• Sur la « racine » de l’État islamique : une critique des « Thèses sur l’#islamisme » de La Banda Vaga
    https://kommunisierung.net/Zur-Wurzel-des-Islamischen-Staats#Versionfran%C3%A7aise

    Pour cette raison précisément, il est problématique d’avoir recours à Lewis pour étiqueter l’islamisme comme antisémite. Pour lui, l’antisémitisme est un « virus » qui « [s’est] répandu dans ses veines [de l’islam] », la culture, donc, en tant que corps sain et homogène, menacé par des maladies, un point de vue qui, en principe, ne devrait pas être celui des communistes. L’antisémitisme islamiste n’est pas un « article d’exportation », mais se manifeste dans la plupart des cas dans le contexte du soutien des velléités nationalistes de la bourgeoisie palestinienne. L’hostilité islamiste envers les Juifs ne s’articule ni sur une base raciste, ni sur une base culturaliste, les Juifs sont tout simplement des mécréants et sont haïs pour cette raison-là, tout comme les chrétiens, ils ont pourtant, comme ceux-ci, du moins théoriquement, en tant qu’ahl-ul-kitab, « gens du livre », la possibilité de payer la taxe de protection jizya et de vivre de manière indemne dans le califat, contrairement par exemple aux chiites considérés comme des hérétiques ou aux Yézidis considérés comme des adorateurs du diable, placés bien plus bas dans la hiérarchie de l’EI et auxquels on accorde dans le meilleur des cas une vie en tant qu’esclaves.

    #jihadisme #Irak #Syrie #Iran #Afghanistan

  • Article intéressant sur les divergences idéologiques, et donc théologiques, entre les Taliban et l’EI en #Afghanistan :

    The key detail in this saga—and the main political factor that drives the Islamic State’s enmity for the Taliban today—is that al-Qa’eda opted to stand by the Taliban instead of joining Abu Bakr al-Baghdadi’s new caliphate. This forced the Islamic State’s hand; the only way it could respond to this implicit denial of its legitimacy was to attack al-Qa’eda’s ideological credentials. And one of al-Qa’eda’s principal vulnerabilities, at least as the Islamic State saw it, was the fact that this Salafi-jihadist movement had opted to remain loyal to the “heretical sect” of the Deobandi Taliban. In the eyes of the Islamic State, this alone was cause enough for excommunication from the fold of Islam.

    In view of this, the Islamic State’s opposition to the Taliban is not just incidental, it is existential. It has no choice but to adopt a position of utmost hostility towards the Taliban because in doing so it delegitimizes al-Qa’eda’s claims and annuls any allegations that its “caliphate” is itself illegitimate. On this basis, ISKP’s war with the Taliban today is not just about advancing the Islamic State’s strategic position in Central Asia. Rather, it is an expression of the Islamic State’s sense of its own global supremacy.

    https://www.hudson.org/research/17796-making-sense-of-the-islamic-state-s-war-on-the-afghan-taliban

    #jihadisme #jihadism

  • #Islam, « #islamisme », #jihadisme: en finir avec les amalgames | L’Anticapitaliste
    https://lanticapitaliste.org/opinions/oppressions/islam-islamisme-jihadisme-en-finir-avec-les-amalgames

    Depuis l’horrible assassinat de Samuel Paty, c’est à un véritable déchaînement islamophobe que l’on assiste, qui se nourrit notamment d’une confusion entre islam, « islamisme » et jihadisme. Une confusion qu’il s’agit de refuser et de démonter, en paroles et en actes.

    L’assassinat de Samuel Paty par un jeune Tchétchène radicalisé par les thèses jihadistes est l’expression de la persistance de l’existence, en France, d’individus pouvant « passer à l’acte » dans le cadre d’opérations violentes au nom d’un fondamentalisme islamique de type spécifique, le jihadisme. Si rien ne semble indiquer que ce jeune ait agi sur ordre, cela ne signifie pas pour autant que son geste serait le « coup de folie » d’un « déséquilibré ». Comme le montre sa revendication sur Twitter – qu’il avait pré-rédigée avant l’assassinat –, il donne un sens politico-religieux à son acte : il s’adresse nommément à Macron, « le dirigeant des infidèles », affirmant qu’il vient de tuer « un de [ses] chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad » et ordonnant au président français de « calme[r] ses semblables avant qu’on ne vous inflige un dur châtiment ».

  • Résistance féminine à Idleb : itinéraire d’une activiste
    https://vacarme.org/article3092.html

    Ce texte donne la parole à Dina, une jeune femme syrienne originaire de la ville d’Idleb. Cette ville moyenne du nord de la Syrie, à soixante kilomètres d’Alep, a alternativement été contrôlée par le régime et par les forces d’opposition, avant de passer sous le contrôle du Jabhat al-Nosra (« Front de la victoire »), groupe de combattants jihadistes qui constitue l’une des composantes islamistes de l’opposition armée en Syrie.

