Russie. Le gazoduc Turkish Stream pour annihiler le rôle de l’Ukraine, une surprise ? - REGARD SUR L’EST
Russie. Le gazoduc Turkish Stream pour annihiler le rôle de l’Ukraine, une surprise ?
Par Céline Bayou (Sources : Svoboda.org, NewEurope, EUObserver, Tanjug b92)
La déclaration a sonné comme un ultimatum aux oreilles des Européens qui ont semblé abasourdis. Ils n’auraient pas dû : le président de Gazprom, Alexeï Miller, n’a fait que confirmer, le 14 janvier 2015, ce qui avait été annoncé début décembre par le Président russe lorsque celui-ci avait annoncé l’abandon du projet de gazoduc South Stream. Le tube serait donc, selon les vœux des dirigeants russes, remplacé par le Turkish Stream, dédié à l’acheminement du gaz jusqu’à la frontière turco-grecque. Aux Européens ensuite de voir de quelle façon ils souhaiteraient récupérer et transporter le gaz. L’objectif de la Russie, et là encore rien de nouveau, est que ce tube rende inutile l’utilisation du gazoduc qui traverse l’Ukraine et permet aujourd’hui de transporter près de la moitié du gaz russe destiné aux pays de l’Union européenne. Le South Stream n’avait pas d’autre but et les Européens en étaient bien conscients. À tout le moins la Russie ne s’en était-elle jamais caché.
La question est maintenant, si l’on se fie aux déclarations du dirigeant de Gazprom, entre les mains des Européens : souhaitent-ils mettre en place un système afin de récupérer le gaz à la frontière grecque ? D’après la déclaration d’A.Miller, il leur reste peu de temps pour se décider. Dans la négative, le gaz pourrait finir sur d’autres marchés. Ce qui a semble-t-il agacé le vice-président de la Commission européenne en charge de l’énergie, Maroš Šefčovič, en visite à Moscou et qui s’est dit « surpris » avant de qualifier cette proposition de nocive à l’image de la compagnie russe en tant que partenaire fiable.