• Attention ! Handicapée méchante (2/2) : Le comité de lutte des handicapés | Une histoire particulière
    https://www.franceculture.fr/emissions/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/attention-handicapee-mechante-une-femme-par-dela-le-handicap-22-le-com

    Elisabeth Auerbacher, handicapée de naissance fut la fondatrice du premier collectif de réflexion et d’action sur le handicap. Minoritaire, ce groupe fit pourtant connaître avec force ses revendications qui s’avérèrent plus tard des pistes de travail des gouvernements et associations. Durée : 29 min. Source : France Culture

    http://rf.proxycast.org/1444347207787487232/16408-10.06.2018-ITEMA_21707515-0.mp3

  • ZAD, le rêve doit rester vivant | Le Labo
    https://www.rts.ch/play/radio/le-labo/audio/labo-zad-le-reve-doit-rester-vivant?id=9582957&station=a83f29dee7a5d0d3f9fccdb9c

    Nous avons mis en commun des fragments de pièces sonores qui disent la ZAD et ses aspirations, de plans séquences tournés au milieu des explosions, et différents échos, témoignages et contre-témoignages qui permettent de méditer, penser, revenir sur cette guerre civile qui ne dit pas son nom, mais qui partout sur la planète oppose des communautés à leur gouvernements et aux entreprises qui réalisent des projets dont les citoyens ne veulent pas… Durée : 57 min. Source : Espace 2 - RTS

    https://rtsww-a-d.rts.ch/espace-2/programmes/le-labo/2018/le-labo_20180603_full_le-labo_298fbb11-bbaa-44db-89f4-50c4342e7d9d-128

  • De l’émeute : l’Histoire et son Sphinx
    http://www.platenqmil.com/blog/2018/06/10/de-lemeute--lhistoire-et-son-sphinx

    Viennent ensuite les commentateurs pour qui les émeutiers sont des égarés, plutôt que le reflet de l’idéologie capitaliste. Pour ces essayistes, les émeutes sont une machine lancée sur une mauvaise trajectoire. L’échec est alors plus largement imputable à une gauche radicale en déréliction, incapable d’avancer une « alternative » ou un « programme politique » à même de canaliser, structurer et enfin diriger la rage des émeutiers. Žižek demande : « Qui réussira à diriger la rage des pauvres ? » Oubliez la possibilité que les pauvres puissent diriger leur propre rage.

    Il est facile de repérer les grandes lignes foncièrement condescendantes, communes à toutes ces réactions. A chaque fois, l’intellectuel attribue une sorte de fausse conscience aux émeutiers, afin de se rendre, lui (et c’est généralement lui), d’autant plus indispensable en tant que voix de l’autorité vacante. Ces intellectuels entendent dans les émeutes une question à laquelle ils se doivent de répondre. Ils ne réalisent pas que les émeutes sont plutôt une réponse à la question qu’ils se refusent à poser.

    #théorie #communisme

    • Pour la liaison, réflexion, car lu récemment :
      https://seenthis.net/messages/695845

      L’impuissance satisfaite du citoyennisme a beaucoup contribué à la (re)naissance d’un courant insurrectionnaliste dans les années 2000. Beaucoup de jeunes ont été séduits par des discours qui exaltaient l’affrontement avec la police lors du contre-sommet de Gênes en 2001, les émeutes de banlieues en 2005, la casse en marge de défilés syndicaux pacifiques et répétitifs. Il en est sorti une mouvance porteuse d’une critique foisonnante de la vacuité de l’existence sous le capitalisme et qui prétend avoir trouvé la panacée pour exercer un pouvoir sur sa vie et sur le cours du monde.

      […]

      Face à la vague sécuritaire, à l’omniprésence de la police, à la prolifération du contrôle électronique, imaginer des stratégies de subversion n’est pas simple. Mais ce qui est sûr c’est que l’appel à l’affrontement systématique avec les forces de l’ordre, au saccage et à l’émeute comme moyens de constituer une opposition à l’oppression actuelle, est fallacieux. S’il s’entend à la lettre comme un appel au combat physique, étant donné le déséquilibre des forces, c’est un appel au sacrifice. S’il s’entend de manière métaphorique, il dessert la révolte qu’il entend susciter car il insiste sur un moment de la lutte politique qu’il sacralise alors que ce n’est pas le plus important.

      La violence est parfois une exigence morale ou stratégique. Autour du chantier TGV Lyon-Turin, des trains de déchets nucléaires, (de la ZAD de Notre-Dame des Landes), le fait de tenir tête aux forces de l’ordre et d’infliger des dommages matériels peut marquer les esprits et faire exister un rapport de forces. Comment la violence pourrait-elle être exclue par un mouvement d’opposition puisque l’Etat de son côté ne l’exclut jamais ?

      Le pacifisme bêlant est exaspérant, mais la fétichisation de la violence qui figure l’affrontement avec l’appareil de répression comme une jouissance est franchement tendancieuse. Quand l’heure arrive de s’amuser dans les batailles rangées avec la police, c’est en règle générale par la grâce du travail politique accompli en amont, grâce à l’information, au débat, à des actions étayées par une parole publique, qui ont donné au combat une légitimité populaire telle que les autorités ne peuvent réprimer au-delà d’un certain point.

      Adopter l’émeute comme stratégie signifie qu’il n’y a plus rien à espérer et à construire ici-bas. Bien que la configuration politique contemporaine soit, à bien des égards, désespérante, ce n’est pas notre avis.

  • Propaganda - La fabrique du consentement - ARTE

    Comment influencer les foules ? À travers la figure d’Edward Bernays (1891-1995), l’un des inventeurs du marketing et l’auteur de “Propaganda”, un passionnant décryptage des méthodes de la “fabrique du consentement”.

    https://www.youtube.com/watch?v=FPbxJV4QKso

    Si les techniques de persuasion des masses apparaissent en Europe à la fin du XIXe siècle pour lutter contre les révoltes ouvrières, elles sont développées aux États-Unis pour convaincre les Américains de s’engager dans la Première Guerre mondiale. Peu connu du grand public, neveu de Sigmund Freud, l’auteur du livre de référence Propaganda et l’un des inventeurs du marketing, Edward Bernays (1891-1995) en fut l’un des principaux théoriciens. Inspirées des codes de la publicité et du divertissement, ces méthodes de “fabrique du consentement” des foules s’adressent aux désirs inconscients de celles-ci. Les industriels s’en emparent pour lutter contre les grèves avec l’objectif de faire adhérer la classe ouvrière au capitalisme et transformer ainsi le citoyen en consommateur. En 2001, le magazine Life classait Edward Bernays parmi les cent personnalités américaines les plus influentes du XXe siècle. Ce documentaire riche en archives retrace, à la lumière d’une analyse critique – dont celle du célèbre linguiste Noam Chomsky –, le parcours de celui qui, entre autres, fit fumer les femmes, inspira le régime nazi, accompagna le New Deal et fut l’artisan du renversement du gouvernement du Guatemala en 1954.

    Source : Arte, Jimmy Leipold, 29-05-2018
    Réalisation : Jimmy Leipold - France - 2017
    https://www.arte.tv/fr/videos/071470-000-A/propaganda-la-fabrique-du-consentement
    Proposé par https://www.les-crises.fr/video-propaganda-la-fabrique-du-consentement-par-arte

    #propagande #propaganda #manipulation #médias #edward_bernays #comportementalisme #freud #adam_curtis #psychologie #chomsky #noam_chomsky #relations-publiques #capitalisme

  • Bure : le silence est d’or
    http://jefklak.org/bure-le-silence-est-dor

    Dans la Meuse, où l’État compte cacher les déchets radioactifs les plus dangereux de France, des sommes colossales d’argent public abreuvent une campagne dépeuplée. Les euros coulent à flots, non pas pour les écoles, qui ferment, ni pour les hôpitaux, qui périclitent. Mais des millions de subventions pour les clubs sportifs, les associations de chasseurs ou les salles des fêtes…

    Ainsi espère-t-on enterrer l’opposition des riverain·es à Cigéo, projet vaseux d’enfouissement de la question du nucléaire. Or l’achat des consciences n’est pas la seule arme pour réprimer celles et ceux qui résistent : depuis septembre 2016, une pluie de procès s’abat sur les opposant·es à Cigéo.

    Mardi 12 juin 2018, ce sont encore cinq personnes qui passent au tribunal, et le 26 juin, ce sera le délibéré pour treize personnes arrêtées en mars et jugées le 23 mai dernier. Alors que, le 16 juin prochain, se prépare une journée d’action à Bar-Le-Duc (Meuse), Jef Klak décortique les plus que douteuses méthodes employées par l’État et le secteur du nucléaire pour imposer la fuite en avant énergétique.

    #fabrique_du_consensus #fabrique_du_consentement #démocratie_réelle #démocratie_blindée #répression #Bure #nucléaire #nuisances

  • Travailler, plutôt crever !
    Entretien avec un membre de Crise et Critique

    https://lavoiedujaguar.net/Travailler-plutot-crever-Entretien-avec-un-membre-de-Crise-et-Critiq

    Rencontre avec Johannes Vogele à Reillanne (Alpes-de-Haute-Provence), où il vit. Il fait partie avec quelques ami·e·s des proches des revues allemandes Krisis et Exit !, qui proposent de renouveler la critique radicale de l’économie politique à partir d’une relecture de Marx.

