• [ARTICLE ORIGINAL - EN] Chris Hedges : Ils ont menti sur l’#Afghanistan et l’#Irak ; maintenant ils mentent sur l’#Ukraine. Le public américain s’est fait avoir, une fois de plus, en déversant des milliards dans une nouvelle guerre sans fin.

    Le scénario que les proxénètes de la #guerre utilisent pour nous entraîner dans un fiasco militaire après l’autre, notamment au Vietnam, en Afghanistan, en Irak, en #Libye, en #Syrie et aujourd’hui en Ukraine, ne change pas. La liberté et la démocratie sont menacées. Le mal doit être vaincu. Les droits de l’homme doivent être protégés. Le sort de l’Europe et de l’#OTAN, ainsi que celui d’un « ordre international fondé sur des règles », est en jeu. La victoire est assurée.

    Les résultats sont les mêmes. Les justifications et les récits sont démasqués comme des mensonges. Les pronostics optimistes sont faux. Ceux au nom desquels nous sommes censés nous battre sont aussi vénaux que ceux que nous combattons.

    https://scheerpost.com/2023/07/08/chris-hedges-they-lied-about-afghanistan-they-lied-about-iraq-and-they-a

  • En Tunisie, des centaines de migrants ont été mis à l’abri, d’autres restent abandonnés dans le désert
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/11/en-tunisie-des-centaines-de-migrants-ont-ete-mis-a-l-abri-d-autres-restent-a

    En Tunisie, des centaines de migrants ont été mis à l’abri, d’autres restent abandonnés dans le désert
    Ces migrants subsahariens avaient été conduits vers des zones frontalières inhospitalières et laissés sur place à la suite des violences survenues à Sfax.
    Le Monde
    Publié aujourd’hui à 12h03
    Des migrants subsahariens à Sfax, le 7 juillet 2023. HOUSSEM ZOUARI / AFP
    Plusieurs centaines de migrants, abandonnés dans une zone désertique à la frontière avec la Libye après avoir été évacués de la ville tunisienne de Sfax la semaine passée, ont été mis à l’abri, lundi 10 juillet, dans des villes du sud de la Tunisie. Mais les ONG s’inquiètent du sort de dizaines d’autres, repoussés vers la frontière algérienne.(...)
    A la suite d’affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien, des dizaines de migrants avaient été chassés de Sfax, ville portuaire du centre-est du pays devenue le principal point de départ de l’émigration irrégulière vers l’Europe. Ils avaient été conduits, par les autorités selon des ONG, vers des zones inhospitalières frontalières de la Libye et l’Algérie. Ceux qui ont été récupérés par les autorités tunisiennes à la frontière libyenne, dans la zone tampon militarisée de Ras Jdir, ont été divisés en plusieurs groupes, selon des ONG et des médias. « Un groupe se trouve à Mednine, au niveau d’un lycée gardé par les forces de sécurité », a précisé la responsable de HRW.
    Un correspondant de l’AFP a vu arriver un autre contingent à Ben Gardane, hébergé là aussi dans un lycée sous le contrôle des forces de sécurité. dans cette ville, et d’autres ont été emmenés en autocars à Tataouine et Gabès, selon des médias.Beity, une association tunisienne d’aide aux femmes victimes de violence, avait lancé un appel pressant aux autres ONG et aux institutions publiques, lundi 10 juillet, pour se « coordonner et mutualiser les ressources » afin de fournir une aide d’urgence aux migrants subsahariens « déportés aux portes du Sahara ».
    Pour Salsabil Chellali, de HRW, « c’est un soulagement de savoir qu’ils ont pu quitter la zone frontalière avec la Libye, mais de nombreuses autres personnes expulsées près de la frontière algérienne risquent leur vie si elles ne sont pas immédiatement secourues ». Selon HRW, elles seraient au moins 150 à 200 dans cette situation.« S’il vous plaît, aidez-nous, si vous pouvez envoyer la Croix-Rouge ici, aidez-nous, sinon on va mourir, y’a rien ici, y’a pas à manger, y’a pas d’eau », a dit Mamadou, un Guinéen, par téléphone à l’AFP. Selon lui, ils sont une trentaine abandonnés à leur sort dans une zone désertique près du village algérien de Douar El Ma, à deux pas de la frontière tunisienne.
    Dans un communiqué, l’organisation d’aide aux réfugiés Refugees International a dénoncé « les arrestations violentes et expulsions forcées de centaines de migrants africains noirs » à Sfax, soulignant que certains étaient pourtant « enregistrés auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés ou ont un statut légal en Tunisie ». L’Organisation mondiale contre la torture en Tunisie (OMCT Tunisie) a annoncé pour sa part avoir saisi le Comité des Nations unies contre la torture pour dénoncer le cas spécifique de « VF, un migrant d’origine subsaharienne déporté à la frontière entre la Tunisie et Libye le 2 juillet » après avoir été arrêté sans motif et « roué de coups avec une barre de fer dans des postes sécuritaires » à Ben Gardane (dans l’est du pays).Ces mauvais traitements, ainsi que la privation d’eau et de nourriture pour « plus de 700 migrants » retenus dans la zone tampon, « sciemment impos[ée] par des agents de l’Etat à VF et d’autres migrants en raison de leur appartenance raciale afin de les contraindre à quitter le territoire, sont constituti[fs] de torture », a ajouté l’OMCT.Un discours de plus en plus ouvertement xénophobe à l’égard des migrants subsahariens s’est répandu depuis que le président tunisien, Kaïs Saïed, a pourfendu en février l’immigration clandestine, la présentant comme une menace démographique pour son pays, en proie à une crise sociale et économique qui s’est aggravée depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.Samedi, il a dénoncé ce qu’il a qualifié de « mensonges propagés sur les réseaux sociaux », affirmant que les migrants en Tunisie recevaient « un traitement humain conforme à nos valeurs, contrairement à ce qui se dit dans les milieux coloniaux et chez les agents qui œuvrent à leur service », selon un communiqué de la présidence. Lundi soir, il a estimé dans un nouveau communiqué que « la Tunisie a donné une leçon au monde avec la manière dont elle a pris soin de ces migrants », ajoutant toutefois qu’« elle refuse d’être une patrie de substitution pour eux et n’acceptera que ceux qui sont en situation régulière ».

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#afriquesubsarienne#xenophobie#violence#algerie#libye#migrationirreguliere#postcovid

  • Alert: #Tunisia security forces abused & collectively expelled 20+ West/Central African nationals to a remote area at the Tunisia-#Libya border. (03.07.2023)

    Includes a girl 16 yrs old, 2 pregnant women (1 in very bad condition), 2 registered asylum seekers. They need urgent help.

    2/ Tunisian security forces beat the migrants, threw away their food, smashed their phones, & dropped them on the Libya side of the border, they said.

    They fled back to the Tunisia side after encountering armed men. Spent the night in the desert. Still at risk.
    https://pbs.twimg.com/media/F0Hf8uoX0AE1oQU?format=jpg&name=medium

    3/ Group includes people from Cameroon, Mali, Guinea, Côte d’Ivoire, Chad. 6 women, 1 girl, others men - in initial group.

    Based on my last convo with them, more people may have been expelled overnight. They said 1 man has died - impossible to confirm for now but very worrisome

    4/ These migrants & asylum seekers, including at least 1 child & 2 pregnant women (one ill & bleeding), are stranded in a closed, militarized Tunisia-Libya border zone.⚠️

    We informed UN agencies but #Tunisia authorities have not yet granted access for them to help these people

    5/ Update: just heard from the group of 20 expelled people at #Tunisia-#Libya border. Still stranded. They don’t know if other migrants have been expelled separately. They have no food, only eating when ppl passing by (those trying to cross border) give them bits of bread/water

    6/ #Tunisia expulsions - another update: more migrants reportedly have now been expelled to #Libya border, in addition to the first group of 20. Seeking to verify info/details

    7/ 🚨 Alert: over 100 more African migrants & asylum seekers expelled today by #Tunisia to #Libya border zone (Ben Gardane area). Includes at least 12 children ages 6 months to 5 yrs. This is in addition to the 20 expelled Sun, July 2. They gave permission for me to share videos

    8/ #Tunisia expulsion of 100+ migrants to #Libya border: Since they gave permission to share, here is another video. This one taken by the 1st group - 20 ppl - expelled July 2 (they note the date in the vid). Shows they were forced to sleep overnight on the ground in the desert.

    https://twitter.com/LozSeibert/status/1675865936853696512

    #migrations #asile #réfugiés #Tunisie #Libye #frontières #désert #abandon #refoulements #désert

    –—

    En 2015:
    Refugees left behind in Tunisia’s desert
    https://seenthis.net/messages/351913

    –—

    ajouté à la métaliste “Les ’#left-to-die' dans le désert du Sahara”:
    https://seenthis.net/messages/796051#message1013185

    ping @_kg_

    • En Tunisie, des Subsahariens expulsés de #Sfax, sur le rivage de la Méditerranée, vers le désert

      Selon les témoignages recueillis par « Le Monde », des dizaines de migrants présents dans la ville portuaire ont été emmenés par les forces de sécurité à la frontière libyenne.

      « Nous sommes sur une plage au milieu du désert. » Mercredi 5 juillet vers 10 heures du matin, Ismaël, un jeune Ivoirien installé en Tunisie depuis 2019, vient d’envoyer au Monde sa localisation exacte, grâce à l’application de messagerie instantanée WhatsApp. Le repère placé sur la carte fait la jonction entre la Tunisie, à gauche, la Libye, à droite, et en face, la mer Méditerranée. La nuit précédente, Ismaël et des dizaines d’autres ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été transférés de force de la ville portuaire de Sfax (centre-est) vers ce no man’s land, une zone tampon située à proximité du poste-frontière de Ras Jdir, à quelque 350 kilomètres de la deuxième ville du pays.

      Dans une vidéo transmise au Monde vers 17 h 30 par Isaac, un ressortissant guinéen également déplacé dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs dizaines de personnes – voire quelques centaines selon trois témoins sur place – sont toujours amassées sur cette plage, dont des femmes, des enfants et des nourrissons. « On boit l’eau de la mer, on n’a rien mangé depuis hier », alerte une des femmes, son bébé dans les bras, sous le soleil.

      Militaires et agents de la garde nationale nient ces transferts forcés. « Si les migrants sont là-bas, c’est qu’ils doivent venir de Libye », assure l’un d’eux, présent dans la zone frontalière. Les autorités, elles non plus, ne reconnaissent pas ces rafles de migrants. Seul un député, Moez Barkallah, a évoqué ces opérations. Dans une déclaration à l’agence tunisienne de presse, la TAP, il s’est félicité que plus d’un millier de migrants subsahariens aient été expulsés, depuis l’Aïd-el-Kébir, vers les régions frontalières de la Libye et de l’Algérie. Des pays qui, selon lui, parrainent ces opérations.
      Violents affrontements à Sfax

      Les témoignages de ces migrants sont de plus en plus nombreux. D’après Ismaël et ses compagnons, des policiers sont venus les chercher dans leur quartier de Sfax et les ont fait monter à bord de leurs véhicules, sous les acclamations de certains habitants, en leur promettant de les mettre « en sécurité » dans la capitale, Tunis. Mais, au lieu d’aller vers le nord, ils ont roulé vers le sud et le désert.

      Cette opération fait suite à des journées d’extrême tension consécutives à la mort d’un Tunisien, lundi 3 juillet, tué dans une rixe avec des migrants subsahariens, selon le porte-parole du parquet de Sfax. Trois hommes, de nationalité camerounaise, selon les autorités, ont été arrêtés. Dans la foulée, certains quartiers de Sfax ont été le théâtre de violents affrontements. Des habitants tunisiens se sont regroupés pour s’attaquer aux migrants et les déloger. « On ne les veut plus chez nous, on va s’en occuper nous-mêmes, assure l’un d’eux, torse nu, son tee-shirt sur la tête pour masquer son visage, dans une vidéo partagée sur Facebook. Sortez tous, nous allons reprendre nos maisons. »

      Mardi, dans un communiqué, le président tunisien, Kaïs Saïed, a affirmé que son pays refuse d’être « une zone de transit ou d’accueil pour les arrivants de plusieurs pays africains ». A l’intention de l’Union européenne, qui veut obtenir de la Tunisie qu’elle empêche les départs en Méditerranée, il a ajouté que son pays « ne protège que ses propres frontières ».

      Cela fait des mois que la défiance s’installe dans la ville portuaire, où les migrants sont de plus en plus nombreux, y attendant de pouvoir embarquer à bord d’un bateau pour l’Europe. Fin février 2023, alors qu’une campagne contre les migrants subsahariens lancée par le Parti nationaliste tunisien était largement diffusée sur les réseaux sociaux et dans les médias, la haine s’est exacerbée après le discours de Kaïs Saïed accusant des « hordes de migrants clandestins » d’être source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ».
      Partir vers l’Europe

      Dans les semaines qui ont suivi, des organisations de défense des droits humains ont recensé des dizaines d’agressions, d’expulsions et de licenciements de migrants. Le gouvernement tunisien s’est défendu de tout « racisme », évoquant « une campagne orchestrée et de source bien connue ».

      Déjà difficiles, les conditions de vie d’Ismaël, le jeune Ivoirien, se sont encore détériorées. Les manifestations contre les migrants à Sfax se sont multipliées, de même que les accusations de crimes et de violences, reprises une nouvelle fois par le chef de l’Etat. A à peine 30 ans, Ismaël n’a alors plus eu qu’une idée en tête : partir vers l’Europe. Il a tenté de le faire une première fois à la fin de l’hiver, mais son aventure a échoué après l’interception de son bateau par la garde maritime. Il a alors été relâché à Sfax, où il pensait faire profil bas, en attendant des jours meilleurs.

      Depuis que les informations sur les expulsions de migrants ont circulé, mercredi, des dizaines d’autres Subsahariens se sont regroupés dans les gares ferroviaires et les stations de bus pour fuir Sfax. Le soir même, la tension est redescendue d’un cran dans les rues de la ville. Dans un petit parc du centre-ville, près d’une mosquée, des dizaines de migrants sont regroupés, des femmes dorment, quelques-uns discutent, deux sont blessés à la tête.

      Leurs discussions sont rythmées par les sirènes de la police ou le bruit de motards tunisiens qui semblent faire des rondes. « Les policiers sont là pour nous protéger », se rassure Abdallah, même s’il craint d’être attaqué à tout moment. Expulsés de chez eux, empêchés de traverser la mer vers l’Europe, ils attendent de pouvoir fuir la ville ou retrouver des conditions de vie « acceptables ».

      Depuis le sud du pays, alors que le soleil s’apprête à se coucher, Ismaël rappelle, apeuré. « Beaucoup de militaires sont arrivés près de l’endroit où nous sommes, on ne sait pas ce qu’ils vont nous faire », précise-t-il.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/06/en-tunisie-des-subsahariens-expulses-de-sfax-vers-le-desert_6180768_3212.htm

    • „Wenn euch euer Leben lieb ist, geht“

      In Tunesien zwingen Privatleute Mi­gran­t:in­nen und Geflüchtete aus ihren Wohnungen, der Staat setzt sie dann in der Wüste ab – bei 40 Grad im Schatten.

      TUNIS/SFAX taz | Viele Menschen in der langen Schlange vor dem Bahnhof von Sfax sind stumm. In den Gesichtern der meist aus Westafrika kommenden Mi­gran­t:in­nen sind noch ihre Erlebnisse der letzten Stunden geschrieben. In der Nacht auf Mittwoch hatten mit Knüppeln und Messern bewaffnete Jugendliche in der zweitgrößten Stadt Tunesiens Hunderte Mi­gran­t:in­nen aus ihren angemieteten Wohnungen gezwungen und in Gruppen auf die Hauptstraßen getrieben.

      Die von den Angreifern in den sozialen Medien geteilten Videos zeigen verschreckte Menschen mit erhobenen Händen, die von Passanten bedroht und unter üblen Beschimpfungen in Richtung Bahnhof und den Taxistationen getrieben werden. „Ihr müsst Sfax verlassen, eure Answesenheit hier wird nicht mehr akzeptiert. Wenn euch euer Leben lieb ist, dann geht“, erklärt ein bärtiger Mann einer auf dem Boden kauernden Gruppe aus der Elfenbeinküste auf Französisch.

      Anlass der Kampagne ist wohl der Tod eines Tunesiers, der bei einer Auseinandersetzung mit drei Kamerunern am Montag ums Leben kam.

      Dass Mi­gran­t:in­nen mit Gewalt vertrieben werden, passiert in Tunesien nicht zum ersten Mal. Kais Saied hatte bei einem Treffen mit Generälen und Ministern des Nationalen Sicherheitsrats im Februar die aus Libyen Geflohenen oder ohne Visum aus Westafrika Eingereisten als Verschwörung gegen die arabische und islamische Kultur des Landes bezeichnet. Die illegale Migration müsse beendet werden, sagte der 2019 mit überwältigender Mehrheit gewählte Präsident damals. Daraufhin gab es eine erste Welle der gewalttätigen Vertreibung von Mi­gran­t:in­nen, viele von ihnen landeten in Sfax, das bis jetzt als Zufluchtsort galt.
      Die Frustration vieler Tunesier schlägt in Hass um

      Viele Mi­gran­t:in­nen arbeiten als Service- oder Reinigungskraft in Cafés oder in Büros. Mit der Bezahlung unter dem Mindestlohn geben sie sich zufrieden und ermöglichen damit vielen Firmen das Überleben in der seit der Coronapandemie anhaltenden Wirtschaftskrise.

      Doch die Frustration der Tu­ne­sie­r:in­nen über den politischen und wirtschaftlichen Stillstand im Land nutzt die Splitterbewegung Nationale Partei Tunesiens geschickt dafür, Hass gegen Fremde zu befeuern. Zwar ist die Kriminalitätsrate kaum gestiegen – obwohl die Zahl der in Sfax lebenden libyschen Familien und westafrikanischen Mi­gran­t:in­nen stark gewachsen ist. Doch viele in Sfax stimmen der gewaltsamen Verteibung zu.

      „In einigen Stadtteilen sind sie nun in der Mehrheit“, beschwert sich der Gemüsehändler Mohamed Baklouti. Der 48-jährige Familienvater verkauft am Beb-Jebli-Platz im Zentrum von Sfax Obst und Gemüse. Wenige Meter weiter hatten sich – nach den ersten Vertreibungen im Februar – endlich wieder Händler aus der Elfenbeinküste und Ghana getraut, ihre Waren anzubieten. „Wir akzeptieren sie, weil sie das verdiente Geld dazu nutzen, weiter nach Europa zu reisen“, sagte Baklouti noch letzte Woche, vor den Vertreibungen.

      Nun sind die Westafrikaner weg. In Bussen werden sie offenbar von der Staatsmacht an die libysche Grenze gefahren und im Niemandsland abgesetzt. Augenzeugen aus dem Grenzort Ben Guarden berichten von Müttern und Kindern, die bei 40 Grad im Schatten auf eine Weiterreisemöglichkeit warten.
      „Ich weiß nicht, wohin es geht“

      Im Zug von Sfax nach Tunis saßen am Donnerstag zahlreiche Menschen mit Schürfwunden. Tu­ne­sie­r:in­nen reichen den meist ohne ihre Habseligkeiten oder Geld fliehenden Menschen Wasserflaschen. Doch auf der Strecke, in der Stadt Mahdia, stoppte die Polizei den Zug und lud Mi­gran­t:in­nen in Busse. „Ich weiß nicht, wohin es geht“, so ein Ghanaer beim Einsteigen.

      Ein gemeinsamer Besuch von EU-Kommissionschefin Ursula von der Leyen, dem niederländischen Premier Frank Rutte und seiner italienischen Amtskollegin Giorgia Meloni Mitte Juni zeigte, was Europa von Tunesien erwartet: Die Küstenwache und Sicherheitskräfte sollen die in diesem Jahr stark gestiegene Zahl von Booten mit Migranten aus Tunesien eingrenzen, im Gegenzug könnte bald eine Milliarde Euro von Brüssel nach Tunis fließen.

      Meloni hoffte zudem darauf, westafrikanische Mi­gran­t:in­nen mit abgelehntem Asylantrag nach Tunesien zurückschicken zu können. Die blutige Vertreibung der Menschen aus Sfax dürfte Melonis Plan durchkreuzen – denn ein sicheres Drittland ist Tunesien damit nicht mehr.

      https://taz.de/Gewalt-gegen-Migrantinnen-in-Tunesien/!5942175

    • Tunisie : la chasse aux migrants irréguliers reprend son cours

      Un tribunal de la deuxième ville tunisienne de Sfax a indiqué mercredi que quatre Tunisiens ont été arrêtés et inculpés pour avoir hébergé des migrants illégaux, rapporte le média local « Tunisie Numérique ».

      Le porte-parole du tribunal de première instance de Sfax aurait indiqué que 33 migrants illégaux ont été arrêtés et quatre autres Tunisiens également détenus pour les avoir hébergés.

      Les migrants illégaux, a ajouté le tribunal, ont loué un bâtiment entier pour leur séjour avant de prendre la mer en direction des côtes sud de l’Europe. Les arrestations font suite aux instructions du président Kais Saied de renforcer l’ordre et de renforcer la loi dans la ville de Sfax qui a été un théâtre de tensions entre les migrants subsahariens et certains résidents tunisiens de la ville.

      La mêlée a éclaté en début de semaine et a entraîné la mort d’un Tunisien de 38 ans qui aurait été tué à l’arme blanche par trois Subsahariens. La police a arrêté des dizaines de personnes. 34 Subsahariens ont également été arrêtés pour entrer et séjour irrégulier en Tunisie. Le pays est utilisé comme transit par des milliers de migrants désireux d’atteindre les côtes méridionales de l’Europe.

      « 1.200 migrants subsahariens expulsés depuis le 28 juin »

      Depuis le 28 juin, la Tunisie a renvoyé vers les frontières avec la Libye et l’Algérie environ 1.200 migrants sans papiers venus d’Afrique subsaharienne. C’est ce qu’a révélé Moez Barkallah, député de Sfax, à l’agence “Tap”. Il a expliqué que les migrants étaient renvoyés par groupes de 200 et que quatre bus partaient chaque jour de Sfax pour les transporter. Il a aussi espéré “que trois à quatre mille migrants soient expulsés d’ici à la fin de la semaine”. Selon lui, “il y a environ 7.000 ressortissants d’Afrique subsaharienne qui vivent légalement en Tunisie, dont six mille sont des demandeurs d’asile et sept mille autres sont des migrants irréguliers”. Il a ajouté que plus de cent députés avaient signé une pétition pour demander au Premier ministre, Najla Bouden, de tenir une séance plénière pour expliquer la stratégie et la législation du gouvernement sur la question des migrants et la situation à Sfax.

      https://maroc-diplomatique.net/tunisie-la-chasse-aux-migrants-irreguliers-reprend-son-cours

    • #Interview with Ahlam Chemlali

      Sfax a veritable ’pressure cooker’ sparked by migration policy and political, socio-economic crises

      Racial tensions in the Tunisian coastal city of Sfax flared into violence targeting migrants from sub-Saharan Africa, dozens of whom were forcibly evicted from the city or fled, witnesses said Wednesday. Amid the disturbances late Tuesday, police detained some migrants and deported them as far as the Libyan border more than 300 kilometres (over 200 miles) away, according to a local rights group. The latest unrest started after the funeral of a 41-year-old Tunisian man who was stabbed to death Monday in an altercation between locals and migrants, which led to the arrests of three suspects from Cameroon. As tensions escalate considerably between exasperated Tunisians and African migrants seeking a better life, FRANCE 24 is joined by Ahlam Chemlali, Visiting Scholar at Yale University and PhD Fellow at the Danish Institute for International Studies (DIIS).

      https://www.france24.com/en/video/20230705-sfax-a-veritable-pressure-cooker-sparked-by-migration-policy-and-

    • #Achille_Mbembe on racism in #Tunisia.

      LA TUNISIE : LA HONTE

      Le traitement infligé aux Africains du sud du Sahara en Tunisie est criminel, et les autorités de ce pays doivent être tenus pour responsables de chacune des morts qui en découlera.

      Qu’il ne fasse l’objet d’aucune sanction ni de la part des gouvernements africains, ni des grandes institutions continentales est scandaleux.

      Maillon en haillons d’une machine dévorante et infernale mise en place par l’Europe, l’Etat tunisien participe cyniquement au projet, piloté par l’Europe, de transformation du continent africain en une colonie de damnés fermée à double tour sur elle-même.
      L’on prétend ainsi régler les deux épouvantails que sont l’immigration illégale et la bombe démographique que serait devenu le continent.

      Dans cette funeste course, elle rejoint la Libye et d’autres États maghrébins déterminés à se démarquer du reste du continent et à jouer le rôle de cordons sanitaires de l’Europe. Contre des miettes (un milliard d’euros pour la Tunisie), ils contribuent ainsi, à travers ces chasses punitives, à la cristallisation du nouveau régime global de gouvernement des migrations concocté par l’Europe. Mais elle se rapproche aussi, a maints égards, de l’Afrique du Sud. Championne de l’encampement et de la déportation des Africains, l’Afrique du sud n’est en effet pas en reste, elle qui est désormais gangrenée jusqu’aux plus hauts niveaux de l’Etat par l’esprit de xénophobie .

      L’urgence d’un consensus sur la régulation des mobilités intra-continentales n’a donc jamais été aussi criante. L’Afrique doit moderniser et mutualiser ses frontières internes. Au lieu de multiplier des camps, elle doit se transformer en un vaste espace de circulation pour ses gens. Plusieurs propositions concrètes existent. Il faut les mettre à l’œuvre si l’on veut qu’avant la fin de ce siècle émerge un nouveau régime spatial africain - celui-là qui garantit à tous un droit inconditionnel à la mobilité et empêche que des Africains soient traités comme des étrangers en Afrique.

      https://twitter.com/MedDhiaH/status/1677383506325020673

    • Human Rights Watch appelle la Tunisie à mettre fin aux « expulsions collectives » de migrants vers le désert

      Des centaines de Subsahariens se trouvent en situation très précaire dans une zone désertique dans le sud du pays, près de la frontière libyenne.

      L’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a exhorté vendredi 7 juin la Tunisie à mettre fin aux « expulsions collectives » de migrants africains vers une zone désertique près de la frontière libyenne.

      Des centaines de migrants d’originaire d’Afrique subsaharienne se trouvent en situation très précaire dans une zone désertique dans le sud de la Tunisie, après avoir été chassés ces derniers jours de la ville de Sfax (centre-est) sur fond de vives tensions avec la population locale qui réclamait leur départ, selon des témoignages recueillis par l’AFP.

      Un déferlement de violence s’est abattu mardi et mercredi sur ces migrants après que l’un d’eux a tué un habitant de la ville lors d’une rixe. « Les forces de sécurité tunisiennes ont expulsé collectivement plusieurs centaines de migrants et demandeurs d’asile africains noirs, dont des enfants et des femmes enceintes, depuis le 2 juillet 2023 vers une zone tampon éloignée et militarisée à la frontière entre la Tunisie et la Libye », a déclaré HRW dans un communiqué.
      Un discours de plus en plus xénophobe

      « De nombreuses personnes ont rapporté des violences de la part des autorités lors de leur arrestation ou de leur expulsion », a ajouté l’ONG. Elle a appelé le gouvernement tunisien à « mettre fin aux expulsions collectives et permettre d’urgence l’accès humanitaire » à ces migrants qui ne disposent que « de peu de nourriture et d’aucune assistance médicale », a déclaré dans le communiqué Lauren Seibert, chercheuse sur les droits des réfugiés à HRW.

      Des migrants interrogés par l’ONG ont affirmé que « plusieurs personnes étaient mortes ou avaient été tuées dans la zone frontalière entre le 2 et le 5 juillet, dont certaines auraient été abattues ou battues par l’armée tunisienne ou la garde nationale », selon le communiqué de HRW, qui précise toutefois ne pas être en mesure de confirmer ces allégations faute d’accès à la zone.

      HRW a appelé la Tunisie à « enquêter sur les forces de sécurité impliquées dans les abus et à les traduire en justice ». « Les migrants africains et les demandeurs d’asile, y compris des enfants, sont désespérés de sortir de la zone frontalière dangereuse et de trouver de la nourriture, des soins médicaux et la sécurité », a ajouté Mme Seibert : « Il n’y a pas de temps à perdre ».

      Un discours de plus en plus ouvertement xénophobe à l’égard de ces migrants s’est répandu depuis que le président tunisien, Kaïs Saïed, a pourfendu en février l’immigration clandestine, la présentant comme une menace démographique pour son pays.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/07/human-rights-watch-appelle-la-tunisie-a-mettre-fin-aux-expulsions-collective

    • Tunisia expulsions: Refugees and migrants stuck on Libyan border

      Twelve hundred migrants including pregnant women and 29 children are stranded there with little food, water or shelter.
      All were rounded up in Tunisia and bussed to the border, but Libyan border guards are refusing to let them in.
      The foreign ministers of both countries have discussed what they call the ‘irregular migration’.
      Human Rights Watch accuses Tunisia of violating international law by ‘collective expulsions’ of black migrants mostly from sub-Saharan Africa.
      And says they need immediate humanitarian aid.

      Al Jazeera’s Malik Traina joins us live from the city of Zuwara, about 30 kilometres from the Libyan border with Tunisia for the latest updates.
      And Amine Snoussi is a journalist and political analyst and joins us from Tunis for his analysis.

      https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=whUfQV2Yt90&feature=youtu.be

    • Support Sub-Saharan African in Tunisia

      We are raising a fund to support sub-Saharan migrant and refugees in Tunisia after the violent attacks and the discrimination they faced in Sfax( south of Tunisia).

      They have been chased from their houses, they lost their jobs and had to move to another city. Also, some of them are injured and need medical care (More details in the video).

      We are collecting funds to ensure that the most vulnerable persons can have a roof, food and the bare minimum of a safety and dignity.

      Thank you !

      https://www.gofundme.com/f/support-subsaharan-african-in-tunisia

      #donation

    • Growing tensions in Sfax sparked by Tunisian govt’s inflammatory rhetoric targeting African migrants

      Racial tensions in the Tunisian coastal city of Sfax flared into violence targeting migrants from sub-Saharan Africa, dozens of whom were forcibly evicted from the city or fled. Amid the disturbances late Tuesday, police detained some migrants and deported them as far as the Libyan border more than 300 kilometres (over 200 miles) away, according to a local rights group. For in-depth analysis and a deeper perspective on the unfolding unrest gripping Tunisia’s financial hub and port city, FRANCE 24’s Genie Godula is joined by Katleen Maes. Director Human Mobility Hub Norwegian Refugee Council.

      https://www.youtube.com/watch?v=xJzrYeqb-tA

    • jeudi, 06 juillet 2023

      Stop à la chasse aux migrant.e.s en Tunisie et aux expulsions vers les frontières ! Aide et évacuation pour les personnes expulsées vers le no man’s land à la frontière tuniso-libyenne !

      Alarme Phone Sahara dénonce fortement les attaques racistes, la chasse aux migrant.e.s et les expulsions massives aux frontières de la Libye et d’Algérie qui se sont intensifiés en Tunisie depuis fin juin 2023.

