Mondes Sociaux

Magazine de sciences humaines et sociales en openaccess

  • Marshall McLuhan : un chercheur célèbre mais très contesté de son vivant… et par les générations suivantes #médias #biographie #chercheur

    https://sms.hypotheses.org/24026

    Le canadien Herbert Marshall McLuhan (1911-1980) est sans doute le plus célèbre théoricien des médias d’une génération pourtant très prolifique en Amérique du Nord : certains de ses livres sont rapidement traduits dans plusieurs langues et trouvent partout leurs lecteurs… surtout hors de l’Université. Il accorde des interviews dans des magazines comme Playboy et Newsweek et multiplie les conférences dans de nombreux pays devant des publics souvent conquis. Il finit par avoir sa propre émission de télévision (This is Marshall Mc Luhan) et il est même invité par Woody Allen à jouer son propre rôle dans Annie Hall…

    En même temps, il est un des théoriciens les plus contestés par les chercheurs de son époque et des générations suivantes. Les critiques ne viennent pas uniquement de ceux qui l’ont mal lu et/ou qui peuvent être agacés (ou rendus jaloux) par une réputation « surfaite ». Elles émanent aussi et surtout de spécialistes des questions qu’il traite qui connaissent ses travaux pour les avoir passés à la moulinette (...)

  • En 1945, la France est traversée par un vent de réformes sociales issues du programme du Conseil national de la Résistance (CNR). Mais quelle est l’histoire de cet organisme fédérant mouvements, partis et syndicats ? #CNR #Résistance #histoire

    https://sms.hypotheses.org/18633

    Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France a été traversée par un vent de réformes sociales comme elle n’en avait jamais connu dans son histoire en si peu de temps (la création de la sécurité sociale par exemple). Ces réformes qui constituent encore aujourd’hui le socle du modèle social français ont une histoire qui plonge ses racines dans la Résistance et dans l’une de ses instances : le Conseil National de la Résistance (CNR). Ce documentaire en retrace l’histoire, une histoire qui remonte aux premières années de l’occupation du pays par les Allemands.

    Un Manifeste des douze, signé par douze syndicalistes le 15 novembre 1940, affirme leur volonté d’un syndicalisme libre, à l’opposé de celui promu par le Régime de Vichy. Le texte est cosigné par des dirigeants de la CFTC et de la CGT confédérée. La CGT est en effet divisée depuis 1939, entre une organisation proche de la mouvance socialiste (la CGT confédérée) et une autre, liée au parti communiste (la CGT unitaire). Le rapprochement entre les deux syndicats se négocie dans la clandestinité et aboutit le 17 avril 1943 à une réunion qui scelle la réunification des deux CGT par la signature des Accords du Perreux (...)

  • La proximité affichée avec un chat ou un chien est au centre de la vie sociale de nombreuses personnes. Notamment grâce aux réseaux sociaux qui diffusent largement ces images
    #chats #chiens #proximité #VieSociale #RéseauxSociaux

    https://sms.hypotheses.org/20965

    Quelles relations entretenons-nous avec les animaux, notamment les animaux de compagnie ? Sont-ils au cœur de notre vie sociale ? Pensez à votre téléphone : s’il est encore une fois inondé de photos d’animaux mignons, c’est la faute à cette amie, celle qui poste tout le temps des photos de son chat, et qui en parle comme si c’était son bébé.

    La proximité affichée avec un chat ou un chien occupe en réalité une place grandissante dans notre quotidien, notamment grâce aux réseaux sociaux qui véhiculent largement ces images. Malgré cela, il n’existe en France que très peu de travaux sur le sujet, alors même que le lien entre un adulte et son animal revêt des formes très variées. Émilie Morand et François de Singly, ont donc décidé d’étudier cette relation entre un adulte et un animal domestique (...)

  • Le sport est de plus en plus soumis au culte de la performance. Il est aussi traversé par des dérives multiples qui mettent à mal des principes éthiques pourtant toujours invoqués
    #sport #performances #valeurs

    https://sms.hypotheses.org/20361

    « L’essentiel est de participer » disait Pierre de Coubertin. Mais ça, c’était avant : le livre de Philippe Sarremejane « Éthique et sport » nous fait passer du sport loisir au sport professionnel. De nos jours, il est presque impossible de ne pas pratiquer un sport : ce dernier a envahi tout notre espace de vie, au point de devenir un vecteur important de communication. Il est donc très difficile de faire du « no sport » de Winston Churchill un mot d’ordre.