    La Canarde sauvage : Comment définir le travail et la place occupée par ce concept dans nos sociétés. Est-ce que le « travail » a toujours existé ?

    Aussi surprenant que cela puisse nous paraître aujourd’hui, le « travail » n’est ni éternel, ni naturel, ni même une condition nécessaire de l’existence humaine… Sa fonction essentielle et unique au sein du capitalisme est de permettre l’augmentation infinie de la valeur (la fameuse croissance). Même si dans toutes les sociétés humaines, il existe des activités de production, c’est seulement au sein du capitalisme que l’activité productive s’est séparée du reste de la vie. (...)

    #critique_de_la_valeur #travail #aliénation #Krisis #Marx #capitalisme #émancipation

  • Chlordécone : les Antilles empoisonnées pour des générations, Faustine Vincent (Guadeloupe, envoyée spéciale de Le Monde)

    La quasi-totalité des Guadeloupéens et des Martiniquais sont contaminés par ce pesticide ultra-toxique, utilisé massivement de 1972 à 1993 dans les bananeraies. Une situation unique au monde.

    Il a vu ses collègues tomber malades et mourir tour à tour sans comprendre. « Cancer, cancer, cancer… C’est devenu notre quotidien. A l’époque, on ne savait pas d’où ça venait », se souvient Firmin (les prénoms ont été modifiés) en remontant l’allée d’une bananeraie de Basse-Terre, dans le sud de la Guadeloupe. L’ouvrier agricole s’immobilise sur un flanc de la colline. Voilà trente ans qu’il travaille ici, dans ces plantations verdoyantes qui s’étendent jusqu’à la mer. La menace est invisible, mais omniprésente : les sols sont contaminés pour des siècles par un pesticide ultra-toxique, le chlordécone, un perturbateur endocrinien reconnu comme neurotoxique, reprotoxique (pouvant altérer la fertilité) et classé cancérogène possible dès 1979 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Ce produit, Firmin l’a toujours manipulé à mains nues, et sans protection. « Quand on ouvrait le sac, ça dégageait de la chaleur et de la poussière, se rappelle-t-il. On respirait ça. On ne savait pas que c’était dangereux. » Il enrage contre les « patrons békés », du nom des Blancs créoles qui descendent des colons et détiennent toujours la majorité des plantations. « Ils sont tout-puissants. Les assassins, ce sont eux, avec la complicité du gouvernement. »

    Lire aussi : La banane antillaise veut contrer sa rivale bio
    https://lemonde.fr/economie/article/2017/03/06/la-banane-antillaise-veut-contrer-sa-rivale-bio_5089822_3234.html

    La France n’en a pas fini avec le scandale du chlordécone aux Antilles, un dossier tentaculaire dont les répercussions à la fois sanitaires, environnementales, économiques et sociales sont une bombe à retardement. Cette histoire, entachée de zones d’ombre, est méconnue en métropole. Elle fait pourtant l’objet d’une immense inquiétude aux Antilles, et d’un débat de plus en plus vif, sur fond d’accusations de néocolonialisme.

    Aux Antilles, le scandale sanitaire du chlordécone
    https://lemonde.fr/planete/article/2010/06/22/aux-antilles-le-scandale-sanitaire-du-chlordecone_1376700_3244.html

    Tout commence en 1972. Cette année-là, la commission des toxiques, qui dépend du ministère de l’agriculture, accepte la demande d’homologation du chlordécone. Elle l’avait pourtant rejetée trois ans plus tôt à cause de la toxicité de la molécule, constatée sur des rats, et de sa persistance dans l’environnement. Mais le produit est considéré comme le remède miracle contre le charançon du bananier, un insecte qui détruisait les cultures.

    Les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique en seront aspergées massivement pendant plus de vingt ans pour préserver la filière, pilier de l’économie antillaise, avec 270 000 tonnes produites chaque année, dont 70 % partent pour la métropole.

    La France finit par interdire le produit en 1990, treize ans après les Etats-Unis. Il est toutefois autorisé aux Antilles jusqu’en septembre 1993 par deux dérogations successives, signées sous François Mitterrand par les ministres de l’agriculture de l’époque, Louis Mermaz et Jean-Pierre Soisson. Des années après, on découvre que le produit s’est répandu bien au-delà des bananeraies.

    Le ministère de l’agriculture mis en cause dans un rapport sur le chlordécone
    https://lemonde.fr/planete/article/2010/08/24/le-ministere-de-l-agriculture-mis-en-cause-dans-un-rapport-sur-le-chlordecon

    Aujourd’hui encore, le chlordécone, qui passe dans la chaîne alimentaire, distille son poison un peu partout. Pas seulement dans les sols, mais aussi dans les rivières, une partie du littoral marin, le bétail, les volailles, les poissons, les crustacés, les légumes-racines… et la population elle-même.

    LE CHLORDÉCONE ÉTANT UN PERTURBATEUR ENDOCRINIEN, « MÊME À TRÈS FAIBLE DOSE, IL PEUT Y AVOIR DES EFFETS SANITAIRES »
    SÉBASTIEN DENYS, DIRECTEUR SANTÉ ET ENVIRONNEMENT DE L’AGENCE SANTÉ PUBLIQUE FRANCE
    Une étude de Santé publique France, lancée pour la première fois à grande échelle en 2013 et dont les résultats, très attendus, seront présentés aux Antillais en octobre, fait un constat alarmant : la quasi-totalité des Guadeloupéens (95 %) et des Martiniquais (92 %) sont contaminés au chlordécone. Leur niveau d’imprégnation est comparable : en moyenne 0,13 et 0,14 microgrammes par litre (µg/l) de sang, avec des taux grimpant jusqu’à 18,53 µg/l.

    Pesticides : les preuves du danger s’accumulent
    https://lemonde.fr/planete/article/2013/06/13/pesticides-les-preuves-du-danger-s-accumulent_3429549_3244.html

    Or, le chlordécone étant un perturbateur endocrinien, « même à très faible dose, il peut y avoir des effets sanitaires », précise Sébastien Denys, directeur santé et environnement de l’agence. Des générations d’Antillais vont devoir vivre avec cette pollution, dont l’ampleur et la persistance – jusqu’à sept cents ans selon les sols – en font un cas unique au monde, et un véritable laboratoire à ciel ouvert.

    Récolte dans une bananeraie de la propriété Dormoy, à Capesterre-Belle-Eau (Guadeloupe), en novembre 2000.
    Record du monde de cancers de la prostate

    En Guadeloupe, à cause des aliments contaminés, 18,7 % des enfants de 3 à 15 ans vivant dans les zones touchées sont exposés à des niveaux supérieurs à la valeur toxicologique de référence (0,5 µg/kg de poids corporel et par jour), selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Un taux qui s’élève à 6,7 % en Martinique. Cette situation est là encore « unique », s’inquiète un spécialiste de la santé publique, qui préfère garder l’anonymat :

    « On voit parfois cela dans des situations professionnelles, mais jamais dans la population générale. »
    La toxicité de cette molécule chez l’homme est connue depuis longtemps. En 1975, des ouvriers de l’usine Hopewell (Virginie), qui fabriquait le pesticide, avaient développé de sévères troubles neurologiques et testiculaires après avoir été exposés à forte dose : troubles de la motricité, de l’humeur, de l’élocution et de la mémoire immédiate, mouvements anarchiques des globes oculaires… Ces effets ont disparu par la suite, car le corps élimine la moitié du chlordécone au bout de 165 jours, à condition de ne pas en réabsorber. Mais l’accident fut si grave que les Etats-Unis ont fermé l’usine et banni le produit, dès 1977.

    Lire aussi : Guadeloupe : monstre chimique
    https://lemonde.fr/planete/article/2013/04/16/guadeloupe-monstre-chimique_3160656_3244.html

    Et en France, quels risques les quelque 800 000 habitants de Martinique et de Guadeloupe courent-ils exactement ? Les études menées jusqu’ici sont édifiantes – d’autres sont en cours. L’une d’elles, publiée en 2012 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), montre que le chlordécone augmente non seulement le risque de prématurité, mais qu’il a aussi des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons.

    Impact de l’exposition au chlordécone sur le développement des nourrissons
    https://presse.inserm.fr/impact-de-lexposition-au-chlordecone-sur-le-developpement-des-nourrissons/3624

    Le pesticide est aussi fortement soupçonné d’augmenter le risque de cancer de la prostate, dont le nombre en Martinique lui vaut le record du monde – et de loin –, avec 227,2 nouveaux cas pour 100 000 hommes chaque année. C’est justement la fréquence de cette maladie en Guadeloupe qui avait alerté le professeur Pascal Blanchet, chef du service d’urologie au centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre, à son arrivée, il y a dix-huit ans. Le cancer de la prostate est deux fois plus fréquent et deux fois plus grave en Guadeloupe et en Martinique qu’en métropole, avec plus de 500 nouveaux cas par an sur chaque île.

