• Les ravages de la drogue, quand même, c’est triste à voir…
    https://www.europe1.fr/politique/info-europe-1-regeneration-audace-discipline-republicaine-ce-qua-dit-emmanue

    Selon les informations d’Europe 1, Emmanuel Macron a continué sa prise de parole ainsi : « Le 21e siècle est le siècle de la régénération. Et cette régénération vous ordonne de renouer avec l’esprit de la Révolution française. J’ai choisi pour la France le plus jeune Premier ministre de son histoire : ce n’est pas un risque, c’est une chance », a-t-il déclaré avant de poursuivre.

    « Votre mission est d’éviter le grand effacement de la France face au défi d’un monde en proie au tumulte. Si vous ne vous en sentez pas capable, quittez cette pièce à l’instant. Vous n’êtes pas seulement des ministres, vous êtes les soldats de l’an II du quinquennat. Je ne veux pas de ministres qui administrent, je veux des ministres qui agissent. Je ne veux pas de gestionnaires, je veux des révolutionnaires. Ce gouvernement n’a qu’un seul mot d’ordre : de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace. Ce gouvernement sera celui de la discipline républicaine. Je ne veux pas d’états d’âme, je veux des états de services. »

    • ben il est surtout jugé pour une charge contre une vieille militante qui a eu la ressource pour l’attaquer ; ça fait 5 ans, et elle a ATTAC avec elle.

      La procédure a mis cinq ans avant d’aboutir et le procès est dépaysé à Lyon pour éviter toute pression.

      Aujourd’hui, Geneviève Legay a 78 ans. Elle est toujours affectée physiquement et psychiquement par cette journée du 23 mars 2019 sur la place Garibaldi, mais n’a pas perdu de sa volonté de militer, de faire de ce procès une tribune politique. « Oui, affirme-t-elle. Cette histoire m’a pourri ma retraite. Et parfois, j’ai des regrets mais pas longtemps. Car je sais que si moi, j’ai la chance d’avoir eu un procès pour démontrer que les violences policières existent, ce n’est pas le cas dans les banlieues où les jeunes, victimes, ont toujours tort et n’ont même pas droit, parfois, à un procès ».

    • Chez Mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/france/070124/affaire-legay-ils-ont-tous-menti-macron-le-premier

      Affaire Legay : ils ont tous menti, Macron le premier

      Le 23 mars 2019, Geneviève Legay, 73 ans, est grièvement blessée à Nice lors d’une manifestation des gilets jaunes. Macron, Estrosi et le procureur de la République se précipitent pour disculper les policiers. Mais Pascale Pascariello va pulvériser leurs mensonges en démontrant la responsabilité du commissaire Souchi. La journaliste de Mediapart raconte son travail avant le procès, qui se tient le 11 janvier 2024.

  • JO de Paris 2024 : Émilie Gomis n’est plus ambassadrice après ses propos sur Israël
    https://www.huffingtonpost.fr/jo-paris-2024/article/jo-de-paris-2024-emilie-gomis-n-est-plus-ambassadrice-apres-ses-propo

    Des excuses insuffisantes puisqu’en plus de ne plus être ambassadrice pour les Jeux olympiques et paralympiques, elle a aussi été évincée du comité olympique français (CNOSF), note Le Parisien.

    S’il fallait trouver une raison de plus de souhaiter l’annulation des JO, nous pourrions décider que cette raison serait une excellente candidate.

  • « Réarmement civique ». Macron veut mater la jeunesse, il faut une riposte des travailleurs de l’éducation !
    https://www.revolutionpermanente.fr/Rearmement-civique-Macron-veut-mater-la-jeunesse-il-faut-une-ri

    Du « réarmement civique » à la promotion d’Attal, Macron met l’école au premier plan pour 2024. L’objectif : cibler une jeunesse que le gouvernement veut mettre au pas, pour poursuivre l’offensive après la loi immigration. Pour mettre un coup d’arrêt à ces politiques autoritaires et xénophobes, une riposte du secteur de l’éducation est nécessaire.

    Lors de ses vœux du 31 décembre, le président cherchait à donner un nouveau souffle à son quinquennat, notamment après la mise en évidence des fragilités du gouvernement lors du passage de la loi immigration. Et l’école figure en bonne place des offensives promises contre les travailleurs et les classes populaires pour asseoir la suite de son quinquennat.

    La nomination de Gabriel Attal, éphémère ministre de l’Education mais ayant incarné au pas de charge cette offensive réactionnaire contre l’école et la jeunesse, est un symbole de cette orientation. En ce sens, le nouveau Premier ministre a affirmé « emmener la cause de l’école » à Matignon et en faire « la mère de ses batailles ».
    Le « réarmement civique » promis par Macron : vers un nouveau durcissement dans les offensives contre l’école

    En martelant l’idée d’un « réarmement civique », Macron entend mettre au premier plan le rétablissement de « l’autorité à l’école » pour la suite de son quinquennat. Les éléments de langage empruntés au vocabulaire d’extrême-droite, à l’image de « l’effondrement de la civilité » brandi par le président, témoignent de ce durcissement autoritaire aux accents militaristes. Celui-ci approfondit sa politique de mise au pas des classes populaires et promet un renforcement particulièrement inquiétant de son offensive à l’école.

    Parmi les éléments annoncés, la réunion prévue entre le ministère de le Défense et le ministère de l’Éducation vise clairement à renforcer les dispositifs de militarisation et d’endoctrinement de la jeunesse, dans la droite ligne du SNU. Le doublement des heures d’enseignement moral et civique (EMC), déjà envisagé, entend faire de l’école et des enseignants des « hussards » des « valeurs républicaines », réactivant l’imaginaire propre à l’école de la Troisième République – une école forgée pour produire de bons petits ouvriers et de bons petits soldats. Première étape vers la fin du collège unique, la mise en place de groupes de niveau au collège, ainsi que la réduction des vacances scolaires pour les élèves « en difficulté » et l’ouverture élargie des établissements prioritaires accompagne ce « retour vers le passé », qui vise à mettre au pas la jeunesse, et au premier plan celle des quartiers populaires.

    Si les éléments de discours marquent une nouvelle étape et restent à préciser, ces offensives ne sont pas nouvelles. Depuis les révoltes de la jeunesse des quartiers populaires à l’été 2023, la question du « retour de l’autorité » à l’école est un des piliers du « retour à l’ordre ». A ce titre, les mesures autoritaires – mais aussi racistes – se sont enchaînées depuis la rentrée, de l’interdiction de l’abaya, à l’expulsion des élèves contestant l’hommage institutionnel à Samuel Paty et Dominique Bernard, en passant par la politique punitive à l’égard des parents, ou encore l’uniforme à l’école.

    Alors que le secteur de l’éducation connaît une crise profonde, en raison de décennies de politiques austéritaires et de casse du service public, le gouvernement n’hésite pas à instrumentaliser chaque nouveau drame pour faire porter à d’autres que lui le chapeau de cette crise. La mise au pas de la jeunesse s’articule ainsi à la division orchestrée entre personnels de l’éducation et élèves, désignés comme des ennemis de l’intérieur, à « reciviliser », dans un climat de suspicion généralisée. Une rhétorique réactivée par Macron qui se targuait de vouloir « rétablir l’autorité partout où elle manque face aux incivilités et à la délinquance ». Autant de mesures autoritaires qui visent à briser les tendances à l’unité qui se sont exprimées pendant le profond mouvement contre la réforme des retraites, mais aussi à multiplier les divisions entre élèves et personnels, et entre personnel et parents d’élèves.
    Après la loi immigration, l’école au premier plan des offensives du gouvernement

    Ainsi, le gouvernement Attal veut faire de l’école le volet prioritaire des offensives plus larges déjà portées par le gouvernement contre les travailleuses et travailleurs et contre la jeunesse, qui se sont fortement mobilisés et révoltés contre Macron, des Gilets Jaunes aux réformes des retraites, jusqu’au révoltes de cet été.