      Dans la ville portuaire de Sfax, la violence raciste contre les migrant.e.s subsaharien.ne.s s’est intensifiée après l’arrestation de plusieurs personnes accusées d’avoir tué un homme tunisien lors d’une altercation. Selon de nombreux rapports, cet acte a été l’occasion pour des groupes de la population et la police de s’en prendre à grande échelle aux personnes Noires. Les personnes concernées racontent qu’elles ont été brutalement battues et attaquées à coups de pierres et que des groupes d’agresseurs ont pénétré violemment jusque dans les logements de migrant.e.s et ont même violé des femmes et des jeunes filles. Plusieurs centaines de personnes ont fui la ville en train en direction de Tunis et des centaines d’autres ont été arrêtées pour être expulsées.

      Cependant, les arrestations massives et les expulsions massives de Sfax, ainsi que de petites localités jusqu’aux environs de Tunis, ont commencé déjà avant la mort violente de l’homme tunisien :

      Selon la déclaration d’un député de Sfax, la Tunisie a renvoyé l’Algérie environ 1.200 migrants sans papiers vers les frontières avec la Libye et l’Algérie entre le 28 Juin et le 6 Juillet 2023. Il a expliqué que les migrant.e.s étaient expulsé.e.s par groupes de 200 personnes et que quatre bus partaient chaque jour de Sfax pour les transporter. Il avait aussi espéré “que trois à quatre mille migrants soient expulsés d’ici à la fin de la semaine”.

      Des centaines de personnes piégé.e.s dans le no man’s land à la frontière tuniso-libyenne

      ©APNEWS - photo prise par un migrant ivoirien agé 29 ans

      Les rapports d’un groupe d’environ 600 personnes qui se sont adressées par téléphone portable aux médias et institutions internationaux pour demander de l’aide après avoir été expulsées vers une plage située dans le no man’s land entre les frontières tunisienne et libyenne sont particulièrement alarmants. Ils sont coincés sans accès à l’eau et à la nourriture parce que les forces de sécurité tunisiennes ne les laissent pas partir et que les forces libyennes, de leur côté, ne laissent pas passer les gens. Même des personnes humanitaires extérieurs qui tentent d’apporter de l’eau et de la nourriture n’ont pas été autorisés à passer auprès des personnes. Selon les témoignages des personnes concernées, certaines ont commencé à boire de l’eau de mer par désespoir. Par ailleurs, des témoignages non confirmés à ce jour indiquent que deux personnes soient déjà décédées sur la plage du no man’s land.

      ©Les Observateurs, France 24 - Vidéo transmise par Adama (pseudonyme).

      La politique raciste en Tunisie et l’externalisation des frontières Européennes

      Les chasses aux migrant.e.s et les expulsions massives en Tunisie sont la conséquence directe d’une politique et d’une ambiance racistes, alimentées entre autres par le président tunisien Kais Saied depuis février 2023. Mais ils sont également la conséquence directe de l’externalisation du régime frontalier des Etats de l’UE, qui exigent de l’Etat tunisien qu’il joue le rôle de gardien des portes de l’Europe et empêche à tout prix les migrant.e.s de passage ainsi que les citoyen.ne.s tunisien.ne.s d’entrer en Europe.

      Ainsi, les accords entre l’UE et la Tunisie sur le contrôle migratoire contribuent directement à l’escalade du racisme, présent également dans la société tunisienne, et signalent à l’État tunisien qu’il est souhaitable de renvoyer des milliers de personnes vers les frontières et le no man’s land.

      Enfin, nous tenons à rappeler que la chasse aux migrant.e.s et aux réfugié.e.s, encouragée par le régime frontalier européen, et les expulsions massives de personnes vers les frontières et le désert ne sont pas des problèmes exclusivement tunisiens, mais concernent également, sous des formes spécifiques, le Maroc, l’Algérie et la Libye.

      Alarme Phone Sahara demande :

      Arrêt immédiat de la chasse aux migrant.e.s, de la violence raciste et des expulsions massives en Tunisie !

      Aide et évacuation immédiate pour les personnes expulsées aux frontières tuniso-algérienne et tuniso-libyenne, surtout pour les centaines de personnes piégées dans le no man’s land à la frontière tuniso-libyenne !

      Diffusez les appels, les rapports et les témoignages des personnes concernées de la chasse aux migrant.e.s et des expulsions massives en Tunisie largement dans le publique internationale !

      Rapports d’actualité sur les événements en Tunisie :

      https://maroc-diplomatique.net/tunisie-la-chasse-aux-migrants-irreguliers-reprend-son-cours

      https://apnews.com/article/migrants-tunisia-africa-europe-7186b742643a77e5b17376c7db7dac60

      Rapport de la situation alarmante des centaines de personnes piégées dans le no man’s land à la frontière tuniso-libyenne :

      https://observers.france24.com/fr/afrique/20230706-tunisie-libye-expulsion-video-sfax

      Rapports sur les personnes qui fuirent la ville de Sfax suite aux attaques racistes :

      https://youtu.be/RSAzYaqkSbs

      https://youtu.be/jeEZ7-Zrj1A

      Vidéo d’arrestation violente de migrant.e.s à Sfax :

      https://twitter.com/nissssim/status/1676328508098768897

      Rapports par refugees in Tunisia sur twitter :

      https://twitter.com/refugeestunisia/status/1676563378196692992?s=12&t=7ooqNDUWXAo1yw4XzaJbkQ

      https://twitter.com/RefugeesTunisia/status/1676213810640609280?t=RnEDkXhIwRBk_R_AGNelyw&s=09

      https://alarmephonesahara.info/fr/blog/posts/stop-a-la-chasse-aux-migrant-e-s-en-tunisie-et-aux-expulsions-ve

      #APS #Sfax

    • Flüchtende an der Grenze zu Libyen: Tunesien deportiert Migranten

      1.200 Menschen harren in einer militärischen Sperrzone aus. Tunesiens Präsident Saied weist Kritik zurück. Hilfsorganisationen sind alarmiert.

      SFAX taz | In einer militärischen Sperrzone zwischen der tunesischen und libyschen Grenze warten mehr als 1.200 Migranten seit Tagen verzweifelt auf Hilfe. Sie waren während der aktuellen Welle von Übergriffen in der tunesischen Hafenstadt Sfax aus ihren Wohnungen vertrieben worden. In Gruppen von bis zu 50 Angreifern waren tunesische Jugendliche durch die Straßen der Stadt gezogen. Sie nahmen den aus West- und Zentralafrika kommenden Menschen Telefone, Geld und Dokumente ab.

      Seit letztem Mittwoch werden die Mi­gran­ten in Bussen an die libysche sowie an die algerische Grenze gefahren. Nach Angaben des aus Sfax stammenden Parlamentsabgeordneten Moez Barkallah schicken die Behörden täglich mehrere Gruppen in das Niemandsland an der libyschen Grenze beim Grenzübergang Ras Jadir.

      Viele der nach Sfax gekommenen Menschen waren zuvor aus Libyen geflohen oder von Schleppern aus Algerien in den tunesischen Grenzort Kasserine gebracht worden. Mit dem Transport der Mi­gran­ten imitiert Tunesien nun die von den EU-Innenministern aktuell angestrebte europäische Asylpolitik: Zukünftig soll es demnach möglich sein, abgelehnte Asylbewerber aus einem EU-Mitgliedsstaat in das Land zu schicken, aus dem sie eingereist waren, auch wenn sie nicht von dort stammen.

      Das Vorgehen Tunesiens, die Menschen in der Wüste auszusetzen, hat offenbar schon zum Tod mehrerer Menschen geführt. Mi­gran­ten in Tunesien stehen mit der täglich größer werdenden Gruppe an der Grenze zu Libyen in Kontakt. Sie berichteten von mindestens acht Todesfällen aufgrund von Dehydrierung und Schwäche. Einem Reporter von Al Jazeera gelang es, in das Sperrgebiet zu gelangen und mit den Gestrandeten zu sprechen. Bis auf die libyschen Grenzbeamten hätte ihnen niemand Wasser oder Lebensmittel gebracht, berichtet der Reporter Malik Traina.

      Temperaturen über 40 Grad

      Die Gruppe harrt am Strand aus und wird von tunesischen und libyschen Beamten an der Weiterreise in die libysche Hauptstadt Tripolis oder der Rückkehr nach Sfax gehindert. Libysche Grenzbeamte berichteten der taz von heftigem Streit mit den tunesischen Kollegen. Man beherberge mehrere Hunderttausend Mi­gran­ten und sei bisher nie auf die Idee gekommen, diese ohne Vorankündigung nach Tunesien zu schicken.

      Der Reporter Traina und Mi­gran­ten, die mit der Gruppe in Kontakt stehen, appellieren an Hilfsorganisationen, der Gruppe so schnell wie möglich Hilfe zukommen zu lassen. Derzeit herrschen in dem Gebiet Temperaturen von über 40 Grad Celsius. Human Rights Watch forderte Tunesien auf, „dringend humanitären Zugang“ zu den Betroffenen zu ermöglichen, die „wenig Nahrung und keine medizinische Hilfe“ hätten.

      Tunesiens Präsident Kais Saied wies Kritik am Samstagabend zurück. „Diese Migranten werden menschlich behandelt, ausgehend von unseren Werten und Charakterzügen“, sagte Saied. Dieses Verhalten stünde im Gegensatz „zu dem, was koloniale Kreise und ihre Agenten verbreiten“. Mit Blick auf die Migranten sagte er: „Tunesien ist keine möblierte Wohnung zum Verkauf oder zur Miete.“

      Bislang völlig unklar ist, warum die tunesischen Behörden die Menschen ohne Absprache mit Hilfsorganisationen deportieren. In Sfax trauen sich nach dem Abflauen der jüngsten Welle der Gewalt gegen Migranten einige nun wieder auf die Straße. Am Freitag forderten mehrere Hundert Menschen mit selbst gemalten Plakaten, ein Ende der Übergriffe und in ihre Heimat ausgeflogen zu werden.

      Hassan Gierdo aus Guinea zeigt auf eine offene Wunde an seinem Unterschenkel. „Jemand hat mit einem Knüppel auf mich eingeschlagen, als ich bereits zusammen mit einem Dutzend anderer zusammengetriebener Menschen auf dem Boden lag. Ich habe kein Geld für einen Arzt und öffentliche Krankenhäuser behandeln uns nicht“, sagt der 24-Jährige. „Man will es uns unmöglich machen, in Tunesien zu bleiben, auch wenn das unser Leben in Gefahr bringt“, glaubt Gierdo.

      https://taz.de/Fluechtende-an-der-Grenze-zu-Libyen/!5943278

    • Tunisia moves hundreds of migrants from desolate border area

      https://www.reuters.com/resizer/RR32b6PLI-TKquPsj8UVRVpNL4k=/960x0/filters:quality(80)/cloudfront-us-east-2.images.arcpublishing.com/reuters/QW3G66MGQRJSLMOK7OGLAOYGHE.jpg

      TUNIS, July 11 (Reuters) - Tunisia has moved hundreds of migrants to shelters in two towns, a local rights group said on Tuesday, after criticism of conditions in a desolate Sahara military area on the border with Libya, where the government transferred them last week.

      Struggling with high numbers of mainly sub-Saharan African migrants seeking to leave the north African country for Europe, President Kais Saied has responded with measures local and international rights groups say are endangering lives.

      “Hundreds of people who were on the Libyan border were transferred finally to shelter centres in Medenine and Tataouine towns after difficult times they spent there in the intense heat”, Ramadan Ben Omar, an official at the non-governmental Tunisian Forum for Economic and Social Rights, told Reuters.

      The interior ministry did not respond to a request for comment.

      The government moved the migrants to the site at the Libyan border following an outbreak of violence in the coastal city of Sfax earlier in July, rights groups said, where travellers and residents clashed.

      The disturbances between migrants and residents in Sfax lasted a week and one Tunisian was killed. Residents complained of disorderly behaviour by migrants and migrants complained of racist harassment.

      Thousands of undocumented migrants have flocked to Sfax in recent months with the goal of setting off for Europe in boats run by human traffickers, leading to an unprecedented migration crisis for Tunisia.

      While overall irregular migration to Europe is up about 12% this year, it more than doubled in the central Mediterranean region, according to data from Europe’s border agency in May.

      The sharp rise in attempted crossings from Tunisia is partly attributable to a crackdown ordered by Saied on migrants from sub-Saharan Africa living in the country illegally.

      Earlier this year, Saied claimed a conspiracy to change Tunisia’s racial makeup. His statement was followed by reports of racist attacks, and by rising numbers of Black Africans resident in Tunisia seeking to leave for Europe.

      Tunisia is now under pressure from Europe to stop migrants departing from its coasts. European countries are considering a package of financial support to help the economy and to deal with migration.

      https://www.reuters.com/world/africa/tunisia-moves-hundreds-migrants-desolate-border-area-2023-07-11

    • A Ellouza, port de pêche tunisien, la mort, l’errance et les retours contraints des migrants qui rêvent d’Europe

      Ce village situé au nord de Sfax n ?est qu ?à 150 km de Lampedusa. Un point de départ à haut risque pour les migrants subsahariens qui tentent de rallier l ?Europe. Dimanche, une nouvelle embarcation a fait naufrage au large des côtes tunisiennes ; une personne a été tuée et une dizaine d ?autres sont portées disparues.

      Monia Ben Hamadi (Ellouza (Tunisie), envoyée spéciale) | Publié le 10/07/2023

      Après cinq heures de mer, Yannick pose finalement pied sur la terre ferme. Mais du mauvais côté de la Méditerranée. Ce Camerounais de 30 ans, avec des dizaines d ?autres migrants subsahariens, vient, jeudi 6 juillet, d ?être intercepté par les garde-côtes tunisiens au large d ?Ellouza, petit village de pêcheurs à 40 km au nord de Sfax. Envolés les 2 500 dinars (800 euros) que lui a coûtés la traversée vers Lampedusa (Italie).

      Sur la plage, une unité de la garde nationale est déjà en poste pour les accueillir. Les agents tentent de contenir les quelques villageois, curieux, venus assister au débarquement. Hommes, femmes, enfants et nourrissons sont ainsi contraints de quitter leur bateau de fortune, devant des spectateurs amusés ? ou au moins habitués ? et face à une police sur les nerfs. Un gendarme, tendu, prend son téléphone pour demander des renforts. « Vous nous laissez seuls, personne n ?est arrivé », reproche-t-il à son interlocuteur. « C ?est tous les jours comme ça, plusieurs fois par jour », maugrée-t-il en raccrochant.

      Les uns après les autres, les migrants quittent le bateau. « Venez ici. Asseyez-vous. Ne bougez pas », crient les agents des forces de l ?ordre qui retirent le moteur de l ?embarcation de métal et éloignent les bidons de kérosène prévus pour assurer la traversée d ?environ 150 km qui séparent Ellouza de Lampedusa. Migrants subsahariens, villageois tunisiens et agents de la garde nationale se regardent en chien de faïence. Dans l ?eau, le petit bateau des garde-côtes qui a escorté les migrants surveille l ?opération. La présence inattendue de journalistes sur place ne fait qu ?augmenter la tension. Yannick, accompagné de son frère cadet, s ?inquiète. « Est-ce qu ?ils vont nous emmener dans le désert, ne les laissez pas nous emmener », supplie-t-il.

      Violents affrontements

      Depuis une semaine, des centaines de migrants subsahariens ont été chassés de Sfax vers une zone tampon désertique bordant la mer, près du poste frontière avec la Libye de Ras Jdir. D ?autres ont été expulsés à la frontière algérienne. Ces opérations font suite aux journées d ?extrême tension qui ont suivi la mort d ?un Tunisien, lundi 3 juillet, tué dans une rixe avec des migrants subsahariens, selon le porte-parole du parquet de Sfax.

      Trois hommes, de nationalité camerounaise, d ?après les autorités, ont été arrêtés. Dans la foulée, des quartiers de Sfax ont été le théâtre de violents affrontements. Des Tunisiens se sont regroupés pour s ?attaquer aux migrants et les déloger de leur habitation. Yannick et son petit frère faisaient partie des expulsés. Les deux hommes ont fui la ville au milieu de la nuit, parcourant des dizaines de kilomètres à pied pour se réfugier dans la « brousse », près d ?Ellouza.

      La région de Sfax est depuis devenue le théâtre d ?un étrange ballet. Toute la journée et toute la nuit, dans l ?obscurité totale, des groupes de migrants subsahariens errent sur les routes communales entourées de champs d ?oliviers et de buissons. « A chaque fois, quelques personnes étaient chargées des courses, de l ?eau et un peu de nourriture. Il fallait transporter le tout à pied sur plusieurs kilomètres », raconte Yannick. Lui et son petit frère de 19 ans ont dormi deux nuits dehors, avant que leur grande s ?ur, qui a réussi à rejoindre la France des années auparavant, ne leur paie leur traversée, prévue le 6 juillet à midi.

      « Commerçants de la mort »

      Ce jour-là, près du port d ?Ellouza, Hamza, 60 ans, repeignait son petit bateau en bois bleu et blanc. Ce pêcheur expérimenté ne cache pas son émotion face au drame dont son village est le théâtre. Lui-même a dû s ?improviser pêcheur de cadavres depuis quelque temps. Des corps sans vie se coincent parfois dans ses filets. « Une fois, j ?ai trouvé la moitié du corps d ?une femme mais elle était dans un état de décomposition tel que je n ?ai pas trouvé par où la tenir. Je l ?ai laissée là. Je n ?ai pas pu dormir pendant des jours », dit-il, la voix tremblante.

      Dimanche 9 juillet, une nouvelle embarcation a fait naufrage au large de cette région : une personne est morte et une dizaine d ?autres sont portées disparues. En plus des cadavres, les épaves des bateaux métalliques qui servent à la traversée des migrants déchirent souvent les filets des pêcheurs. « Je n ?ai pas les moyens de racheter des filets tous les mois », regrette Hamza.

      Le long de la côte autour d ?Ellouza, les bateaux métalliques échoués et rongés par la rouille sont innombrables. Ces bateaux, de « très mauvaise qualité » selon le pêcheur, sont construits en quantités importantes et coûtent moins cher que ceux en bois, les pneumatiques ou les barques en plastique qui servaient auparavant à la traversée. « Ce sont des commerçants de la mort », accuse Hamza en pointant aussi bien les passeurs que les politiques migratoires européennes et les autorités tunisiennes.

      « Je retenterai ma chance »

      La Commission européenne a annoncé en juin le déblocage de 105 millions d ?euros « pour lutter contre les passeurs [et] investir dans le contrôle maritime des frontières par les Tunisiens », sans compter la coopération bilatérale venant de Paris ou Rome. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, durant le premier semestre, près de 30 000 migrants sont arrivés à Lampedusa en provenance de Tunisie.

      Sur les rochers recouverts d ?algues, des centaines de pneus de voiture, servant à amarrer les navires, jonchent la côte. Depuis la falaise, on aperçoit le corps en début de décomposition d ?un migrant. Un autre à quelques mètres. Et puis un autre encore, en contrebas, devenu squelette. Personne n ?a cherché à les enterrer, ni à savoir qui ils étaient. Ils font partie des « disparus » en mer. Des chiens rôdent. Le paysage est aussi paradisiaque qu ?infernal.

      Débarqué vers 17 heures, Yannick sera finalement relâché sur la plage avec son groupe. « C ?est grâce à vous, si vous n ?étiez pas restés, ils nous auraient embarqués et emmenés à la frontière », assure-t-il. Le soir même, avec son frère, ils ont parcouru à pied les dizaines de kilomètres qui séparent Ellouza de Sfax. Cette fois dans l ?autre sens. Après être arrivé à la gare ferroviaire à 3 heures du matin, Yannick a convaincu un vieil homme de leur acheter des tickets pour Tunis.

      Ils sont finalement arrivés sains et saufs dans la capitale. « Il faut que je trouve du travail mais la situation est plus acceptable ici », dit-il. Malgré cette expérience, Yannick est toujours convaincu qu ?un avenir meilleur l ?attend de l ?autre côté de la Méditerranée. « Quand j ?aurai l ?argent, je retenterai ma chance, promet-il. Retourner au pays n ?est pas une option. »

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/10/a-ellouza-port-de-peche-tunisien-la-mort-l-errance-et-les-retours-contraints

    • Sfax, triste reflet d’une impasse politique entre Tunis et l’Europe – Jeune Afrique

      Par Frida Dahmani
      8–10 Minuten

      En l’absence de réponse gouvernementale satisfaisante et de révision des politiques publiques, la pression migratoire à Sfax (Centre Est) déclenche une crise qui s’étend à tout le pays, ce que nul n’avait anticipé malgré l’arrivée, ces derniers mois, d’un nombre important de migrants irréguliers dans la région.

      L’assassinat d’un Tunisien par des Subsahariens, le 4 juillet, a ravivé les braises du ressentiment des habitants de la ville, d’ordinaire laborieuse et calme, qui est aussi le second pôle économique du pays vers lequel convergent toutes les routes du sud. Ici, on se trouve à seulement 200 kilomètres de Lampedusa (Italie). Près de 25 000 migrants y auraient trouvé emploi et logement, le plus souvent dans des conditions précaires, en attendant de tenter le voyage vers l’eldorado européen.

      Les propos tenus en février 2021 par le président Kaïs Saïed ont stigmatisé la communauté subsaharienne et déclenché un déferlement de haine raciale. Depuis, malgré quelques tentatives de rapatriement vers leur pays d’origine, le nombre de candidats à la migration n’a cessé d’augmenter, mettant l’agglomération de Sfax en difficulté. La société civile a bien tenté d’alerté sur les risques liés au phénomène, mais il semble que personne n’avait évalué les dangers ni compris les risques de débordements ou d’implosion.
      À LireEn Tunisie, des ONG dénoncent un « discours haineux » contre les migrants africains

      Comme souvent, c’est sur les réseaux sociaux que le déchaînement est le plus violent, certains appelant sans équivoque les citoyens à « partir à la reconquête de leur territoire », tout en fustigeant l’inaction supposée de l’État. L’escalade de violence de ces derniers jours n’a fait qu’ajouter à la confusion, en l’absence d’une réelle communication des autorités à même de désamorcer la désinformation qui prévaut. Entre esquive, non-dits et omerta, quelle est la réalité de la crise migratoire ?
      Une position intenable

      Prise en tenailles entre une Europe qui souhaite qu’elle devienne son garde-frontières, une partie de sa propre population qui aspire à migrer et un flux de ressortissants subsahariens difficile à contenir, la Tunisie peine à trouver un cap sur la question migratoire. La levée des visas avec certains pays africains depuis 2015 a facilité l’accès au territoire tunisien, avec des dépassements de séjour incontrôlables.

      Le conflit libyen a aussi contribué à faire du pays l’une des voies migratoires africaines les plus logiques pour gagner le nord, ce qui, historiquement, correspond au parcours de la traite négrière du XVIIIe siècle. Les esclavagistes d’hier ont cédé la place à un réseau de complicités mafieuses entre passeurs et relais qui tiennent les rênes de la migration irrégulière en plus d’autres trafics.

      L’accord avec l’Union européenne

      Les visites de hauts responsables européens se sont multipliées ces dernières semaines à Tunis, tant Bruxelles semble vouloir faire du pays un allié privilégié. Ou, comme le résume avec agacement le président Kaïs Saïed, l’un de ses « garde-frontières ». Mais au-delà de l’aide financière et des appuis budgétaires annoncés par l’UE, le contenu de l’accord que les Européens tentent de négocier reste un secret bien gardé.

      Qui discute, de quoi et avec qui ? Nul ne le sait : Olivier Várhelyi, Commissaire européen à la Politique de Voisinage et à l’Élargissement, a reporté par deux fois un déplacement prévu à Tunis depuis le 12 juin. La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, a, elle, annulé une visite prévue le 6 juillet. Il semble que Tunis renâcle à accepter les conditions de l’UE et souhaite percevoir des dédommagements plus conséquents que ceux qui lui sont proposés en contrepartie du renvoi vers son sol de migrants irréguliers, supposés être arrivés en Italie depuis la Tunisie.

      La réalité de la migration

      Pour une partie des responsables européens, Italiens en tête, la Tunisie est un sujet de préoccupation prioritaire car elle est considérée comme l’un des points de départ privilégiés des migrants africains (Tunisiens compris) souhaitant passer clandestinement en Europe. Pourtant, les chiffres fournis par le département italien de la sécurité publique racontent une histoire légèrement différente : du 1er janvier au 7 avril 2023, 28 886 migrants ont atteint les côtes italiennes. Parmi eux, 16 637 arrivaient de Libye, 12 000 de Tunisie. Pour ce qui est des nationalités d’origine, on dénombrait 5 084 Ivoiriens, 3 921 Guinéens, 2 778 Pakistanais, 2 085 Bengalais, 2 051 Égyptiens, 1 462 Camerounais, 1 164 Syriens, 990 Maliens, 884 Burkinabé. Et 2 110 Tunisiens.

      La composition de ce contingent interroge dans la mesure où, contrairement à ce que les autorités italiennes laissent entendre, le flux des Maghrébins est loin d’être le plus important. L’Italie et l’UE persistent pourtant à mettre la pression sur la Tunisie alors que la Libye, d’où les départs sont bien plus nombreux, ne fait pas l’objet des mêmes avertissements. Il faut dire qu’à la différence de la Tunisie, la Libye est un important fournisseur d’hydrocarbures pour l’Italie. Par ailleurs, l’UE et Rome n’interpellent pas non plus les pays d’origine des migrants. Dans les relations diplomatiques entre Abidjan ou Conakry et Rome, la migration est loin de figurer en tête de l’ordre du jour.

      Une avalanche de fausses informations

      En l’absence de réelles précisions sur la crise qui frappe Sfax, les fausses informations comblent les vides. On peut ainsi lire que, pour diminuer de la pression sur la ville, les autorités auraient décidé de répartir les migrants dans différents gouvernorats du pays. Une rumeur que rien ne confirme. Au contraire, certains migrants qui ont tenté de quitter Sfax pour Tunis, et d’autres qui ont été arrêtés par les forces de l’ordre, ont été conduits par bus aux frontières libyenne et algérienne.

      Des internautes accusent l’Algérie de vouloir déstabiliser la Tunisie en favorisant le passage en masse de migrants depuis son territoire, photos de Subsahariens regroupés dans des bus à l’appui. Vérification faite, il s’agit d’images bien plus anciennes prises dans une zone proche du Mali.

      Les manquements de la Tunisie

      En 2011 déjà, le conflit libyen avait entrainé un flux migratoire sans précédent vers la Tunisie. Avec près d’un million de personnes, les capacités d’accueil avaient été mises à rude épreuve. Pourtant le pays avait su, avec l’appui d’organismes internationaux, s’organiser pour gérer cette situation sans précédent. Hélas, il n’a pas mis à profit les enseignements de cette expérience pour mettre à jour un corpus juridique obsolète, dans lequel ni le statut de réfugiés ni celui de demandeur d’asile n’est clairement défini et encadré.

      À ce flou juridique vient s’ajouter le fait que la Tunisie de 2023, frappée par une crise économique sévère et des difficultés à lever des financements sur la scène internationale, peine à gérer les migrants irréguliers et n’a aucune opportunité d’insertion à leur offrir. Suite à la crise provoquée, au printemps, par ses propos sur les migrants subsahariens, le président Saïed avait appelé à l’application de la loi. Mais depuis, aucune communication officielle n’a été faite pour expliquer aux personnes concernées les conditions dans lesquelles elles peuvent demander leur régularisation, ou les délais à respecter.

      Sans aide internationale, la situation paraît aujourd’hui inextricable. Et laisse la place à un discours populiste et souverainiste dans lequel il ne saurait être question de solutions.

      https://www.jeuneafrique.com/1461227/politique/sfax-triste-reflet-dune-impasse-politique-entre-tunis-et-leurope

    • En Algérie, l’errance des migrants subsahariens menacés d’expulsion

      Ni le rejet violent dont ils sont victimes en Tunisie ni le racisme qu’ils subissent de la part des Algériens ne les dissuadent de transiter par le pays pour rallier l’Europe.

      Assis au milieu d’un amas de tissus, le visage d’Osman Issa brille de sueur. Un ventilateur rafraîchit à peine son atelier de 8 mètres carrés en cette journée d’été étouffante du mois de juillet. De sa table de couture, un karakou (tenue algéroise traditionnelle) au-dessus de la tête, Osman se remémore sa traversée du désert pour venir en Algérie voilà vingt-six ans. « J’ai décidé de quitter le Niger sous les encouragements de mon frère qui avait fait la traversée avant moi », raconte-t-il dans un dialecte algérien presque parfait. A son arrivée en 1997, Osman, brodeur de qualité, s’était lancé avec un certain succès dans le commerce de tenues traditionnelles. Désormais, il possède cet atelier de couture dans un quartier populaire d’Alger.

      Alors que le débat sur la place des migrants subsahariens dans les pays nord-africains a été relancé par les événements en Tunisie et les opérations de refoulement à la frontière des autorités algériennes, lui affirme avoir trouvé sa place. « En trois décennies, je n’ai pas été victime d’un acte raciste qui m’a fait regretter d’être venu », promet-il. Comme la plupart des migrants subsahariens, Osman ne considérait pas l’Algérie comme un point d’ancrage, mais un lieu de transit vers l’Europe. « J’ai tenté de traverser à trois reprises, mais j’ai échoué. » Désormais marié à une Algérienne et père de trois enfants, il bénéficie d’une carte de résidence et n’envisage plus de partir vers l’Europe ou de rentrer au Niger, sauf pour les visites familiales.

      « J’avoue qu’il m’a été très difficile de régulariser ma situation, même après mon mariage. Je me compare souvent à mon frère qui est parti en Belgique bien après moi. Il a déjà sa nationalité. Moi, je sais que je ne l’aurai pas. La nationalité algérienne ? Il ne faut pas demander l’impossible », reconnaît-il, sans nier le racisme ambiant. Quand il n’en est pas témoin lui-même, des récits lui arrivent des migrants qu’il emploie : « Ils ont pour but de partir en Europe. Les passeurs demandent jusqu’à 3 000 euros. Ce qui représente trois ans de travail acharné pour un migrant. D’autres préfèrent rentrer dans leur pays avec cette somme et tenter le visa pour l’Europe. Dans les deux cas, cet argent ne peut être amassé qu’en Algérie. C’est ici qu’il y a du travail. »
      « Pour l’amour de Dieu ! »

      A la sortie de l’atelier d’Osman, le wagon climatisé du tramway offre une échappatoire à la canicule. « Une aumône pour l’amour de Dieu ! », supplie une jeune migrante subsaharienne depuis le fond du train. Alors que l’enfant fraie son chemin, certains passagers piochent dans leurs poches pour lui tendre quelques sous, d’autres ne masquent pas leur exaspération. La scène fait désormais partie du quotidien algérois. Les migrants sont d’ailleurs désormais qualifiés par les locaux de sadaka (aumône).