    Intrigué, le professeur s’associe avec un chercheur de l’Inserm à Paris, Luc Multigner, pour mener la première étude explorant le lien entre le chlordécone et le cancer de la prostate.
    http://ascopubs.org/doi/abs/10.1200/jco.2009.27.2153
    Leurs conclusions, publiées en 2010 dans le Journal of Clinical Oncology, la meilleure revue internationale de cancérologie, révèlent qu’à partir de 1 microgramme par litre de sang, le risque de développer cette maladie est deux fois plus élevé.

    « Affaire de gros sous »

    Entre deux consultations, Pascal Blanchet explique, graphique à l’appui : « Comme les Antillais sont d’origine africaine, c’est déjà une population à risque [du fait de prédispositions génétiques]. Mais là, la pollution environnementale engendre un risque supplémentaire et explique une partie des cas de cancers de la prostate. »

    Urbain fait partie des volontaires que le professeur avait suivis pour son étude. Cet agent administratif de 70 ans, au tee-shirt Bob Marley rehaussé d’un collier de perles, reçoit chez lui, près de Pointe-à-Pitre. Son regard s’attarde sur ses dossiers médicaux empilés sur la table du jardin, tandis que quelques poules déambulent entre le manguier et sa vieille Alfa Roméo.

    « J’AI ÉTÉ INTOXIQUÉ PAR CEUX QUI ONT PERMIS D’UTILISER CE POISON, LE CHLORDÉCONE. AUJOURD’HUI JE SUIS DIMINUÉ », CONFIE
    URBAIN, OPÉRÉ D’UN CANCER DE LA PROSTATE
    Quand il a appris qu’il était atteint d’un cancer de la prostate, Urbain s’est d’abord enfermé dans le déni. « C’est violent. On se dit qu’on est foutu », se souvient-il. Un frisson parcourt ses bras nus. « J’ai été rejeté. Les gens n’aiment pas parler du cancer de la prostate ici. » La maladie fait l’objet d’un double tabou : la peur de la mort et l’atteinte à la virilité dans une société qu’il décrit comme « hypermachiste ». « Mais les langues se délient enfin », se réjouit-il.

    L’idée de se faire opérer n’a pas été facile à accepter. « Et puis je me suis dit : merde, la vie est belle, mieux vaut vivre sans bander que mourir en bandant ! » Il rit, mais la colère affleure aussitôt : « J’ai été intoxiqué par ceux qui ont permis d’utiliser ce poison, le chlordécone. Aujourd’hui je suis diminué. » Selon lui, « beaucoup de gens meurent, mais le gouvernement ne veut pas le prendre en compte. Si c’était arrivé à des Blancs, en métropole, ce serait différent. Et puis, c’est aussi une affaire de gros sous ».

    Ce qui se joue derrière l’affaire du chlordécone, c’est bien la crainte de l’Etat d’avoir un jour à indemniser les victimes – même si prouver le lien, au niveau individuel, entre les pathologies et la substance sera sans doute très difficile. Mais l’histoire n’en est pas encore là. Pour l’heure, les autorités ne reconnaissent pas de lien « formel » entre le cancer de la prostate et l’exposition au chlordécone. Une étude lancée en 2013 en Martinique devait permettre de confirmer – ou non – les observations faites en Guadeloupe. Mais elle a été arrêtée au bout d’un an. L’Institut national du cancer (INCa), qui l’avait financée, lui a coupé les fonds, mettant en cause sa faisabilité.

    La nouvelle est tombée sous la forme d’un courrier signé par la présidente de l’INCa à l’époque, Agnès Buzyn, devenue depuis ministre de la santé. Quatre ans après, Luc Multigner, qui pilotait l’étude à l’Inserm, reste « estomaqué » par les arguments « dénués de tout fondement scientifique » avancés par le comité d’experts pour justifier cette interruption. « Je les réfute catégoriquement, affirme le chercheur. Si on avait voulu empêcher la confirmation de nos travaux antérieurs en Guadeloupe, on ne s’y serait pas pris autrement », souligne-t-il.

    Lire aussi : En Guadeloupe, des bananes sans pesticides

    Cette histoire a rattrapé Agnès Buzyn depuis son arrivée au gouvernement. Interrogée en février à l’Assemblée nationale, elle a soutenu que l’étude pâtissait d’un « biais méthodologique » qui l’aurait empêchée d’être concluante. « Je me suis appuyée sur le comité d’experts pour l’arrêter », insiste auprès du Monde la ministre de la santé dans son bureau parisien. Elle assure toutefois que le gouvernement est « prêt à remettre de l’argent pour tout scientifique souhaitant monter une étude robuste » et qu’un appel à projets va être lancé.

    Luc Multigner s’en désole : « Cela renvoie tout aux calendes grecques. C’est comme si tout le travail, l’énergie et les moyens financiers mis en œuvre ces quinze dernières années n’avaient servi à rien ! » Selon lui, « l’Etat n’est pas à la hauteur de la gravité du dossier ». Un sentiment largement partagé, tant le problème est géré au coup par coup et sans véritable stratégie depuis son irruption.

    L’affaire du chlordécone surgit au tout début des années 2000 grâce à la mobilisation d’un ingénieur sanitaire, Eric Godard, de l’Agence régionale de santé (ARS) de Martinique. C’est lui qui, le premier, donne un aperçu de l’ampleur des dégâts en révélant la contamination des eaux de consommation, des sols, du bétail et des végétaux. Il est mis à l’écart pendant plus d’un an après sa découverte, mais des mesures sont prises : des sources d’eau sont fermées, d’autres traitées, et des zones entières sont interdites à la culture – étendues par la suite à la pêche.

    « L’ETAT A MIS UN CERTAIN TEMPS À PRENDRE LA DIMENSION DU PROBLÈME ET À CONSIDÉRER L’ANGOISSE QUE ÇA POUVAIT GÉNÉRER AUX ANTILLES »
    AGNÈS BUZYN, MINISTRE DE LA SANTÉ
    Après cela, l’affaire semble tomber dans l’oubli. Il faut attendre qu’un cancérologue, Dominique Belpomme, dénonce un « empoisonnement » dans la presse nationale en 2007, provoquant une crise médiatique, pour que les pouvoirs publics s’emparent vraiment du sujet. Un premier plan national d’action est mis sur pied, puis un deuxième. Leur bilan est « globalement mitigé », constate un rapport d’évaluation, qui critique la « juxtaposition d’initiatives ministérielles distinctes », l’absence de coordination et le manque de transparence auprès de la population. Un troisième plan court actuellement jusqu’en 2020. Il encadre notamment les recherches pour mieux connaître les effets sanitaires du chlordécone.

    « L’Etat a mis un certain temps à prendre la dimension du problème et à considérer l’angoisse que ça pouvait générer aux Antilles », admet Agnès Buzyn. Mais la ministre de la santé l’assure : « Avec moi, il n’y aura pas d’omerta. J’ai donné l’ordre aux Agences régionales de santé [ARS] de Martinique et de Guadeloupe d’être transparentes envers les citoyens. »

    La consigne semble être mal passée. Dans une lettre adressée à la ministre le 23 janvier, un syndicat de l’ARS de Martinique dénonce les « pressions que subissent les agents pour limiter l’information du public au strict minimum », mais aussi les « manœuvres visant à la mise à l’écart du personnel chargé de ce dossier », dont l’expertise est pourtant « unanimement reconnue ». Et pour cause : l’un des agents ostracisés n’est autre qu’Eric Godard – encore lui –, qui doit son surnom, « M. Chlordécone », à sa connaissance du dossier.

    En dire aussi peu que possible

    Contacté, le directeur général de l’agence, Patrick Houssel, dément : « Il ne s’agissait pas de faire pression, mais de mettre en place une communication plurielle, pour qu’elle ne soit plus seulement faite par M. Godard. » De son côté, le ministère de la santé voit là un simple « problème interne de ressources humaines », et non une alerte.

    En dire aussi peu que possible, de peur de créer la panique et d’attiser la colère. Pendant des années, les autorités ont appliqué cette stratégie au gré des nouvelles découvertes sur l’ampleur du désastre. Mais le manque de transparence a produit l’effet inverse. La suspicion est désormais partout, quand elle ne vire pas à la psychose : certains refusent de boire l’eau du robinet, la croyant, à tort, toujours contaminée. D’autres s’inquiètent pour les fruits, alors qu’il n’y a rien à craindre s’ils poussent loin du sol – le chlordécone disparaît à mesure qu’il monte dans la sève, ce qui explique que la banane elle-même ne soit pas contaminée.

    Lire aussi : 23 juin 2010 : William Dab lance l’alerte sur le chlordécone
    https://lemonde.fr/festival/article/2014/08/25/23-juin-2010-willam-dab-lance-l-alerte-sur-le-chlordecone_4475480_4415198.ht

    L’inquiétude et la défiance envers les autorités se sont encore aggravées après la publication, en décembre 2017, d’un rapport controversé de l’Anses. L’agence publique avait été saisie pour savoir si les limites maximales de résidus de chlordécone autorisées dans les aliments étaient suffisamment protectrices pour la population. La question est brûlante, car un changement dans la réglementation européenne en 2013 a conduit – comme le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, l’a reconnu en janvier – à une hausse mécanique spectaculaire des limites autorisées en chlordécone pour les volailles (multipliées par dix) et pour les viandes (multipliées par cinq).