    Nous nous sommes rencontrées à plusieurs reprises entre la libération d’Idleb en mars 2015 et novembre 2017. Dina a été forcée de quitter sa ville lorsqu’al-Nosra a découvert qu’elle dispensait des formations à des femmes et des enfants sur leurs droits politiques et civiques. Elle vit désormais en exil à la frontière turco-syrienne et attend avec impatience la chute d’al-Nosra pour pouvoir rentrer chez elle.

    #Syrie #révolution_syrienne #printemps_arabe #féminisme #al-Nostra #jihadisme

  • Dschihadisten im Strom der Flüchtlinge | tp 2017-09-10

    https://www.heise.de/tp/features/Dschihadisten-im-Strom-der-Fluechtlinge-3821734.html

    Die Öffnung der deutschen Grenzen nutzten dutzende Terroristen, um nach Deutschland einzusickern - Ein Kommentar

    [...]

    Rund 5.000 Europäer kämpfen in den Reihen des „Islamischen Staates“. Allein aus Deutschland sind seit 2012 mehr als 930 Dschihadisten nach Syrien oder in den Irak gereist, um sich dort den Terrororganisationen „Islamischer Staat“ oder „Hayat Tahrir al-Sham“ etc. anzuschließen. Mit der sich abzeichnenden militärischen Niederlage des „Islamischen Kalifats“ werden mindestens ein Drittel dieser ausländischen Kämpfer und Unterstützer in ihre Heimatländer zurückkehren. Hinzu kommen all die syrischen und irakischen Dschihadisten, die ihr Land verlassen werden, um anderswo Anschläge zu verüben.

    Bereits seit mehreren Jahren sind entsprechende Fluchtnetze aktiv und schleusten militante Islamisten nach Europa. Dabei konnten die Terrorverdächtigen im Strom der Flüchtlinge mit schwimmen.

    [...]

    via http://02mydafsoup-01.soup.io/post/632000369/Dschihadisten-im-Strom-der-Fl-chtlinge

    #Islamismus #Jihadismus #Islamischer_Staat #Flüchtlinge

  • Un jeune Somalien raconte : « Pourquoi j’ai fait le #djihad » - La Libre
    http://www.lalibre.be/actu/international/un-jeune-somalien-raconte-pourquoi-j-ai-fait-le-djihad-59b17ad0cd70fc627d63d

    Les résultats de l’étude dessinent le portrait d’un « individu frustré, marginalisé et négligé au cours de sa vie, à partir de l’enfance », avec peu de perspectives économiques ou de débouchés futurs, relève le Pnud.

    Sur la question religieuse, si plus de la moitié des interviewés citent la religion comme une raison d’adhérer à un groupe extrémiste, 57% d’entre eux admettent toutefois « qu’ils comprenaient très peu ou rien des textes religieux ou de leurs interprétations, ou qu’ils ne les lisaient pas du tout ».

    « Sans issue »

    Un des principaux motifs de « basculement », cité dans 71% des témoignages, est la frustration face aux actions des autorités, qu’il s’agisse de corruption, de répression ou d’exactions contre la population, comme le meurtre d’un parent proche ou d’un ami.

  • Fethi Benslama : « On fabrique de la chair à jihad industriellement »
    http://mobile.lesinrocks.com/2016/05/15/actualite/fethi-benslama-11827292

    En effet, toute radicalisation ne se traduit pas par la violence, sinon nous aurions des centaines de milliers de tueurs et pas seulement du côté jihadisme. Mais l’une des valeurs de l’occident moderne, probablement la plus sacrée, celle de la vie, nous voile la réalité ordinaire du désir de mourir et des passages à l’acte. Il y a en France, chaque année, environ 200.000 tentatives de suicide, 10 000 personnes en meurent, dont 1000 jeunes. Mon hypothèse est que la radicalisation violente consiste à transformer en autosacrifice des pulsions suicidaires chez des jeunes happés par l’imaginaire fanatique d’un autre monde meilleur, et d’un au-delà merveilleux. Il faut garder à l’esprit que l’une des difficultés du passage adolescence est le trouble des limites entre la vie et la mort. Certains font des tentatives de suicides mais ne veulent pas mourir, ils aspirent à devenir d’autres personnes en traversant la mort. Après tout, la résurrection est un fondement de la foi chrétienne. Devenir un autre en allant au bout de soi-même, c’est aussi la visée des sports et des aventures extrêmes. D’autre part, il y a des délinquants qui sont prêts à anoblir leurs pulsions antisociales en actes héroïques au service d’une cause suprême. Ils peuvent donc poursuivre leurs exactions au nom d’une loi supérieure, et quoi de plus haut que Dieu ? Il se trouve qu’il y a des suicidaires qui sont en même temps des délinquants et qui veulent se recycler en tuant et en se tuant ; ils se purifient avec le sang des autres. Voilà ceux que la propagande de Daech capte dans ses filets. Un jour, un jeune dans état d’indifférence glaçante m’a dit : “je suis déjà mort, rien ne peut plus m’arriver”. Quelle puissance dans l’impuissance ! Nous savons cliniquement qu’il arrive que des personnes meurent subjectivement, tout en restant vivantes. Nous appelons cela la mort du sujet. Le vivant-mort acquiert une puissance extraordinaire, s’il est recruté pour une cause sacrée et transformé en une sainte arme de destruction de masse.

