L’assassinat par les États-Unis et Israël des travailleurs humanitaires de World Central Kitchen

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  • Vous reprendrez bien un peu de #scories_trotskistes ... ;-)

    L’assassinat par les États-Unis et Israël des travailleurs humanitaires de World Central Kitchen - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2024/04/06/pers-a06.html

    Depuis un demi-siècle, les actions de l’État d’Israël sont utilisées par Washington comme un précédent pour la politique américaine. L’exemple le plus significatif est la doctrine des « assassinats ciblés », ou assassinats organisés par l’État, qui a été développée par Israël avant d’être adoptée par les États-Unis, y compris contre leurs propres citoyens.

    Ce qu’Israël fait aujourd’hui contre la population de Gaza, ses bailleurs de fonds impérialistes le feront dans un avenir proche. Les actions du régime sioniste dans le génocide actuel serviront de précédent à l’utilisation d’armes de haute technologie, y compris l’intelligence artificielle, pour commettre des crimes de guerre à grande échelle, couplés à une famine de masse contre les populations urbaines rebelles.

    L’irruption de la guerre, du génocide et de la répression politique n’est pas une aberration. L’impérialisme, comme l’a noté Lénine, n’est pas simplement une politique, mais plutôt une étape historique spécifique du développement capitaliste. L’opposition à l’impérialisme est donc une question révolutionnaire, qui ne vise pas à faire pression sur un gouvernement, mais à remplacer le capitalisme par le socialisme.

    • Comment Lénine a étudié Hegel
      https://www.marxiste.org/theorie/philosophie/3443-comment-lenine-a-etudie-hegel

      À l’automne 1914, Lénine entreprit une étude détaillée des écrits de Hegel. Les annotations de Lénine constituent un brillant aperçu de la méthode dialectique, dans laquelle il était passé maître. Dans cet article, publié dans le numéro 1 de Défense du marxisme, Hamid Alizadeh dégage les aspects essentiels de cette méthode et souligne l’importance fondamentale de la théorie pour le mouvement communiste .

      À l’été 1914, la guerre éclate en Europe et le cours de l’histoire mondiale change du jour au lendemain. Avec la bénédiction des traîtres qui dirigent la social-démocratie, la bourgeoisie européenne entraîne l’humanité dans une spirale infernale de carnage, qui envoie à la boucherie des dizaines de millions d’ouvriers et de paysans.

      La trahison de sa direction a déchiré la Deuxième Internationale, la principale organisation du mouvement ouvrier international, laissant le prolétariat mondial sans défense alors que la réaction relevait partout sa tête hideuse. Dans le même temps, les forces du marxisme révolutionnaire étaient réduites à une infime minorité dispersée à travers l’Europe, sans plate-forme ni direction claires.

      Lénine se trouve en Pologne lorsque la guerre éclate et doit en hâte s’installer en Suisse. Il n’avait pas anticipé la trahison des dirigeants de l’Internationale, et il est d’abord choqué d’apprendre que le parti allemand a voté les crédits de guerre au Reichstag. Désormais, l’Internationale est en ruine, la lutte des classes recule en Russie à cause de la guerre, et Lénine est isolé de tous ses camarades, à l’exception d’une poignée d’entre eux.

      C’est pourtant précisément à ce moment-là, alors que les tâches organisationnelles et politiques immédiates allaient devenir plus importantes que jamais, que Lénine se lance dans une étude approfondie de la philosophie hégélienne. Pourquoi se plonger dans des questions théoriques abstraites au milieu d’une telle crise ? Pour un esprit mécaniste, cela peut sembler étrange, voire ridicule. Qu’en est-il des « besoins » du parti ? Dans une telle situation, les questions pratiques immédiates sont évidemment prioritaires !

      Une telle réponse s’accorderait certainement avec le portrait grossier de Lénine par la bourgeoisie. Elle le représente comme un homme d’action borné, un « conspirateur » sévère qui ne saurait se livrer à une chose aussi triviale que la réflexion philosophique. Soit dit en passant, cette image n’est pas très éloignée de la caricature stalinienne de Lénine.

      En réalité, ce portrait est en complète contradiction avec la méthode réelle de Lénine et du marxisme en général. Ce qui distinguait Lénine des autres dirigeants de la Deuxième Internationale, c’était avant tout sa clarté et la cohérence de sa position de classe, qualités qui reposaient uniquement sur sa perspicacité théorique.

      En 1914, la guerre balaye la situation mondiale comme une gigantesque tornade, arrachant sur son passage tout ce qui était ferme et solide. Tous les pays sont en proie à de violentes turbulences. Toutes les tendances politiques sont mises à l’épreuve et les moindres faiblesses sont impitoyablement mises au jour. Dans de telles conditions, l’improvisation impressionniste n’aboutit à rien.

