Mané

Critique de Sciences & doctorant en anthropo-épistémologie

  • Un livre en libre accès : Sciences, technologies et sociétés de A à Z


    http://www.pum.umontreal.ca/catalogue/sciences-technologies-societes

    Téléchargeable en epub ici : http://www.pum.umontreal.ca/files/prod/livres_fichiers/9782760634978.epub

    Résumé :

    Vaccination, OGM, épidémies, contraception, changements climatiques : voilà des sujets portant à controverse où la science semble autant juge que partie. Mais que sait-on vraiment du fonctionnement de la science et de la technologie ? Louées ou honnies, elles font intimement partie de notre vie, sans que nous ne comprenions toujours comment, ou pourquoi. Ce dictionnaire unique en son genre cartographie nos liens complexes avec la science et la technologie envisagées comme phénomènes humains. Il détaille le vocabulaire et les questions de la « STS » (Sciences, technologies et sociétés), champ des sciences humaines voué à la compréhension critique des savoirs et de leurs usages. Chaque entrée présente l’état des recherches sur un aspect précis et rend compte des acquis théoriques, des méthodes d’enquête et des débats en cours.
    Fruit du réseau d’expertise du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST), ce livre mobilise plusieurs disciplines – sociologie, philosophie, management, communication, science politique, histoire, économie et scientométrie –, tout en mettant à l’avant des concepts communs. Le grand public, les étudiants, les décideurs et les chercheurs y trouveront un outil de référence nécessaire pour réfléchir autrement à ces questions qui nourrissent nos inquiétudes et nos plus grands espoirs.

    #STS #Socio-épistémologie #Science_Studies #Controverses #Sciences

  • 120 Years of Electronic Music | The history of electronic music from 1800 to 2015
    http://120years.net

    120 Years of Electronic Music* is a project that outlines and analyses the history and development of electronic musical instruments from around 1880 onwards. This project defines ‘Electronic Musical Instrument’ as an instruments that generate sounds from a purely electronic source rather than electro-mechanically or electro-acoustically (However the boundaries of this definition do become blurred with, say, Tone Wheel Generators and tape manipulation of the Musique Concrète era).

    The focus of this project is in exploring the main themes of electronic instrument design and development previous to 1970 (and therefore isn’t intended as an exhaustive list of recent commercial synthesisers or software packages.) As well as creating a free, encyclopaedic, pedagogical resource on the History of Electronic Music (and an interesting list for Synthesiser Geeks) my main interest is to expose and explore musical, cultural and political narratives within the historical structure and to analyse the successes and failures of the electronic music ‘project’, for example;

  • Ventriloquie, performativité et communication. Ou comment fait-on parler les choses
    http://www.cairn.info/revue-reseaux-2010-5-page-33.htm


    Résumé :

    Cet article introduit la notion de ventriloquie, conçue métaphoriquement comme le processus par lequel des interlocuteurs animent ou font parler des figures (le nom que les ventriloques utilisent pour parler des mannequins qu’ils manipulent), des figures qui sont elles-mêmes censées animer ces mêmes interlocuteurs en situation d’interaction. Ventriloquiser des figures (par exemple, des valeurs, des principes, des règles, des faits etc.), c’est se mettre à parler en leur nom et ainsi gagner en autorité en donnant du poids à son propos. Des phénomènes de pouvoir peuvent ainsi être identifiés dans l’interaction sans qu’il faille s’éloigner d’une approche performative et interactionniste du social.

    #STS #science_studies #Sciences_de_la_communication

  • http://www.scienceshumaines.com/la-fabrique-des-idees-politiques_fr_28901.html
    La fabrique des idées politiques

    Les experts, souvent regroupés en think tanks, pèsent de plus en plus sur les programmes politiques. La figure de l’intellectuel engagé, en revanche, tend à s’effacer. Une mutation profonde dans la fabrique des idées politiques est à l’oeuvre.

