Ben non, justement, on ne se reproduit pas entre soi, le brassage génétique est la règle et former des cultures est précisément à l’opposé de l’adaptation génétique.
il ne saurait y avoir de races humaines puisque l’homme s’est adapté à pratiquement tous les écosystèmes terrestres en diversifiant les cultures et non en se spécialisant morphologiquement.
« Cependant, d’aucuns nous feront remarquer qu’il existe des races, comme en témoigne la couleur de la peau. En effet, la couleur de la peau est le caractère le plus facilement repérable chez un être humain et l’on comprend aisément que ce critère ait longtemps servi pour déterminer une appartenance raciale.
Rappelons tout d’abord que, contrairement à une opinion répandue, les diverses couleurs de peau résultent, pour l’essentiel, de la densité dans l’épiderme d’un unique pigment, la mélanine, présent aussi bien chez les Blancs, que chez les Jaunes ou chez les Noirs, mais avec des doses très variables. […]
Ce caractère se comporte de façon très mendélienne : tout se passe comme s’il était gouverné par 4 paires de gènes ayant des effets additifs. […] Dans cette optique, les « Blancs » possèdent huit gènes b entrainant une couleur claire, les « Noirs » huit gènes n entrainant une couleur foncée. Tous les intermédiaires sont possibles […]
Finalement nous constatons que si la couleur de la peau est le caractère le plus évident, le plus facile à comparer, elle ne correspond qu’à une part infime de notre patrimoine génétique (sans doute 8 ou 10 gènes sur quelques dizaines de milliers) ; elle n’est apparemment liée à aucun autre caractère biologique important ; elle ne peut donc en aucune manière servir à un classement significatif des populations… »
Quant à Ruffié, il démontre que depuis l’émergence de Homo sapiens sapiens à - 40 000 ans, l’espèce humaine s’est engagée dans un processus de déraciation, par les migrations et le métissage, qui s’accentue dans le temps.
« Presque toutes les populations qui nous entourent aujourd’hui sont le résultat de multiples croisements. Nous sommes tous les métis de quelqu’un. Ce mouvement n’a fait que s’accélérer au cours de l’histoire pour connaître, dans les temps modernes, une ampleur à peine imaginable. […]
Dans ce contexte, que deviennent les facteurs de raciation ? […] La déraciation est devenue un phénomène irréversible. Très longtemps polytypique, l’espèce humaine tend désormais à devenir monotypique. Les différences morphologiques entre les Blancs, les Jaunes, les Noirs […] ne représentent que les séquelles du passé. […]
Nul ne peut dire s’il existe encore quelques vrais Noirs ou quelques vrais Jaunes. […] Ce que l’on rencontre dans la pratique se sont des individus plus ou moins blancs, plus ou moins noirs, plus ou moins jaunes. […]
Les processus de ségrégation pouvant affecter le plus surement les groupes humains sont de caractère culturel, même s’ils entrainent souvent un certain isolement biologique. Il faut savoir tout ce qu’ils ont d’artificiel et de provisoire. Soumise à sa culture, esclave de son génie, l’humanité est condamnée à un brassage qui homogénéisera les peuples tout en maintenant la diversité des individus. Et c’est dans cette diversité individuelle que réside la richesse de l’humanité.
Rien, sur le plan biologique, n’autorise aujourd’hui à découper l’espèce humaine en races autonomes. »
C’est dans mon livre, avec des extrait de Ruffié, Jacquard et Lévi-Strauss.