    L’ouvrage montre comment le sport est devenu un style de vie et une façon de paraître. Expression même de notre civilisation, il est de plus en plus soumis au culte de la performance et du record voire du dépassement de soi. Pour autant, il demeure un moment de convivialité et de partage ; une manière d’échapper à la civilisation individualiste et marchande qui est la nôtre (...)

  • Qui est Homo Sapiens ? D’où vient-il et comment a-t-il survécu jusqu’à aujourd’hui ? Quel est son avenir ?
    #homosapiens #préhistoire #archéologie

    https://sms.hypotheses.org/23770

    Qui est Homo sapiens ? Pourquoi et comment ce contemporain de Neandertal a-t-il survécu jusqu’à aujourd’hui ? François Bon tente d’y répondre en reconstituant le parcours de Sapiens, de son apparition en Afrique il y a environ 300 000 ans aux différentes vagues de migration qui l’ont amené à peupler l’ensemble du globe. Il aborde la question de la rencontre entre Sapiens et Neandertal en s’appuyant sur la récente découverte de gènes néandertaliens chez certaines populations européennes.

    Descendant d’Homo Erectus, né en Afrique, Homo sapiens a migré vers le Proche-Orient il y a plus de 100 000 ans puis essaimé vers l’Europe et l’Asie, jusqu’à atteindre l’Australie vers – 50 000 ans. Plongée en ces temps préhistoriques pour mieux saisir la spécificité de l’espèce Sapiens au sein de la lignée des hominidés ainsi que les raisons de son succès.

  • Les parcours des universitaires en question. Partir des expériences personnelles de chercheur.e.s

    #ethnographie #recherche #université #carrières

    https://sms.hypotheses.org/23555

    Comment pensons-nous notre carrière ? Quels sens donnons-nous à notre métier ? Voici quelques questions à l’origine d’un ouvrage sur les carrières de chercheur.e.s. Elles ont suscité l’envie de lancer une réflexion collective sur les parcours académiques en partant des expériences personnelles et, ce faisant, de creuser l’exercice du métier d’ethnographe en anthropologie et sociologie, d’où une dernière question : quelle place réservons-nous à la démarche ethnographique dans notre pratique de recherche ?

    Pour y répondre, quatorze collègues aux profils variés ont été sollicités. Hommes et femmes, chercheur.e.s et enseignant.e.s-chercheur.e.s de générations différentes, ayant travaillé sur la France ou dans d’autres pays de monde ont accepté de se plier à l’exercice de la commande, autrement dit de rédiger une sorte d’ego-histoire professionnelle. Chacun.e était libre dans la formulation de son écrit et il suffit de lire les chapitres livrés pour s’en persuader (...)

  • Des #experts #CNRS pour les #entreprises

    Pour faciliter les relations entre le monde économique et le CNRS, l’organisme de recherche propose désormais un nouveau #service : #Trouver_un_expert (https://trouverunexpert.cnrs.fr). Explications avec Edith Wilmart, directrice de CNRS Formation Entreprises.

    La Direction des relations avec les entreprises (DRE) du CNRS a lancé au début de l’année un nouveau service, Trouver un expert1, dont vous êtes la responsable. À qui s’adresse-t-il et dans quel but ?

    Edith Wilmart : Il s’agit d’un service destiné aux entreprises (#Start-up, #PME, #grands_groupes), aux services de l’État (#douane, #gendarmerie, #police, #hôpitaux) et aux #collectivités_territoriales. Notre mission est l’identification d’un #expert ou d’une experte correspondant à leurs besoins au sein des 1 100 #laboratoires du CNRS et de ses partenaires. Relevant de la DRE, Trouver un Expert est géré par une équipe composée de scientifiques qui travaillent pour et avec les demandeurs, futurs #partenaires potentiels du CNRS.

    Ce service a connu un véritable succès lors de sa présentation sur des #salons_professionnels tels que #Cosmetic_360 et #Textival et nous nous attendons à plusieurs centaines de demandes cette année. En à peine quelques semaines, nous avons déjà reçu des dizaines de requêtes émanant d’entreprises, que nous avons toutes traitées avec succès. À titre d’exemple, nous avons orienté une PME dans le secteur des cosmétiques vers un laboratoire qui maîtrise parfaitement les oxydes métalliques et leurs impacts sur la santé, ou encore une grande entreprise dans le secteur des dispositifs médicaux vers un chercheur travaillant sur la place du sport dans la société. Nos actions permettront la création de plus d’interactions, notamment avec les PME et les #ETI.

    Comment cela se passe-t-il concrètement ?