      A Alger, la vie des migrants subsahariens n’a pas été perturbée par les événements récents en Tunisie. Depuis le 3 juillet, après la mort à Sfax d’un Tunisien dans une bagarre avec des migrants, des autochtones ont fait la chasse aux Subsahariens et les autorités en ont expulsé par centaines de la ville où le drame a eu lieu. Même ceux en situation régulière ne sont pas épargnés. Depuis plusieurs semaines, de nombreux Sfaxiens manifestaient contre l’augmentation du nombre de candidats à l’exil vers l’Europe arrivés d’Algérie.

      Ceux-ci franchissaient majoritairement la frontière au niveau de la région montagneuse de Kasserine, dans le centre ouest de la Tunisie. Un trajet périlleux : neuf migrants y ont perdu la vie à la mi-mai, « morts de soif et de froid », selon la justice tunisienne.

      C’est dans cette même zone que 150 à 200 personnes ont été refoulées par les autorités tunisiennes, selon les estimations de Human Rights Watch (HRW), en plus des 500 à 700 migrants abandonnés dans la zone frontalière avec la Libye. « Ce sont des estimations que nous avons établies après être entrés en contact avec les migrants et après avoir identifié leur localisation, explique Salsabil Chellali, la directrice de HRW pour la Tunisie. Les migrants expulsés du côté algérien se sont dispersés après avoir été contraints à marcher pendant plusieurs kilomètres. »
      « Propos racistes »

      Ces groupes de migrants comptent des enfants et des femmes enceintes. L’une d’elles a accouché aux portes de l’Algérie, comme en atteste une vidéo reçue par Le Monde. D’après HRW, un groupe de migrants, refoulés à la frontière libyenne, a été secouru et pris en charge dans des villes du sud tunisien. D’autres, aux frontières libyennes et algériennes, errent encore dans le désert, attendant aide et assistance.

      Les propos du président tunisien Kaïs Saïed en février, dénonçant des « hordes de migrants clandestins », source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables », ont eu un effet désinhibant, notamment sur des influenceurs et des artistes populaires en Algérie. La
      chanteuse de raï Cheba Warda a ainsi dit soutenir le plan d’expulsion du président Tebboune alors qu’aucun discours n’avait été tenu par ce dernier.

      En juin, l’influenceuse algérienne Baraka Meraia, suivie par plus de 275 000 personnes, a dénoncé le racisme anti-Noirs dont elle a aussi été victime. Originaire d’In Salah, à plus de mille kilomètres au sud d’Alger, la jeune femme a dit avoir été prise à plusieurs reprises pour une migrante subsaharienne. Dans une vidéo, elle est apparue en larmes pour raconter le comportement d’un contrôleur de tramway algérois. « Ce n’est pas la première fois que j’entends des propos racistes, relatait-elle. Parmi toutes les personnes qui ont assisté à la scène, aucune n’a réagi. »
      « Ils errent dans le désert »

      En plus des actes et des propos racistes auxquels ils sont exposés, les migrants vivent sous la menace des opérations d’expulsion. Selon l’ONG Alarm Phone Sahara, qui leur vient en aide, l’Algérie a renvoyé plus de 11 000 personnes vers le Niger entre janvier et avril 2023. Les opérations sont toujours en cours, d’après la même source, et s’opèrent au rythme minimum d’un convoi par semaine depuis 2018. « Ces expulsions s’opèrent sur la base d’un accord avec le Niger. Toutefois, l’Algérie ne prend pas en considération la nationalité des migrants qu’elle refoule », raconte Moctar Dan Yayé, le responsable de communication d’Alarm Phone Sahara.

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      Selon lui, les migrants sont acheminés jusqu’à Tamanrasset, à l’extrême sud algérien, puis à la frontière avec le Niger. De ce no man’s land, les refoulés doivent marcher environ 15 km pour atteindre le village d’Assamaka, où l’opération de tri commence. « Nous sommes tombés sur des Yéménites et même sur un migrant du Costa Rica. Ceux-là, comme les autres Africains, ne sont pas pris en charge par le Niger. Parfois, l’Organisation mondiale des migrations (OIM) se charge de les renvoyer chez eux. Dans le cas contraire, ils errent dans le désert en essayant de rentrer en Algérie », rapporte Moctar Dan Yayé. Selon Alarm Phone Sahara, plus de 7 500 migrants expulsés restent bloqués à Assamaka.

      Malgré cette menace de reconduite et les discours incendiaires du président tunisien, ceux-ci gardent les yeux rivés sur la Méditerranée, comme ces deux jeunes Sénégalais, Aliou et Demba*, rencontrés en avril à Tamanrasset. Après avoir traversé le Mali et le Niger, leur errance les a amenés dans cet îlot urbain, planté en plein désert, où ils n’ont trouvé que quelques labeurs sur des chantiers, payés tout juste 1 000 dinars la journée, à peine 7 euros. Demba espérait alors rejoindre la Tunisie, sans crainte que les propos de son dirigeant n’affecte son ambition. Il y a seulement trois mois, il était persuadé que les migrants ne risquaient pas l’expulsion de la Tunisie, contrairement à l’Algérie. Le seul problème qui se posait alors à ses yeux et à ceux de son ami était de trouver l’argent pour payer les passeurs.

      *Les prénoms ont été changés à la demande des interviewés.

      Ténéré Majhoul(Alger, correspondance) et Nour Bahri(Tamanrasset, Algérie, envoyée spéciale)

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/12/en-algerie-l-errance-des-migrants-subsahariens-menaces-d-expulsion_6181703_3

    • Deportierte Migranten in Tunesien: Wo sind die aus Sfax Vertriebenen?

      Mirco Keilberth
      6–7 Minuten

      Von vielen aus der tunesischen Stadt deportierten Migranten aus Subsahara-Afrika fehlt jede Spur. Einige wurden offenbar in der Wüste ausgesetzt.

      Gestrandete afrikanische Migranten aus Tunesien an einem Strand in der Nähe der libyschen Grenze Foto: ap

      TUNIS taz | Das Schicksal von über tausend aus der Hafenstadt Sfax deportierten Mi­gran­ten ist eine Woche nach den gewaltvollen Vertreibungen noch immer unklar. Am Montag letzter Woche kam ein 41-jähriger Tunesier bei Auseinandersetzungen zwischen Migranten aus Subsahara-Afrika und Jugendlichen aus Sfax ums Leben. In der darauffolgenden Nacht begannen die Ausschreitungen gegen die Migranten: Sie wurden aus ihren Wohnungen getrieben, geschlagen, bedroht. Täglich transportieren die Behörden Migranten in Bussen aus der 330.000 Einwohner zählenden Stadt.

      An einem Strandabschnitt direkt neben dem libysch-tunesischen Grenzübergang Ras Jadir stieß am letzten Donnerstag Malik Traina, ein Reporter des katarischen TV-Senders Aljazeera, auf 700 aus Sfax deportierte Migranten, die ohne Wasser und Nahrungsmittel dort ausgesetzt worden waren.

      Libysche Grenzbeamte belieferten die Gruppe mit dem Nötigsten, ließen sie aber nicht – wie von den Behörden in Sfax wohl erhofft – über die Grenze. Man habe selber über 700.000 Migranten im Land aufgenommen, erklärt ein Grenzbeamter gegenüber der taz. „Tunesien will seine sozialen Probleme auf dem Rücken der Migranten und Nachbarländer lösen. Das ist ein gefährlicher Präzedenzfall“, so der Beamte aus der nordwestlibyschen Hafenstadt Zuwara weiter.

      Die Videos der bei über 40 Grad in der sengenden Sonne Gestrandeten sorgten weltweit für Empörung. Die Unnachgiebigkeit der von der Aktion völlig überraschten libyschen Beamten führte zunächst zu einem Nachgeben der tunesischen Behörden. Nachdem am Wochenende Helfer des Roten Halbmondes die lebensbedrohliche Entkräftung der Vertriebenen bestätigten, wurde die Mehrheit mit Bussen in verschiedene Orte Südtunesiens gefahren.
      Unter den im Freien Ausgesetzten sind auch Kinder

      In Ben Guerdane, nahe der Grenze, stehen seitdem 70 Migranten unter Polizeischutz. In Tataouine und Medenine, weiter im Landesinneren gelegen, wurden weitere Gruppen untergebracht.

      Libyscher Grenzbeamter

      „Tunesien will seine sozialen Probleme auf dem Rücken der Migranten lösen“

      Viele der Betroffenen würden in ihre Heimat zurückreisen wollen, so Vertreter des Roten Halbmonds. Deren Rückflug würde man zusammen mit der internationalen Organisation für Migration (IOM) organisieren.

      Doch die humanitäre Krise ist damit nicht zu Ende. Die in der Seenotrettung aktive Zivilorganisation Alarm Phone berichtet von weiteren Bussen aus Sfax, die am Dienstag Migranten bei Ras Jadir im Freien absetzten. Unter den dort Verblieben sind mindestens 30 Kinder.

      Völlig unklar ist zur Zeit der Verbleib von bis zu 250 Migranten, die in zwei Gruppen aus Sfax an die algerisch-tunesische Grenze im westtunesischen Tozeur gefahren wurden. Offenbar wurden auch sie nach der Zerstörung ihrer Telefone ohne Wasser und Nahrungsmittel ausgesetzt. In Tozeur herrschten am letzten Wochenende auch nachts noch Temperaturen von 38 Grad, am Tag klettern sie auf knapp 50 – das macht das Grenzgebiet zu einer der derzeit heißesten Regionen der Erde.
      Kontakt zu einer Gruppe Migranten ist abgebrochen

      Tunesische Aktivisten sowie Alarm Phone haben offenbar zu den auf die algerische Seite geflohenen Migranten jeglichen Kontakt verloren. Wahrscheinlich sind die Batterien der bei den Migranten verbliebenen Telefone mittlerweile leer. Menschenrechtsaktivisten aus Djerba wurden bei dem Versuch, die beiden Gruppen zu orten, von der tunesischen Polizei festgesetzt.

      In Sfax übernachten viele der aus ihren Wohnungen Vertriebenen weiter auf den Straßen. Und in den Verstecken an einem Strandabschnitt nördlich der Stadt warten weiterhin mehrere tausend Menschen auf die Überfahrt nach Europa.
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      https://taz.de/Deportierte-Migranten-in-Tunesien/!5943662

    • 13 juillet 2023
      Traitements inhumains et dégradants envers les africain·e·s noir·e·s en Tunisie, fruits du racisme institutionnel et de l’externalisation des politiques migratoires européennes

      Les organisations soussignées expriment leurs vives inquiétudes et leur indignation quant à la situation délétère en Tunisie, tout particulièrement ces derniers jours dans la ville de Sfax. Depuis la mort d’un ressortissant Tunisien, présumément aux mains de ressortissants d’origine subsaharienne, survenue le 3 juillet 2023 lors d’une échauffourée [1], cette ville est le théâtre d’affrontements entre une partie de la population chauffée à blanc par des campagnes de haine sur les réseaux sociaux, et des exilé·e·s en provenance d’Afrique subsaharienne installé·e·s dans cette ville, pris·es pour cibles. Cela s’ajoute aux graves événements racistes et xénophobes qu’a déjà connus le pays en mars 2023 [2], ayant notamment entraîné la mort de trois personnes d’origine Subsaharienne.

      Le discours raciste et haineux, véritable « pousse-au-crime », prononcé par le Président tunisien en février 2023 [3] n’a fait qu’encourager ces exactions, et accorder un blanc-seing aux graves violences exercées à l’encontre des personnes exilées. Et c’est bien l’attitude des autorités locales et nationales qui est en cause, laissant libre court aux fausses informations qui pullulent sur les réseaux sociaux, mais également aux violences de certains groupes – policiers, militaires ou issus de la population –, à l’égard des personnes exilées noires, férocement attaquées et violentées en toute impunité [4] .

      Nombre de témoignages, notamment des premier.e.s concerné·e·s, d’associations de la société civile en Tunisie mais aussi de médias étrangers, font ainsi état de graves violations des droits humains à leur encontre : interpellations violentes et arbitraires, défenestrations, agressions à l’arme blanche… Ces acteurs dénoncent une véritable « chasse aux migrant·e·s » et des rafles, suivies du renvoi forcé d’un millier de personnes aux frontières avec la Libye ou l’Algérie, l’objectif des autorités tunisiennes semblant être de regrouper à ces frontières les exilé·e·s originaires d’Afrique subsaharienne pour les y abandonner sans assistance aucune ni moyens de subsistance, y compris s’agissant de demandeur·euse d’asile. Des rafles précédées ou s’accompagnant d’expulsions arbitraires de leurs domiciles, de destructions ou de vols de leurs biens, de traitements inhumains et dégradants, ainsi que de violences physiques [5]. Des violations des droits commises par des forces publiques et/ou des milices privées largement documentées, mais qui restent à ce jour sans condamnation pour leurs auteurs de la part des tribunaux ou des autorités étatiques.

      Tout cela intervient dans un contexte de crise sans précédent en Tunisie, touchant tous les domaines : économique, social, politique, institutionnel, financier… Une crise accentuée par les pressions et le marchandage de l’Union européenne (UE), qui entend via un partenariat « renforcé », mais inégal en matière migratoire, imposer à la Tunisie l’externalisation des contrôles frontaliers et de la gestion migratoire [6]. Cette politique répressive passe par le renvoi depuis les pays européens de tou·te·s les exilé.e.s dépourvu.e.s de droit au séjour ayant transité par la Tunisie, ainsi désignée comme « pays sûr », contrairement à la Libye. Ceci, au motif de faire de la Tunisie le garde-frontière de l’UE, en charge de contenir les migrations « indésirables » et de les éloigner le plus possible du territoire européen, en échange d’une aide financière conséquente venant à point nommé (au moins 900 000 €). Le tout malgré les inquiétudes suscitées par la dérive autoritaire observée en Tunisie [7] et au mépris de l’État de droit et des droits fondamentaux des personnes exilées en Tunisie.
      Une crise également aggravée par l’ambiguïté des autorités algériennes, qui instrumentalisent la question migratoire pour des motifs politiques en déroutant les personnes d’origine subsaharienne de l’Algérie – qui compte des frontières terrestres avec les pays d’Afrique subsaharienne – vers la Tunisie, qui n’en a pas.

      Nous exprimons notre entière solidarité avec toutes les victimes des violences, quelle que soit leur nationalité, condamnons cette violence raciste d’où qu’elle vienne, et exprimons notre indignation face au silence assourdissant et complice des autorités tunisiennes.
      Nous enjoignons la Tunisie à assumer les responsabilités qui lui incombent en protégeant de toute exaction les exilé·e·s sur son territoire, en mettant un terme à ces violences racistes et aux refoulements opérés en toute illégalité aux frontières tunisiennes, et à se conformer au droit international.

      Enfin, nous dénonçons avec la plus grande vigueur les pressions exercées par l’UE sur la Tunisie dans le cadre d’une coopération inégale et marchandée en vue d’imposer à ce pays méditerranéen sa politique ultrasécuritaire en matière d’immigration et d’asile, au mépris du droit international et des droits des personnes exilées.

      Voir la liste des signataires en pièce jointe

      Notes

      [1] « À Sfax, la mort d’un Tunisien lors de heurts avec des migrants fait craindre des violences », 5 juillet 2023, France24, https://www.france24.com/fr/afrique/20230705-%C3%A0-sfax-la-mort-d-un-tunisien-lors-de-heurts-avec-des-migrant

      [2] « Tunisie : La violence raciste cible les migrants et réfugiés noirs », 10 mars 2023, Human Rights Watch, https://www.hrw.org/fr/news/2023/03/10/tunisie-la-violence-raciste-cible-les-migrants-et-refugies-noirs

      [3] « Tunisie. Le discours raciste du président déclenche une vague de violence contre les Africain·e·s Noirs », 10 mars 2023, Amnesty International, https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2023/03/tunisia-presidents-racist-speech-incites-a-wave-of-violence-against-black-a

      [4] « Tunisie : à Sfax, les exilés subsahariens subissent la violence de la population », France Info 7 juillet 2023, https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/tunisie/tunisie-a-sfax-les-exiles-subsahariens-subissent-la-violence-de-la-popu

      [5] « Human Rights Watch dénonce des expulsions de migrants vers le désert en Tunisie : "C’est une question de vie ou de mort" », 8 juillet 2023, Human Rights Watch, https://information.tv5monde.com/afrique/human-rights-watch-denonce-des-expulsions-de-migrants-vers-le-

      [6] « Pourquoi l’UE veut renforcer son partenariat avec la Tunisie », 11 juin 2023, L’Express & AFP : https://www.lexpress.fr/monde/pourquoi-lue-veut-renforcer-son-partenariat-avec-la-tunisie-5KUG3YXCSNCWFF2

      [7] « En Tunisie, Kaïs Saïed est seul contre tous », 18 juin 2022, Courrier international : https://www.courrierinternational.com/article/analyse-en-tunisie-kais-saied-est-seul-contre-tous

      https://migreurop.org/article3192.html?lang_article=fr

    • Traitements inhumains et dégradants envers les africain⋅es noir⋅es en Tunisie, fruits du racisme institutionnel et de l’externalisation des politiques migratoires européennes

      Les organisations soussignées expriment leurs vives inquiétudes et leur indignation quant à la situation délétère en Tunisie, tout particulièrement ces derniers jours dans la ville de Sfax. Depuis la mort d’un ressortissant tunisien, présumément aux mains de ressortissants d’origine subsaharienne, survenue le 3 juillet 2023 lors d’une échauffourée [1], cette ville est le théâtre d’affrontements entre une partie de la population chauffée à blanc par des campagnes de haine sur les réseaux sociaux, et des exilé⋅es en provenance d’Afrique subsaharienne installé⋅es dans cette ville, pris⋅es pour cibles. Cela s’ajoute aux graves événements racistes et xénophobes qu’a déjà connus le pays en mars 2023 [2], ayant notamment entraîné la mort de trois personnes d’origine Subsaharienne.

      Le discours raciste et haineux, véritable « pousse-au-crime », prononcé par le Président tunisien en février 2023 [3] n’a fait qu’encourager ces exactions, et accorder un blanc-seing aux graves violences exercées à l’encontre des personnes exilées. Et c’est bien l’attitude des autorités locales et nationales qui est en cause, laissant libre court aux fausses informations qui pullulent sur les réseaux sociaux, mais également aux violences de certains groupes – policiers, militaires ou issus de la population –, à l’égard des personnes exilées noires, férocement attaquées et violentées en toute impunité [4].

      Nombre de témoignages, notamment des premier⋅es concerné⋅es, d’associations de la société civile en Tunisie mais aussi de médias étrangers, font ainsi état de graves violations des droits humains à leur encontre : interpellations violentes et arbitraires, défenestrations, agressions à l’arme blanche… Ces acteurs dénoncent une véritable « chasse aux migrant⋅es » et des rafles, suivies du renvoi forcé d’un millier de personnes aux frontières avec la Libye ou l’Algérie, l’objectif des autorités tunisiennes semblant être de regrouper à ces frontières les exilé⋅es originaires d’Afrique subsaharienne pour les y abandonner sans assistance aucune ni moyens de subsistance, y compris s’agissant de demandeur⋅euse d’asile. Des rafles précédées ou s’accompagnant d’expulsions arbitraires de leurs domiciles, de destructions ou de vols de leurs biens, de traitements inhumains et dégradants, ainsi que de violences physiques [5]. Des violations des droits commises par des forces publiques et/ou des milices privées largement documentées, mais qui restent à ce jour sans condamnation pour leurs auteurs de la part des tribunaux ou des autorités étatiques.

      Tout cela intervient dans un contexte de crise sans précédent en Tunisie, touchant tous les domaines : économique, social, politique, institutionnel, financier… Une crise accentuée par les pressions et le marchandage de l’Union européenne (UE), qui entend via un partenariat « renforcé », mais inégal en matière migratoire, imposer à la Tunisie l’externalisation des contrôles frontaliers et de la gestion migratoire [6]. Cette politique répressive passe par le renvoi depuis les pays européens de tou⋅tes les exilé⋅es dépourvu⋅es de droit au séjour ayant transité par la Tunisie, ainsi désignée comme « pays sûr », contrairement à la Libye. Ceci, au motif de faire de la Tunisie le garde-frontière de l’UE, en charge de contenir les migrations « indésirables » et de les éloigner le plus possible du territoire européen, en échange d’une aide financière conséquente venant à point nommé (au moins 900 000 €). Le tout malgré les inquiétudes suscitées par la dérive autoritaire observée en Tunisie [7] et au mépris de l’État de droit et des droits fondamentaux des personnes exilées en Tunisie.
      Une crise également aggravée par l’ambiguïté des autorités algériennes, qui instrumentalisent la question migratoire pour des motifs politiques en déroutant les personnes d’origine subsaharienne de l’Algérie – qui compte des frontières terrestres avec les pays d’Afrique subsaharienne – vers la Tunisie, qui n’en a pas.

      Nous exprimons notre entière solidarité avec toutes les victimes des violences, quelle que soit leur nationalité, condamnons cette violence raciste d’où qu’elle vienne, et exprimons notre indignation face au silence assourdissant et complice des autorités tunisiennes. Nous enjoignons la Tunisie à assumer les responsabilités qui lui incombent en protégeant de toute exaction les exilé⋅es sur son territoire, en mettant un terme à ces violences racistes et aux refoulements opérés en toute illégalité aux frontières tunisiennes, et à se conformer au droit international.

      Enfin, nous dénonçons avec la plus grande vigueur les pressions exercées par l’UE sur la Tunisie dans le cadre d’une coopération inégale et marchandée en vue d’imposer à ce pays méditerranéen sa politique ultrasécuritaire en matière d’immigration et d’asile, au mépris du droit international et des droits des personnes exilées.

      http://www.gisti.org/article7056

    • La Tunisie et la Libye s’accordent sur une répartition des migrants bloqués à la frontière

      Les deux pays ont indiqué jeudi avoir trouvé un accord pour se répartir les exilés bloqués depuis plus d’un mois dans une zone désertique près du poste frontière de Ras Jdir. InfoMigrants a pu contacter Kelvin. Bloqué à la frontière, ce jeune Nigérian a été envoyé à Tataouine dans un centre de l’Organisation mondiale pour les migrations.

      Après plus d’un mois de souffrance, les exilés bloqués à la frontière entre la Tunisie et la Libye vont enfin pouvoir quitter cet espace inhospitalier. La Tunisie et la Libye ont annoncé jeudi 10 août s’être entendus pour se répartir l’accueil des 300 migrants africains bloqués près du poste frontière de Ras Jdir.

      C’est le ministère de l’Intérieur libyen qui a le premier annoncé la conclusion de cet accord bilatéral « pour une solution consensuelle, afin de mettre fin à la crise des migrants irréguliers, bloqués dans la zone frontalière ». « On s’est mis d’accord pour se partager les groupes de migrants présents sur la frontière », a indiqué de son côté un porte-parole du ministère tunisien.

      Un communiqué officiel tunisien a souligné le besoin d’une « coordination des efforts pour trouver des solutions qui tiennent compte des intérêts des deux pays ».

      « La Tunisie va prendre en charge un groupe de 76 hommes, 42 femmes et 8 enfants », a précisé à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Faker Bouzghaya. Les Libyens prendront en charge le reste des migrants bloqués, environ 150, selon le porte-parole officiel tunisien.

      Les autorités libyennes ont annoncé dans un communiqué jeudi qu’"il n’y avait plus aucun migrant irrégulier dans la zone frontalière" après l’accord. « Des patrouilles sont organisées en coordination » entre les deux pays pour « sécuriser la frontière ».

      Côté tunisien, « le transfert du groupe a eu lieu [mercredi] dans des centres d’accueil à Tataouine et Médénine avec la participation du Croissant rouge » tunisien, a ajouté Faker Bouzghaya.
      « Nous avons reçu de l’eau et de la nourriture »

      Un transfert confirmé par Kelvin, un migrant nigérian, en contact avec InfoMigrants. « Nous avons tous été rapatriés hier soir [mercredi 9 août] en Tunisie. Nous sommes à Tataouine, dans un centre de l’OIM, a déclaré le jeune homme. Nous avons reçu de l’eau et de la nourriture. Nous allons bien, les enfants vont déjà mieux. Les malades n’ont pas encore été à l’hôpital, ils sont avec nous... ». Selon lui, l’OIM aurait indiqué aux personnes qu’elles pouvaient rester dans ce centre pendant deux mois. « Je ne sais pas si c’est vrai », met en garde le jeune Nigérian.

      Début juillet, InfoMigrants avait pu entrer en contact avec Kelvin. Ce dernier affirmait avoir été raflé à Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, forcé de monter dans un « grand bus » affrété par les autorités tunisiennes, et lâché dans le désert avec « au moins 150 personnes ».

      Trois semaines plus tard, le jeune homme a participé à une manifestation avec d’autres exilés bloqués à la frontière. « Nous avons manifesté pour interpeller les autorités car on nous traite comme des animaux, mais le président tunisien ne veut pas répondre à nos appels », dénonçait-il alors.
      Au moins 27 personnes mortes à la frontière

      Jusqu’à 350 personnes ont été bloquées à Ras Jedir, parmi lesquelles 12 femmes enceintes et 65 enfants et mineurs, selon des sources humanitaires qui ont indiqué à l’AFP que l’essentiel des aides (nourriture, eau, soins médicaux) leur avait été apportée depuis le 20 juillet par le Croissant rouge libyen, soutenu par les agences onusiennes.

      Les arrestations et les envois de migrants vers cette zone frontalière ont débuté après la mort le 3 juillet à Sfax (centre-est) d’un Tunisien lors d’une rixe avec des migrants. Selon des sources humanitaires interrogées par l’AFP, « au moins 2 000 ressortissants subsahariens » ont été « expulsés » par les forces de sécurité tunisiennes et déposés dans des zones désertiques aux frontières libyenne et algérienne.

      Depuis début juillet, « au moins 27 migrants » sont morts dans le désert tuniso-libyen et « 73 sont portés disparus », a indiqué jeudi à l’AFP une source humanitaire. Et jusqu’à « hier [mercredi], tous les deux jours une centaine de migrants continuaient d’arriver de Tunisie et à être secourus par les Libyens dans la zone d’Al Assah ».

      Les personnes ont été abandonnées sans eau, ni nourriture, en plein soleil dans cette zone aride, sans que ni l’Union européenne, ni l’Union africaine ne conteste cette situation.

      Le 12 juillet, le Croissant rouge tunisien (CRT) a mis à l’abri environ 630 personnes récupérées à Ras Jdir et en a pris en charge environ 200 autres, refoulées initialement vers l’Algérie, selon des ONG.

      Parmi les personnes retrouvées mortes se trouvent des femmes et des enfants. Sur une vidéo des garde-frontières libyens relayée par le compte Twitter Refugees in Libya, on peut voir un homme mort allongé par terre, contre un enfant. Tous les deux gisent l’un contre l’autre, sur le sable, le désert tout autour d’eux. Deux autres personnes, décédées, figurent aussi dans la vidéo. « Aujourd’hui c’est encore un père sans visage, son fils et deux autres compagnons dont la vie a été injustement volée », commente le compte.

      La photo d’une femme et de sa petite fille a, elle, fait le tour des réseaux sociaux. Identifiées par Refugees in Libya, Fati, 30 ans, et Marie, 6 ans, sont mortes de soif après leur abandon à cet endroit par les autorités tunisiennes. Ce « crime » est « commis contre des gens qui cherchent une meilleure vie, une deuxième chance ». « Comment pouvons-nous détourner le regard ? », s’est insurgé le porte-parole du compte, David Yambio.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/50985/la-tunisie-et-la-libye-saccordent-sur-une-repartition-des-migrants-blo

    • Une délégation de l’UE refusée en Tunisie

      https://www.youtube.com/watch?v=dybtce0H4cI

      La Tunisie a interdit d’entrée sur son territoire une délégation du Parlement européen, provoquant de vives réactions des eurodéputés qui ont pour certains réclamé la suspension de l’accord migratoire conclu entre l’UE et Tunis. Les précisions de Lilia Blaise, correspondante de France 24 en Tunisie.

    • Septembre 2023 :
      Tunisie : plusieurs centaines de migrants chassés du centre de Sfax

      Les forces de sécurité tunisiennes ont expulsé dimanche quelque 500 migrants subsahariens d’une place dans le centre de Sfax, deuxième ville du pays, après les avoir chassés de leurs logements début juillet. Cette expulsion fait partie d’une vaste campagne sécuritaire menée par les autorités contre les migrants irréguliers.

      La tension persiste dans la deuxième ville de Tunisie. Quelque 500 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont été expulsés dimanche 17 septembre par les forces de sécurité tunisiennes d’une place dans le centre de Sfax après avoir été chassés de leurs logements début juillet, a indiqué une ONG.

      « Les forces de sécurité ont évacué dimanche matin une place sur laquelle environ 500 migrants étaient rassemblés dans le centre de Sfax », a indiqué à l’AFP Romdane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG qui suit de près le dossier de la migration en Tunisie. Selon lui, les migrants « ont été dispersés par petits groupes en direction de zones rurales et vers d’autres villes ».

      Les autorités mènent depuis samedi une vaste campagne sécuritaire contre les migrants clandestins, originaires pour la plupart de pays d’Afrique subsaharienne. Elles ont annoncé l’arrestation de près de 200 migrants subsahariens « qui s’apprêtaient à effectuer une traversée clandestine » vers les côtes européennes.

      À la suite d’un discours incendiaire en février du président Kaïs Saïed sur l’immigration clandestine, des centaines de migrants subsahariens ont perdu leur travail et leur logement en Tunisie. Des agressions ont été recensées et plusieurs milliers ont dû être rapatriés par leurs ambassades.

      Début juillet, des centaines d’autres ont été chassés de la ville de Sfax et expulsés par les forces de sécurité tunisiennes, notamment vers une zone frontalière désertique avec la Libye où au moins 27 sont morts et 73 portés disparus.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/51869/tunisie--plusieurs-centaines-de-migrants-chasses-du-centre-de-sfax

    • Tunisia expels hundreds of sub-Saharan African migrants from Sfax amid crackdown

      Tunisian authorities expelled hundreds of sub-Saharan African migrants from the port of Sfax Sunday after they were thrown out of their homes during unrest in July, a rights group said.

      “The security forces on Sunday evacuated a square where some 500 migrants were assembled in the centre of Sfax,” Romdane Ben Amor, spokesman for the FTDES non-government organisation, told AFP.

      He said the migrants were “dispersed in small groups towards rural areas and other towns”.

      Since Saturday, authorities in Tunisia have been cracking down on illegal migrants, most of whom are from sub-Saharan African countries.

      According to authorities, around 200 migrants “who were preparing to make the clandestine boat trip” towards Europe were arrested.

      Tunisia is a major gateway for migrants and asylum-seekers attempting perilous sea voyages in hopes of a better life in the European Union.

      Racial tensions flared in Tunisia’s second city of Sfax after the July 3 killing of a Tunisian man following an altercation with migrants.

      Humanitarian sources say that at least 2,000 sub-Saharan Africans were expelled or forcibly transferred by Tunisian security forces to desert regions bordering Libya and Algeria.

      Xenophobic attacks targeting black African migrants and students increased after an incendiary speech in February by President Kais Saied.