    #Expertise #SHS

  • Des doctorants en « démo ». Ethnographie de deux sessions posters des Doctoriales
    http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_190_0045&WT.mc_id=RES_190


    Résumé :

    Cet article propose l’ethnographie de sessions posters des Doctoriales dont la vocation est d’initier des apprentis-chercheurs à exposer des anticipations techno-scientifiques sur la base de travaux de thèse. Il s’agira de se demander ici ce que l’apprentissage à la communication promotionnelle des sciences fait à la présentation d’un projet de recherche doctorale. Mobilisant le concept de « démo » développé par C. Rosental, il sera également question de saisir comment ces sessions posters, en même temps qu’elles initient les doctorants à promettre et promouvoir des résultats scientifiques, les (pré)forment à évoluer dans des mondes de la recherche organisés en clusters, autour de contrats, d’appels d’offres et de partenariats public-privé.

    #Sciences_de_la_communication #STS #anthropologie_des_sciences

  • Après #affaire_Sokal et #Affaire_Maffesoli on n’arrête pas avec les canulars. Malheureusement, ça ne démontre pas grand chose... dommage !


    Comment inventer des résultats scientifiques et en faire parler les médias
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/af444050-0ac1-11e5-b8f6-5d331e67f11f/Comment_inventer_des_r%C3%A9sultats_scientifiques_et_en_faire_parler_les_m%C

    Deux nouveaux scandales de fraude scientifique ont éclaté il y a peu. Si le premier confine à la tromperie dans un but carriériste, le second a été échafaudé pour souligner la manière dont nombre de médias considèrent la science, sans distance. En cause : des chercheurs poussés à survaloriser leurs résultats et des journalistes souvent en manque de clés pour appréhender le monde scientifique et ses publications.

    #épistémologie #canular #science

  • Comment décrire ce qui n’a pas d’existence reconnue ? (1/2)


    http://reflexivites.hypotheses.org/7269

    La possibilité de s’assembler autour de ce socle commun peut d’ailleurs expliquer en partie la puissance de la mobilisation : on défile plus volontiers pour des valeurs que contre des assassins. Emmanuel Todd ne nie pas ces valeurs ; comme tout le monde, il ne peut que les voir, tant elles ont été scandées et reprises dans les médias ; mais il considère que cet affichage généreux et « sympa » ne dit pas non plus tout des motifs qui ont rassemblé derrière Charlie ; pour atteindre l’autre côté du miroir, il faut déceler ce qui relève de l’implicite, de l’inavouable ou de l’inconscient. Ce qui serait de l’ordre des préjugés à combattre, et dont on se croit volontiers prémuni.

    [...]

    C’est aux chercheur.e.s, quand les statistiques et les mots font défaut, de procéder à la construction des « lunettes » permettant d’observer la réalité différemment. Pour cela, il faut qu’illes soient à contre-courant. S’illes se situent en dehors des statistiques et des catégories usuelles, c’est qu’illes ont aperçu une réalité à nul.le autre (ou du moins, à nulle majorité dominante) visible. C’est le cas d’Emmanuel Todd. Non qu’il soit le premier à parler d’islamophobie, loin de là ; mais il est parmi les premiers, il faut le reconnaître, à avoir vu celle qui agiterait les classes moyennes éduquées qui ont défilé le 11 janvier. C’est ici qu’il faut aborder l’autre difficulté de sa démarche : sa méthode hypothético-déductive

    #sociologie #SHS #épistémologie

  • Sciences sociales : quand les instruments et les modèles formels supplantent les objets d’études
    http://sms.hypotheses.org/3734

    Les sciences de la nature et de la technique ont toujours constitué pour les sciences sociales un réservoir d’idées et de méthodes, et elles ont souvent incarné ce que peut être la « méthode scientifique ». Les « importations » en sciences sociales ne sont pas limitées aux modes de raisonnement ou aux concepts. Elles ont aussi pris, dans certains cas, la forme d’adoption d’instruments ou de formalismes qui se sont accompagnés de migrations de chercheurs.

