• Edmond Baudoin au pied des étoiles
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/edmond-baudoin-au-pied-des-etoiles-6868650

    Pionnier de l’autobiographie en bande dessinée, Edmond Baudoin poursuit une oeuvre nourrie par les voyages et les amitiés. L’album « Au pied des étoiles », qu’il signe avec Emmanuel Lepage, nous mène du Chili aux étoiles.

    Autour de la BD que j’ai beaucoup aimé :
    https://www.futuropolis.fr/9782754835657/au-pied-des-etoiles.html

    Un professeur de physique dans un lycée de Grenoble, José Olivares, avait un rêve : emmener ses élèves voir les étoiles dans le désert d’Atacama, au Chili. Là où se trouvent les plus grands observatoires sur terre. Il avait imaginé que deux auteurs de bande dessinée racontent en images cette expédition. Le voyage était prévu en avril 2020, mais rien ne s’est passé comme prévu. Alors que le monde est confiné pour cause de pandémie, on découvre chez Emmanuel Lepage une tumeur maligne. Plus question de partir.
    Un premier voyage aura finalement lieu en décembre 2021, sans les lycéens, faute d’argent, mais avec le professeur et les deux auteurs. C’est le moment de l’élection présidentielle au Chili, qui devra départager un candidat d’extrême droite et le jeune candidat de la gauche unie, Gabriel Boric. Dans cette effervescence du résultat de l’élection, où se joue l’avenir du Chili, les deux auteurs se mêlent au peuple qui afflue en masse vers la place d’Italie...

    Depuis ses débuts, l’aîné, Edmond Baudoin, s’est tourné vers une bande dessinée autobiographique, tandis que le cadet, Emmanuel Lepage, a choisi de s’exprimer dans la fiction, pendant vingt ans, avant de se permettre de dire « je » dans ses livres. Mais ce qui les réunit est bien plus fort que ce qui les sépare : le voyage d’abord, leur amour de l’art et du beau ensuite, leur engagement passionné pour l’humain enfin. Témoin, ce livre de non-fiction magnifique, singulier, foisonnant, riche de leurs échanges, écrit et dessiné à quatre mains. Il raconte leur voyage au Chili en décembre 2021, les étoiles du désert d’Atacama, le dessin, l’amour, les rencontres, la nécessité de transmettre, la beauté des êtres et des choses, et toujours, toujours, la vie.

    #bande_dessinée #BD #Edmond_Baudoin #Emmanuel_Lepage #étoiles #Chili #histoire #voyage #politique #audio #radio #France_Culture

  • Macron, en marche vers l’#extrême_droite ?
    https://www.youtube.com/watch?v=G43ZVd7wN60

    En 2017, puis en 2022, Emmanuel Macron a remporté l’élection présidentielle face à Marine Le Pen. Mais sa fascination pour l’extrême-droite et sa complaisance vis-à-vis d’empires médiatiques qui propagent la xénophobie contribuent à « booster » le Rassemblement national. Au second tour de la présidentielle de 2022, Marine Le Pen recueillait 41,8% des voix. Un record. Et le résultat d’une politique. Depuis 2017, interdictions de manifestations, arrestations arbitraires et surveillance généralisée sont utilisés par l’exécutif pour mater des révoltes populaires contre des politiques libérales imposées sans concertation, et considérées comme « anti pauvres ».
    Demain, l’Etat de droit et la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité » ne seront ils plus qu’un lointain souvenir ? Durant quatre mois, Thierry Vincent et Daphné Deschamps ont interviewé d’anciens macronistes déçus par la dérive autoritaire du président et des figures conservatrices et d’extrême-droite qui se réjouissent qu’Emmanuel Macron leur prépare un « boulevard » pour 2027.
    À quelques semaines des élections européennes, enquête au coeur d’une France en marche vers l’extrême droite.

    #Macron #Emmanuel_Macron #ni_de_droite_ni_de_gauche #de_droite_et_de_gauche #monarchisme #action_française #en_marche #jeanne_d'arc #Puy_du_Fou #11_novembre_2018 #Maréchal_Pétain #Pétain #décivilisation #Renaud_Camus #autoritarisme #macronisme #islamo-gauchisme #front_national (#FN) #arc_républicain #Jean-Michel_Blanquer #Amélie_de_Montchalin #front_républicain #Rassemblement_national (#RN) #Patrick_Vignal #intersectionnalité #gauche_radicale #extrême_gauche #France_insoumise #tenue_vestimentaire #habits #retraite #xénophobie #racisme #Elisabeth_Borne #Valeurs_Actuelles #migrations #connivence #symbole #Bruno_Roger-Petit #Bolloré #Vincent_Bolloré #médias #groupe_Bolloré #François_Coty #punaises_de_lit #bouc_émissaire #Pascal_Praud #grand_remplacement #Pap_Ndiaye #Rima_Abdul_Malak #Rachida_Dati #Cyril_Hanouna #Geoffroy_Lejeune #Journal_du_Dimanche (#JDD) #Gérald_Darmanin #conservatisme #homophobie #homosexualité #violences_policières #loi_immigration #préférence_nationale

  • Macron, En marche vers l’extrême-droite ?
    https://www.off-investigation.fr/macron-en-marche-vers-lextreme-droite

    Durant quatre mois, Thierry Vincent et Daphné Deschamps ont interviewé d’anciens macronistes déçus par la dérive autoritaire du président et des figures conservatrices et d’extrême-droite qui estiment qu’Emmanuel Macron prépare un « boulevard » au Rassemblement National pour 2027. Lire la suite : Macron, En marche vers l’extrême-droite ?

    #Emmanuel,un_homme_d’affaires_à_l’élysée-_S2

  • Macron l’Américain, la France livrée aux Gafam ?
    https://www.off-investigation.fr/macron-lamericaindiv-classtitre2la-france-livree-aux-gafam

    De la Silicon Valley, en passant par Las Vegas jusqu’à l’Elysée, voici le récit peu connu des réseaux américains qui ont boosté la carrière politique d’Emmanuel Macron.Lire la suite : Macron l’Américain, la France livrée aux Gafam ?

    #Emmanuel,un_homme_d’affaires_à_l’élysée-_S2 #Vidéos

  • Presidence macron : ce neofascisme qui vient Régis de Castelnau

    Le 10 avril prochain l’Assemblée nationale devrait adopter un nouveau texte répressif sur le « délit d’outrage en ligne » !

    C’est quelque chose d’absolument monstrueux. Cela piétine la Déclaration des Droits de l’Homme et notamment son article 11 qui garantit la liberté d’expression. Cela viole les principes fondamentaux du Droit pénal qui exige la précision des incriminations. C’est radicalement inconstitutionnel et cela poursuit évidemment l’objectif de faire taire la parole qui s’exprime en dehors d’un système médiatique totalitaire verrouillé par le pouvoir macroniste et les oligarques qui le soutiennent.

