• Pourquoi vous devriez vous reposer - beaucoup - si vous avez le COVID | Jamie Ducharme
    https://cabrioles.substack.com/p/pourquoi-vous-devriez-vous-reposer

    Le seul moyen garanti d’éviter le COVID Long est de ne pas être infecté par le SARS-CoV-2. Mais si quelqu’un·e tombe malade, le repos est incroyablement important. Une grande partie des patient·es atteint·es de #COVID_Long sont des femmes qui travaillent et ont des familles, et qui ont dû reprendre le cours normal de leur vie le plus rapidement possible. Mais le #repos est un conseil qui a des implications socio-économiques et politiques majeures.

    Jamie Ducharme est correspondante santé au TIME. Elle couvre la pandémie de COVID-19, le COVID Long, la santé mentale, le vapotage et bien d’autres sujets. Son travail pour TIME a remporté des prix du Deadline Club, du New York Press Club et du Newswomen’s Club of New York. Elle est l’autrice de Big Vape : The Incendiary Rise of Juul.

    Jusqu’à récemment, la course à pied occupait une place importante dans la vie d’Emma Zimmerman. Cette journaliste indépendante et étudiante diplômée de 26 ans était une coureuse de fond de haut niveau à l’université et, même après l’obtention de son diplôme, elle parcourait environ 80 km par semaine. Elle a donc essayé timidement de reprendre sa routine de course à pied environ une semaine après un cas probable de COVID-19 en mars, en faisant de son mieux pour surmonter le malaise qui a suivi ses premiers symptômes de type allergique. Mais à chaque fois, « je restais clouée au lit pendant des jours avec un niveau élevé de fatigue paralysante », explique Mme Zimmerman.

    Des mois plus tard, Zimmerman souffre toujours de problèmes de santé, notamment d’épuisement, de migraines, de brouillard cérébral, de nausées, d’engourdissements et de sensibilité aux écrans : une constellation de symptômes qui a conduit les médecins à lui diagnostiquer un COVID Long. Bien qu’elle n’en soit pas certaine, elle craint que les séances d’entraînement au début de son processus de guérison n’aient aggravé son état.

    "Je ne savais absolument pas que je devais essayer de me reposer autant que possible", dit-elle.

    Les histoires comme celle de Zimmernan - maladie, amélioration, exercice physique, effondrement - sont courantes dans le monde du COVID Long. Elles mettent en lumière ce que de nombreux·ses chercheur·euses, patient·es et associations considèrent comme l’un des outils les plus puissants pour gérer, voire prévenir, le COVID Long : le repos.

  • anesthésie ses douleurs au cannabidiol :
    La goutte d’huile sortie de la fiole
    Sur le bout de sa langue dégringole.
    Ça ne la rend pas beaucoup plus folle
    Et ça ne fait pas d’elle une Ravachol !
    D’ailleurs ne croyez pas qu’elle en rigole,
    Car sitôt cébédée v’là qu’elle somnole.

  • Comment les #arbres influencent-ils la formation des #nuages
    https://sciencepost.fr/comment-les-arbres-influencent-ils-la-formation-des-nuages

    Dans le cadre du projet international CLOUD, des chercheurs ont identifié les #sesquiterpènes, des hydrocarbures gazeux libérés par les plantes, comme étant un facteur majeur dans la formation des nuages. Cette découverte pourrait réduire les incertitudes des modèles climatiques et aider à faire des prévisions plus précises.

    Source :
    Role of sesquiterpenes in biogenic new particle formation | Science Advances
    https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adi5297

    #climat

  • est là à pleurnicher « Qu’est-ce que je peux lire, chais pas quoi lire » alors qu’elle dispose encore de 23378804582 bouquins téléchargés qui l’attendent bien sagement sur un disque dur. Le problème c’est que choisir c’est renoncer, et que comme il ne lui reste maintenant plus que dix à douze minutes « d’espérance » de vie le livre qu’elle va sélectionner a de grandes chances d’être le tout dernier alors elle aimerait bien ne pas se tromper, vous voyez, elle voudrait quelque chose qui force l’admiration, un incontournable qui lui aurait échappé jusqu’ici, un truc qui pourrait figurer crânement sur son épitaphe : « Ci-gît Mamie Nicole, morte tout de suite après avoir lu... »

    Or présentement elle a peur d’être la risée du cimetière si la fin de la phrase s’avère être « … Fantômette contre le hibou ».

  • « L’aggravation récente des effets du réchauffement coïncide, et c’est une autre cause de sidération, avec un retour apparent du climatoscepticisme », Stéphane Foucart

    Il n’est pas possible de décrire en quelques lignes l’état de sidération dans lequel l’été qui s’achève a plongé les chercheurs en sciences du climat. A l’impressionnante succession de catastrophes visibles et d’événements extrêmes qui ont frappé (et continuent de frapper) les populations des deux hémisphères se sont ajoutés des phénomènes bien plus discrets, qui n’ont pas généré d’images spectaculaires, mais qui ont fortement impressionné les scientifiques.

    L’envolée des températures de l’Atlantique Nord, le défaut de reconstitution des glaces de mer autour de l’Antarctique, notamment, ont suscité chez nombre d’observateurs une terreur teintée d’incrédulité. Au premier coup d’œil sur les courbes de températures de l’océan, un chercheur confie avoir eu le réflexe de penser que les radiomètres du système de surveillance par satellite Copernicus étaient peut-être défectueux. Ce n’était – hélas – pas le cas.

    Cette aggravation récente des effets du réchauffement coïncide, et c’est une autre cause de sidération, avec un retour apparent du climatoscepticisme dans la conversation publique. Très marqués sur les réseaux sociaux ces derniers mois, les discours niant la réalité du changement climatique et/ou ses causes anthropiques seraient sur une pente ascendante depuis quelques années. Une enquête d’opinion internationale, coordonnée par EDF et l’institut Ipsos, suggère un essor du climatoscepticisme dans plusieurs grands pays entre 2019 et 2022. En France, selon ce sondage, environ 37 % de la population serait climatosceptique en 2022, en augmentation de huit points par rapport à l’année précédente.

    Mille nuances de scepticisme

    D’autres enquêtes, comme celle publiée en 2022 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), suggèrent des chiffres supérieurs : 43 % des Français estimeraient que la contribution humaine au réchauffement est nulle ou non déterminante. A l’inverse, le baromètre annuel de l’Ademe, mené avec l’institut OpinionWay, ne retrouve pas un tel niveau de défiance et évaluait l’an dernier à environ 81 % la proportion de Français convaincus par la réalité et les causes humaines du réchauffement. Fait remarquable : à l’inverse des précédentes études, ce baromètre met en évidence, ces dernières années, un accroissement de la confiance des Français dans le consensus scientifique sur la réalité et les causes du changement climatique.

    Une part de ces divergences s’explique probablement par la forme des questions posées, l’ordre dans lequel elles sont posées, le contexte général de chaque enquête, etc. Et même, peut-être, par la météo du jour, lorsque les participants ont répondu aux questionnaires. Aucune enquête d’opinion, si bien menée soit-elle, ne permet d’épuiser la question du climatoscepticisme. Et, si l’on étend sa définition à ce qu’elle devrait être – c’est-à-dire en tenant aussi compte de la perception de l’échelle des dégâts prévisibles du réchauffement et l’ampleur des transformations socio-économiques à accomplir pour les atténuer –, il est probable que le climatoscepticisme soit, en réalité, à peu près généralisé dans la société.

    Le monde politique en est le reflet. Il n’y existe aujourd’hui presque plus de déni pleinement assumé sur le sujet. Néanmoins, il persiste, à travers tout l’échiquier politique, une variété de prises de position ou de déclarations trahissant mille nuances de scepticisme. A commencer par le président de la République, qui, dans ses vœux pour l’année 2023, marquée par des températures caniculaires et la pire sécheresse depuis quatre siècles en Europe, s’est interrogé : « Qui aurait pu prédire (…) la crise climatique aux effets spectaculaires, cet été dans notre pays ? » Ce n’est pas un lapsus.

    Un tel texte n’a pas été prononcé sans avoir été méticuleusement relu par les collaborateurs d’Emmanuel Macron : que cette phrase, ignorant plus de trois décennies d’expertise internationale sur le changement climatique, ait pu être énoncée suggère une forme inconsciente de climatoscepticisme, non seulement chez le chef de l’Etat, mais dans tout son entourage.

    Déclarations convenues

    Ce qui est vrai à l’Elysée l’est aussi à tous les niveaux de responsabilité, et à travers presque tout le spectre politique. De l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui attribue la crise climatique à la démographie africaine, au député (RN) du Loiret Thomas Ménagé, qui estime que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) « exagère ». Dans des communes de la « banlieue rouge » de Paris, on fait arracher des arbres centenaires – un des meilleurs remparts contre les îlots de chaleur urbains – pour des aménagements urbains contingents, comme si la prochaine canicule était la dernière.

    Quant à Carole Delga, la présidente (PS) du conseil régional d’Occitanie, elle assure placer très haut la question climatique dans l’ordre de ses priorités, tout en soutenant l’abattage de centaines d’arbres et le bétonnage de plus de 300 hectares de terres agricoles pour construire l’A69, entre Castres et Toulouse.

    Faire de la politique, c’est bien sûr faire des choix et les assumer, en dépit de ce que peut être l’état de la connaissance. Mais ces arbitrages trahissent chez ceux qui les prennent, au-delà des déclarations convenues, un for intérieur profondément sceptique sur la réalité de la menace et tout son potentiel d’aggravation.