    #épistémologie #SHS

  • Les images de la science
    https://polirevue.wordpress.com/anciens-numeros/numero-8

    Historiens et penseurs contemporains se passionnent toujours davantage pour les liens étroits qui unissent la science à l’imagerie. Encore s’agit-il de préciser ce que ces deux termes désignent. Mathématiques, chimie, histoire de l’art, sociologie ? Cartographies, esquisses, métaphores, photographies ? Ce sont l’ensemble de leurs relations possibles qui intéressent les contributeurs et les contributrices de ce numéro, consacré à la visualisation de la pensée scientifique sous ses formes les plus diverses et les plus inattendues.
    À l’instar de la reproduction ordinaire médiatisant l’oeuvre d’art, l’imagerie scientifique est parfois restée discrète, voire transparente. Des films mettant en scène experts, laboratoires et prototypes, aux expositions déployant des dispositifs pour rapprocher la science des publics, la représentation du savant dans la culture populaire ou celle du savoir dans la culture muséale sont autant de visibilités restées dans l’ombre, auxquelles ce numéro prête une attention particulière. Il s’agit de montrer qu’au delà de la scientificité même, l’image et le regard ont toujours été à la pointe de la culture scientifique. Ils en sont les indispensables compléments, un constat que les développements médiatiques et techniques les plus récents ne cessent de conforter.

  • http://korben.info/qwant-mon-retour-apres-1-mois-de-test.html
    Qwant – Mon retour après 1 mois de test

    Voilà, je pense que j’ai fait le tour des fonctionnalités. Des moteurs de recherche alternatifs, j’en ai testé des cargaisons entières et c’est la première fois que j’en vois un qui ne se repose pas sur les résultats fournis par les API de Google (ou d’un autre) et qui peut véritablement challenger le moteur américain. Qwant n’est pas meilleur ou moins bien que Google. Il est différent et suffit largement pour 98% des recherches quotidiennes qu’on fait tous sur le web.

    Et si je fais le ratio « respect de ma vie privée » / « qualité des résultats de recherche proposés », Qwant gagne haut la main. En plus, comme ils sont français et très à l’écoute, je ne me prive pas pour leur donner mon avis ou leur demander des fonctionnalités utiles (Genre le filtre par taille pour les images !!). Je pense que vous pouvez faire de même, car ils sont très présents sur les réseaux sociaux et facilement joignables.

    #qwant #moteur_de_recherche

  • La démocratie épistémique comme condition d’une science citoyenne – Le pluralisme épistémique
    http://recherche.hypotheses.org/162#_ftn7

    Dans une série de trois articles, Léo Coutellec, docteur en philosophie, nous propose de penser les rapports entre science et société, et fais reposer la condition d’existence d’une science citoyenne sur l’idée de démocratie épistémique :

    “La démocratie épistémique comme condition d’une science citoyenne”
    La démocratisation des rapports entre science et société ne se fera pas sans une démocratisation de la science elle-même

    Que veut dire inventer en épistémologie ? Comment établir et penser des rapports démocratiques entre sciences et éthiques ? Peut-on penser une intégrité des sciences à la fois épistémique et éthique ? Comment construire une épistémologie non-standard et une éthique générique ?

  • Canada : Retour dans le passé de la « ville sans pauvreté »
    http://revenudebase.info/2012/12/06/evelyn-forget-experimentation-mincome-canada

    De 1974 à 1979, une expérimentation sociale connue sour le nom de « Programme MINCOME » visait à mettre en place un système de revenu de base garanti dans le petite ville de Dauphin, au Canada. Evelyn Forget fait partie des rares chercheuses ayant investigué sur ce sujet. Nous l’avons interrogé pour en savoir plus sur le contexte et les résultats de ses travaux de recherche.

  • http://act.hypotheses.org/4273
    Penser avec ses enquêtés : réflexions sur les pratiques de recherche engagées

    S’il est aujourd’hui possible de faire de l’enquêté un interlocuteur participant directement à la construction du sens de la recherche comme l’illustre notamment le travail de William Foote Whyte avec Street Corner Society, ce choix épistémologique semble également poser un certain nombre de questions pratiques.