    Or, dans ses conclusions, l’Anses estime que ces nouveaux seuils sont suffisamment protecteurs. Selon l’agence, les abaisser serait inutile, et il est « plus pertinent d’agir par les recommandations de consommation pour les populations surexposées » au pesticide. Elle le justifie par le fait que le problème ne vient pas des circuits réglementés (supermarchés), mais des circuits informels (autoproduction, don, vente en bord de route), très prisés par les habitants, en particulier les plus pauvres, mais où les aliments sont souvent fortement contaminés.

    LA CARTOGRAPHIE DES ZONES POLLUÉES, RESTÉE CONFIDENTIELLE DEPUIS SA RÉALISATION EN 2010, A ENFIN ÉTÉ RENDUE PUBLIQUE FIN AVRIL POUR LES DEUX ÎLES
    La population n’est pas la seule à avoir été choquée. Des scientifiques, des médecins, des élus et des fonctionnaires nous ont fait part de leur indignation face à ce qu’ils perçoivent comme un « tournant », « en contradiction totale » avec la politique de prévention affichée par les pouvoirs publics, visant au contraire à réduire au maximum l’exposition de la population au chlordécone.

    Plusieurs d’entre eux soupçonnent le gouvernement de vouloir privilégier l’économie sur la santé, en permettant aux éleveurs de bœufs et de volailles de vendre leurs produits avec des taux de chlordécone plus élevés. De son côté, Agnès Buzyn reconnaît qu’« on a tous intérêt à ce que les seuils soient les plus bas possible », mais se dit « très embarrassée » pour en parler puisque « l’alimentation est de la responsabilité du ministère de l’agriculture ». Celui-ci n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

    La polémique a en tout cas obligé l’Etat à revoir sa stratégie. Son nouveau maître-mot : la communication. « Pour restaurer la confiance, il faut être transparent, affirme Franck Robine, préfet de la Martinique et coordinateur du troisième plan national sur le chlordécone. On n’a pas de baguette magique, mais on montre aux gens qu’on s’occupe du problème et qu’on partage avec eux les connaissances. » La cartographie des zones polluées, restée confidentielle depuis sa réalisation en 2010, a enfin été rendue publique fin avril pour les deux îles. Un colloque public sur le chlordécone se tiendra également du 16 au 19 octobre en Guadeloupe et en Martinique. Une première.

    La mobilisation s’organise

    Il en faudra toutefois davantage pour rassurer la population. Depuis le rapport controversé de l’Anses, la colère prend peu à peu le pas sur le fatalisme et la résignation. La mobilisation s’organise. Des syndicats d’ouvriers agricoles de Guadeloupe et de Martinique se sont associés pour la première fois, en mai, pour déposer une pétition commune auprès des préfectures. Ils réclament une prise en charge médicale et un fonds d’indemnisation pour les victimes. Une étude cherchant à établir les causes de mortalité de ces travailleurs, qui ont été les plus exposés au chlordécone, est en cours.

    Des habitants font aussi du porte-à-porte depuis trois mois. « Même ceux qui n’ont pas travaillé dans la banane consomment des aliments contaminés, donc il faut qu’ils sachent ! », lance l’une des bénévoles. Les personnes âgées sont les plus surprises. Certains ignorent encore le danger auquel la population est exposée. D’autres sont incrédules. Harry Durimel, avocat et militant écologiste, raconte : « Quand je distribuais des tracts sur les marchés, les vieux me disaient : “Tu crois vraiment que la France nous ferait ça ?” Ils ont une telle confiance dans la République ! Mais ça bouge enfin, les gens se réveillent et prennent la mesure de la gravité de la situation. » D’autant qu’il n’existe, à l’heure actuelle, aucune solution pour décontaminer les sols.

    Lire aussi : Pollution : la France va mesurer les pesticides dans l’air sur tout le territoire à partir de 2018
    https://lemonde.fr/pollution/article/2017/11/28/pollution-la-france-va-mesurer-les-pesticides-dans-l-air-sur-tout-le-territo

    Qui est responsable de cette situation ? La question est devenue lancinante aux Antilles. Des associations et la Confédération paysanne ont déposé plainte une contre X en 2006 pour « mise en danger d’autrui et administration de substances nuisibles ». « On a dû mener six ans de guérilla judiciaire pour que la plainte soit enfin instruite, s’indigne Harry Durimel, qui défend l’une des parties civiles. Le ministère public a tout fait pour entraver l’affaire. » Trois juges d’instruction se sont déjà succédé sur ce dossier, dépaysé au pôle santé du tribunal de grande instance de Paris, et actuellement au point mort.

    Le Monde a pu consulter le procès-verbal de synthèse que les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) ont rendu, le 27 octobre 2016. Un nom très célèbre aux Antilles, Yves Hayot, revient régulièrement. Il était à l’époque directeur général de Laguarigue, la société qui commercialisait le chlordécone, et président du groupement de producteurs de bananes de Martinique. Entrepreneur martiniquais, il est l’aîné d’une puissante famille béké, à la tête d’un véritable empire aux Antilles – son frère, Bernard Hayot, l’une des plus grosses fortunes de France, est le patron du Groupe Bernard Hayot, spécialisé dans la grande distribution.

    Devant les gendarmes, Yves Hayot a reconnu qu’il avait « pratiqué personnellement un lobbying auprès de Jean-Pierre Soisson, qu’il connaissait, pour que des dérogations d’emploi soient accordées ».

    « Scandale d’Etat »

    Surtout, l’enquête judiciaire révèle que son entreprise, Laguarigue, a reconstitué un stock gigantesque de chlordécone alors que le produit n’était déjà plus homologué. Elle a en effet signé un contrat le 27 août 1990 avec le fabricant, l’entreprise Calliope, à Béziers (Hérault), « pour la fourniture de 1 560 tonnes de Curlone [le nom commercial du chlordécone], alors que la décision de retrait d’homologation [le 1er février 1990] lui a été notifiée », écrivent les enquêteurs. Ils remarquent que cette quantité n’est pas normale, puisqu’elle est estimée à « un tiers du tonnage acheté sur dix ans ». De plus, « au moins un service de l’Etat a été informé de cette “importation” », puisque ces 1 560 tonnes « ont bien été dédouanées à leur arrivée aux Antilles » en 1990 et 1991. Comment les douanes ont-elles pu les laisser entrer ?

    D’autant que, « s’il n’y avait pas eu de réapprovisionnement, il n’y aurait pas eu de nécessité de délivrer de dérogations » pour utiliser le produit jusqu’en 1993, relève l’Oclaesp. Les deux dérogations accordées par les ministres de l’agriculture visaient en effet à écouler les stocks restants en Guadeloupe et en Martinique. Or ces stocks « provenaient de ces réapprovisionnements », notent les gendarmes. La société Laguarigue a justifié cette « importation » par une « divergence dans l’interprétation de la réglementation ». Yves Hayot ne sera pas inquiété par la justice : il est mort en mars 2017, à l’âge de 90 ans.

    Contacté par Le Monde, l’actuel directeur général de l’entreprise, Lionel de Laguarigue de Survilliers, affirme qu’il n’a « jamais entendu parler de cela ». Il précise qu’il n’était pas dans le groupe à l’époque – il est arrivé en 1996 – et assure que Laguarigue a « scrupuleusement respecté les trois phases d’arrêt du chlordécone » concernant sa fabrication, sa distribution et son utilisation.

    « LES DÉCISIONS PRISES À L’ÉPOQUE ONT PRIVILÉGIÉ L’ASPECT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL À L’ASPECT ENVIRONNEMENTAL ET À LA SANTÉ PUBLIQUE »
    Les conclusions des enquêteurs sont quant à elles sans ambiguïté : « Les décisions prises à l’époque ont privilégié l’aspect économique et social à l’aspect environnemental et à la santé publique », dans un contexte concurrentiel avec l’ouverture des marchés de l’Union européenne. La pollution des Antilles au chlordécone est ainsi « principalement la conséquence d’un usage autorisé pendant plus de vingt ans. Reste à savoir si, au vu des connaissances de l’époque, l’importance et la durée de la pollution étaient prévisibles ».