  • "Quand je convertis quelqu’un, je le convertis vraiment à la haine"

    Un faux prophète - Comment j’ai recruté des djihadistes

    https://www.arteradio.com/son/61658673/un_faux_prophete 34’33"

    Un documentaire de Claire Robiche

    Glaçant. Terrifiant. Un « radicalisateur » raconte 10 années de prison à fabriquer des djihadistes.
    Dans les années 90, Mohamed se radicalise en prison au contact de musulmans salafistes. Devenu imam autoproclamé, il exhorte à son tour des détenus à partir faire le djihad. A 40 ans, après 20 ans à l’ombre, celui que les surveillants surnommaient « Oussama Ben Laden » a aujourd’hui décroché et est sur la voie de la réinsertion. Il raconte le processus d’embrigadement derrière les barreaux, favorisé par la violence et le racisme à l’oeuvre dans la détention.
    En partenariat avec Libération

    https://mrmondialisation.org/un-faux-prophete

    Au loin, le bruit d’une porte de prison qui se ferme, quelques éclats de voix puis cette phrase « Quand je tombe, j’ai 18 ans ». C’est le début d’un documentaire saisissant signé Claire Robiche : « Un faux Prophète » Dans celui-ci, elle donne la parole à Mohamed, un radicalisateur repenti aujourd’hui sur la voie de la réinsertion. Durant 35 minutes, nous écoutons Mohamed (nom d’emprunt) nous parler de son histoire, de la perte de repères qui conduit à la radicalisation, puis de la haine et du processus d’isolement et de déconstruction mentale et affective qu’elle suppose. Plus encore, il nous interpelle, nous montre à quel point notre monde actuel remplit toutes les conditions de la radicalisation et (...)

    #arte #radio #reportage #docu #documentaire #radicalisation #jihadisme #salafisme
    #prison #détention

    via https://diasp.eu/p/5779637

  • Désintox : le captagon n’est pas la « drogue des jihadistes » - Moyen-Orient - RFI
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20170602-desintox-captagon-est-pas-drogue-jihadistes-drogue

    « Je pense que c’est une façon de prendre ses désirs pour des réalités », abonde le spécialiste du jihadisme Wassim Nasr. « Les gens ont envie de croire que les jihadistes sont défoncés. Eh bien non, c’est beaucoup plus complexe, beaucoup plus dangereux. Un mec est bien plus déterminé quand il se fait exploser sobre que quand il le fait drogué. » Pour le journaliste de France 24, ce n’est pas une question de stupéfiants, mais bien d’idéologie : « Les terroristes sont drogués à Allah. »

  • Le « phénomène jihadiste » dans le Nord-Pas-de-Calais, une enquête exclusive - La Voix du Nord http://www.lavoixdunord.fr/node/103508
    http://lvdnena.rosselcdn.net/sites/default/files/dpistyles_v2/FirstImageUrl/2017/01/16/103508/22792923/public/2017/01/16/B9710813844Z.1_20170116192337_000%2BGR28BHLSV.1-0.jpg?itok=2CLAzJ

    Le « phénomène jihadiste » dans le Nord-Pas-de-Calais, une enquête exclusive

    La Voix du Nord a décidé de prendre la mesure du « phénomène jihadiste » dans notre région. Pendant plusieurs semaines, une dizaine de membres de notre rédaction ont enquêté, questionné la justice, rencontré des familles, parfois hostiles, souvent désespérées. Des Nordistes sont bien partis se battre en Syrie et en Irak, parfois avec femme et enfants. Comment ? Pourquoi ? Une enquête en trois volets à découvrir ce lundi, mardi et mercredi.

    #jihadisme #nord-pas-de-calais

  • Comment la DGSE traquait Abaaoud de longue date - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/01/12/comment-la-dgse-traquait-abaaoud-de-longue-date_1541034

    Plusieurs notes des renseignements, que « Libération » a pu consulter, éclairent le parcours de l’organisateur présumé des attentats de Paris. Les services, qui le suspectaient de vouloir frapper

    #jihadisme #EI #Abaaoud

  • Quand le djihadiste mauritanien Saleck Ould Cheikh visait le Sénégal
    http://www.dakaractu.com/Quand-le-djihadiste-mauritanien-Saleck-Ould-Cheikh-visait-le-Senegal_a124

    Dakar dans le viseur des organisations djihadistes ? C’est loin d’être une utopie. Et ça n’a pas commencé avec le récent Etat islamique au sein duquel se battent des Sénégalais. Notre pays a toujours intéressé la branche saharo-sahélienne d’Al Qaïda. C’est du moins ce qui ressort de l’audition de trois combattants d’Aqmi arrêtés au début de l’année 2011 par des forces de sécurité maliennes et mauritaniennes. Les deux voulaient s’attaquer à l’ambassade de France en Mauritanie tandis que le troisième a été interpellé après avoir fait exploser une bonbonne de gaz à la représentation française à Bamako le 05 janvier 2011.