    En effet, si apprendre à penser avec ses enquêtés peut difficilement s’enseigner, comment le chercheur peut-il faire face à cette expérience ? De même, alors que le chercheur est souvent invité à garder une forme de distance dans sa quête de rigueur scientifique, il peut aussi se retrouver à parler au nom de ses enquêtés, passant de fait d’une posture intellectuelle neutre à celle de l’engagement. Cependant, plus qu’une affaire de morale, le fait de penser avec impliquerait que le chercheur prenne parti pour ses enquêtés c’est-à-dire qu’il les inclue dans son monde et qu’il s’inclue dans le leur pour produire une recherche dans une perspective partagée.

  • Grammalecte – Soutenez ce correcteur grammatical open source
    http://korben.info/grammalecte-soutenez-ce-correcteur-grammatical-open-source.html

    Et aujourd’hui, j’apprends qu’un projet open source baptisé Grammalecte qui existe depuis 2011, lance une petite campagne de financement participatif pour proposer en plus de LibreOffice et OpenOffice, des extensions Thunderbird et Firefox ainsi qu’une application standalone (si le palier est atteint) pour corriger grammaticalement tout et n’importe quoi à partir de n’importe quelle application.

  • Les modes d’évaluation de l’enseignement et de la recherche. Épisode 1
    http://sms.hypotheses.org/4202

    En même temps, elle est présentée comme un fondement essentiel de la prise de décision et plus généralement de l’action. L’action est interrogée à partir de dispositifs se voulant rigoureux et méthodiques, de critères quantitatifs et qualitatifs « objectifs » et toujours sous plusieurs angles complémentaires : intérêt, pertinence, effectivité, efficacité, cohérence, viabilité… En fait, l’évaluation est devenue un outil de réflexion, de gestion, de régulation et de légitimation au service de la modernisation des appareils publics et privés.

    • Le canular est disponible ici : http://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/1647/files/2015/03/Automobilit%C3%A9s-proposition-Soci%C3%A9t%C3%A9s-JPT-2014-MX-V2.pdf

      Résumé :
      Le présent article vise à mettre au jour les soubassements imaginaires d’un objet socio-technique urbain contemporain : l’Autolib’. Sur la base d’une enquête de terrain approfondie, elle-même couplée à une phénoménologie herméneutique consistante, nous montrons que la petite voiture de location d’apparence anodine, mise en place à Paris en 2011, se révèle être un indicateur privilégié d’une dynamique macro-sociale sous-jacente : soit le passage d’une épistémê « moderne » à une épistèmê « postmoderne ». A travers l’examen de l’esthétique du véhicule (que l’on caractérise comme poly-identificatoire), comme de ses caractéristiques et fonctionnalités les plus saillantes (la voiture électrique connectée illustre le topos contemporain de « l’enracinement dynamique »), nous mettons au jour les diverses modalités socio-anthropologiques qui permettent d’envisager l’objet « Autolib’ » comme le produit/producteur, parmi d’autres choses, d’un nouveau « bassin sémantique ».
      Mots-clés : Autolib’ ; postmodernité ; topique socio-culturelle de l’imaginaire

    • Quelques notes de Maffesoli pour la revue Société à propos du canular : http://www.cairn.info/revue-societes-2014-4-page-115.htm

      La revue Sociétés a fait l’objet d’un canular qui a abouti à la publication d’un article parodique rédigé, non par Jean-Pierre Tremblay, mais par deux jeunes sociologues, anciens étudiants de Michel Maffesoli, et dont l’un a entamé un travail de thèse sur la sociologie de l’imaginaire il y a 12 ans.
      L’article a été relu par deux personnes ; un avis a été négatif, l’autre favorable vu le sujet, réservé sur « le côté un peu jargonnant ».
      S’agissant de la rubrique « Marges » de la revue, qui accueille des articles très divers, parfois de très jeunes auteurs ou d’auteurs non francophones, avec plus d’indulgence que le « dossier », cet article a été accepté et publié.
      C’est une erreur et je m’en excuse auprès de tous nos lecteurs.
      Ce « canular » n’entache cependant pas la qualité d’une revue, publiée depuis plus de 30 ans et qui compte de nombreux et fidèles abonnés.
      Gardons cette « affaire » dans les limites, comme le dit Descartes, de la droite raison et du bon sens réunis.
      Michel Maffesoli