    Un rapport de l’Institut national de la recherche agronomique, publié en 2010 et retraçant l’historique du chlordécone aux Antilles, s’étonne du fait que la France a de nouveau autorisé le pesticide en décembre 1981. « Comment la commission des toxiques a-t-elle pu ignorer les signaux d’alerte : les données sur les risques publiées dans de nombreux rapports aux Etats-Unis, le classement du chlordécone dans le groupe des cancérigènes potentiels, les données sur l’accumulation de cette molécule dans l’environnement aux Antilles françaises ?, s’interroge-t-il. Ce point est assez énigmatique car le procès-verbal de la commission des toxiques est introuvable. »
    http://institut.inra.fr/Missions/Eclairer-les-decisions/Etudes/Toutes-les-actualites/Chlordecone-aux-Antilles-francaises

    Lire aussi : Le débat sur le rôle du hasard dans le cancer relancé
    https://lemonde.fr/pathologies/article/2017/03/23/le-debat-sur-le-role-du-hasard-dans-le-cancer-relance_5099833_1655270.html

    Le rapport cite toutefois l’une des membres de cette commission en 1981, Isabelle Plaisant. « Quand nous avons voté, le nombre de voix “contre” était inférieur au nombre de voix “pour” le maintien de l’autorisation pour les bananiers, dit-elle. Il faut dire que nous étions peu de toxicologues et de défenseurs de la santé publique dans la commission. En nombre insuffisant contre le lobbying agricole. »

    Longtemps resté discret sur le sujet, Victorin Lurel, sénateur (PS) de la Guadeloupe, ancien directeur de la chambre d’agriculture du département et ancien ministre des outre-mer, dénonce un « scandale d’Etat ». « Les lobbys des planteurs entraient sans passeport à l’Elysée, se souvient-il. Aujourd’hui, l’empoisonnement est là. Nous sommes tous d’une négligence coupable dans cette affaire. »

    #économie #santé #pesticides #socialistes #vivelaFrance

  • Gardes à vue par centaines, blessures graves et prison ferme : le mouvement social de plus en plus réprimé
    https://www.bastamag.net/Gardes-a-vue-par-centaines-blessures-graves-et-prison-ferme-le-mouvement-s

    Ici, des lycéens embarqués par dizaines et amalgamés à des « bandes violentes ». Là, un manifestant dont le pied est arraché par une grenade. Ailleurs une enquête pour « association de malfaiteurs » contre des activistes antinucléaires, ou encore un délit de solidarité en « bande organisée » pour être venu en aide aux exilés. Depuis le printemps, gardes à vue et peines de prison pleuvent sur les participants aux mouvements sociaux qui agitent la France, de la #ZAD aux universités, de Bure à Briançon. Alors que (...)

    #Résister

    / #Luttes_sociales, #Atteintes_aux_libertés, ZAD, #Droits_fondamentaux, A la une

  • « Collaborateur » plutôt que « salarié » : ce qu’il y a derrière la novlangue de votre DRH
    https://www.nouvelobs.com/rue89/notre-epoque/20180601.OBS7585/collaborateur-plutot-que-salarie-ce-qu-il-y-a-derriere-la-novlangue-de-vo

    Entretien avec Danièle Linhart, sociologue, directrice émérite du laboratoire Genre, travail et mobilités au CNRS. En 2015, elle a publié La Comédie humaine du travail, de la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale, aux éditions Erès.

    On a demandé aux salariés de montrer qu’ils avaient de l’inventivité, de la créativité, un certain sens de l’adaptation, qu’ils étaient capables de se remettre en question, de prendre des risques et d’avoir le goût de l’aventure, par exemple.

    Dans le langage managérial, c’est le fameux : « sortir de sa zone de confort ». Un management qui s’organise autour de vertus comme le courage, l’audace ou l’engagement, plutôt qu’autour de qualifications ou de compétences professionnelles bien identifiées.

    D’aucuns ont même parlé de narcissisation de la relation au travail, notamment autour de Vincent de Gaulejac, qui a évoqué une transaction narcissique entre le salarié et sa hiérarchie.

    Ce que promettent nombre d’entreprises, si le salarié accepte de se « mettre en danger », c’est de le faire grandir, de l’améliorer. Il y a une focalisation sur des aspirations et fantasmes très personnels de grandeur. La conséquence, c’est que les salariés ne sont plus seulement mis en concurrence les uns avec les autres, ils sont aussi en concurrence avec eux-mêmes. C’est ce fameux moment de l’entretien où on leur dit : « C’est bien, mais vous n’avez fait qu’atteindre vos objectifs. »

    #travail #management #ressources_inhumaines #DRH #novlang #jargon_entrepreneurial #soumission

  • Lettre aux comités locaux et à toutes celles et ceux
    qui aimeraient comprendre où on en est sur la ZAD

    https://lavoiedujaguar.net/Lettre-aux-comites-locaux-et-a-toutes-celles-et-ceux-qui-aimeraient-

    Mai 2018. Il paraît que c’est très difficile de suivre de loin ce qui se passe, et du coup on voulaient raconter les derniers mois à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. On présente dans ce texte ce qu’on comprend de ce qui se passe. C’est pas trop nos analyses ou nos sentiments par rapport à la situation : on essaye de présenter une diversité d’opinions même si on n’est pas d’accord — on n’est même pas d’accord entre écrivain·e·s ! Les écrivain·e·s, d’ailleurs, sont quelques personnes qui habitent sur la zone et ont l’habitude de s’organiser ensemble, dans le même groupe politique.

    Victoire et peurs. L’annonce de l’abandon du projet d’aéroport le 17 janvier 2018, c’était pour une bonne partie du mouvement la victoire d’un long combat qui donne force et motivation aux autres luttes. Pour une fois une lutte a gagné contre un projet de l’État porté par des grosses entreprises. Mais pour d’autres, la phase d’après semblait difficile et donnait plein d’inquiétudes. Le gouvernement annonçait en même temps que l’abandon le « retour à l’état de droit », alors que tout ce qui se fait sur la zone est décidé par nous qui y vivons et nous y impliquons. (...)

    #Notre-Dame-des-Landes #ZAD #lettre #négociations #conflits #expulsions #répression #résistance #fiches

  • Recension de Tout ce qui est solide se volatilise :
    http://www.lm-magazine.com/blog/2018/06/02/solide-se-volatilise

    S’appuyant sur une foule d’écrivains et de penseurs, Marshall Berman (1940-2013) ausculte les notions de modernité, de modernisme. Ces deux questions étaient souvent vues sous un angle strictement artistique. Le philosophe américain va plus loin, interrogeant ce que signifie vivre dans une métropole moderne. Cette dernière façonne nos déplacements et, avec, nos existences elles-mêmes.

    #livres #édition #philosophie #littérature #modernité

  • Elsa Dorlin : La violence comme seul moyen de faire histoire
    http://cqfd-journal.org/Elsa-Dorlin-La-violence-comme-seul

    Tel est le paradoxe des démocraties libérales. Elles prétendent que les individus sont libres, tout en déployant une répression militaire face à la création de formes de vie se situant hors du cadre de la production capitaliste néo-libérale. L’actuelle brutalisation des mouvements sociaux est destinée à faire passer aux gens l’envie de résister – mais aussi de vivre. Je pense à la journée festive organisé à Beaumont-sur-Oise fin avril par le collectif Vérité pour Adama : kermesse, jeux gonflables, initiation à la boxe… Les familles, les enfants rassemblés ont vu débarquer des fourgons de CRS, qui ont quadrillé le quartier comme s’il s’agissait d’un dangereux rassemblement terroriste.

    C’est la vie qu’on tente d’abattre. Il s’agit de faire peur, de faire mal, de marquer les corps de ceux qui s’opposent. C’est flagrant depuis les mobilisations contre la loi Travail. Je pense à certains de mes étudiant.e.s, qui ont participé au mouvement et ont subi les charges policières. Ils ont été marqué dans leurs corps. C’est une expérience qu’ils et elles ne sont pas prêts d’oublier – la peur s’est inscrite en eux comme une expérience première du politique. Dans ces conditions, la politisation est d’abord et avant tout une conversion de cette expérience de la peur : pour moi, ça relève de l’autodéfense

    https://soundcloud.com/radiocampus/podcast-elsa-dorlin-se-defendre-une-philosophie-de-la-violence-radio-gre

    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Se_d__fendre-9782355221101.html

    #démocratie_réelle #violence_d'Etat #répression #police #acab #Elsa_Dorlin,

  • Manifestations anti-Tech à San Francisco
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/06/02/manifestations-anti-tech-a-san-francisco_5308658_3234.html

    La grande banderole jaune donne le ton : « la techsploitation est toxique ». Au sol, une dizaine de trottinettes électriques de location sont empilées. Jeudi 31 mai, les démonstrations anti-tech ont repris à San Francisco (Californie). Une cinquantaine de manifestants, vêtus d’une combinaison blanche, ont bloqué pendant une heure plusieurs bus transportant les salariés de Google, de Facebook et de YouTube vers la Silicon Valley.

    Au cœur des critiques : l’impact des sociétés technologiques, notamment sur les loyers. Depuis près de dix ans, les prix des logements ont explosé dans la région en raison de l’afflux de salariés du high-tech, dont la rémunération annuelle moyenne dépasse les 100 000 dollars (86 000 euros). Cette évolution a accéléré le phénomène de gentrification. Et le nombre de sans-abri a explosé.

    Deux mondes se côtoient

    Après les « Google Bus », les trottinettes électriques pourraient bien devenir un symbole de la contestation sociale. En moins de trois mois, plusieurs milliers d’exemplaires ont été déployés dans la ville par trois start-up, sans aucune autorisation. Elles peuvent être louées grâce à une application mobile pour un dollar. Mais elles agacent une partie de la population car elles sont souvent mal garées ou sont utilisées sur les trottoirs.