    #jihadisme #djihadisme #Sénégal

  • secu-interieure : Selon Europol, le nombre de terroristes présumés arrêtés a plus que quintuplé en seulement 4 ans (TE-SAT 2016)
    https://securiteinterieurefr.blogspot.fr/2017/01/selon-europol-le-nombre-de-terroristes.html

    Le rapport souligne aussi que :

    les cellules terroristes actuellement en activité dans l’UE sont principalement basées dans l’UE, y compris au plan local
    parmi le terrorisme domestique, le long processus de radicalisation cède le pas à un recrutement rapide
    dans la sélection des cibles, l’Etat islamique semble avoir une préférence pour les cibles molles parce qu’elles sont plus efficaces que les attaques contre les cibles type infrastructures critiques, militaires ou policières.
    la nature et la structure en matière de formation permettent apparemment à ses opérateurs (y compris les rapatriés - les « revenants ») d’accomplir des actes terroristes d’une manière telle qu’ils ont dénués de toute émotion.

    #europol #terrorisme #jihadisme

  • « Terroristes » en Tunisie : que révèlent les dossiers judiciaires ? | Inkyfada
    https://inkyfada.com/2017/01/terroristes-tunisie-dossiers-justice

    L’erreur généralement commise lorsqu’il est question d’analyser le phénomène des terroristes jihadistes est la généralisation. Cela a pour résultat de dégager une image stéréotypée des terroristes qui n’admet pas d’exceptions et place l’ensemble dans un même panier réunissant les causes, les faits et les résultats. Ainsi, le terrorisme est souvent considéré comme étant lié à la pauvreté, à l’analphabétisme, aux quartiers populaires et aux régions intérieures marginalisées. L’ensemble de ces qualifications peuvent représenter une partie des spécificités auxquelles pourraient répondre certains présumés terroristes – tunisiens ou étrangers – mais il est impossible, selon les informations qu’apportent les affaires judiciaires en lien avec le terrorisme, de dresser un portrait unique du terroriste tunisien.
    Ces données chiffrées ont été réunies dans une étude quantitative, “Le Terrorisme en Tunisie à travers les dossiers judiciaires” élaborée par le Centre tunisien de la recherche et des études sur le terrorisme (un centre créé fin 2015 par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux) et présentée en octobre 2016. Environ 1000 cas de terroristes présumés (appelés “terroristes” dans le rapport) ont été analysés et compilés.
    L’étude se base sur les dossiers et documents judiciaires disponibles auprès des tribunaux de 2011 à fin 2015. L’équipe de recherche a consulté 384 dossiers où figurent quelque 2224 accusés de terrorisme.

    #terrorisme #Tunisie #jihadisme #djihadisme

  • La presse tunisienne se drape dans sa dignité au lieu de chercher à savoir pourquoi plus de 5000 de ses jeunes ont rejoint l’EI

    Messieurs du Figaro nous ne sommes pas tous des terroristes… - Le Temps Tunisie
    http://www.letemps.com.tn/article/100855/messieurs-du-figaro-nous-ne-sommes-pas-tous-des-terroristes%E2%80%A6

    Dans son édition du 22 décembre, le quotidien français « Le Figaro » relevait, sous un titre franchement accusateur : « La Tunisie, ce vivier du terrorisme mondial », que notre pays « s’impose comme le plus grand exportateur de djihadistes au monde ». Une accusation jetée en l’air et nullement fondée, dans la mesure où la Tunisie est au cœur de la tourmente et livre un combat sans merci contre le fléau du terrorisme sur son sol.

    #ei #djihadisme #jihadisme #Tunisie

  • Très intéressante cette conversation avec D. Thomson, il y aborde de nombreux aspects sur les évolutions du regard porté sur les jihadistes par les journalistes et les hommes politiques, la poursuite des erreurs aussi

    David Thomson : « L’Europe est condamnée à subir le contre-choc des erreurs qui ont été faites » | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/131831/erreurs-medias-djihadisme

    David Thomson : « L’Europe est condamnée à subir le contre-choc des erreurs qui ont été faites »

    #jihadisme #djihadisme #D.Thomson #journalisme

  • Par ses activités professionnelles il a longtemps étudié le jihadisme, le terrorisme, la politique de différents pays. De nombreux révisionnistes et autres zélateurs de Damas ou Moscou aux motivations multiples devraient lire cet article rappelant des faits flagrants.