    E. W : Les entreprises, services de l’État et collectivités déposent simplement leur demande sur le site internet via un formulaire (https://trouverunexpert.cnrs.fr/faire-une-demande). L’équipe Trouver un expert l’étudie en toute #discrétion, en s’appuyant sur des outils et sur des réseaux internes, dont les chargés de #valorisation des instituts et des délégations du CNRS. Notre équipe de scientifiques est à même de traduire les demandes des entreprises envers les chercheurs et de les affiner si besoin. En moyenne, au bout d’une quinzaine de jours, l’expert ou l’experte identifié et le demandeur sont mis en relation. Si c’est un succès, notre équipe oriente le #tandem ainsi constitué vers la structure de #contractualisation dédiée. Ensemble, ils conviennent du mode d’interaction nécessaire pour mener à bien le projet, via un contrat de #consultance, une #prestation_de_service_intellectuelle ou technique, un #contrat_de_collaboration ou encore une #formation.

    D’où est venue l’idée de créer Trouver un expert ?

    E. W : « Comment fait-on pour travailler avec le CNRS ? » C’est une question qui revient souvent sur les salons de la part des entreprises innovantes. Mais difficile pour elles de s’y retrouver lorsque l’on sait que le CNRS représente 1 100 laboratoires qui couvrent l’ensemble des disciplines scientifiques. Nous apportons une #plus-value, par rapport à un service essentiellement basé sur un moteur de recherche, qui réside dans le traitement au cas par cas des demandes, de manière rapide et efficace. Grâce à la pertinence de l’expert identifié, l’assurance de ses motivations et disponibilités, Trouver un expert propose un service « sur mesure » !

    http://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/des-experts-cnrs-pour-les-entreprises

    #recherche #mise_en_relation #service_gratuit #gratuité #économie #marchandisation #université #R&D #savoirs #connaissance #France

    #néo-libéralisme

  • Alan Turing, mathématicien et cryptologue anglais, fait partie des chercheurs qui ont fondé l’informatique. Il est aussi un symbole du dialogue entre les disciplines. Diffusé avec CNRS Images

    #informatique #mathématiques #recherche #LGBT

    http://sms.hypotheses.org/10030

    Alan Turing (1912 – 1954), mathématicien et cryptologue anglais, membre de la Royal Society, fait partie des quelques chercheurs qui ont fondé l’informatique. Il est aussi un symbole éclatant de l’art de faire dialoguer entre elles les disciplines.

    Ses travaux sont au cœur des sciences de l’information et de la « révolution numérique » que nous sommes aujourd’hui en train de vivre. Et pourtant, sa vie et son œuvre son encore mal connues (...)

    Largement basé sur des témoignages de chercheurs relevant de plusieurs disciplines, le film de Catherine Bernstein – Le modèle Turing – est composé de deux parties : la première raconte comment l’un des articles de Turing, en 1936, a posé les fondements même de l’informatique en inventant la vision algorithmique du savoir ; la seconde s’intéresse à la persécution et la déchéance de l’homme lorsqu’il fut arrêté en pleine Guerre Froide en raison de son homosexualité, alors, considérée comme un crime en Grande Bretagne.

  • Pirater une machine de vote électronique, un jeu d’enfant | korii.
    https://korii.slate.fr/tech/pirater-machine-vote-electronique-jeu-enfant-cybersecurite

    Un consultant en cybersécurité a fait le test, et ça n’a rien de rassurant. Particulièrement répandu aux États-Unis, beaucoup moins en France, le vote électronique est encore sujet à débats et à méfiance. Pour Wired, un consultant en cybersécurité a inspecté sous la carrosserie pour déceler des failles. En 2016, Brian Varner s’est procuré deux machines de vote pour seulement 100 dollars pièce sur eBay, livrées à domicile. Le premier problème se pose ici : aucun système de contrôle n’est appliqué à ces (...)

    #vote #hacking #élections

  • Comment les masculinités s’incarnent à l’écran ? De « Drive » à « Crazy Love », retour sur la carrière de l’acteur Ryan Gosling sous le prisme du genre
    #genre #masculinité #cinéma

    https://sms.hypotheses.org/23595

    Qui n’a pas entendu parler de la performance de Ryan Gosling dans Drive ? Ou dans La La Land ? Encensés par la critique, ces films donnent à l’acteur une stature et l’identifient auprès du public. On pourrait donc penser que le succès de ce type de personnage cantonne l’acteur à les répéter indéfiniment. Pourtant, sa filmographie montre que Ryan Gosling, pas plus que d’autres, n’hésite pas à casser son image pour incarner une pluralité de rôles.

