Nucléaire : pendant le confinement, un recours massif et illégal à la sous-traitance
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La centrale #nucléaire de Gravelines (Hauts de France), par exemple, fonctionne avec seulement 25 % de ses effectifs. Comme pour les autres centrales françaises, EDF a placé en télétravail tous les agents relevant des fonctions supports et tous les ingénieurs. Sont présents sur le site les salariés qui se consacrent au pilotage des réacteurs et à leur surveillance, les agents chargés de la protection de la centrale, ainsi que ceux dévolus à la maintenance et aux analyses environnementales.
En attendant, avec des cas de coronavirus détectés dans plusieurs installations nucléaires, des mesures ont été prises pour limiter les risques de nouvelles contaminations. Les effectifs sont réduits au minimum dans l’ensemble des sites de production nucléaires, hydrauliques et thermiques.
À Flamanville (Normandie), où les deux réacteurs sont actuellement arrêtés, EDF est même allé plus loin en raison de plusieurs cas potentiels de nouveau coronavirus et n’admet sur le site qu’une centaine de personnes, contre environ 800 habituellement.
Sous-traitance et travaux dangereux
Pour maintenir la continuité de la production d’électricité, EDF s’appuie donc largement sur un réseau de sous-traitants, souvent peu reconnus et mal payés. Selon un agent EDF – que nous avons consulté le 26 mars 2020 et qui souhaite conserver l’anonymat –, ils sont « abandonnés à leur sort ». La situation au sein des centrales arrêtées pour maintenance les inquiète tout particulièrement.
Les sous-traitants gèrent aujourd’hui 80 % de la maintenance du parc nucléaire français. Cela représente pas moins de 160 000 salariés qui participent au maintien, à la production, à la distribution et aussi au traitement et au conditionnement des déchets.
Si l’on se réfère à la législation de la #sous-traitance en France, ce taux de 80 % semble totalement illégal ; dans le cadre d’une ICPE nucléaire, en effet, les contraintes de sécurité interdisent le recours massif aux intérimaires embauchés par les sous-traitants.