    La manifestation a eu lieu dans le Mission District, l’un des quartiers les plus chers de San Francisco. Ici, deux mondes se côtoient. L’historique, populaire et majoritairement latino, et le nouveau, qui gagne du terrain avec ses restaurants branchés et ses boutiques vintages. Fin avril, les tentes d’une centaine de SDF ont été enlevées par les services municipaux. « Nettoyer la tech, pas les tentes », proclamait une banderole.

    Entre la fin 2013 et le printemps 2014, plusieurs blocages avaient déjà eu lieu. Mais le mouvement s’était rapidement essoufflé, non sans quelques dérapages. Cette nouvelle vague de manifestations intervient à quelques jours d’une élection municipale très indécise. L’une des favorites du scrutin, la démocrate London Breed, est régulièrement attaquée pour ses liens avec plusieurs personnalités du tech.

    Voir aussi :
    https://www.nytimes.com/2018/05/31/us/google-bus-protest.html
    http://abc7news.com/traffic/protesters-use-scooters-to-block-traffic-in-sfs-mission/3545854

    #techsploitation #GAFAM #Silicon_Valley #gentrification #anti-tech #épuration_sociologique

  • « Le monde des Grands Projets et ses ennemis »
    https://www.radioparleur.net/single-post/Rencontre-Quadruppani

    Un nouveau sujet collectif révolutionnaire émerge en de nombreux endroits de la planète donnant naissance aux Zones À Défendre. Hétérogène, multiforme, d’une grande richesse culturelle et réflexive, et traversé par des forces contradictoires, il est unifié par ses ennemis : les Grands Projets « inutiles et imposés ». Écrit par un acteur notoire de Notre-Dame-des-Landes et de la Vallée de Suse, ce petit livre brûlant ambitionne de cerner les contours de cette nouvelle critique des rapports d’exploitation.

    µLa naissance de Zones à défendreµ

    Ce brûlant petit livre, écrit par un ardent compagnon de route de Notre-Dame-des-Landes, de la Vallée de Suse et des « cortèges de tête » des manifestations de ces dernières années, a pour ambition de cerner la nouvelle subjectivité collective révolutionnaire qui émerge en de nombreux endroits de la planète : hétérogène, multiforme, d’une grande richesse culturelle et réflexive, parcourue de forces contradictoires mais unifiée par son ennemi même : le monde de la « révolution managériale » et de sa loi « Travaille ! », un monde qui est, indissociablement, celui des Grands Projets « inutiles et imposés », ces infrastructures (aéroports, barrages, parcs d’éoliennes, sites d’enfouissement des déchets nucléaires, etc.) qui accompagnent la métropolisation du monde et entraînent un peu partout la naissance de Zones à défendre.

    Les Grands Projets représentent une nécessité pour un monde qui prétend être le seul possible et reposer en tous ses aspects sur la raison : la raison de l’économiste, celle du financier, de l’ingénieur, de l’aménageur, du manager. À cette irrationnelle rationalité qui ramène tout à la mesure de l’argent, il s’agit d’opposer une recherche essentielle en ces temps de catastrophe écologique, celle de la juste mesure dans chaque réalité : dans la production de tels ou tels objets aussi bien que dans les échelles de la vie en commun. Et d’inventer, en lien étroit avec ces territoires en luttes, des savoirs, des imaginaires, des contre-cultures qui rendront possible une autre société.

    Podcast de radioparleur
    https://soundcloud.com/user-898678423/captation-serge-quadruppani

    #zad #nddl #Notre_Dame_des_Landes #sujet_révolutionnaire #autonomie #nuisances

  • Pipe dreams: can ’nano apartments’ solve Hong Kong’s housing crisis? | Cities | The Guardian

    https://www.theguardian.com/cities/2018/may/21/nano-apartments-hong-kong-housing-crisis

    Pipe dreams: can ’nano apartments’ solve Hong Kong’s housing crisis?

    The city with the world’s tiniest and costliest living spaces may soon convert drainpipes into homes. The aim is to get young people on the property ladder – but how small is too small?

    #urban_matter #hongkong #habitat #habita_urbain

  • En Espagne, les femmes de chambres s’organisent pour en finir avec le « sale boulot »
    https://information.tv5monde.com/terriennes/en-espagne-les-femmes-de-chambres-s-organisent-pour-en-finir-a

    Les touristes internationaux ne les remarqueront sans doute pas. Elles sont les petites mains de l’industrie du tourisme de masse. Invisibles, ou presque. Les femmes de chambre, maillon incontournable de la prestation offerte au client d’hôtel, effectuent des tâches difficiles et peu valorisées. 

    En Espagne, la détérioration des conditions de ce travail éreintant a poussé Las Kellys, acronyme de « Las que limpian » (celles qui nettoient), à se regrouper et créer un collectif de revendication. Fondée en novembre 2016 à Barcelone, l’association Las Kellys dispose de huit relais à l’échelle espagnole. Outre Madrid, elles sont présentes dans plusieurs points névralgiques du tourisme ibère : Benidorm, Cádiz, Fuerteventura, La Rioja, Mallorca ou encore Lanzarote...

    Si c’est à Barcelone, première ville touristique de la péninsule (19 millions de visiteurs en 2017) qu’a émergé ce mouvement, comme d’autres avant, les Kellys déploient une stratégie multi-polaire. La bataille légale se mène de manière parallèle, aux portes des parlements régionaux et des Cortes espagnoles (chambre des députés et sénat), à Madrid. C’est dans la capitale espagnole que se joue par exemple la reconnaissance des maladies spécifiques à ce travail laborieux.

    #femmes #féminismes #femmes_en_lutte #travail_des_femmes #précaires #auto-organisation #Espagne

  • Pour les caisses de grève ! Série #1.
    http://www.co-bay.com/greve/index.php?lang=fr&article=greve_009

    La grève c’est pénible, surtout pour ceux qui la font. Chez dasein on est pour les grèves en général et surtout pour la disparition totale du capitalisme, sous quelque forme qu’il s’exprime. Nous vous proposons de participer à l’effort collectif en mettant en vente 7 images, créées par des artistes aux pratiques variées et imprimées par nous, artisanalement, en sérigraphie. Le produit de ces ventes sera reversé à diverses caisses de grève.

    Les coûts et travaux d’impression sont pris en charge par les éditions dasein. Les artistes offrent leurs images pour cet usage, l’ensemble des sommes ira à diverses caisses de grève parmi les nombreuses existantes, par tranche de 300 € récoltés.

    – La première sera celle constituée pour les cheminots grévistes (parce que l’appel a été signé par Annie Ernaux) : Solidarité avec les cheminots grévistes ↗.

    – La seconde pour la reconstruction de la ZAD (parce que) : Solidarité pour la ZAD NDDL ↗.

    – La troisième pour les employés d’une marque de restauration rapide (parce qu’ils éclament 13€ de l’heure) : Caisse de grève des salarié.e.s en grève de McDonald’s ↗.

    Voilà pour le début.

    Si tout se passe comme prévu les prochains dons iront au Comité Révolutionnaire Unifié et plus précisément à la section chargée de la rééducation des managers par activités combinées arts plastiques - agriculture (CRU-SRéMaPACAPA).

    #solidarité #graphisme_de_lutte

  • Quelques raisons de ne pas s’organiser sur Facebook

    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/local/cache-gd2/2c/2caf73e55b1791853c1e73ce82213d.jpg?1514451614
    https://paris-luttes.info/quelques-raison-de-ne-pas-s-9260

    On a pu voir ces derniers temps proliférer les pages Facebook. Cet outil de propagande semble intrinsèque à l’époque. Cependant on peut se questionner sur la propension à en faire un outil d’organisation. Et même comme un outil de propagande pertinent.

    @rezo

    • Quelles solutions existent aujourd’hui face aux GAFAM pour des organisations, pour avoir une présence sur le web, s’organiser, communiquer sans avoir à « mettre les mains dans le cambouis » ?
      (et tout perdre quand la personne « qui s’y connait » n’est plus là).

      Il y a medialibres.org pour les médias, mais pour d’autres assos, orgas militantes, politiques etc ?

    • Même si on proposait une distrib #spip clé en main, avec les plugins et un squelette qui va bien, il faudrait quand même l’héberger et le maintenir, tout le monde ne sait pas faire.

    • Tiens, par exemple le NPA de mon département est passé de Joomla à SPIP en 2015 (super), mais est resté bloqué sur la version 3.0.19 installée à ce moment là (elle date de 2015, pas mise à jour...).

    • Je comprends bien @fil, très bien.
      Mais ça peut pas être basé sur une seule personne qui fait ça bénévolement pour les amis. Tu l’as fait et tu t’es sans doute laisser dépasser au fur et à mesure par le nombre de listes, mais tu es tout seul.

