimé sur Twitter que les deux fonctionnaires avaient été « lynchés par des sauvages ».
    Si le passage à tabac a été d’une extrême violence, deux témoignages amènent un autre éclairage sur les instants qui l’ont précédé. Coincées dans un VTC qui les ramenait après leur nuit de travail, deux jeunes femmes ont assisté à une partie de l’altercation et ont, elles-mêmes, contacté le parquet de Marseille pour raconter ce qu’elles ont vu. Car, écrivent-elles dans un courrier à la procureure Laurens, que Le Monde a pu consulter lors d’une rencontre avec elles, « ce qui est décrit dans les médias ne correspond pas à ce qui s’est réellement passé ».

    « En arrivant à l’intersection, une voiture bloquait la rue et un autre véhicule était déjà arrêté derrière », retrace l’une d’elles. Ni l’une, ni l’autre ne se souvient d’avoir remarqué un feu de poubelles actif. Depuis l’habitacle de leur véhicule, elles observent deux hommes qu’elles décrivent comme « baraqués, vêtus de tee-shirts blancs et très agités ». « Ils insultent un groupe de sept ou huit jeunes. On n’a pas pensé une seconde qu’il s’agissait de policiers », racontent-elles. Alors que leur chauffeur verrouille les portes et remonte les vitres du VTC, elles disent avoir été choquées par l’attitude d’un des deux hommes « très agressif et rentre-dedans ». « Il ciblait en particulier un des jeunes… Il l’a poussé violemment sur la poitrine deux ou trois fois avec les deux mains. A ce moment-là, on a eu l’impression que les autres essayaient de les séparer », poursuivent-elles.

    Entendues au siège de la police

    Si elles assurent ne pas avoir vu qui a porté le premier coup, elles témoignent ensuite d’une scène extrêmement brutale « après que l’homme baraqué a poussé une nouvelle fois le même jeune ». « Très vite, un des gars se retrouve à terre entouré de cinq ou six personnes qui lui donnent des coups. J’ai appelé la police à 3 h 04 mais personne n’a décroché », explique une des témoins, en montrant, pour preuve, le récapitulatif des appels sur son téléphone. Le VTC enclenche alors la marche arrière, dégage la voiture et rejoint le Vieux-Port par un autre chemin. En remontant la rue Breteuil quelques minutes plus tard, une des deux passagères dit reconnaître à terre « l’homme très costaud qui provoquait les jeunes », placé en position latérale de sécurité ainsi que l’autre policier, avec le visage tuméfié, et voir des CRS arriver.

    Ces deux témoins ont été entendues au siège de la police marseillaise mercredi. Le parquet n’a pas souhaité préciser au Monde, alors que la procédure est en cours, si ces nouveaux éléments correspondent aux images captées par la vidéosurveillance. De source proche de l’enquête, on se contente d’évoquer la possibilité d’une « vue parcellaire d’une scène qui a duré longtemps ».

    contrairement aux mis en cause par la police, eux n’ont pas besoin de ne rien déclarer, il leur suffit, en général, de mentir, épaulés par les média (ici, le journal illustre d’un feu de poubelle, un article où est justement mis en doute qu’il y en ai eu un lors des faits évoqués)

    #police #falsification

  • Pillages.

    Yesterday I published an article in @unherd arguing that the situation leading up to the French riots is being driven by high food prices and low consumption. I presented INSEE data showing a 17% drawdown in food consumption, totally unprecedented in recent history. Chart 👇

    https://threadreaderapp.com/thread/1676121242531774465.html

    Emeutes urbaines : les commerces confrontés à une nouvelle crise après dégradations et pillages
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/07/04/emeutes-urbaines-les-commerces-confrontes-a-une-nouvelle-crise-apres-degrada

    une dizaine [de centres commerciaux ont été fortement dégradés et plusieurs dizaines ont fait l’objet de tentatives d’intrusion

    La Française des jeux dénombre 400 points de vente dégradés. La Fédération du commerce et de la distribution, plus de 200 moyennes et grandes surfaces, dont 40 supermarchés Aldi, cette enseigne très présente dans les zones à faible pouvoir d’achat. De Nike à Lacoste en passant par JD Sports, Adidas et Foot Locker, 150 magasins d’articles de sport ont aussi été visés
    De la vingtaine de restaurants McDonald’s pris pour cible, quatre sont totalement détruits.