      Les marxistes avaient prévu la guerre. Néanmoins, elle créait une situation nouvelle qui exigeait une réorientation correcte du parti. C’est dans ce contexte que Lénine entreprit un nouveau voyage dans la philosophie pour approfondir sa compréhension des lois de la nature et de la société.

      Ses carnets philosophiques de cette période, et en particulier ses notes sur la Science de la Logique de Hegel, ne sont pas seulement un trésor d’idées. Ils jettent aussi une vive lumière sur l’attitude de Lénine à l’égard de la théorie.

      La méthode de Lénine

      En août 1914, Lénine connaissait déjà bien Hegel et la philosophie en général. Il avait étudié attentivement les œuvres philosophiques de Marx et Engels, ainsi que les écrits philosophiques de Plekhanov, qui ont joué un rôle clé dans la formation du premier noyau de révolutionnaires marxistes en Russie.

      Au lendemain de la révolution de 1905, il s’était lancé dans une période d’études philosophiques approfondies et avait écrit un ouvrage, Matérialisme et empiriocriticisme, qui combattait les idées révisionnistes de Bogdanov, un dirigeant bolchevik qui s’était placé dans l’orbite de la philosophie bourgeoise réactionnaire.

      Ainsi, comme le révèlent ses carnets philosophiques, Lénine était déjà passé maître en dialectique avant 1914. Pourtant, on ne perçoit jamais chez lui le moindre soupçon d’autosatisfaction confortable quant à son niveau politique et théorique. Tout au long de sa vie, Lénine a abordé la théorie avec l’humilité et l’assiduité d’un étudiant, ce qui est la marque d’un véritable maître.

      Il étudie méthodiquement la Science de la logique de Hegel, prend des notes détaillées et médite chacun des concepts qui y sont présentés. Ce n’était pas une tâche facile. Selon ses propres termes, certaines parties de l’ouvrage apparaissent comme le « meilleur moyen d’attraper mal à la tête »[1]. Mais rien de valable ne vient sans lutte, et l’acquisition des idées les plus avancées exige nécessairement un travail sérieux.

      Dans ses notes, nous pouvons voir comment Lénine, à la façon d’un anatomiste, dissèque soigneusement et évalue chaque partie de l’œuvre de Hegel, avant de les rassembler et d’en considérer les idées comme un tout. Ce faisant, il maîtrise non seulement la méthode de Hegel, mais il la soumet aussi à la critique, séparant le noyau vivant de son enveloppe morte. La méthode d’étude de Lénine est elle-même un cours magistral de dialectique. Trotsky a résumé cette façon de faire dans son article Comment Lénine a étudié Marx[2] :

      « L’étude véritable, qui n’est pas une simple répétition mécanique, implique aussi un effort créatif, mais de type inverse : résumer l’œuvre d’un autre, c’est mettre à nu son ossature logique, en laissant de côté les preuves, les illustrations et les digressions. C’est avec joie et ferveur que Vladimir s’est engagé dans cette voie difficile, résumant chaque chapitre, parfois une seule page, au fur et à mesure qu’il lisait, réfléchissait et vérifiait la structure logique, les transitions dialectiques, la terminologie. S’appropriant les résultats, il assimilait la méthode. Il gravissait les échelons successifs du système d’un autre comme s’il le construisait lui-même à nouveau. Tout cela s’est solidement ancré dans ce cerveau merveilleusement ordonné sous le puissant dôme de son crâne ».

      Les carnets philosophiques de Lénine témoignent de la détermination de son esprit, qui recherchait sans cesse de nouvelles idées et de nouveaux points de vue susceptibles d’élargir sa compréhension du monde qui l’entourait. Alors qu’il répondait aux questions d’organisation avec la plus grande souplesse, son insistance sur la clarté théorique l’a distingué comme un dirigeant exceptionnel, et le Parti bolchevik comme le seul courant révolutionnaire cohérent de son époque.

      Avons-nous besoin de la philosophie ?

      « Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. On ne saurait trop insister sur cette idée à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites de l’action pratique va de pair avec la propagande à la mode de l’opportunisme. »[3]

      De nombreux communistes peuvent citer de mémoire ces deux phrases de Lénine – ou du moins la première – et ne perdent pas une occasion de le faire. Mais est-ce qu’ils en comprennent toute la portée ? La familiarité peut être trompeuse, peut bercer chacun d’un faux sentiment de certitude et l’empêcher de saisir la profondeur des choses.