      He alleged that “hordes” of illegal migrants were causing crime and posing a demographic threat to the mainly Arab North African country.

      Hundreds of migrants lost their jobs and housing after his remarks.

      At least 27 people died and 73 others were listed as missing after being expelled into desert areas bordering Libya in July.

      https://www.france24.com/en/africa/20230917-tunisia-expels-hundreds-of-sub-saharan-african-migrants-amid-crac

    • ‘I had to drink my own urine to survive’: Africans tell of being forced into the desert at Tunisia border

      As EU prepares to send money as part of €1bn deal, people trying to reach north African country detail border ‘pushbacks’

      Migrants from sub-Saharan Africa have spoken of their horror at being forcibly returned to remote desert regions where some have died of thirst as they attempt to cross the border into Tunisia.

      As the European Union prepares to send money to Tunisia under a €1bn (£870m) migration deal, human rights groups are urging Brussels to take a tougher line on allegations that Tunisian authorities have been pushing people back to deserted border areas, often with fatal results.

      According to an official from a major intergovernmental organisation, Tunisian authorities relocated more than 4,000 people in July alone to military buffer zones at the borders with Libya and Algeria.

      “About 1,200 people were pushed back to the Libyan border in the first week of July alone,” said the source, who was speaking on condition of anonymity. By late August, the source added, their organisation knew of seven people who had died of thirst after being pushed back.

      An NGO working with refugees puts the estimate at between 50 and 70. The Guardian could not independently verify the figure.

      The new claim comes in stark contrast to the picture painted last month by Tunisia’s interior minister, Kamel Fekih, who conceded that “little groups of six to 12 people” were being pushed back, but denied any mistreatment or form of “collective deportation”.

      It is likely to increase pressure on European lawmakers to raise human rights concerns with the Tunisian authorities as they push ahead with a deal aimed at stemming irregular migration. The agreement is increasingly coming under fire, with the German foreign minister, Annalena Baerbock, last week saying human rights and the rule of law had not been “given suitable consideration”.

      In a series of interviews conducted with nearly 50 migrants in Sfax, Zarzis, Medenine and Tunis, the majority confirmed having been forcibly returned to the desert between late June and late July.

      “In early July, the Tunisian police captured us in Sfax,’’ said Salma, a 28-year-old Nigerian woman. “My two-year-old son and I were taken by some policemen and pushed back into the desert at the Libyan border. My husband was captured by other border guards and I don’t know what happened to him. I haven’t heard from him since then because while they were pushing us back I lost my phone.’’

      Michael, 38, from Benin City, Nigeria, said: “They pushed me back three times to the desert, the last time at the end of July … The Tunisian border guards beat us, stole our money and cellphones. In the desert we had no water. I had to drink my own urine to survive.”

      The Guardian also spoke to Pato Crepin, a Cameroonian whose wife and daughter, Fati Dosso and six-year-old Marie, died in mid-July in a remote part of the Libyan desert after being pushed back by Tunisian authorities. “I should have been there in their place,” said Crepin, who has since been sent back, again, to Libya.

      While the border with Libya has long been the focus of such activity, the border with Algeria, which is less controlled, is also seeing people pushed back into its vast no man’s land, reports indicate.

      Fifteen people interviewed by the Guardian said they had been forced back to the Algerian border.

      “They arrested me in Tunis and took me near Kasserine, a border town near Algeria,” said Djibril Tabeté, 22, from Senegal. “They left us at a few kilometres from the border. Then we were ordered to climb a hill. On the other side was Algeria. Problem is when the Algerian guard finds you, they push you to Tunisia. Tunisians push you, Algerians do the same. People die there.”

      Reports of Tunisia removing people to the desert emerged in July, when photos suggesting that asylum seekers were dying of thirst and extreme heat after allegedly being pushed back by Tunisian authorities started circulating on social media. After the allegations, Tunisia’s government faced intense criticism from the international press but denied any wrongdoing.

      “At the beginning, Tunisia dismissed reports of forced returns,” said Hassan Boubakri, a geography and migration professor at the universities of Sousse and Sfax, as well as a migration consultant for the government. “But little by little, they publicly admitted that some sub-Saharans were blocked on the Tunisian-Libyan border. The question is, who put them there? The Tunisian authorities did.”

      According to figures from Italy’s interior ministry, more than 78,000 people have arrived in Italy by crossing the Mediterranean from north Africa since the beginning of the year, more than double the number of arrivals during the same period in 2022.

      The majority, 42,719, departed from Tunisia, indicating that the country has surpassed Libya as the main departure point for migrants.

      The “strategic partnership” signed between the EU and Tunis in July, reached after weeks of negotiations, envisaged money being sent to the north African country to combat human traffickers, tighten borders, and support Tunisia’s struggling economy.

      The first payment of €127m would be disbursed “in the coming days”, a European Commission spokesperson, Ana Pisonero, said last week.

      https://www.theguardian.com/world/2023/sep/28/tunisia-border-africans-forced-into-desert-eu-deal-europe-violent-treat

    • Tunisia: African Migrants Intercepted at Sea, Expelled

      Apparent Policy Shift Endangers Migrants, Asylum Seekers, Children

      The Tunisian National Guard collectively expelled over 100 migrants from multiple African countries to the border with Algeria between September 18 and 20, 2023, Human Rights Watch said today. Those expelled, which included children and possibly asylum seekers, had been intercepted at sea and returned to Tunisia by the Coast Guard, part of the National Guard.

      These operations may signal a dangerous shift in Tunisian policy, as authorities had previously usually released intercepted migrants in Tunisia after disembarkation. The EU signed with Tunisia on July 16 a memorandum of understanding to increase funding to the Tunisian security forces, including the Coast Guard, to stem irregular sea migration to Europe.

      “Only two months after the last inhumane mass expulsions of Black African migrants and asylum seekers to the desert, Tunisian security forces have again exposed people to danger by abandoning them in remote border areas, without food or water,” said Salsabil Chellali, Tunisia director at Human Rights Watch. “The African Union and governments of the people affected should publicly condemn Tunisia’s abuse of fellow Africans, and the European Union should halt all funding to authorities responsible for abuse.”

      Some migrants also said that National Guard agents beat them and stole their belongings, including phones, money, and passports.

      On September 22, the European Commission announced that it would imminently provide €67 million to Tunisia to manage migration, without any clear benchmarks to ensure that Tunisian authorities protect the rights of migrants and asylum seekers. It is unclear how Tunisian President Kais Saied’s public rejection of the funding on October 2 will affect the deal.

      Between September 20 and October 3, Human Rights Watch interviewed a 38-year-old Cameroonian man, a 17-year-old Guinean boy, and an 18-year-old and two 16-year-old boys from Senegal. All had been irregularly staying in Tunisia. The five said that they were among a large group of people of various African nationalities bused to the Algerian border, directly after being intercepted at sea.

      These latest expulsions of migrants to remote border regions follow security forces’ collective expulsions in July to the Libyan and Algerian borders of over 1,300 migrants and asylum seekers, including children. They remained without adequate food and water. According to Libyan authorities, at least 27 people died at the border.

      The Guinean boy and three Senegalese people interviewed said they were intercepted at sea by the Tunisian Coast Guard on September 17, hours after their boat left the coast near Sfax, heading toward Italy. They said their boat carried about 40 passengers, including 15 women and infants. One of the children interviewed said the Coast Guard created waves around their boat to force them to stop, then took them and intercepted migrants from other boats back to shore in Sfax.

      Those interviewed said that once they disembarked, security force members asked for everyone’s documents and appeared to register the information of some of those who carried identification. However, one of the 16-year-olds said officers tore up his passport.

      They said that the National Guard held about 80 people for several hours on September 17, with little water and no food or medical screenings, and confiscated all phones and passports, except for those that some people managed to hide. The officers removed SIM and memory cards and checked that people had not filmed the interception, and kept some phones and passports, two interviewees said. The 18-year-old Senegalese said that an officer slapped him and one of his friends who they accused of filming the interception. He also said that when he got his phone back, it had been reset and wiped of data.

      On the evening of September 17, the National Guard loaded the group onto buses and drove them for 6 hours to somewhere near the city of Le Kef, about 40 kilometers from the Algerian border. There, officers divided them into groups of about 10, loaded them onto pickup trucks, and drove toward a mountainous area. The four interviewees, who were on the same truck, said that another truck with armed agents escorted their truck. The interviewees said road signs indicated they were still in the Le Kef region, which Tunisian nationals they met near the border confirmed to them.

      The officers dropped their group in the mountains near the Tunisia-Algeria border, they said. The Guinean boy said that one officer had threatened, “If you return again [to Tunisia], we will kill you.” One of the Senegalese children said an officer had pointed his gun at the group.

      The four managed to leave the border area and returned to Tunisia’s coastal cities a few days later.

      Separately, the Cameroonian left Sfax by boat with his wife and 5-year-old son in the evening of September 18. The Coast Guard intercepted their boat, carrying about 45 people including 3 pregnant women and the child, on the morning of September 19. The Cameroonian said that when his group refused to stop, the Coast Guard drove in circles around them, creating waves that destabilized their boat, and fired teargas toward them, causing panic. The passengers cut their engine and were then boarded onto the Coast Guard vessel, he said.

      The Coast Guard returned them to Sfax, where they joined other people who had been intercepted. The Cameroonian said that security force members beat everyone in his group after they disembarked – sometimes using truncheons – “because we didn’t cooperate and stop at sea,” the man said the officers had told them.

      Officers confiscated their phones, erasing and resetting some and never returning others, and took money and passports, he said. As he had managed to hide his phone, he shared with Human Rights Watch photos and videos, as well as records of his tracked GPS location from the coast to the border.

      On the evening of September 19, the Cameroonian man was among a group of, by his estimate, about 300 people who the National Guard drove in four buses to different destinations. The man said the only food passengers in his bus received was a piece of bread during the eight-hour journey. When they reached a National Guard station in the Le Kef region, officers transferred the people on his bus onto pickup trucks and drove them to a location near the Algeria border.

      The man and his family were among fifty people in three pickups who were dropped at the same location, he said. He could not account for what happened to the others. National Guard officers pointed guns at them and ordered them to cross the Algerian border, he said. The group tried to cross but Algerian military officers fired warning shots. The next day, the Tunisian National Guard again pushed them back toward the border.

      The group was eventually able to leave the area. On September 24, however, the Tunisian National Guard near Le Kef chased them, which caused the group to scatter. The Cameroonian said that he and his son were among a group that reached Sfax by walking for nine days. His wife reached Sfax on October 6, he said.

      It is not clear whether the Tunisian authorities continue to carry out expulsions after interceptions as of October.

      In transferring migrants or asylum seekers to the border and pushing them toward Algeria, Tunisian authorities attempted collective expulsions, which are prohibited by the African Charter on Human and Peoples’ Rights. Authorities violated due process rights by failing to allow people to challenge their expulsion.

      Authorities also disregarded their obligations to protect children. As a party to the Convention on the Rights of the Child, Tunisia is obliged to respect children’s rights to life and to seek asylum, freedom from discrimination, and to act in their best interests; including by implementing age determination procedures and family tracing, providing appropriate guardians, care, and legal assistance to unaccompanied migrant children.

      The European Commission should suspend all funding for migration control purposes to the Tunisian National Guard and Navy pledged under the July agreement, Human Rights Watch said. The Commission should carry out a priori human rights impact assessments and set clear benchmarks to be met by Tunisian authorities before committing any migration management support.

      https://www.hrw.org/news/2023/10/10/tunisia-african-migrants-intercepted-sea-expelled

  • Tunisie : dans la ville portuaire de Sfax, l’espoir blessé des migrants subsahariens
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/06/29/tunisie-dans-la-ville-portuaire-de-sfax-l-espoir-blesse-des-migrants-subsaha

    Tunisie : dans la ville portuaire de Sfax, l’espoir blessé des migrants subsahariens
    Depuis le début de l’année, six fois plus de migrants qu’à la même période en 2022 sont partis de Tunisie vers l’Europe. Mais beaucoup d’Africains viennent dans le pays maghrébin pour s’y installer pour étudier et travailler.
    Par Nissim Gasteli(Sfax, Tunisie, envoyé spécial)
    Publié hier à 19h00, modifié hier à 19h00
    La lumière des projecteurs déchire le crépuscule. Sur la pelouse synthétique du stade de la faculté des sciences économiques de Sfax, Baba Car, le capitaine de la sélection estudiantine sénégalaise, dépose le ballon au point de penalty avant de faire quelques pas en arrière. L’arbitre siffle. Le jeune homme s’élance et frappe avec force et précision. Le malheureux gardien ne peut rien. Le stade exulte. En cette soirée de début mai, le Sénégal l’emporte 2 à 1 face au Tchad dans ce match de poule de la Coupe d’Afrique des nations universitaires de football.
    Au bord du terrain, un homme s’agite comme un gamin. « Bravo les gars ! Bravo ! », répète-t-il en félicitant les vainqueurs. Jogging, sweat-shirt, casquette, Franck Yotedje a troqué ses habits de membre actif de la société civile pour la tenue de coach. Ce Camerounais de 31 ans, installé à Sfax depuis sept ans, préside l’association Afrique Intelligence. C’est à son initiative qu’a été organisée la compétition dans le but de rassembler, autour du sport, les jeunes originaires d’Afrique subsaharienne venus étudier dans le pays et leurs camarades tunisiens. A travers ce type d’événement, l’association œuvre ces dernières années à favoriser l’intégration des migrants. Elle agit particulièrement à Sfax, cité portuaire à la riche tradition marchande et deuxième ville du pays, où une communauté relativement importante d’étudiants, de stagiaires et de travailleurs est établie. Mais elle se bat surtout depuis quelques mois pour préserver un semblant de cohésion sociale, fortement ébranlée par la vague de violences racistes libérée le 21 février par le discours du président Kaïs Saïed à l’encontre des « hordes de migrants clandestins ».
    En désignant la migration subsaharienne comme « un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie », le chef de l’Etat tunisien a fait de tout migrant subsaharien un complice présumé de ce prétendu complot. Tout s’est enchaîné dans la foulée de la harangue. Expulsés par leurs bailleurs, licenciés par leurs employeurs, les étrangers ont en outre dû essuyer des attaques physiques.
    « Pendant le Covid, il y a eu un énorme élan de solidarité avec les migrants. Beaucoup de choses se sont mises en place pour venir en aide aux plus précaires. Après la pandémie, ça a permis l’organisation d’activités de cohésion sociale, de plaidoyer et on a obtenu certaines avancées. » Mais aujourd’hui, « tout est à refaire ».
    Dans les semaines qui ont suivi la saillie présidentielle, Afrique Intelligence a recensé 246 agressions contre des migrants. Plus récemment, dans la nuit du 22 au 23 mai, une attaque raciste au couteau et au sabre perpétrée par des Tunisiens contre des migrants subsahariens a fait un mort et deux blessés. A Sfax, le climat est devenu électrique. Dimanche 25 juin, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues de la cité portuaire devant le siège du gouvernorat pour protester contre la présence des migrants dans la ville. Les quelques écriteaux « Live together but live in peace » (« vivre ensemble mais vivre en paix ») et « No to racism » (« non au racisme ») ne sauraient faire oublier les chants de la foule : « Sfax n’est pas à vendre ! », « Fermez les frontières ! », « Le peuple veut l’expulsion des migrants ! ». A l’issue de la manifestation, certains protestataires ont même jeté des pierres vers des migrants soudanais installés dans un parc à proximité. Nombre d’habitants de Sfax opposés à la présence de ces derniers justifient leur véhémence par une « augmentation visible du nombre de migrants », responsable selon eux d’une « explosion de la criminalité ». L’un d’eux brandit son téléphone pour montrer la vidéo de ce qui semble être une rixe intracommunautaire entre plusieurs migrants dont l’un porte une machette. Les manifestants insistent : ils ne sont pas « racistes ». Ils se soucient juste, disent-ils, de « leur sécurité ».
    « Quand on voit ça, on se sent rejetés, on se dit que la Tunisie ne veut pas de nous. C’est bien pour cela que beaucoup de gens sont partis », se désole Loïc Oyono, sept années passées à Sfax. Attablé à un café, cet entrepreneur camerounais de 29 ans à la voix suave, au style soigné, lunettes de soleil sur la tête malgré la nuit ambiante, s’affiche « solidaire avec les autres migrants ». Mais il précise que derrière les catégories globalisantes des « Africains » ou des « Subsahariens », il y a en réalité une pluralité de parcours. Les étudiants et stagiaires composent un premier groupe. Loïc Oyono en fait partie. Ils sont près de 8 000 à avoir choisi de venir poursuivre leurs études en Tunisie. A leurs côtés s’ajoutent des travailleurs et de travailleuses venus – généralement par avion – d’Afrique de l’Ouest pour occuper des emplois délaissés dans les secteurs du travail domestique, de l’agriculture, de la manufacture et du bâtiment. « Nombre d’entre eux ne sont pas en transit [vers l’Europe]. Ils ont trouvé un petit cocon, ils gagnent un peu d’argent et ils arrivent à vivre », rapporte M. Oyono. Puis, plus récemment, « il y a eu du changement » , ajoute-t-il. « On a noté une augmentation des migrants subsahariens issus de trajectoires différentes, notamment ceux arrivés par les frontières de la Libye et de l’Algérie », relève le Camerounais. Sfax, jusqu’alors port d’attache pour de nombreux citoyens du continent venus y chercher un avenir universitaire ou professionnel, s’est transformé en plateforme de départ vers l’Europe, alternative aux bases d’embarquement libyennes, sous pression croissante des garde-côtes du littoral tripolitain. La Tunisie a d’ailleurs supplanté son voisin comme premier point de départ vers le Vieux Continent : depuis le début de l’année, 30 000 personnes ont déjà rejoint les côtes italiennes, dont une grande majorité en partant du littoral nord de Sfax. C’est six fois plus qu’à la même période de 2022.
    (...) Aux abords du marché, dans un parc peu fréquenté, de nouveaux migrants sont récemment apparus : plusieurs dizaines de Soudanais arrivés à la suite de l’éclatement à la mi-avril de la guerre dans leur pays. Précaires parmi les précaires, ils attendent une traversée pour l’Europe. Certains ont déjà tenté plusieurs fois le périple, mais ont été rattrapés au large par la Garde nationale maritime et ramenés au port de Sfax. Si la variété des trajectoires migratoires peut produire une confusion auprès de la population, entretenue au sommet de l’Etat, le patronat local, lui, sait tout ce qu’il doit à une population de travailleurs qu’il ne souhaite pas voir filer. « Il est vrai qu’aujourd’hui nous avons des difficultés à trouver de la main-d’œuvre », reconnaît Slim Marrakchi, porte-parole de l’antenne sfaxienne de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica). « Ce qu’on propose, c’est la régularisation de ces migrants », lance-t-il comme un appel aux autorités. Les propositions de l’organisation sont précises : des cartes de séjour provisoires de trois ou six mois, lesquelles seraient prolongées « s’ils réussissent à trouver un emploi ». La position peut surprendre dans le contexte actuel mais elle reste pragmatique. Car Sfax est une ville industrielle, souvent qualifiée de poumon économique de la Tunisie. Et elle a besoin de bras, notamment dans des emplois non qualifiés que les Tunisiens ont tendance à délaisser, malgré le chômage.« Sfax, c’est la ville où il faut être, car il y a cette âme du travail », abonde Loïc Oyono, dont l’esprit d’entreprise a trouvé ici de quoi s’épanouir. Il est fort dommage, déplore-t-il, que nombre de résidents ne voient « la migration qu’à travers quelque chose de néfaste, de négatif ». Car, souligne-t-il, beaucoup parmi les nouveaux arrivants « apportent du positif » avec leur parcours « d’entrepreneurs, de membres de la société civile et de brillants étudiants », autant de profils qui « sont une force pour le pays ».

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#afriquesubsaharienne#libye#immigrationirreguliere#politiquemigratoire#routemigratoire#economie#etudiant#travailleur#postcovid#regularisation

  • Le navire-ambulance « Ocean-Viking » sauve 86 personnes, dont une majorité de mineurs, en Méditerranée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/28/le-navire-ambulance-ocean-viking-sauve-86-migrants-en-mediterranee_6179529_3

    Le navire-ambulance « Ocean-Viking » sauve 86 personnes, dont une majorité de mineurs, en Méditerranée
    Les autorités italiennes ont désigné Bari comme port sûr pour le débarquement des personnes sauvées au large de la Libye, ce qui représente trois jours de navigation, a regretté l’ONG.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 08h39, modifié à 09h47
    L’Ocean-Viking, navire-ambulance affrété par SOS Méditerranée, a secouru mardi 27 juin 86 personnes en détresse au large de la Libye. Sur une embarcation de fortune, elles tentaient de rejoindre l’Europe, a annoncé dans un communiqué l’ONG humanitaire basée à Marseille. « Les rescapés, pour la plupart originaires de Gambie et du Sénégal, souffrent de déshydratation, d’épuisement et de brûlures de carburant », a tweeté SOS Méditerranée dans la soirée. Ils seraient en grande majorité mineurs et ont tenté cette traversée périlleuse sans être accompagnés par leurs proches.
    Les rescapés ont été pris en charge par les équipes de SOS Méditerranée et de la Fédération internationale de la Croix-Rouge à bord de l’Ocean-Viking. Les autorités italiennes ont désigné Bari comme port sûr pour le débarquement des rescapés, ce qui représente trois jours de navigation, a regretté l’ONG.
    Début janvier, plusieurs ONG internationales engagées dans des opérations de secours aux migrants en Méditerranée avaient dénoncé la volonté du gouvernement italien d’extrême droite « d’entraver l’assistance aux personnes en détresse ». Elles pointaient les effets croisés d’un décret obligeant les navires à se rendre « sans délai » vers un port italien après chaque sauvetage, et l’assignation habituelle de ports très éloignés, réduisant les capacités d’assistance.
    La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’agence onusienne estime que depuis début 2023, 1 724 migrants y ont disparu contre 1 417 sur toute l’année 2022. En juin, un naufrage, présenté comme l’un des plus graves impliquant des migrants en Méditerranée, a fait au moins 82 morts, mais en Méditerranée orientale. L’OIM et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) estiment qu’entre 400 et 750 passagers se trouvaient sur le chalutier, dont des femmes et des enfants.

    #COvid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#routemigratoire#OIM#UNHCR#libye#humanitaire#postcovid

  • Le navire-ambulance « Ocean-Viking » sauve 86 personnes, dont une majorité de mineurs, en Méditerranée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/28/le-navire-ambulance-ocean-viking-sauve-86-migrants-en-mediterranee_6179529_3

    Le navire-ambulance « Ocean-Viking » sauve 86 personnes, dont une majorité de mineurs, en Méditerranée
    Les autorités italiennes ont désigné Bari comme port sûr pour le débarquement des personnes sauvées au large de la Libye, ce qui représente trois jours de navigation, a regretté l’ONG.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 08h39, modifié à 09h47
    L’Ocean-Viking, navire-ambulance affrété par SOS Méditerranée, a secouru mardi 27 juin 86 personnes en détresse au large de la Libye. Sur une embarcation de fortune, elles tentaient de rejoindre l’Europe, a annoncé dans un communiqué l’ONG humanitaire basée à Marseille. « Les rescapés, pour la plupart originaires de Gambie et du Sénégal, souffrent de déshydratation, d’épuisement et de brûlures de carburant », a tweeté SOS Méditerranée dans la soirée. Ils seraient en grande majorité mineurs et ont tenté cette traversée périlleuse sans être accompagnés par leurs proches.
    Les rescapés ont été pris en charge par les équipes de SOS Méditerranée et de la Fédération internationale de la Croix-Rouge à bord de l’Ocean-Viking. Les autorités italiennes ont désigné Bari comme port sûr pour le débarquement des rescapés, ce qui représente trois jours de navigation, a regretté l’ONG.
    Début janvier, plusieurs ONG internationales engagées dans des opérations de secours aux migrants en Méditerranée avaient dénoncé la volonté du gouvernement italien d’extrême droite « d’entraver l’assistance aux personnes en détresse ». Elles pointaient les effets croisés d’un décret obligeant les navires à se rendre « sans délai » vers un port italien après chaque sauvetage, et l’assignation habituelle de ports très éloignés, réduisant les capacités d’assistance.
    La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’agence onusienne estime que depuis début 2023, 1 724 migrants y ont disparu contre 1 417 sur toute l’année 2022. En juin, un naufrage, présenté comme l’un des plus graves impliquant des migrants en Méditerranée, a fait au moins 82 morts, mais en Méditerranée orientale. L’OIM et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) estiment qu’entre 400 et 750 passagers se trouvaient sur le chalutier, dont des femmes et des enfants.

    #COvid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#routemigratoire#OIM#UNHCR#libye#humanitaire#postcovid

  • Après le naufrage au large de la Grèce, la détresse des familles des victimes
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/16/apres-le-naufrage-au-large-de-la-grece-la-detresse-des-familles-des-victimes

    Après le naufrage au large de la Grèce, la détresse des familles des victimes. Les chances de retrouver des rescapés s’amenuisent, alors que des centaines de passagers du chalutier ayant chaviré sont toujours recherchés. La polémique sur la non-intervention des garde-côtes grecs et de Frontex prend de l’ampleur.
    Par Marina Rafenberg(envoyée spéciale à Kalamata)
    Publié aujourd’hui à 05h45, modifié à 06h57
    Devant la maison néoclassique turquoise, qui abrite la police portuaire de Kalamata, Kassem Abo Zaid, 34 ans, ne retient plus ses larmes. « Je n’ai pas dormi depuis vingt-quatre heures, et je suis venu au plus vite depuis Hambourg pour avoir des nouvelles », explique le réfugié syrien de Deraa. Sa femme, Ezra, 21 ans, et son beau-frère, Abdullah, 19 ans, avaient pris le chalutier bleu qui a coulé dans la nuit de mardi 13 juin à mercredi 14 juin à 47 milles marins (87 kilomètres) de Pylos, en mer Ionienne, alors qu’il avait pour destination finale l’Italie.
    Jeudi 15 juin, pour le deuxième jour consécutif, deux patrouilleurs, un hélicoptère et six autres navires de la région continuent leurs recherches à l’ouest des côtes du Péloponnèse. Mais selon les secouristes, les chances de retrouver des rescapés s’amenuisent au fil des heures. Sur son téléphone portable, Kassem dévoile une photo où il tient sa femme dans ses bras. « Nous étions heureux, je me réjouissais de la retrouver, mais désormais, je ne sais pas où elle se trouve. Elle n’est pas parmi les survivants à l’hôpital ou au port, et je crains le pire… », commente-t-il, la voix enrouée. Pour ce périple dangereux, sa femme et son beau-frère avaient déboursé 5 000 dollars (4 570 euros) chacun. Une centaine de personnes ont été secourues par les garde-côtes grecs. Soixante-dix-neuf corps ont été repêchés, mais des centaines de passagers sont toujours recherchés. Parmi les rescapés, les autorités grecques ont dénombré une majorité de Syriens (47), des Egyptiens (43) ainsi que douze Pakistanais et deux Palestiniens.
    « Ils m’envoient des photos de leurs enfants » D’après plusieurs sources concordantes, près de cent enfants voyageaient au fond de la cale du navire avec les femmes. A l’hôpital de Kalamata, Manolis Makaris, le médecin en charge depuis la nuit du drame, est submergé d’émotion : « Les migrants ont donné mon contact à leurs familles en Egypte, qui m’appellent pour avoir des nouvelles. Ils m’envoient des photos de leurs enfants. D’après leurs récits, il y aurait eu jusqu’à 100 mineurs coincés dans l’étage inférieur du bateau. » D’après les témoignages des rescapés recueillis par les autorités grecques, le bateau transportait 750 personnes, et le naufrage apparaît comme l’une des pires tragédies survenues dans les eaux grecques. Le dernier drame d’une telle ampleur remonte à juin 2016 lorsque près de 320 réfugiés se sont noyés au large de la

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#politiquemigratoire#UE#mediterranee#grece#italie#libye#syrie#egypte#palestine#pakistan###traversee#naufrage#mortalite

  • Au large de la Grèce, le pire naufrage d’un bateau de migrants depuis 2016
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/15/au-large-de-la-grece-le-pire-naufrage-d-un-bateau-de-migrants-depuis-2016_61

    Au large de la Grèce, le pire naufrage d’un bateau de migrants depuis 2016
    Un navire de pêche parti de Libye a coulé, dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu’il faisait route vers l’Italie. Une centaine de personnes ont pu être secourues. Selon le témoignage de rescapés, le bateau transportait 750 personnes.
    Par Julia Pascual et Marina Rafenberg(Kalamata (Grèce),envoyée spéciale)
    Publié hier à 05h32, modifié hier à 12h18

