• Le code statistique non signifiant (CSNS) : un service pour faciliter les appariements de fichiers − Courrier des statistiques N9 - 2023 | Insee
    https://www.insee.fr/fr/information/7635825?sommaire=7635842

    Les appariements de fichiers permettent d’accroître considérablement les possibilités d’études des phénomènes économiques et sociaux. Le Code statistique non signifiant (CSNS) a été défini par la loi pour une République numérique de 2016 afin de permettre la mise en œuvre d’appariements de fichiers à des fins statistiques en limitant l’usage du NIR (ou numéro de sécurité sociale), et garantir ainsi un niveau élevé de protection des données à caractère personnel. Le principe général est d’utiliser une clé d’appariement calculée à partir d’un chiffrement irréversible du numéro de sécurité sociale. Ce nouveau service offert par l’Insee aux organismes du service statistique public s’applique à une grande diversité de fichiers administratifs ou issus d’enquêtes. Une méthode innovante a été conçue pour identifier des personnes à partir de leurs traits d’identité. À l’issue du processus, la fiabilité de l’identification est mesurée par des indicateurs de qualité.

    Les premières utilisations sont prometteuses. Le CSNS permet, par exemple, de contribuer à l’analyse de l’insertion des jeunes diplômés en facilitant l’appariement des données du système éducatif et du ministère du Travail. Il aide aussi à mesurer l’impact de la transition écologique selon les catégories de ménage en rapprochant les données du répertoire de véhicules et les informations sur les revenus.

  • “Notre maison brûle et”… nous espérons que notre assureur ne regarde pas ailleurs | Freakonometrics
    https://freakonometrics.hypotheses.org/67288

    En 2015, à la veille de l’ouverture de la COP21, Henri de Castries, PDG d’AXA affirmait qu’“une augmentation de deux degrés de la température moyenne dans le monde peut encore être assurable, mais ce qui est certain, c’est qu’une hausse de quatre degrés ne l’est pas” (leparisien). Huit ans après, le ministre de la transition écologique annonce que “la France va se préparer à une élévation de 4°C” (lemonde). Doit-on alors se préparer à un monde sans assurance ? Car c’est ce que commence à connaître la Californie. La tendance lente de long terme, avec une hausse linéaire de la température, engendre une augmentation au moins exponentielle des catastrophes. Et cette petite différence de deux degrés, correspondant à une tendance bien différente quant aux catastrophes.

    Cet article est la version initiale, sourcée, et un peu plus longue, d’une tribune publiée dans Le Monde, ce dimanche 9 juillet 2023.
    « Ni les assureurs ni les gouvernements ne sont préparés à l’augmentation exponentielle des pertes liées au risque climatique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/09/ni-les-assureurs-ni-les-gouvernements-ne-sont-prepares-a-l-augmentation-expo

    Le mathématicien Arthur Charpentier observe, dans une tribune au « Monde », que les assureurs américains sont de plus en plus nombreux à renoncer à offrir une couverture contre les catastrophes climatiques.

    • French riots show how entrenched inequalities have become

      The gulf between immigrants and those born in the country is larger than in almost any other developed nation

      Imagine two countries. The first is proudly Christian, it allowed racial segregation in living memory and racism is mentioned more frequently in its media than anywhere else in the developed world. The second is strictly secular and legally prohibits the collection of data on people’s race, a conscious effort by its leaders to avoid using ethnicity to differentiate or divide.

      Which do you think would offer people from diverse racial and religious backgrounds the best prospects of success? Of becoming equal participants in society? The answers revealed in the data are surprising.

      In 2021, US unemployment was 5.5 per cent for those born in the country, and 5.6 per cent for those born overseas. Black and white employment rates are now neck and neck. In France, unemployment is seven per cent among those born in the country, but 12 per cent for immigrants, rising past 17 per cent among those who arrived in the last ten years. Comparisons with Britain, whose demographics and colonial history perhaps make for a fairer benchmark, are similarly damning.

      Following a week of rioting across France, spurred by the death of a teenager of North African descent shot dead by police at a traffic stop, these statistics are worth revisiting. While the number of arrests has declined this week, the need for a serious conversation about how France continues to fail its immigrant communities and their neighbourhoods remains.

      Just as in France’s 2005 bout of urban violence, or London’s own riots in 2011, fractious relations between police and ethnic minorities provided the spark for unrest fuelled by deprivation and social exclusion. Rioters tend to come disproportionately from disadvantaged neighbourhoods: those who don’t have a stake in society have little to lose in burning it down.

      Across the west, young black and brown men have grown bitterly used to being disproportionately targeted by police stop and searches, but the magnitude of the disparity in France is shocking. In London, black people are between two and three times as likely to be apprehended as their white counterparts, but in Paris the figure rises to six times, and almost eight times for those of Arab origin.

      Encounters with French police are more lethal, too, as officers are routinely armed and are allowed to shoot at people who don’t comply with traffic stops if they are deemed to pose a safety risk. There were 26 fatal police shootings in France in 2022, compared to just 2 in the UK, and in the past 18 months French police have shot dead 17 people during traffic stops such as that which sparked the latest riots.

      Last Friday as the unrest escalated, the two largest police unions released a statement declaring they were “at war” with “vermin” and “savage hordes”. This culture of hostility has grown since Nicolas Sarkozy abandoned neighbourhood policing two decades ago, in favour of more repressive tactics. A future government led by Marine Le Pen’s far-right party would surely only lean into the adversarial approach.