    « Nous sommes tous climatosceptiques », déclarait le philosophe australien Clive Hamilton, en 2018, dans un entretien au Monde. Deux records, tombés cet été, en offrent une saisissante illustration. Juillet a été le plus chaud jamais mesuré à la surface de la planète et, le 6 de ce mois-là, l’aviation commerciale battait son record, avec 134 386 liaisons effectuées au cours de cette seule journée.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/10/l-aggravation-recente-des-effets-du-rechauffement-coincide-et-c-est-une-autr

    #déni #climat #réchauffement_climatique #écologie #climatoscepticisme #capitalocène

    • « Nous sommes tous des climatosceptiques », 2018.

      Pour le philosophe australien Clive Hamilton, il est « presque impossible d’accepter toute la vérité sur ce que nous avons fait subir à la Terre ».

      Pourquoi est-il si compliqué d’agir contre le changement climatique ?

      L’une des raisons réside dans le déni de la réalité scientifique. Aux Etats-Unis, le climatoscepticisme a été inventé et propagé par l’industrie des énergies fossiles dans les années 1990. Mais ensuite, la science climatique, à la fin des années 2000, a été intégrée à une guerre culturelle qui n’a plus rien à voir avec les faits ou les preuves.

      Pour les conservateurs, rejeter la science est devenu l’expression de leur identité. Ils considèrent que la science climatique est promue par l’#écologie_politique. Or ils combattent l’écologie, au même titre que tous les progrès sociaux survenus dans les années 1960 (l’émancipation des femmes, le mouvement des droits civiques, les mouvements LGBT ou encore le pacifisme) qui, selon eux, sapent les bases d’une société chrétienne. Pour les faire évoluer sur le changement climatique, il faudrait changer leur identité, leur conception d’eux-mêmes en tant qu’êtres politiques, ce qui est extrêmement difficile.


      Donald Trump montre, avec sa main, la faiblesse du réchauffement climatique qui est, selon lui, en cours, alors qu’il annonce le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, le 1er juin 2017 à Washington. KEVIN LAMARQUE / REUTERS
      Le problème vient donc surtout des climatosceptiques américains ?

      Il serait facile de seulement rejeter la faute sur les climatosceptiques et sur le président américain Donald Trump, mais la réalité est que nous sommes tous climatosceptiques. Il est presque impossible d’accepter toute la vérité sur ce que nous avons fait subir à la Terre . C’est si radical, si choquant, qu’il est très difficile de vivre avec tous les jours, cela nous en demande trop d’un point de vue émotionnel. J’ai vu des gens vivre avec cette idée au quotidien, ils ont développé une forme de folie.

      Accepter la totalité du message des scientifiques sur le climat signifierait abandonner le principe fondamental de la modernité, c’est-à-dire l’idée d’un progrès. Cela signifie renoncer à l’idée selon laquelle le futur est toujours une version améliorée du présent, ce qu’il ne sera plus à l’avenir. Il faudrait au contraire se résigner à un changement de vie radical. Or même ceux qui critiquent le capitalisme en sont dépendants.
      https://www.lemonde.fr/climat/article/2018/11/19/nous-sommes-tous-des-climatosceptiques_5385641_1652612.html
      https://justpaste.it/czmpt

      #climatologie #vérité #capitalisme

    • Accepter la totalité du message des scientifiques sur le climat signifierait abandonner le principe fondamental de la modernité, c’est-à-dire l’idée d’un progrès. Cela signifie renoncer à l’idée selon laquelle le futur est toujours une version améliorée du présent, ce qu’il ne sera plus à l’avenir. Il faudrait au contraire se résigner à un changement de vie radical. Or même ceux qui critiquent le capitalisme en sont dépendants.

      #progressisme #parle_pour_toi :p

    • @RastaPopoulos, un article pour toi :

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/10/hartmut-rosa-la-logique-moderne-est-intrinsequement-agressive_6188676_3232.h

      Dans Pourquoi la démocratie a besoin de la religion, vous considérez que notre société est captive de « l’accélération » et qu’elle a « perdu le sens du mouvement ». Quelle est la nature de la « situation de crise » qui en découle ?

      Cette formule renvoie à notre expérience quotidienne. Depuis le XVIIIe siècle, la conviction que demain serait meilleur qu’hier guidait chacun : nous allions vers plus de liberté, de savoir, de confort. La sensation d’aller de l’avant dérivait de trois facteurs, que sont la croissance économique, l’accélération technologique et l’innovation culturelle. C’est cette combinaison qui donne la caractéristique première de nos sociétés que j’appelle la « stabilisation dynamique », c’est-à-dire qu’elles sont vouées à accélérer pour maintenir leur équilibre. Nous devons nous développer, innover toujours plus vite pour rester exactement là où nous sommes, coincés dans ce que j’appelle une « immobilité frénétique ». A l’exception de notre société moderne, née au XVIIIe siècle, aucune civilisation n’a jamais vécu dans un tel schéma.
      Lire aussi l’entretien (2016) Hartmut Rosa : « Plus on économise le temps, plus on a la sensation d’en manquer »

      Longtemps, cet imaginaire du progrès a justifié de travailler dur pour que ses enfants aient une vie meilleure. Désormais, cet élan est perdu. Je situerais le point de rupture autour de l’an 2000. Les données montrent que l’écrasante majorité des Américains, des Européens, mais aussi des Coréens et des Japonais avaient perdu la foi de leurs parents. L’objectif est alors devenu que la situation de ses enfants ne recule pas.

      La nouveauté de cette crise n’est donc pas l’accélération, intrinsèque à la modernité, mais la perte du « sens du mouvement », autrement dit du sentiment d’aller de l’avant. Ainsi, les automobiles sont nocives pour l’environnement, mais nous continuons à en fabriquer toujours plus, car le système économique allemand repose sur cette industrie. Nous avons suffisamment de voitures, d’ordinateurs et de vêtements, mais nous devons continuer à en concevoir pour ne pas nous effondrer : sans cela, nous ne pouvons pas maintenir les hôpitaux, payer les retraites, financer les écoles.

    • Hartmut Rosa, penseur de l’accélération : « L’accélération conduit à un état d’agressivité, particulièrement sensible chez les individus des sociétés occidentales »
      https://justpaste.it/ava7d
      in Le Monde des religions et des spiritualités
      heureusement qu’on trouve des gens intelligents pour nous expliquer autrement que "nous ne pouvons pas maintenir les hôpitaux, payer les retraites, financer les écoles" sans le capitalisme.

      #foi #résonance

    • #qui_aurait_pu_predire : que cette phrase, ignorant plus de trois décennies d’expertise internationale sur le changement climatique, ait pu être énoncée suggère une forme inconsciente de climatoscepticisme, non seulement chez le chef de l’Etat, mais dans tout son entourage.

      Forme inconsciente ??? Ça euphémise carrément au Monde.

    • la chose foireuse dans cette phrases c’est le timing (3 décennies, on rigole). quant à la puissance du déni, du refus de reconnaître la réalité d’une perception, d’un savoir, d’un fait traumatisants, c’est un mécanisme de défense du moi, bien ordinaire.
      qu’il s’agisse de la pandémie, du réchauffement climatique ou, plus proche de ce qui se manifeste ici même, de l’antisémitismedegauche, le mensonge s’impose pour sauver le moi et pas simplement comme fruit d’un calcul, comme tant de mensonges. nos maîtres sont des gens biens ordinaires, dans une aliénation transcendantale qui tutoie la folie.

  • #Mauvaises_mères

    Le dossier du mois met à l’honneur les #daronnes. Celles auxquelles on reproche d’être trop ceci, pas assez cela, qu’on juge si facilement et qu’on excuse si difficilement, alors qu’elles sont prises en tenaille entre les injonctions du #capitalisme et du #patriarcat. Ici, des voix s’élèvent pour revendiquer d’autres manières d’être femmes et mères, et tracer des lignes émancipatrices pour des #maternités_libérées.


    https://cqfd-journal.org/CQFD-no221-juin-2023

    #maternité #femmes #jugement #émancipation

    ping @_kg_

  • #Canada : Le malaise de la « machine à pourboire » Denis Wong - Radio Canada

    De plus en plus, on vous demande un pourboire à l’aide d’un terminal de paiement même si, dans certains cas, il n’y a eu aucun service en échange. Comment en sommes-nous arrivés là ?

    Depuis la pandémie, vous avez vu apparaître cet écran et ces propositions de pourboire dans plusieurs commerces où on ne les trouvait pas auparavant.
    Avec la démocratisation des terminaux de paiement, il est plus facile que jamais de vous demander un pourboire. Et dans plusieurs situations, les mots pourquoi et combien vous viennent spontanément en tête.

    Sans crier gare, la norme sociale qu’est le pourboire a dépassé le cadre classique du service aux tables, de la course de taxi ou de la coupe de cheveux. Sur Internet, les anecdotes sont nombreuses : on rapporte s’être fait demander un pourboire au service à l’auto, au garage, après la visite du plombier, ou même après avoir payé un achat en ligne.

    Aux États-Unis, il existe des caisses libre-service dans des aéroports ou des cafés qui vous proposent d’ajouter quelques dollars de plus à votre achat, même si vous n’avez pas eu d’interaction avec un être humain.

    Le sujet suscite des discussions passionnées sur les réseaux sociaux. L’apparition de ces demandes de pourboire à des endroits inusités a été baptisée tip creep par les internautes. Le pourcentage de plus en plus élevé de ces suggestions est devenu la tipflation, ou l’inflation du pourboire. Et à force d’être sollicitée, la clientèle commence aussi à éprouver du ressentiment à l’égard de cette convention, une tendance surnommée tip fatigue.