    • Dans Le Nouvel Obs : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150318.OBS4920/et-michel-maffesoli-voulu-reinventer-la-sociologie-seul-contre-
      Et Michel Maffesoli voulut réinventer la sociologie... seul contre tous

      Si cette affaire peut avoir une quelconque utilité, ce serait en invitant toute la profession à réfléchir. Il faut certes contrôler au mieux la validité des affirmations, mais il faut aussi éviter que cela aboutisse à un discours sans aspérités, qui ne fâche personne, qui devienne creux ou ’langue de bois’", un sociologue anonyme

    • Quelques réflexions épistémologiques ici : http://www.anthropiques.org/?p=1521
      Quelques réflexions au sujet de la nouvelle affaire Maffesoli

      Maffesoli, dans Le Monde, déclare qu’il ne veut pas être un scientifique, puisque précisément, « la sociologie n’est pas une science, mais une "connaissance". Une connaissance bien sûr rigoureuse, mais dont le paradigme n’est pas la mesure ». Je passe sur la question de la rigueur. Quinon et Saint-Martin me semblent avoir démontré qu’il n’est pas nécessaire d’être si rigoureux que cela pour écrire un article accepté dans une revue maffesolienne. Ce qui m’arrête, c’est l’assimilation de la science et de la mesure. Voilà une épistémologie très vieux jeu et en même temps très actuelle, avec laquelle Maffesoli donne paradoxalement raison à certains de ces adversaires. Car il ne manque pas de gens pour penser, comme lui, que la science, c’est la mesure. D’où la profusion d’études quantitatives en tout genre, y compris en sociologie. Je ne vais pas, bien sûr, soutenir la thèse inverse. La mesure fait assurément partie de la boîte à outils scientifique. Mais la mesure en elle-même ne garantit absolument pas la scientificité de la démarche. On peut mesurer - et on mesure de fait - à peu près tout et n’importe quoi. Ce qui donne parfois des connaissances certes quantitatives, mais pas moins mythiques que les connaissances de la sociologie maffesolienne.

    • Les auteurs du canular reviennent à la charge le 9 mai 2015 : http://zilsel.hypotheses.org/1979
      D’une polémique à l’autre… en passant par la compréhension. Petite note bio-méthodologique

      Un extrait d’une discussion que vous trouverez dans l’article :