    Dernière en date, l’adoption de la loi immigration en décembre, qui est d’une violence inouïe vis à vis des immigrés, obéit à cette logique de division de notre camp. Alignée sur les idées de l’extrême-droite, elle démontre bien à quel point Macron est loin du pseudo « barrage républicain » à l’extrême-droite mais est, tout au contraire, prêt à avancer avec elle, vers toujours plus de remise en cause de l’automaticité du droit du sol, toujours plus de préférence nationale, pour la déchéance de nationalité pour les binationaux, pour le durcissement des conditions de vie et d’accueil des réfugiés migration, etc. pour poursuivre son agenda.

    La surenchère raciste et autoritaire du gouvernement n’est ainsi pas à déconnecter des offensives néolibérales : alors qu’à l’école la casse du service public et la dégradation des conditions de travail s’accompagne de mesures de plus en plus islamophobes, la réforme du lycée pro et loi immigration viennent fournir une main d’œuvre toujours plus corvéable et jetable au patronat. C’est pourquoi notre camp social doit être à la hauteur des attaques et lutter pour articuler la lutte contre les mesures racistes et autoritaires, à la lutte contre la pauvreté, l’inflation et la dégradation des conditions de travail.
    Ces offensives appellent à construire une riposte à la hauteur des attaques

    En ce sens, l’éducation a été l’un des rares secteurs du monde du travail à se mobiliser contre la loi immigration, aux côtés des collectifs de sans-papiers. Nos élèves, tout comme une partie de nos collègues contractuels, seront en effet touchés de plein fouet par la loi immigration. Ainsi, des personnels des lycées Voltaire de Paris, Paul Eluard de Saint Denis, ou encore le collège La Cerisaie à Charenton se sont mis en grève, tandis qu’un certain nombre d’établissements ont publié des communiqués dénonçant l’adoption de la loi immigration. De même, quelques lycées étaient bloqués par les élèves.

    Si ces initiatives progressistes sont restées relativement isolées, la responsabilité en incombe pour une très large part aux directions syndicales, de l’éducation comme confédérales, qui loin de répondre par la mobilisation et la grève, ont préféré appeler à la « désobéissance civile ». Un appel plus symbolique qu’à même de faire plier un gouvernement radicalisé.

    Plus encore, cette stratégie empêche de proposer une quelconque alternative cohérente au projet réactionnaire du gouvernement Macron. Si le choc et la colère qu’ont provoqué l’adoption de la loi oblige la CGT à appeler à une date de mobilisation contre la loi immigration le 21 janvier, celle-ci s’inscrit en total extériorité à la journée du 14 janvier appelée par les sans-papier et participe in finé à diviser les forces du mouvement ouvrier face à un gouvernement qui ressort affaibli de la crise politique cet hiver. Une position qui, loin de coordonner nos forces, participe à la segmentation des luttes et s’inscrit dans le cadre d’un refus total de se saisir de la grève, seule à même de peser dans le rapport de force.

    Ainsi, alors même qu’Attal n’a cessé d’annoncer la couleur en enchaînant les annonces depuis le mois de septembre 2023, les directions syndicales de l’éducation ont brillé par leur absence, laissant isolés les personnels qui se sont mis en grève à la rentrée pour exiger des moyens, dénonçant aussi, pour certains, l’interdiction de la abaya. Ce n’est qu’aujourd’hui que les syndicats enseignants appellent à la grève pour le 1er février, et ce uniquement sur les salaires et les conditions de travail.

    A rebours de cette passivité, il est central de construire une véritable riposte, qui dépasse les mots d’ordres corporatistes et dénonce le plan du gouvernement dans son ensemble, en portant des revendications économiques, sur les salaires, le service public, les conditions de travail, mais aussi contre la répression, et contre les lois racistes et xénophobes. Au cœur des nouvelles offensives, les personnels de l’éducation ont en cela leur rôle à jouer.

    Alors que l’éducation est l’un des rares secteurs où ont eu lieu des mobilisation spontanées contre la loi immigration entre décembre et début janvier, la manifestation appelée par les collectifs de sans-papiers et un arc d’associations et de partis politiques contre la loi immigration le 14 janvier peut devenir un point d’appui pour construire par en bas une réponse globale au projet de Macron. Dans cet objectif, La journée de grève appelée par les directions syndicales de l’éducation pour le 1er février peut également être un point d’appui, à condition d’y porter des mots d’ordres qui dépassent les revendications minimales et sectorielles, et de se donner les moyens de construire une riposte qui passe par la grève et le rapport de force, bien loin du dialogue social et des appels sans lendemain.

    • En cherchant à contacter les référents régionaux du #service_civique, ce dispositif Hirschien qui permet à des organismes d’avoir de la main d’œuvre à 1€ de l’heure sans aucune obligation de rien pour l’employeur qui n’en est pas un, qui forme les jeunes (18-25 ans) à culpabiliser et à accepter tout et n’importe quoi sans qu’il n’y est aucune obligation encadrement ni cadre légal sur lesquels effectuer des revendications, ni aucun syndicat, ni critique audible quelconque pour ce ’service à la nation’. Et donc je m’aperçois que les adresses mails des référents régionaux sont rattachés au domaine de l’Académie Régionale de l’éducation. Voila voila, la route est tracée.

  • J’ai lu d’assez jolies choses pour le cas où l’Afrique du Sud obtiendrait le « cease and desist » contre Israël. Par contre, est-ce qu’il y a des analyses sur ce que nous deviendrions, tous, si les États-Unis et leurs complices européens parviennent à faire capoter l’initiative sud-africaine ?

    Alors même que je n’ai par ailleurs pas grande foi en la « justice internationale », l’idée d’un échec devant la Cour internationale de justice me terrifie.

  • 3 janvier 2024 : la police exécute à coup de Taser un jeune homme agité
    https://ricochets.cc/3-janvier-2024-la-police-execute-a-coup-de-Taser-un-jeune-homme-agite-dang

    2024 à peine commencée, et déjà la police commet un horrible assassinat à Montfermeil. Les milices lourdement armées de ce régime autoritaire en cours de fascisation sont toujours aussi dangereuses. Leurs armes à létalité aléatoire (ditent "non létales") tuent régulièrement, d’autant que leur usage augmente. Leur sinistre « police du futur » prévoit la mise sur le marché d’autres armes dite « non létales », pour toujours plus de répression. En France en 2024 l’agitation, l’agressivité et (...) #Les_Articles

    / #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire, Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://mathieurigouste.net/La-police-du-futur

    • À Montfermeil, une communauté en deuil après la mort de Kilyan qui a reçu une douzaine de coups de taser
      https://www.bondyblog.fr/societe/a-montfermeil-une-communaute-en-deuil-apres-la-mort-de-kilyan-qui-a-recu-u

      Vendredi dernier, ce jeune homme de 30 ans est décédé après avoir reçu une douzaine de décharges de pistolet à impulsion électrique lors de son interpellation par la #police. Dans sa ville, le choc et l’incompréhension dominent. Un rassemblement a eu lieu en sa mémoire. Reportage.

      À Montfermeil, samedi 7 janvier, l’heure est au recueillement après la mort de Kilyan. Ce jeune homme de 30 ans, originaire de Martinique, est décédé suite à une interpellation policière dans la nuit de mercredi à jeudi. Pas moins de douze coups de #taser lui ont été administrés par les fonctionnaires de police.

      Dans la résidence de la cité Lucien Noël, la communauté locale s’est rassemblée autour d’un repas organisé par les proches du défunt. Malgré la nuit froide et pluvieuse, les habitants sont au rendez-vous. Une cagnotte a été mise en place pour épauler la famille.

      #violences_policières

    • « Non seulement ils ont enlevé mon frère, mon collègue, mon ami, mais en plus, ils ont menti sur moi, je n’ai jamais appelé la police », assure Michel, le gérant du Citymarket. Et continue de préciser que la police est intervenue dans la réserve de son commerce, hors de portée des caméras, puis, qu’à la suite de l’incident, « ils ont tout nettoyé, les projectiles, les caméras… Plus rien n’était là ». Ce dernier a décidé de fermer son commerce, le temps du deuil.