    Dans un contexte où le coût de la vie monte en flèche, ces modifications à la convention génèrent une combinaison de confusion, de frustration et de malaise.

    Publié en février dernier, un sondage de la firme Angus Reid révèle que près des deux tiers des Canadiens et Canadiennes estiment se faire demander un pourboire plus souvent et en plus grande quantité. Selon ce même sondage, quatre personnes sur cinq estiment que toutes ces sollicitations sont devenues un irritant.

    En ces temps nouveaux, le public est bousculé dans ses habitudes et sa perception de l’étiquette, selon le sociologue Jules Pector-Lallemand. L’environnement du service à la clientèle est en évolution.

    « En restauration, la norme sociale est très claire et on la connaît, remarque-t-il. Mais ce repère n’est pas nécessairement présent ailleurs. On est sollicité par le paiement par carte, comme au garage ou à la boulangerie, et on ne sait pas comment faire. »

    « Dans la mesure où le pourboire est volontaire et que le client est libre d’en donner ou pas, c’est légal pour un commerçant de le demander, précise Alexandre Plourde, avocat et analyste chez Option Consommateurs. La seule difficulté que ça poserait en matière de la protection du consommateur, c’est si un commerçant l’exigeait parce que ça pourrait être considéré comme des frais cachés qui n’ont pas été divulgués. »

    Si demander un pourboire sans l’exiger a toujours été légal, cette pratique sociale est pourtant longtemps demeurée circonscrite à certains types d’emplois. Alors pourquoi en sommes-nous arrivés à ce point aujourd’hui ?

    La « tempête parfaite »
    Ensemble, la générosité de la population pendant la pandémie, l’utilisation répandue des terminaux de paiement et la pénurie de main-d’œuvre constituent la « tempête parfaite pour [expliquer] le phénomène auquel on est confronté », souligne Alexandre Plourde.

    Ce changement de paradigme a tout d’abord pris racine lorsque les commerces et les restaurants ont dû fermer leurs portes pendant la pandémie.

    « On était privés de ce plaisir, rappelle Jean-Luc Geha, directeur associé à l’Institut de vente HEC Montréal. À leur réouverture, on était tellement heureux que même si ça prenait une heure avant de s’asseoir ou se faire servir, on se disait que c’était formidable. À partir de là, on a comme atteint une nouvelle marche du point de vue de la reconnaissance du service. »

    Contraints par les normes sanitaires, plusieurs restaurants se sont tournés vers les commandes à emporter afin de préserver leurs chiffres d’affaires. Solidaire, leur clientèle a pris l’habitude d’offrir un pourboire même si le service aux tables était inexistant.

    « Il y avait toutes ces précautions pandémiques : il y avait les gants, les masques, les Plexiglas, ajoute la spécialiste en étiquette Julie Blais Comeau. Ça faisait qu’un service prenait beaucoup plus de temps. Le budget de restauration était moins dépensé et les gens le reconnaissaient et étaient empathiques. Ils payaient un pourboire pour ces précautions pandémiques. »

    En parallèle, les terminaux de paiement électronique sont de plus en plus utilisés par les commerces. Cette transition technologique était déjà amorcée avant la pandémie. Selon Paiements Canada, l’organisation qui maintient et exploite l’infrastructure de paiement au Canada et dont le mandat est prescrit par la Loi canadienne sur les paiements, l’utilisation de l’argent comptant est en chute libre au profit des transactions électroniques.
    Même le pot de petite monnaie sur le comptoir ne peut résister à ce phénomène : à plusieurs endroits, il est remplacé par un écran et demander un pourboire est devenu un jeu d’enfant. La pratique se répand comme une traînée de poudre pendant et après la pandémie.

    « En ce moment, le terminal est une barrière entre le consommateur et la personne qui offre le service, illustre Julie Blais Comeau. Donc cette dernière s’essaye, comme on dit, par l’intermédiaire du terminal. »

    Des propositions de pourboire plus élevées
    À la succursale du magasin d’accessoires pour fumeurs Prohibition, rue Ste-Catherine, à Montréal, on offre à la clientèle la possibilité de donner un pourboire avec le terminal de paiement. Cette décision plaît à Yoan Mailhot, mais elle n’est pas l’unique facteur qui lui fait apprécier son environnement de travail.

    « Quand tu rentres comme employé, c’est le fun d’avoir du pourboire que tu peux utiliser à la fin de la journée, dit-il. Mais ce n’est pas ça qui va nous inciter à donner un meilleur service autant que notre passion pour ce qu’on vend. C’est un incitatif, mais pas ce qui nous drive tous les jours. »

    Si certaines personnes peuvent se montrer surprises lorsqu’elles passent à la caisse, elles ne sont jamais sous pression, précise-t-il. Le pourboire n’est qu’une marque d’appréciation pour un service attentionné.

    À cet effet, on pourrait se questionner à savoir si l’argent perçu par les terminaux de vente revient réellement au personnel à pourboire. Au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick, il est illégal pour un établissement de s’approprier une partie de ces sommes. Dans d’autres provinces, la règle est moins claire et peut tomber dans une zone grise. Dans le doute, la clientèle peut simplement s’informer auprès du commerce.

    « Souvent, ce sont des clients qui cherchent un item en particulier et tu leur donnes beaucoup d’informations, des trucs pour l’entretenir, etc., ajoute Yoan Mailhot. Là, les clients sont plus enclins à donner. On a des réactions, certains clients nous disent qu’ils ne savaient pas qu’ils pouvaient donner du pourboire, ce qui est correct. Mais les clients qui nous offrent du pourboire sont souvent des gens qui nous connaissent, qui sont des réguliers ou qui ont été bien informés. »

    Les entreprises qui commercialisent les terminaux de paiement que l’on retrouve entre nos mains, telles que Moneris, Global Payments ou Square, permettent toutes d’activer ou de désactiver aisément la fonction du pourboire, en plus de décider des pourcentages présentés.

    Avec ce paramétrage, la clientèle constate que les suggestions de pourboire sont revues à la hausse par plusieurs commerces ou restaurants. Il n’est pas rare de voir les pourcentages proposés atteindre 25 % ou même 30 % de la facture après les taxes, particulièrement en restauration. En principe, ce montant devrait être calculé avant les taxes, même si cette règle est rarement appliquée.

    Cet environnement induit un comportement chez la clientèle et influence ses décisions, même si elle est libre de donner un pourboire ou non. Des commerces ajoutent aussi une épithète aux pourcentages présentés pour guider la personne qui paye : 15 % correspond à un « bon service », 18 % un « très bon service », et 25 % un « excellent service ».

    En psychologie, cette stratégie correspond à l’effet d’ancrage, où la première information présentée conditionne une prise de décision subséquente. Une partie du public ne sait pas qu’elle peut ajuster ce pourcentage, ou encore, elle trouve l’opération trop compliquée et se rabat sur l’option facile : celle qui est proposée.

    « Ce qu’on voit souvent comme changement, c’est que le montant minimum qu’on peut donner est de 15 %, alors que normalement, ce 15 % est la moyenne, précise Alexandre Plourde. Si c’est le plus bas qui est proposé, je ne veux pas avoir l’air pingre ni pénaliser l’employé, donc je vais donner 18 % qui est le montant moyen proposé par le commerçant. Il y a une surtaxe, simplement avec la façon dont les montants sont présentés. »

    Ajouté à ces facteurs, il y a le manque criant de personnel qui force les entreprises à compétitionner pour la main-d’œuvre disponible. L’une des façons les plus simples de l’attirer est de lui offrir la possibilité d’amasser du pourboire, selon Jean-Luc Geha. Parallèlement, certains commerces ou restaurants misent de plus en plus sur l’automatisation et la technologie pour pallier ce manque de personnel.

    « De plus en plus de restaurants ne donnent plus de menu, mentionne le professeur de marketing à HEC Montréal. Il y a un code QR sur la table que vous prenez avec votre téléphone. À certains endroits, vous commandez avec votre appareil. J’ai regardé le menu sans avoir de recommandations, j’ai choisi à travers mon cellulaire et quelqu’un vient me porter mon assiette. À la fin, la machine me propose 15, 20, 25 % de pourboire. »

    Qui devrait payer cette hausse de salaire ?
    Les conséquences s’en ressentent sur le portefeuille de la population canadienne et celle-ci souhaiterait une approche plus transparente en matière de pourboire.

    Selon le sondage Angus Reid, près de 60 % des répondants et répondantes se disent en faveur d’un prix affiché qui inclurait le service, éliminant ainsi le pourboire en faveur d’un salaire plus élevé. Les trois quarts des personnes interrogées estiment aussi que le pourboire est une manière de baisser le fardeau salarial des entreprises.

    « D’une certaine façon, on fait porter aux consommateurs le coût de la pénurie de main-d’œuvre, dit Alexandre Plourde. Plutôt que de hausser les salaires, les employeurs comptent sur la générosité et la bonne volonté des consommateurs pour combler les manques à gagner. »

    Cependant, l’inflation qui caractérise l’économie actuelle pèse aussi sur les entreprises. Si celles-ci accordent des augmentations de salaire, leurs services seront vendus plus cher, à moins qu’elles ne décident d’absorber ces coûts à même leurs revenus.