      And there is little sign of improvement on integration. One in five of France’s foreign-born population believe they are discriminated against, the joint highest with Italy in the developed world. Meanwhile France’s immigrants are almost three times as likely as those born in the country to be in poverty. In the UK, the poverty rates between immigrants and others are the same.

      This French disparity is compounded by decades of failed urban policy resulting in immigrant communities being concentrated in the banlieues, emphasising their otherness and hampering social mobility. The cheek-by-jowl nature of wealth and poverty in London comes with its own problems, but has been a buttress against the ossification of inequality seen in France. Twenty-eight per cent of recent French immigrants are now in the lowest tenth of earners, compared to just eight per cent of non-immigrants. In the UK, the figure is ten per cent regardless of country of birth.

      Despite claims that France is race-blind, the data tells a different story. Without reforms in both policing and social exclusion, there is little hope that these violent episodes will cease any time soon.

      john.burn-murdoch@ft.com, @jburnmurdoch

    • Les langues se délient dans la presse étrangères. Très bien. Mais à moins qu’une agence de notation dégrade à nouveau la France sur le marché de la dette, quels bénéfices pourrait-on retirer de ce « Macronie bashing » ?
      Sur un horizon proche, perso, je ne vois que des emmerdes. Les « investisseurs » se désinvestissent (trop d’insécurité). La France ainsi ostracisée perd tout crédit sur la scène internationale (n’est pas Donald Trump qui veut).
      Le gouverne-ment s’arqueboute sur un déni de plus en plus surréaliste. Pendant qu’une grande partie de la population tombe dans la précarité voire la misère, le pays « se tient sage » grâce à la propagande de Brave France Macronnienne (BFM) et consorts...
      {edit] j’oubliais grâce aussi au lobbying intense des « syndicats » du crime policier.

  • [09] Un jour, une archive - 9 juillet : « Once Upon a Thirst » ou l’assèchement de l’Ouest américain- mars 2015

    https://visionscarto.net/once-upon-a-thirst

    Par Marc-André Laferrière

    Un peu de l’histoire et des conséquences de ces gigantesques tempêtes de sable (dust bowl) dans l’Ouest américain…

    Le 12 août 2014, les habitants d’une ferme de l’État de Washington voient s’abattre sur eux une gigantesque tempête de sable. Ces images font remonter en mémoire le désastre du Dust Bowl, cette région du Mid-Ouest américain où se sont déroulés une série de gigantesques tempêtes de sable (dust storms) lors des années 1930. Le Dust Bowl (en français « bol de poussières ») est en vérité un périmètre dont les frontières, aussi mouvantes qu’indéfinies, réunissaient les États du Colorado, du Nebraska, du Kansas, de l’Oklahoma, du Texas et du Nouveau-Mexique.

    Considérée comme l’un des plus grands désastres écologiques d’origine humaine aux États-Unis, l’histoire du Dust Bowl débute en 1932, lorsqu’une sécheresse inédite frappe le Mid-Ouest américain…

    • j’ai découvert un peu par hasard une superbe bande dessinée, « Jours de sable » d’Aimée de Jongh https://www.dargaud.com/bd/jours-de-sable-bda5322000

      Washington, 1937. John Clark, journaliste photoreporter de 22 ans, est engagé par la Farm Security Administration, l’organisme gouvernemental chargé d’aider les fermiers victimes de la Grande Dépression. Sa mission : témoigner de la situation dramatique des agriculteurs du Dust Bowl. Située à cheval sur l’Oklahoma, le Kansas et le Texas, cette région est frappée par la sécheresse et les tempêtes de sable plongent les habitants dans la misère. En Oklahoma, John tente de se faire accepter par la population. Au cours de son séjour, qui prend la forme d’un voyage initiatique, il devient ami avec une jeune femme, Betty. Grâce à elle, il prend conscience du drame humain provoqué par la crise économique. Mais il remet en question son rôle social et son travail de photographe...

  • « Il n’y a pas de justice pour nous » : à Pontoise, l’écrasement judiciaire de la révolte se poursuit
    https://www.revolutionpermanente.fr/Il-n-y-a-pas-de-justice-pour-nous-a-Pontoise-l-ecrasement-judic

    Quand vient le moment des délibérés, des policiers envahissent les petites salles d’audience du Tribunal de Pontoise et enserrent de façon anxiogène les rangs du public. Un homme noir, installé dans le public, regarde un instant son téléphone, un policer le menace immédiatement de le poursuivre pour outrage. Du côté des détenus aussi, derrière les vitres, le nombre de policiers est doublé, faisant pressentir à tout le monde la lourdeur des peines à venir et la colère que l’institution judiciaire est consciente qu’elle va déclencher.

    Le couperet tombe enfin et comme partout, les peines sont insoutenables. Pourtant la plupart sont sans casier, les dossiers vides, les preuves très faibles, comme le répètent les avocats, mais la plupart prennent des peines de prison ferme. Le groupe d’adolescents de 18 ans, poursuivis pour « groupement… », obtient une peine de 8 mois d’emprisonnement à domicile avec bracelet électronique. « On est soulagés qu’ils ne retournent pas en prison ce soir même si une peine de 8 mois d’emprisonnement à domicile, c’est énorme pour des gens sans casier et pour des faits comme ceux-là. Ils écopent aussi d’une interdiction de paraître à Argenteuil, alors qu’ils y vivent… » conclut Louisa.

