La Rotative

Site collaboratif d’informations locales - Tours et alentours

  • C’est quand même Pénible qu’on Compte encore nous arnaquer - décryptage du compte pénibilité

    http://rebellyon.info/C-est-quand-meme-Penible-qu-on-Compte.html

    Le 1er janvier 2015 est entrée en application une partie de la loi votée le 20 janvier 2014 sur le Compte Pénibilité. L’idée, c’est de quantifier, par un système de points, l’exposition des salariés aux facteurs de pénibilité du travail, pour leur proposer une réparation sous forme de formation ou de repos. Environ 25% des salariés du privé travaillent dans des conditions très pénibles, mais seuls ceux qui remplissent les critères drastiques pourront bénéficier de la -maigre- compensation prévue.

    [Les critères de pénibilité] sont également associés à des seuils : 80 décibels pour le bruit, ce qui équivaut à peu près à une tondeuse à gazon ou un aspirateur. Si le bruit ambiant est supérieur, l’employeur est tenu de fournir au salarié un Équipement de Protection Individuelle (EPI), généralement des boules Quies. Le port de l’’EPI fait baisser le niveau d’exposition au bruit, et donc ne valide pas de point C3P. Même si, pour s’assurer que tout va bien plus haut sur la chaîne, ou pour écouter le cliquetis de la machine, ou pour communiquer avec ses collègues... le salarié les enlève constamment pour pouvoir faire son travail correctement, et donc que leur effet sur la protection de l’audition est limité.

    Pour le travail répétitif, il faut que le temps de cycle, donc le temps entre deux tâches exactement identiques, soit égal ou inférieur à une minute. Couper la tête d’un poulet toutes les 90 secondes, non, désolé, ce n’est pas assez pénible.

    Dans le dernier numéro de Santé&Travail, Serge Volkoff rappelle que c’est « le travail lui-même, les contraintes et les nuisances qu’il impose, qui influencent la durée et la qualité de la retraite ». Les salariés dont le travail est pénible, en plus de passer leurs journées dans des conditions de travail déplorables, voient leur espérance de vie en bonne santé réduite de manière significative.

    Pour rappel, en 1975, la France instituait le repos compensateur qui permettait aux salariés qui auraient passé cinq ans au four, à la chaîne, exposés aux intempéries ou au travail de nuit de partir à la retraite 5 ans plus tôt. C’était pourtant sous un gouvernement de droite, et le départ anticipé pour travail pénible n’avait pas besoin d’être justifié par ces critères drastiques.

    #travail #pénibilité #retraite #précarité