    Sur la jetée du port de Kalamata, dans le sud de la Grèce, dans la pénombre, peu avant 23 heures, un navire des gardes-côtes s’amarre à l’écart des regards indiscrets. Des bénévoles de la Croix-Rouge observent la scène avec gravité. « Ils ramènent les morts… Maintenant, il n’y a plus d’espoir de retrouver d’autres survivants », murmure l’une d’entre elles. Un camion réfrigéré se gare devant le bateau et le transfert des corps commence. Les 79 cadavres repêchés au large de la péninsule du Péloponnèse, à la suite du naufrage, dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 juin, d’un navire de pêche rempli de migrants, doivent être conduits à la morgue de Corinthe ou à celle d’Athènes, pour être identifiés.
    (...) Dans le port de Kalamata, Dimitris Haliotis apporte les premiers soins aux rescapés. En majorité syriens, égyptiens et pakistanais, ils sont hébergés temporairement dans un hangar désaffecté. Allongés sur des matelas et enveloppés de couvertures grises, leurs visages sont marqués par les traumatismes et la fatigue. Derrière une barrière, ils sont encadrés par des policiers, des gardes-côtes et des militaires. « Ils sont psychologiquement et physiquement très affaiblis. Ils voyageaient depuis six jours dans un bateau où ils étaient les uns sur les autres… Ils n’avaient même pas d’endroit pour faire leurs besoins, ils étaient déshydratés et n’avaient pas bien mangé depuis des jours », souligne Orestis Koulopoulos, un urgentiste qui affirme que, depuis le matin, une vingtaine ont été admis à l’hôpital pour hypothermie, fièvre ou hypoglycémie.
    Selon plusieurs sources, le bateau serait parti de Tobrouk, une ville portuaire de l’Est libyen, à moins de 150 kilomètres de la frontière égyptienne. Depuis un an environ, le nombre de départs de cette région nord orientale, dite de la Cyrénaïque, a considérablement augmenté, alors qu’une majorité des migrants tentaient jusque-là de rejoindre l’Europe depuis la région côtière de Tripoli. En juin, la moitié des départs ont eu lieu de l’est, contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar et l’Armée nationale libyenne.
    Le choix de cette route à travers la Méditerranée centrale accroît les risques encourus par les migrants. La distance à parcourir pour rejoindre l’île italienne de Lampedusa est deux fois plus importante, ce qui augmente la probabilité de tomber en panne, de manquer de vivres ou de faire naufrage. « La traversée se fait sur d’anciens bateaux de pêche, avec 500 ou 600 personnes à bord en général, dont la plupart se cachent dans la cale », ajoute Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour la Méditerranée occidentale et centrale (HCR).
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Depuis l’Est libyen, une route migratoire se rouvre en Méditerranée Les candidats à la traversée – surtout des Bangladais, Egyptiens et Syriens – s’acquittent de sommes s’élevant à plusieurs milliers d’euros depuis leur pays d’origine. « La plupart arrivent légalement par avion à Benghazi, poursuit Vincent Cochetel. Ils sont regroupés dans des hangars et ne transitent que quelques semaines, tout au plus, en Libye. » L’essor de cette route n’est pas sans lien avec la volonté du maréchal Haftar de peser davantage auprès de l’Occident alors que son camp dispute le pouvoir au gouvernement de l’Ouest libyen, reconnu par l’ONU. Le 4 mai, le militaire s’est rendu à Rome pour parler de lutte contre l’immigration clandestine avec Giorgia Meloni, la présidente d’extrême droite du conseil italien, tandis qu’une délégation maltaise a été reçue pour la première fois, le 31 mai, à Benghazi. La route de l’Est libyen est aussi empruntée « pour contourner la Grèce, estime un membre du réseau d’activistes Alarme Phone, qui souhaite rester anonyme. Les gens veulent éviter les violences et les refoulements opérés depuis la Grèce et des routes se développent en conséquence. »
    A Kalamata, le secouriste Dimitris Haliotis ne cache pas son angoisse : « Nous avons peur de retrouver beaucoup d’enfants et de femmes morts, car ils étaient coincés au fond de la cale du bateau, d’après les témoignages des survivants. » Le drame est survenu dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 juin à 47 milles marins (87 kilomètres) de Pylos, en mer Ionienne, selon un communiqué des gardes-côtes grecs. Le navire avait préalablement été repéré, mardi, peu avant midi par un avion de Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières. Alarm Phone dit avoir été plusieurs fois en contact téléphonique avec les occupants du bateau mardi 13 juin entre 14 h 17 et 0 h 46 et avoir informé les autorités grecques de leur localisation. « On a peu d’éléments, confie toutefois un membre du réseau. Lors des premiers appels, ils insistaient sur le fait qu’ils n’avaient pas d’eau ni de nourriture. » D’après le récit des Grecs, deux navires commerciaux se seraient approchés du chalutier dans l’après-midi de mardi, le premier ravitaillant en eau les migrants qui auraient refusé davantage d’assistance. Puis, un navire des gardes-côtes a rejoint le bateau de migrants dans la soirée.Les migrants « ont refusé toute aide », ont affirmé les autorités portuaires grecques. (...)Aux premières heures de la matinée de mercredi, « le bateau de pêche s’est renversé et a finalement coulé. Immédiatement a commencé une vaste opération de recherche et de sauvetage.
    « Les réseaux de passeurs donnent consigne aux gens de ne pas accepter d’assistance jusqu’à ce qu’ils soient contactés par les Italiens », admet M. Cochetel du HCR, qui rappelle que les Etats ont toutefois obligation d’empêcher les bateaux en détresse de continuer leur route. (...)
    Lefteris Papagiannakis, directeur de l’ONG Conseil grec pour les réfugiés, se montre critique vis-à-vis de l’attitude des autorités grecques et européennes. En pleine campagne électorale en vue des élections législatives grecques du 25 juin, l’ancien premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis, a décidé d’annuler ses meetings. Le gouvernement provisoire a décrété trois jours de deuil national en Grèce. M. Mitsotakis est critiqué depuis des mois pour sa politique anti-immigration musclée, notamment pour avoir généralisé les refoulements illégaux de migrants aux frontières, ce qu’il a toujours nié. Mais une vidéo publiée par le New York Times il y a trois semaines – montrant des exilés sur l’île de Lesbos embarqués de force sur un navire des gardes-côtes grecs avant d’être abandonnés sur « un radeau de sauvetage gonflable noir à la dérive » – a mis à mal ces démentis. Acculé par Bruxelles, M. Mitsotakis a promis une enquête sur ces événements. En visite à Kalamata, la présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou, a été prise à partie par certains habitants. « Sous votre présidence, sous le gouvernement de droite, des migrants meurent dans la région frontalière de l’Evros ou se noient dans l’Egée », a crié l’un d’eux. Depuis 2014, près de 27 000 migrants sont morts noyés en Méditerranée, selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations. Chaque année, des naufrages de masse ont lieu, au cours desquels plus de cent personnes disparaissent.
    Si les bilans les plus tragiques remontent à la période 2014-2016 – le pic des arrivées en Europe –, 2023 s’annonce comme une nouvelle année record en Méditerranée centrale. Plus de 55 000 migrants ont déjà été débarqués en Italie, contre 22 000 sur la même période en 2022. « Les Etats doivent reprendre leur responsabilité en matière de secours en mer », insiste M. Cochetel.
    Julia Pascual et Marina Rafenberg(Kalamata (Grèce),envoyée spéciale)

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#mediterranée#italie#grece#libye#UE#politiquemigratoire#OIM#naufrage#mortalite#frontiere

  • Naufrage en Grèce : au moins 79 migrants morts, trois jours de deuil décrétés
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/14/en-grece-le-naufrage-d-une-embarcation-de-migrants-fait-au-moins-dix-sept-mo

    Naufrage en Grèce : au moins 79 migrants morts, trois jours de deuil décrétés. L’embarcation a chaviré à 87 kilomètres des côtes grecques, dans les eaux internationales. Les rescapés ont déclaré que près de 750 personnes étaient à bord, cent quatre d’entre elles ont été secourues jusqu’ici.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 14 juin 2023 à 11h11, modifié le 14 juin 2023 à 22h52
    La Grèce va observer trois jours de deuil après le naufrage mercredi 14 juin d’un bateau de migrants en mer Ionienne, ont annoncé les services du premier ministre par intérim. Les garde-côtes ont déclaré avoir repêché soixante-dix-neuf corps, et sauvé une centaine de personnes, mais les rescapés ont déclaré que près de 750 personnes étaient à bord. Il s’agit du bilan le plus lourd en Grèce depuis le 3 juin 2016, quand au moins 320 personnes avaient péri ou disparu dans un naufrage. L’embarcation à bord de laquelle se trouveraient « des centaines » de migrants, selon une source au sein du ministère des migrations, a chaviré à 47 milles marins (87 kilomètres) des côtes grecques, dans les eaux internationales tandis que cent quatre personnes ont été secourues jusqu’ici. « Le navire faisait vingt-cinq à trente mètres de long. Le pont était bondé, et nous pensons que l’intérieur l’était aussi », a déclaré à la chaîne de télévision ERT le porte-parole des gardes-côtes, Nikolaos Alexiou. Un porte-parole du gouvernement, Ilias Siakantari, a ajouté : « Nous ne savons pas combien de personnes étaient à l’intérieur, mais nous savons qu’il est habituel pour les passeurs de les enfermer, afin de maintenir le contrôle à bord. » L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a aussi tweeté : « Nous craignons d’autres pertes en vies humaines. Des décomptes initiaux font état de 400 passagers ».
    Un avion C-130 de l’armée grecque va continuer de patrouiller les eaux dans lesquelles le bateau a coulé toute la nuit, selon le porte-parole. M. Siakantari a précisé que le moteur du navire était tombé en panne dans la nuit de mardi à mercredi et que le bateau avait coulé en une quinzaine de minutes, dans des eaux très profondes. Les garde-côtes grecs ont ajouté qu’au moment du naufrage de l’embarcation, aucune des personnes à bord n’était équipée de gilet de sauvetage. Selon M. Alexiou, la plupart des survivants étaient originaires de Syrie, du Pakistan ou d’Egypte. (...)
    Le bateau avait été repéré pour la première fois mardi après-midi par un avion de Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières, mais les migrants à bord « ont refusé toute aide », selon un précédent communiqué des autorités portuaires grecques. Outre les patrouilleurs de la police portuaire, une frégate de la marine de guerre grecque, un avion et un hélicoptère de l’armée de l’air ainsi que six bateaux qui naviguaient dans la zone participaient à cette opération de sauvetage. Selon les premières informations des autorités, le bateau des migrants avait appareillé de la Libye à destination de l’Italie. Aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE) en Méditerranée, la Grèce est un passage plus habituel pour des migrants qui cherchent à rejoindre l’UE depuis la Turquie voisine.
    De nombreux naufrages souvent meurtriers ont lieu en mer Egée alors que la Grèce est régulièrement accusée par des organisations non gouvernementales et des médias produisant des vidéos de refouler des migrants, en quête d’asile dans l’Union européenne, hors de son territoire. Outre ce passage, ces personnes tentent également de passer directement en Italie en traversant la Méditerranée dans le sud du Péloponnèse ou au large de l’île de Crète. Depuis le début de l’année, 44 personnes sont mortes noyées en Méditerranée orientale, d’après l’OIM. L’an dernier, le nombre des personnes ayant ainsi péri s’est élevé à au moins 372.(...).

    #Covid-19#migrant#migration#mediterranee#grece#italie#UE#turquie#frontex#naufrage#mortalité#politiquemigratoire#postcovid#libye

  • Méditerranée : plus de 700 migrants interceptés par les garde-côtes libyens en une semaine - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/49324/mediterranee--plus-de-700-migrants-interceptes-par-les-gardecotes-liby

    Méditerranée : plus de 700 migrants interceptés par les garde-côtes libyens en une semaine
    Par Guillaume Gérard Publié le : 01/06/2023
    Plus de 700 exilés ont été interceptés en mer par les garde-côtes libyens entre le 21 et le 27 mai, a fait savoir l’Organisation internationale pour les migrations lundi. Un chiffre inhabituellement élevé qui s’explique notamment par les départs de centaines de migrants depuis les plages de l’est de la Libye. C’est un chiffre inhabituellement élevé. Entre le 21 et le 27 mai, 726 exilés dont des femmes et des enfants, tentant de rejoindre l’Europe, ont été arrêtés par les garde-côtes libyens au large de Tripoli puis renvoyés vers la Libye, d’après les chiffres publiés par l’Organisation internationale des migrations (OIM). C’est depuis l’est du pays, en région cyrénaïque, que ces nombreux départs ont eu lieu, explique Giacomo Terenzi, coordinateur de l’OIM en Libye, interrogé par InfoMigrants. Au moins 600 personnes interceptées le 27 mai seraient parties de Benghazi, la deuxième ville du pays, située à quelque mille kilomètres à l’est de Tripoli. Généralement, les bateaux qui partent de l’est du pays sont bien plus gros que les embarcations de l’ouest puisqu’ils doivent effectuer une route plus longue pour rejoindre l’Italie. Ils comptent souvent plusieurs centaines de personnes à bord.
    « Notre accès est généralement limité à l’est », admet le représentant de l’OIM, dont le siège en Libye se trouve à Tripoli. Cette partie du pays, dont les autorités ne sont pas reconnues par la communauté internationale, est contrôlée par une faction rivale au gouvernement de Tripoli, à l’ouest.
    « Les autorités de l’est opèrent d’une façon très différente des garde-côtes libyens à l’ouest », ajoute Giacomo Terenzi. Sans financement et soutien de l’Union européenne (UE), les autorités de Cyrénaïque n’ont pas les moyens - ou la volonté politique - de stopper les embarcations de migrants qu’à l’ouest.
    En tout, depuis le 1er janvier 2023, ce sont près de 6 000 exilés qui n’ont pas réussi à atteindre l’Europe par la mer, dont 244 femmes et 122 enfants, selon l’OIM. Ils ont été interceptés en mer par les gardes côtes de l’ouest du pays et ramenés en Libye. Au moins 643 personnes ont trouvé la mort en tentant la traversée et 332 sont portées disparues. À leur retour sur le sol libyen, les migrants récupérés par les garde-côtes sont envoyés dans des centres de détention. Ils y sont exposés à de graves abus – travail forcé, torture, viols - et sont parfois même vendus en tant qu’esclaves et esclaves sexuels.
    L’UE est souvent pointée du doigt dans la politique migratoire menée par Tripoli. Bruxelles fournit un soutien financier aux autorités libyennes pour empêcher les arrivées de migrants sur son territoire. Depuis 2017, l’UE a alloué 57,2 millions d’euros au pays. Et en mars, le Conseil européen a renouvelé pour deux ans son soutien aux autorités libyennes - soutien qui comprend notamment la formation des garde-côtes libyens et la fourniture de navires. En 2021, Amnesty International déclarait déjà que les États membres de l’UE « continuent honteusement d’aider les garde-côtes libyens (…) alors qu’ils ont parfaitement connaissance des horreurs » que les migrants subissent dans les prisons. La mission d’enquête de l’ONU qui a rendu ses conclusions en mars fait état de collusions entre les garde-côtes, les passeurs et les trafiquants.
    InfoMigrants recueille régulièrement les témoignages de personnes passées par les centres de détention, ils décrivent la violence qui y règne. « Les gardes nous frappent sans raison. Parfois, ils emmènent des personnes dans une pièce et les violentent. Ils filment les tortures et les envoient aux familles pour qu’elles paient une rançon » racontait Malik, un réfugié soudanais de 23 ans, à la rédaction en février 2022. Les femmes sont, quant à elles, la cible de viols répétés. « Tous les jours, les gardiens viennent chercher des femmes dans les cellules, et les emmènent à l’extérieur. Ils nous violent devant les autres hommes. On les entend rire et se moquer en arabe, car ils savent qu’après ce sera leur tour de nous passer dessus », expliquait en 2021 Aminata, une Ivoirienne, dont le dernier enfant est le fruit d’une agression sexuelle commise dans une prison libyenne. Plusieurs ONG ont également fait état de violences commises par les garde-côtes libyens envers les embarcations de migrants et les bateaux humanitaires qui portent secours aux exilés. Fin mars, l’Ocean Viking révélait avoir été menacé par des Libyens en pleine mer. Ils ont tiré des coups de feu en l’air pour empêcher la navire de l’ONG SOS Méditerranée de porter secours à des exilés en détresse. Plusieurs témoignages semblables ont été rapportés ces dernières années.Des migrants eux-mêmes ont essuyé des tirs des forces libyennes en mer, alors qu’ils tentaient de leur échapper. En février 2022, un exilé a perdu la vie et trois ont été blessés après avoir été visé par des garde-côtes libyens armés. Les Nations Unies avaient alors réclamé une enquête et promis de sanctionner les responsables. Mais à ce jour, aucune information judiciaire n’a été ouverte. Selon l’OIM, au moins 25 000 exilés sont morts ou disparus en Méditerranée centrale depuis 2014. Cette route migratoire demeure la plus meurtrière au monde.

    #Covid-19#migrant#migration#mediterranee#libye#violence#OIM#UE#ONU#politiquemigratoire#postbrexit

  • Et du reggae libyen ?
    Habibi Funk 022 : Subhana | Ahmed Ben Ali | Habibi Funk Records
    https://habibifunkrecords.bandcamp.com/album/habibi-funk-022-subhana


    Libyan Reggae at its peak grooves courtesy of Benghazi-born Ahmed Ben Ali. After working with Ahmed on the 12” hit “Subhana” (Habibi012), Habibi Funk is back with a full-length release focusing on Ahmed’s releases from the mid 2000’s. The tracks on the LP represent a blisteringly deep collection of heavy reggae rhythms and synthesized grooves from a singular creative force, inspired as much from Jamaican sonics as from Libyan folkloric styles, as Ahmed says, “it’s the Libyan style, not some bullshit.”

    #musique #reggae #Libye #Ahmed_Ben_Ali

  • Jean-François Lhuillier, ex-DGSE : « Kadhafi a été abattu et la #Libye abandonnée aux forces prédatrices » - Invité Afrique
    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/20230522-jean-fran%C3%A7ois-lhuillier-kadhafi-a-%C3%A9t%C3%A9-abattu-et-la-libye

    Il n’y a pas eu de révolution libyenne. J’étais sur le terrain donc j’avais les sources un petit peu dans tous les niveaux de la société. Bien sûr qu’il y avait des foyers de mécontentement, mais ça ne prenait pas une ampleur incroyable.

    Quelle est la dynamique de ce qui s’est passé dans ce cas, si ça n’est pas une révolution libyenne ?

    La Cyrénaïque a toujours eu, par rapport à Tripoli, un réflexe presque d’indépendance. Et les islamistes évidemment jouent sur cet aspect-là, les islamistes sont très bien implantés, très forts là-bas. Et donc tout ça, ça s’agrège et les mécontentements explosent.

    La #France va donc prendre résolument le parti des insurgés. Vous allez au fil des jours devenir vous-même témoin et même acteur de cette aide. Comment se traduit-elle cette aide, concrètement ?

    La France envoie des armes aux rebelles. C’est la principale aide qu’on apporte aux rebelles en fait : armes et munitions. C’est le service action qui met en œuvre ça. C’est-à-dire que le service action est chargé de former les rebelles sur le plan militaire.

    • Jean-François Lhuillier a été chef de poste des services secrets français, la DGSE, en Libye de 2009 à 2012. Il fait partie de ces hommes de l’ombre qui ont informé les gouvernants français sur le contexte libyen avant, pendant et après la chute de Mouammar Kadhafi. Il vient de publier un livre de mémoires. Et ne soutient pas, loin de là, les options que les politiques parisiens ont retenues sur le dossier libyen.

  • The Migration Managers

    How a little-known organization far from public scrutiny is helping to shape Europe’s migration policy.

    “Making Migration Better” is what the #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (#ICMPD) promises its members. ICMPD advises countries in the background, creates international networks and also becomes active itself in border regions of the EU. ICMPD is an organization that is known to only a few, but at the same time has become an important player in EU migration policy.

    Together with a team of international journalists, we investigated what exactly ICMPD does. We filed numerous requests under the EU and German Freedom of Information laws and received hundreds of documents in response. Additionally, we were able to view internal ICMPD documents, some of which we are also publishing today after thorough examination and careful consideration. We shared our findings in advance with ZDF Magazin Royale and the Austrian daily DerStandard, and jointly coordinated articles.

    Our investigation led to the EU’s external borders in the Western Balkans and to North Africa; to training camps for border guards and “dead body management”, and the roleplayed not only by ministries and governments, but also by the German Federal Police, a former Austrian Vice Chancellor, and the now internationally wanted white-collar criminal Jan Marsalek.
    Our research shows:

    – As an international organization, ICMPD is subject to few transparency obligations. This allows ICMPD to create and host spaces where member states like Germany can discuss migration policy out of the public eye.
    - ICMPD directly and indirectly influences European migration policy. Strengthening of asylum law, which is publicly proposed by politicians, was partly worked out beforehand in informal meetings or outlined in documents of ICMPD.
    – ICMPD directly and indirectly supports border and coast guards in Libya, Morocco and Tunisia - authorities that are accused of grave human rights violations. In doing so, ICMPD is helping to push the EU’s external border towards North Africa. Currently, the EU is also discussing border procedures at the EU’s external borders as part of the asylum system reform.
    - ICMPD co-developed ideas for a dubious asylum project - including for Germany. In the process, ICMPD also worked closely with Jan Marsalek, a white-collar criminal who has since gone underground.

    ICMPD was founded in 1993. The organization’s purpose was to make it possible to exchanges views on migration policy. Due to the ongoing conflict in Yugoslavia,, the focus was mainly on the Balkans. Nearly two decades later, ICMPD’s focus would radically shift.

    Michael Spindelegger was appointed as he ICMPD’s Director General in 2016. He is a former Austrian vice chancellor, former Secretary General of ÖVP, the countrys’ biggest governing party, and the political foster father of Austria’s former chancellor Sebastian Kurz. Commenting on his arrival at ICMPD, Spindelegger said in an interview, “I want to give the organization more political weight and visibility.”

    Since Spindelegger took office, ICMPD’s projects, staff and annual budget have steadily increased. While the budget was 16.8 million euros in 2015, it was already 74.5 million in 2022. 56 percent of the money ICMPD received in 2022 came from the EU Commission. The rest came from EU member states, transit countries and countries of origin: the members of the ICMPD.

    Technocratic terms to disguise the true essence

    ICMPD describes its main business as a three-pillar model of “migration management”: research, dialogue and capacity building. The organization writes studies on migration, it brings states to the table for negotiations, and then implements what governments have decided. But what sounds mundane in theory has far-reaching consequences in practice.

    “I think the notion of migration management appeals to a lot of people because it makes migration more of a technocratic issue,” explains Jeff Crisp. Crisp was a senior staff member of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) and is an expert on migration. The term migration management, according to him, is so popular among governments and organizations because it obscures the true nature of their actions and there is no need to talk openly about restriction and deterrence.

    In 2020, ICMPD’s chief Spindelegger described how he envisions successful “migration management” in several interviews. EU states should enter into more partnerships with countries of origin for a “more efficient return policy,” i.e., deport more people. Asylum applications should be processed in a few days near the border, which human rights organizations criticize as insufficient time for a fair process. Similarly, the ICMPD chief argued that migrants should be selected according to the needs of companies in the destination countries.

    These ideas have been widely criticized by human rights activists and lawyers, but they fit into the political line of many European governments, especially in view of the current debate about reforming the EU asylum system.

    In early 2023, the need for deportations and cooperation with third countries is now publicly the dogma of EU migration policy. In Germany, the governing coalition came to conclusions after a summit which are in fact contrary to the coalition agreements: the government wants more deportations, asylum procedures at the EU’s external borders, agreements with third countries, as shown by a document we recently published. To enforce more deportations, Germany has even created its own special envoy since the beginning of the year.

    This strategic orientation has been discussed for some time, but in an informal setting: at negotiation rounds, events and congresses such as those organized by ICMPD. So far, however, little of this has reached the outside world, because ICMPD has almost no transparency obligations.
    Backroom Talks and Racist Comments

    Legally, ICMPD is an “International Organization” - an intergovernmental association to carry out a supranational task. It has the same status as, for example, the Organization of Petroleum Exporting Countries (OPEC). As an international organization, ICMPD does not pay taxes, is difficult to prosecute in court, and cannot be summoned before any parliament for information.

    This special status seems to be welcomed, above all, by EU states whose migration policies are particularly controversial. For example, according to the minutes of a meeting with Spindelegger in July 2020, the then-deputy migration minister of Greece said, “ICMPD can provide a flexible and informal forum (for discussions) without the pressure of the media; A forum to solve problems.” One solution he may have wanted to discuss at the time was a heavily criticized asylum law which contemplated rejected asylum seekers to be detained on a blanket basis.

    In the informal setting provided by ICMPD, some seem to dare to formulate what would probably be strongly criticized publicly. A representative of the Dutch Ministry of Justice and Security, in an informal exchange with representatives of EU states and EU institutions in May 2020 on “The Protection of Human and Public Security in the New Migration Agenda,” said that the “Refugee Treaty is not the issue”, but the European Convention on Human Rights is. According to the representative, “the right to request asylum makes migration management” very difficult”.

    Insights into the inner workings of ICMPD are provided by an internal diversity report from 2019, which we were able to view. Half of the respondents said they believe that not all employees have the same opportunities. More than one in three said they had been discriminated against or harassed while working at ICMPD. Similarly, the report found that employees regularly made racist and discriminatory comments about people from regions where ICMPD works - especially from the African continent.

    When asked, ICMPD said that “internal steps” have been taken since then and “will be subject to a new review soon.”
    Externalization of the EU’s external borders

    In 2015, the EU launched the Trust Fund for Africa with a funding budget of five billion euros. It was an indirect reaction to the increasing number of migrants coming to Europe. Since then, EU funds have been flowing to North African states and their border institutions for technological and personnel development, among other things - and ICMPD is helping with this.

    Exactly what that looks like is revealed at a meeting in January 2019 between Spindelegger and the EU Commission. It says that an agreement with Morocco for ICMPD “border management assistance operations” had been concluded. A previous investigation shows that, in the course of this project, surveillance technologies that allow access to secured phones had been delivered. According to a former ICMPD employee, there were no mechanisms to prevent abuses by Morocco, such as using this technology to target activists, academics and journalists.

    Furthermore, the meeting between ICMPD and the EU Commission relates to border security through “provide training and technical assistance” in Libya. The EU stresses that ICMPD’s involvement is “instrumental” to moving this forward quickly - for example, with regard to the “White Paper,” a strategy document that, while not binding on the parties involved, sets the political direction and next steps.

    For several years, journalists and human rights organizations have reported on how migrants are systematically pushed back along the central Mediterranean and the inhumane detention conditions that await them in Libya. The fact that the EU and some member states support Libya is also an issue. What is less known, however, is what mediating role ICMPD had in the elaboration of the strategy.

    Just a few months after the EU highlighted ICMPD’s mediating role in the process, representatives from the EU, UN, Libya, France, Italy, and ICMPD met in Tunis in June 2019. The aim of this meeting was to start the elaboration of a strategy paper for a “fully-fledged border security and management system”.
    Training and coordination with the so-called Libyan Coast Guard

    We had filed a request under the EU Freedom of Information law for the white paper from the EU Commission, but it was denied. The reason given was that, if the document became public, the relationship between the EU and Libya would be endangered. Nevertheless, we have obtained the document and publish it after a thorough examination. It is a version from December 2019, which is described as final.

    The document justifies why the preparation of such a strategy document is necessary: Libya would need to reform its structures in order to regain full control over its borders. The reason given is that the country faces “immense challenges” from “the flow of migrants, who, to a large extent, intend to use Libya as a transit route to Europe.” Migration “has complicated an already fragile political situation” and is “undermining the security, stability, and social wellbeing of the Libyan state and society.

    What should follow from this, with the participation of ICMPD among others, is shown in an EU document from 2021: A training center for the so-called Libyan coast guard is to be established. Likewise, mechanisms are to be created to forge cooperation between Libya, the EU and neighboring countries - for the Border Guard Training Academy and the Libyan Maritime Rescue Coordination Center.

    Human rights organizations call this approach the “externalization of the EU’s external borders,” which means the outsourcing of border protection and migration management tasks to third countries. Likewise, cooperation with the Libyan Maritime Rescue Coordination Unit would lead to more pull-backs. This means that third countries, with the support of the EU, would prevent fleeing people from reaching Europe.

    “The support given by the EU to the Libyan coast guard in terms of pull-backs, pushbacks, (and) interceptions led to violations of certain human rights,” said Chaloka Beyani in late March 2023, who was a member of the Fact-Finding Mission to Libya of the U.N. Human Rights Council, which released its report in the process.

    “You can’t push back people to areas that are unsafe, and the Libyan waters are unsafe for the embarkation of migrants,” Beyani continued. He added that the EU and its member states are not found to be responsible for war crimes, but “the support given has aided and abetted the commission of the crimes.”
    Atmosphere of hatred towards migrants

    ICMPD is not only active in Libya, but also in Tunisia - and since 2019, on a much larger scale.

    That same year, Tunisia elected a new president who is now not only pushing the state system towards dictatorship, but also creating an atmosphere of hatred towards migrants. At the end of February 2023, he called on Tunisian security forces to take urgent measures against migrants.

    Romdhane Ben Amor, spokesman for the Tunisian Forum for Social and Economic Rights, tells us exactly what that looks like. “There is a political pressure on the coast guard to prevent people from leaving, no matter what the cost, no matter what the damage. That’s how the violence started, and the Coast Guard is responsible for a lot of it.”

    Reports of human rights abuses by the Tunisian coast guard are mounting. Alarmphone writes about this, saying that the Tunisian coast guard beats migrants with sticks, demands money for rescues, and even steals the boat engines.

    And it is these security forces that continue to be supported and trained by ICMPD with the support of the EU, Germany, Austria and Denmark. In fact, this cooperation is even being expanded, as EU Commissioner Ylva Johansson reiterated at a meeting in Tunis in late April 2023.

    When asked about this, ICMPD says that it learned about the violence emanating from the Tunisian coast guard through the media and therefore cannot comment further.
    Active support of the German Federal Police

    Regarding EU support to the Tunisian coast guard, a dossier was prepared in 2019 jointly with ICMPD. “Preferred options in line with the National vision” had been identified, as well as “requests for equipment and capacity building measures.” Underwater drones, radars and even a dedicated IT system, the Integrated System for Maritime Surveillance, or ISMariS, were to be provided.

    Germany was presented with the plans for Tunisia at a meeting in January 2020 between the Federal Police and ICMPD. The goal: “Make migration and mobility of people orderly, safe and regular.” To this end, the coast guards of North African states are to be trained and provided with equipment. Two training centers are being built in Tunisia for this purpose, one in the south and one in the north of the country. The northern center is financed by Germany.

    The minutes of a meeting in January 2022 show how Germany is continuing to provide support: the Federal Police have equipped the Tunisian coast guard with 12 speedboats. Likewise, the Federal Police was “involved in SAR-connected trainings”. In an email written after the meeting, the Federal Police representative again advocates that Tunisia’s fleet be further expanded through “donor support.” For the following years, he proposed “boating training for Fast Control Boats” and “modernization of the boat fleet.”

    We were unable to find out in detail what curriculum ICMPD, the German Federal Police and other authorities of EU member states use to train the Tunisian coast guard. However, the minutes of various meetings provide an insight into the subject areas. French security authorities organized for example a “training course on the management of dead bodies at sea.”

    When asked, the German Federal Police confirmed that it was supporting the Tunisian coast guard with “training, advisory and procurement services.” In response to criticism of its involvement in Tunisia, the Federal Police pointed out that Tunisia was described as a “safe port” on the UNHCR website. However, this description can no longer be found on the UNHCR website.
    More deportations through migration diplomacy

    ICMPD is very active not only on the African continent, but also along the so-called Balkan route.

    In July 2020, the “Salzburg Forum”, a meeting of 18 EU interior ministers, EU commissioners, EU agencies such as Frontex and ICMPD took place in Vienna. The result was, among other things, the establishment of the “Joint Cooperation Platform on Irregular Migration”. This was chaired by the former deputy director of Frontex Berndt Körner.

    According to preparatory documents and an email, ICMPD elaborated on why such a platform was needed at a follow-up meeting in February 2021. “Irregular economic migration” is a shared problem, ICMPD said, and therefore there is a need to build capacity for “quick procedures, quick returns, and to coordination border closures again”.

    ICMPD will not only assist with training and capacity building, it said, but will also help with the “implementation of a regional returns mechanism” - meaning deportations. Through “migration diplomacy,” ICMPD would support the negotiation of agreements with third countries.

    Previous experience in supporting deportations has been gained by ICMPD in Turkey. The project, with the acronym FRMON, aims to “strengthen the capacity to conduct return operations in Turkey.” The duration was from 2021 to 2022, during which time Human Rights Watch wrote that deportations from Turkey to Afghanistan had increased by 150 percent. Many other states had suspended this after the Taliban took power.
    More money for migration management

    Those who try to enter the EU via the so-called Western Balkan route often arrive from Bosnia-Herzegovina and want to get to Croatia. In recent years, journalists and activists have documented how Croatian border officials use batons to push back migrants, preventing them from applying for asylum in an EU country.