    Partout les familles et les amis sont brisés par les condamnations. Un lycéen de 18 ans, sans casier prend 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (départ en prison depuis l’audience). Il est accusé d’avoir fourni le briquet qui aurait servi à l’incendie d’une voiture. A la lecture du délibéré, sa mère s’effondre. Dans une autre salle, on annonce qu’un chauffeur de bus, père de famille, part en prison lui aussi pour 12 mois ferme. On lui reproche d’avoir transporté des feux d’artifice et d’avoir été interpellé avec du cannabis sur lui.

    Dans la foulée, un jeune homme est condamné lui aussi à 12 mois ferme avec mandat de dépôt pour conduite sans permis et refus d’obtempérer, sans participation aux émeutes. A la nouvelle, sa compagne, enceinte, s’effondre par terre et fait une crise d’épilepsie. Derrière la vitre, son mari la voit, paniqué, et est violemment immobilisé par les policiers autour de lui. Pendant ce temps la juge s’époumone en hurlant sur la famille de quitter la salle, alors même que la jeune femme est inanimée par terre face à elle. Une femme de la famille, est en pleurs : « On a moins quand on est un violeur aujourd’hui en France ».

  • [04] Un jour, une archive - 4 juillet :

    Depuis le 1er juillet, nous poursuivons la publication d’une sélection des archives visionscarto.net. Aujourd’hui :

    Otto Neurath et « l’orchestration » de la politique urbaine – mai 2014
    par Sophie Hochhäusl, qui enseigne à l’université de Darmstadt

    https://visionscarto.net/otto-neurath-orchestration-urbaine

    En 1923, la publication d’une série de figures montrant l’évolution de la construction de logements et la production de produits laitiers constitue le premier acte d’un projet que le philosophe et économiste Otto Neurath (1882-1945) mènera toute sa vie : trouver une manière efficace de représenter des données statistiques grâce à un langage visuel concis. Un demi-million de visiteurs se pressèrent à l’hôtel de ville de Vienne (Autriche) pour l’exposition « Aménagement urbain, quartiers communautaires et jardins familiaux » où étaient présentées ces figures. Il y était suggéré que la façon dont les jardins et quartiers de Vienne s’étaient développés au cours des cinq années précédentes préfigurait une nouvelle manière de cultiver, et surtout de distribuer la nourriture en milieu urbain. C’est à travers l’architecture, l’urbanisme et la planification urbaine qu’Otto Neurath s’est passionné pour la cartographie statistique et la visualisation des données basée sur l’utilisation de pictogrammes.

    Après la "Parade Statistique de New York" de 1913, dix ans après, un autre exemple d’exposition publique de figures statistiques et cartographique.

  • Kaoutar Harchi, écrivaine, sur la mort de Nahel M. : “Si eux vont sans honte, nous n’irons pas sans révolte”
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/kaoutar-harchi-ecrivaine-sur-la-mort-de-nahel-si-eux-vont-sans-honte-nous-n

    Le Président Emmanuel Macron parlait, il y a peu, de la « décivilisation » de la société française. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin évoquait, lui, son « ensauvagement ». Désormais, face aux caméras, ça prend un air grave, ça présente ses condoléances aux proches de Nahel, ça veut montrer que ça a du cœur. Ça sait, surtout, que le monde entier a vu la vidéo du meurtre de Nahel. Ça ne peut plus miser sur le doute et le mensonge.

  • What did the press learn from the big Russian mutiny?
    https://indignity.substack.com/p/indignity-vol-3-no-104-what-did-the

    “But people want to talk about insane events RIGHT AWAY, like while they’re still happening. But it really struck me … it’s not responsible journalism, to sort of cater to that. So how is chaotic news like this best handled? (...) The death of Twitter makes newsgathering much more difficult. Unless you were already following informed people, you’d just be overwhelmed with garbage and nonsense.”

  • L’espionnage des journalistes est-il sur le point d’être autorisé ? | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/medias/pegasus/l-espionnage-des-journalistes-est-il-sur-le-point-d-etre-autorise-800192

    Plus que jamais, la France semble être à la pointe du combat contre la liberté publique et pour la criminalisation du travail journalistique. En parallèle de ses manœuvres au sein du parlement européen, un projet de loi Justice, adopté par les sénateurs et bientôt examiné par les députés, prévoit l’activation à distance des ordinateurs et autres téléphones dans le cadre d’enquête par les services de renseignement. Le rapporteur de ce projet souhaite y ajouter un amendement afin que les journalistes ne figurent plus parmi les professions protégées.

  • ON NE DISSOUT TOUJOURS PAS UN SOULÈVEMENT - Quand Macron vole au secours de l’agro-chimie et du béton !
    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/on-ne-dissout-pas-un-soulevement-communique-du-15-juin

    Comme à la demande expresse de la FNSEA, Borne a réitèré jeudi 15 juin cette menace en annnonçant la publication d’un décret de dissolution pour mercredi prochain sous l’exigence d’Emmanuel Macron. Dès le lendemain à 22h08, nous recevions une nouvelle notification de dissolution, avec un délai de trois jours en plein week-end, qui ne laisse pas de place au contradictoire, pour présenter nos observations. Nous le redisons aujourd’hui, nous sommes un vaste mouvement, pas un « groupuscule » ni une « nébuleuse d’activistes ». Nous ne sommes pas une association ni une organisation avec de quelconques « dirigeants », mais une constellation de coordinations, d’assemblées et de coalitions qui construisent des actions de terrain au plus près des luttes locales. Nous contestons le fondement juridique comme matériel de cette dissolution et nous engagerons un recours contre cette mesure liberticide si elle était prononcée.