    Explications :

    https://www.youtube.com/watch?v=1i0wYWjh6RY

    Source : https://www.vududroit.com/2024/03/presidence-macron-ce-neofascisme-qui-vient

    #France #macron #emmanuel_macron #gouvernement_macron #censure #liberté_d'expression #médias

  • De la complicité de la France

    Cet épisode pilote revient sur le soutien apporté par l’État français au gouvernement génocidaire rwandais. Les documents secret défense analysés et rassemblés permettent de comprendre les mécanismes qui ont permis l’une des plus atroces compromissions de la Ve République autour de 4 questions : Pourquoi la France s’est-elle impliquée au Rwanda ? A quand remonte l’implication de la France au Rwanda ? Jusqu’à quand la France a-t-elle poursuivi son soutien au régime génocidaire ? Que penser des conclusions du « rapport Duclert » quant aux "responsabilités lourdes et accablantes de la France dans le génocide des Tutsis ?

    https://www.youtube.com/watch?v=zElcjCs4GE8&list=PLnTYnV3R1tVAO35eRrLP1a1QJxXD_Ts5z

    #génocide #complicité #France #Rwanda #vidéo #colonisation #politique_coloniale #Front_patriotique_rwandais (#FPR) #opération_Noroît #armée #armée_française #François_Mittérand #responsabilité #néo-colonialisme #rapport_Duclert #commission_Duclert #excuses #Macron #Emmanuel_Macron #soutien_actif #forces_spéciales #plainte #justice

  • émmanuel macron en mode chihuahua guerrier Vu du Droit - Régis de Castelnau

    Qu’est-ce qui peut expliquer le virage belliciste d’émmanuel macron amorcé à l’occasion de la conférence des 30 pays organisée le 26 février à Paris ? On l’avait alors vu prendre une initiative diplomatiquement assez ahurissante. Rappelons que cette conférence n’avait pas prévu à son agenda de parler de la présence de troupes européennes sur le théâtre d’opération ukrainien. Pas plus que cette question ne figurait sur le compte rendu et le procès-verbal qui sont établis dans ce genre de procédures. Cela n’avait pas empêché émmanuel macron qui comme on le sait entretient des rapports très élastiques avec les règles diplomatiques d’affirmer dans une conférence de presse organisée pour présenter le compte rendu de la réunion, qu’il ne fallait pas exclure l’intervention de troupes de l’OTAN sur le territoire de l’Ukraine pour y affronter l’armée russe. Ce fut immédiatement un tollé dans les capitales des pays participants qui rappelèrent que cette éventualité n’avait pas été discutée, et qu’il n’en était pas question. Jusqu’à John Kirby, porte-parole de Joël Biden faisant remarquer, rigolard que « même Zelensky ne l’avait pas demandé » .


    De la péripétie à l’escalade
    En France et dans toutes les chancelleries du monde, on se disait que cette nouvelle foucade d’un président erratique n’était qu’une péripétie diplomatique ridicule de plus, et que l’on allait retourner aux choses sérieuses. Dans un premier temps la presse système française prise par surprise fut bien embêtée ayant un peu de mal à trouver des soutiens crédibles. Alors on mobilisa quelques vieilles épaves du néo-conservatisme à la française comme Bernard Kouchner ou Serge July.

    Le problème, c’est qu’émmanuel macron a insisté et emprunté la voie martiale avec une forme de déclaration de guerre à la Russie. En commençant par la signature en urgence de traités inconstitutionnels avec l’Ukraine et la Moldavie. Curiosités que ces engagements aux modalités absurdes qui présentent également la caractéristique d’être contraires au Traité de l’Atlantique Nord constitutif de l’OTAN, et au passage une violation de la Constitution moldave qui impose la neutralité à ce pays. Mais qu’à cela ne tienne si l’on commence à s’arrêter à ces détails juridiques, on ne va pas s’en sortir.

    Rappelons en effet qu’en ce qui concerne la guerre en Ukraine, en matière de violation de ses engagements et de sa parole, la France a quand même un lourd passif. En 2014 avec l’UE elle parraine et se porte garante d’un accord entre le président (démocratiquement élu) et l’opposition qui occupe la place du Maïdan. Non seulement cet accord ne sera pas appliqué mais la France va appuyer le coup d’état qui va déposer Ianoukovitch. Ensuite il y aura les deux accords de Minsk garantis par la France dont François Hollande président en exercice a reconnu qu’il n’avait jamais été dans notre intention de les faire appliquer ! Ensuite Emmanuel Macron, en violation grossière de toutes les règles diplomatiques, a rendu publique une conversation avec Vladimir Poutine avant l’intervention russe dans laquelle il démontrait qu’il n’avait même pas lu les accords de Minsk. Enfin, la France a soutenu le projet de traité de paix proposé au printemps 2022 par Zelensky et accepté par les Russes. La France mettait une condition, c’était que l’armée russe évacue les environs de Kiev, ce qu’elle a fait.

    Une fois de plus la France a violé sa parole et soutenu la rupture du traité de paix organisée par les Britanniques. Ce rappel est important, d’abord parce qu’il démontre à quel point émmanuel macron est capable de mentir effrontément lorsqu’il inverse la responsabilité des violations commises par l’Occident. Mais également souligne son total mépris du droit international et du droit interne de notre pays.

    Sous le regard stupéfait de la communauté internationale, pour cette fois Occident et sud global rassemblés, le président français a poursuivi son escalade belliciste. Il a monté une coalition baroque et brinquebalante avec les minuscules pays baltes, la Pologne, et la ganache qui sert de président à la République tchèque. Rappelons encore une fois ce que disait Karl Marx dans une lettre adressée à son ami Frédérich Engels : « dans l’Histoire, les Polonais ont toujours fait courageusement des choses stupides ».
    Les « élites » sur le pied de guerre
    En France, après un moment de flottement le bloc élitaire s’est ressaisi. Tous les perroquets du discours présidentiel et de la russophobie sont montés à l’assaut. Emboîtant le pas d’Emmanuel Macron, ce furent d’abord les ministricules dans un déferlement de propagande et de mensonges, nous expliquant que la Russie était un nain politique, économique et militaire, puis sans crainte de la contradiction, qu’ils allaient nous envahir, et que d’ailleurs c’était déjà le cas. Journalistes sans morale et faux experts ensuite, chacun y allant de ses mensonges et surtout de ses accusations contre les tièdes, ou pire ceux qui préfèrent la paix à la guerre, présentés comme autant de traîtres méritant le poteau. Mention particulière pour Thomas Legrand dont les prises de position nous permettent de revisiter notre histoire. On le trouve en mode Robert Brasillach dans « Je suis partout » dressant les listes de ceux qui ne veulent pas marcher à son pas. Il nous renvoie à la presse de 1914 excitant un Raoul Villain qui assassinera Jean-Jaurès parce pour son opposition à la première guerre mondiale qui venait. Opposition qualifiée de trahison par les prédécesseurs de Legrand. Et on l’a entendu sur le plateau de « C ce soir » annoncer, qu’il s’engagerait dans la nouvelle LVF destinée à aller casser du moujik à l’Est. Il n’est hélas pas le seul.