  • Des glaçons du Groenland pour les cocktails de l’Emirat : une aberration environnementale – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/une-start-up-vend-de-la-glace-du-groenland-a-des-bars-a-cocktails-emirati

    Une start-up groenlandaise a décidé d’exporter de la glace millénaire, extraite des fjords de l’île, pour fournir des bars et restaurants émiratis, rapporte « The Guardian », provoquant polémique et réactions en chaîne.

    • Et ainsi, les potentats locaux auront toute latitude pour se la péter lors de la prochaine COP (Conference of Petroleum).
      Sinon, le start upper Rasmussen pourrait aussi songer à capter l’eau de fonte de l’Inlandsis et la mettre en bouteille (plastique). Une vraie ressource-de-la-mort-qui-tue quand il s’agira d’abreuver tous ces crétins d’Européens ou de Nord-Américains qui se dessècheront dans leurs savanes en 2050.

    • Exporter la glace des vikings historiques aux émirats vikings modernes c’est comme exporter l ’idéologie de la disparition inévitable de peuples sans civilisation dans le processus de création de l’espace vital (Lebensraum) pour sa propre race de l’Allemagne antisemite vers l’état juif. Dans les deux cas la structure des sociétés qui pratiquent l’échange se ressemble mais il fait plus chaud au pays importateur.
      En fin de compte il n’y a que l’extermination et de l’histoire et de l’espèce humaine. En ce qui concerne l’état sioniste l’impact sur le chiffre de la population mondiale est négligeable mais vu de l"extérieur ses actions sont hautement symboliques.
      On ne peut que suivre le résumé poétique de la barbarie par Paul Celan.

      Paul Celan - Todesfuge

      Schwarze Milch der Frühe wir trinken sie abends
      wir trinken sie mittags und morgens wir trinken sie nachts
      wir trinken und trinken
      wir schaufeln ein Grab in den Lüften da liegt man nicht eng
      Ein Mann wohnt im Haus der spielt mit den Schlangen der schreibt
      der schreibt wenn es dunkelt nach Deutschland dein goldenes Haar Margarete
      er schreibt es und tritt vor das Haus und es blitzen die Sterne er pfeift seine Rüden herbei
      er pfeift seine Juden hervor läßt schaufeln ein Grab in der Erde
      er befiehlt uns spielt auf nun zum Tanz

      Schwarze Milch der Frühe wir trinken dich nachts
      wir trinken dich morgens und mittags wir trinken dich abends
      wir trinken und trinken
      Ein Mann wohnt im Haus der spielt mit den Schlangen der schreibt
      der schreibt wenn es dunkelt nach Deutschland dein goldenes Haar Margarete
      Dein aschenes Haar Sulamith wir schaufeln ein Grab in den Lüften da liegt man nicht eng

      Er ruft stecht tiefer ins Erdreich ihr einen ihr andern singet und spielt
      er greift nach dem Eisen im Gurt er schwingts seine Augen sind blau
      stecht tiefer die Spaten ihr einen ihr andern spielt weiter zum Tanz auf

      Schwarze Milch der Frühe wir trinken dich nachts
      wir trinken dich mittags und morgens wir trinken dich abends
      wir trinken und trinken
      ein Mann wohnt im Haus dein goldenes Haar Margarete
      dein aschenes Haar Sulamith er spielt mit den Schlangen
      Er ruft spielt süßer den Tod der Tod ist ein Meister aus Deutschland
      er ruft streicht dunkler die Geigen dann steigt ihr als Rauch in die Luft
      dann habt ihr ein Grab in den Wolken da liegt man nicht eng

      Schwarze Milch der Frühe wir trinken dich nachts
      wir trinken dich mittags der Tod ist ein Meister aus Deutschland
      wir trinken dich abends und morgens wir trinken und trinken
      der Tod ist ein Meister aus Deutschland sein Auge ist blau
      er trifft dich mit bleierner Kugel er trifft dich genau
      ein Mann wohnt im Haus dein goldenes Haar Margarete
      er hetzt seine Rüden auf uns er schenkt uns ein Grab in der Luft
      er spielt mit den Schlangen und träumet der Tod ist ein Meister aus Deutschland

      dein goldenes Haar Margarete
      dein aschenes Haar Sulamith

      Pour ceux qui ont encore envie de changer l’histoire il y a l’interpretation du groupe punk Slime .

      Slime - Der Tod ist ein Meister aus Deutschland
      https://www.youtube.com/watch?v=vU8lujeZxuk

      Was schlug man den zum Krüppel?
      Weil sein Gewissen schrie
      Da gab es nur ein Mittel
      Und sie brachen ihm die Knie

      Was steckte man dies’ Haus an?
      Verbrannte Menschen am lebendigen Leib?
      Sie sagen, es war die Farbe der Haut
      Oder irgendeine andere Nichtigkeit

      Was pfercht man diese Menschen in Lager?
      Und gibt ihnen einen süßlichen Geruch?
      Solange sie leben, graben sie in der Erde
      Zum Sterben ist noch Zeit genug
      Wer gibt da die Befehle?
      Etwas muß dafür verantwortlich sein
      Die Toten geben keine Antwort
      Da fällt mir Celans Geschichte ein
      Der Tod ist ein Meister aus Deutschland

      #génocide #art #poésie #punk

    • @klaus : j’ai repris les traductions parce que google fait un peu du charabia :

      Lait noir du matin nous le buvons le soir
      nous le buvons à midi et le matin nous le buvons et la nuit
      nous buvons et buvons
      nous creusons une tombe dans les airs on n’y est pas à l’étroit
      Un homme habite la maison il joue avec les serpents il écrit
      il écrit quand il fait nuit en Allemagne tu as ta des cheveux d’or Margarete
      il l’écrit et se présente devant la maison et les étoiles scintillent il fait venir ses hommes en sifflant
      il siffle ses juifs, ils creusent une tombe dans la terre
      il nous ordonne de jouer pour la danse

      Lait noir du matin nous te buvons la nuit
      nous te buvons le matin et à midi nous te buvons et le soir
      nous buvons et buvons
      Un homme habite dans la maison il joue avec les serpents il écrit
      il écrit quand il fait nuit en Allemagne tu as des cheveux d’or Margarete
      Des cheveux de cendre Sulamith nous creusons une tombe dans les airs on n’y est pas à l’étroit

      Il crie creusez plus profond dans la terre vous les uns vous les autres chantez et jouez
      il saisit le fer dans la ceinture il le brandit ses yeux sont bleus
      Piquez plus profond les bêches vous les uns et les autres et jouez encore pour la danse

      Lait noir du matin nous te buvons la nuit
      nous te buvons à midi et le matin nous te buvons le soir
      nous buvons et buvons
      un homme habite la maison tu as des cheveux d’or Margarete
      des cheveux de cendre Sulamith il joue avec les serpents
      Il appelle en jouant plus doucement la mort et la mort est un maître venu Allemagne
      il appelle et caresse plus sombrement les violons alors vous montez en fumée dans l’air
      alors vous avez une tombe dans les nuages on n’y est pas à l’étroit

      Lait noir du matin nous te buvons la nuit
      nous te buvons à midi la mort est un maître d’Allemagne
      nous te buvons le soir et le matin nous buvons et buvons
      la mort est un maître venu d’Allemagne son œil est bleu
      il te frappe avec une balle de plomb il te frappe avec précision
      un homme habite dans la maison tes cheveux d’or Margarete
      il lance ses mâles contre nous il nous offre une tombe dans les airs
      il joue avec les serpents et rêve que la mort est un maître d’Allemagne

      tu as des cheveux d’or Margarete
      des cheveux de cendre Sulamith

      (Paul Celan)

      Pourquoi l’a-t-on estropié ?
      Parce que sa conscience criait
      Il n’y avait qu’un seul moyen
      Et ils lui brisèrent les genoux

      Pourquoi ont-ils mis le feu à cette maison ?
      Des gens brûlés vifs ?
      Ils disent que c’est la couleur de la peau
      Ou toute autre futilité

      Pourquoi entasse-t-on ces gens dans des camps ?
      Et leur donne une odeur douce ?
      Tant qu’ils vivent, ils creusent dans la terre
      Il est encore temps de mourir
      Qui donne les ordres ?
      Quelque chose doit être responsable
      Les morts ne répondent pas
      Cela me rappelle l’histoire de Celan
      La mort est un maître venu d’Allemagne

      (Slime)

  • En Espagne, le mouvement « Adolescence sans portable » crée un débat national
    https://www.france24.com/fr/europe/20240107-en-espagne-le-mouvement-adolescence-sans-portable-cr%C3%A9e-un-d%

    La mesure a déjà fait réfléchir le gouvernement. Le 13 décembre 2023, la ministre de l’Éducation, Pilar Alegría, a proposé aux communautés autonomes d’interdire le téléphone en primaire et de restreindre son utilisation au secondaire, en fonction de chaque établissement.