    A l’heure où les nappes du pays sont à vide, où les forêts brûlent, les oiseaux disparaissent et les bocages se rétractent, la prétention à dissoudre un soulèvement pour les terres et l’eau est toujours aussi anachronique que concrètement surréaliste. Si le gouvernement veut rendre effective cette dissolution, ce sont des dizaines de milliers de personnes partout en France qu’il devra arrêter demain pour maintien ou reconstitution de ligue dissoute. Des dizaines de milliers de personnes désormais habituées et résolues à désobéir pour faire obstacle au ravage. Avec ou sans l’étiquette des Soulèvements, le mouvement pour la défense des terres ne s’arrêtera pas. Les occupations, les blocages et les désarmements, entre autre actions collectives directement impactantes, sont devenues une nécessité vitale contre l’écocide en cours. Ils vont continuer de se multiplier et de se banaliser.

    Au fond, si le gouvernement menace aujourd’hui de nous dissoudre, c’est parce que nous sommes parvenus à instaurer un rapport de force populaire face au secteur du BTP et au complexe agro-chimique. S’ils cherchent à nous bailloner c’est parce que nos actions mettent à nu l’association de malfaiteurs que constitue ce gouvernement avec les industries les plus toxiques du pays. C’est parce que nos actions démontrent qu’ils n’ont plus - et qu’ils n’auront plus - le champs libre pour tout ravager impunément.

    Cette dissolution est une reconnaissance de l’impact de nos actions par une autorité ulcérée qui s’entête à nous emmener droit dans le gouffre..

    #SdlT

  • Zahra, morte pour quelques #fraises espagnoles

    Le 1er mai, un bus s’est renversé dans la région de #Huelva, au sud de l’Espagne. À son bord, des ouvrières agricoles marocaines qui se rendaient au travail, dont l’une a perdu la vie. Mediapart est allé à la rencontre des rescapées, qui dénoncent des conditions de travail infernales.
    Aïcha* s’installe péniblement à la table, en jetant un œil derrière le rideau. « Si le patron apprend qu’on a rencontré une journaliste, on sera expulsées et interdites de travailler en Espagne. On a peur qu’un mouchard nous ait suivies, on est sous surveillance permanente. »

    Aïcha sait le risque qu’elle encourt en témoignant, même à visage couvert, sous un prénom d’emprunt. Mais elle y tient, pour honorer Zahra. Foulard assorti à sa djellaba, elle est venue clandestinement au point de rendez-vous avec Farida* et Hanane*, elles aussi décidées à parler de Zahra. « Elle était comme notre sœur. » Deux images les hantent.

    Sur la première, la plus ancienne, Zahra sourit, visage net, rond, plein de vie, lèvres maquillées de rouge, regard foncé au khôl. Sur la seconde, elle gît devant la tôle pliée dans la campagne andalouse, corps flou, cœur à l’arrêt. « Elle avait maigri à force de travailler, on ne la reconnaissait plus. Allah y rahmo [« Que Dieu lui accorde sa miséricorde » – ndlr] », souffle Aïcha en essuyant ses larmes avec son voile.

    Zahra est morte juste avant le lever du soleil, en allant au travail, le 1er mai 2023, le jour de la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs. Elle mangeait un yaourt en apprenant des mots d’espagnol, à côté de Malika* qui écoutait le Coran sur son smartphone, quand, à 6 h 25, le bus qui les transportait sans ceinture de sécurité s’est renversé.

    Elles étaient une trentaine d’ouvrières marocaines, en route pour la « finca », la ferme où elles cueillent sans relâche, à la main, les fraises du géant espagnol Surexport, l’un des premiers producteurs et exportateurs européens, détenu par le fonds d’investissement Alantra. Le chauffeur roulait vite, au-dessus de la limite autorisée, dans un épais brouillard. Il a été blessé légèrement.

    Zahra est morte sur le coup, dans son survêtement de saisonnière, avec son sac banane autour de la taille, au kilomètre 16 de l’autoroute A484, à une cinquantaine de kilomètres de Huelva, en Andalousie, à l’extrême sud de l’Espagne, près de la frontière portugaise. Au cœur d’une des parcelles les plus rentables du « potager de l’Europe » : celle qui produit 90 % de la récolte européenne de fraises, « l’or rouge » que l’on retrouve en hiver sur nos étals, même quand ce n’est pas la saison, au prix d’un désastre environnemental et social.

    Cet « or rouge », qui génère plusieurs centaines de millions d’euros par an, et emploie, d’après l’organisation patronale Freshuelva, 100 000 personnes, représente près de 8 % du PIB de l’Andalousie, l’une des régions les plus pauvres d’Espagne et d’Europe. Et il repose sur une variable d’ajustement : une main-d’œuvre étrangère saisonnière ultraflexible, prise dans un système où les abus et les violations de droits humains sont multiples.

    Corvéable à merci, cette main-d’œuvre « bon marché » n’a cessé de se féminiser au cours des deux dernières décennies, les travailleuses remplaçant les travailleurs sous les serres qui s’étendent à perte de vue, au milieu des bougainvilliers et des pins parasols. Un océan de plastique blanc arrosé de produits toxiques : des pesticides, des fongicides, des insecticides...