    Au cours de leur carrière, les acteurs et actrices incarnent donc différents personnages, qui peuvent tout aussi bien correspondre à une norme sociale qu’à son opposé. Concilier ces images permet de séduire des publics différents. C’est donc en diversifiant ses rôles qu’une actrice ou un acteur peut accéder au rang de star et y rester (...)

  • Jean-Pierre Vernant, savant et Résistant : le parcours singulier et les engagements scientifiques et politiques forts d’un spécialiste de la Grèce antique

    https://sms.hypotheses.org/23485

    C’est en allant vers autrui que l’on devient pleinement soi-même, aimait à dire Jean-Pierre Vernant. Dans son dernier livre, La Traversée des frontières, il écrit : « Demeurer enclos dans son identité, c’est se perdre et cesser d’être. On se reconnaît, on se construit par le contact, l’échange avec l’autre. Entre les rives du même et de l’autre, l’homme est un pont ». Son domaine d’étude privilégié, le monde grec ancien, a été, pour une part, le miroir où s’est construite et enrichie une telle conception des relations entre soi-même et l’autre. Elle prend source également dans une tradition familiale et dans un cheminement personnel qui ont rencontré et affronté les épreuves du XXe siècle.

    Elle a aussi « quelque chose à voir » avec ses engagements politiques, notamment dans la Résistance où il a joué un rôle majeur, d’autant qu’il estimait que chacune de ses entreprises était d’abord une aventure collective… et avec ses engagements scientifiques qui l’ont conduit à rejoindre les institutions académiques françaises les plus prestigieuses, dont le Collège de France. Enfin, ses travaux, en particulier sur les mythes, lui ont valu une reconnaissance nationale, puis internationale, qui s’est manifestée par l’obtention de plusieurs distinctions académiques (dont la médaille d’or du CNRS en 1984), l’attribution du titre de Docteur Honoris Causa de plusieurs universités (notamment celles d’Oxford et deChicago), ou encore l’élection à des académies étrangères (...)

  • — Enquête —
    Conditions de travail et expériences des discriminations dans la profession d’avocat·e en France
    --Mai 2018

    https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/rapp-enq-avocats-a4-num-02.05.2018.pdf

    Principaux résultats—

    | Jeune et largement féminisée, la profession d’avocat·e se caractérise par des inégalités marquées entre les femmes et les hommes, qu’il s’agisse des statuts d’exercice, des secteurs d’activité et des revenus.

    | Les femmes avocates rapportent plus souvent que leurs confrères, et plus souvent que dans d’autres professions, avoir vu leur travail ou leurs compétences non reconnus, dévalorisés.

    | 72% des femmes et 47% des hommes rapportent avoir été témoins de discriminations à l’encontre de leurs collègues, principalement de discriminations sexistes (rapportées par 52% des femmes et 25% des hommes).

    | Alors que les hommes avocats se déclarent moins discriminés que les hommes actifs occupés et de même niveau d’études en population générale, les femmes avocates rapportent plus de discriminations que leurs confrères et que leurs homologues féminines en population générale.

    | Les expériences de discriminations dans les 5 dernières années concernent 38% des personnes interrogées (53% des femmes et 21% des hommes). Elles varient fortement selon les caractéristiques sociales et notamment le sexe, le fait d’avoir des enfants, l’origine perçue et la religion déclarée. Certains groupes sociaux se trouvent ainsi particulièrement exposés aux discriminations comme par exemple :

    • 25% des hommes de 30-49 ans ayant un enfant
    • 48% des femmes de 40-49 ans perçues comme blanches
    • 66% des hommes de 30-49 ans perçus comme noirs ou arabes
    • 69% des femmes de 30-39 ans ayant un enfant
    • 74% des femmes de 30-49 ans de religion musulmane

    | Les relations de travail entre confrères et consœurs, le bénéfice d’une rémunération ou d’une rétrocession d’honoraires sont les circonstances dans lesquelles les situations de discrimination sont le plus souvent rapportées.

    | Moins de 5% des femmes et des hommes confronté·e·s à une discrimination ont entamé des démarches formelles pour faire valoir leurs droits.

    | L’inutilité d’un recours (29%), l’insuffisance de preuves (23%), la peur des représailles (21%), sont les principaux motifs avancés par les personnes qui n’ont pas cherché à faire reconnaître la discrimination.