    The Western Balkan states, where many of the migrants are then stranded, are therefore of great importance to the EU. Bosnia-Herzegovina has been an official candidate for EU membership since 2022 and must therefore fulfill certain conditions. For this purpose, a so-called Instrument for Pre-accession Assistance (IPA) fund was set up years before. Part of the money goes to migration and border management.

    What this means exactly is revealed in documents from meetings between ICMPD and Bosnian authorities, which we have obtained and will publish following a detailed examination.

    In January 2021, shortly before the second meeting of the coordination platform, Spindelegger made a phone call on behalf of ICMPD to then-Bosnian Security Minister Selmo Cikotić. According to the minutes, the telephone call had been initiated by ICMPD. We have the preparatory documents.

    ICMPD criticized that EU funds “for the management of migration would be mainly provided for humanitarian needs." Ninety percent of the budget has been used on basic needs of migrants and only 10 percent for “migration management,” he said. Therefore, according to ICMPD, it “became evident that it is necessary to intensify the efforts aimed at strengthening the capacities of the migration management authorities in BiH”. For a good “migration management” ICMPD will provide equipment, training but also personnel.

    The Lipa camp, whose detention center had been reported on several times in the previous weeks, was also discussed. The security minister was pleased that ICMPD had sent a “project proposal” regarding Lipa.

    500,000 € had been paid by the EU Commission to ICMPD for the construction of the detention unit. According to the documents, the order was for “temporary detention facilities
    for migrants within the multi-purpose reception centre Lipa in line with European and international standards.”. When asked, ICMPD did not answer what was meant by this term. The detention unit would be built to “support the authorities of Bosnia and Herzegovina to further develope and implement capacity in the area of returns in order to adress irregular migration.”

    We publish the “Action Plan” prepared by ICMPD with the EU.
    Dialogue only

    Another point raised in the conversation between ICMPD and Bosnia’s minister is a “facilitation of dialogue between Bosnia and Herzegovina and Croatia and Slovenia regarding readmission and prevention of push-backs.” It is true that there has been a so-called “readmission” agreement between Bosnia and Croatia since 2007. This allows a state to send migrants back to another country. So far, however, this agreement has not been implemented, and Croatia was not yet a member of the EU at the time of the agreement.

    The Border Violence Monitoring Network reports that migrants who enter Croatia through Bosnia and Herzegovina are apprehended, imprisoned, and forced to sign a document in Croatian agreeing to be sent back to Bosnia. According to a conversation with representatives of the network and a report by Human Rights Watch, this is made possible by the revival of the readmission agreement – the dialogue that ICMPD wanted to promote.
    A dubious card project

    Even before Germany became a member of ICMPD, the organization had come up with something very special for German “migration management.” The now internationally wanted white-collar criminal Jan Marsalek and the now insolvent financial services provider Wirecard were a part of it.. Their plan: a “digital refugee card”. Asylum seekers were no longer to receive cash, but all financial support was to be paid out digitally.

    According to the project description, which we are now publishing, this card should not be limited to the payment function. The “usability of certain functions, such as payment transactions” should be limited to “certain geographies” and “deployment scenarios.” Similarly, the card “could be extended to include the possibility of direct retrieval of cardholder data with government/police terminals/equipment.”

    The project should not be limited to Bavaria, according to documents we received following a Freedom of Information Act request to the German Federal Ministry of the Interior. Bavarian State Secretary Joachim Herrmann wrote in a letter to then-Interior Minister Horst Seehofer in October 2020 that he planned to "implement this new payment system in cooperation with Prof. Dr. Spindelegger and ICMPD. He said it could “serve as a model for similar projects in Europe.” In his response, Seehofer called the project a “lighthouse project.”

    “If a German politician were to propose introducing an identity card that is also a bank card that all Germans use to pay for their purchases, and which could then be read by all authorities, including the police, one thing would be certain: he would be out of a job within hours,” said Matthias Spielkamp of AlgorithmWatch. “But the fact that Seehofer and others call it a lighthouse project to force people seeking protection to use such a card shows abundantly clear their contempt for the human rights of those who need protection the most.”

    What Herrmann and Seehofer’s emails do not mention, however, is who was originally intended to carry out the project alongside ICMPD. The project description comes from a mail in November 2019 for preparation of a meeting between state secretaries from Bavaria and Brandenburg, a CDU politician, ICMPD head Michael Spindelegger and Jan Marsalek, at that time still CFO of Wirecard. Another email we publish shows that Marsalek had already had a conversation with a company about the idea of a Digital Refugee Card in July 2019 and had helped develop the idea.

    As the report from Wirecard’s investigative committee shows, Marsalek had a very unique idea when it came to migrants. He wanted to pay for a border guard force of 15,000 to 20,000 “militiamen” to stop people trying to get to Europe via Libya and the central Mediterranean Sea as early as Libya’s southern border.

    Wirecard is now insolvent and is considered Germany’s biggest financial scandal. However, the “Digital Refugee Card” project is not completely on hold. In Bavaria, the legal framework for the project has already been adjusted accordingly. An email from the State Ministry to the BMI in March 2021 states that a “private sector payment service provider” will provide the cards. An “involvement of NGOs” is not planned.

    In response to a press inquiry, the Bavarian Ministry of Interior said that it was currently looking for an implementing company.

    https://fragdenstaat.de/en/blog/2023/05/19/the-migration-managers

    #lobby #migrations #asile #réfugiés #frontières #lobbying #influence #politique_migratoire #externalisation #Afrique_du_Nord #Tunisie #route_des_Balkans #Jan_Marsalek #gardes-côtes_libyens #Maroc #Libye #Michael_Spindelegger #migration_management #Spindelegger

  • Libia, chiesti 6 mandati di cattura dalla Corte penale dell’Aja

    I nomi sono coperti dal segreto. Per 4 c’è l’ordine di arresto, per altri due si attende il via libera del tribunale. Il procuratore Khan: «Esecrabile spirale di violenza»

    «Posso annunciare oggi che i giudici indipendenti della Corte penale internazionale hanno emesso i quattro mandati d’arresto». Le parole del procuratore internazionale #Karim_Khan segnano un salto in avanti nelle inchieste per crimini contro i diritti umani in Libia. I mandati sono coperti dal segreto allo scopo di proteggere le operazioni investigative che potrebbero portare alla cattura dei ricercati. Ai quattro ordini di cattura convalidati se ne aggiungono altri due chiesti nelle ultime ore e sottoposti al vaglio dei giudici.

    Gli indagati provengono sia da forze affiliate al governo di Tripoli che da milizie legate al generale Haftar, che controlla la Cirenaica fino al confine meridionale con il Sudan. Nei mesi scorsi “Avvenire” aveva rivelato la richiesta d’arresto firmata dalla Procura internazionale, in attesa del vaglio dei giudici (https://www.avvenire.it/attualita/pagine/la-corte-penale-internazionale-in-libia-mandati-d). Ma ieri è arrivato il via libera. A quanto trapela, i destinatari sono nomi noti ai governi europei e a quello italiano, anche per aver cooperato con alcuni gruppi criminali coinvolti nel traffico di esseri umani, petrolio e droga.

    Il rapporto della procura internazionale, pur senza rivelare i nomi degli indagati, circoscrive con precisione i reati per i quali sono perseguiti e conferma come i crimini siano ancora in corso. Sono compresi i crimini commessi a partire dal 2011, dal momento dell’esplosione del conflitto interno al momento della caduta del colonnello Gheddafi fino alle violazioni dei diritti umani «contro libici e non libici che continuano a essere commessi nei centri di detenzione» di tutto il Paese.

    «I crimini contro i migranti continuano a essere diffusi e numerosi in Libia», si legge. Già dal settembre 2022 l‘ufficio del procuratore si era unito a una «squadra congiunta» che indaga «sui principali sospetti responsabili di crimini contro i migranti, tra cui la tratta di esseri umani, il contrabbando di esseri umani, la riduzione in schiavitù, la tortura e l’estorsione». Inizialmente la Corte penale internazionale era stata incaricata dal Consiglio di sicurezza per i soli “crimini di guerra”, ma nei mesi scorsi il procuratore Khan è riuscito a dimostrare che «i crimini contro i migranti in Libia possono costituire crimini contro l’umanità e crimini di guerra». In altre parole, lo sfruttamento degli esseri umani e gli abusi commessi contro le persone sono in connessione diretta con i crimini di guerra poiché a gestire la filiera del traffico di esseri umani sono le milizie nel frattempo inglobate nelle istituzioni ufficiali, che vanno dalla cosiddetta guardia costiera al Dipartimento contro l’immigrazione illegale. «È un obbligo collettivo garantire che i responsabili di tali crimini siano chiamati a risponderne», ha sottolineato il procuratore Khan.

    Uno dei primi risultati della “squadra congiunta” di cui fa parte la Cpi è stato l’arresto di #Tewelde_Goitom, noto anche come #Amanuel_Gebreyesus_Negahs_Walid, estradato dall’Etiopia nei Paesi Bassi, dove sta affrontando un procedimento penale condotto dalla giustizia olandese. Durante l’udienza preliminare, i pubblici ministeri locali «hanno mostrato come diverse famiglie olandesi (di origine subsahariana, ndr) hanno ricevuto telefonate da loro parenti nei campi e nelle strutture di detenzione gestiti da alcuni dei sospettati, mentre i loro congiunti li imploravano di inviare denaro e in sottofondo si sentivano le urla delle vittime di tortura».

    Allo sviluppo delle indagini internazionali hanno contribuito anche inquirenti d i Paesi Bassi, Italia e Regno Unito, «dimostrando la loro determinazione a garantire la responsabilità per i crimini gravi», dice Khan.

    Gli investigatori coordinati dalla procura internazionale «hanno incontrato testimoni che hanno confermato - si legge nel dossier investigativo - la violenza diffusa e sistematica contro i migranti, tra cui torture, stupri e riduzione in schiavitù». Nel suo intervento davanti al Consiglio di sicurezza il capo della procura internazionale ha parlato di «esecrabile spirale di violenza», ricordando come «le violazioni dei diritti umani contro i migranti e i richiedenti asilo contro i migranti e i richiedenti asilo continuano impunemente».

    https://www.avvenire.it/attualita/pagine/libia-emessi-4-mandati-di-cattura-dalla-corte-penale-dell-aja
    #Cour_pénale_internationale #CPI #Libye #migrations #réfugiés #asile #justice #mandats_d'arrêt #mandat_d'arrêt #droits_humains #général_Haftar #milices #violence

  • En Tunisie, les cadavres de migrants s’accumulent à Sfax
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/09/en-tunisie-les-cadavres-de-migrants-s-accumulent-a-sfax_6172663_3212.html

    En Tunisie, les cadavres de migrants s’accumulent à Sfax
    En 2023, le pays est devenu le principal point de départ des migrants souhaitant traverser la Méditerranée, devant la Libye.
    Par Nissim Gasteli(Sfax, Tunisie, envoyé spécial)
    Sur le quai du port de Sfax, deux corps d’enfants sans vie gisent sur le sol, recouverts d’une simple couverture. Leur mère, assise à côté, pleure ses filles, mortes noyées sous ses yeux quelques heures plus tôt au large des côtes de Tunisie. Elles tentaient de rejoindre l’Italie sur une embarcation de fortune, comme une quarantaine d’autres personnes.Rattrapé puis percuté par un semi-rigide de la garde nationale maritime, comme le relatent les survivants, le rafiot métallique s’est retourné, envoyant tous ses occupants à l’eau. Trente-six personnes ont été secourues par les autorités et deux corps repêchés, ceux de Macire et Saran-soumah, 10 et 12 ans, originaires de Guinée.(...) Parce que ces décès ont lieu lors de tentatives de franchissement illégal des frontières du pays, les autorités tunisiennes sont tenues enquêter sur les embarcations qui ont fait naufrage. Les corps, qu’ils soient récupérés en mer par les gardes nationaux ou après leur échouage, doivent être autopsiés avant inhumation. Une procédure d’autant plus longue et complexe que les hôpitaux et les cimetières croulent sous les cadavres. En 2023, la Tunisie est devenue le principal point de départ des migrants souhaitant traverser la Méditerranée, devant la Libye. Entre janvier et mars, la marine nationale a intercepté 14 000 personnes, soit cinq fois plus qu’en 2022. Selon les Nations unies, le premier trimestre a aussi été le plus meurtrier depuis six ans. « L’augmentation des départs signifie une augmentation des naufrages et donc une augmentation du nombre de corps », résume Filippo Furri, dont les recherches portent sur les décès en contexte migratoire. (...) « L’identification n’est pas obligatoire pour les autorités. Ce qui l’est, c’est de déterminer les causes de la mort », explique Filippo Furri. Faute d’information sur l’identité des migrants, un dossier est constitué pendant l’examen médico-légal comprenant des éléments sur le naufrage s’il y en a, les caractéristiques du cadavre, des photographies et un échantillon ADN. Puis un numéro est attribué « pour permettre aux familles d’identifier leurs proches a posteriori, si elles se manifestent », explique un activiste local. C’est ce processus, particulièrement long, qui explique en partie la congestion des morgues.
    A une dizaine de kilomètres au nord de Sfax, le cimetière municipal d’Essadi a récemment accueilli de nombreux migrants comme en témoignent les tombes anonymes marquées d’un simple numéro... les cimetières, comme les chambres froides sont saturés. Les autorités de Sfax s’étaient engagées en 2022 à réserver aux migrants subsahariens, chrétiens pour beaucoup, des zones d’inhumations spéciales. (...) Mais les infrastructures restent insuffisantes. « Cette pérennisation de la crise fait que le problème n’est plus seulement lié à la médecine légale », observe M. Furri. Le 20 avril, trente corps ont dû être enterrés en une seule journée. Contactés par Le Monde, le ministère de la santé, la direction régionale de la santé et les médecins de l’hôpital se refusent à tout commentaire.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#libye#europe#routemigratoire#mediterranee#afriquesubsaharienne#mortalite#corps#postcovid

  • EU responds to Italy drownings with more support for Libya

    The European Commission wants to further shore up the Libyan coast guard and launch anti-smuggling partnerships with Tunisia and Egypt.

    The proposals were outlined in a letter sent earlier this week by European Commission president Ursula von der Leyen, and seen by EUobserver, to Italy’s prime minister Giorgia Meloni.

    The letter came in response to Meloni, who had queried the European Commission over the recent drowning deaths of some 70 people, including small children, off the Calabrian coast.

    “First, we must coordinate our actions with key patterns to prevent irregular departures and save lives at sea,” said von der Leyen, in her letter.

    This includes priority funding with Tunisia and Egypt, as well as “further support to Libya’s maritime border management and search-and-rescue capacities,” she said.

    The boat which sank off the Italian coast late last month departed from Turkey and in an area not patrolled by NGO search-and-rescue boats.

    Those NGO boats are currently under intense pressure from Rome’s far-right government under Meloni’s leadership. Geo Barents, a rescue boat operated by Doctor’s without Borders, was recently detained and fined up to €10,000 by Italian authorities.

    Von der Leyen’s emphasis on North Africa, however, is part of a larger effort to stem irregular migration.

    The European Commission had in February, along with Italian authorities, already handed over new patrol boats to the Libyan Coast Guard and announced some €800m for North Africa up until 2024.

    But those intercepted at sea by the Libyans, including in search-and-rescue zones controlled by the Maltese , are returned to a country where they are often locked up in inhumane conditions.

    The Libyans intercepted and returned almost 31,000 people last year, up from around 12,000 in 2020.

    Over 330 have died or gone missing in the attempt across all Mediterranean routes, so far this year, according to the International Organization for Migration (IOM), a UN body.

    Meanwhile, the Egypt and Tunisia police plans will be part of a new north African multi-country program against smuggling in the region, she said.

    Von der Leyen also mentioned €500m to help resettle some 50,000 people up until 2025, noting the need to create humanitarian corridors.

    A first meeting had also taken place on how to best coordinate and cooperate on search and rescues among national authorities, she said.
    Interior ministers in Brussels

    The letter comes ahead of a crunch meeting in Brussels on Thursday (9 March) of interior ministers, where migration will be a key point of talks.

    Although no decisions are expected, the discussions will likely feed into an European summit later this month.

    Ministers on Thursday are set to discuss visa policy and how to best use it as leverage to get origin countries to take back their rejected nationals.

    But internal aspects are also on the table.

    Since December, the Dutch, along with other EU states, have been unable to return migrants to Italy under the so-called Dublin rules.

    “The reason, as far as we understand right now, is that the Italians have a lack of reception capacities,” an EU diplomat told reporters on Wednesday.

    The Swedish EU presidency is also hoping to get some in-house agreements on the outstanding overhaul of the EU’s asylum and migration policy.

    Key to that reform is the regulation on asylum and migration management.

    The rule is a core component of the overhaul first proposed by the European Commission in September 2020 and is set to replace the broken Dublin system currently in place.

    A second EU diplomat said the Council, representing member states, is on track to get an internal agreement on the regulation.

    But talks on politically sensitive issues, when it comes defining so-called mandatory solidarity, won’t likely start until the next EU presidency, under Spain, in July.

    “We need to have the legal framework in place first. I mean, there is there are a lot of opinions on this issue,” said the EU diplomat.

    That in-house agreement is needed before negotiations can start with the European Parliament amid a wider plan to get all the outstanding asylum files sorted before next year’s European elections.

    https://euobserver.com/migration/156808

    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #Libye #frontières #contrôles_frontaliers #Tunisie #Egypte #gardes-côtes_libyens #commission_européenne #UE #EU

    –—
    Fil de discussion sur le #naufrage de #Crotone:
    https://seenthis.net/messages/992511

  • ▶︎ Habibi Funk 021: The Free Music - Free Music (Part 1) | The Free Music | Habibi Funk Records
    https://habibifunkrecords.bandcamp.com/album/habibi-funk-021-free-music-part-1

    Avid Habibi Funk listeners may be familiar with Libyan composer / producer Najib Alhoush, who’s “Ya Aen Daly” - Bee Gee’s “Stayin Alive” cover - was included in our 2nd compilation.

    Najib’s group, “The Free Music” produced an astonishing 10 albums, all impressively strong and equally infused by soul, funk, disco and reggae. Groovy synths, thumping bass and drums and Najib’s distinct flavor collide for something special. Self-financed, all their albums are fully dedicated to their unique musical blend, a distinctly infectious groove that unfortunately didn’t make an impact outside of Libya due to the complex political situation at the time.

    #musique #funk #soul #habibi_funk #Libye #Najib_Alhoush

  • La strage di #Cutro, i soccorsi mancati e lo scaricabarile tra le autorità italiane e Frontex

    La trasformazione di eventi di soccorso nel Mediterraneo in “operazioni di polizia” da parte delle autorità italiane, prassi in atto dal 2019, mostra i suoi effetti più letali. E #Frontex aveva già rilevato con le termocamere la presenza di centinaia di persone sulla nave poi naufragata il 26 febbraio. Che cosa non torna nelle ricostruzioni ufficiali

    Lo strumentale e ingiustificato cambio di classificazione e gestione degli eventi di ricerca e soccorso nel Mediterraneo in “operazioni di polizia” da parte delle autorità italiane, prassi in atto dal 2019, come abbiamo raccontato fin dall’inizio su Altreconomia, mostra con la strage di Cutro del 26 febbraio 2023 i suoi effetti più letali.

    Ed è patetico lo scaricabarile in atto in queste ore tra Guardia costiera, Guardia di Finanza, ministero dell’Interno e Agenzia Frontex dopo il naufragio. Sergio Scandura, giornalista di Radio Radicale e faro nella notte del Mediterraneo grazie al suo meticoloso lavoro di monitoraggio e inchiesta su fonti aperte, usa un’immagine efficace per descrivere la pantomima: cioè la scena del film “Le iene” di Quentin Tarantino del 1992, con i sopravvissuti della storia a puntarsi le pistole l’uno contro l’altro.

    Qui però ci sono morti veri, 66 quelli dichiarati alla sera del 28 febbraio, dopo il ritrovamento del corpo di un bambino di nemmeno 10 anni. Secondo la prefettura di Crotone sarebbero 28 le salme identificate: 25 cittadini afghani, un cittadino pachistano, un palestinese e un siriano. I salvati arrivano da Afghanistan, Pakistan, Palestina, Siria, Iran, Somalia. Inclusi 14 minori, alcuni dei quali ancora ricoverati a Crotone, altri finiti al Cara di Isola di Capo Rizzuto.

    “Credo che al primo avvistamento abbia seguito un modo di procedere dell’imbarcazione che non ha segnalato il distress e quindi poi si è arenata in una secca all’arrivo: non ha chiesto aiuto da quelle che sono le prime ricostruzioni”, ha detto il 28 febbraio il ministro dell’Interno, Matteo Piantedosi, su Rai1, ospite di Bruno Vespa, dopo aver incolpato i morti per esser partiti con il brutto tempo e non aver fatto come John Fitzgerald Kennedy (“Non chiedete cosa può fare il vostro Paese per voi, chiedete cosa potete fare voi per il vostro Paese”).

    Il primo avvistamento della barca partita il 22 febbraio da Smirne, in Turchia, sarebbe stato in teoria quello dell’Agenzia Frontex, nella tarda serata del 25 febbraio, poche ore prima del naufragio e della strage. L’aereo di pattugliamento Eagle1 dell’Agenzia impiegato nell’ambito dell’operazione Themis avrebbe infatti avvistato l’imbarcazione a 40 miglia dalle coste crotonesi. Scandura ha pubblicato su Twitter la traiettoria disegnata dal velivolo.

    “L’unità risultava navigare regolarmente, a sei nodi e in buone condizioni di galleggiabilità, con solo una persona visibile sulla coperta della nave”, sostiene la Guardia costiera in un comunicato diramato nel pomeriggio del 28 febbraio e che avrebbe dovuto far chiarezza. In realtà fa acqua da tutte le parti e omette un “particolare” che poche ore dopo la stessa Frontex ci ha tenuto a precisare (a proposito di scaricabarile).

    Su quella nave le persone a bordo erano almeno 200 e attraverso le sue “telecamere termiche” installate a bordo, il velivolo di pattugliamento dell’Agenzia europea aveva anche rilevato “una risposta termica significativa dai portelli aperti a prua e altri segni che indicavano la presenza di persone sotto il ponte”, ha risposto Frontex ad Altreconomia. Nonostante questa circostanza (altro che una persona visibile), che pure a quanto riferisce Frontex avrebbe “insospettito” i suoi “esperti”, l’Agenzia stessa si è ben guardata dall’emettere un mayday per avvisare tutte le imbarcazioni vicine del possibile pericolo, cosa che avrebbe potuto fare in base al diritto internazionale. Trincerandosi dietro alla tesi per la quale “l’imbarcazione navigava da sola e non c’erano segni di pericolo”, Frontex si è dunque limitata a “informare immediatamente dell’avvistamento il Centro di coordinamento internazionale dell’operazione Themis e le altre autorità italiane competenti, fornendo la posizione dell’imbarcazione, la rotta e la velocità”. E “per conoscenza” anche la centrale operativa della Guardia costiera di Roma. “Il nostro aereo ha continuato a monitorare l’area fino a quando è dovuto rientrare alla base per mancanza di carburante”, ha aggiunto Frontex.

    In quel momento però è successo qualcosa che si gioca a far finta di non cogliere. La Guardia costiera scrive che “a seguito di tale segnalazione, la Guardia di Finanza comunicava l’avvenuta attivazione del proprio dispositivo, già operante in mare, per intercettare l’imbarcazione”. Da chi è arrivato l’input, anche se non lo si vuole dire, pare palese, e cioè da quello che sempre la Guardia costiera chiama il “punto di contatto nazionale preposto per l’attività di law enforcement“. Si tratterebbe del Centro nazionale di coordinamento (Ncc) – Sala Eurosur, insediato presso il ministero dell’Interno, punto nevralgico della strategia che negli anni ha beneficiato tra le altre cose di ingenti finanziamenti europei per il suo ammodernamento tecnologico (Fondo sicurezza interna).

    L’operazione viene classificata perciò come “operazione di polizia” e non come evento Sar ed è attivato il dispositivo che porta due mezzi navali della Guardia di Finanza a tentare, per riprendere il primo comunicato stampa del Reparto operativo aeronavale di Vibo Valentia delle 11 di mattina circa del 26 febbraio, “l’intercetto dell’imbarcazione”. Si tratta della vedetta V.5006 e del pattugliatore veloce PV6 Barbarisi. Le due imbarcazioni tentano di “raggiungere il target“, che all’ora non ci si vergognava di associare al “traffico di migranti”, ma le condizioni del mare “proibitive” le avrebbero costrette a far “rientro agli ormeggi di base”.

    In poche ore dunque si passa dalle “buone condizioni di galleggiabilità” riferite dalla Guardia costiera e dal “non c’erano segni di pericolo” di Frontex al mare grosso. “Mare forza 4, con onde alte fino a 2,5 metri”, ci ha scritto Frontex indignata contro quei “trafficanti di persone senza scrupoli che hanno stipato le persone a bordo in condizioni meteorologiche avverse”. Condizioni meteo che mutano a seconda degli attori coinvolti. Ipocrisia forza 4.

    Il resto è tristemente noto. La Guardia costiera, fino ad allora fuori dall’operazione coordinata dall’Ncc del Viminale, avrebbe ricevuto solo alle 4.30 circa del 26 febbraio “alcune segnalazioni telefoniche da parte di soggetti presenti a terra relative ad un’imbarcazione in pericolo a pochi metri dalla costa”. “I carabinieri, precedentemente allertati dalla Guardia di Finanza, giunti in zona, riportavano alla Guardia costiera l’avvenuto naufragio”. A cose fatte.

    Sarebbe stata questa secondo la Guardia costiera “la prima informazione di emergenza pervenuta riguardante l’imbarcazione avvistata dal velivolo Frontex”. Solo dopo queste “segnalazioni ricevute” sarebbe stato allora immediatamente attivato il “dispositivo Sar, sotto il coordinamento della Guardia costiera di Reggio Calabria, con l’invio di mezzi navali e aerei, uomini e mezzi terrestri, nella zona indicata”.

    Ed è qui che la Guardia costiera si ingarbuglia fino a tradirsi. Perché quella dei carabinieri a persone ormai in mare non può essere considerata la “prima informazione di emergenza”. Perché fin dalla notte del 25 febbraio la Guardia costiera sapeva, informata per conoscenza da Frontex, che su quella nave c’erano almeno 200 persone stipate su un mezzo inadatto a trasportarle in sicurezza, diretta peraltro nella bocca di condizioni meteomarine “proibitive”, “particolarmente avverse” per citare il comunicato dello stesso Comando generale del Corpo delle Capitanerie di Porto del 26 febbraio (ore 11.41). È un tradimento perché “Ogni imbarcazione sovraffollata è un caso Sar (Ricerca e soccorso) di per sé e una possibile situazione di pericolo anche in assenza di un segnale di pericolo in base al principio di precauzione”. Sono parole della stessa Guardia costiera del 2017. Naufragate.

    Mentre resta ambiguo l’epilogo del “dispaccio generico di allerta distress, senza coordinate”, diramato alle navi transitanti in area Mare Ionio via “InmarSAT C” dal Centro di coordinamento di ricerca e soccorso di Roma nella prima mattinata del 25 febbraio, 24 ore prima della strage, recuperato e pubblicato ancora da Scandura. Al 28 febbraio non risultano sbarchi legati a eventi provenienti dal Mar Ionio.

    https://altreconomia.it/la-strage-di-cutro-i-soccorsi-mancati-e-lo-scaricabarile-tra-le-autorit
    #naufrage #décès #morts #morts_aux_frontières #Méditerranée #Calabre #26_février_2023 #mourir_en_mer #Themis #opération_Thermis #Mar_Ionio #Mer_Ionienne

    • Italie : après le naufrage de migrants, les autorités italiennes se défendent de toute responsabilité

      Alors que le bilan du naufrage de dimanche est désormais d’au moins 67 morts, le gouvernement italien continue de se défendre de toute responsabilité dans le drame. Le ministre italien de l’Intérieur, #Matteo_Piantedosi, a suscité un tollé en pointant la responsabilité des migrants embarquant leurs familles dans de périlleux voyages en mer.

      Trois jours après le naufrage qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de migrants dimanche, au large de la Calabre dans le sud de l’Italie, le bilan continue de s’alourdir. Les autorités italiennes ont annoncé, mercredi 1er mars, qu’il grimpait désormais à 67 morts, après la découverte des cadavres de deux enfants.

      La plupart des personnes décédées dans le naufrage venaient d’Afghanistan. D’autres étaient originaires du Pakistan, d’Iran, de Somalie et de Syrie, selon les services de secours.

      Le drame se double désormais d’une controverse sur le terrain politique : les garde-côtes et la police sont accusés de n’avoir pas fait tout le nécessaire pour prévenir le naufrage, alors que la présence du navire au large de la Calabre avait bien été signalée.

      En réponse à ces critiques, les autorités ont déclaré que le mauvais temps en mer avait contraint les patrouilleurs de la garde-côtes à rebrousser chemin.

      Toutes les procédures ont été correctement appliquées, a déclaré le commandant de l’autorité portuaire de Crotone, Vittorio Aloi. « Je suis humainement éprouvé par cette tragédie mais sur un plan professionnel, je peux vous assurer que je suis serein », a-t-il déclaré à la presse avant de pénétrer dans le gymnase de Crotone dans lequel sont entreposés les corps des victimes.

      Ligne dure du gouvernement

      Le gouvernement italien, dirigé par l’extrême droite, affiche une ligne dure sur l’immigration et a adopté des décrets restreignant l’action des organisations caritatives pour secourir les migrants en Méditerranée.

      Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a suscité un tollé après le naufrage, en pointant la responsabilité des migrants embarquant leurs familles dans de périlleux voyages en mer. De son côté, la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, a fait part de sa « profonde douleur » mais a également jugé, dimanche, qu’il était « criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo ».

      Plusieurs centaines de milliers de demandeurs d’asile fuyant la guerre ou la pauvreté sont arrivés en Italie par bateau au cours de la dernière décennie.

      D’après le projet « Migrants Disparus » de l’Organisation internationale pour les migrations, 20 333 personnes ont été retrouvées mortes ou ont été portées disparues depuis 2014 en Méditerranée centrale, réputée comme l’une des routes maritimes les plus dangereuses au monde, dont 1 417 en 2022.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/47178/italie--apres-le-naufrage-de-migrants-les-autorites-italiennes-se-defe
      #Piantedosi

    • Drame de #Crotone : la réponse tardive et inadaptée des secours mise en cause

      Trois jours après le drame, le bilan du naufrage au sud de l’Italie continue de s’alourdir, alors que la question du retard des secours fait de plus en plus polémique.

      Les cercueils sont alignés dans un vieux gymnase de Crotone. Mercredi matin, on en dénombrait déjà soixante-six dont quelques-uns, plus petits, de couleur blanche, pour les corps d’enfants. Sur l’un d’eux est posé un carton indiquant KR46M0. Comprendre « Crotone, 46e cadavre, sexe : masculin, âge : zéro ». Non loin de là, sur la plage de Steccato di Cutro, les secouristes tentent encore de retrouver des corps après le naufrage qui, dimanche à l’aube, a englouti des dizaines de vies (sans doute plus de cent) à une centaine de mètres seulement de la rive. Mercredi après-midi, un soixante-septième corps, celui d’une enfant, a été rejeté par la mer sur le sable. On ne dénombre que 79 survivants.