    Le bilan ministériel fait pour sa part état de 2 508 incendies ou dégradations de bâtiments, dont 273 appartiennent aux forces de l’ordre nationales, à la #gendarmerie ou à la #police municipale.

    #auotréductions #pillages #commerce #consommation #révolte #émeutes

  • L’#immobilier en France, porte d’entrée du blanchiment : 7,3 millions de #parcelles sans #propriétaire identifié
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/07/05/l-immobilier-en-france-porte-d-entree-du-blanchiment-7-3-millions-de-parcell

    En pleine incertitude sur l’avenir d’#Anticor, qui vient de perdre son agrément, voici une illustration concrète de l’utilité publique des #ONG #anticorruption. Alors que l’achat de biens immobiliers reste une voie royale pour blanchir de l’argent d’origine criminelle, mais qu’il n’existe aucune donnée macroéconomique pour étalonner le risque en #France, Transparency International et sa section française, associées au collectif #Anti-Corruption #Data Collective, comblent le vide. Ensemble, ils publient, mercredi 5 juillet, un rapport détaillé sur le sujet intitulé « Face au mur ».

    Cette radiographie inédite du territoire est riche en révélations. Elle montre que 11 % des parcelles cadastrales françaises – plus de 10 millions sur 98 millions – sont détenues par l’entremise de sociétés privées (sociétés civiles immobilières, sociétés anonymes, etc.), et que, dans trois quarts des cas, l’identité des propriétaires réels n’est pas renseignée dans les registres accessibles publiquement. Ce qui représente le chiffre choc de 7,3 millions de parcelles détenues anonymement, soit par des sociétés françaises, qui ne remplissent pas leurs obligations légales de déclaration de « bénéficiaires effectifs », soit par des sociétés étrangères, non tenues à cet exercice de transparence. Ces données manquantes empêchent la société civile d’exercer son rôle de vigie : les journalistes et les ONG sont en particulier privés d’informations précieuses pour nourrir leurs enquêtes ou révéler des scandales financiers.

    Pour parvenir à ces constats, plusieurs mois de travail ont été nécessaires à Transparency et Anti-Corruption Data Collective. Il a fallu compiler, agréger et comparer les données publiques existant sur les sociétés et sur les biens immobiliers (registre des bénéficiaires effectifs de sociétés, registre des actifs immobiliers détenus par des personnes morales, cadastre, etc.).

    « On est loin du “tout est sous contrôle” »

    Si cette #enquête force l’attention, c’est parce que le blanchiment à travers l’immobilier – secteur-clé de l’économie, avec 11 % du PIB et plus d’un million de transactions chaque année – constitue « une menace élevée » en France, ainsi que le signalait le Conseil d’orientation de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans son « analyse nationale des risques » de janvier. Ce risque est maximal dans l’immobilier résidentiel de luxe, où la possibilité de recycler dans l’économie légale de très grosses sommes d’argent issues de crimes et de délits (trafic de drogue, fraude fiscale, corruption, traite d’êtres humains, etc.) s’ajoute à la difficulté pour les autorités à mener des contrôles, en raison de l’absence de référentiel de prix.

    Surtout, les chiffres de #Transparency révèlent un niveau d’opacité maximal lorsque les achats se font par l’entremise de sociétés, et en particulier celles immatriculées à l’étranger. C’est ainsi que les schémas de blanchiment régulièrement appréhendés par #Tracfin, la cellule #antiblanchiment de #Bercy, comportent immanquablement des sociétés écrans, créées à l’étranger, pour dissimuler l’origine des fonds.

    « On est loin du “tout est sous contrôle”, qui est le discours officiel des autorités, constate Sara Brimbeuf de Transparency International France. On est face à un véritable mur d’opacité, qui empêche le suivi des flux d’argent sale dans l’immobilier français. L’Etat doit réagir. » « Tout le monde sait que l’immobilier résidentiel de luxe français, dans l’Ouest parisien ou sur la Côte d’Azur, est prisé par les kleptocrates », ajoute Mme Brimbeuf.