    Terrorismes, guérillas, stratégie et autres activités humaines
    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr

    Au milieu de ces ruines, nombreux, pourtant, sont ceux qui paraissent se réjouir, célébrant la victoire de puissances qu’ils nous présentent comme les remparts que nous ne serions plus contre les barbares. A ceux-là, il n’est sans doute pas inutile de rappeler quelques faits.

    #Syrie #Russie #terrorisme #jihadisme #djihadisme

  • Les fiancées du Jihad

    https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interception-11-decembre-2016

    Vous trouverez peut-être que c’est de l’info spectacle, je ne sais pas, mais les témoignages, et les lettres (authentiques) lues par une actrice sont effrayant·es —peut être parce que c’est très réel, très "vie de tous les jours". A écouter.

    Citations de la dernière lettre lue par une actrice :

    « [...] mon mari a donc voulu me punir pour l’avoir critiqué. Il m’a battue et m’a alors proposé un marché, et c’est là que tu va être horrifié, mon cher papa. Il m’a proposé de me faire exploser sur un marché à Bagdad contre la liberté de ma petite fille, Jihad, qu’il va te renvoyer. Prends soin d’elle. Je vais tuer des innocents. Le dernier acte de ma vie, ce sera une belle saloperie pour une cause que je ne défends plus. Pardonne moi, mon cher papa, je vous aime [...] »

    #jihadisme #syrie #irak

    Elles seraient actuellement 300 Françaises, dans les rangs de l’organisation Etat islamique, en Irak ou en Syrie.

  • Lori-Anne Théroux-Bénoni : "Pour les djihadistes maliens, le fait religieux n’occupe pas une dimension centrale" | Le Point Afrique
    http://afrique.lepoint.fr/actualites/lori-anne-theroux-benoni-pour-les-djihadistes-maliens-le-fait-religi

    Première idée reçue : ce sont des jeunes, chômeurs et désoeuvrés. Or, « dans les prisons maliennes, ceux auxquels nous nous sommes adressés avaient de 17 à 75 ans », constate Lori-Anne Théroux-Bénoni, directrice de l’ISS Dakar. Deuxième erreur, on se trompe sur leurs motivations. Les chercheurs ont interrogé 63 « ex-engagés », dont 19 en prison, dans des groupes armés ayant commis des actes terroristes et adoptant « une rhétorique empreinte de références islamiques, notamment sur le djihad ». Et les résultats surprennent : « Les logiques d’engagement sont multiples, nous en avons repéré plus de 200, regroupées en 15 catégories. Les 2 qui reviennent le plus sont la protection et l’économie. »

    Même si ces facteurs interagissent dans la plupart des cas, « la volonté de se protéger, de protéger sa famille, sa communauté ou son activité économique apparaît comme un des facteurs importants d’engagement ». Qu’il s’agisse de protéger une activité licite ou illicite. « Beaucoup nous ont dit avoir rejoint le Mujao pour contrôler les routes du trafic de drogue », note par exemple la chercheuse. Et le facteur religieux ? Il n’est que très rarement cité. « Il faut donc faire attention à ne pas trop mettre l’accent sur les facteurs religieux pour comprendre le phénomène de la radicalisation », dont le nom serait à manier avec prudence. Ce qui s’applique au Mali ne peut en aucun cas être généralisé au reste de l’Afrique de l’Ouest, pour Lori-Anne Théroux-Bénoni, qui souligne l’importance de « résister à la tentation du copier-coller ».

    #jihadisme #djihadisme #Mali #forum_de_Dakar

  • Les Inrocks - Portrait de David Thomson, l’homme qui parlait aux jihadistes
    http://www.lesinrocks.com/2016/12/06/actualite/revenants-de-david-thomson-lhomme-parlait-aux-jihadistes-11884259

    .” Pourquoi se sont-ils confiés à lui plutôt qu’à un autre ? “En tant que correspondant indépendant, j’ai eu le temps de les convaincre. Je passais parfois trois mois sans tourner une seule image. Et puis, ils se sont rendu compte que je n’étais pas en contact avec des services de renseignement et que je n’étais pas dans le jugement mais dans l’observation.”

    “Quand on travaille sur le jihadisme, on y pense tout le temps”

    David Thomson a choisi de faire de la “rigueur universitaire son journalisme”. Son travail se situe à mi-chemin entre l’anthropologie et la sociologie. Il est guidé par l’idée de “comprendre comment un acteur social, qui a grandi dans un milieu populaire – c’est le cas pour la plupart d’entre eux –, issu d’une minorité ou de l’immigration, qui a grandi dans l’école de la République, peut devenir jihadiste”.