    L’ Espagne pense à réfréner le fléau électronique qui fait des ravages sur les enfants. En france on en est encore à se trainer Babylala de la Régression et son interdiction de robes.

    #addiction_numérique

  • Peut-on séparer l’artiste de son œuvre ?
    https://www.youtube.com/watch?v=EFZz98ZVNNI


    Débat autour de la parution du n°50/2023 de Travail, genre et sociétés, en accès libre sur CAIRN : https://www.cairn.info/revue-travail-...

    En quoi l’actualité renouvelle-t-elle la discussion concernant la réception d’une œuvre au regard du comportement de l’artiste ?
    Le phénomène #MeToo a-t-il conduit à changer le statut de la relation entre l’artiste et son œuvre ?
    Cinq autrices ont accepté de réagir et de prolonger, chacune dans son domaine, les questions suscitées par la lecture de l’ouvrage de Gisèle Sapiro « Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ? » (Seuil, 2020).

    Coordonné par Hyacinthe Ravet (Sorbonne Université, IReMus), Monique Meron (Insee) et Jacqueline Laufer (HEC).

    00:00 Rachel Silvera (Univ. Paris Nanterre), codirectrice du Mage
    07:59 Hyacinthe Ravet (Sorbonne Université, IReMus)
    20:21 Monique Meron (Insee)
    21:30 Reine Prat (ancienne conseillère au Ministère de la culture)
    30:36 Naomi Toth (Université Paris Nanterre, CREA)
    41:06 Geneviève Sellier (Université de Bordeaux-Montaigne, CLARE)
    53:05 Catherine Deutsch (Université de Lorraine, CRULH)
    1:01:26 Anna Arzoumanov (Sorbonne Université, CESSP)
    1:10:39 Gisèle Sapiro (CNRS-EHESS, CESSP)
    1:21:07 Discussion
    1:44:50 Questions du public

    #sexisme #grands_hommes #violences_sexistes_et_sexuelles #metoo

  • Riot breaks out after secret tunnel is found under Brooklyn Chabad
    https://nypost.com/2024/01/09/news/riot-breaks-out-after-secret-tunnel-is-found-under-brooklyn-chabad

    A riot broke out in a historic Brooklyn synagogue when a group of rebellious Orthodox men tried to stop police and construction crews from filling in a secret tunnel they illegally dug to reach a closed-down women’s bath.

    The enraged men, thought to be mostly in their teens and early 20s, were filmed tearing down wood panels and wooden support beams Monday at the Chabad-Lubavitch World Headquarters in Crown Heights.

    Other footage from the temple on Eastern Parkway showed cops trying to hold back dozens of Hasidic Jewish men as they pushed their way into the 20-foot-wide enclosure underneath the women’s section, toppling over wooden pews in their anger.

    Synagogue leader Rabbi Yosef Braun condemned those involved, saying they arrived “ready to destroy and deface the Holy Walls” — calling it “mind-boggling.”

    Members of the Chabad-Lubavitch movement have reportedly been digging a tunnel under the Crown Heights synagogue for nearly a year.

    It was apparently designed to reach an abandoned women’s mikvah — or ritual bath — around the corner and “expand” the synagogue, according to the Jewish outlet Forward, but it is unclear what motivated the members of the Chabad-Lubavitch community to start digging the passage.

    Ça l’air d’un truc complètement dingue !

  • Contre-histoire d’internet du XVe siècle à nos jours
    https://lundi.am/Contre-histoire-d-internet-du-XVe-siecle-a-nos-jours

    L’histoire d’Internet est connue et largement documentée, de la création du réseau par l’armée américaine jusqu’à Tiktok en passant par le minitel et les modems 56K qui font « ding dong ». Ce que propose Félix Tréguer, membre fondateur de La Quadrature du Net et chercheur au CNRS, c’est peut-être tout l’inverse : une Contre-histoire d’internet, du Xve siècle à nos jours (Éditions Agone), soit une archéologie du réseau, de la logique algorithmique et de l’exploitation des métadonnées en tant que dispositifs de pouvoir et de contrôle, incorporés en nous, malgré nous. Une recherche historico-politique à contre-temps ou à contre-jour qui révèle les stratégies de pouvoir et de capture de l’espace public et cherche un chemin pour sortir de cette dichotomie qui nous enferme dès que nous tentons de penser la technique : le fantasme néo-luddite ou la croyance béate en un capitalisme cognitif. Entre une fuite en arrière et un enfoncement virtuel dans le présent, tracer une fuite en avant, comme on échappe à un piège.

    https://www.eyrolles.com/Accueil/Auteur/felix-treguier-153047

    Félix Tréguer est chercheur associé au Centre Internet et Société du CNRS et post-doctorant au CERI-Sciences Po. Il est membre fondateur de La Quadrature du Net, une association dédiée à la défense des libertés à l’ère numérique.

    https://www.librairielarbousier.fr/livre/22500022-une-contre-histoire-d-internet-xv-xxi-felix-treguier-ag

    (Pas encore pris le temps de visionner mais je laisse ça sur le feu)

    • L’auditeur pressé pourra démarrer le visionnage directement à la séquence rendant hommage au courant anti-industriel (en vrai ^^)
      https://youtu.be/agblJ_EZMWY?t=5130

      Il manque quand même une théorie un peu plus générale de l’informatique/numérique qui ne se réduise pas à l’énumération de ses différentes appropriations par les classes dominantes (et beaucoup plus rarement par les militants - et c’est le propos, bienvenu, de Felix Tréguer ici, avec l’affirmation répétée qu’un mouvement d’émancipation n’a aucunement besoin des technologies numériques).

  • 2024 commence, au milieu du désastre | une victoire féministe, par Sylvie Tissot
    https://lmsi.net/2024-commence-au-milieu-du-desastre-par-une-victoire-feministe

    L’opération sauvetage de « Gégé » a complètement capoté. Avec elle, la vieille rhétorique mascu maquillée en exception française semble s’être effondrée comme un château de cartes. Loin de sa vocation naguère « universelle », elle spécifie désormais non seulement un petit pays et une petite élite, mais aussi un camp politique bien délimité : celui de l’extrême droite. Seul un Emmanuel Macron aux abois, résolument engagé dans le tourbillon de la lepénisation, peut encore y voir une ressource politique. Il reste maintenant aux féministes à continuer le combat, à dénoncer, à parler haut et fort. Source : Les mots sont (...)

  • Peut-on donner contre rien ?

    Question du jour : Est-ce que c’est la monnaie et l’échange qui sont premiers, ou bien l’état de séparation des « producteurs privés » (dans le jargon marxien) ?

    Pour le reformuler autrement, est-ce que la monnaie est structurellement nécessaire parce que les gens sont socialement « séparés » (et qu’est-ce que ça veut dire dans ce cas, cette « séparation » ?) ou bien au contraire la monnaie est nécessaire parce qu’anthropologiquement/culturellement les gens ne peuvent en général pas donner à autrui leur production contre rien ?