    Cette agitation en dit long sur l’état de notre démocratie, et sur le caractère malfaisant de la présidence d’un émmanuel macron porté au pouvoir par une opération politique digne d’un coup d’État. À cela s’ajoute la situation dans laquelle ses inconséquences plongent notre malheureuse armée. Devenue croupion, dépourvue d’hommes en nombre suffisant, privée de matériel, ne disposant plus d’une industrie capable de l’alimenter, elle n’est désormais qu’une force marginale au plan international. Conduite par des hommes courageux et dévoués, dont le « chef » les oblige pourtant à suivre une stratégie de coups de menton, et d’aboiements de roquet. Et à s’humilier avec des déclarations qui font ricaner les « ennemis » qu’on leur a désignés. « Pour se prémunir d’agressions à son égard et défendre ses intérêts, l’armée française se prépare aux engagements les plus durs, le fait savoir et le démontre » a été contraint de déclarer le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre. C’est là encore hélas, une rodomontade. Mon général, personne n’a l’intention « d’engager » l’armée française à moins qu’elle décide d’aller combattre la Russie. Et là, avec 20 000 hommes « projetés » et une production nationale quotidienne d’obus de 140 par jour à partir de fin 2024, alors que les Russes en tirent 10 000, cela risquerait effectivement assez « dur ». En l’état l’armée française dispose de quatre jours de munitions ! Paraphrasant Joseph Staline posons la question : « Macron combien de divisions ? », La réponse est une  ! Il serait peut-être opportun de redevenir sérieux.

    Pour protéger et sanctuariser notre territoire national nous avons heureusement notre dissuasion nucléaire. Mais nos soldats, aussi courageux soient-ils, ne sont pas de la chair à canon pour défendre les intérêts des États-Unis.

    Alors pourquoi émmanuel macron s’est-il lancé dans cette croisade imbécile ? Qui ne peut produire qu’une escalade dangereuse et contraire de toute évidence aux intérêts de notre pays.

    Plusieurs explications ont été avancées pour tenter de trouver une explication. Chacune d’entre elles doit être étudié en n’oubliant pas le rôle des traits de caractère très particuliers du locataire installé à l’Élysée par les grands intérêts qui dominent dans notre pays.

    La catastrophe politique du salon de l’agriculture ?
    Parler de catastrophe concernant la prestation présidentielle au salon de l’agriculture est un doux euphémisme. Inutile de revenir sur les détails des différentes séquences, mais personne ne va venir soutenir aujourd’hui qu’il s’agissait d’un grand succès pour le chef de l’État qui s’est au contraire trouvé humilié à plusieurs reprises. Incontestablement le tintamarre médiatique lié à sa prise de position le jour de la conférence internationale tenue à l’Élysée, a prestement effacé sa piètre performance politique face aux agriculteurs. Dont les actions ont été comme le démontrent les études, largement soutenues par l’opinion. Cependant, ce premier objectif de diversion fut atteint. Reste entière la question de la suite et du changement d’approche macronien du conflit. Le président passant brutalement d’une forme de nuance appelant à la nécessité de « ne pas humilier la Russie », à une surenchère va-t-en-guerre finalement assez bizarre. Puisque d’une certaine façon, il a brûlé ses vaisseaux et qu’un retour en arrière devient assez difficile, au moins dans l’immédiat.

    La soudaine prise de conscience de la catastrophe ukrainienne ?
    L’hebdomadaire Marianne s’est fait l’écho d’un soi-disant rapport des autorités militaires sur une situation plus qu’inquiétante de l’Ukraine dont l’armée risquerait l’effondrement. Cette hypothèse manque quand même un peu de sérieux, dans la mesure où, d’abord depuis le début de la guerre, on savait le déséquilibre du rapport de force entre la Russie et l’Ukraine. Déséquilibre démographique, industriel, économique et surtout militaire. Malgré l’aide massive de l’OTAN, et des pays occidentaux, sauf à être aveugle ou auto-intoxiqué, une victoire militaire de l’Ukraine repoussant l’invasion russe n’était pas envisageable.
    Même si le niveau des dirigeants politiques et militaires s’est considérablement abaissé depuis 30 ans, on peut espérer que tout le monde n’est pas aussi stupide que Bruno Le Maire. Par conséquent l’impossibilité d’une « victoire » ukrainienne était présente dans les têtes depuis longtemps. Le problème étant qu’une absence de victoire est mécaniquement une défaite. Demandez à Napoléon et à Hitler ce qu’ils en pensent. Que la proximité de l’inévitable défaite ukrainienne provoque la panique, c’est compréhensible. Car elle sera bien celle de tout l’Occident et de l’OTAN. Dans ce cas, quel intérêt que cette agitation solitaire de Macron qui ne changera rien et fait ricaner dans toutes les capitales ? Et ce ne sont pas les grotesques photos où il se déguise en Popeye musclé « désireux d’en découdre » qui vont contribuer à ce qu’on le prenne au sérieux.

    Les États-Unis soucieux de se désengager ont repassé la patate chaude à l’Europe ?
    C’est effectivement une vraie question, dans la mesure où en cette année électorale, les démocrates américains sont en difficulté pour poursuivre leur soutien financier à l’Ukraine. Comme le reste de leurs alliés, les États-Unis sont aussi au bout du rouleau en ce qui concerne l’aide matérielle. La presse ukrainienne elle-même reconnaît méchamment que les Abrams https://www.kyivpost.com/post/29778 , soi-disant meilleurs chars du monde ne leur ont servi à rien. Quant aux F16 il faudra plusieurs années pour former des pilotes, des personnels au sol, et reconstruire des pistes pouvant accueillir cet avion fragile… On sait désormais que le premier mardi de novembre 2024 verra le match retour Biden/Trump, que ce dernier est favori, et qu’il est fermement décidé à abandonner l’Ukraine. Soumission aux ordres de l’oncle Sam, hubris habituelle d’Emmanuel Macron, notre président a-t-il décidé d’enfourcher le fier destrier du chef de la croisade supplétive contre la Russie ?

    Les jappements d’Emmanuel Macron, signe d’une volonté de relancer son deuxième mandat ?
    Le président de la République réélu confortablement en avril 2022 pour un deuxième mandat ne pourra pas se présenter à un troisième en 2027. Ce qui veut dire qu’à partir de la fin de l’année 2024, son autorité politique déjà faible, va s’amoindrir. Et les différentes forces vont s’organiser en dehors de lui pour le scrutin à venir. À cette situation déjà particulière s’ajoute la défaite de juin 2022 aux élections législatives. Le système mis en place en 2002 par Lionel Jospin de concomitance entre élections présidentielle et législatives avait créé une situation où le Parlement devenait un outil, pour la mise en œuvre par le président de son programme. Exit le pouvoir législatif et la séparation des pouvoirs. Mais cette fois-ci, une majorité relative et une opposition morcelée sont arrivées au Palais-Bourbon et ont installé une Assemblée nationale, outil malcommode sinon complètement inadapté à l’exercice macronien du pouvoir. Tous les projets de loi sont l’objet de manœuvres de contorsions, de magouilles désastreuses et d’un étalage de lâcheté politique qui exaspèrent l’opinion. Macron, pourtant soutenu par la presse la plus servile du monde est contraint, pour exister autrement que comme repoussoir, de lancer des opérations de pure communication. Mises en scène des remaniements ministériels chaotiques assurant la promotion aux postes essentiels de pitres improbables. Multiplication ridicule des cérémonies aux Invalides, entrées devenues quasiment hebdomadaires au Panthéon, farces institutionnelles comme l’inutile inscription de l’IVG dans la Constitution. Dès qu’il vient sur le terrain directement politique, confronté à une opinion qui massivement le déteste, il rencontre échec sur échec.