      Mon interlocuteur : « – Je ne comprends pas… Comment peux-tu travailler sur un sujet que tu critiques en même temps ?
      – En, fait, le “maffesolisme”, même s’il est le point de départ de ma thèse, avec l’affaire Teissier, n’est qu’une petite partie de mon terrain, qui porte bien plutôt sur le réseau de chercheurs “ésotéristes” fédéré dans les années 1960, 70 et 80, par l’islamologue Henry Corbin et le sociologue Gilbert Durand…
      – Oui, mais même s’il s’agit d’une petite partie, comment peux-tu travailler là-dessus de manière objective, si tu les critiques par ailleurs ?
      – Hé bien, comme je te l’indiquais, ce n’est qu’une petite partie de mon terrain… Mais je ne vois pas bien ou serait la contradiction : tu peux bien critiquer, dans un premier ou dans un second temps, les bases épistémologiques d’une théorie particulière, le mode d’administration de la preuve qui y prévaut, et, dans un autre temps, chercher à décrire et à comprendre cette théorie dans toutes ses ramifications conceptuelles, en mettant en suspend la question de son adéquation avec la réalité, non ?
      – Tu critiques Maffesoli, mais tu es d’accord avec ce que disent Henry Corbin et Gilbert Durand, Durand que Maffesoli présente pourtant comme son “Maître” ?
      – (moi, m’échauffant un peu :) Non, pas du tout ! Leur vision du monde, à Corbin et à Durand, leur conception ésotériste d’une “chevalerie spirituelle” garante de l’équilibre cosmique, n’est pas du tout ma tasse de thé ! Je suis agnostique, moi, je ne crois pas en l’existence d’une connaissance secrète salvatrice, réservée à une élite spirituelle, et capable de sauver l’humanité… Mais so what ? C’est comme si tu reprochais à un ethnologue de faire un terrain exotique, parce qu’il n’est pas acquis à la vision du monde des indigènes qu’il étudie…
      – (mon philosophe, toujours calme et sceptique :) Humm… Donc tu travailles sur des objets que tu n’apprécies pas ? Pas plus Maffesoli, que Durand et Corbin…
      – (moi, agacé :) – Mais où est le problème, encore une fois ? Moi, je cherche à comprendre ces braves gens, comme le ferait n’importe quel ethnologue perdu en Amazonie. Et même si leurs visions respectives de l’homme et du monde ne sont pas les miennes, ça n’empêche pas que j’ai bien plus de sympathie pour les théories de Durand et Corbin, qui constituent l’objet central de ma thèse, que pour celles de Maffesoli, que je critique à l’occasion. De même, comme je te le disais tout à l’heure, que j’ai beaucoup plus de sympathie pour les grandes fresques philosophico-apocalyptiques de Heidegger et de l’Ecole de Francfort (ce sont de belles histoires, après tout, non ?), que pour les élucubrations et falsifications freudiennes. Même si je ne crois, à titre personnel, à aucune de ces charmantes mythologies intellectuelles.
      – (mon philosophe, toujours imperturbable et sceptique) : Mouais… Reste que je ne comprends toujours pas bien comment tu peux…
      – (moi, tranchant :) Et moi je ne comprends pas pourquoi tu n’écoutes pas ce que je te répète depuis tout à l’heure, et pourquoi tu me mets dans une boîte qui n’est pas la mienne ! Parlons d’autre chose… »

  • Paul Feyerabend, anarchiste des sciences
    http://www.laviedesidees.fr/Paul-Feyerabend-anarchiste-des-sciences.html

    Paul Feyerabend ne cessa de critiquer le rationalisme et l’approche abstraite de la philosophie des sciences, enfermée dans son jargon et son logicisme. Quitte à prêter le flanc au relativisme et à passer pour « le pire ennemi de la #science » ?

    Essais & débats

    / science, rationalité, #épistémologie

    #Essais_&_débats #rationalité

  • Tristes tropismes À propos d’Anna Boschetti, Ismes. Du #réalisme au #postmodernisme.
    http://zilsel.hypotheses.org/1693

    L’accumulation des « ismes » dans les domaines savants, au même titre que l’« effet logie »[1] ou bien encore l’omniprésence actuelle des « studies » presse à un travail réflexif des chercheurs en sciences sociales ­– et, sans doute également, des philosophes, des historiens de l’art et des spécialistes en études littéraires – sur la genèse des représentations sociales des savoirs et des catégories de pensée qui leur sont associées et qui sont acceptées comme des éléments de classification allant de soi, en quelque sorte pseudo-évidents et unitaires. Bien entendu, ces exemples marqueurs ne sont pas identiques et ne peuvent se confondre ; ils partagent néanmoins comme propriété commune, au-delà de signifier un tropisme académique, d’être des notions-concepts vagues permettant à certains acteurs ou collectifs d’acteurs de surfer dessus pour se faire un nom (et tout ce qui va avec). Ces marqueurs sont proches mais non identiques puisque, comme il va en être question dans cette recension du dernier ouvrage d’Anna Boschetti, les « ismes » ont existé et demeurent en dehors des champs académiques et scientifiques, contrairement aux « logies » et aux « studies » (parmi d’autres envisageables), qui produisent leur petit effet d’attraction par ailleurs.
    Dans son dernier ouvrage, la sociologue des intellectuels et de la culture entend rompre avec toutes ces habitudes de pensée savantes qui consistent – par séduction ?, par mimétisme ?, par paresse ? – à confondre les catégories d’analyse et autres formes de classification avec les objets d’étude, tout autant qu’à concevoir leur développement global suivant des « mouvements » successifs (p. 6), comme si elles naissaient, murissaient, se diffusaient et déclinaient naturellement – ce faisant, une génération en remplace une autre.