      Entre la morgue et l’hôpital, des parents déjà installés en Europe des migrants disparus circulent en quête de nouvelles de leurs proches. L’un d’eux, Misan, un trentenaire afghan accouru depuis Amsterdam, a reconnu mardi le cadavre de son neveu Hadi, douze ans, qui selon le Corriere della Sera, avait entrepris seul le voyage : « Hadi n’avait plus personne. Ses parents sont morts depuis longtemps. C’est pour cela que j’avais décidé qu’il vienne me rejoindre ». Comme Hadi, la plupart des passagers du navire surchargé venaient d’Afghanistan mais aussi d’Irak, d’Iran, du Pakistan, des Territoires palestiniens et de Syrie. Ils étaient partis le 23 février d’Izmir, en Turquie, sur cette embarcation de bois.

      Trop tard

      Trois passeurs présumés, deux Pakistanais et un Turc, soupçonnés d’avoir fait payer leur passage entre 5 000 et 8 000 euros par personne, ont été interpellés par les forces de l’ordre italiennes. Mais la polémique enfle à propos de la responsabilité du naufrage. Les autorités transalpines sont en effet soupçonnées de ne pas avoir tout mis en œuvre pour empêcher la tragédie. « Les hommes, les femmes, les enfants de Cutro pouvaient-ils être sauvés ? La réponse est sur le bout des lèvres, imprononçable. Nous sommes pour le moins tout proche de la non-assistance à personne en danger », a attaqué mercredi matin le quotidien La Stampa. Le journal progressiste La Repubblica titrait lui « Personne n’a voulu les sauver. » La séquence du naufrage est en effet accablante.

      Dès le samedi matin à l’aube, soit vingt-quatre heures avant la tragédie, le centre de coordination des secours maritimes lance une alerte générique à propos d’une embarcation se dirigeant vers les côtes italiennes. Le soir à 22h30, un avion de patrouille de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, repère un bateau « en forte surcharge de passagers » et alerte les autorités. « Il n’y avait pas de signe de détresse », a précisé l’agence dans un communiqué, ajoutant que l’avion, à court de carburant, avait dû quitter la zone. Deux heures plus tard, soit dimanche à minuit trente, deux vedettes de la brigade financière – généralement employée pour lutter contre les trafics plus que pour le secours en mer – appareillent à la recherche de l’embarcation sur laquelle se trouvent les migrants.

      Mais la mer est agitée, le vent proche de force 4. Face à la houle, les deux navires préfèrent rentrer au bout de trente minutes dans leurs ports respectifs de Crotone et Tarente. A 4 heures du matin, le centre de brigade financière reçoit par téléphone un appel au secours, dans un anglais approximatif, sans doute d’un passager. Les carabiniers sont alors mobilisés. Mais apparemment trop tard. A 5h30, un pêcheur, Antonio Conbariati, reçoit un appel d’un de ses amis garde-côtes : « Va voir sur la plage s’il s’est passé quelque chose. Nous savons qu’un navire a subi une avarie », lui dit-il. « J’ai couru vers la plage et vu des cadavres entre les vagues. Pas le temps de les prendre que le ressac les ramenait au large », a raconté le marin aux médias italiens. « J’ai pris une enfant de six ou sept ans qui respirait encore, mais elle est morte quelques minutes plus tard sur la plage. » Rejoint par un ami pêcheur, les deux hommes tentent de sauver quelques vies. « La barque ne s’était pas encore cassée en deux, mais il y avait des corps partout, des enfants, des jeunes, des femmes et nous qui, dans la pénombre, essayions de les attraper. […] Une quinzaine de minutes plus tard, les secours sont arrivés mais le pire était déjà advenu. »

      « Pourquoi ne pas être intervenu ? »

      Frontex n’a-t-elle pas correctement lancé l’alarme ? Les autorités italiennes ont-elles sous-estimé la gravité de la situation ? Et surtout pourquoi la brigade financière est-elle intervenue, avec des embarcations ne pouvant affronter une mer houleuse, plutôt que les gardes-côtes qui disposent de navires supportant des vents de force 8 ? « Personne ne nous a alertés », a indiqué le commandant de la capitainerie du port de Crotone. La polémique rappelle celle qui avait suivi le naufrage dans la Manche d’une embarcation de migrants. A proximité de la frontière maritime entre la France et l’Angleterre, 27 personnes avaient trouvé la mort sans recevoir les secours qu’elles appelaient.

      L’opposition au gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni exige désormais des réponses, alors que depuis son entrée en fonction, l’exécutif mène la guerre contre les ONG qui sauvent en mer les migrants. La cheffe du gouvernement a exprimé « sa douleur profonde », invitant à ne pas « instrumentaliser les morts » et a rejeté toute la responsabilité sur les passeurs. Quant à son ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, il s’est retranché derrière les informations de Frontex qui, selon lui, « n’avait pas signalé une situation de danger ou de stress à bord, en indiquant la présence d’une seule personne visible et d’autres dans la cale et une bonne flottabilité de l’embarcation. Puis, il y a eu une détérioration de la météo ».

      Quoi qu’il en soit, pour le gouvernement Meloni, la solution reste de « bloquer les départs ». Mais la nouvelle secrétaire du Parti démocrate, Elly Schlein, demande des explications, en particulier au ministre des Transports, ayant la tutelle des gardes-côtes : le leader de la Ligue d’extrême droite Matteo Salvini. Elle demande en outre la démission du ministre de l’intérieur Piantedosi pour ses propos au lendemain du drame. Celui-ci avait en partie rejeté la faute sur les migrants eux-mêmes, déclarant : « Le désespoir ne peut jamais justifier des conditions de voyage qui mettent en danger la vie des enfants. »

      https://www.liberation.fr/international/europe/drame-de-crotone-la-reponse-tardive-et-inadaptee-des-secours-mise-en-cause-20230301_DF4N73HLKBECJJF2MYG3424CWI/?redirected=1

    • Children among 59 people killed in boat wreck off Italy’s coast

      Boat believed to be bringing refugees from Afghanistan, Iran and Pakistan struck rocks off coast of Calabria

      Fifty-nine people, including a newborn baby and other children, have died after a wooden boat believed to be carrying refugees wrecked against rocks off the coast of Italy’s Calabria region.

      Many of the bodies were reported to have washed up on a tourist beach near Steccato di Cutro, while others were found at sea.

      According to survivors, there were about 140 to 150 people onboard the boat before it crashed into the rocks. Eighty-one people survived, with 20 of them taken to hospital, Manuela Curra, a provincial government official, told Reuters.

      A Turkish national has been detained on suspicion of human trafficking, according to the Ansa news agency. The vessel is believed to have left Turkey four days ago with people from Afghanistan, Iran and Pakistan onboard.

      The bodies of the victims were being transported to a sports hall in nearby Crotone on Sunday afternoon. Ansa reported that 20 children, including twins and a newborn baby, were among those who died.

      Antonio Ceraso, the mayor of Cutro, told reporters: “It is something one would never want to see. The sea continues to return bodies. Among the victims are women and children.”

      The wreck of the boat was reportedly seen by fishers early on Sunday. “You can see the remains of the boat along 200-300 metres of coast,” Ceraso added. “In the past there have been landings but never such a tragedy.”

      Rai News reported that the boat “snapped in two”, citing sources as saying that those onboard “didn’t have time to ask for help”.

      The Italian coastguard, firefighters, police and Red Cross rescue workers attended the scene.

      As rescuers continued their search, Filippo Grandi, the UN high commissioner for refugees, called for European governments to “stop arguing” and “agree on just, effective, shared measures to avoid more tragedies”.

      “Another terrible shipwreck in the Mediterranean off the Italian coast,” he tweeted. “Dozens of people have died, many children. We mourn them and stand in solidarity with the survivors.”

      The Italian president, Sergio Mattarella, said the “umpteenth tragedy in the Mediterranean shouldn’t leave anyone indifferent”, while urging the EU to “finally take concrete responsibility for governing the phenomenon of migration in order to rescue it from human traffickers”.

      The European Commission president, Ursula von der Leyen, said that “we must redouble our efforts” on the migration pact and “plan of action” on the central Mediterranean.

      “Member states must step forward and find a solution. Now,” she wrote on Twitter. “The EU needs common and up-to-date rules that will allow us to face the challenges of migration.”

      Italy is one of the main landing points for people trying to enter Europe by sea. The so-called central Mediterranean route is known as one of the world’s most dangerous.

      More than 100,000 refugees arrived in Italy by boat in 2022. The rightwing government of the prime minister, Giorgia Meloni, which came to power in October, imposed tough measures against sea rescue charities, including fining them up to €50,000 (£44,000) if they flout a requirement to request a port and sail to it immediately after undertaking one rescue instead of remaining at sea to rescue people from other boats in difficulty.

      Rescues in recent months have resulted in ships being granted ports in central and northern Italy, forcing them to make longer journeys and therefore reducing their time at sea saving lives. Charities had warned that the measure would lead to thousands of deaths.

      In a statement, Meloni expressed her “deep sorrow” for the lives cut short by “human traffickers” while repeating her government’s commitment to “preventing departures and along with them the tragedies that unfold”.

      “It is criminal to launch a boat of just 20 metres long with as many as 200 people onboard in adverse weather forecasts,” she added.

      “It is inhumane to exchange the lives of men, women and children for the price of a ‘ticket’ paid by them on the false perspective of a safe journey.”

      Meloni said her government would demand “maximum collaboration” with the countries of departure and origin.

      Matteo Piantedosi, Italy’s interior minister, said the shipwreck in Calabria was a “huge tragedy” that “grieves me deeply”, while adding that it was “essential to continue with every possible initiative to prevent departures [of migrants]”.

      Piantedosi told Il Giornale on Thursday that the government measures, including agreements with Libya and Tunisia, had “averted the arrival” of almost 21,000 people.

      According to the International Organization for Migration’s Missing Migrants project, 20,333 people have died or gone missing in the central Mediterranean since 2014.

      https://www.theguardian.com/world/2023/feb/26/dozens-of-bodies-believed-to-be-refugees-found-on-beach-in-southern-ita

    • Naufrage de Crotone : l’Italie n’a pas jugé « urgents » les messages d’alerte de Frontex

      L’Italie n’a pas considéré comme « urgents » les messages d’alerte lancés par Frontex au sujet d’un bateau avec à son bord une centaine de migrants, selon la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

      L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes aurait signalé aux autorités italiennes qu’un bateau menaçait de couler, incapable de faire face à un vent de force 4, a confié une source de Frontex à EURACTIV.

      « Aucune communication d’urgence de Frontex n’est parvenue à nos autorités. Nous n’avons pas été avertis que ce bateau risquait de couler », a déclaré Mme Meloni, qui faisait sa première déclaration depuis la tragédie.

      Parmi les passagers du bateau, qui n’a jamais atteint les côtes, figuraient principalement des familles originaires d’Afghanistan et de Syrie. Le nombre exact de personnes à bord n’est pas encore connu. Le bateau de 20 mètres de long, qui avait à son bord 200 personnes environ, arrivait de Turquie. Environ 80 personnes ont survécu et au moins 68 sont décédées.
      Intempéries

      Selon les informations fournies par Frontex à EURACTIV, l’agence européenne a communiqué certains éléments concernant l’interception du bateau qui révèlent une possible détresse en mer.

      Certains éléments ont par exemple montré que le bateau transportait potentiellement un nombre élevé de personnes avec une mer agitée de vagues pouvant atteindre 2,50 mètres — soit un niveau d’état de la mer de 4 sur 7.

      « Nos experts ont repéré certains signes indiquant que le bateau était susceptible de transporter un grand nombre de personnes. Par exemple, la caméra thermique à bord de l’avion a détecté une réponse significative », a expliqué Frontex. L’agence a également confirmé à EURACTIV que les autorités italiennes avaient accès à ces données thermiques.

      EURACTIV a demandé à Frontex si elle avait communiqué un signal de détresse du navire, mais l’agence de l’UE a répondu que « en ce qui concerne la classification de l’événement en tant qu’opération de recherche et sauvetage (SAR), conformément au droit international, cela relève de la responsabilité des autorités nationales ».

      L’Italie a mobilisé deux patrouilleurs de la Garde des finances (Guardia di Finanza, GDF), engageant une opération de police, dite de « maintien de l’ordre ». Toutefois, en raison des conditions météorologiques et de l’état de la mer, les bateaux ont dû rentrer au port, comme indiqué par la GDF dans un communiqué de presse lundi (27 février).

      La GDF n’est pas habilitée et équipée pour procéder à des opérations SAR (recherche et sauvetage), cette compétence relevant des garde-côtes italiens.

      Aucune opération de SAR n’a été lancée au moment de la communication de Frontex.
      Le silence de l’Italie sur les images thermiques

      La GDF et les garde-côtes italiens n’ont pas mentionné les indices thermiques dans leurs communiqués de presse suivant la tragédie.

      La GDF a évoqué l’observation d’un bateau par Frontex « prétendument impliqué dans un trafic de migrants, à environ 40 miles de la côte de Crotone ».

      Les garde-côtes italiens ont déclaré mardi (28 février) que le bateau « semblait naviguer de manière régulière, à 6 nœuds et dans de bonnes conditions de flottabilité, avec une seule personne visible sur le pont du navire ».

      EURACTIV a pris contact avec les garde-côtes italiens à plusieurs reprises depuis mardi dernier (28 février) — leur demandant s’ils avaient eu accès aux images des caméras thermiques — mais n’a pas reçu de réponse.

      Aux mêmes questions, la Garde des Finances italienne a déclaré à EURACTIV qu’« à ce stade, [elle] ne ferait aucune déclaration concernant les événements qui se sont produits à Crotone ».

      https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/naufrage-de-crotone-litalie-na-pas-juge-urgents-les-messages-dalerte-de-fro

    • Cutro. I fiori del mare contro lo Stato di decomposizione

      Da loro apprenderemo a sopravvivere e a lottare

      Le circa tre settimane che seguono il naufragio di Steccato di Cutro sono state e continuano ad essere costellate da diversi falsi allarmi e notizie fittizie e frammentarie.

      La guardia costiera italiana ha messo in moto una macchina – per quanto estremamente operativa – non sufficiente al recupero dei corpi che con molta probabilità ancora giacciono sul fondo di quei 150 metri d’acqua che separano la spiaggia dal relitto dell’imbarcazione inabissata.

      Si cerca senza sosta dal cielo e da terra ma in profondità, ancora nessun sommozzatore ha ottenuto il consenso per attivare le complesse operazioni di rimozione del barcone e degli almeno 30 corpi che potrebbe trattenere.

      Il mare li sta restituendo autonomamente, poco per volta, con estrema difficoltà, in avanzatissimo stato di decomposizione.

      L’ultimo, quello di un uomo recuperato grazie ad un’operazione estremamente complessa, le cui probabilità di riuscita si riducono drasticamente ogni giorno che passa.

      Ci aggiorna sulle operazioni la stessa equipe operativa – tra polizia scientifica, organizzazioni del terzo settore, giornalisti – che senza sosta incrocia i pochi dati in possesso per poter risalire all’identità delle salme recuperate.

      E’ soprattutto per questo motivo che come Mem.Med abbiamo enfatizzato sin da subito sull’urgenza e la necessità immediata di ottenere da parte della procura di Crotone l’autorizzazione per prelevare il campione di DNA dei familiari ancora in loco, fondamentale a restituire un nome e un volto alle persone non più identificabili.

      Non si tratta ormai solo di ricostruire generalità biografiche e dettagli fisici: segni particolari sul corpo potrebbero non bastare all’esame autoptico per cui solo il sesso, l’abbigliamento e il confronto del materiale genetico dei familiari può garantirlo.

      In queste infinite settimane, in cui il tempo si è fermato per morti e vivi, abbiamo monitorato con attenzione ogni fase di ricerca, recupero e identificazione delle vittime restituite dal mare. I familiari e gli amici accorsi a Crotone hanno sospeso la propria vita non solo per quanto accaduto ai cari, ma anche perché provati e provocati da attese indefinite sulla loro sorte, privati di risposte a domande lecite circa rimpatrio delle salme, dalle ricerche in mare e il ricongiungimento con le persone sopravvissute, tuttora reiterate tra oblio e dimenticanze.

      Le famiglie e gli amici giunti in Italia per ritrovare le persone che attendevano da questo lato del mare, stanno lasciando la Calabria ancora col dubbio che quei corpi possano essere abbandonati in mare. Qualcuna non ha avuto la possibilità di partire. Ci scrivono ininterrottamente dal Pakistan, dall’Iran, dalla Palestina, dalla Germania per avere aggiornamenti costanti, per avere risposta sui loro figli e figlie, fratelli e sorelle che lo Stato trattiene da settimane.

      Shahid ha riconosciuto suo fratello attraverso una video chiamata, proprio come la famiglia tunisina di Siwar che, partita per raggiungere l’amore, ha trovato la morte.

      Shahid non ha ancora comunicato a nessuno della famiglia che il fratello non è in vita, ma rinchiuso in un campo tra i sopravvissuti, come aveva voluto credere dai primi giorni dal naufragio.

      È suo il primo messaggio che leggo al risveglio, perché fiducioso del fatto che potremmo velocizzare le procedure ed alleggerire quel peso che porta dentro di sé per non gettarlo sulla madre.

      I giorni precedenti al rinvenimento, era stato aggirato da chi lo ricattava per soldi, minacciato di non rivedere più suo fratello “sequestrato“, se non avesse pagato la somma richiesta.

      Senza un corpo che affermi la verità sulle sorti dei propri familiari, le persone che non possono raggiungere l’Italia cercano di darsi una speranza, anche credendo alla peggiore delle ipotesi, fuorché alla sparizione.

      Ed ora che lo ha ritrovato, l’ennesima violenza lo separa dalla salma del fratello, nell’attesa senza tempo che rientri in Pakistan.

      L’ultima segnalazione è quella di un ragazzino di 17 anni. Voi ve li ricordate i vostri 17 anni, fremere di entusiasmo man mano che si avvicinavano ai 18?

      Atiqullah non potrà mai raggiungerli. Aveva modificato il suo passaporto affinché potesse partire da maggiorenne per Dubai dove la sua famiglia avrebbe voluto che lavorasse.

      Ma Atiqullah fuggiva anche da questo, da una vita sacrificata per viverla in maniera più dignitosa.

      La sorella ci ha fornito ogni particolare utile all’eventuale riconoscimento, ne descrive ogni centimetro del corpo affinché, una volta recuperato, possa essere riconosciuto dalle cicatrici sui piedi.

      Quei piedi instancabili che solo le persone migranti sanno valorizzare, perché indispensabili a proseguire il cammino, la rotta verso la libertà. Ma il mare tradisce, ed è probabilmente già tardi perchè possa essere riconosciuto dai suoi piedi.

      Nell’ininterrotta impresa per la verità e la giustizia che perseguiamo, un modello efficace è impegnato per sopperire alla gravissima negligenza di uno Stato di decomposizione politica che ancora oggi oltraggia il rispetto e la dignità delle persone disperse.

      Dall’incontro con i familiari a palazzo Chigi in cui il Presidente Meloni si è concessa il privilegio di domandare – a chi quel mare lo attraversa perchè altrove rischierebbe la sua vita – se conoscessero le avversità a cui andavano incontro, fino alle risposte belle e fatte nel question time che i ministri si sono limitati a offrire ai parlamentari sull’ennesimo, non ultimo, naufragio nel Mar mediterraneo che conta la vita di ulteriori 30 persone.

      Mentre alla Camera i ministri impegnano con imbarazzo il tempo ad eludere le responsabilità nonché la capacità di soccorrere in mare – e lo abbiamo visto a Crotone con il salvataggio delle oltre 1.000 persone scortate dalla Guardia costiera – si ribadisce l’attacco inconcludente e infondato alla “mafia degli scafisti”.

      Ma è troppo facile puntare il dito a dei giovani ribelli, a quel compagno di viaggio che nelle aule di tribunale è testimone come gli altri sopravvissuti di questo delitto.

      Forse i ministri italiani dimenticano che le zone SAR non corrispondono a una competenza sovrana ma a un’indicazione operativa. Laddove le autorità libiche, maltesi o più prossime ad un’imbarcazione non sopraggiungano per il soccorso in mare, la responsabilità è, e deve essere, delle autorità italiane e di tutte coloro che possono intervenire. La domanda, dunque, non è se pensiamo che lo stato non abbia intenzionalmente salvato le vite, come ha ribaltato ai giornalisti durante il CDM tenuto a Cutro, perché lo abbiamo già affermato. La vera questione da porre, è se davvero è stato fatto e si continua a fare tutto il possibile per salvare le vite in quel mare e in qualsiasi punto del Mediterraneo.

      E’ difficile credere alla parole di chi non molto tempo fa, affermava di voler affondare le navi delle ONG e installare blocchi navali contro le persone migranti.

      La più assidua accusa rivolta alle antropologhe fa spesso enfasi sul simbolismo utilizzato nell’interpretazione della realtà. Ebbene, malgrado gli elementi simbolici non sempre siano il grado massimo di espressione utile a restituire la lettura più vicina al contenuto semantico e concreto dell’agire umano, si predispone ancora una volta come uno degli strumenti più immediati e verosimili per la descrizione di uno stato dell’arte che anche questa volta vede nascere fiori da uno Stato in putrefazione.

      Linguaggio, immagini e suoni ribaltati di un significante insignificante, che non ha ancora capito qual’è la sua più antica etimologia: la vita.

      Abbiamo teso le braccia alla morte e ne abbiamo tirato fuori memoria. Ci siamo immerse con corpo e spirito nel fondo del dolore di chi resta e racconta chi è andatə via. Ci siamo ritrovate a raccogliere frammenti di vita – biologica e non – dalle mani dei familiari e dei sopravvissuti nelle auspicabili ipotesi che si potesse restituire l’identità alle persone ancora in mare. Perché sappiamo, come scrive Erri De Luca, che quelle acque hanno volti, i volti di Iona e della ribellione.

      Ho letto da qualche parte che non bisogna mai fidarsi dei libri, e forse è un consiglio che terrò presente più spesso quando, anziché leggere di cosa gli altri hanno da dire di terzi, sentirò questi ultimi parlare per sé, di sé, del mondo che abitiamo.

      Potrebbero chiedermi, quindi, chi parlerà per le morti: Saranno loro a parlare di sé, di noi, di tutto. “I morti sono più eloquenti dei vivi”, scrive Cristina Cattaneo in un suo libro ormai divenuto una guida sul tema dell’identificazione dei naufraghi.

      Queste morti non tacciono, parlano del proprio coraggio, della sfida, del movimento. Queste morti sono e restano persone, ci parlano in prima persona, di come sono partite, tendendo la mano ai sacrifici, alla dignità e alla dissidenza, per ribellarsi, per opporsi a ciò che non andava bene, a ciò che opprime e spinge via la vita che resiste.

      Queste morti parlano di quanto non vogliamo che parlino, di come non le si voglia vedere, sentire, pregare, piangere, riconoscere, ricordare.

      Ma la morte è potente quanto la vita, così potente da risuscitare anche i vivi che muoiono ciechi di indifferenza.

      Allande scriveva a sua figlia Paula che la separazione non è mai definitiva finché esiste il ricordo, la memoria viva che tessiamo nel cammino per la verità e la giustizia.

      Queste morti non saranno testimoni ma sono epistemi e da loro apprenderemo a sopravvivere e a lottare. La resistenza dei vivi è la giustizia per i morti e noi non dimentichiamo la rabbia!

      Chi lotta non muore. Chi lotta è fiore.

      https://www.meltingpot.org/2023/03/cutro-i-fiori-del-mare-contro-lo-stato-di-decomposizione

  • Des appareils de #surveillance de #Frontex sont utilisés par les #gardes-côtes_libyens pour intercepter illégalement des migrants

    « Le Monde » a identifié l’origine de sept images aériennes publiées par les gardes-côtes libyens sur leurs pages Facebook. Elles ont été réalisées par des appareils de surveillance de Frontex, et démontrent comment les activités de l’agence européenne facilitent des interceptions illicites par les Libyens en Méditerranée. Frontex a toujours soutenu ne pas collaborer avec les garde-côtes libyens.

    « Le patrouilleur Fezzan a porté secours à un chalutier en feu et a sauvé son équipage de huit personnes. » Le 24 août 2021, la page Facebook « Gardes-côtes et sécurité portuaire » publie le bilan d’une opération de sauvetage menée au cours de la journée par les gardes-côtes libyens.

    La présence d’informations temporelles et de localisations sur l’image indique qu’il s’agit d’une prise de vue réalisée par un appareil de surveillance aérienne, et non par un simple appareil photo. Ce genre d’images, entre 2018 et 2022, les gardes-côtes libyens en ont publié une douzaine, sur différents comptes et réseaux. Sauf que la Libye n’est pas dotée d’appareils capables de réaliser ces images. Qui en est à l’origine ?

    Pour identifier leur source, Le Monde a recoupé les informations qu’elles contiennent avec des données ADS-B, un signal émis par les avions en vol, ainsi qu’avec les journaux de bord de plusieurs ONG actives en Méditerranée, dans les airs ou en mer. Dans le cas du 24 août 2021, par exemple, les informations présentes sur l’image indiquent les coordonnées, l’altitude et l’heure précise à laquelle l’appareil se trouvait lorsqu’il a réalisé cette image. Elles donnent aussi la position approximative du chalutier observé par l’appareil.

    Nous avons reconstitué le trafic aérien au-dessus de la Méditerranée dans la matinée du 24 août 2021. En comparant les parcours des différents appareils avec les données disponibles sur l’image, nous avons ainsi pu identifier un appareil qui se trouvait précisément aux coordonnées et à l’altitude à laquelle la photo a été prise, lorsqu’elle a été réalisée : le drone AS2132, opéré par Frontex.

    Pour d’autres images, nous avons eu accès aux observations d’ONG, comme SeaWatch ou SOS Méditerranée, consignées dans des journaux de bord. Ceux-ci sont librement accessibles ici. Au total, ce travail nous permet d’affirmer que sur cinq dates différentes les images publiées par les gardes-côtes libyens ont été réalisées par des appareils de Frontex. Au moins une autre l’a été par un appareil de l’EunavforMed, la force navale européenne en Méditerranée, qui collabore avec Frontex.

    Des interceptions impossibles sans renseignements extérieurs

    Sollicitée, l’agence de garde-frontière l’assure : « il n’y a pas de collaboration entre Frontex et les gardes-côtes libyens », ce qu’affirmait déjà en mars 2021 son ex-directeur Fabrice Leggeri.

    L’agence précise, en revanche : « Chaque fois qu’un avion de Frontex découvre une embarcation en détresse, une alerte – et une image, le cas échéant – est immédiatement envoyée au centre de coordination des sauvetages régional. L’information envoyée inclut notamment la position, la navigabilité du navire et la probabilité qu’il n’atteigne pas sa destination finale. »

    De fait, dans les cinq cas identifiés par Le Monde, les images de Frontex ont pourtant bien fini entre les mains des gardes-côtes libyens. Et certaines ont vraisemblablement rendu possible l’interception d’embarcations, autrement impossibles à localiser pour les Libyens. Dans le cas du 8 mai 2019, par exemple, l’avion de Frontex découvre une embarcation en route pour l’Europe en Méditerranée centrale. Un contact est établi entre les autorités libyennes et l’agence, mais il n’émet pas de Mayday. Ce message d’urgence aurait pu être capté par tous les avions et navires à proximité à ce moment-là, dont le Mare Jonio, de l’ONG Mediterranea Saving Humans, spécialisé dans le sauvetage. Frontex dit n’envoyer des Maydays que « lorsqu’il existe un danger imminent pour la vie des occupants ».

    Les gardes-côtes libyens retrouvent finalement sans difficulté l’embarcation, pourtant située à plus d’une centaine de kilomètres de leurs côtes. A 17 heures, ils font monter les migrants à bord de leur patrouilleur avant de les rapatrier en Libye. Une interception que les informations de Frontex ont vraisemblablement facilitée, voire rendue possible. Pendant toute la durée de l’opération, l’avion de Frontex continue de survoler la zone, et de filmer la scène. Des images auxquelles les gardes-côtes ont aussi eu accès.

    Frontex souligne que, conformément au règlement européen relatif à la surveillance des frontières maritimes extérieures, ses alertes ne sont pas adressées aux gardes-côtes libyens, mais au « centre régional de coordination des sauvetages (#RCC) [libyen] (…) internationalement reconnu ». Une fois l’alerte envoyée, « Frontex ne coordonne pas les opérations de recherche et de sauvetage (...), c’est la responsabilité des centres de secours régionaux« . Reste à savoir si ce RCC existe réellement. Frontex s’en tient à la position de l’Organisation maritime internationale (OMI), qui a reconnu officiellement l’existence d’un RCC en 2018.

    Plusieurs enquêtes ont pourtant mis en doute l’existence d’un tel RCC libyen. Derrière les adresses e-mail et les numéros de téléphone du RCC se trouvent en réalité les gardes-côtes, selon les différentes ONG impliquées dans des opérations de sauvetage en mer Méditerranée. Et le 8 novembre 2022, le vice-président de la commission européenne, Josep Borrell, lui-même affirmait : « Le centre de coordination des secours maritime n’est pas encore opérationnel. »

    Parmi les règles européennes, que Frontex dit respecter, figure le principe du non-refoulement : « Nul ne peut être (…) débarqué, forcé à entrer, conduit dans un pays ou autrement remis aux autorités d’un pays où il existe (…) un risque sérieux qu’il soit soumis à la peine de mort, à la torture, à la persécution ou à d’autres peines ou traitements inhumains ou dégradants. » Des situations courantes en Libye, de sorte qu’en 2020 la Commission européenne affirmait que le pays n’était pas un « lieu sûr » vers lequel il serait possible de renvoyer des migrants. Dans un rapport de 2018, l’ONU constatait que « les migrants subissent des horreurs inimaginables en Libye (…). Ils s’exposent à des meurtres extrajudiciaires, à la torture et à des mauvais traitements, à la détention arbitraire (…), au viol (…), à l’esclavage et au travail forcé, à l’extorsion et à l’exploitation ».

    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/23/enquete-comment-des-appareils-de-surveillance-de-frontex-sont-utilises-par-l
    #frontières #migrations #asile #réfugiés #Méditerranée #Libye #mer_Méditerranée #pull-backs #pull-back #push-backs

    • Airborne Complicity – Frontex Aerial Surveillance Enables Abuse

      Over the last year, we have partnered with Human Rights Watch to investigate the use by the EU’s border agency, Frontex, of aerial surveillance in the central Mediterranean. The aircraft, several planes and a drone operated by private companies, transmit video feeds and other information to a situation centre in Frontex headquarters in Warsaw, where operational decisions are taken about when and whom to alert about migrants’ boats. Frontex aerial surveillance is key in enabling the Libyan Coast Guard to intercept migrant boatsand return their passengers to Libya, knowing full well that they will face systematic and widespread abuse when forcibly returned there.