    Cela étant, il est toujours le chef de l’exécutif. Mais quelles sont ses perspectives ? Il sera bientôt le perdant qui s’en va, dont les anciens amis politiques soucieux de leur place dans le nouveau pouvoir à venir, vont s’éloigner. Rappelons-nous Bill Clinton à la fin de son deuxième mandat. Pour les élections européennes, Renaissance, a mis à la tête de sa liste la malheureuse Valérie Hayer, nouvelle calamité politique, probablement pire que Nathalie Loiseau, qui avait pourtant mis la barre assez haut. Le parti du président va probablement subir un échec retentissant. Les jeux olympiques de Paris sur lesquels Macron compte manifestement beaucoup pour redorer son image, ne se présentent pas sous le meilleur jour, c’est le moins que l’on puisse dire. Quelles sont ses marges de manœuvre face à l’éventuelle catastrophe électorale de juin prochain ? Dissoudre l’Assemblée nationale serait courir le risque de se retrouver avec une majorité Rassemblement National. Puisque même s’ils sont à prendre avec beaucoup de précautions, les sondages donnent consistance à cette perspective. Trois ans de cohabitation avec Marine Le Pen ou Jordan Bardella à inaugurer les chrysanthèmes ? Sans la possibilité de refaire le coup de François Mitterrand en 1988 ou Jacques Chirac en 2002 parvenant à battre leur premier ministre de cohabitation. Dans le meilleur des cas, si cette dissolution ne débouchait pas sur une majorité RN, la nouvelle Assemblée nationale serait encore plus problématique que celle de juin 2022. émmanuel macron est dans la situation d’un géant institutionnel empêché. Et contrairement à ce que l’on entend, ce n’est pas la Ve République qui est à bout de souffle, c’est ce qu’elle est devenue à force de tripatouillages de sa Constitution, et avec l’arrivée au pouvoir par une opération s’apparentant à une forme de coup d’état, d’un personnage sorti de nulle part. Sans aucune expérience sociale ou économique et qui, à son incompétence politique a ajouté des traits de caractère et des comportements qui amènent à s’interroger sur sa solidité psychologique.

    Pour se relancer politiquement, inscrire inutilement l’IVG dans la constitution, lancer un autre débat tout aussi inutile mais malheureusement dangereux sur le « droit à mourir », ce sont des choses faciles à faire. Et de toute façon dans sa masse, l’opinion publique s’en moque. Cela ne peut pas sortir émmanuel macron du marécage politique dans lequel il s’enfonce. C’est son problème.

    En revanche cela devient le nôtre lorsqu’il décide seul, de partir en guerre contre la première puissance militaire du monde, sans en avoir les moyens, mais pour se viriliser en chef de guerre. Cela met notre pays en danger. Qui va devoir envoyer à la mort des hommes et des femmes qui ont fait le choix de le servir. Et voir la crise sociale et économique majeure que nous traversons, s’aggraver.

    Pouvons-nous accepter que l’avenir de notre pays soit entre les mains d’un incompétent narcissique et instable ?

    #émmanuel_macron #macron #chihuahu #incompétence #guerre #crise

    Source : https://www.vududroit.com/2024/03/emmanuel-macron-en-mode-chihuahua-guerrier

    • émmanuel macron apprend à jouer du clairon Vu du Droit - Régis de Castelnau

      Après les rodomontades, nous sommes passés à la pantalonnade. Notre kéké national a donc déclaré tout seul la guerre à la Russie. La diversion de politique intérieure était évidente au départ, mais il s’est pris au jeu, et toujours abîmé dans la contemplation de son nombril, il poursuit sa guignolade avec l’incontestable sommet que représente la grotesque photo de ses muscles photoshopés. L’armée des domestiques s’est mobilisée et les plateaux ont retenti de toutes les âneries ignorantes possibles de ceux qui oubliant l’Histoire veulent marcher sur Moscou. Jusqu’aux militaires d’active ou pas (coucou Schill, coucou Desportes), qui pathétiques se précipitent dans les médias en mode Déroulède


      Pendant ce temps, les Russes ricanent en multipliant les provocations, quelques chihuahuas européens comme les pays baltes, jappent à l’unisson de la France, quant aux Américains, leur presse témoigne qu’ils s’en foutent complètement.

      Au début de l’invasion russe, on nous avait vendu la thèse de l’erreur stratégique de la Russie qui allait ainsi renforcer à la fois l’OTAN et l’UE. Une fois encore, mauvaise pioche. Aucune de ces deux organisations ne joue un rôle dans le psychodrame théâtral qu’on nous sert. Pire, leurs faiblesses et leurs divisions sautent aux yeux et se reflètent dans le désarroi de leurs deux patrons, le navet stoltenberg et la détestable et très corrompue ursula.

      Mais qu’importe, notre chihuahua à nous, comment qu’il est pas trop musclé, il apprend à jouer du clairon. Sa photographe officielle Soizig de la Moissonneuse-batteuse va rapidement nous sortir une photo.

      « l’air est pur, la route est large, le clairon sonne la charge, et les zouaves s’en vont chantant… »

      https://www.youtube.com/watch?v=M4ptmbIx2oU

      #musique #pantalonnade #otan #nato #ue #France #Russie

      Source : https://www.vududroit.com/2024/03/emmanuel-macron-apprend-a-jouer-du-clairon

  • Appel à mobilisation suite à l’arrestation de membres de la communauté #Emmaus_Roya

    On partage cet appel venant d’#Emmaüs Roya

    Appel à mobilisation pour aujourd’hui 18h devant toutes les préfectures, de la part d’Emmaüs Roya :

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    APPEL A MOBILISATION

    Hier, mercredi 20 mars 2024, un véhicule de #gendarmes_mobiles commence à suivre le véhicule de notre association Emmaüs Roya sur la route nationale entre Breil et Saorge, Alpes Maritimes. La camionnette transportait 3 compagnons Emmaüs, un des salariés (Cédric Herrou), 2 bénévoles et leur chien. L’équipe se rendait sur l’un des terrains agricoles de la communauté pour préparer la saison de maraîchage.

    Les gendarmes ont arrêté le véhicule et procédé à un #contrôle_d’identité. Ce contrôle d’identité semble n’avoir aucun autre fondement juridique que le contrôle au faciès et la volonté d’intimidation : la Préfecture du 06 s’emmêle dans sa communication officielle, clamant tantôt un simple contrôle routier, tantôt la lutte contre l’immigration clandestine.

    D’autres véhicules de gendarmes mobiles rejoignent le contrôle, à la fin il y a 4 véhicules de #gendarmerie pour 6 personnes interpellées. Après plus de 30mn d’immobilisation, les gendarmes reçoivent l’ordre de menotter tout le monde et de les embarquer à la caserne d’Auvarre à Nice.

    Cet épisode a lieu 10 jours après que nous ayons dénoncé des contrôles d’identité opérés illégalement par des Sentinelles. Un référé suspension contre ces pratiques irrégulières allait être déposé hier au Tribunal Administratif.