    #épistémologie

  • http://open-freax.fr/smssecure-retour-sms-chiffres

    SMSSecure : le retour des SMS chiffrés

    Qu’on veuille simplement protéger un peu ses échanges, sa vie privée, ses proches, ses sextos… la question du chiffrement n’est plus à poser : il convient à tout un chacun de chiffrer ses échanges numériques. Cela passe par un certain nombre d’étapes, pas nécessairement à la portée de l’utilisateur moyen, il faut bien l’admettre. Et les vagues tentatives visant à généraliser OTR (dont j’ai déjà parlé ici) ne sont pas parvenues à assurer à la fois le niveau de confidentialité souhaité et la simplicité nécessaire à une utilisation en masse.

    On pense souvent aux mails, quand on parle de chiffrer ses échanges. Mais vos SMS et MMS ?

    #chiffrement #téléphonie

  • Vers un doctorat « vite fait mal fait » ?
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/04/24/vers-un-doctorat-vite-fait-mal-fait_4622285_3232.html

    Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche travaille actuellement sur un arrêté qui fixe une durée maximale de trois ans pour la réalisation des thèses de doctorat. Des critiques se sont déjà fait entendre au sein de la sphère académique, et nous souhaitons par ce texte élargir le débat en discutant du modèle de société et d’accès au savoir qu’implique un tel arrêté.

    [...]

    En tant que rouage essentiel du fonctionnement universitaire, à travers les enseignements dispensés aux étudiants de premier et de deuxième cycle, la plupart du temps dans des conditions précaires, les doctorants sont en droit de revendiquer la liberté de passer du temps à élaborer leurs recherches. Cette liberté, c’est aussi celle de construire des sujets singuliers, critiques, et potentiellement déconnectés d’objectifs de valorisation économique. Dans notre société désormais tournée vers l’économie de la connaissance, c’est au contraire un accès au savoir et à sa production ouvert au plus grand nombre qui permet le développement de recherches au service de l’intérêt général. Espérons que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche saura garder cet impératif à l’esprit, et reviendra sur son projet d’arrêté.

    #doctorat #thèse #université #politique_de_la_recherche

  • Des astronomes mystifiés par… | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2015/04/29/des-astronomes-mystifies-par-des-fours-a-micro-ondes

    Excellente livraison de P. Barthélémy.
    Dommage que la réponse de l’énigme soit fournie dans le titre (que j’ai censuré ci-dessus) et l’url.

    L’histoire commence en 2007. Dans un article publié par la prestigieuse revue Science, une équipe d’astrophysiciens explique comment, en analysant d’anciennes données enregistrées par le radio-télescope autralien de Parkes, elle a découvert un phénomène extrêmement curieux, un signal aussi puissant que bref (de l’ordre de quelques millisecondes) remontant au 24 août 2001, qui semble puiser sa source au-delà de notre galaxie. Même si on suppose que seul un cataclysme astronomique a pu lui donner naissance, son origine demeure mystérieuse. Baptisé FRB (pour « Fast Radio Burst », en français « sursaut radio rapide »), ce nouveau genre de signal dispose d’une signature particulière : il apparaît étiré dans le temps, au sens où sa partie la plus « aiguë » arrive un peu avant sa partie la plus « grave », un peu comme si, en écoutant un orchestre, nous entendions les violons avant les violoncelles, le piccolo avant le tuba. Un phénomène qui, selon les astronomes, s’explique par le fait que le milieu interstellaire traversé par le train des ondes ralentit un chouïa les plus grandes par rapport aux plus petites.