    | Sensibiliser les acteurs concernés, mobiliser les ordres et sanctionner les comportements discriminatoires recueillent l’approbation de la très grande majorité de la profession, notamment des femmes

  • Le harcèlement sexuel en milieu professionnel : l’exemple du métier d’employée domestique
    #travail #genre #harcèlement #sexualité

    https://sms.hypotheses.org/23570

    À partir d’octobre 2017, le hashtag #Meeto s’est répandu sur la toile de manière virale. Inventé en 2006 par la travailleuse sociale Tarana Burke, sa reprise par Alyssa Milano a permis de dénoncer et de rendre publiques les agressions sexuelles d’Harvey Weinstein. Décliné dans de nombreuses langues, il a permis de lever le voile sur la banalité du harcèlement sexuel dans les milieux professionnels.

    Ce sont des personnalités, femmes célèbres du monde du cinéma, de la musique, du sport, qui ont fait de ce hashtag un symbole féministe, permettant à la peur « [de] changer de camp ». Au regard de cet unanimisme, la situation d’autres femmes, notamment du milieu populaire new-yorkais, semble avoir rencontré moins d’échos, si l’on songe par exemple à l’affaire du « Sofitel ». Elle a opposé, en 2011, Nafissatou Diallo une femme de chambre de l’hôtel de luxe à un homme politique français (Dominique Strauss-Kahn), alors directeur du Fonds Monétaire International (...)

  • Naachtun - La cité maya oubliée - ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=QFlnHWJ5nfs

    Pendant deux mille ans, les Maya ont construit des royaumes et développé une civilisation d’une incomparable richesse. Puis ils ont mystérieusement disparu. Leur histoire s’est perdue, recouverte d’un inextricable manteau végétal. Enfouie au plus profond de la forêt vierge, à l’extrême nord du Guatemala, Naachtun, découverte en 1922, n’avait pas été fouillée. Depuis 2011, une équipe internationale de scientifiques menée par les chercheurs du CNRS Philippe Nondédéo et Dominique Michelet – et composée d’archéologues, mais aussi d’un géographe, un archéobotaniste, un épigraphiste, un céramologue, un archéozoologue, un ethnologue – tente de comprendre pourquoi la longévité de cette cité a surpassé celle d’autres royaumes maya. Pourquoi Naachtun a-t-elle survécu près de deux cents ans à l’effondrement, au VIIIe siècle, de ses puissantes voisines ?

    • Tout simplement passionnant : les méthodes d’investigation des archéologues ne cesseront jamais de m’étonner.
      Ce documentaire raconte aussi des histoires d’ #effondrement. Bien que la culture maya (et plus généralement toutes les cultures originelles méso-américaines) ait réussi à perdurer malgré les vicissitudes liées aux pouvoirs politiques d’une aristocratie guerrière ou aux aléas climatiques, elle aura du mal à survivre à la phase ultime, celle où les classes dominantes politiques, économiques et financières (les trois se retrouvant dans une fatale connivence) marchandisent l’environnement en surexploitant toutes ses « ressources » (terme haïssable s’il en est quand ce concept est dévoyé) avec pour seul et unique but de générer du cash. et partant, de s’arroger la toute-puissance.

    • @sombre Oui, c’est pour moi l’aspect essentiel de ce documentaire, il nous amène à réfléchir à ce qu’il resterait de notre civilisation après sa disparition. Un jour j’ai entendu une remarque pertinente d’un archéologue qui parlait des sites de fouilles. Il expliquait que les stèles que l’on retrouve sont des sources d’information mais qu’elles ne sont que l’équivalent de nos plaques commémoratives ou nos frontispices sur les bâtiments officiels. Si un archéologue du futur devrait raconter notre histoire à l’aide de nos monuments officiels...

    • Si un archéologue du futur devrait raconter notre histoire à l’aide de nos monuments officiels...

      @fsoulabaille : Ouaip ! Le récit qu’il en ferait présenterait de fortes distortions avec la réalité.

      Bien que la culture maya (et plus généralement toutes les cultures originelles méso-américaines) ait réussi à perdurer malgré les vicissitudes liées aux pouvoirs politiques d’une aristocratie guerrière ou aux aléas climatiques,

      Dans la liste, j’ai oublié la colonisation par les puissances européennes.

      A ce propos, on pourra (re)lire l’essai de l’anthropologue Georges Lapierre où il analyse le syncrétisme religieux qui s’est opéré au Mexique dès l’arrivée des conquérants espagnols et où l’on voit comment les populations d’origine ont récupéré le culte de la Vierge (la fameuse Vierge de Guadalupe). Tout cela est fort bien décrit dans « Vierge Indienne et Christ Noir ».