    Jusqu’à 17h nous ne savions pas quelle procédure était en cours. Nous apprenons enfin que #Cédric_Herrou a été placé en garde à vue pour « aide à la circulation irrégulière d’étrangers en France » d’après la police.

    Nous rappelons que le Conseil Constitutionnel a affirmé le 6 juillet 2018 que la fraternité avait une valeur Constitutionnelle et à ce titre, supprimait le délit d’aide à la circulation.

    Le compagnon français et les 2 bénévoles belges ont été relâché vers 19h.

    A l’heure actuelle 2 compagnons étrangers sont encore en rétenue administrative. Ils ont été emmenés au LRA (local de #rétention_administrative) de l’aéroport de Nice. A 14h20, cela fera 24h qu’ils auront été arrêtés : la Préfecture devra alors décider entre les libérer ou les placer en rétention administrative.

    Si à 14h les compagnons n’ont pas été libérés, nous appelons tous les groupes Emmaüs et autres structures qui voudraient nous soutenir à manifester physiquement leur soutien devant leur Préfecture de département, ce soir jeudi 21 mars à 18h. Camions, banderoles, casseroles, tout est bon pour hausser le ton.

    Ce contrôle aurait pu se passer n’importe où, frontière ou non, situation irrégulière ou non. Tous les jours des compagnons, et non compagnons, des simples gens sont contrôlés et arrêtés, seulement car ils ne possèdent pas les bons papiers. Tous les jours des associations connaissent des #intimidations ou des #pressions. Et plus grave encore. Les Préfectures ont de plus en plus tendance à confondre militance et délinquance.

    Et la situation ne risque pas de s’améliorer. On veut nous écraser, nous faire taire. La défense des sans-voix, des laissés-pour-compte sera toujours notre priorité.

    Toucher un compagnon c’est toucher à tous les compagnons. C’est toucher à tous les précaires, les rebuts de la société, ceux qu’on ne veut surtout pas voir et encore moins entendre.

    Réveillons nous, ne nous laissons pas marcher dessus. 10cm de liberté perdus, des années de lutte pour les retrouver. Comme disait l’abbé Pierre notre devoir est d‘ »empêcher les puissants de dormir« , bien que les puissants deviennent de plus en plus puissants et les sans-voix de plus en plus invisibles.

    Merci de votre soutien, et de faire tourner

    L’équipe d’Emmaüs Roya

    https://voieslibresdrome.wordpress.com/2024/03/21/appel-a-mobilisation-suite-a-larrestation-de-membres-de-

    #frontière_sud-alpine #arrestations #Roya #Vallée_de_la_Roya #Alpes_Maritimes #détention_administrative #rétention #garde_à_vue #sans-papiers #opération_Sentinelles

    via @karine4

    • Cédric Herrou : « Je viens de faire 22 heures de garde à vue parce que je suis un opposant politique »

      Le militant a été placé en garde à vue mercredi 20 mars, et deux compagnons d’Emmaüs-Roya en retenue administrative, après un contrôle routier. Tous trois ont été relâchés jeudi midi. La préfecture des Alpes-Maritimes assume, le ministère de l’intérieur garde le silence.

      IlIl a d’abord signalé un nouveau « petit contrôle au faciès » dans une vidéo postée sur le réseau social X. Cédric Herrou n’imaginait sans doute pas qu’il serait interpellé, en plus des hommes qui l’accompagnaient en voiture pour se rendre sur leur lieu de travail, mercredi 20 mars, en début d’après-midi. Les gendarmes mobiles ont profité d’un contrôle routier pour constater que certains des compagnons, membres de la communauté Emmaüs-Roya, étaient en situation irrégulière.

      Ces derniers, l’un de nationalité gambienne, l’autre mauritanienne, ont été placés en retenue administrative, tandis que l’agriculteur, déjà connu pour son combat pour le principe de fraternité consacré par le Conseil constitutionnel, a été placé en garde à vue, pour « aide à la circulation d’étrangers en France ». « J’ai senti les policiers un peu embêtés, et c’est normal puisque ce n’est plus un délit à partir du moment où il n’y a pas de contrepartie financière », souligne Cédric Herrou. Tous trois ont été relâchés jeudi 21 mars, à midi.

      Au moment de l’interpellation, raconte Cédric Herrou, les gendarmes lui « ont mis les menottes ». « Je leur ai demandé le motif de l’interpellation, et si j’étais placé en garde à vue. Mais on m’a notifié mes droits 3 h 30 après ma privation de liberté. » Le préfet des Alpes-Maritimes a affirmé que Cédric Herrou aurait refusé de présenter les documents du véhicule. « C’est faux, rétorque l’agriculteur. Les gendarmes nous ont suivis, et c’est parce qu’il y avait des Noirs dans la voiture. Je viens de faire 22 heures de garde à vue parce que je suis un opposant politique. Et dans un pays comme la France, cela interroge la notion d’État de droit. »

      À l’été 2023, Mediapart était allé à la rencontre d’Emmaüs-Roya et avait raconté la genèse de ce projet mêlant agriculture et social – une première en France. La communauté permet depuis sa création d’approvisionner toute la vallée de la Roya en produits locaux et bio, et a convaincu, à force de travail acharné et de pédagogie, les plus réfractaires à la présence de personnes étrangères. C’est la première fois que les forces de l’ordre et les autorités s’en prennent ainsi à la communauté Emmaüs.

      Dans la soirée de mercredi, le préfet des Alpes-Maritimes a choisi de communiquer sur X, confirmant l’interpellation de Cédric Herrou par des gendarmes mobiles dans le cadre d’un contrôle routier. « L’infraction routière retenue à son encontre et le refus de fournir les documents afférents à la conduite du véhicule ont entraîné l’immobilisation du véhicule. La présence à bord de passagers en situation irrégulière a conduit au placement en garde à vue de M. Cédric Herrou et au placement en retenue administrative des passagers », a-t-il poursuvi.

      Sollicité à plusieurs reprises, le ministère de l’intérieur a préféré garder le silence.
      « L’épine dans le pied de la préfecture »

      « On a l’impression que c’est lié aux dénonciations qu’on a faites il y a dix jours », explique Marion Gachet, cofondatrice de la communauté, en référence à une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montrant des militaires de l’opération Sentinelle effectuer un contrôle d’identité sur l’un des compagnons de la communauté, un contrôle « illégal » (ces derniers ne sont pas habilités à contrôler l’identité des citoyen·nes) et « au faciès » (la personne était noire), comme l’a souligné Cédric Herrou au moment des faits.

      Filmée, la scène a suscité l’indignation et a été reprise dans de nombreux médias. Cédric Herrou avait constaté ces pratiques illégales des mois plus tôt, notamment dans les trains circulant à la frontière franco-italienne ou dans les gares. Il avait déjà publié une vidéo, devenue virale, en novembre 2023 ; et un communiqué interassociatif était venu condamner ce type de pratique.

      « Des policiers m’ont dit que j’étais l’épine dans le pied de la préfecture. Je sais que tout ça fait suite au référé-suspension que j’ai déposé en justice pour mettre fin au contrôles d’identité effectués par les [soldats de] Sentinelle dans la région », confie Cédric Herrou.