    Pour cela, Thomson a réalisé plusieurs centaines d’entretiens en Tunisie, puis à Paris. “J’ai été dans une relation de confiance avec eux et la confiance repose sur l’honnêteté. J’ai eu ces règles avec des terroristes, c’est vrai, reconnaît-il. Je comprends que ça puisse choquer mais c’est ce qui m’a permis de faire mon travail. J’aurais appliqué la même méthodologie pour n’importe quel sujet.”

    Après cinq années de “boulot acharné”, David Thomson reconnaît que ce “sujet” pas tout à fait comme les autres a dévoré sa vie sociale et personnelle. “Au quotidien, la plupart des gens que je côtoie sont soit des jihadistes, soit des ex-jihadistes, soit des confrères ou des amis chercheurs qui travaillent sur le jihadisme”, confie-t-il.

    “C’est parfois lourd à porter, psychologiquement”

    #jihadistes #David_Thomson #Revenants

  • Jihadologie - Le lexique du jihadisme

    http://jihadologie.blogs.liberation.fr/2016/11/29/le-lexique-du-jihadisme

    Connaître le vocabulaire des jihadistes est essentiel pour comprendre un phénomène qui se diffuse aujourd’hui par Facebook ou Twitter.

    Si autrefois le discours jihadiste était cantonné à des forums spécialisés, peu connus du grand public et de la majorité des internautes, ce discours est désormais présent partout grâce à la puissance des réseaux sociaux, en particulier Facebook et Twitter. Cette accessibilité à la propagande jihadiste n’est toutefois pas synonyme de meilleure intelligibilité du phénomène, tant celui-ci paraît toujours aussi obscur aux yeux du plus grand nombre, à commencer par son vocabulaire, inspiré d’un arabe médiéval dont l’usage ne subsiste plus aujourd’hui que dans certains milieux traditionalistes. Parvenir à déchiffrer ces références religieuses, leur histoire et le narratif contemporain véhiculé par la « culture jihadiste », à travers ses ouvrages de référence ou ses chants guerriers, est sans doute la principale raison d’être de la jihadologie. Même lorsqu’il s’agit de francophones, on constate l’utilisation récurrente d’un vocabulaire particulier et parfois déroutant, que nous proposons à travers ce lexique d’élucider.

    #jihadisme #jihadologie #lexique_du_jihadisme

  • Olivier Roy : « La mort fait partie du projet djihadiste »

    Les jeunes radicalisés appartiennent à une nouvelle génération de djihadistes fascinés par la violence et le nihilisme, estime le directeur de recherche au CNRS.

    Directeur de recherche au CNRS, Olivier Roy enseigne à l’Institut universitaire européen de Florence, il vient de publier Le Djihad et la mort, ouvrage dans lequel il explique la nouveauté du terrorisme globalisé par « la quête délibérée de la mort » par les jeunes djihadistes. Auteur d’une oeuvre internationalement reconnue et largement débattue, il revient sur les origines et les moyens de résister à ce « Viva la muerte » mondialisé.

    Le djihadisme n’est-il qu’un nihilisme ou bien également un islamisme ?

    Le projet islamiste au sens strict (c’est-à-dire celui des Frères musulmans) est de construire un Etat islamique d’abord dans un pays donné, en obtenant le maximum de soutien populaire. Du Hamas palestinien au PJD [Parti de la justice et du développement] marocain, en passant par le Ennahda tunisien, les résultats sont variés, mais dans tous les cas le nationalisme l’a emporté sur l’islamisme. Les djihadistes, en revanche, s’inscrivent d’emblée dans la défense de l’oummah [communauté des croyants musulmans] globale et ne s’intéressent pas à la mise en place d’une société stable dans un pays donné. Le nihilisme n’est pas leur projet initial, bien sûr, mais devant l’échec de leur tentative de djihad mondial, ils se replient de plus en plus sur une vision apocalyptique et désespérée, qui, elle, est nihiliste. Et c’est cela qui attire des jeunes sans lien avec les conflits locaux, mais qui sont fascinés par le destin de martyr qui leur est soudain offert.

    Comment expliquer les causes de cette violence « no future » qui s’arrime à la religion musulmane ?

    Sans ignorer la longue généalogie du djihad dans le monde musulman, il faut bien constater que les formes de radicalité que l’on trouve dans le terrorisme et le djihadisme aujourd’hui sont profondément modernes. De Khaled Kelkal aux frères Kouachi, on retrouve les mêmes constantes, toutes très nouvelles : des radicaux venus d’Occident (en gros 60% de seconde génération et 25% de convertis), tous jeunes, tous en rupture générationnelle, tous « born again » ou convertis, tous s’identifiant à un djihad global qui se développe bien au-delà des formes de mobilisation classique (soutien aux luttes de libération nationale). La moitié d’entre eux ont, en France, un passé de petits délinquants. Et surtout, tous se font exploser ou se laissent rattraper par la police et meurent les armes à la main. Bref, pour presque tous, la mort fait partie de leur projet. Ce comportement n’est ni islamiste ni salafiste (pour les salafistes, seul Dieu décide de la mort).