    « Il n’y a pas de solution simple, admet Alexandre Plourde. L’inflation frappe tout le monde. Mais la hausse des pourboires est problématique pour les consommateurs à plusieurs niveaux. Ils font déjà face à une hausse des prix importante, l’inflation est partout. En haussant les taux de pourboires suggérés et en multipliant les occasions où on demande du pourboire, ça pèse largement sur le portefeuille des consommateurs. »

    Cette discussion à propos du pourboire concerne les conditions de travail de ceux et celles qui sont souvent précarisés, rappelle Jules Pector-Lallemand. Auteur de l’essai Pourboire : une sociologie de la restauration, il souligne que le sens de cette pratique était déjà en mutation, avant même que le débat ne revienne sur la place publique récemment.

    « Beaucoup de gens sont attachés à cette idée qu’on paye un plat au restaurant et que le pourboire va payer le service, dit-il. Dans la dernière décennie, ça bouge en restauration parce qu’il y avait des mauvaises conditions de travail en cuisine. Tranquillement, le pourboire est partagé avec la cuisine. Ce n’est plus juste le service, c’est pour tout le monde. Pendant la pandémie, on ajoutait du pourboire dans un élan de solidarité. Le sens est toujours en train de bouger. Une partie du malaise vient du fait qu’on ne s’entend pas sur la question. »

    Au Fleuriste chez Daniel, situé au marché Jean-Talon, certaines personnes offrent un pourboire même s’il n’est pas proposé sur le terminal de paiement. Cette habitude existait déjà et il revient à chaque individu de déterminer la valeur du service reçu.

    « Les trois quarts du temps, ils vont offrir un pourboire en argent comptant [au lieu de demander de l’ajouter sur le terminal], souligne la propriétaire Marie-Ève Cantin. Mais on n’est pas dans un endroit où il y a des habitudes de pourboire. Ça arrive, oui, mais pas nécessairement pour un service extraordinaire. Des fois, j’ai des gens pour qui j’emballe un petit bouquet qu’ils ont choisi en avant et ils me laissent la monnaie. D’autres fois, tu fais plusieurs arrangements et tu ne reçois rien. Alors ce n’est pas dosé en fonction du travail qu’on fait. Ça dépend du client. »

    Le Québec est la seule province canadienne à privilégier un système où les employés et employées à pourboire ont un salaire de base en dessous du salaire minimum. Règle générale, il s’agit du personnel de restaurants ou de bars. Depuis le 1er mai 2023, ce taux se chiffre à 12,20 $ l’heure, alors que le salaire minimum s’établit à 15,25 $ l’heure.

    Pour éviter de jongler avec cette question, certains restaurants ont décidé d’abolir le pourboire dans leur établissement et de hausser le salaire de leur personnel. D’autres commerces en Ontario se sont regroupés et ont adopté le concept du salaire viable, s’assurant ainsi que leur rémunération soit suffisante pour refléter le coût de la vie.

    « Assurément, derrière ces débats autour du pourboire, il y a la question du partage des profits [des entreprises] et du salaire décent pour vivre, dit Jules Pector-Lallemand. Ne tapons pas sur la tête des gens qui livrent des plats ou qui servent notre pain au salaire minimum. »


    La question qui n’en finit jamais de faire jaser
    Il ne faut pas se surprendre si le pourboire fait autant jaser, puisque cette discussion revient de manière cyclique. Tout au long de son histoire, on ne s’est jamais entièrement entendus sur sa définition et sur ce qu’il représente.

    Selon le livre Tipping : An American History of Social Gratuities, écrit par l’auteur Kerry Segrave, cette pratique sociale remonterait aux environs du 15e siècle en Angleterre. L’aristocratie prend alors l’habitude d’offrir une petite somme aux domestiques lorsqu’elle est en visite chez d’autres membres de la bourgeoisie. Appelé vails, ce pourboire sert à rémunérer le travail supplémentaire que ces personnes doivent accomplir en plus de leurs tâches régulières.

    « Au fil des décennies, ce montant ne cessait d’augmenter et l’aristocratie en a eu marre, raconte Jules Pector-Lallemand. La famille royale a donc décidé d’abolir le pourboire. En 1764, il y a eu une semaine d’émeutes à Londres parce que les domestiques disaient que ce pourboire était leur salaire ! »

    Après la guerre de Sécession, l’élite américaine fortunée voyage outre-mer et rapporte la pratique du pourboire sur notre continent afin de se montrer distinguée. Cette habitude se répand et finit par s’implanter aux États-Unis, mais au départ, elle irrite la population. Dans les journaux, on dénonce le pourboire parce qu’il serait contraire aux idéaux démocratiques du pays.

    « Au début du 20e siècle, on peut retrouver aux États-Unis des ligues anti-pourboire, ajoute Jules Pector-Lallemand. Dans plusieurs États, il y a même eu des lois qui l’interdisent. On était mal à l’aise. On se demandait si c’était un pot-de-vin ! C’était comme un moyen d’acquérir un privilège et c’est anti-américain. »

    Cette convention sociale traverse la frontière et le Québec n’est pas en reste à l’égard de ces discussions. En 1982, une commission parlementaire étudie la question du pourboire à l’Assemblée nationale et on se demande… si le service ne devrait pas être ajouté automatiquement à la facture.

    Plus récemment, en 2018, plusieurs têtes d’affiche québécoises de la restauration signent une lettre ouverte pour réclamer une redistribution plus équitable du pourboire entre la cuisine et le personnel de service. Aujourd’hui, la Loi sur les normes du travail du Québec permet aux travailleurs et travailleuses d’un établissement de créer une convention de partage des pourboires.

    « La convention du pourboire est continentale, explique Jean-Luc Geha. Sa notion en Amérique du Nord, au Canada et aux États-Unis est similaire. Sa notion en Europe fait que le pourboire est généralement inclus. Traditionnellement, on ne s’attend pas à recevoir un pourboire. Mais ça change, parce que les touristes commencent à ajouter un petit extra et ça commence à devenir une habitude. »

    En fait, l’Amérique du Nord est l’endroit où le taux de pourboire est le plus élevé au monde ; ce pourcentage avoisine les 20 % pour le service aux tables aux États-Unis. De par sa nature, cette pratique est influencée par les normes culturelles des régions où elle existe. Dans certains pays, notamment en Asie, il peut être insultant de donner un pourboire à une personne qui fait son travail.

    Ce sera au public de décider, avec ses actions au quotidien, s’il développe de nouvelles habitudes collectives et modifie la norme sociale. Dans cette perspective, il est opportun de se souvenir qu’on donne un pourboire pour montrer sa gratitude.

    « Il ne faudrait pas que le pourboire devienne une pression sociale, estime Alexandre Plourde. Il faudrait retourner à l’essence du pourboire : rémunérer le service qui a été donné au consommateur, souligner un meilleur service avec un meilleur pourboire. »

    Même si la norme actuelle ne prescrit pas de donner un pourboire dans les scénarios qui vous ont été proposés, Julie Blais Comeau souligne qu’un service qui dépasse les attentes et qui nous offre une expérience de qualité peut être récompensé. C’est ainsi qu’une convention sociale se transforme au fil du temps.

    « Soyez confiants [comme consommateurs], parce que les pratiques de l’étiquette sont encore les mêmes, conclut-elle. Et [en même temps], soyez conscients que les pratiques sont en évolution. Reconnaissez un bon service en répandant la bonne nouvelle pour garder ces commerces dans vos quartiers. Osez parler, gracieusement et discrètement, quand vous êtes insatisfaits, tout en donnant le pourboire approprié. »

    #pourboire afin de baisser les #salaires #paiement #service #Histoire #service #convention_sociale

    Source : https://ici.radio-canada.ca/info/2023/pourboire-terminal-paiement-commerces-tipflation-tipcreep

    • « La convention du pourboire est continentale [Amérique du Nord, Canada et États-Unis], explique Jean-Luc Geha. Sa notion en Europe fait que le pourboire est généralement inclus [dans le prix : service compris].

      Traditionnellement, [en Europe], on ne s’attend pas à recevoir un pourboire. Mais ça change, parce que les touristes commencent à ajouter un petit extra et ça commence à devenir une habitude. »

      [...] Dans certains pays, notamment en Asie, il peut être insultant de donner un pourboire à une personne qui fait son travail.

      encore un cas de mondialisation des pratiques nord-americaines ! sus aux habitus des touristes nordistes !

    • Aux États-Unis, il existe des caisses libre-service dans des aéroports ou des cafés qui vous proposent d’ajouter quelques dollars de plus à votre achat pour pourboire, même si vous n’avez pas eu d’interaction avec un être humain.

  • a essayé de se dénicher le « Je ne suis pas mort », de Richaud, conquise comme elle était après en avoir vu passer la quatrième de couverture en zonant sur Facebook ; ne l’ayant trouvé elle s’est rabattue un peu au pif sur « La Douleur », premier roman du même auteur dont elle n’avait jusqu’ici jamais rien lu, mais avec qui elle se sent d’ores et déjà quelques atomes crochus — comment la vieille Garreau pourrait-elle ne pas partager un certain nombre de points de vue avec un écrivain décrit comme « alcoolique (1), oublié et misérable » ?

