Mise en examen de Richard Ferrand : une simple diversion ? - Vu du Droit
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Ă lâoccasion de ces perquisitions, lâadministration a pu ainsi disposer de toutes les informations relatives Ă un parti politique, fichiers dâadhĂ©rents, comptes-rendus divers, Ă©lĂ©ments de stratĂ©gie, comptabilitĂ© etc. etc. Qui peut considĂ©rer ceci comme normal et acceptable dans une rĂ©publique dĂ©mocratique, oĂč la libertĂ© politique des partis est un principe posĂ© par lâarticle 4 de la Constitution. Depuis les perquisitions une information judiciaire a Ă©tĂ© ouverte qui suit un cours dĂ©sormais paisible, puisquâaucune mise en examen ni convocation de tĂ©moin assistĂ© nâa eu lieu, ce qui fait quâen dehors du parquet et du juge dâinstruction personne ne sait ce quâil y a dans le dossier. Il est vrai que si lâon sâencombre avec les droits de la dĂ©fense on ne va pas sâen sortir.
Jean-Luc MĂ©lenchon douloureusement surpris quâon lui applique un traitement normalement rĂ©servĂ© Ă Sarkozy, Fillon et autres Marine Le Pen, a fort vivement rĂ©agi. On peut le comprendre, mais des vidĂ©os habilement montĂ©es, ont tenu Ă le faire passer pour un excitĂ© violent, alors que parlementaire de la rĂ©publique, il manifestait sa colĂšre face Ă des mesures attentatoires aux libertĂ©s publiques.
Il est aujourdâhui poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour les incidents du 16 octobre et il mesure Ă nouveau Ă ses dĂ©pens lâabsence de retenue du pouvoir dans lâinstrumentalisation politique de la justice. Il a fait publier dans le journal du dimanche une pĂ©tition internationale dĂ©nonçant ces mĂ©thodes que lâon rencontre dĂ©sormais un peu partout, et a Ă©galement obtenu que la vidĂ©o intĂ©grale rĂ©alisĂ©e le 16 octobre soit diffusĂ©e. Elle dĂ©montre la rĂ©alitĂ© des faits tels quâils se sont dĂ©roulĂ©s et Ă quel point la dĂ©fense des principes et des libertĂ©s publiques Ă©taient de son cĂŽtĂ©. Il est sĂ»r que Jean-Luc MĂ©lenchon ne va pas attendre sans se battre quâon lui passe la corde au cou.
Par consĂ©quent, la mise en examen du prĂ©sident de lâAssemblĂ©e nationale Ă ce moment est bien Ă©videmment une aubaine, les mĂ©dias mainstream ont parfaitement compris ce que lâon attendait dâeux : « la dĂ©cision concernant Richard Ferrand est la preuve de lâindĂ©pendance et surtout de lâimpartialitĂ© de la justice. Lâaccusation dâinstrumentalisation politique ne tient pas debout ».