      Tout comme ses « Notes Anthropologiques » qui analysent sans concession l’arrivée de la marchandisation et le pouvoir de l’argent. C’est sur le site de @la_voie_du :

      https://www.lavoiedujaguar.net/-Vierge-indienne-et-Christ-noir-

      https://www.lavoiedujaguar.net/-reflexions-et-analyses-

  • La sexualité des garçons et des filles dans les années 1968... à travers les paroles des garçons. Partenariat avec le Centre d’Histoire Sociale du XXe siècle
    #sexualité #genre #années1968 #histoire

    https://sms.hypotheses.org/11494

    Le film présenté ici traite d’une histoire de la sexualité des garçons (et des filles) dans la France des années 1950 et 1960, mais une histoire étudiée uniquement à partir de la parole des garçons. En s’appuyant sur les archives du COPES (Centre d’observation public de l’éducation surveillée), le chercheur Régis Révenin met en évidence une grande liberté sexuelle dont bénéficiaient les garçons, bien avant 1968, liberté dont ne disposaient pas les filles.

    L’histoire est marquée par un grand fossé entre deux éducations, deux socialisations, celle des femmes et des hommes que soulignait déjà Simone de Beauvoir.

    L’historien remet en cause la réelle importance de Mai 68 du point de vue de la libération sexuelle. Il s’appuie sur les archives du COPES pour montrer que cette liberté existait déjà pour les garçons, y compris en matière de pratiques homosexuelles. Lorsqu’elles avaient lieu, ces dernières ne renvoyaient pas forcément à une identité d’homme « gay », n’impliquaient pas automatiquement que le garçon se considère comme un « homosexuel » (...)

    • https://www.youtube.com/watch?v=qdbEtrlFO1M


      Il dit que l’écart d’éducation et de socialisation est tel entre les femmes et les dominants masculins assez libres finalement d’être homosexuels ou hétéros que ce sont les hommes qui décident du statut sexuel d’une femme. Aucune notion de liberté pour les femmes, puisqu’à partir de la fin des années 60, les « salopes » acquièrent juste le statut de « libérées ».

      J’ajoute que le renversement de culpabilité s’opère dans tous les cas, en 50 une femme victime d’un viol collectif est considérée consentante par ces jeunes hommes, et en 70, si la fille ne consent pas, elle est coupable d’être coincée.

      #prière_d'attendre_300_ans
      5em signalement sur seenthis pour cette recherche

  • Rolande Trempé est une pionnière dans les champs de l’histoire ouvrière (surtout celle des mineurs), de la Résistance et des femmes. Cette universitaire a eu un parcours atypique #histoire #femmes #ouvriers #mineurs #Résistance

    https://sms.hypotheses.org/3773

    Précurseure dans les domaines de l’histoire ouvrière, de la Résistance ou encore des femmes, Rolande Trempé a eu un parcours atypique, que l’anthropologue Nicolas Adell qualifie de « soumis à la seule exigence qu’impose l’exercice plein de la liberté ». Arrêtons-nous donc sur cette trajectoire de vie et sur les principaux apports de Rolande Trempé à la recherche et à l’enseignement.

    Bonne élève et pupille de la Nation, elle obtient une bourse qui lui permet de poursuivre ses études et de présenter le Brevet supérieur, avant de candidater en 1936 à l’Ecole normale pour devenir professeure d’histoire-géographie. Littéraire, mais pas forcément passionnée par l’histoire, elle est reçue de justesse au concours à cause de l’épreuve de couture. Elle demande son affectation en Algérie et obtient finalement un poste à Constantine. Mais le déclenchement de la Deuxième guerre mondiale et la mobilisation de son frère l’incitent à rejoindre Paris pour s’occuper de sa mère (...)

  • L’amour, toujours l’amour !!!! Qu’est-ce qu’un mariage arrangé (ne pas confondre avec un mariage forcé) ? Peut-on lui opposer le mariage d’amour, désormais la norme dans les sociétés occidentales ?
    #amour #mariage #norme

    http://sms.hypotheses.org/9853

    Lorsqu’on pense à l’histoire du couple et du mariage, on a coutume d’opposer « mariage arrangé » et « mariage d’amour » : notre société aurait progressivement adopté l’idée que le mariage devrait être fondé sur le sentiment amoureux. En France, les historien·nes situent l’émergence du mariage d’amour au XIXe siècle.