  • Comprendre le passé, une quête de la vérité ?
    http://reflexivites.hypotheses.org/6955

    Comment suis-je plongé dans ce bain de l’Histoire ? Je pense que cela devrait être commun à tous les historiens et à ceux qui s’y intéressent de près ou de loin à ce domaine. La recherche historique représente l’un des domaines de la science où il est difficile de présenter des faits qui sont facilement déformés par les différentes perceptions de la vérité de chacun des protagonistes.

    [...]

    Il y a également une chose dont l’on doit également comprendre : la passion de la généalogie. Cette passion qui semble ne pas avoir de fin représente également un besoin de s’ancrer dans le passé, de comprendre d’où l’on vient selon des éléments attestés, des faits, et non pas sur les mythes familiaux. C’est ce besoin de se relier au dire-vrai, à la réalité à une période où le monde devient de plus en plus global qui permet aux passionnés de pouvoir se positionner, se situer dans la longue chaine des vies.

    Ainsi, il y a la fierté de pouvoir dire que l’on vient d’un individu à telle ou telle date, et donc de pouvoir dire la vérité sur l’existence d’un oncle d’Amérique, ou de comprendre si les dires transmis de génération en génération sont-ils véridiques ou pas.

    Ce besoin de chercher la vérité dans le passé est-il un besoin de s’ancrer dans un contexte immuable ? A cette question, je ne saurais le dire…

    #épistémologie #SHS #réflexivité

  • Le nécessaire mensonge, ou dire le vrai sur le mirage de la réalité
    http://reflexivites.hypotheses.org/7037

    J’ai choisi de dire vrai – ou du moins, essayer – au moyen de la fiction, de ce qui est faux. Souvent, le faux est nécessaire pour dire le vrai ; et on retrouve parfois plus de vérité dans la fiction que dans n’importe quel discours vrai. C’est cette tension, ce paradoxe, que j’aimerais explorer, pendant mon mois de location.

    Mais peut-être faut-il tout d’abord se pencher sur ce qu’est le faux, ses implications, ses enjeux. Comme j’aime bien faire l’inverse de ce que les autres font, je vais dire faux, quand toutes et tous les autres occupant-e-s de cette maison ont tâché de dire vrai. Cette idée m’amuse.

    #épistémologie #SHS #réflexivité

  • Le pouvoir de la vérité
    http://reflexivites.hypotheses.org/6963

    Le thème de cette année réflexive semblait particulièrement adapté aux recherches que je mène sur la direction de conscience. Le coeur même de cette pratique est l’aveu, c’est à dire « dire vrai » sur soi, dire tout, tout le temps, à son directeur de conscience. Une partie de mon travail consiste à poser les questions suivantes : pourquoi un catholique doit-il dire vrai à son directeur de conscience ? Comment fait-il ? (Il y aurait des techniques du « dire-vrai ») ? A qui dit-il sa vérité et qu’est-ce que cela produit ?

    [...]

    Je partirai de ma définition du « dire vrai » en sciences sociales, définition très contestable et incomplète, mais peu importe, il faut bien prendre un point de départ, alors essayons.
    En sciences sociales, dire-vrai, ce serait dire quelque chose qui a une prise sur la manière dont nous nous représentons le réel ; qui interroge la façon dont nous construisons cette représentation ; qui cherche à expliquer pourquoi nous choisissons cette représentation plutôt qu’une autre. Ce serait déchiffrer une, des vérités sur notre rapport au réel. Ces tentatives de « dire vrai » (qui ne recoupent pas le fait de dire « la » vérité… comme on pourrait le dire avec Pablo Neruda, « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité » ) ont un effet sur nos vies. Les chercheurs en sciences sociales peuvent donner une épaisseur, une consistance, une cohérence à la réalité des vies. En cela, dire une « vérité » c’est un jeu de dévoilement, et ce dévoilement peut avoir une puissance considérable.

    #épistémologie #SHS #réflexivité