      Mercredi 20 mars, les forces de l’ordre suivaient la voiture depuis quelques minutes, rapporte Marion Gachet, « comme [si elles] l’avaient repérée et attendaient de pouvoir intervenir ». « Dans le PV d’interpellation, il est écrit que les gendarmes ont suivi le véhicule de l’association depuis la gare, et l’ont contrôlé parce que l’un des feux arrière était cassé. »

      Par la suite, les motifs du contrôle et de l’interpellation ont évolué : d’abord présentée comme un simple contrôle routier, l’action s’est vite inscrite dans le cadre d’une « mission de lutte contre l’immigration clandestine », comme l’a affirmé le cabinet du préfet lui-même à France 3-Côte d’Azur.

      Deux bénévoles et un membre de la communauté de nationalité française, également présents dans le véhicule, ont d’ailleurs été relâchés en fin de journée, mercredi. Se voulant rassurant, Cédric Herrou affirme ne pas se décourager. « Au contraire, ça me rebooste. Pour les compagnons, c’est plus embêtant. Mais ils vont bien, ils appartiennent à une lutte, on est un peu une famille et ils savent qu’on sera toujours là. »

      Cédric Herrou et Marion Gachet invitent le préfet des Alpes-Maritimes à venir les rencontrer : « On dénonce des irrégularités parce qu’on est pour le respect du droit. Mais on est aussi dans une volonté de discussion et d’apaisement, on n’est pas là pour faire la guerre au préfet et il n’y a aucun intérêt à avoir de telles tensions, ni pour Emmaüs-Roya, ni pour la commune de Breil-sur-Roya, ni pour les autorités. »
      « Préfet bulldozer »

      Jusque-là, poursuit Marion Gachet, les membres de la communauté entretenaient « de très bonnes relations » avec la préfecture des Alpes-Maritimes. Mais, depuis l’arrivée du préfet Hugues Moutouh en septembre 2023, cette bonne entente s’est étiolée, regrette-t-elle. « Là, on a vraiment le sentiment qu’il se venge. » Le préfet est connu pour ses prises de position et de parole prônant la discrimination, comme lorsqu’il a déclaré, alors préfet de l’Hérault, que « les SDF étrangers n’étaient pas les bienvenus ».

      Surnommé « préfet bulldozer », il avait aussi réservé une interpellation surprise à plusieurs sans-papiers venus de Paris, dès la sortie du train, alors qu’ils devaient manifester à l’occasion du sommet France-Afrique organisé à Montpellier en octobre 2021 – manifestation déclarée aux autorités en amont. Plusieurs d’entre eux avaient fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), doublée d’une interdiction de retour sur le territoire français (IRTF).

      Ces dernières années, la militarisation de la frontière lancée par les autorités, avec pour seul objectif de la rendre hermétique – sans toutefois y parvenir –, a contribué à un renforcement des contrôles sans précédent, dans les cols de montagne, sur les routes, dans les gares… Mais ces contrôles mènent surtout à des refoulements en cascade (soit des renvois côté italien), sans empêcher concrètement les personnes exilées d’entrer en France au bout de plusieurs tentatives infructueuses, comme ont pu le documenter les associations présentes dans la région.

      Les associations d’aide aux exilé·es n’ont cessé d’alerter sur les effets de la militarisation de la frontière, qui conduit par ailleurs à l’enfermement de femmes, hommes et enfants dans des lieux sans véritable statut juridique (comme des préfabriqués) et pousse les personnes en migration à prendre toujours plus de risques pour éviter les contrôles. L’histoire de Blessing Matthew, une jeune Nigériane retrouvée morte dans la Durance, après avoir franchi la frontière avec deux camarades et avoir été poursuivie par les gendarmes, en est l’illustration.

      Dans une décision rendue le 2 février 2024, le Conseil d’État a annulé l’article du Ceseda (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) « qui permettait d’opposer des refus d’entrée en toutes circonstances et sans aucune distinction dans le cadre du rétablissement des contrôles aux frontières intérieures » et a enjoint à la France de respecter le droit d’asile, comme l’explique l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers, qui a suivi le dossier de près.

      Le 16 mars, l’association Tous migrants organisait une « grande maraude solidaire » pour dénoncer les « politiques d’invisibilisation » du sort réservé aux exilé·es et la « militarisation des frontières françaises dans le contexte de durcissement des politiques migratoires et de la loi Darmanin ».

      https://www.mediapart.fr/journal/france/210324/cedric-herrou-je-viens-de-faire-22-heures-de-garde-vue-parce-que-je-suis-u

  • Emmaüs Tarn-et-Garonne accusé d’avoir exploité des enfants | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1709051448-emmaus-tarn-garonne-accuse-exploite-enfants-mineurs

    Christian Calmejane, trésorier d’#Emmaüs International jusqu’en 2023, aurait exploité des mineurs dans la communauté qu’il dirige dans le Tarn-et-Garonne. Agés de 14 à 17 ans, ils devaient trier les vêtements, gérer les espaces verts ou la crèche.

    La Ville-Dieu-du-Temple (82) – Ce 6 juin 2023 au petit matin, la brigade de recherche de Castelsarrasin, petite ville en banlieue de Montauban (82), interpellent quatre individus à leurs domiciles. Ils sont soupçonnés d’avoir détourné plus de 57.000 euros des caisses de l’association Emmaüs Tarn-et-Garonne. Parmi les gardés à vue, une figure du mouvement de l’Abbé Pierre : Christian Calmejane, ancien trésorier d’Emmaüs International – qui fédère l’ensemble des groupes dans le monde – et directeur de la communauté locale depuis 27 ans. Ce dernier a comparu devant le tribunal judiciaire de Montauban en novembre dernier et a été sommé de justifier un dépôt suspect de 83.000 euros en liquide sur ses comptes personnels. À la surprise générale, il a finalement été relaxé. Le procureur, qui avait requis contre lui 12 mois de prison avec sursis pour blanchiment aggravé et abus de confiance, a fait appel de la décision.

  • La mort de Lénine vue par Emma Goldman
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#lenine

    Le 21 janvier 1924, Lénine décédait. Emma Goldman, expulsée des Etats-Unis en 1919 et ayant séjourné près de deux ans en Russie, s’en était enfui pour échapper à la répression qui touchait les anarchistes. Elle écrivit pour « Le Libertaire » du 7 mars 1924 un article sur le dirigeant bolchevik...

    #Lénine #anarchisme #RévolutionRusse #Kronstadt #Libertaire #marxisme #EmmaGoldman

  • Emmanuel Macron doit être destitué

    Ici éléments sur :

    La décision de la CIJ et la Convention sur la prévention du Génocide.