    Et alors qu’elle en est à peu près aux deux tiers de sa lecture elle n’est pas déçue. Si l’on réfléchit bien il y aurait pourtant tout pour qu’elle s’en fiche grave : les amours hétérosexuelles cisgenrées ça lui passe toujours un peu au-dessus de la tête or là en substance le récit tourne autour de l’histoire d’une très franco-franchouillarde veuve de guerre qui, lors du Premier conflit mondial, s’entiche d’un beau prisonnier allemand qui se balade en tricot de corps — résumé ainsi on pourrait presque s’imaginer un roman-photo du magazine Nous-Deux ou un volume de la collection Harlequin. Or pas du tout : déjà parce qu’il y a le personnage de l’enfant de la veuve qui porte un regard sur tout ça tout en nouant lui-même une relation sans issue avec une orpheline affublée d’un œil de verre, ensuite et surtout parce qu’il y a la Provence, pas celle des bobos de maintenant mais la Provence d’il y a plus d’un siècle, la Provence avec sa très spécifique lumière, son épaisseur de l’air, sa solitude, ses cigales, ses silences et ses langueurs. Il y a quelque chose dans l’écriture-même de Richaud qui fait que l’on peut toucher la scène du doigt, il y a ces grandes bâtisses, il y a le silence des villages, il y a le Soleil d’une fin d’été, il y a les raisins trop lourds, il y a l’accent guttural, il y a le bruit des pas de l’interdit sur les graviers, l’odeur mélangée du drame et de la sueur, l’absence de perspectives.

    Peut-être avec un peu d’imagination pourrait-on déceler chez l’auteur quelque chose d’un Giono qui aurait couché avec un Dostoïevski. « La Douleur » est un roman du non-dit, un roman du fatalisme, un roman de l’attente : la guerre est omniprésente bien qu’invisible, l’orage gronde mais les minutes qui nous en séparent s’étirent à l’infini. Il va se passer quelque chose, c’est sûr, ou peut-être pas — l’insoutenable poids de la vie.

    Allez, fin de la pause, on retourne à la lecture.

    –-------------------
    (1) On reste alcoolique toute sa vie, hein, quand bien même à l’instar de votre dictateuse préférée on est complètement abstème depuis plus de vingt-six ans.

  • Quelques heures avec un participant à l’Atelier Paysan, éleveur agriculteur paysan boulanger, et qui construit des trucs low tech en partant dans tous les sens (moutons, chèvres, maraichage, céréales, boulangerie, poules, canards, verger, agrumes, toutes les constructions, parabole solaire, four à pain, biogaz, réacteur Jean Pain amélioré…)

    Il a construit une MAISON SOUS SERRE en TERRE PAILLE pour moins de 15000 EUROS en AUTONOMIE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Dx2Ctthz63A

    Son livre sur le biogaz
    https://www.terran.fr/produit/47/9782359810493/le-biogaz

    Livre sur la maison à 15000€ à venir.

    #agriculture #élevage #paysan #low_tech #autonomie #énergie

    • Oui il est assez fou fou hyper actif sympathique pas dogmatique. Ça donne envie de s’y mettre.

      Après en vrai, sur le temps de travail réel je pense qu’il sous estime pas mal, ou alors lui et ses copains sur son chantiers sont tous très « efficaces ! ».

    • Je pense que ça doit correspondre pour des gens qui s’y connaissent déjà pas mal. Mais du coup ça donne quand même le temps si c’était une technique reconnue officiellement par l’État et qu’elle pouvait donc être « industrialisée », et faite par des pros, pas que en autoconstruction. Si des pros pouvaient vendre ça, en une semaine t’aurais une maison complète, posée, isolée, et avec presque pas d’emprise au sol. Après évidemment faut ajouter la plomberie et l’électricité, qui prennent quand même un moment (quoi que pour des pros ça peut aller vite aussi SI les plans sont bien faits d’avance).

    • @rastapopoulos
      donc si je comprends bien, ce qui empêche la possibilité que des pros vendent ce genre de service c’est toutes les normes et lois en vigueur (française en l’occurrence).

      Qu’est ce qu’on a comme autres références sur ces différentes façons de construire et habiter - et sur ce qui l’interdit ? Notamment roulotte, yourte, cabane, etc...

    • Il y a le code de l’urbanisme et les PLU (plans locaux d’urbanisme à la discrétion des maires) qui rajoutent une couche de complexité à la chose.

      Quelques liens concernant les habitations légères de loisir (HLL) et les résidences mobiles de loisir (RML)
      (À remarquer que ces structures légères sont toujours considérées comme appartenant au domaine du loisir alors que pour certaines personnes - de plus en plus nombreuses au demeurant, ces habitations constituent une nécessité économique)

      https://blog.urbassist.fr/installer-un-mobil-home-sur-terrain-prive

      https://droitsurterrain.com/terrains-loisirs-zone-naturelle

      https://droitsurterrain.com/chalets-mobilhomes-et-autorisations

      https://fabriquersayourte.fr/reglementation-yourte

      Maintenant, la construction décrite (et bien documentée) dont parle la vidéo n’entre pas dans ces catégories. Pas d’autre choix que de s’attaquer à la lecture du code de l’urbanisme.
      https://www.legifrance.gouv.fr/codes/texte_lc/LEGITEXT000006074075

    • Ici, c’est sans guère de doute l’activité agricole qui ouvre à des souplesses quant à la possibilité de construire sans avoir à faire mine d’être mobile pour respecter la loi. cheval de Troie : je connais des cas où pour en jouir, des gens préparent des diplômes agricoles afin d’acquérir du #foncier à prix raisonnable, et prétendent vouloir cultiver (pour la vente, comme le stipule la loi...) tel ou tel machin, éventuellement pas trop contraignant (herboristerie par ex.), afin de disposer d’un habitat populaire hors acheloume et taudis. c’est du taf (formation, administration, dossier de projet, emprunt, construction, aménagement) de castors 2.0, pas ceux qui font « barrage » dans les urnes, ceux prennent le monde tel qu’ils l’ont trouvé.

      edit : rien ne prouve que ce gars dispose d’un permis de construire autre chose qu’un bâtiment agricole (y mettre la maison serait alors aussi une belle embrouille à l’encontre des norme). la reconnaissance « officielle » ("taf avec des institutions" sur les expérimentations biomasse) et tacite (il bosse, il produit, et même il vend) est aussi à construire. là-aussi, j’ai vu de cas où il a fallut d’abord démontrer deux ou trois ans de taf sur place pour limiter le risque d’embrouille légale sur la pérennisation dun habitat. toute personne du coin doit reconnaître une légitimité à ce qui a lieu, sous peine de poukaveries et d’attitude hostile de la commune. c’est long. et tout compte fait cela exige comme il se doit beaucoup de ressources, de singularité et de coopération, que de pallier le manque d’argent et de contourner la loi en limitant les risques.
      #habiter_le_monde #technocratie #logement

    • C’est très sympa à écouter, avec l’esprit autoconstructeur qui ne s’embarrasse pas des détails, très pertinent.

      Même si c’est contradictoire avec le fait de vouloir une toiture plate et en plus végétale, pour le coup ce sont des complications inutiles qui rendent le résultat peu robuste dans le temps. Tout ce qui est enduit terre sur les murs prend un temps extraordinairement long si c’est fait à la main (quand il cite une durée d’une semaine à plusieurs, ça me paraît pas possible, ou alors c’est projeté avec une machine).
      La quantité de terre mise en toiture est assez folle (mais nécessaire pour avoir un confort d’été comme la maison est sous une serre).
      Globalement toute la technique repose sur des engins de levage, il faut être à l’aise avec si jamais on en loue pour le faire soi-même, il faut avoir de la place pour tourner autour avec.
      Bref, le résultat est bizarre, car finalement c’est assez sophistiqué par rapport à des constructions bois plus classiques réalisables avec des éléments manuportables.

  • The Burning Man Fiasco Is the Ultimate Tech Culture Clash | WIRED
    https://www.wired.com/story/burning-man-diplo-chris-rock-social-media-culture-clash

    “Light weights.” That was the reply when Diplo posted a video of himself, Chris Rock, and several others escaping this year’s Burning Man after heavy rains left thousands of other Burners stranded and unable to leave. It was a small thing, but also encapsulated a growing divide between long-term attendees and those who show up expecting a weeklong Coachella in the Nevada desert.

    “Old-timers like myself tend to relish in the chaos,” says Eddie Codel, the San Francisco–based videographer who called Diplo and Rock lightweights on X, the social network formerly known as Twitter. “It allows us to lean into the principle of radical self-reliance a bit more.” Codel is on his 15th burn, he’s been coming since 1997, and Diplo wasn’t the only escaping Burner he called out. When someone else posted a video of RVs stuck in waterlogged sand, he posted, “They were warned.”

    ’Twas ever thus. Burning Man may have started as a gathering of San Francisco counterculture types, but in recent years it has morphed into a confab of tech bros, celebs, and influencers—many of whom fly in and spend the event’s crushingly hot days in RVs or air-conditioned tents, powered by generators. The Playa, as it’s known, is still orchestrated by the Burning Man Organization, otherwise known as “the Org,” and its core principles—gifting, self-reliance, decommodification (no commercial sponsorships)—remain in place.

    But increasingly the Burning Man tenet of “leave no trace” has found itself butting heads with growing piles of debris scattered in the desert following the bacchanal, which can draw more than 70,000 people every year. It’s an ideological minefield, one laid atop a 4-square-mile half-circle of tents and Dune-inspired art installations where everyone has a carbon footprint that’s two-thirds of a ton.

    A lot of this came to a head before rain turned Black Rock Desert into a freshly spun clay bowl. Last week, as festivalgoers were driving into Black Rock City, activists from groups like Rave Revolution, Extinction Rebellion, and Scientist Rebellion tried to halt their entry, demanding that the event cease allowing private jets, single-use plastics, and unlimited generator and propane use. They were met by attendees who said they could “go fuck themselves,” and ultimately the protest was shut down by the Pyramid Lake Paiute tribal police. (The route to the event passes through Pyramid Lake Paiute Reservation.)