    S’agit-il d’une variante, islamisée, d’un « Viva la muerte » globalisé ?

    Si on adopte une vision transversale (comprendre la radicalisation des jeunes djihadistes en parallèle avec les autres formes de radicalisation nihiliste) au lieu d’adopter une lecture verticale (que dit le Coran sur le djihad), on voit à quel point le nihilisme du terroriste islamique s’inscrit dans un modèle répandu, comme ces jeunes qui commettent des massacres de masse de type Columbine (deux lycéens américains retournent dans leur collège à Columbine en1999 pour massacrer leurs camarades et leurs professeurs), on trouve des analogies frappantes : annonce du massacre à l’avance sur Internet, mise en scène de soi-même avant et pendant (on se filme), référence apocalyptique (satanisme pour Columbine) et enfin suicide. Beaucoup d’observateurs ont remarqué à quel point le prestige de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] vient de sa maîtrise d’une certaine culture jeune (jeux vidéo, Call of Duty, mise en scène gore) ; Daech permet de se construire en héros négatif, qui occupera la « une » des journaux. Le nihilisme va de pair avec un narcissisme exacerbé : on s’assure, comme Amedy Coulibaly, que les télévisions sont bien là, on se filme en train de tuer, comme l’assassin du père Hamel et celui des policiers de Magnanville. Les décapitations lentement filmées, précédées de l’interrogatoire des prisonniers, suivies de leur dissémination sur Internet, est une technique mise au point par les « narcos » mexicains bien avant Daech. L’esthétique de la violence (que l’on trouve par exemple dans le film de Pasolini, Salo ) est une dimension importante de cette culture gore.

    Est-ce également un mouvement générationnel ?

    En plus de la fascination pour la mort, la dimension générationnelle est fondamentale chez les radicaux. Dans pratiquement toutes les cellules, on trouve au moins une fratrie (et des couples de frères pour le réseau Bataclan-Bruxelles). C’est énorme et inédit, aussi bien dans les groupes d’extrême gauche que dans la tradition radicale islamiste. Et quand ces jeunes ont des enfants, ils les abandonnent à l’organisation, comme s’ils ne pouvaient pas engendrer pour eux-mêmes, comme s’ils refusaient de s’inscrire dans la durée.

    D’où viennent cette haine générationnelle et cet iconoclasme culturel ?

    Les révolutions de jeunes ont été inaugurées par la Révolution culturelle chinoise. Si les révolutions attirent les jeunes, elles prétendent détruire un ordre ancien mais pas les anciens en tant que tels. Or la Révolution culturelle chinoise a visé non pas une classe sociale, mais la génération des parents : un rite d’appartenance était de dénoncer ses propres parents. La haine de la génération des parents va de pair avec l’iconoclasme : on détruit temples, statues et mémoire. Les Khmers rouges sont une parfaite illustration de cette révolution générationnelle. Mais la multiplication récente d’armées d’enfants-soldats (comme peut-être ce que prépare Daech s’ils en ont le temps) est aussi un signe de cette instrumentalisation d’une guerre de génération (ici manipulée, car les enfants ne choisissent pas). Les radicaux ne se révoltent pas au nom de leurs parents : ils dénoncent l’islam, ou plutôt le mauvais islam de leurs parents.

    Comment peut-on lutter contre la propagande de Daech ?

    On commet un contresens total sur la radicalisation djihadiste en pensant qu’elle est la conséquence d’un mauvais choix théologique : ces jeunes attirés par l’islam auraient, entend-on, mal compris le message et auraient suivi une fausse interprétation de l’islam. Bref, il suffirait de leur enseigner un « bon » islam pour les déradicaliser. Mais ils sont justement fascinés par la radicalité, pas par l’islam en tant que tel. Ils suivent le djihadisme parce qu’ils y trouvent ce qu’ils cherchent - la radicalité et la violence -, pas parce qu’ils se seraient malencontreusement trompés d’école. On ne guérit pas un joueur de poker en lui apprenant la belote.

    Ce qu’on appelle la « déradicalisation » n’est pas la solution, expliquez-vous, car « les djihadistes sont des militants ». Mais par quoi faudrait-il la remplacer, et quelles instances pourraient les faire parler ?

    Lors des procès aux assises des anarchistes autour de 1900 (comme celui d’Emile Henry en1894), on avait un forum de débat : le militant défendait ses idées (bien sûr, cela se terminait par la guillotine, mais on le prenait au sérieux). Or aujourd’hui, on fait tout pour médicaliser ou infantiliser le radical (et surtout la radicale : la djihadiste en burqa paraît incompréhensible). Je crois qu’il faut leur accorder la responsabilité, et donc, bien sûr, les punir, mais les pousser à parler politique au lieu de s’enfermer dans la secte.