    Le caractère génocidaire de la suspension des financements à l’UNRWA

    https://blogs.mediapart.fr/stephane-m/blog/030224/emmanuel-macron-doit-etre-destitue

    #Israel #France #EmmanuelMacron #Droit #Droit-International #Convention-pour-la-prévention-du-génocide #Cour-Internationale-de-Justice #CIJ #crimes #crimes-contre-l'humanité #génocide

  • La semaine de Naïm : Gabriel Attal chez les agriculteurs, les JO 2024, le tri sélectif, Alain Duhamel en avance sur son temps

    « Alors, Gabriel, il va voir les agriculteurs et il leur dit quoi ? Il leur dit, « L’agriculture, c’est au-dessus de tout. » La semaine dernière, il a dit, « L’école, c’est au-dessus de tout. » Tout est au-dessus de tout maintenant. Ça y est, la France, c’est plus un pays, c’est un nuage.

    https://www.youtube.com/watch?&v=DeJzgrFVeP0

    #gabriel_attal #emmanuel_macron #France École #Santé #Poubelles #actualités_françaises #école #en_vedette #éducation #politique #Humour

  • Les ravages de la drogue, quand même, c’est triste à voir…
    https://www.europe1.fr/politique/info-europe-1-regeneration-audace-discipline-republicaine-ce-qua-dit-emmanue

    Selon les informations d’Europe 1, Emmanuel Macron a continué sa prise de parole ainsi : « Le 21e siècle est le siècle de la régénération. Et cette régénération vous ordonne de renouer avec l’esprit de la Révolution française. J’ai choisi pour la France le plus jeune Premier ministre de son histoire : ce n’est pas un risque, c’est une chance », a-t-il déclaré avant de poursuivre.

    « Votre mission est d’éviter le grand effacement de la France face au défi d’un monde en proie au tumulte. Si vous ne vous en sentez pas capable, quittez cette pièce à l’instant. Vous n’êtes pas seulement des ministres, vous êtes les soldats de l’an II du quinquennat. Je ne veux pas de ministres qui administrent, je veux des ministres qui agissent. Je ne veux pas de gestionnaires, je veux des révolutionnaires. Ce gouvernement n’a qu’un seul mot d’ordre : de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace. Ce gouvernement sera celui de la discipline républicaine. Je ne veux pas d’états d’âme, je veux des états de services. »

  • Macron nommé politicien de l’année à l’étranger...

    #Macron nommé « #politicien_de_l'année » par le prestigieux #Financial_Time. Les Français ne « veulent pas entendre la vérité budgétaire », pour le quotidien économique. De quoi mettre du baume au coeur du président, mal aimé en son propre pays...

    https://mastodon.social/@paul_denton/111715349817190998

    article sous #paywall :


    https://www.ft.com/content/0c458668-9bb6-449d-aaeb-1f76dc718bf0
    #Emmanuel_Macron #étranger

  • #Loi_immigration : l’accueil des étrangers n’est pas un fardeau mais une nécessité économique

    Contrairement aux discours répétés ad nauseam, le #coût des aides accordées aux immigrés, dont la jeunesse permet de compenser le vieillissement des Français, est extrêmement faible. Le #poids_financier de l’#immigration n’est qu’un #faux_problème brandi pour flatter les plus bas instincts.

    Quand les paroles ne sont plus audibles, écrasées par trop de contre-vérités et de mauvaise foi, il est bon parfois de se référer aux #chiffres. Alors que le débat sur la loi immigration va rebondir dans les semaines à venir, l’idée d’entendre à nouveau les sempiternels discours sur l’étranger qui coûte cher et prend nos emplois nous monte déjà au cerveau. Si l’on regarde concrètement ce qu’il en est, le coût de l’immigration en France, que certains présentent comme bien trop élevé, serait en réalité extrêmement faible selon les économistes. Pour l’OCDE, il est contenu entre -0,5% et +0,5% du PIB selon les pays d’Europe, soit un montant parfaitement supportable. Certes, les immigrés reçoivent davantage d’#aides que les autres (et encore, beaucoup d’entre elles ne sont pas réclamées) car ils sont pour la plupart dans une situation précaire, mais leur #jeunesse permet de compenser le vieillissement de la population française, et donc de booster l’économie.

    Eh oui, il est bien loin ce temps de l’après-guerre où les naissances explosaient : les bébés de cette période ont tous pris leur retraite ou sont en passe de le faire et, bientôt, il n’y aura plus assez de jeunes pour abonder les caisses de #retraite et d’#assurance_sociale. Sans compter que, vu l’allongement de la durée de vie, la question de la dépendance va requérir énormément de main-d’œuvre et, pour le coup, devenir un véritable poids financier. L’immigration, loin d’être un fardeau, est bien une #nécessité si l’on ne veut pas voir imploser notre modèle de société. Les Allemands, eux, l’assument haut et fort : ils ont besoin d’immigrés pour faire tourner le pays, comme l’a clamé le chancelier Olaf Scholz au dernier sommet économique de Davos. Le poids financier de l’immigration est donc un faux problème brandi par des politiques qui ne pensent qu’à flatter les plus bas instincts d’une population qui craint que l’avenir soit pire encore que le présent. On peut la comprendre, mais elle se trompe d’ennemi.

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/loi-immigration-laccueil-des-etrangers-nest-pas-un-fardeau-mais-une-neces
    #économie #démographie #France #migrations

    –-

    voir aussi cette métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »...
    https://seenthis.net/messages/971875

    ping @karine4

    • Sur les #prestations_sociales aux étrangers, la #contradiction d’#Emmanuel_Macron

      Le pouvoir exécutif vante une loi « immigration » qui concourt à une meilleure intégration des « travailleurs » et soutient « ceux qui travaillent ». Mais la restriction des droits sociaux pour les non-Européens fragilise le système de #protection_sociale.

      Depuis son adoption au Parlement, la loi relative à l’immigration est présentée par Emmanuel Macron et par le gouvernement comme fidèle à la doctrine du « #en_même_temps ». D’un côté, le texte prétend lutter « contre les #passeurs » et l’entrée illicite d’étrangers dans l’Hexagone. De l’autre, il viserait à « mieux intégrer ceux qui ont vocation à demeurer sur notre sol » : les « réfugiés, étudiants, chercheurs, travailleurs ». En s’exprimant ainsi dans ses vœux à la nation, le 31 décembre 2023, le président de la République a cherché à montrer que la #réforme, fruit d’un compromis avec les élus Les Républicains, et inspirée par endroits du logiciel du Rassemblement national, conciliait #fermeté et #humanisme.

      Mais cette volonté d’#équilibre est contredite par les mesures concernant les prestations sociales. En réalité, le texte pose de nouvelles règles qui durcissent les conditions d’accès à plusieurs droits pour les étrangers non ressortissants de l’Union européenne, en situation régulière, ce qui risque de plonger ces personnes dans le dénuement.

      Un premier régime est créé, qui prévoit que l’étranger devra soit avoir résidé en France depuis au moins cinq ans, soit « justifier d’une durée d’affiliation d’au moins trente mois au titre d’une activité professionnelle » – sachant que cela peut aussi inclure des périodes non travaillées (chômage, arrêt-maladie). Ce « #délai_de_carence » est une nouveauté pour les aides visées : #allocations_familiales, prestation d’accueil du jeune enfant, allocation de rentrée scolaire, complément familial, allocation personnalisée d’autonomie, etc.