    À l’aube des années 2000, elles étaient polonaises, puis roumaines et bulgares. Elles sont aujourd’hui majoritairement marocaines, depuis le premier accord entre l’Espagne, l’ancien colonisateur, et le Maroc, l’ancien colonisé, lorsqu’en 2006 la ville espagnole de Cartaya a signé avec l’Anapec, l’agence pour l’emploi marocaine, une convention bilatérale de « gestion intégrale de l’immigration saisonnière » dans la province de Huelva.

    Une migration circulaire, dans les clous de la politique migratoire sécuritaire de Bruxelles, basée sur une obligation contractuelle, celle de retourner au pays, et sur le genre : l’import à moindre frais et temporairement (de trois à neuf mois) de femmes pour exporter des fraises.

    Le recrutement se fait directement au Maroc, par les organisations patronales espagnoles, avec l’aide des autorités marocaines, des gouverneurs locaux, dans des zones principalement rurales. Ce n’est pas sans rappeler Félix Mora, cet ancien militaire de l’armée française, surnommé « le négrier des Houillères », qui sillonnait dans les années 1960 et 1970 les villages du sud marocain en quête d’hommes réduits à leurs muscles pour trimer dans les mines de la France, l’autre ancienne puissance coloniale.

    Même état d’esprit soixante ans plus tard. L’Espagne recherche en Afrique du Nord une force de travail qui déploie des « mains délicates », des « doigts de fée », comme l’a montré dans ses travaux la géographe Chadia Arab, qui a visibilisé ces « Dames de fraises », clés de rentabilité d’une industrie agro-alimentaire climaticide, abreuvée de subventions européennes.

    Elle recherche des « doigts de fée » très précis. Ceux de femmes entre 25 et 45 ans, pauvres, précaires, analphabètes, mères d’au moins un enfant de moins de 18 ans, idéalement célibataires, divorcées, veuves. Des femmes parmi les plus vulnérables, en position de faiblesse face à d’éventuels abus et violences.

    Zahra avait le profil type. Elle est morte à 40 ans. Loin de ses cinq enfants, âgés de 6 à 21 ans, qu’elle appelait chaque jour. Loin de la maison de fortune, à Essaouira, sur la côte atlantique du Maroc, où après des mois d’absence, elle allait bientôt rentrer, la récolte et le « contratación en origen », le « contrat en origine », touchant à leur fin.

    C’est ce qui la maintenait debout lorsque ses mains saignaient, que le mal de dos la pliait de douleur, lorsque les cris des chefs la pressaient d’être encore plus productive, lorsque le malaise menaçait sous l’effet de la chaleur suffocante des serres.

    L’autocar jusqu’à Tarifa. Puis le ferry jusqu’à Tanger. Puis l’autocar jusqu’au bercail : Zahra allait revenir au pays la valise pleine de cadeaux et avec plusieurs centaines d’euros sur le compte bancaire, de quoi sauver le foyer d’une misère aggravée par l’inflation, nourrir les proches, le premier cercle et au-delà.

    Pour rempiler la saison suivante, être rappelée, ne pas être placée sur « la liste noire », la hantise de toutes, elle a été docile. Elle ne s’est jamais plainte des conditions de travail, des entorses au contrat, à la convention collective.

    Elle l’avait voulu, ce boulot, forte de son expérience dans les oliveraies et les plantations d’arganiers de sa région, même si le vertige et la peur de l’inconnu l’avaient saisie la toute première fois. Il avait fallu convaincre les hommes de la famille de la laisser voyager de l’autre côté de la Méditerranée, elle, une femme seule, mère de cinq enfants, ne sachant ni lire ni écrire, ne parlant pas un mot d’espagnol. Une nécessité économique mais aussi, sans en avoir conscience au départ, une émancipation, par le travail et le salaire, du joug patriarcal, de son mari, dont elle se disait séparée.

    Et un certain statut social : « On nous regarde différemment quand on revient. Moi, je ne suis plus la divorcée au ban de la société, associée à la prostituée. Je suis capable de ramener de l’argent comme les hommes, même beaucoup plus qu’eux », assure fièrement Aïcha.

    Elle est « répétitrice » depuis cinq ans, c’est-à-dire rappelée à chaque campagne agricole. Elle gagne de 1 000 à 3 000 euros selon la durée du contrat, une somme inespérée pour survivre, améliorer le quotidien, acheter une machine à laver, payer une opération médicale, économiser pour un jour, peut-être, accéder à l’impossible : la propriété.

    Cette saison ne sera pas la plus rémunératrice. « Il y a moins de fraises à ramasser », à cause de la sécheresse historique qui frappe l’Espagne, tout particulièrement cette région qui paie les conséquences de décennies d’extraction d’eau pour alimenter la culture intensive de la fraise et d’essor anarchique d’exploitations illégales ou irriguées au moyen de puits illégaux.

    Au point de plonger dans un état critique la réserve naturelle de Doñana, cernée par les serres, l’une des zones humides les plus importantes d’Europe, classée à l’Unesco. Le sujet, explosif, est devenu une polémique européenne et l’un des enjeux des élections locales qui se tiennent dimanche 28 mai en Espagne.

    « S’il n’y a plus d’eau, il n’y aura plus de fraises et on n’aura plus de travail », s’alarme Aïcha. Elle ne se relève pas de la perte de son amie Zahra, seule passagère du bus à avoir rencontré la mort, ce 1er mai si symbolique, jour férié et chômé en Espagne, où l’on a manifesté en appelant à « augmenter les salaires, baisser les prix, partager les bénéfices ». Les autres ouvrières ont été blessées à des degrés divers.