    L’essor du salafisme, même dans sa version non violente, ne fournit-il pas malgré tout un cadre idéologique favorable au djihadisme ?

    En regardant de plus près, on voit que l’islam des radicaux et de Daech n’est pas vraiment salafiste, car ils ne sont guère obsédés par l’orthopraxie (le strict respect des règles) qui est la marque du salafisme. Mais le salafisme a une responsabilité non pas tant dans la radicalisation terroriste que dans la légitimation d’une sorte de séparatisme, celui de la communauté des croyants par rapport au reste de la société. La conséquence, c’est que le salafisme ne sait pas quoi répondre quand les jeunes radicaux poussent la logique de la rupture jusqu’au bout, car il n’a pas d’argument en faveur du « vivre-ensemble ». Et là il faut mettre les prédicateurs salafistes devant leur responsabilité qui est ici plus sociale que théologique.

    Pourquoi la recherche sur le djihadisme est-elle aussi divergente et divisée ?

    Il y a des enjeux intellectuels, voire idéologiques certains. La recherche en sciences humaines n’est pas une science exacte ; on s’identifie à son terrain, on peut aussi parfois le prendre en haine. Le chercheur fait partie de sa propre recherche. La réponse, c’est le débat dans le cadre assez normé de la rigueur universitaire. Mais le problème est que cette rigueur se trouve bousculée aujourd’hui par les exigences du marché. Il y a un marché de la recherche, à la fois structurel (répondre à des appels d’offres) et occasionnel, la vague de terrorisme a soudainement ouvert les vannes d’un financement dans l’urgence. Le premier qui présente un projet de recherche répondant aux attentes, ou plutôt aux angoisses, des autorités gagne le marché. D’où la tentation de délégitimer la concurrence.

    Comment résister à la terreur que veut répandre Daech ?

    Daech vit de la peur qu’il inspire. Car Daech n’est pas une menace stratégique. Le « califat » s’effondrera tôt ou tard et les attentats, aussi meurtriers soient-ils, ne touchent l’économie qu’à la marge et renforcent la détermination sécuritaire (l’Europe de l’Ouest qui doucement s’enfonçait dans un processus de désarmement y met fin). La crainte d’une guerre civile reste un fantasme, car Daech ne touche de jeunes musulmans qu’à la marge et ne fait rien pour gagner la population musulmane à sa cause (un tiers des victimes de l’attentat de Nice sont des musulmans). Il faut travailler avec les classes moyennes d’origine musulmane en ascension sociale, favoriser l’émergence non pas d’un islam français mais de musulmans français, en cessant de s’appuyer sur des pays étrangers, et en normalisant la pratique religieuse publique, c’est-à-dire en jouant la carte de la liberté religieuse, au lieu de s’enfermer dans une laïcité idéologique et décalée.

    Propos recueillis par Nicolas Truong

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/10/11/la-mort-fait-partie-du-projet-djihadiste_5011917_3232.html

    #OlivierRoy
    #Jihadisme

  • Une #interview très éclairante de David Thomson qui propose un panorama approfondi des motivations derrière le #jihadisme en #France et égratigne au passage quelques idées reçues :

    Le cliché est effectivement que les femmes jihadistes sont des femmes soumises qui obéissent et suivent leur mari. Mais c’est plutôt l’inverse que j’ai observé depuis que je travaille sur ce sujet : l’engagement féminin est souvent plus déterminé que celui des hommes. Dans certains couples, c’est la femme qui est le moteur de la radicalisation, et certaines sont plus favorables aux attentats terroristes que leurs époux. Cela peut paraître incompréhensible, mais toutes celles avec qui je discute après leur retour me disent qu’elles ont vécu le port du sitar – qui dissimule jusqu’aux yeux et aux mains – comme une « libération ». Elles rejettent violemment et elles combattent (par les armes si elles le pouvaient) à la fois le modèle de société que leur impose la République française mais aussi les obligations perçues comme étant celles de la femme moderne : l’injonction sociétale de réussir sa vie professionnelle, sociale et familiale dans un contexte concurrentiel entre les individus.

    (...) À ce sujet, on entend souvent un discours très erroné qui voudrait que le jihadisme, en France, soit le fruit du communautarisme. C’est exactement l’inverse : l’un des points communs à presque tous ces jeunes est justement qu’ils n’étaient pas insérés dans une communauté. Et c’est peut-être plutôt l’absence de communauté qui leur a donné l’envie d’en retrouver une, de recréer une grande fratrie universelle – même si cette « communauté » est en réalité déchirée sur place par les rivalités internes. Dans ce sens, leur idéologie se construit contre l’Islam de France qu’ils déclarent « apostat » : en tant que tel, il est lui aussi à combattre et à éliminer.

    http://www.nonfiction.fr/article-8189-entretien___tuer_pour_exister_et_mourir__avec_david_thomson.