    Last Sunday, as news began to spread about the Burners trapped by the rain, reactions grew more pointed. In one popular TikTok, since deleted, Alex Pearlman, who posts using the handle @pearlmania500, lambasted Burners for contributing to climate change while “building a temporary city in the middle of nowhere while we’re in the middle of an unhoused fucking homeless problem.” Reached by email, Pearlman said that TikTok took down the video, claiming it was mass reported for content violations. The creator challenged that, and it got reinstated—then it was removed again. “My reaction was, ‘I guess the community guideline enforcement manager hitched a ride with Diplo and Chris Rock out of Burning Man,’” Pearlman says.

    This sort of thing—a rant, about tech industry types at Burning Man, posted on a social media site, then shared on other social media sites—is essentially the rub, the irony of Burning Man in 2023. For years, the event was, and is, the playground of tech utopian types, the place where they got to unplug and get enlightened. Larry Page and Sergey Brin chose Eric Schmidt as Google’s CEO in part because of his Burner cred. But as mobile data on the Playa has gotten better—in 2016, new cell towers connected the desert like never before—more real-time information has come out of Burning Man as it’s happening, for better or worse.

    This year, that led to more than a little misinformation, says Matthew Reyes, who has, since 2013, volunteered to run Burning Man’s official live webcast. He didn’t go to the event this year but has been helping from his home near Dayton, Ohio. He says he’s had to file several Digital Millennium Copyright Act takedown notices to try to get fake Burning Man streams removed. It’s part of a larger trend of misinformation coming out of the festival, like the debunked rumor that there was an Ebola outbreak at the festival this year—one spread by blue-check X users. The tools so often used by attendees to share their adventures are now also the tools making the event look like a quagmire.

    “All of social media, it’s all about money, about serving custom ads or whatever the monetization scheme is,” Reyes says, adding that he believes internet discourse has hyped up what happened at this year’s event and that oftentimes things that are jokes on the Playa may get misunderstood on platforms. Reyes argues that many media outlets are further distorting the view of what’s happening on the Playa by reporting on what they see rise to the top of those very same social media platforms.

    For Reyes, what happened at this year’s Burning Man is actually proof that, for the most part, the festival’s tenets worked. People shared resources; they got out. And, as Codel put it, he had “the time of [his] life.” Climate change, and Burning Man’s potential impacts on it, are part of a crisis happening worldwide—though, as University of Pennsylvania environmental science professor Michael Mann told WIRED this week, “what took place at Burning Man speaks profoundly to the message of the climate protesters who were shouted down by Burning Man only days earlier.” (Burning Man aims to be carbon-negative by 2030, but some speculate the event won’t hit that target.)

    But even if the tenets of Burning Man worked, that doesn’t mean they were always followed—like, say, that decommodification one. Over the Labor Day weekend, when Burning Man attendees were stuck in the muck and unsure when they’d get out, a TikTokker posting on the handle @burningmanfashion told followers that her crew was safe and they had “enough tuna for a week.” The camp’s structures had fallen down, but they’d be OK. “The news is saying it’s pretty bad out here—it is,” she said. “Thank goodness we have a ModVan, so we’re safe inside of that. Sorry about the plug, I know we’re not supposed to talk about commercial things.”

    #Burning_man #Climat #Pop_culture

  • Chez visionscarto, on a signalé cette semaine la publication en anglais confiée par Charles Heller, Cristina del Biaggio et toute l’équipe de « Border Forensic », sur deux histoires absolument révoltantes, deux crimes à ce jour restés impunis.

    Aujourd’hui nous publions la version française en plus de la version anglaise :

    En français
    De la mer à la rivière, la violence meurtrière des frontières de l’Europe https://visionscarto.net/border-forensics-de-la-mer-a-la-riviere

    En anglais
    From the Sea to the River, the deadly violence of Europe’s borders
    https://visionscarto.net/border-forensics-from-sea-to-river

    Il ’agit d’une part de « La mort de Blessing Matthew », une jeune femme nigériane, retrouvée morte dans une rivière le 9 mai 2018, deux jours après avoir été traquée par la police française à travers La Vachette, un village situé dans les Alpes, et d’autre part, du « bateau de la mort » avec à son bord 72 migrant·es principalement originaires d’Éthiopie et d’Érythrée qui tentaient de fuir la Libye en 2011 en traversant la Méditerranée à un e période où l’OTAN quadrillait la région, et qui, après une panne de moteur, ont dérivé pendant plusieurs semaines ; seul·es 9 des passagèr·es ont survécu·es.

  • observa (de loin, rassurez-vous) le comportement pour le moins étrange de deux Sapiens Sapiens qui se tenaient face-à-face dans la grand-rue : ils n’avaient aucun contact physique entre eux mais tandis que le premier produisait toute une série de mouvements avec sa bouche le second opinait ostensiblement du chef, comme si une connexion invisible lui permettait de détecter et comprendre un « message » qui lui aurait été adressé.

    Il est encore trop tôt pour se prononcer avec certitude mais il n’est pas impossible que toute primitive qu’elle est cette horrible espèce animale soit parvenue à mettre au point une sorte de très archaïque réseau wifi.

  • se souvient qu’elle s’était déjà fait un truc, de Dugain, il y a quatre ou cinq ans de cela — elle avait lu « Ils vont tuer Robert Kennedy », une sorte d’enquête très documentée à peine déguisé en fiction, ce qui sur le principe en fait l’exact opposé d’un autre bouquin du même auteur qu’elle est en train de lire : en effet, « Tsunami » est plutôt une fiction à peine déguisée en enquête. L’histoire d’un (très) jeune président de République bananière, efficacement racontée à la première personne du singulier (ça colle bien au personnage et ça évite un peu l’effet « dénonciation »), élu sur une arnaque et en proie à l’arrivisme de son temps, à un entourage dévoyé, aux trémulations d’un monde de crétin(e)s et à une encombrante addiction à un produit illicite.

    « Toute ressemblance avec des gens ou des faits existant ou ayant existé serait purement fortuite » — n’empêche que comme par miracle on n’a aucune peine à mettre un visage connu sur tous les protagonistes du roman. Est-ce que par hasard l’écrivain flirterait avec un certain populisme ? Ce n’est pas impossible mais si c’est le cas il semble en éviter les principaux écueils : ses personnages ne sont pas que monolithiques, c’est un peu plus complexe que ça, davantage qu’un pamphlet contre untel ou unetelle c’est une description plausible des engrenages du pouvoir, les choses ne tombent pas de nulle part et on finirait presque par trouver des circonstances atténuantes à ces purs produits d’une époque au sein d’une « start-up nation ».

    Bon, littérairement lire Dugain n’est pas renversant mais son récit est néanmoins plutôt efficace et fait de « Tsunami » presque un accrolivre. Comme pour « Ils vont tuer Robert Kennedy » c’est une lecture de laquelle on ressort en ayant l’impression d’avoir appris des choses ou du moins légèrement modulé son point de vue — ce qui n’est bien sûr que du domaine du ressenti, hein, puisque chacun(e) sait que Sapiens Sapiens est un(e) débile congénitale qui n’a jamais rien appris en trois cent mille ans.

    D’ailleurs les déboires dans lesquels sont plongé(e)s les protagonistes de ce livre en sont la preuve.

  • s’est habituée à tout, elle s’est habituée aux acouphènes, elle s’est habituée aux vertiges, à avoir mal partout, à vivre au milieu des rats, à pleurnicher toute la journée, à être une vieille cocotte aigrie et déplumée.

    En revanche que le pluriel (!) du nom des lettres de l’alphabet grec soit bientôt valide au Scrabble® (concrètement dès la prochaine édition de l’ODS) ça non, ça elle ne s’y fera jamais — et elle prie secrètement pour que la fin du monde ait lieu avant.

  • va elle aussi y aller de son petit témoignage, puisqu’elle voit qu’en ce jour de rentrée des classes tout le monde dégaine sa « nostalgie ».

    Alors voilà : elle elle aurait certainement pu aimer l’école mais pour cela il aurait fallu qu’il n’y ait pas « d’à-côtés », c’est-à-dire pas de relations avec les autres élèves, pas d’activités de groupe, pas de récréations, pas d’artifices censés rendre les choses attrayantes et surtout surtout surtout pas de séances de sport (cent ans plus tard elle en pleure encore !) ou de sorties pédagogiques — car oui, même si à son époque il y en avait encore peu on percevait déjà assez nettement que l’Instruction Publique allait prendre cette direction.

    Tant qu’il fallait fouiller toute seule dans des bouquins, recopier 12000 fois l’alphabet à la plume Sergent-Major® ou apprendre par cœur la liste des départements, préfectures et sous-préfectures, ça se passait plutôt correctement : bien qu’elle s’en soit alors défendue la petite Garreau avait eu très tôt une mentalité d’archiviste à la Guépéou et ses (maigres) tentatives d’intégration à la vie scolaire ne se faisaient donc qu’au forceps — du moins jusqu’à ce que la puissance égalisatrice et quasiment magique des éthers ne vienne bon an mal an la faire accepter au sein de la frange dite « marginale » d’établissements parallèles pour gosses en totale déshérence, celleux dont on pensait qu’iels n’étaient pas fait(e)s pour les poussiéreuses études traditionnelles alors que le Savoir encyclopédique et vertical aurait peut-être été la seule chose qui aurait pu leur permettre de se raccrocher à la vie.

    Depuis elle plante régulièrement des épingles dans une poupée à l’effigie de Montessori.