    Trois semaines plus tard, elles accusent le coup, isolées du monde, dans la promiscuité de leur logement à San Juan del Puerto, une ancienne auberge où elles sont hébergées, moyennant une retenue sur leur salaire, par l’entreprise Surexport, qui n’a pas répondu à nos sollicitations. Privées d’intimité, elles se partagent les chambres à plusieurs. La majorité des femmes accidentées est de retour, à l’exception des cas les plus graves, toujours hospitalisés.

    « Ils nous ont donné des béquilles et du paracétamol. Et maintenant, ils nous demandent de revenir travailler alors qu’on en est incapables, qu’on est encore sous le choc. Le médecin mandaté par l’entreprise a dit qu’on allait très bien, alors que certaines ont des fractures et qu’on met des couches à l’une d’entre nous qui n’arrive pas à se lever ! On a eu droit à un seul entretien avec une psychologue », raconte Aïcha en montrant la vidéo d’une camarade qui passe la serpillère appuyée sur une béquille.

    « On a perdu le sommeil », renchérit Hanane. Chaque nuit, elles revivent l’accident. Farida fait défiler « le chaos » sur son téléphone, les couvertures de survie, les cris, les douas (invocations à Allah), le sang. Elle somnolait quand le bus s’est couché. Quand elle a rouvert les yeux, elle était écrasée par plusieurs passagères. Elle s’est vue mourir, étouffée.

    Le trio montre ses blessures, des contusions, des entorses, un bassin luxé, un traumatisme cervical. Elles n’ont rien dit à la famille au Maroc, pour ne pas affoler leurs proches. Elles ne viennent pas du même coin. « Tu rencontres ici tout le pays. » Des filles des montagnes, des campagnes, des villes, de la capitale… Elles ont la trentaine, plusieurs enfants en bas âge restés avec la grand-mère ou les tantes, sont divorcées. Analphabètes, elles ne sont jamais allées à l’école.

    « Ici ou au bled, se désole Hanane en haussant les épaules, on est exploitées, mais il vaut mieux être esclave en Espagne. Au Maroc, je gagnais à l’usine moins de cinq euros par jour, ici, 40 euros par jour. » Elles affirment travailler, certaines journées, au-delà du cadre fixé par la convention collective de Huelva, qui prévoit environ 40 euros brut par jour pour 6 h 30 de travail, avec une journée de repos hebdomadaire. Sans être payées plus.

    Elles affirment aussi avoir droit à moins de trente minutes de pause quotidienne, « mal vivre, mal se nourrir, mal se soigner », du fait d’un système qui les contrôle dans tous les aspects de leur vie et les maintient « comme des prisonnières » à l’écart des centres urbains, distants de plusieurs kilomètres.

    Il faut traverser la région de Huelva en voiture pour mesurer l’ampleur de leur isolement. Le long des routes, des dizaines d’ouvrières marocaines, casquette sur leur voile coloré, seules ou à plusieurs, marchent des heures durant, en sandales ou en bottes de caoutchouc, faute de moyen de transport, pour atteindre une ville, un commerce. Certaines osent l’autostop. D’autres se retournent pour cacher leur visage à chaque passage de véhicule.

    Les hommes sont nombreux aussi. À pied mais surtout à vélo, plus rarement à trottinette. Originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, une grande partie d’entre eux est soumise à l’emploi illégal, qui cohabite avec « le contrat en origine », au rythme des récoltes de fruits et légumes. Dans les champs de fraises, ils sont affectés à l’épandage des pesticides, au démontage des serres, à l’arrachage des plastiques…

    « La liste des abus est interminable, surtout pendant les pics de production, quand il faut récolter, conditionner, encore plus vite », soupire Fatima Ezzohairy Eddriouch, présidente d’Amia, l’association des femmes migrantes en action. Elle vient de débarquer dans le local sombre, escortée de Jaira del Rosario Castillo, l’avocate qui représente la famille « très affectée » de Zahra au Maroc, une spécialiste du droit du travail.

    Aïcha, Hanane et Farida lui tombent dans les bras, heureuses de rencontrer en vrai « Fatima de TikTok », une épaule pour de nombreuses saisonnières qui se refilent son numéro de portable, tant elle ne vit que pour l’amélioration de leur sort, malgré « un climat d’omerta, de terreur ».

    Travail forcé ou non payé, y compris les jours fériés, les dimanches, heures supplémentaires non rémunérées, passeports confisqués par certains patrons, absence de repos, contrôles du rendement avec renvoi vers le Maroc si celui-ci est jugé insuffisant, absence de mesures de sécurité et de protection sur le lieu de travail, tromperie à l’embauche, harcèlement moral, violences sexuelles, racisme, xénophobie, logement indigne, accès aux soins de santé entravé… Fatima Ezzohairy Eddriouch est confrontée au « pire de l’humanité tous les jours ». Avant de nous rejoindre, elle aidait Rahma, qui s’est brisé le cou en cueillant les fraises : « Son employeur veut la licencier et refuse de prendre en charge les soins médicaux. »