    Il est pourtant nécessaire d’y réfléchir, et de remettre en cause radicalement l’échange. Pourquoi ? Parce que l’échange implique la valeur (économique), et la valeur implique la dynamique de recherche de productivité sans fin incontrôlable et mortifère. Plutôt que contrer un à un les effets concrets délétères de cette dynamique (en vrac, intelligence artificielle, épuisements des ressources, pollutions, inégalités etc.), il est plus pertinent de remettre en cause les catégories sociales humaines mais naturalisées ("fétichisées" dans le jargon marxien) qui la rendent possible, puisque in fine ce sont bien les humains qui l’activent. Ces catégories sont fondamentales et premières par rapport au déferlement technologique sans fin : ce sont les humains qui « inventent » les technologies mais ce sont les crises émanant des catégories propres aux sociétés marchandes qui stimulent, rendent possibles puis obligatoires ces inventions, pour surmonter ces crises tout en conservant intactes les catégories marchandes du monde social, axiomes du lien social et des institutions. L’adoption de nouvelles technologies par les sociétés marchandes n’est donc pas le produit automatique d’un déterminisme technique, pas plus que le fruit d’une élaboration stratégique des classes dominantes pour conserver leur position dominante. Elle est d’abord déterminée par une forme de société qui organise sa reproduction sur la base de la production marchande et doit donc impérativement répondre à ses nécessités.

    Esquissons un début de réponse à la question de départ.

    La question est de savoir si cette production marchande est déterminée par un état social particulier appelé « séparation », et qui est paradoxalement défini par une absence de relations sociales en son sein, ou bien plutôt par une « disposition » anthropologique à échanger plutôt qu’à donner contre rien.

    Dans les théories d’inspiration marxienne, la séparation des producteurs privés semble première, et constitutive des rapports marchands et donc de la société marchande.

    Pour ce faire, commençons par remarquer à quel point le rapport marchand est une relation sociale paradoxale. Est-il même justifié d’utiliser le terme de « relation » pour désigner un face-à-face dominé par l’extrême indépendance des protagonistes les uns à l’égard des autres ? Il semble, tout au contraire, que c’est l’absence de liens qui caractérise le mieux cette configuration sociale dans laquelle on ne connaît ni dépendance personnelle, ni engagement collectif qui viendraient restreindre l’autonomie des choix individuels.
    André Orléan, "Monnaie, séparation marchande et rapport salarial", p.8
    http://www.parisschoolofeconomics.com/orlean-andre/depot/publi/Monnaie0612.pdf

    Si la séparation est première, c’est-à-dire si le fait premier est l’absence de relation entre des gens pourtant interdépendants matériellement, alors l’échange apparaît comme une conséquence logique pour assurer le lien marchand. La monnaie dérive de cet état primordial de séparation, où chaque individu est coupé de ses moyens d’existence. Seule la puissance de la valeur, investie dans l’objet monétaire, permet l’existence d’une vie sociale sous de tels auspices. Elle réunit des individus séparés en leur construisant un horizon commun, le désir de monnaie, et un langage commun, celui des comptes. Ce qui est objectif, qui s’impose aux agents, ce sont les mouvements monétaires.

    Pourtant, on peut remarquer que cet état de séparation marchande n’enlève pas la possibilité des producteurs/travailleurs de se coordonner directement, sans la médiation monétaire. Il suffit de penser à une grande entreprise organisée en plusieurs services et unités de production, travaillant ensemble sans échanger entre eux de la monnaie. Ce fait évident incite à penser que l’on pourrait supprimer la monnaie, tout en maintenant une forte division du travail, dans des organisations vastes et complexes. C’est le cas dans une proposition du groupe économie du réseau salariat, laquelle fait disparaître la monnaie dans les productions « intermédiaires » :

    Nous comprenons que l’absence de flux monétaires entre les unités de production puisse tout d’abord surprendre, mais nous observons que le capital a malgré lui produit une socialisation de la production que nous jugeons propice au basculement vers notre modèle. En effet, une part considérable de la production s’effectue désormais dans des entreprises de très grandes tailles. Ces entreprises sont organisées en ateliers ou départements de production, lesquels effectuent leurs échanges sans flux monétaires, mais produisent le
    suivi comptable nécessaire à la gestion de l’ensemble. Notre modèle se présente comme une issue positive à ce mouvement de socialisation. Il nous engage au dépassement de la concurrence économique afin de gérer collectivement et démocratiquement l’ensemble de la production.
    « Une monnaie communiste », X. Morin, groupe Economie du réseau salariat
    https://www.reseau-salariat.info/images/article_une_monnaie_communiste_.pdf

    Cependant, si une telle coordination peut en être vue comme volontaire, non déterminée par l’échange et la monnaie entre les protagonistes agissant de concert pour produire en commun, elle n’en reste pas moins rendue possible par le fait que chacun des producteurs reçoit une rémunération.

    Cela signifie que, dans une société marchande, un travailleur peut dors et déjà se coordonner avec un autre travailleur de façon non-marchande, mais que la bonne volonté de chaque travailleur n’est possible que grâce à une contrepartie monétaire, en échange de cette bonne volonté. Pour supprimer complètement la monnaie du tableau, il faut donc imaginer que chaque travailleur s’active sans contrepartie.

    Il s’ensuit que la séparation marchande n’est pas le fait premier, ou la catégorie première, fondant les sociétés marchandes. Le point de départ du raisonnement sur les catégories marchandes devrait donc plutôt s’intéresser à l’incapacité de l’individu, dans le régime des sociétés marchandes, de donner contre rien. Le don doit être compris ici comme un transfert simple, sans contre-partie, sans contre-transfert, au contraire de l’échange qui se compose obligatoirement d’un transfert et d’un contre-transfert exigible (Alain Testart, Critique du don http://sortirdeleconomie.ouvaton.org/sde-n2.pdf).

    Bien-sûr, le don n’est pas absent des sociétés marchandes passées et présentes, mais il est soit restreint à un espace social limité d’interconnaissance (famille, communauté, petit groupe), soit conditionné par une rémunération, quand bien même cette rémunération peut être décorrélée de cette impulsion à donner (pensons aux retraités bénévoles).

    La grande affaire d’une société post-marchande - débarrassée en cela de la pulsion à produire n’importe quoi n’importe comment de plus en plus vite - n’est donc pas d’imaginer des modes de coordination se passant de monnaie, prenant appui sur la sophistication des moyens techniques issus de deux siècles d’industrialisation. Mais plutôt de nous représenter comme des individus se rendant des services les uns aux autres au quotidien, sans qu’une contrepartie ne viennent les assurer d’une récompense pour leurs efforts quand un service est rendu ou une production donnée à autrui, contrepartie qui leur donne un droit de tirage spécial (ne serait-ce que supplémentaire, par rapport à l’absence d’effort, comme dans les propositions de revenus de base) sur le produit des autres qui font de même, droit qu’ils n’auraient pas obtenu sans cet effort.

    #monnaie #séparation #séparation-marchande #critique-de-la-valeur #post-monétaire #technocritique

    • La monnaie permet surtout beaucoup plus d’échanges (je ne dis pas que c’est bien) que le troc.

      Si je dois attendre de trouver une personne qui a ce dont j’ai besoin, et qui a envie de quelque chose dont je dispose, pour me procurer des biens/services ... cela va me prendre un temps infini.

      Un « droit de tirage spécial » cela ressemble pas mal à de la monnaie ... qui porterait simplement un autre nom.

      On peut essayer de supprimer les échanges.
      Ce qui m’ennuie c’est qu’on passe vite à une société très administrée. Et ceux qui contrôlent le sommet de l’administration, ont rapidement beaucoup de pouvoir sur les autres ... Ca peut mal se terminer…

      C’est pour ces raisons que je reste favorable à une société marchande.
      Mais je la voudrais considérablement redistributrice, politiquement très démocratique (quotas d’élus des différentes catégories sociales pour qu’ils représentent vraiment la société) et très réglementée (pour les enjeux de lutte contre le dérèglement climatique).

      Cette position me rend très probablement minoritaire ici. ;-)

    • Alors, montons d’un cran en généralité, et parlons de « circulation » (des biens et des services) :
      – la monnaie permet plus de circulation que le troc, oui.
      – mais, dans un monde post-monétaire, l’ accès (je produis des choses, je les mets à disposition des gens qui en ont besoin) permet plus de circulation que l’échange monétaire !