    Cette place du sentiment dans la vie conjugale est pourtant loin d’être une évidence dans d’autres sociétés. De nombreux travaux parlent même de « stratégies matrimoniales » pour désigner la façon dont le mariage peut être un moyen pour obtenir des ressources, une position sociale, ou conforter la sienne. La société vénitienne du XVIIe siècle, la société normande du XVIIIe, l’Empire Ottoman nous offrent de multiples exemples de ces stratégies matrimoniales qui varient considérablement dans le temps et l’espace. Tout un imaginaire s’est forgé autour de ces unions qui paraissent si éloignées de la vision contemporaine du mariage d’amour, parce que fondées sur la tradition, la négociation et/ou la force. Au delà de cet imaginaire collectif, qu’est-ce qu’un mariage arrangé ? Peut-on lui opposer le « mariage d’amour » qui est aujourd’hui considéré comme la norme dans la société française ? (...)

  • Les sciences humaines et sociales (sciences que l’on dit "molles") ont-elles plus à perdre qu’à gagner en imitant les "sciences dures" (sciences de la nature et de la vie ) ? #SHS #recherche #sciences #méthodes

    http://sms.hypotheses.org/3734

    Les sciences de la nature et de la technique ont toujours constitué pour les sciences sociales un réservoir d’idées et de méthodes, et elles ont souvent incarné ce que peut être la « méthode scientifique ». Les « importations » en sciences sociales ne sont pas limitées aux modes de raisonnement ou aux concepts. Elles ont aussi pris, dans certains cas, la forme d’adoption d’instruments ou de formalismes qui se sont accompagnés de migrations de chercheurs.

    Les spécialités de sciences sociales qui ont connu ces arrivées de chercheurs et d’instruments issus d’autres sciences ont alors parfois fait l’expérience d’un phénomène d’inversion des priorités entre l’objet et les instruments, l’analyse et l’action (...)

  • Les cartes inédites montrant les conséquences du dérèglement climatique en Europe
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/10/incendies-secheresse-inondations-les-projections-inquietantes-d-experts-euro

    A l’heure où la Commission européenne a fait du « green deal » sa priorité et où elle s’apprête, début mars, à dévoiler sa loi climat – censée inscrire dans le marbre le principe de la neutralité carbone en 2050 –, ce travail ne manquera pas d’alimenter ses réflexions.

    Montée du niveau de la mer, pluies torrentielles, épisodes de sécheresse, feux de forêt : les chercheurs de l’institution se sont projetés sur la fin du XXIe siècle pour imaginer ce que seront nos vies d’Européens, et celles de nos enfants et petits-enfants, à cette échéance. Leurs cartes permettent à chacun d’entre nous d’aller regarder ce qui l’attend, là où il vit ou là où il passe ses vacances.

    #climat #carte #projection #écologie

  • Partout les abeilles sont menacées. Or elles ont un rôle important dans l’écosystème. Quelles seraient les conséquences de leur disparition sur le devenir de nos sociétés ?
    #abeilles #biodiversité #environnement #écologie

    https://sms.hypotheses.org/23085

    According to a sentence rightly or wrongly attributed to Albert Einstein, “if the bee disappeared from the face of the earth, man would only have four more years to live”. Although no reliable source has ever confirmed that the quotation was from the major German physicist, it can still make you tremble.

    And rightly so, the latest Intergovernmental Panel on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) report has just issued a warning following in the steps of so many researchers: the world population of bees keeps declining. Which role do bees play in the ecosystem? How would the disappearance of these insects affect our society (...)

  • Décryptage d’un sondage
    Effondrement du moral parmi les personnes les plus précarisées : les « théories » des collapsologues l’avaient-elles anticipé ?

    La France : patrie de la collapsologie ? | Fondation Jean-Jaurès
    https://jean-jaures.org/nos-productions/la-france-patrie-de-la-collapsologie

    Si le sondage dégage une moyenne de 65 % de Français d’accord avec la théorie de l’effondrement, la proportion de ceux qui pensent que la civilisation va s’effondrer progresse à mesure que le niveau de vie diminue : 50 % des membres des catégories aisées adhèrent à la théorie, 61 % parmi les membres des classes moyennes supérieures, 64 % parmi ceux des classes moyennes inférieures, et le pourcentage culmine à 75 % parmi les catégories modestes, avant de légèrement redescendre chez les Français les plus pauvres de notre typologie en cinq tranches de revenus (64 % adhérent à cette thèse). Sur le plan éducatif, c’est parmi les sans diplôme (73 %) que l’adhésion est la plus forte. Nous verrons plus loin comment ces chiffres varient fortement en fonction des appartenances politiques mais, pour l’heure, il est important de noter que le portrait statistique qui se dégage de ces résultats issus d’un échantillon représentatif ne coïncide guère avec les enquêtes réalisées jusqu’alors auprès des milieux « collapsonautes », terme employé à propos d’individus qui sont non seulement convaincus de la menace, mais ont entamé une réorientation de leurs modes de vie pour mieux s’y préparer (ils se distinguent des « collapsosophes », plus portés sur le changement intérieur et spirituel, et des « collapsologues » à proprement parler, qui sont les théoriciens et les inventeurs de la collapsologie).