      To circumvent Frontex’s lack of transparency on these issues (in processing 27 of 30 freedom of information requests we submitted – the others are pending – Frontex identified thousands of relevant documents but released only 86 of them, most of which were heavily redacted) we cross-referenced official and open-source data, including drone and plane flight tracks, together with information collected by Sea-Watch (through its various search and rescue ships and planes operating in the area), the Alarm Phone, as well as the testimony of survivors who courageously shared their stories with us. 

      Overall, contrary to Frontex claim that its aerial surveillance saves lives, the evidence gathered by Human Rights Watch and Border Forensics demonstrates it is in service of interceptions by Libyan forces, rather than rescue. While the presence of Frontex aircraft has not had a meaningful impact on the death rate at sea, we found a moderate and statistically significant correlation between its aerial assets flights and the number of interceptions performed by the Libyan Coast Guard. On days when the assets fly more hours over its area of operation, the Libyan Coast Guard tends to intercept more vessels.

      Our reconstruction of the events of July 30, 2021, when several boats carrying migrants were intercepted by the Libyan Coast Guard in the area where the drone was patrolling, is a good demonstration of this. The evidence we collected strongly suggests that the droneplayed a key role in facilitating the interception of potentially hundreds of people. 

      The analysis of available data supports the conclusion that the Frontex aerial surveillance forms a central plank of the EU’s strategy to prevent migrants and asylum seekers from reaching Europe by boat and to knowingly return them to unspeakable abuse in Libya. It should be understood in continuity with the progressive withdrawal of EU ships from the central Mediterranean, the handover of responsibility to Libyan forces, and the obstruction of nongovernmental rescue groups which we have been investigating in the frame of the Forensic Oceanography project since several years. 

      The retreat of rescue vessels from the central Mediterranean and the simultaneous increase of surveillance aircraft in the sky is yet another attempt by the EU to further remove itself spatially, physically, and legally from its responsibilities: it allows the EU to maintain a distance from boats in distress, while keeping a close eye from the sky that enables Libyan forces to carry out what we have previously referred to as “refoulement by proxy”. Our investigation seeks to re-establish the connection between Frontex aerial surveillance and the violence captured migrants face at sea and in Libya thereafter.
      Reconstructing 30 July 2021 

      Since the beginning of our research, we have been looking into a number of specific cases of interceptions that involved European aerial assets. Thanks to the relentless effort of documentation by civil society organisations active in the central Mediterranean, in particular the Alarm Phone and Sea Watch, we were able to put together an extensive list of such cases. 

      We eventually decided to focus on the events of July 30, 2021 as a case study. In order to reconstruct what happened on that day, we have combined witness testimonies, data and footage collected by Alarm Phone and Sea Watch, tracks of aerial and naval assets, open-source information and data about disembarkation in Libya as well as two separate databases of interceptions (Frontex’ own JORA database and information from two European Union External Action Service classified documents). 

      Frontex drone’s tracks that day indicate it most likely detected at least two boats later intercepted by the Libyan Coast Guard. The rescue ship Sea-Watch 3 witnessed by chance the interception of one of them that took place within the Maltese Search and Rescue Area. The Sea-Watch 3 had not received any distress alert via Frontex despite being in the immediate vicinity of the boat and ready to assist its passengers. 

      Frontex’ own database admits that its aerial surveillance program detected a total of 5 boats on that day. While only further disclosure by Frontex would allow to ultimately assess its impact on each specific interception that took place on that day, the precise geographical coordinates for the five interceptions reported in the classified EEAS documents seem to match at least three peculiar flight patterns of the Frontex drone.
      Analysing Frontex aerial surveillance
      Flight tracking

      In parallel to case reconstructions, we have been tracking the overall activities of Frontex aircraft in the central Mediterranean. Since these planes and drone are chartered from private companies such as DEA Aviation and ADAS, a subsidiary of Airbus, there is no publicly available official list of such assets. The first task was to understand which were the aerial assets patrolling the central Mediterranean on behalf of Frontex. Cross-referencing various identification information (hexcodes, callsigns, etc.) of these planes with those that had been already identified by Sea Watch airborne team and various journalists allowed us to establish a dependable list of Frontex aerial assets operating in the area. 

      Once that was established, we acquired from ADS-B Exchange (the only flight tracking platform that does not block any aircraft for which data is received by their feeders) a large dataset of flight tracking data covering a period of several months (May 2020 to September 2022) for all these aircraft. While the low number of data feeders near our area of interest means that coverage of the recorded data is at times inconsistent, ADS-B flight tracking data (which include latitude, longitude, altitude, and several other parameters) provide an exceptional insight into aerial activities performed by these assets and became a key element in our investigation.

      Thanks to these data, we were able to visualize the extend of each assets operational area over time. Each of these aircraft monitors a specific area of the central Mediterranean. What emerged were also a series of clearly identifiable and consistent search patters that Frontex aircraft are flying off the coast of Libya. More generally, these visualisations have allowed to grasp the extensive, yet tightly knit web of surveillance that results from aerial operations. 

      Pattern analysis

      When observed closely, flight tracks can provide further precious insights into Frontex surveillance activities. Several loops, U-turns, perfect circles, and sharp corners starts to emerge against the strict geometry of standard search patterns. These deviations indicate an aircraft is taking a closer look at something, thus testifying to potential sightings of migrant boats. Inspired by similar projects by John Wiseman, Emmanuel Freundenthal and others, we then started to isolate and taxonomise such search patterns and then wrote code to automatically identify similar patterns across the whole flight tracking dataset we had acquired. While this aspect of the research is still ongoing, it was already very useful in reconstructing the events of July 30, 2021, as detailed in the following section.

      Statistical analysis

      In order to assess the overall impact of aerial surveillance, we also conducted statistical analysis exploring the relation between interceptions carried out by Libyan forces and the presence of Frontex’s aerial assets in the 2021-2022 timeframe. 

      We first compiled several statistical data sources (data from the IOM, the UNHCR, the Maltese government as well as Frontex’ JORA database and a classified report by the European External Action Service) which, despite inconsistencies, have allowed us to measure migrant crossings and deaths, Libyan Coast Guard interceptions, and Frontex aerial presence. 

      The data gathered shows that Frontex aerial surveillance activities have intensified over time, and that they have been increasingly related to interception events. Our analysis reveals that almost one third of the 32,400 people Libyan forces captured at sea and forced back to Libya in 2021 were intercepted thanks to intelligence gathered by Frontex through aerial surveillance. Frontex incident database also shows that while Frontex’s role is very significant in enabling interception to Libya, it has very little impact on detecting boats whose passengers are eventually disembarked in Italy and Malta. 

      We then tested the correlation between Frontex aerial presence and Libyan Coast Guard interceptions over time and in space. The results show a moderate-to-strong and statistically significant correlation between the number of interceptions and the hours of flight flown by Frontex aerial assets. Said otherwise, on days when the assets fly more hours over its area of operation, the Libyan Coast Guard tends to intercept more vessels. A spatial approach showed that interceptions and flight tracks are autocorrelated in space. At the same time, contrary to Frontex claims that aerial surveillance saves lives at sea, the analysis shows that there is no correlation between death rate and the flight time.

      Read the full statistical analysis here
      Conclusion

      Ultimately these different methods have allowed us to demonstrate how Frontex aerial surveillance (and in particular, because of its wider operational range, its drone) has become a key cog in the “pushback machine” that forces thousands of people back to abuse in Libya. 

      The publication of our findings with Human Rights Watch is the first stage of our ongoing investigation into the impact of European aerial surveillance on the lives and rights of migrants. We plan to continue deepening this investigation over the coming months.

       

      https://www.borderforensics.org/investigations/airborne-complicity
      #surveillance_aérienne #drones

  • Une ONG allemande dépose une plainte contre des dirigeants européens pour #crimes_contre_l'humanité envers des migrants

    Le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains a annoncé, mercredi, avoir déposé une plainte pour crimes contre l’humanité contre des dirigeants européens devant la Cour pénale internationale. L’ONG les accuse d’avoir collaboré avec la Libye pour l’interception de migrants en mer malgré les risques de sévices que les exilés encourent dans le pays.

    Le #Centre_européen_pour_les_droits constitutionnels_et_humains (#ECCHR) a déposé une plainte pour crimes contre l’humanité devant la #Cour_pénale_internationale (#CPI) visant plusieurs responsables européens, a annoncé, mercredi 30 novembre, cette ONG allemande, soutenue par l’ONG, Sea-Watch.

    Parmi les personnes visées par la plainte figurent l’ancien ministre de l’Intérieur italien #Matteo_Salvini, les ancien et actuel Premiers ministres maltais #Robert_Abela et #Joseph_Muscat, ou encore l’ancienne cheffe de la diplomatie européenne, #Federica_Mogherini.

    L’ECCHR estime que la politique européenne de soutien aux #garde-côtes_libyens chargés d’intercepter les exilés en #Méditerranée puis de les ramener en #Libye a rendu ces personnalités indirectement responsables des #violences et #exactions subies par les migrants dans le pays. Les exilés, qui sont interceptés en mer par les garde-côtes libyens, sont systématiquement envoyés dans des centres de détention, où ils subissent des violences physiques et sexuelles, des privations de nourriture et de la #torture.

    « Bien qu’ils aient eu connaissance de ces crimes, des fonctionnaires des agences de l’UE ainsi que de l’Italie et de Malte ont renforcé leur collaboration avec la Libye pour empêcher les réfugiés et les migrants de fuir la Libye par la mer », souligne l’ECCHR dans son communiqué, publié mercredi 30 novembre. « Ce soutien et cette #collaboration tendent à démontrer le rôle décisif que jouent les #hauts_fonctionnaires de l’UE dans la privation de liberté des migrants et des réfugiés fuyant la Libye », ajoute l’ONG.

    Enquête sur les faits de #collaboration

    L’ECCHR et #Sea-Watch appellent la CPI à enquêter sur ces faits de collaboration entre acteurs européens et libyens et à traduire en justice les responsables. Les deux ONG réclament également la fin du financement des programmes d’externalisation des frontières européennes qui s’appuient, entre autres, sur le soutien et la formation des garde-côtes libyens. Elles demandent enfin la création d’un programme civil de recherche et sauvetage européen qui serait financé par les États membres de l’Union européenne (UE).

    Environ 100 000 migrants ont été interceptés au large des côtes libyennes et renvoyés dans le pays depuis 2017, date de la signature d’un accord entre la Libye et l’Italie pour lutter contre l’immigration illégale. Outre l’Italie, l’UE a versé depuis 2015 plus de 500 millions d’euros au gouvernement de Tripoli pour l’aider à freiner les départs de migrants vers l’Europe.

    Malgré les preuves de plus en plus nombreuses des cas de maltraitance envers des migrants en Libye, l’UE n’a pas cessé son aide financière au pays. Pire, l’Union a elle-même reconnu dans un rapport confidentiel remis en début d’année que les autorités libyennes ont eu recours à un « usage excessif de la force » envers les migrants et que certaines interceptions en Méditerranée ont été menées à l’encontre de la règlementation internationale.

    En 2021, Amnesty international a accusé l’UE de « complicité » dans les atrocités commises sur le sol libyen à l’encontre des exilés. L’ONG, comme le fait l’ONU, exhorte régulièrement les États membres à « suspendre leur coopération sur les migrations et les contrôles des frontières avec la Libye ». En vain.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/45141/une-ong-allemande-depose-une-plainte-contre-des-dirigeants-europeens-p

    #migrations #asile #réfugiés #justice #plainte #responsabilité #complicité #décès #mourir_en_mer #morts_en_mer

    –—

    juin 2019 :
    ICC submission calls for prosecution of EU over migrant deaths
    https://seenthis.net/messages/785050

  • Des appareils de #surveillance de #Frontex sont utilisés par les #gardes-côtes_libyens pour intercepter illégalement des migrants

    « Le Monde » a identifié l’origine de sept images aériennes publiées par les gardes-côtes libyens sur leurs pages Facebook. Elles ont été réalisées par des appareils de surveillance de Frontex, et démontrent comment les activités de l’agence européenne facilitent des #interceptions illicites par les Libyens en Méditerranée. Frontex a toujours soutenu ne pas collaborer avec les garde-côtes libyens.

    « Le patrouilleur #Fezzan a porté secours à un chalutier en feu et a sauvé son équipage de huit personnes. » Le 24 août 2021, la page Facebook « Gardes-côtes et sécurité portuaire » publie le bilan d’une opération de sauvetage menée au cours de la journée par les gardes-côtes libyens. Pour l’illustrer, la page publie une photo du chalutier en feu.


    La présence d’informations temporelles et de localisations sur l’image indique qu’il s’agit d’une prise de vue réalisée par un appareil de #surveillance_aérienne, et non par un simple appareil photo. Ce genre d’images, entre 2018 et 2022, les gardes-côtes libyens en ont publié une douzaine, sur différents comptes et réseaux. Sauf que la #Libye n’est pas dotée d’appareils capables de réaliser ces images. Qui en est à l’origine ?

    Pour identifier leur source, Le Monde a recoupé les informations qu’elles contiennent avec des données #ADS-B, un signal émis par les #avions en vol, ainsi qu’avec les journaux de bord de plusieurs ONG actives en Méditerranée, dans les airs ou en mer. Dans le cas du 24 août 2021, par exemple, les informations présentes sur l’image indiquent les coordonnées, l’altitude et l’heure précise à laquelle l’appareil se trouvait lorsqu’il a réalisé cette image. Elles donnent aussi la position approximative du chalutier observé par l’appareil.

    Nous avons reconstitué le trafic aérien au-dessus de la Méditerranée dans la matinée du 24 août 2021. En comparant les parcours des différents appareils avec les données disponibles sur l’image, nous avons ainsi pu identifier un appareil qui se trouvait précisément aux coordonnées et à l’altitude à laquelle la photo a été prise, lorsqu’elle a été réalisée : le #drone AS2132, opéré par Frontex.

    Pour d’autres images, nous avons eu accès aux observations d’ONG, comme SeaWatch ou SOS Méditerranée, consignées dans des journaux de bord. Ceux-ci sont librement accessibles ici. Au total, ce travail nous permet d’affirmer que sur cinq dates différentes les images publiées par les gardes-côtes libyens ont été réalisées par des appareils de Frontex. Au moins une autre l’a été par un appareil de l’#EunavforMed, la force navale européenne en Méditerranée, qui collabore avec Frontex.

    Des interceptions impossibles sans renseignements extérieurs

    Sollicitée, l’agence de garde-frontière l’assure : « il n’y a pas de collaboration entre Frontex et les gardes-côtes libyens », ce qu’affirmait déjà en mars 2021 son ex-directeur Fabrice Leggeri. L’agence précise, en revanche : « Chaque fois qu’un avion de Frontex découvre une embarcation en détresse, une alerte – et une image, le cas échéant – est immédiatement envoyée au centre de coordination des sauvetages régional. L’information envoyée inclut notamment la position, la navigabilité du navire et la probabilité qu’il n’atteigne pas sa destination finale. »

    De fait, dans les cinq cas identifiés par Le Monde, les images de Frontex ont pourtant bien fini entre les mains des gardes-côtes libyens. Et certaines ont vraisemblablement rendu possible l’interception d’embarcations, autrement impossibles à localiser pour les Libyens. Dans le cas du 8 mai 2019, par exemple, l’avion de Frontex découvre une embarcation en route pour l’Europe en Méditerranée centrale. Un contact est établi entre les autorités libyennes et l’agence, mais il n’émet pas de Mayday. Ce message d’urgence aurait pu être capté par tous les avions et navires à proximité à ce moment-là, dont le Mare Jonio, de l’ONG Mediterranea Saving Humans, spécialisé dans le sauvetage. Frontex dit n’envoyer des Maydays que « lorsqu’il existe un danger imminent pour la vie des occupants ».

    Les gardes-côtes libyens retrouvent finalement sans difficulté l’embarcation, pourtant située à plus d’une centaine de kilomètres de leurs côtes. A 17 heures, ils font monter les migrants à bord de leur patrouilleur avant de les rapatrier en Libye. Une interception que les informations de Frontex ont vraisemblablement facilitée, voire rendue possible. Pendant toute la durée de l’opération, l’avion de Frontex continue de survoler la zone, et de filmer la scène. Des images auxquelles les gardes-côtes ont aussi eu accès.

    Frontex souligne que, conformément au règlement européen relatif à la surveillance des #frontières_maritimes_extérieures, ses alertes ne sont pas adressées aux gardes-côtes libyens, mais au « #centre_régional_de_coordination_des_sauvetages (#RCC) [libyen] (…) internationalement reconnu ». Une fois l’alerte envoyée, « Frontex ne coordonne pas les opérations de recherche et de sauvetage (...), c’est la responsabilité des centres de secours régionaux« . Reste à savoir si ce RCC existe réellement. Frontex s’en tient à la position de l’#Organisation_maritime_internationale (#OMI), qui a reconnu officiellement l’existence d’un RCC en 2018.

    Plusieurs enquêtes ont pourtant mis en doute l’existence d’un tel RCC libyen. Derrière les adresses e-mail et les numéros de téléphone du RCC se trouvent en réalité les gardes-côtes, selon les différentes ONG impliquées dans des opérations de sauvetage en mer Méditerranée. Et le 8 novembre 2022, le vice-président de la commission européenne, Josep Borrell, lui-même affirmait : « Le centre de coordination des secours maritime n’est pas encore opérationnel. »

    Parmi les règles européennes, que Frontex dit respecter, figure le principe du non-refoulement : « Nul ne peut être (…) débarqué, forcé à entrer, conduit dans un pays ou autrement remis aux autorités d’un pays où il existe (…) un risque sérieux qu’il soit soumis à la peine de mort, à la torture, à la persécution ou à d’autres peines ou traitements inhumains ou dégradants. » Des situations courantes en Libye, de sorte qu’en 2020 la Commission européenne affirmait que le pays n’était pas un « lieu sûr » vers lequel il serait possible de renvoyer des migrants. Dans un rapport de 2018, l’ONU constatait que « les migrants subissent des horreurs inimaginables en Libye (…). Ils s’exposent à des meurtres extrajudiciaires, à la torture et à des mauvais traitements, à la détention arbitraire (…), au viol (…), à l’esclavage et au travail forcé, à l’extorsion et à l’exploitation ».

    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/23/enquete-comment-des-appareils-de-surveillance-de-frontex-sont-utilises-par-l

    #garde-côtes_libyens #frontières #asile #migrations #Méditerranée #mer_Méditerranée

  • Migrations : les Vingt-Sept approuvent un plan d’urgence pour éviter de reproduire la crise de l’« Ocean-Viking »

    Le plan d’action propose 20 mesures, notamment pour renforcer la coopération avec des pays comme la Tunisie, la Libye ou l’Egypte afin de prévenir les départs et augmenter les renvois de migrants en situation irrégulière.

    Deux semaines après la crise franco-italienne autour de l’Ocean-Viking, les ministres européens de l’intérieur réunis à Bruxelles ont approuvé, vendredi 25 novembre, un plan d’action afin de ne « pas reproduire ce genre de situation ».

    La réunion avait été convoquée à la demande de Paris, qui a accepté à « titre exceptionnel » le 11 novembre le débarquement des 234 migrants de l’Ocean-Viking sur le sol français, après le refus du gouvernement italien d’extrême droite de Giorgia Meloni d’accueillir ce navire humanitaire longtemps bloqué au large des côtes italiennes.

    A son arrivée, le ministre français, Gérald Darmanin, avait répété que la France n’accueillerait pas de demandeurs d’asile arrivés en Italie tant que Rome ne respecterait « pas le droit de la mer ».

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    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/25/migrations-les-vingt-sept-approuvent-un-plan-d-urgence-pour-eviter-de-reprod

    Renforcer la coopération

    Le plan d’action d’urgence, présenté lundi par la Commission européenne et endossé par les ministres, propose 20 mesures, notamment pour renforcer la coopération avec des pays comme la Tunisie, la Libye ou l’Egypte afin de prévenir les départs et augmenter les renvois de migrants en situation irrégulière.

    Il prévoit aussi une meilleure coordination et un échange d’informations entre Etats et ONG secourant des migrants en mer, et entend « promouvoir des discussions au sein de l’Organisation maritime internationale [OMI] » sur des « lignes directrices pour les bateaux effectuant des opérations de sauvetage en mer ».

    Les « pays du sud de la Méditerranée doivent également ouvrir leurs ports » aux navires de sauvetage de migrants « qui croisent dans leurs eaux territoriales », a souligné Gérald Darmanin.

    « La crise de l’Ocean-Viking, c’était un peu l’improvisation », a déclaré le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas. Là, « on a 20 actions spécifiques, un accord politique important, tout le monde s’engage à travailler pour ne pas reproduire ce genre de situation », a-t-il commenté à l’issue de la réunion, qu’il a décrite comme « positive ». Mais « ce n’est pas la solution définitive », a-t-il reconnu, appelant les Etats membres à faire progresser les négociations pour une réforme de la migration et de l’asile dans l’Union européenne (UE), qui piétinent depuis plus de deux ans.

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    Relancer un mécanisme temporaire de solidarité européen

    Le plan d’urgence entend aussi relancer un mécanisme temporaire de solidarité européen agréé en juin, à l’initiative de la France qui assurait alors la présidence du Conseil de l’UE. Une douzaine de pays s’étaient engagés de façon volontaire, pour soulager les Etats méditerranéens, à accueillir sur un an quelque 8 000 demandeurs d’asile arrivés dans ces pays, la France et l’Allemagne en prenant chacune 3 500. Mais la crise de l’Ocean-Viking a conduit Paris à suspendre ses « relocalisations » depuis l’Italie.

    « Nous devons sortir d’une situation où les mêmes Etats sont appelés à accueillir des navires et à effectuer des relocalisations depuis d’autres Etats membres. La France reprendra ses relocalisations lorsque cela sera le cas », a tweeté Gérald Darmanin à l’issue de la réunion.

    Le ministre italien, Matteo Piantedosi, a, pour sa part, affirmé avoir constaté une « convergence de positions » lors de la réunion, précisant avoir « salué cordialement » son homologue français. Ce dernier l’a invité à venir à Paris avant une prochaine réunion des ministres de l’intérieur prévue le 8 décembre à Bruxelles.

    La migration est revenue dans l’agenda européen alors que les entrées irrégulières aux frontières extérieures de l’Union sont en forte hausse (280 000 sur les dix premiers mois de l’année, + 77 %). La poussée est particulièrement forte via la route des Balkans (+ 168 % sur la même période). La Commission prépare un autre plan d’action pour tenter d’endiguer cette hausse.

    Les chiffres n’atteignent pas le niveau de la crise des réfugiés de 2015-2016. Mais la possibilité d’une nouvelle vague d’arrivées d’Ukrainiens cet hiver, qui sont pour des millions d’entre eux privés d’électricité à cause des bombardements russes, vient aussi nourrir les préoccupations européennes.

    Le ministre grec de la migration et de l’asile, Notis Mitarachi, s’est, quant à lui, plaint que la Turquie ne respecte pas un accord migratoire de 2016 prévoyant notamment qu’elle reprenne les migrants n’ayant pas obtenu le droit à l’asile. Il a aussi estimé que le mécanisme volontaire de solidarité n’était « pas suffisant », appelant à une solution « obligatoire ».

    De son côté, la secrétaire d’Etat belge à l’asile et à la migration, Nicole de Moor, a réclamé « aussi de la solidarité pour les Etats membres comme la Belgique qui font plus que leur part mais voient leurs capacités d’accueil saturées par les flux secondaires depuis des mois ».

    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/25/migrations-les-vingt-sept-approuvent-un-plan-d-urgence-pour-eviter-de-reprod

    une #résolution qui n’en est pas une... il suffit de regarder le sous-titre du Monde :

    Le plan d’action propose 20 mesures, notamment pour renforcer la coopération avec des pays comme la Tunisie, la Libye ou l’Egypte afin de prévenir les départs et augmenter les renvois de migrants en situation irrégulière.

    #externalisation #renvois #prévention_des_départs #coopération #Tunisie #Libye #Egypte

    #post-Ocean_Viking #migrations #asile #réfugiés #UE #plan_d’action_d’urgence #Union_européenne #plan_d'action #business_as_usual #échange_d'informations #mécanisme_temporaire_de_solidarité_européen #relocalisation

    –—

    le fil de discussion sur l’Ocean Viking :
    https://seenthis.net/messages/979556

    ping @karine4 @isskein

  • Se anche il fumetto di realtà diventa transmediale. Un dialogo sulla pièce teatrale da “Libia” di Francesca Mannocchi e Gianluca Costantini. di Elettra Stamboulis
    https://www.roots-routes.org/se-anche-il-fumetto-di-realta-diventa-transmediale-un-dialogo-sulla-pi

    L’articolo Se anche il fumetto di realtà diventa transmediale. Un dialogo sulla pièce teatrale da “Libia” di Francesca Mannocchi e Gianluca Costantini. di Elettra Stamboulis sembra essere il primo su roots§routes.

    • #Libia

      Da circa un decennio la questione libica divide profondamente l’opinione pubblica italiana.

      Da un lato chi è stato favorevole all’intervento armato nel 2011, dall’altro i contrari. Da un lato – soprattutto – chi pensa che il flusso dei migranti verso le nostre coste vada fermato con ogni mezzo, e che i centri di detenzione “legali” e illegali in Libia siano una soluzione, dall’altro chi ritiene che i migranti imprigionati in Libia abbiano il diritto di fuggire ed essere salvati da trafficanti e sfruttatori.

      Bianco o nero; pieno o vuoto; tutto o niente. Ma come sempre la realtà è più complessa. Occorre conoscerla. Questo volume dà notizia di una Libia diversa da quella dei telegiornali e dei post sui social. È la Libia dei libici, la Libia delle code fuori dalle banche per procurarsi una moneta che non ha più valore. La Libia dei ragazzi che hanno combattuto il regime di Gheddafi e ora lo rimpiangono perché almeno, “quando c’era lui”, si sentivano sicuri; e non mancavano soldi, corrente elettrica, benzina.

      La Libia delle madri ferme alla finestra in attesa di figli che non torneranno. La Libia degli anziani che hanno attraversato decenni di dittatura e si guardano sempre le spalle. La Libia della gente comune che subisce ogni giorno ricatti dei militari, abusi, rapimenti, e vive perennemente nel terrore.

      https://www.oscarmondadori.it/libri/libia-gianluca-costantini-francesca-mannocchi

      #Libye #BD #bande-dessinée #livre

  • Qatar / France : 300 millions pour une guerre en Libye- L’En Dehors
    http://endehors.net/news/qatar-france-300-millions-pour-une-guerre-en-libye

    Qatar / France : 300 millions pour une guerre en Libye ➡ https://t.co/IJWqojQfxq Cette semaine, nous vous embarquons au nord de l Afrique, où il y a 11 ans, Mouammar #Kadhafi, dictateur de son état et maître de la #Libye, finissait sa vie dans le sang. @oroulot #Qatar #Sarkozy (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • Des ONG exhortent l’Italie à abroger l’accord controversé avec les #garde-côtes_libyens

    Des ONG, dont Save the Children et Amnesty International, ont demandé, mercredi, à l’Italie d’arrêter de financer les garde-côtes libyens en abrogeant un accord controversé avec la Libye. De nombreux migrants interceptés en Méditerranée sont renvoyés de force vers ce pays, où les cas de maltraitance sont fréquents.

    Quarante ONG, dont MSF, Save the Children et Amnesty International, ont lancé un appel, mercredi 26 octobre, à destination des autorités italiennes, qu’ils exhortent à ne pas poursuivre leur coopération avec la Libye. En vertu d’un accord controversé, signé en 2017 avec le soutien de l’Union européenne, l’Italie contribue au financement, à la formation et à l’équipement des garde-côtes libyens, qui interceptent les migrants en Méditerranée et les renvoient de force vers la Libye.

    Si Rome ne met pas fin à ce partenariat d’ici au 2 novembre, il sera automatiquement renouvelé pour trois ans, mettent en garde les ONG.

    Claudia Lodesani, responsable de Médecins sans frontières (MSF) en Italie a appelé l’Europe, « défenseur des droits humains », à ne conclure en aucun cas « un accord avec un pays [...] dans lequel les migrants sont torturés, victimes d’esclavage ou de sévices sexuels ».

    Au total, près de 100 000 personnes ont été interceptées de cette manière en cinq ans, selon ces organisations humanitaires. Beaucoup se seraient retrouvées dans des centres de détention libyens, comparés par le pape François à des camps de concentration.
    Un tradition d’accords sur la migration entre Italie et Libye

    Les critiques déplorent un manque de responsabilité, sans transparence sur les bénéficiaires des fonds européens, tandis que les ONG alertent sur une situation de « Far West » en Libye, avec des milices armées se faisant passer pour des garde-côtes libyens. Elles demandent une action urgente du nouveau gouvernement italien d’extrême-droite, qui a prêté serment ce week-end.

    Dans son discours d’investiture devant le Parlement, la nouvelle Première ministre Giorgia Meloni, issue du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, s’est engagée mardi à adopter une ligne dure sur les migrants en bateau. L’Italie est depuis longtemps sur la ligne de front des migrations, accueillant chaque année des dizaines de milliers de personnes qui tentent la traversée la plus meurtrière au monde.

    Rome a conclu de nombreux accords dans les années 2000 avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi sur la réduction des flux migratoires. Mais le partenariat avait été suspendu à la suite de la chute du gouvernement libyen, et de la condamnation de l’Italie par la Cour européenne des droits de l’Homme en 2012 pour avoir intercepté et renvoyé de force des personnes en Libye.
    L’Union européenne accusée de « complicité »

    Outre l’Italie, l’Union européenne (UE) a versé depuis 2015 plus de 500 millions d’euros au gouvernement de Tripoli pour l’aider à freiner les départs de migrants vers l’Europe.

    Malgré les preuves de plus en plus nombreuses des cas de maltraitance envers des migrants en Libye, l’UE n’a pas cessé son aide financière au pays. Pire, l’Union a elle-même reconnu dans un rapport confidentiel remis en début d’année que les autorités libyennes ont eu recours à un « usage excessif de la force » envers les migrants et que certaines interceptions en Méditerranée ont été menées à l’encontre de la règlementation internationale.

    L’an dernier, Amnesty international a accusé l’UE de « complicité » dans les atrocités commises sur le sol libyen à l’encontre des exilés. L’ONG, comme le fait l’ONU, exhorte régulièrement les États membres à « suspendre leur coopération sur les migrations et les contrôles des frontières avec la Libye ». En vain.

    En Libye, les abus envers les migrants sont monnaie courante. InfoMigrants a recueilli ces dernières années nombre de témoignages d’exilés racontant les sévices subis dans les prisons clandestines. Plusieurs personnes ont également expliqué craindre de sortir dans les rues, par peur d’un enlèvement par des groupes armés qui extorquent ensuite de l’argent aux proches.

    http://www.infomigrants.net/fr/post/44322/des-ong-exhortent-litalie-a-abroger-laccord-controverse-avec-les-garde

    #accord #Italie #Libye #asile #migrations #réfugiés #externalisation #contrôles_frontaliers #Méditerranée #Mer_Méditerranée