      Qu’est-ce qui aurait besoin de plus circuler aujourd’hui dans la société ? Toutes les actions qui ne sont pas rentables, et spécialement celles qui ne sont pas mécanisables, ou celles qu’il faudrait moins mécaniser (pour décroître la consommation d’énergie par exemple).
      L’usage de monnaie augmente la mécanisation et diminue la valeur de ce qui n’est pas mécanisé.
      https://seenthis.net/messages/989122

  • Affaire Matzneff : « C’est ça, un adulte »
    https://www.nouvelobs.com/culture/20191230.OBS22900/c-est-ca-un-adulte-par-sophie-fontanel.html

    Une fois qu’on a dit que nous sommes faits d’ambivalences, d’un rapport à la sauvagerie, sans doute même à la cruauté, que le monde n’est pas tout rose, que l’enfant lui-même n’est pas « blanc-bleu »… est-on plus avancé ? Non.

    Car on sait bien, on devrait savoir, que la réponse n’est pas complète.

    Pour autant, une fois qu’on a dit le contraire, à savoir que l’enfant est une bulle d’innocence, qu’il n’a pas de désirs sexuels en propre et ne fait que subir le désir des adultes, dit-on le vrai ? Non.

    La vérité, c’est peut-être qu’une toute jeune personne, justement parce qu’elle a des désirs, et du genre vertigineux, est à protéger. C’est parce qu’une jeune personne est capable de se précipiter dans la gueule des loups les plus carnassiers, et même en rêvant de se faire dévorer, qu’il faut, en face, des adultes prévenants, responsables. Et pas des prédateurs trop heureux de l’aubaine.

  • Recette du bouillon de poulet

    – 1 carcasse de poulet (compter une moitié par personne)
    – oignons, carottes, céleri (ce que vous avez en légumes)
    – gingembre, clou de girofles, gros sel, poivre
    – un verre de riz par personne

    Se mange le lendemain et sur plusieurs jours
    1/ mettre l’ensemble des ingrédients dans un fait-tout (sauf le riz)
    2/ recouvrir d’eau et faire bouillir à petit bouillon 2h
    3/ mettre dehors au froid 5h puis retirer le gras du dessus que vous donnez aux oiseaux ou aux chats (ou que vous gardez)
    4/ refaire chauffer 1/2h en ajoutant le riz, c’est prêt !
    5/ Touche final individuel : pâte de piment, filet de citron, coriandre, persil haché

    A Toulouse, en top qualité, on trouve sur les marchés de producteurs (et de productrices) la carcasse de poulet en bio 1€ sinon 50cts.
    On déguste dans un grand bol, avec une assiette pour défaire la viande, et un plat pour y jeter les os. Ambiance préhistorique assurée !

    • @vazi c’est une recette très classique de poule au pot mais avec seulement la carcasse :)

      Le chant qui va apparemment avec depuis la révolution

      « Enfin la poule au pot va être mise, On peut du moins le présumer, Car, depuis 200 ans qu’elle nous est promise, On n’a cessé de la plumer. »

      #miam #cuisine_politique

    • Chez nous c’était une recette connue sous le nom de « potage aux abats de poulets » Moins « riche » que la poule au pot car composée avec des « bas morceaux » (ailerons, cous et gésiers). Les ailerons sont passés à la flamme pour enlever le duvet restant, ce qui donne au bouillon un petit gout de grillé particulièrement savoureux ;)

    • Ma mémé, puis ma mère et moi même cuisinions les pattes de poulet ou poule...Il faut les griller sur la cuisinière à gaz vers les brûleurs pour ôter la peau un peu lézard des pattes. Puis éplucher ( facilement ) aux doigts cette peau. Avec le pattes, la tête ( grillée de la même façon ) même recette que plus haut pour faire la soupe...Manger les pattes auxquelles on retire les ongles lors du grillage reste sportif . Faut avoir faim...

  • Arrêté du 19 décembre 2023 portant création d’un #traitement_automatisé de #données à caractère personnel dénommé « #table_de_correspondance_des_noms_et_prénoms »

    Le ministre de l’intérieur (secrétariat général) met en œuvre un traitement automatisé de données à caractère personnel, dénommé « table de correspondance des noms et prénoms », ayant pour finalités la consultation de l’#identité des personnes ayant changé de nom ou de prénom en application des articles 60, 61 et 61-3-1 du code civil et la mise à jour de cette identité dans les traitements de données à caractère personnel que lui-même ou les établissements publics qui lui sont rattachés mettent en œuvre.

    Peuvent être enregistrées dans le traitement mentionné à l’article 1er les données à caractère personnel et informations suivantes :
    1° Le nom de famille antérieur au changement de nom ;
    2° Le nom de famille postérieur au changement de nom ;
    3° Les prénoms antérieurs au changement de prénom ;
    4° Les prénoms postérieurs au changement de prénom ;
    5° La date et le lieu de naissance ;
    6° La date du changement de nom ou de prénom ;
    7° Le sexe ;
    8° Le cas échéant, la filiation.

    Peuvent avoir accès à raison de leurs attributions et dans la limite du besoin d’en connaître, à tout ou partie des données à caractère personnel et informations mentionnées à l’article 2 :
    1° Les agents des services de la police nationale individuellement désignés et spécialement habilités soit par les chefs des services territoriaux de la police nationale, soit par les chefs des services actifs à la préfecture de police ou, le cas échéant, par le préfet de police, soit par les chefs des services centraux de la police nationale ou, le cas échéant, par le directeur général dont ils relèvent ;
    2° Les personnels des unités de la gendarmerie nationale individuellement désignés et spécialement habilités soit par les commandants d’unité ou, le cas échéant, par le directeur général de la gendarmerie nationale ;
    3° Les agents des services centraux du ministère de l’intérieur et des préfectures et sous-préfectures individuellement désignés et spécialement habilités, respectivement, par leur chef de service ou par le préfet et chargés de l’application de la réglementation relative aux étrangers, aux permis de conduire et aux titres d’identité et de voyages ;
    4° Les agents du service à compétence nationale dénommé « service national des enquêtes administratives de sécurité », individuellement désignés et spécialement habilités par le directeur général de la police nationale ;
    5° Les agents du service à compétence nationale dénommé « Commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire », individuellement désignés et spécialement habilités par le directeur général de la gendarmerie nationale ;
    6° Les personnels du service à compétence nationale dénommé « service national des enquêtes d’autorisation de voyage », individuellement désignés et spécialement habilités soit par le directeur général de la police nationale ;
    7° Les agents du Conseil national des activités privées de sécurité, individuellement désignés et spécialement habilités par leur chef de service ;
    8° Les agents du service à compétence nationale dénommé « agence nationale des données de voyage », individuellement désignés et spécialement habilités par le directeur de l’agence.

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000048815187

    #changement_de_nom

    J’ai vu passer l’info sur cet arrêté sur mastodon, avec ce commentaire :

    Nos droits fondamentaux sont tellement peu/pas protégés qu’on en arrive à un fichage de facto des personnes trans via un tableau de correspondances noms prénoms qu’on retrouve dans une des dernières directives provenant du Ministère de l’Intérieur.

    Vous comprenez qu’on est réellement dans la m**** ou pas ?

    https://pouet.chapril.org/@miss__Tery/111705121859471659

    Je me pose la question de quelle est la raison de cet arrêté, de quels sont les dangers, car je n’arrive pas bien à comprendre le pourquoi du comment.

    Juste ainsi, pour info, j’ai téléchargé dernièrement le formulaire pour la naturalisation, et une grande partie du formulaire traite des modalités de changement de nom, justement... Cela m’avait étonné que tant d’importance était donnée à la #francisation du nom, car c’est la première question posée en haut du formulaire :


    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R16995

    Ici le formulaire pour la demande de francisation du nom :
    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R43055
    Avec plein de règles/conseils sur comment le faire :
    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F10528/personnalisation/resultat?lang=&quest0=0&quest=

    • J’ignore s’il y a une qualification juridique internationale. En France, a priori on n’évoque ni crime de guerre ni crime contre l’humanité, mais depuis Carpentras on a aggravé la qualification :

      Le terme juridique de « profanation » est apparu en France dans les années 1990[réf. nécessaire]. Auparavant, seule la « violation de sépulture » (dégradation matérielle d’une tombe) définie par les Articles 225-17 et suivants du Code pénal [archive] était punie : jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000 euros d’amende lorsqu’elle a été accompagnée d’atteinte à l’intégrité du cadavre et a été commise à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, des personnes décédées à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. De plus, l’Article 16-1-1 du Code civil [archive] précise que « Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence. » La « profanation » relève d’un acte symbolique sur plusieurs tombes4.