      Nous voyons ici la différence entre le marxisme et l’empirisme qui, d’une façon ou d’une autre, caractérise la philosophie bourgeoise contemporaine. Pour le marxiste, le matériau immédiat à portée de main n’est qu’un instantané, une facette ou un aspect d’un phénomène donné ; il doit être étudié, déplié et compris dans sa totalité concrète. Pour l’empiriste, il n’y a rien de plus que l’immédiat – et tout le reste est un livre scellé de sept sceaux.

      Les réformistes adoptent sans esprit critique la philosophie bourgeoise. Ils s’agenouillent devant les prétendus « faits établis ». C’est le noyau philosophique de l’opportunisme.

      L’attitude des réformistes lors de la Première Guerre mondiale en est un parfait exemple. Les classes dirigeantes d’Europe ont chacune abordé la guerre du point de vue de leurs intérêts nationaux étroits, qu’elles ont justifiés en se référant à de nobles abstractions, telles que la « défense de la patrie » ou le « droit des nations à disposer d’elles-mêmes ».

      On raconte que les dirigeants des nations européennes sont entrés en guerre suite à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, chacun reprochant à l’autre d’avoir provoqué les hostilités. C’est ainsi que les bourgeois comprennent la Première Guerre mondiale : comme une série de décisions prises par une série de dirigeants. Et certes, en surface, ces événements ont bien eu lieu. Mais il y a autre chose que la surface.

      Les sociaux-démocrates de l’époque développaient le même type d’arguments, mais selon une rhétorique de gauche. A Vienne, les sociaux-démocrates autrichiens se faisaient l’écho des sentiments anti-russes et anti-serbes du parti de la guerre. En Russie, Plekhanov et les opportunistes de la social-démocratie brandissaient la menace de l’impérialisme allemand et le devoir de secourir la Serbie opprimée. De leur côté, les sociaux-démocrates allemands votaient les crédits de guerre au nom de la lutte contre l’impérialisme russe. Et ainsi de suite.

      Tous considéraient la guerre uniquement du point de vue de leur propre bourgeoisie nationale – et, sur cette base, se sont précipités dans la « défense de la patrie ». Ils ont voté avec enthousiasme l’envoi de millions de travailleurs à la mort.

      Lénine, à l’inverse, expliquait que la guerre est le produit de toute la période précédente de développement capitaliste. La montée en puissance des grands monopoles industriels et la domination du capital financier ont marqué une nouvelle étape – impérialiste – dans l’histoire du capitalisme : le besoin constant d’exporter des capitaux a propulsé une poignée de grandes puissances dans une lutte féroce pour le partage et le redécoupage du globe, à la recherche de sources de matières premières, de champs d’investissement, de marchés et de sphères d’influence.

      Dans ces conditions, soulignait Lénine, la « défense de la patrie » n’est qu’une couverture pour la défense des intérêts particuliers des classes dirigeantes de chaque nation, c’est-à-dire des intérêts des exploiteurs et des oppresseurs des masses laborieuses.

      Nous voyons ici, en pratique, la différence entre l’acceptation aveugle de la philosophie dominante de la classe dirigeante et l’adoption d’un point de vue philosophique révolutionnaire conscient.

      Dans la phase ascendante du capitalisme, la philosophie bourgeoise était une arme puissante contre le féodalisme et l’Eglise catholique. Sous la bannière de la science et de la raison, cette philosophie démasquait l’hypocrisie et l’irrationalité de la société féodale.

      Mais avec le déclin du capitalisme, la philosophie bourgeoise a changé de nature ; elle est devenue entièrement conservatrice. Comme les dogmes de l’Eglise qu’elle a autrefois combattus, elle défend désormais le statu quo.

      Alors que les anciens dogmes de l’Eglise prescrivaient la foi et les Écritures comme voie d’accès à la vérité, les grands prêtres universitaires et autres experts rémunérés d’aujourd’hui prêchent l’irrationalité de la nature et de la société. Tout est censé se réduire à une expérience subjective immédiate – leur expérience subjective, bien sûr !

      Autrefois, les clercs prêchaient l’« ordre divin des choses », avec le roi au sommet, suivi des seigneurs féodaux et, en bas, des classes inférieures. Aujourd’hui, les grands prêtres du capital prêchent l’inviolabilité du capitalisme – du marché, de la propriété privée, de l’Etat-nation et tout le fumier moral qui en découle. Telle serait l’essence immuable de l’humanité.

      Par la force des choses, la philosophie bourgeoise s’est transformée en son contraire. Au lieu de faire émerger la vérité, son véritable objectif, comme celui de la religion officielle, des médias, des écoles, etc., est de dissimuler la vérité.

      La vérité est donc l’arme la plus importante de la classe ouvrière. Comme toutes les classes révolutionnaires avant lui, le salariat doit adopter une philosophie révolutionnaire consciente. C’est le seul moyen de comprendre le fonctionnement du capitalisme et la manière dont il peut être aboli...