    Elle-même a été saisonnière pendant plus de dix ans. Elle en avait 19 quand elle a quitté Moulay Bousselham, au Maroc, et rejoint Huelva. Elle doit sa « survie » à Manuel, un journalier andalou rencontré dans les champs devenu son époux. « Vingt-trois ans d’amour, ça aide à tenir », sourit-elle. Seule ombre au tableau : alors que sa famille a accueilli avec joie leur union, celle de son mari continue de la rejeter. « Le racisme est malheureusement très fort en Espagne. »

    Le 1er mai, Fatima Ezzohairy Eddriouch a été l’une des premières informées de la tragédie. Des travailleuses blessées l’ont sollicitée. Mais elle s’est heurtée aux murs de l’administration, de l’employeur : « Un accident mortel de bus qui transporte des ouvrières agricoles étrangères, le jour de la Fête des travailleurs, c’est une bombe à l’échelle locale et nationale. Heureusement pour le gouvernement et le patronat agricole, elles sont des immigrées légales, pas sans papiers. »

    Devant le logement de San Juan del Puerto, elle a découvert le portail cadenassé, une entrave à la liberté de circuler des ouvrières. Elle l’a dénoncée sur les réseaux sociaux. Et dans la presse, auprès du journaliste indépendant Perico Echevarria notamment, poil à gratter avec sa revue Mar de Onuba, seul média local à déranger un système agroalimentaire et migratoire qui broie des milliers de vies. Surexport a fini par faire sauter le verrou.

    « Elles ont été enfermées, interdites de parler à des associations, à la presse. Ce n’est pas tolérable », s’indigne encore la militante. Son regard s’arrête sur une des photos de Zahra. Celle où elle a basculé de vie à trépas. Elle n’était pas prête. Elle s’effondre. Cette fois, ce sont Aïcha, Hanane et Farida qui l’enlacent en claudiquant. Le corps de Zahra a été rapatrié, enterré dans un cimetière d’Essaouira.

    La presse, d’une rive à l’autre, spécule sur le montant des pensions et des indemnités que pourraient percevoir les proches de la défunte, selon le droit espagnol. « C’est indispensable de rendre justice à cette famille meurtrie à jamais, à défaut de pouvoir rendre la vie à Zahra », dit l’avocate. Aïcha, Hanane et Farida, elles, veulent qu’on retienne son visage souriant à travers l’Europe, en France, au Pays-Bas, en Belgique..., et qu’on l’associe à chaque barquette de fraises marquée « origine : Huelva (Espagne) ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/270523/zahra-morte-pour-quelques-fraises-espagnoles
    #décès #Espagne #agriculture #exploitation #esclavage_moderne #migrations #travail #Maroc #agricultrices #femmes #conditions_de_travail #ouvrières_agricoles #Surexport #industrie_agro-alimentaire #Alantra #saisonniers #saisonnières #Andalousie #or_rouge #abus #féminisation #féminisation_du_travail #convention_bilatérale #Anapec #migration_circulaire #genre #violence #contrat_en_origine #contratación_en_origen #émancipation #sécheresse #eau #isolement #travail_forcé

    –—

    ajouté au fil de discussion sur la cueillette de fraises en Espagne :
    https://seenthis.net/messages/693859

  • La Gorgone Bleue – Spirou par… Yann et Dani

    prépublication dans L’Immanquable de juin 2023, n° 148

    Des éco-terroristes dénoncent la malbouffe et le plastique. Si l’entreprise du méchant à pour nom un acronyme dont le développement coche toutes les cases : OGM Chemical, Herbicide & Pesticid Consortium, son grand patron se nomme Simon Santo avec un look assez particulier…

  • Britain is writing the playbook for dictators

    There is a rush to “do something”. But “something” too often involves magical thinking and specious “solutions”. Frequently, technology is painted as both cause and solution. Problems are presented as existing “online” and thus their solution is framed as technological. This almost always involves some combination of expanding surveillance and curbing the fundamental human right to privacy and free expression. The Online Safety Bill is a perfect example. Under the pretext of protecting children, its provisions could lead to the implementation of government-mandated mass surveillance applications on every UK smartphone. These would scan every message you send. The opaque databases and error-prone AI technology that would power this surveillance regime could lead to the mass deplatforming of millions of people based on unreliable algorithmic systems. Such a system would also introduce vulnerabilities and flaws that would inevitably be exploited by hostile states and hackers. While politicians have denied for months that the Bill will break encryption, the Home Office has been quite clear that it believes end-to-end encryption is enabling child abuse on the internet.

    https://www.telegraph.co.uk/news/2023/05/21/britain-is-writing-the-playbook-for-dictators

  • Remplacer le SMIC par un Revenu de Base Inconditionnel – Dossier : Expression, La Jaune et la Rouge, n° 784, avril 2023
    https://www.lajauneetlarouge.com/remplacer-le-smic-par-un-revenu-de-base-inconditionnel

    dans la revue des anciens élèves de l’École polytechnique – d’où le tutoiement… – ce plaidoyer pour le RBI par deux anciens.
    (accessible en ligne)

    Une fois la barrière mentale « seul le travail peut procurer un revenu » franchie, on comprend qu’on peut habilement mixer un socle de revenu garanti par la solidarité nationale et des revenus du travail, variables en fonction des souhaits et capacités de chacun. Il s’agit de remplacer le SMIC par un RBI ; un revenu de base inconditionnel. Nous t’invitons à en débattre si dessous, dans la rubrique commentaires.
    […]
    L’abondance créée par la crois­sance économique du XXe siè­cle nous per­met de réalis­er un vieux rêve des human­istes : éradi­quer la grande pau­vreté. Et cela par un mécan­isme sim­ple qui, s’il est bien cal­i­bré, ne représente pas une pres­sion fis­cale néfaste pour l’économie.