    Dans la revue Yggdrasil cofondée par Pablo Servigne, une étude menée par trois enseignants membres de l’Obveco, l’Observatoire des vécus du collapse, auprès de participants à des forums Facebook collapso, aboutit au portrait suivant[2] : des hommes (60 %), urbains (65 %), « très diplômés par rapport à la population française et plutôt jeunes (entre trente-quatre et trente-huit ans de moyenne d’âge selon les études) », puisque « 85 % des collapsonautes ont suivi des études supérieures, voire très longues » et qu’« ils manipulent bien l’information scientifique et savent exercer leur esprit critique. » Ce collapso engagé est un « geek », écrivent encore les auteurs, « car ses connaissances sont très pointues pour un non-spécialiste ».

    Nous analyserons plus en détail les distinctions entre collapsonautes et survivalistes dans la troisième partie. Mais le décalage entre le portrait-robot d’un collapsonaute (sur-)diplômé, (hyper-)informé et volontariste d’une part, et le niveau socioculturel des adhérents à la thèse de l’effondrement dans notre sondage peut s’expliquer de la manière suivante. Les collapsonautes engagés, qui fréquentent les plateformes et les lieux de débat et ont même engagé une transition, représentent une minorité éclairée très exposée médiatiquement, scrutée par les journalistes et les chercheurs. Notre enquête montre un mouvement plus souterrain et massif d’adhésion à la thèse de l’effondrement de la part d’une population qui vit ce risque sous l’angle d’une menace et qu’elle associe à une situation sociale et économique globalement « dominée », ou subie sans grande marge de manœuvre pour s’en extraire. Son adhésion signale l’impuissance plutôt que le volontarisme collapsonaute et ses accents scoutistes, qui sont le propre de cette minorité de décrocheurs ou décroissants volontaires. Il est par ailleurs peu probable que ce public économiquement fragilisé se définisse comme sympathisant de la « collapsologie », un terme que nous n’avons pas utilisé dans les questions du sondage.

    #collapsologie #selon_une_étude #effondrement (récits de l’)

  • Le musée invisible
    http://www.laviedesidees.fr/Vincent-Antonin-Lepinay-Art-Memories-Curating-Hermitage.html

    À propos : Vincent Antonin Lépinay, Art of Memories. Curating at the Hermitage, New York, Columbia University Press, 2019.. Dispositif de visibilité, le #musée repose pourtant sur un ensemble de tâches invisibles. L’ouvrage de V.A. Lépinay prend le musée de l’Ermitage comme terrain d’enquête et donne à voir le #travail scientifique effectué sur les collections, de leur constitution à leur présentation au public.

    #Arts #technologie #exposition
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200203_musee.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200203_musee.docx

  • Retour sur la carrière de Jean Rouch, le célèbre cinéaste-ethnologue. Quel est son héritage ? #ethnologie #film #cinéma

    https://sms.hypotheses.org/23060

    Chercheur en ethnologie au CNRS et au Musée de l’Homme, Jean Rouch (1917-2004) a toujours été attiré par l’Afrique… et le cinéma. Il a, au cours de sa longue carrière d’ethnologue et de cinéaste, multiplié et encouragé les études de terrain dans plusieurs pays de ce continent. Il y a aussi réalisé en Afrique des dizaines de films, formant au passage plusieurs chercheurs et/ou cinéastes sur le terrain, puis à l’Université ParisX-Nanterre où il a créé en 1981 le premier Diplôme d’études approfondies (DEA, aujourd’hui M2 Recherche).

    Il a été un des pionniers et promoteurs du cinéma ethnographique (il a notamment participé, avec Marcel Griaule, Claude Lévi-Strauss et Denis Langlois à la création du Comité du film ethnographique), puis – avec le sociologue Edgar Morin – du cinéma-vérité dont il tourna en 1961 Chronique d’un été, considéré comme le film-manifeste du mouvement (...)