      Pour globenet.org, je ne vois pas bien les services proposés.
      (EDIT : ils sont ici http://www.globenet.org/Globenet-hebergement.html)

      Il y a aussi la mère Zaclys ou les chatons, mais ils proposent des services, pas de l’hébergement d’un site complet clé en main, genre tu crées ton compte et en un clic tu installes une instance d’un CMS avec agenda et tout le bazar.

    • @fil oui, c’est bien l’origine même de Globenet, une structure créé par des associations pour « autohéberger » leurs services.

      Ça s’est un peu perdu entretemps mais ça reviens.

      Si des personnes sont motivées pour mutualiser des ressources ou des savoirs-faire pour s’organiser au niveau des outils électroniques, elles sont les bienvenues pour en discuter.

      @fil qu’est-ce qui pêche dans la gestion des listes de ton côté ?

    • C’est vraiment difficile de maintenir un service mail, notamment avec la course aux armements spam et antispams. Je n’arrive pas à trouver le temps et la motivation non plus pour faire les mises à jour de mailman, les archives sont difficiles à organiser, etc. Tout ça reste immensément utile, mais comme ce n’est plus vraiment un centre d’intérêt pour moi, ça finit par tourner à la corvée. Je devrais peut-être rejoindre globenet avec armes et bagages :)

    • On en discutait avec @isskein il y a quelques temps. Comme beaucoup d’autres, nous sommes en effet à la recherche de solutions/idées pour organiser toute l’info afin de s’armer pour les luttes... pour faire converger une info dans un lieu, alors que les pratiques des personnes appartenant à ces groupes sont très hétéroclites. Il y a celles et ceux qui ne veulent pas lâcher FB, d’autres qui ne rejoignent pas FB car c’est surveillé, etc.

    • Je vais encore faire de la promo pour Brest, désolé, mais #Infini http://infini.fr propose tout ça : de l’hébergement web, des listes de diffusion, des outils en libre accès pour les non adhérent⋅e⋅s (cf #chatons), etc, et surtout un accompagnement par la salariée de l’asso pour aider les adhérent⋅e⋅s à mettre en place leur SPIP (ou autre), le mettre à jour, et même l’équipe des techs est là pour répondre aux questions des gens qui ont des problèmes avec leur bidouilles PHP ou autre.

    • @nicod_ pour préciser, mediaslibres.org est un simple agrégateur et ne propose aucun hébergement. Le réseau Mutu propose lui un hébergement mais limité aux collectifs qui le rejoignent dans le cadre de sites / plateformes locales. L’idée c’est justement que comme c’est compliqué de maintenir, d’héberger, de développer des sites, de les rendre visibles et visités, il peut être pertinent de se fédérer localement plutôt que multiplier les tous petits sites. Après c’est une proposition ancrée dans une tradition politique anti-autoritaire (donc plutôt méfiante vis-à-vis des élu-es, partis, certaines grosses structures...).

    • Sinon peut-être que des distributions Spip de plugins simplifieraient l’installation en fonction des besoins. Reste la question de l’hébergement, mais dans ce cadre-là je trouve le taf de Nursit super bien :)

    • Merci pour la précision @ari
      La principale question c’est l’hébergement, effectivement, et pour ça y’a eu des réponses (infini.fr, nursit.com...)
      Pour la distrib de plugins c’est peut être une piste à suivre, mais sinon toujours la question récurrente avec #spip : quel squelette j’installe ?
      Peut être qu’on devrait se pencher là dessus, proposer une distrib + squelette un peu générique et plus moderne que ce qui existe...

  • Klinamen 15 ans plus tard, un au revoir
    http://jefklak.org/klinamen-15-ans-plus-tard-revoir

    Quand les collectifs meurent, il ne reste souvent que leurs archives poussiéreuses, leurs traces laissées au hasard des luttes, des rencontres et des productions. C’est pourquoi le récit qui suit est précieux : après quinze ans d’existence, le collectif de lutte et d’édition Klinamen, basé à Madrid, a décidé de se dissoudre fin 2017. Et de partager leur aventure, avec ses questions, ses joies et ses impasses. Comment mêler le politique et le personnel ? Comment se renouveler collectivement sans violences internes ; et accompagner les mouvements sociaux sans oublier le sens critique ? Comment se lancer à fond dans un projet militant qui ne recherche pas le profit, tout en rentrant assez d’argent pour perdurer ? Plein de panache et de lucidité, ce témoignage pourra servir à tou·tes celles et ceux qui fabriquent du commun.

    Un texte pour mettre un point final à une expérience politique, éditoriale et militante collective, qui est tout autant un témoignage et une réflexion politique. Tu texte pour mémoire, mais pas seulement : fragments de subjectivité d’un parcours révolutionnaire.

    #communs #parcours_collectif #expérience_militante #Espagne #Klinamen

  • Je n’ai aucune idée de ce que ça vaut, mais pour les ami.e.s cartographes ici, ça peut être intéressant :

    Inner Mapping, un documentaire de Stéphanie Latte Abdallah et Emad Ahmad (Palestine/France, 51’, 2017)

    Inner Mapping expérimente les limites territoriales de l’occupation israélienne en Cisjordanie. Selon qui vous êtes, la voiture que vous conduisez, vos circulations sont distinctes, parallèles. Le pays devient le réseau de routes, de chemins que vous pouvez empruntez. Le guide de ce drôle de road movie, le GPS palestinien, est concret, technologique, graphique. Banal, global, il est acculé par un contexte d’exception. Rouler avec le GPS, c’est vivre une carte absurde. Chacun de nous, de ceux que nous rencontrons, portent leur propre frontière. Nous regardons le dedans avec la caméra du chef opérateur, mais aussi, en continu, le dehors avec trois caméras Go Pros installées sur la voiture. Avec ce dispositif, nous filmons la cassure entre le territoire d’une continuité perdue, celui d’une Palestine rêvée et politique, et la Palestine du quotidien : la Cisjordanie des déplacements possibles, du GPS, coupée en deux cartes, israélienne et palestinienne.

    La bande annonce :
    https://vimeo.com/263871752

    Projection gratuite le vendredi 15 juin 2018 à 18h, à l’EHESS, Amphithéâtre François Furet, 105 boulevard Raspail, P6, suivie d’un débat en présence de Stéphanie Latte Abdallah, Agnès Devictor et Thomas Richard
    https://iismm.hypotheses.org/30206

    #Palestine #documentaire #Stéphanie_Latte_Abdallah #Emad_Ahmad #cartographie #frontière #territoire #GPS

  • De l’Antiquité à la ZAD, des idées en commun
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/05/27/de-l-antiquite-a-la-zad-des-idees-en-commun_5305272_3232.html

    Par Claire Judde de Larivière (Historienne)

    L’air que nous respirons appartient à tout le monde. Le savoir scientifique sur lequel se fondent la médecine ou l’exploration spatiale tout autant. Matérielles ou immatérielles, les ressources naturelles comme les connaissances forment un bien commun que l’humanité a en partage et qu’elle se doit de protéger. C’est l’idée qui porte aujourd’hui de nombreux projets collectifs dans des espaces sociaux très variés.

    Une idée sans étiquette

    La ZAD de Notre-Dame-des-Landes en est un bon exemple, où la défense du commun sert de justification à une occupation des lieux et à leur mise en valeur collective. Les habitats partagés qui se multiplient promeuvent quant à eux la nécessaire articulation entre des espaces privés et des espaces de vie commune. Et l’encyclopédie en ligne collaborative Wikipédia, créée en 2001, trouve son origine dans ce désir de faire de la connaissance une ressource libre de droit (les commons).

    Utopique ou alternatif, porté par une colère révolutionnaire ou une aspiration familiale au confort collectif, par des zadistes ou des ingénieurs de la Silicon Valley, le commun est aujourd’hui une idée sans étiquette, qui permet des formes d’engagement d’une immense variété, dans leurs objectifs comme dans leurs modalités. Cela explique sans doute le succès sans limite d’une telle notion. Les sciences sociales ne s’y sont pas trompées et s’en sont emparées pour tenter d’en dénouer les strates sémantiques comme les innombrables champs d’application (Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, de Pierre Dardot et Christian Laval, La Découverte, 2014).

    L’histoire n’est pas en reste, car si le commun irrigue aujourd’hui de multiples projets politiques, il ne faut pas oublier sa dimension historique. L’idée de bien commun fonde la culture européenne, de l’invention du politique dans la Grèce ancienne (ta politika, au temps de Périclès, désigne les affaires communes dont les citoyens peuvent et doivent se soucier) à l’émergence des communismes au XIXe siècle. Dans la longue durée, on retrouve, mutatis mutandis, cette aspiration à protéger ou atteindre des biens, des valeurs, des principes, relevant du commun.

    Espaces politiques autonomes

    Dans les villes et les campagnes médiévales, on voit ainsi se déployer des actions et des discours, par les princes comme par les gens ordinaires, qui affirment leur souhait de construire ensemble et de préserver le bien commun. A partir du XIe siècle, c’est par exemple le cas des célèbres « communes », ces villes au statut nouveau qui négocient avec les seigneurs locaux des libertés et des privilèges pour créer des espaces politiques autonomes. Le destin de cités comme Florence ou Venise suffit à rappeler le succès de telles initiatives. Dans les îles Britanniques, à la même époque, se mettent en place des structures qui fondent encore aujourd’hui le droit et l’organisation institutionnelle, la Common Law et la House of Commons.