    • Par contre, les soldats israéliens qui retournent un cimetière palestinien le font en sachant pertinemment qu’ils commentent une profanation extrêmement grave. Parce que dans leur propre religion c’est un tabou bien connu :
      https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/08/02/selon-la-loi-juive-les-corps-doivent-etre-enterres-dans-leur-integralite-l-o

      L’intégrité du corps des morts, dans ce conflit, c’est un enjeu déjà connu et documenté, comme dans l’article ci-dessus. Retourner un cimetière et déterrer les cadavres, ça n’est pas un « incident » anodin.

  • #Loi_immigration : l’accueil des étrangers n’est pas un fardeau mais une nécessité économique

    Contrairement aux discours répétés ad nauseam, le #coût des aides accordées aux immigrés, dont la jeunesse permet de compenser le vieillissement des Français, est extrêmement faible. Le #poids_financier de l’#immigration n’est qu’un #faux_problème brandi pour flatter les plus bas instincts.

    Quand les paroles ne sont plus audibles, écrasées par trop de contre-vérités et de mauvaise foi, il est bon parfois de se référer aux #chiffres. Alors que le débat sur la loi immigration va rebondir dans les semaines à venir, l’idée d’entendre à nouveau les sempiternels discours sur l’étranger qui coûte cher et prend nos emplois nous monte déjà au cerveau. Si l’on regarde concrètement ce qu’il en est, le coût de l’immigration en France, que certains présentent comme bien trop élevé, serait en réalité extrêmement faible selon les économistes. Pour l’OCDE, il est contenu entre -0,5% et +0,5% du PIB selon les pays d’Europe, soit un montant parfaitement supportable. Certes, les immigrés reçoivent davantage d’#aides que les autres (et encore, beaucoup d’entre elles ne sont pas réclamées) car ils sont pour la plupart dans une situation précaire, mais leur #jeunesse permet de compenser le vieillissement de la population française, et donc de booster l’économie.

    Eh oui, il est bien loin ce temps de l’après-guerre où les naissances explosaient : les bébés de cette période ont tous pris leur retraite ou sont en passe de le faire et, bientôt, il n’y aura plus assez de jeunes pour abonder les caisses de #retraite et d’#assurance_sociale. Sans compter que, vu l’allongement de la durée de vie, la question de la dépendance va requérir énormément de main-d’œuvre et, pour le coup, devenir un véritable poids financier. L’immigration, loin d’être un fardeau, est bien une #nécessité si l’on ne veut pas voir imploser notre modèle de société. Les Allemands, eux, l’assument haut et fort : ils ont besoin d’immigrés pour faire tourner le pays, comme l’a clamé le chancelier Olaf Scholz au dernier sommet économique de Davos. Le poids financier de l’immigration est donc un faux problème brandi par des politiques qui ne pensent qu’à flatter les plus bas instincts d’une population qui craint que l’avenir soit pire encore que le présent. On peut la comprendre, mais elle se trompe d’ennemi.

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/loi-immigration-laccueil-des-etrangers-nest-pas-un-fardeau-mais-une-neces
    #économie #démographie #France #migrations

    –-

    voir aussi cette métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »...
    https://seenthis.net/messages/971875

    ping @karine4

    • Sur les #prestations_sociales aux étrangers, la #contradiction d’#Emmanuel_Macron

      Le pouvoir exécutif vante une loi « immigration » qui concourt à une meilleure intégration des « travailleurs » et soutient « ceux qui travaillent ». Mais la restriction des droits sociaux pour les non-Européens fragilise le système de #protection_sociale.

      Depuis son adoption au Parlement, la loi relative à l’immigration est présentée par Emmanuel Macron et par le gouvernement comme fidèle à la doctrine du « #en_même_temps ». D’un côté, le texte prétend lutter « contre les #passeurs » et l’entrée illicite d’étrangers dans l’Hexagone. De l’autre, il viserait à « mieux intégrer ceux qui ont vocation à demeurer sur notre sol » : les « réfugiés, étudiants, chercheurs, travailleurs ». En s’exprimant ainsi dans ses vœux à la nation, le 31 décembre 2023, le président de la République a cherché à montrer que la #réforme, fruit d’un compromis avec les élus Les Républicains, et inspirée par endroits du logiciel du Rassemblement national, conciliait #fermeté et #humanisme.

      Mais cette volonté d’#équilibre est contredite par les mesures concernant les prestations sociales. En réalité, le texte pose de nouvelles règles qui durcissent les conditions d’accès à plusieurs droits pour les étrangers non ressortissants de l’Union européenne, en situation régulière, ce qui risque de plonger ces personnes dans le dénuement.

      Un premier régime est créé, qui prévoit que l’étranger devra soit avoir résidé en France depuis au moins cinq ans, soit « justifier d’une durée d’affiliation d’au moins trente mois au titre d’une activité professionnelle » – sachant que cela peut aussi inclure des périodes non travaillées (chômage, arrêt-maladie). Ce « #délai_de_carence » est une nouveauté pour les aides visées : #allocations_familiales, prestation d’accueil du jeune enfant, allocation de rentrée scolaire, complément familial, allocation personnalisée d’autonomie, etc.

      « #Régression considérable »

      Un deuxième régime est mis en place pour les #aides_personnelles_au_logement (#APL) : pour les toucher, l’étranger devra soit être titulaire d’un visa étudiant, soit être établi sur le territoire depuis au moins cinq ans, soit justifier d’une « durée d’affiliation d’au moins trois mois au titre d’une activité professionnelle ». Là aussi, il s’agit d’une innovation. Ces critères plus stricts, précise la loi, ne jouent cependant pas pour ceux qui ont obtenu le statut de réfugié ou détiennent la carte de résident.

      Le 19 décembre 2023, Olivier Dussopt, le ministre du travail, a réfuté la logique d’une #discrimination entre nationaux et étrangers, et fait valoir que le texte établissait une « #différence » entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, « qu’on soit français ou qu’on soit étranger ». « Nous voulons que celles et ceux qui travaillent soient mieux accompagnés », a-t-il ajouté, en faisant allusion au délai de carence moins long pour les étrangers en emploi que pour les autres. Une présentation qui omet que le nouveau régime ne s’applique qu’aux résidents non européens, et laisse penser que certains étrangers mériteraient plus que d’autres d’être couverts par notre #Etat-providence.

      Alors que la loi est censée faciliter – sous certaines conditions – l’#intégration de ressortissants d’autres pays, des spécialistes de la protection sociale considèrent que les mesures sur les prestations tournent le dos à cet objectif. « Les délais de carence vont totalement à l’encontre de l’intégration que l’on prétend viser », estime Michel Borgetto, professeur émérite de l’université Paris Panthéon-Assas. Ils risquent, d’une part, de « précipiter dans la #précarité des personnes confrontées déjà à des #conditions_de_vie difficiles, ce qui aura pour effet d’accroître le nombre de #travailleurs_pauvres et de #mal-logés, voire de #sans-abri, relève-t-il. Ils sont, d’autre part, susceptibles de se révéler largement contre-productifs et terriblement néfastes, poursuit le spécialiste du droit de la #sécurité_sociale, dans la mesure où les étrangers en situation régulière se voient privés des aides et accompagnements nécessaires à leur insertion durable dans la société, dans les premiers mois ou années de leur vie en France. C’est-à-dire, en fait, au moment même où ils en ont précisément le plus besoin… »

      Maîtresse de conférences en droit social à l’université Lyon-II, Laure Camaji tient à rappeler que les prestations visées constituent des « #droits_universels, attribués depuis des décennies en raison de la résidence sur le territoire ». « Cela fait bien longtemps – depuis une loi de 1975 – que le droit aux #prestations_familiales n’est plus lié à l’exercice d’une #activité_professionnelle, souligne-t-elle. C’est un principe fondamental de notre système de sécurité sociale, un #acquis majeur qui forme le socle de notre #pacte_social, tout comme l’est l’#universalité de la #couverture_maladie, de la prise en charge du #handicap et de la #dépendance, du droit au logement et à l’#hébergement_d’urgence. »

      A ses yeux, le texte entraîne une « régression considérable » en instaurant une « #dualité de régimes entre les Français et les Européens d’un côté, les personnes non ressortissantes de l’Union de l’autre ». L’intégralité du système de protection sociale est fragilisée, « pour tous, quelle que soit la nationalité, l’origine, la situation familiale, puisque l’universalité n’est plus le principe », analyse-t-elle.