  • trouve ça rudement pervers qu’il faille avoir vécu avant de pouvoir affirmer que l’on n’était pas faite pour la vie : c’est un peu comme si l’on ne pouvait pas avoir la certitude qu’un coup de marteau fait mal avant de s’en être flanqué un sur les doigts.

    C’est profond, hein ? Eh oui, votre dictateuse préférée vise ÉGALEMENT la chaire de philosophie — même si elle se doute que celle-ci aussi est triste et qu’elle a lu tous les livres.

  • écoute mollement un bulletin d’informations radiophoniques : un président de République bananière veut « doper la croissance », des responsables de collectivités locales cherchent de nouvelles idées pour « développer le tourisme », des retraité(e)s en camping-car diesel trouvent rudement agréable que l’eau de mer soit à soixante-dix degrés Celsius, les ventes d’automobiles à piles vont dépasser celles de véhicules à huile de pierre, l’IPhone 9887447704® rend complètement obsolète l’IPhone 9887447703®, c’est enfin bientôt l’ouverture de la chasse alors interviewons Raymond qui pense que les promeneuses(-eurs) n’auront que ce qu’iels cherchent et que s’iels ne sont pas jouasses iels n’auront qu’à rester chez elleux.

    Zyva, mais alors, pas une seule mauvaise nouvelle aujourd’hui ? Ah si : les fiiiiiiilles mettent l’humanité en péril à s’habiller comme elles le veulent. Décidément, depuis le coup du serpent et de la pomme, les filles c’est bien du souci.

  • Covid : solidarité, humanité, responsabilité

    _Un fil de Jacques Caplat publié sur twitter https://twitter.com/nourrirlemonde/status/1696080159911100741 et sur mastodon https://piaille.fr/@JacquesCaplat@eldritch.cafe/110966999186302514
    enregistrement via @karacole à venir_

    « Lors de mes conférences et réunions, la plupart des participant·e·s s’étonnent de me voir porter un masque. J’en suis extrêmement déçu et préoccupé, venant de militant·e·s paysan·ne·s et écolo. »

    Explications cruciales 🔽​🔽​🔽​

    Je vais commencer par un peu d’anthropologie, avant de revenir à l’épidémiologie et à la responsabilité politique.

    1) Ce qui fonde l’humain

    Depuis notamment les travaux du paléoanthropologue kenyan Richard Leakey, il est admis que l’un des facteurs clefs dans l’évolution du primate vers Sapiens a été le soin solidaire : le groupe prend soin des plus faibles, des malades, des blessés, des bébés, des vieux. J’insiste : la vie en société et la solidarité envers les plus faibles est un des préalables au développement de l’humanité en tant que telle, c’est consubstantiel à l’humain. Cela n’a pas à être « expliqué » puisque c’est un facteur initial, une condition préalable.

    Sans solidarité envers les vulnérables, nous perdons notre humanité.

    Or cette solidarité signifie par définition refuser la simple « sélection naturelle ». Permettre aux myopes d’avoir une vie normale grâce à des lunettes, et donc d’avoir des familles et des enfants, c’est refuser que les myopes soient éliminés de l’humanité. Permettre aux bébés malades de survivre aux maladies infantiles (raison principale de « l’augmentation de l’espérance de vie » qui est une moyenne), c’est refuser que certains profils génétiques soient éliminés de l’humanité.

    Il faut donc le dire clairement : celleux qui pensent qu’il faut laisser mourir les personnes vulnérables à telle ou telle maladie se placent, fondamentalement et par définition, en dehors de l’humanité. C’est précisément pourquoi l’eugénisme est une abomination.

    2) Le Covid est actuellement endémique

    Du fait de l’irresponsabilité insoutenable de la plupart des gouvernements, particulièrement en France, le Covid s’est installé profondément.

    Je sais qu’un grand nombre d’entre vous pensent qu’il est maintenant mineur. Soyez honnêtes : si vous le pensez, vous vous mentez à vous-même pour éviter de changer vos habitudes de vie (exactement comme le font les climatonégationnistes : même mécanisme de déni). Car qui peut réellement et sérieusement penser que supprimer le thermomètre suffirait à éliminer la fièvre ?!? Soyez honnêtes (bis) : vous savez bien que tous les indicateurs de suivi du Covid ont été éliminés (quasiment plus de tests PCR, plus de remontées statistiques) et que c’est la SEULE raison de sa disparition du paysage médiatique.

    En acceptant cette mystification, vous jouez le jeu du gouvernement, que le Covid dérange à la fois parce qu’il montre son incompétence gravissime et parce qu’il perturbe l’économie.

    Les médias partagent une responsabilité, en acceptant de ne plus parler du sujet, en jouant le jeu de son invisibilisation artificielle.

    La réalité, très facile à vérifier via les publications scientifiques ou le suivi de la présence du SARS-Cov-2 dans les eaux usées (indicateur indiscutable et édifiant), est que le Covid continue à circuler constamment à un haut niveau – et en plus avec une nouvelle « vague » qui débute. Le Covid n’est pas une maladie saisonnière comme la grippe, il circule toute l’année.

    Et la rentrée scolaire va amplifier la nouvelle vague actuelle, puisque le brassage des enfants à l’école est le premier facteur de diffusion (ce fait, totalement admis et évident dans la littérature scientifique mondiale depuis deux ans, a été nié en France par les irresponsables qui nous dirigent : ce déni français est un motif supplémentaire de colère extrême).

    3) Les conséquences sanitaires et humaines du Covid

    Bien sûr, le Covid tue, et ce fait suffit déjà à ce que nous mettions en œuvre tous les moyens possibles pour le limiter. Mais c’est d’une certaine façon bien pire : il handicape à un taux très supérieur à sa létalité. S’il ne tue que 0,1% des personnes atteintes, il laisse des séquelles gravissimes chez 5 à 10% (voire 20%) des malades. Ces séquelles (notamment neurologiques et cardiaques) sont très bien documentées par les épidémiologistes et virologues à l’échelle mondiale, mais scandaleusement étouffées en France, selon la logique de déni que j’évoquais précédemment.

    Ce que l’on appelle les « Covid-longs » touchent environ 2 millions de personnes en France, provoquant plusieurs centaines de milliers d’arrêts de travail prolongés – ce qui explique d’ailleurs l’apparente baisse actuelle du chômage, qui correspond en fait tout simplement au remplacement des salarié·e·s en arrêts-maladie !
    https://www.nature.com/articles/s41579-022-00846-2

    Le Covid se transmet par la respiration (aérosols) mais ce n’est pas une maladie « respiratoire » comme on l’a cru au tout-début : c’est une maladie qui s’installe dans l’organisme entier et dont les affections les plus graves touchent le cœur et le système nerveux (notamment le cerveau).

    Par ailleurs, du fait de ces séquelles, les systèmes immunitaires fragilisés sont plus sensibles à d’autres maladies. À moyen et long terme, de nombreuses morts vont être attribuées à des « grippes », « crises cardiaques », « maladies auto-immunes », « AVC », etc., alors qu’elles ne seraient pas advenues sans une infection préalable de la personne par le Covid. Ça n’apparaît pas dans les statistiques des « morts du Covid » mais c’est bien une mortalité due au Covid !

    Pour votre info, plus souvent vous attrapez le Covid, plus vous risquez de telles fragilisations immunitaires et un Covid-long.

    Certains ici vont hausser les épaules et grogner « catastrophisme » alors que je cite les travaux internationaux indiscutables et faisant consensus. Si vous poussez ce soupir condescendant, vous réagissez exactement comme les climatonégationnistes.

    4) Un virus aéroporté

    Il n’y a plus aucune discussion scientifique sur la transmission du Covid : il est aéroporté.

    Oubliez les consignes simplistes de 2020 sur la « distanciation », car nous ne parlons pas ici de gouttelettes projetées à un mètre (postillons, toux, éternuements). Ces projections sont certes concentrées en SARS-Cov-2 et doivent être évitées, mais elles sont dérisoires par rapport au mode principal de transmission : la respiration.

    Les aérosols de respiration se diffusent comme la fumée de cigarette. Même si le malade vous tourne le dos, même s’il est à 20 mètres de vous à l’autre bout de la salle, ses aérosols finiront par vous atteindre si vous restez plusieurs dizaines de minutes dans la même pièce fermée.

    Dès lors, la protection ne s’obtient pas par la distanciation mais par l’aération et par le port d’un masque.

    Dans un monde idéal où le gouvernement serait responsable et compétent, un grand programme d’aération des salles publiques aurait été lancé depuis deux ans (écoles, hôpitaux, restaurants, cinémas, salles de réunion, EHPAD…). En l’absence d’une telle aération, il n’y a qu’une seule solution pour éviter de diffuser le Covid dans une pièce fermée : porter un masque. Et par pitié : un masque FFP2, car les masques chirurgicaux protègent très peu (uniquement si 100% des gens le portent, et très rigoureusement ajusté).

    Est-il vraiment nécessaire de rappeler que les trois-quart des porteurs du Covid sont asymptomatiques ? Est-il vraiment nécessaire de rappeler que même si vous n’avez aucun symptôme vous pouvez en être porteur et qu’il faut donc que VOUS portiez un masque même si vous ne pensez pas être malade ?

    5) Les « vulnérables » n’ont plus de vie sociale

    En l’absence de politique partagée de protection solidaire contre le Covid, les personnes dites « vulnérables » sont en danger de mort. En effet, les personnes immunodéprimées (notamment du fait des soins contre un cancer, ou ayant bénéficié d’une greffe, etc.), avec handicap génétique, dialysées, avec grave affection cardiaque, âgées, etc., ont un risque considérable de mourir si elles développent un Covid. Elles doivent donc absolument éviter de l’attraper. La question de la transmission est cruciale.