    Dans les campagnes de toute l’Europe, les communautés rurales défendent l’usage coutumier des biens communaux : ces forêts, prés et landes où faire paître les bêtes et récupérer du bois sont l’objet de luttes entre paysans et seigneurs, ces derniers cherchant constamment à en limiter l’accès et à les privatiser. Enfin, dans une chronologie étirée de Thomas d’Aquin aux Lumières, la pensée politique est irriguée par le « bien commun », un idéal que le pouvoir doit viser et garantir. La notion constitue donc un socle essentiel des idées politiques, qui articule dès l’origine deux dimensions : le commun, un modèle théorique qui garantit le vivre-ensemble ; les communs, des biens et des ressources qui appartiennent à tous et dont la conservation oblige à travailler de concert.

    Encore aujourd’hui, ces deux niveaux inspirent des actions de nature fort différente. On retrouve finalement ce qui faisait déjà la force du concept au Moyen Age. Le commun est un motif de politisation revendiqué par des acteurs si variés que leurs aspirations en apparaissent presque contradictoires. Il en est de même des formes et moyens d’action, qui semblent parfois irréconciliables. C’est sans doute en cela que le commun demeure si fascinant, lui qui appartient à tous : aux détenteurs du pouvoir, qui continuent d’en faire un horizon d’attente rhétorique, comme aux zadistes ou aux chercheurs en sciences sociales.

    #zad #nddl #Notre_Dame_des_Landes #communs #commune

  • Bâtir Aussi : rêver au-delà de l’Antémonde
    https://friction-magazine.fr/batir-aussi-rever-plus-loin-que-lantemonde

    En ce mois de Mai 2018, alors que la grève dure, que le mécontentement se propage, que le Black Bloc crame des Mac Do et que des dizaines de lycéens sont en GAV, un livre assez inattendu (mais tombant drôlement à pic) vient de paraître : Bâtir Aussi, Fragments d’un monde révolutionné. A l’origine de l’ouvrage, Les Ateliers de l’Antémonde, un mystérieux collectif d’auteurEs composé « de personnes engagées dans les luttes anticapitalistes et féministes » et « passionnées par la bidouille ». 

    « Les haraks dessinent leur quotidien en fonction de leurs ressources et de leurs rêves. »

    Le livre est en fait un recueil de nouvelles d’anticipation qui partent d’une même hypothèse : en 2011, les printemps arabes ont inspiré d’autres révoltes et le Monde tout entier s’embrase — bienvenue à l’ère de l’Haraka, c’est à dire après ‘l’Antémonde’. « Les productions industrielles, les Etats et toutes les hiérarchies vacillent » explique la quatrième de couv. Un peu partout, des militants autonomistes tiennent tête à la police et aux fachos qui tentent de rétablir l’ordre.

    En 2012 mais aussi, surtout, en 2021, le collectif nous raconte donc sept courtes histoires : sept fragments d’un futur possible qui laissent imaginer à quoi ressemblerait le Monde si, demain, la ZAD se propageait partout. 

    Voir au-delà de notre Antémonde mais, surtout, plus loin que la simple révolte : tel est l’objectif des auteurEs qui tentent ici d’imaginer les nouveaux gestes quotidiens, les routines collectives, les questionnements émergents comme les problèmes à résoudre après ce soulèvement global : « Comment vivre avec l’héritage de l’Antémonde ? Comment faire le tri des objets et des savoirs d’une époque aux traces tenaces ? Les haraks dessinent leur quotidien en fonction de leurs ressources et de leurs rêves. »

    https://antemonde.org

    #science-fiction #anticipation #littérature #zad #communes #vivre_la_commune #Les_Ateliers_de_l’Antémonde

    • 2011, les printemps arabes ont donné le ton à d’autres révoltes. Un mouvement mondialisé s’étend, c’est l’Haraka. Les productions industrielles, les États et toutes les hiérarchies vacillent. Des dynamiques populaires s’entrechoquent pour répondre aux nécessités de la survie et dessiner un futur habitable.

      2021, les communes libres s’épanouissent sur les ruines du système. Comment vivre avec l’héritage de l’Antémonde ? Comment faire le tri des objets et des savoirs d’une époque aux traces tenaces ? Les haraks dessinent leur quotidien en fonction de leurs ressources et de leurs rêves. Des dynamos aux rites funéraires, des lave-linge aux assemblées, ces nouvelles d’anticipation politique racontent non pas une utopie parachutée, hors-sol, mais des routines collectives qui se confrontent à la matière, à ce qui résiste dans les têtes, bâtissant un monde qui s’espère sans dominations.

  • Journalisme des luttes et luttes des journalismes
    https://lundi.am/Journalisme-des-luttes-et-luttes-des-journalismes

    Deux choses sont à noter. D’une part, la tendance de la presse toute entière à de plus en plus s’appuyer sur des images de journalistes indépendants, de lycéens, d’étudiants et de travailleurs qui s’emparent d’outils tels que la caméra ou l’appareil photo. Ces images – nos images -, ils s’en servent pour illustrer leurs journaux, réaliser leurs documentaires et leurs JT. Et d’autre part, la fâcheuse tendance de cette même presse à détourner prudemment le regard dès lors que ces petits reporters, témoins engagés des évènements, finissent derrière les barreaux pendant plus de soixante heures. En cause, le simple fait d’avoir été présents et d’avoir montré des réalités que la presse traditionnelle n’est plus en mesure de constater par elle même, minée par ses idéologies, ses budgets exsangues et son parisianisme maladif.

    [...]

    Alors, étonnant ce silence ? Pas vraiment. Peut-être n’est-ce pas une information assez importante ? Ou plutôt, ces jeunes aux casques siglés TV qui vont de boulevards en avenues et de ZAD en ZAD ne sont-ils pas reconnus comme des pairs par ceux qui exercent pourtant le même métier ? Qu’importe, ils sont là, eux. Ils continuent de raconter les luttes d’aujourd’hui, dans les facs, auprès des exilé-e-s, de jour comme de nuit, à déclencher quand les matraques entrent dans le viseur et quand des chants d’espoir sont entonnés par la foule dans la grisaille d’un jeudi nantais. C’est ce rôle qui est attaqué quand ils finissent au trou et c’est sans aucun doute ce rôle que certains voudront les empêcher de tenir demain. Ils ne se doutent pas qu’à chaque caméra brisée, de nouvelles s’allument et ce sont alors des vocations qui naissent.

    Si leur monde continue de tourner, nos caméras aussi.

    #presse #journalisme #journalistes_indépendants #violences_policières #guerre_des_images

  • Liaisons – « Au nom du peuple »
    https://editionsdivergences.com/produit/liaisons-au-nom-du-peuple

    Note 1

    L’actuel ressac populiste brouille les anciennes divisions et déstabilise les luttes politiques, posant l’urgence de porter un regard mondial sur des phénomènes qui se déploient sur une échelle planétaire. Alors qu’une bonne partie de la gauche tente de combattre la montée de la démagogie en proposant leur propre « populisme de gauche », d’autres forces refusent de succomber à ce chantage et tentent de naviguer les eaux troubles de l’époque avec des pensées radicalement différentes.

    Le collectif éditorial de Liaisons a vocation à rassembler témoignages et analyses des luttes menées aux quatre coins du monde. Devant leurs populismes respectifs, des collectifs politiques actifs sur quatre continents font part de leurs expériences et de leurs stratégies de résistance locale à la déferlante populiste mondiale.

    Note 2

    Plus qu’un collectif, moins qu’un monde, Liaisons est une inclinaison, une tangente, un carrefour de confrontations, de rencontres et de liens, basés à Paris, New York et Montréal. « Au nom du peuple », leur premier ouvrage, propose une série de témoignages et d’analyses du sursaut populiste mondial, à partir des formes locales qu’il prend autant aux États-Unis qu’en France, en Italie, au Japon, en Corée, au Liban, au Mexique, au Québec, en Russie et en Catalogne.

    Refusant de succomber au chantage qui veut combattre la démagogie en passant ses armes à gauche, ces autres forces tentent de naviguer dans les eaux troubles de l’époque avec des pensées de radicalement différentes. Le bouleversement des polarisations politiques provoqué par le populisme indique surtout l’urgence d’en développer une interprétation révolutionnaire globale et de faire les liens qui s’imposent.

    #populisme #un_monde_des_mondes #autonomie

  • L’Encyclopédie anarchiste


    https://paris-luttes.info/l-encyclopedie-anarchiste-9159

    Quatre tomes, plus de 1600 entrées, 2893 pages… Et ce n’était censé être que le début d’un projet encore plus vaste ! Mais pourtant qui connaît encore aujourd’hui l’existence d’une encyclopédie anarchiste ? Certainement pas assez de monde en tout cas, au regard de l’œuvre accomplie et de la richesse de cette ressource pour les militant-e-s, universitaires et chercheurs/ses en tout genre s’intéressant au mouvement libertaire.

    @rezo