    Lionel Stoleru avait com­pris les prob­lèmes du sys­tème sociofis­cal français lorsqu’il avait con­va­in­cu Michel Rocard de met­tre en place le RMI. Mal­heureuse­ment, ni le RMI, ni son suc­cesseur le RSA, n’a osé franchir la ligne jaune de l’inconditionnalité, qui est pour­tant la clé du suc­cès d’un revenu de base. Emmanuel Macron dans sa cam­pagne 2022 a promis l’automatisation du paiement des presta­tions sociales tout en promet­tant de con­di­tion­ner le RSA à 15 heures de tra­vail par semaine : ces promess­es brouil­lonnes ne ver­ront pas le jour tant que le Prési­dent de la République n’aura pas com­pris les ver­tus de l’inconditionnalité du revenu de base. Elle est pour­tant aus­si une con­di­tion néces­saire à la réduc­tion du nom­bre de fonc­tion­naires admin­is­trant notre État-prov­i­dence complexissime.

    • « Un mécan­isme sim­ple qui, s’il est bien cal­i­bré, ne représente pas une pres­sion fis­cale néfaste pour »… la classe capitaliste.

      Ou : un mécanisme pour que le patronat continue à se gaver. Pour que la grande bourgeoisie continue à encaisser les profits réalisés sur le dos des travailleurs et à licencier pour les maintenir.

      Voire un mécanisme comme arme dans leurs mains pour baisser les salaires, la faiblesse de ceux-ci pouvant être compensée par le RBI.

  • Témoignage. « Je n’ai pas couru, alors les policiers m’ont arrêté » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/societe/garde-vue/temoignage-je-n-ai-pas-couru-alors-les-policiers-m-ont-arrete-793740

    Deux policiers de la Brav-L (brigade de répression des actions violentes légères) me saisissent alors par les bras et m’emmènent dans un recoin. Ils me passent les menottes et l’un d’eux m’explique, en désignant sa caméra embarquée : “On t’a vu lancer un projectile, tout est filmé.” Je réponds que je n’ai rien fait. “Tais-toi, tu es à la limite de l’outrage !” réplique l’agent. Ils me reprochent aussi d’avoir couvert mon visage. C’est vrai, j’ai utilisé mon écharpe pour me protéger des gaz lacrymogènes. Assez vite, je suis emmené au commissariat du 8, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Avant de monter dans la voiture, on troque mes menottes contre des Serflex bien serrés.

  • Pas de bénévoles pour les JOP 2024 : un tutoriel pour gâcher leur campagne de travail dissimulé - Basta !
    https://basta.media/Pas-de-benevoles-pour-les-JOP-jeux-olympiques-paralympiques-2024-tutoriel-p

    Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP) a ouvert, depuis le 22 mars 2023, une « campagne de recrutement » de 45 000 bénévoles pour les JOP de Paris 2024. Les candidatures seront examinées pendant l’été et les réponses données à l’automne prochain. Ces volontaires travailleraient entre huit et dix heures par jour, six jours sur sept, non rémunéré·es, et sans prise en charge de leurs frais de transport ou d’hébergement pour celles et ceux qui viendraient de loin.

    Gâchons leur campagne de travail dissimulé : soyons bénévoles !

    Alors, comment empêcher cette entreprise antisociale de bénéficier du travail gratuit de milliers de personnes ? En devenant bénévole ! Nous appelons donc toute personne à candidater, puis au choix :

    – Ne pas s’y rendre
    – Faire grève en demandant d’être rémunéré·es
    – Aller ensemble aux prud’hommes en les attaquant pour travail dissimulé
    – Faire « grève de zèle » : bloquer les JOP en travaillant trop lentement, ou pas très bien
    – Y aller pour s’exprimer, et montrer le vrai visage des JOP

    On sera des milliers, on formera un bon grain dans la machine olympique.

  • Les racines cartographiques de l’Empire britannique (XVIe-XVIIe)
    https://visionscarto.net/racines-cartographiques-empire-britannique

    Si l’Empire britannique n’existait pas encore au tournant du XVIIe siècle, c’est pourtant à ce moment qu’une idéologie et un imaginaire proto-impériaux prennent véritablement forme. Intéressons-nous au rôle que joua la cartographie aux débuts de l’Empire. par Louise McCarthy De la cartographie médiévale à la cartographie moderne S’éloignant progressivement des traditions cartographiques médiévales et de l’esprit chrétien de la majorité des mappae mundi, les cartes anglaises produites à l’ère moderne furent (...) #Billets

  • Notre doctrine - Regarder le film complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/101839-000-A/notre-doctrine

    Notre doctrine

    Au terme de trois semaines de formation, des jeunes aspirants CRS sont déployés sur le terrain. Pour la plupart, ils n’ont jamais mis les pieds dans une manifestation. Chacun arrive avec des certitudes mais aussi des questionnements. Ils s’entraînent, appréhendent, fantasment l’adversaire.

    La dernière phrase du résumé dit tout : appréhension et fantasme. C’est hallucinant.

    J’avais signalé ce doc dans un commentaire à un post de @olaf il y a quelques mois et je vois qu’il apparaît de nouveau sur le replay Arte.

    Le post d’origine :
    https://seenthis.net/messages/963385

    #violences_policières #police #crs