    Dans une salle fermée, si ces personnes vulnérables portent un masque mais que tous les autres n’en portent pas, il n’y a pas de protection suffisante. Pour que les masques protègent les vulnérables, il faut que tout le monde porte un masque.

    L’argument « portez le masque si vous avez peur mais laissez moi ne pas en porter » est une ignominie. D’une part parce qu’il place sur le terrain de la « peur » le fait de ne pas vouloir mourir (c’est abject), ensuite parce qu’il s’agit d’une insulte à l’épidémiologie et à la responsabilité médicale. Non, il ne suffit pas que les vulnérables portent un masque. Il faut que nous portions tou·te·s un masque.

    Comme ce n’est pas le cas, les personnes vulnérables n’ont pas d’autre solution que de s’interdire toute vie sociale. Iels ne peuvent plus aller au ciné, au restaurant, dans des réunions, dans des conférences, à des concerts, etc.

    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/face-au-covid-19-la-vie-en-pointille-des-immunodeprimes-ca-fait-trois-a

    6) Être humains et responsables

    Admettre cet état de fait, c’est abdiquer notre humanité. Ne pas porter de masque, c’est soit considérer comme « normal » que les personnes vulnérables n’aient plus de vie sociale, soit encore pire et considérer comme « pas grave » qu’une partie de l’humanité meurt alors qu’on pourrait facilement l’éviter. 😱​

    Car nous ne parlons pas ici d’un dilemme du tramway. Il ne s’agit pas de choisir entre « X morts » ou « Y morts ». Il s’agit juste de choisir entre « X morts » ou « mon confort personnel ». Celleux qui osent invoquer leur « liberté de ne pas porter de masque » placent leur confort personnel devant les vies humaines. Iels disent explicitement préférer que des gens meurent plutôt que de faire un effort qui ne coûte pourtant presque rien. C’est juste intolérable, inexcusable. C’est très précisément se placer en dehors de l’histoire humaine (cf. mon point 1 ci-dessus).

    Incidemment, ces cyniques sont très mal placés pour donner la leçon sur l’inaction climatique puisqu’iels font exactement la même chose : préférer « ne rien changer à nos habitudes de vie » plutôt que faire preuve de solidarité humaine. Nous aimerions tou·te·s que « la crise climatique soit finie ». Nous aimerions tou·te·s que « le Covid soit fini ». Mais nier la crise climatique ou le Covid ne servira à rien.

    7) Pallier l’inaction politique

    Alors bien sûr, les premiers irresponsables sont les gouvernements populistes, à commencer par le gouvernement français.

    Début 2022, Emmanuel Macron a promis un grand programme d’aération des écoles et lieux public. Depuis : rien, rien, rien.

    En 2020, le gouvernement avait nié l’importance des masques pour ne pas avoir à affronter sa responsabilité dans leur pénurie en France à l’époque, et cette turpitude a encore des conséquences aujourd’hui par la minimisation de l’importance des masques.

    Depuis un an, les hôpitaux n’imposent plus le masque, y compris dans des services dont les malades sont particulièrement vulnérables au Covid (cardiologie) : c’est un niveau d’irresponsabilité effroyable et criminelle.

    D’une manière générale, pour le Covid comme pour la crise climatique, le gouvernement cherche à culpabiliser les Français·es et à leur demander des efforts individuels (voire à les brimer), au lieu d’assumer sa responsabilité politique.

    OK. Mais cette critique politique ne nous autorise pas à la politique du pire, ne nous autorise pas à ne rien faire et laisser mourir les vulnérables.

    Certains réseaux anarchistes et syndicaux agissent heureusement et mettent en place des procédures sanitaires responsables. C’est le cas par exemple ici de « Révolution permanente » (cf. image).

    Des comptes et sites partagent les ressources sur « l’autodéfense sanitaire » pour lutter contre les maladies aéroportées, tels @/arra ou @/cabrioles

    L’aération des lieux publics limiterait considérablement la transmission et permettrait donc une vie sociale pour tou·te·s, mais aurait également un effet d’atténuation des vagues et du « niveau endémique constant », ce qui réduirait le taux de mutation (plus on laisse circuler le virus avec le mythe délirant de « l’immunité collective » qui signifie en fait « abjection eugéniste », plus on favorise le nombre de mutations et la vitesse d’apparition de nouveaux variants) et qui réduirait progressivement la pandémie jusqu’à l’éteindre peu à peu.

    À défaut d’une telle action politique collective, nous avons une responsabilité humaine élémentaire : porter un masque dans les lieux clos. Cela ne se discute pas, sauf à nier toutes les valeurs humaines.

    #Covid #OuiAuMasque #AutoDéfenseSanitaire #CovidIsAirborne #CovidIsNotOver
    archivage https://web.archive.org/web/20230829205538/https://eldritch.cafe/@JacquesCaplat/110966999112891150

  • L’Ultra-trail du Mont-Blanc asphyxie la vallée de Chamonix
    https://reporterre.net/L-Ultra-trail-du-Mont-Blanc-asphyxie-la-vallee-de-Chamonix

    Le rendez-vous mondial du trail, l’UTMB Mont-Blanc, se tient à Chamonix. Dans la vallée, déjà asphyxiée par le tourisme de masse, on s’élève contre cette « course au pognon ». Certains coureurs s’indignent eux aussi.

    Des tonnelles se dressent en centre-ville, des banderoles à l’effigie de marques de sport flottent dans la vallée et des maillots floqués « UTMB » habillent de nombreux badauds. Chamonix accueille la vingtième édition de l’Ultra-trail du Mont-Blanc jusqu’au 3 septembre [1]. Un évènement titanesque qui rassemble plus de 100 000 personnes dont environ 10 000 coureurs et 20 000 accompagnants.

    L’évènement débute lundi 28 août avec huit courses étalées sur la semaine mais l’épreuve reine, l’UTMB 100M, s’élancera le 1er septembre depuis Chamonix. 171 kilomètres, 10 000 mètres de dénivelé positifs, un tour du Mont-Blanc avec trois pays traversés et des points de vue à couper le souffle. Les quelque 2 300 coureurs tirés au sort ou sélectionnés pour cette course réalisent un rêve. « C’est le trail le plus important du monde et le plus médiatisé. C’est là qu’il faut être performant », dit Andy Symonds, un coureur anglais qui est arrivé onzième de l’UTMB l’an passé. « C’est une course emblématique », confirme le coureur français Xavier Thévenard qui a remporté trois fois l’UTMB, « les glaciers, la diversité des paysages, le Mont-Blanc, tout est incroyable ».

    « Nous ne sommes pas des partisans de la décroissance »

    Cette renommée vaut à l’UTMB le statut de finale mondiale du trail avec 118 nationalités représentées. Des coureurs et des spectateurs du monde entier se bousculent pour venir dans la vallée de Chamonix durant l’évènement impliquant de nombreux déplacements. En 2019, l’organisation de la course avait mandaté WWF pour réaliser un bilan carbone de la semaine. En prenant en compte uniquement les coureurs et leurs accompagnants, WWF a estimé que l’empreinte carbone s’élevait à 11 610 tonnes équivalent CO2 pour l’édition 2019. Un chiffre catastrophique, principalement dû aux déplacements en avion et qui équivalent au bilan d’un Grand Prix de Formule 1.

  • les trouve vraiment inénarrables, ces Sapiens Sapiens : les Tas-Unis envoient de leur côté des machins sur la Lune, la Désunion Soviétique envoie de son côté des machins [s’écraser] sur la Lune, la Chine envoie de son côté des machins sur la Lune, désormais l’Inde envoie de son côté des machins sur la Lune... franchement niveau Quotient Intellectuel ça devient difficile de ne pas penser aux Dalton qui creusent quatre trous différents pour s’évader du pénitencier.

    D’ailleurs les postulant(e)s se bousculent pour incarner Rantanplan.

  • s’est enfilé vite fait une petite bande dessinée en guise d’interlude : elle a lu « Comment je me suis radicalisée en féminazie », d’Isa et Gaudelette — ce n’est pas mal, mais c’est hélas sensiblement moins pamphlétaire et décapant que le titre pouvait le laisser supposer. Non, la question que la vieille Garreau se pose c’est surtout « À partir du moment où l’on est un tant soit peu lucide, comment pourrait-on NE PAS virer féminazie dans un monde si profondément inique et misogyne ? »

    D’ailleurs comme le dit un très célèbre proverbe qu’elle vient juste d’inventer : « Si à [beaucoup] plus de cinquante ans tu n’es toujours pas devenue féminazie, c’est que tu n’as rien compris à la vie ».

  • American Holocaust: The Destruction of America’s Native Peoples
    https://www.youtube.com/watch?v=Qra6pcn4AOE

    American Holocaust: The Destruction of America’s Native Peoples, a lecture by David Stannard, professor and chair of the American Studies Department at the University of Hawaii. Stannard, author of American Holocaust, asserts that the European and white American destruction of the native peoples of the Americas was the most substantial act of genocide in world history. A combination of atrocities and imported plagues resulted in the death of roughly 95 percent of the native population in the Americas. Stannard argues that the perpetrators of the American Holocaust operated from the same ideological source as the architects of the Nazi Holocaust. That ideology remains alive today in American foreign policy, Stannard avers.

    Le livre
    https://en.wikipedia.org/wiki/American_Holocaust_(book)

    #American_Holocaust #pouvoir #impérialisme #USA #génocide