      Motivation « idéologique »

      Francis Kessler, maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ne comprend pas « la logique à l’œuvre dans cette loi, sauf à considérer qu’il est illégitime de verser certaines prestations à une catégorie de la population, au motif qu’elle n’a pas la nationalité française, ou que les étrangers viennent en France pour toucher des aides – ce qu’aucune étude n’a démontré ». En réalité, complète-t-il, la seule motivation de cette loi est « idéologique » : « Elle repose très clairement sur une idée de “#préférence_nationale” et place notre pays sur une pente extrêmement dangereuse. »

      Toute la question, maintenant, est de savoir si les dispositions en cause seront validées par le #Conseil_constitutionnel. L’institution de la rue de Montpensier a été saisie par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ainsi que par des députés et sénateurs de gauche, notamment sur les restrictions des #aides_financières aux étrangers. Les parlementaires d’opposition ont mis en avant le fait que les délais de carence violaient – entre autres – le #principe_d’égalité. Plusieurs membres du gouvernement, dont la première ministre, Elisabeth Borne, ont reconnu que des articles du texte, comme celui sur les APL, pouvaient être jugés contraires à la Loi fondamentale. Le Conseil constitutionnel rendra sa décision avant la fin du mois de janvier.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/05/sur-les-prestations-sociales-aux-etrangers-la-contradiction-d-emmanuel-macro
      #Macron #loi_immigration #accès_aux_droits

  • Merci Macron ! Tribune de la CIIVISE démissionnaire | Libé | 04.01.24

    ou comment se faire nikeR et trainer dans la boue pour pas un rond

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/inceste-la-ciivise-change-et-nous-sommes-tres-inquiets-par-douze-membres-

    Alors que la nouvelle Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) vient d’être nommée, douze anciens membres dénoncent des propos inexacts qui mettent en cause leur travail.

    par Douze anciens membres de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise)
    publié le 4 janvier 2024 à 6h58

    Dans le sillage du mouvement #MeToo et de son corollaire #MeTooInceste, mouvements historiques de libération de la parole des survivant·e·s de violences sexuelles, nous avons reçu, avec gravité, la mission qui nous a été confiée par le président de la République en janvier 2021.

    La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a inscrit son action dans un mouvement sociétal historique où plus de 80 000 personnes avaient déjà témoigné sur le réseau social Twitter (renommé X). Nous rappelons ici avec circonspection la conclusion puissante du discours du Président le 24 janvier 2021 « On est là. On vous écoute. On vous croit. Et vous ne serez plus jamais seuls. » Sur ces mots, nous avons bâti le socle doctrinal nécessaire pour combattre l’impunité des crimes sexuels sur les enfants.

    Aux côtés de Nathalie Mathieu, coprésidente de la Ciivise, et du magistrat Edouard Durand, nous avons structuré collectivement les principes qui nous paraissent essentiels à la définition d’une politique publique d’envergure, adaptée et efficace face à l’ampleur des crimes et de la souffrance perpétuelle. Les 82 préconisations que nous avons présentées pour cela forment un tout, un corpus cohérent qu’il est dangereux d’utiliser à la carte.

    La Ciivise fut indépendante. C’était la condition première de l’entreprise de vérité souhaitée par le Président. Nous avons assumé cette indépendance au risque de déplaire, au risque de bousculer ce qui empêche durablement la libération de la parole : le doute des adultes, les pressions sociétales, l’omerta. Ce fut l’opportunité inespérée de créer l’espace d’une justice transitionnelle adaptée (1), où la reconnaissance de la gravité des actes et la réconciliation peuvent coexister si les victimes le souhaitent.

    La cohérence entre le discours présidentiel et le dispositif proposé par la Ciivise nous a permis de recueillir près de 30 000 témoignages en deux ans. Par la confiance en cette simple promesse d’écouter et d’entendre ce qu’elles avaient à dire, ces personnes nous ont confiés – pour beaucoup – qu’ils et elles avaient attendu ce moment toute leur vie.

    C’est d’abord pour être capable de soutenir encore le regard de ces personnes que nous avons choisi collectivement de démissionner de nos fonctions au sein de la Ciivise le 14 décembre dernier. Nous avons fait cela par fidélité à toutes les personnes rencontrées et par fidélité à la mission que nous avait confiée le président Emmanuel Macron.

    Par cette démission nous dénonçons aussi la gestion pour le moins chaotique de l’après Ciivise. La majorité de ses membres a écrit à la secrétaire d’Etat à l’Enfance, Charlotte Caubel, pour lui demander le maintien de la Ciivise et de confirmer Edouard Durand à sa présidence, nous n’avons reçu aucune réponse.

    La Ciivise a restitué le 20 novembre dernier trois années de travail, trois années d’engagement, d’expertises et de fidélité à la parole des victimes. 1 000 personnes étaient présentes. Mais aucune représentation gouvernementale n’a daigné venir.

    Aujourd’hui, nous sommes contraints de dénoncer des propos inexacts qui mettent en cause notre travail et le fonctionnement de la Ciivise.

    Nous tenons à l’affirmer clairement, il n’y a pas eu de dysfonctionnements au sein de la Ciivise, comme l’a laissée entendre la secrétaire d’Etat chargée de l’enfance. Au contraire les 30 000 témoignages, les avis, les rapports démontrent que la Ciivise sous la conduite des coprésidents a rempli sa mission.

    La secrétaire d’Etat affirme que neuf membres auraient claqué la porte au cours du mandat, nous sommes témoins du contraire. Seuls deux membres ont démissionné, dont Caroline Rey-Salmon, la nouvelle vice-présidente de la Ciivise, et cela en raison de désaccords de fond sur la protection des enfants, notamment sur l’obligation de signalement des violences par les médecins que, nous, nous réclamons.

    On a aussi reproché à la Ciivise son approche féministe, ce qui est scandaleux. Cette approche adapte pourtant nos préconisations à la réalité. 80 % des victimes sont des filles et 97 % des agresseurs sont des hommes, dont 3 % seulement sont condamnés. La France entière reste incrédule devant cette attitude.

    Naturellement, nous avons eu des débats, nous avons pu exprimer des désaccords. Plutôt que de rechercher des dysfonctionnements inexistants, il conviendrait de saluer que notre collectif de bénévoles sous l’impulsion de nos coprésidents soit resté opérationnel. Cette situation, résolument hostile et opposée aux propres paroles du président de la République, conduit aujourd’hui de nombreuses personnes à demander à la Ciivise de retirer leurs témoignages. Ultime scandale.

    Il était pourtant temps de passer de « je te crois » à « je te protège », et non de fracturer la confiance et de détruire cet investissement collectif. Fidèles à nos engagements, nous ferons vivre ce rapport pour le rendre accessible au plus grand nombre et lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants.


    (1) L’ONU définit la justice transitionnelle comme « l’éventail complet des divers processus et mécanismes mis en œuvre par une société pour tenter de faire face à des exactions massives commises dans le passé, en vue d’établir les responsabilités, de rendre la justice et de permettre la réconciliation », ONU-Haut Commissariat aux droits de l’homme.