      « #Régression considérable »

      Un deuxième régime est mis en place pour les #aides_personnelles_au_logement (#APL) : pour les toucher, l’étranger devra soit être titulaire d’un visa étudiant, soit être établi sur le territoire depuis au moins cinq ans, soit justifier d’une « durée d’affiliation d’au moins trois mois au titre d’une activité professionnelle ». Là aussi, il s’agit d’une innovation. Ces critères plus stricts, précise la loi, ne jouent cependant pas pour ceux qui ont obtenu le statut de réfugié ou détiennent la carte de résident.

      Le 19 décembre 2023, Olivier Dussopt, le ministre du travail, a réfuté la logique d’une #discrimination entre nationaux et étrangers, et fait valoir que le texte établissait une « #différence » entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, « qu’on soit français ou qu’on soit étranger ». « Nous voulons que celles et ceux qui travaillent soient mieux accompagnés », a-t-il ajouté, en faisant allusion au délai de carence moins long pour les étrangers en emploi que pour les autres. Une présentation qui omet que le nouveau régime ne s’applique qu’aux résidents non européens, et laisse penser que certains étrangers mériteraient plus que d’autres d’être couverts par notre #Etat-providence.

      Alors que la loi est censée faciliter – sous certaines conditions – l’#intégration de ressortissants d’autres pays, des spécialistes de la protection sociale considèrent que les mesures sur les prestations tournent le dos à cet objectif. « Les délais de carence vont totalement à l’encontre de l’intégration que l’on prétend viser », estime Michel Borgetto, professeur émérite de l’université Paris Panthéon-Assas. Ils risquent, d’une part, de « précipiter dans la #précarité des personnes confrontées déjà à des #conditions_de_vie difficiles, ce qui aura pour effet d’accroître le nombre de #travailleurs_pauvres et de #mal-logés, voire de #sans-abri, relève-t-il. Ils sont, d’autre part, susceptibles de se révéler largement contre-productifs et terriblement néfastes, poursuit le spécialiste du droit de la #sécurité_sociale, dans la mesure où les étrangers en situation régulière se voient privés des aides et accompagnements nécessaires à leur insertion durable dans la société, dans les premiers mois ou années de leur vie en France. C’est-à-dire, en fait, au moment même où ils en ont précisément le plus besoin… »

      Maîtresse de conférences en droit social à l’université Lyon-II, Laure Camaji tient à rappeler que les prestations visées constituent des « #droits_universels, attribués depuis des décennies en raison de la résidence sur le territoire ». « Cela fait bien longtemps – depuis une loi de 1975 – que le droit aux #prestations_familiales n’est plus lié à l’exercice d’une #activité_professionnelle, souligne-t-elle. C’est un principe fondamental de notre système de sécurité sociale, un #acquis majeur qui forme le socle de notre #pacte_social, tout comme l’est l’#universalité de la #couverture_maladie, de la prise en charge du #handicap et de la #dépendance, du droit au logement et à l’#hébergement_d’urgence. »

      A ses yeux, le texte entraîne une « régression considérable » en instaurant une « #dualité de régimes entre les Français et les Européens d’un côté, les personnes non ressortissantes de l’Union de l’autre ». L’intégralité du système de protection sociale est fragilisée, « pour tous, quelle que soit la nationalité, l’origine, la situation familiale, puisque l’universalité n’est plus le principe », analyse-t-elle.

      Motivation « idéologique »

      Francis Kessler, maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ne comprend pas « la logique à l’œuvre dans cette loi, sauf à considérer qu’il est illégitime de verser certaines prestations à une catégorie de la population, au motif qu’elle n’a pas la nationalité française, ou que les étrangers viennent en France pour toucher des aides – ce qu’aucune étude n’a démontré ». En réalité, complète-t-il, la seule motivation de cette loi est « idéologique » : « Elle repose très clairement sur une idée de “#préférence_nationale” et place notre pays sur une pente extrêmement dangereuse. »

      Toute la question, maintenant, est de savoir si les dispositions en cause seront validées par le #Conseil_constitutionnel. L’institution de la rue de Montpensier a été saisie par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ainsi que par des députés et sénateurs de gauche, notamment sur les restrictions des #aides_financières aux étrangers. Les parlementaires d’opposition ont mis en avant le fait que les délais de carence violaient – entre autres – le #principe_d’égalité. Plusieurs membres du gouvernement, dont la première ministre, Elisabeth Borne, ont reconnu que des articles du texte, comme celui sur les APL, pouvaient être jugés contraires à la Loi fondamentale. Le Conseil constitutionnel rendra sa décision avant la fin du mois de janvier.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/05/sur-les-prestations-sociales-aux-etrangers-la-contradiction-d-emmanuel-macro
      #Macron #loi_immigration #accès_aux_droits

  • #Recherche : les tours de #passe-passe d’#Emmanuel_Macron

    Le chef de l’Etat s’est targué d’un #bilan flatteur en matière d’investissement pour le monde de la recherche, en omettant des #indicateurs inquiétants et des promesses non tenues, tout en vantant une #concurrence délétère.

    Devant un parterre de plusieurs centaines de scientifiques, le 7 décembre, à l’Elysée, le président de la République, Emmanuel Macron, était à l’aise, volontaire, et « en compagnonnage » avec la communauté académique, comme il l’a confessé. Mais c’est moins en passionné de science qu’en magicien qu’il s’est en fait comporté, escamotant ce qui ne rentrait pas dans son cadre, multipliant les tours de passe-passe, sortant quelques lapins du chapeau, pour aboutir à transformer les flatteries adressées à son auditoire en cinglantes critiques. Au point de faire « oublier » un autre discours célèbre, celui de Nicolas Sarkozy en janvier 2009, qui avait lâché : « Un chercheur français publie de 30 % à 50 % en moins qu’un chercheur britannique. (…) Evidemment, si l’on ne veut pas voir cela, je vous remercie d’être venu, il y a de la lumière, c’est chauffé… »

    Premier tour de magie classique, celui de l’embellissement du bilan. Comme une baguette magique, son arrivée en 2017 aurait mis fin à des années de « #désinvestissement_massif ». Sauf que cela ne se voit pas dans le critère habituel de la part du PIB consacrée en recherche et développement (R&D), qui est restée stable depuis le début du premier quinquennat, à 2,2 %. Les estimations indiquent même une baisse à 2,18 % pour 2022.

    Cela ne se voit pas non plus dans la part des #publications nationales dans le total mondial, dont il a rappelé qu’elle a baissé, sans dire qu’elle continue de le faire malgré ses efforts. Même les annexes au projet de loi de finances pour 2024 prévoient que cela va continuer. Pire, côté bilan, compte tenu de l’inflation, la « magique » #loi_de_programmation_de_la_recherche de 2020 donne en fait des #moyens en baisse aux #laboratoires l’an prochain.

    Avec plus de « réussite », le président de la République a littéralement fait disparaître du paysage 7 milliards d’euros. Il s’agit de l’enveloppe, dont se prive volontairement l’Etat chaque année, pour soutenir la recherche et développement des entreprises – le #crédit_d’impôt_recherche – sans résultat macroéconomique. La part des dépenses de #R&D des #entreprises ne suit pas la progression du crédit d’impôt recherche. Mais il n’est toujours pas question d’interroger l’#efficacité du dispositif, absent de l’allocution, comme celle des mesures sur l’#innovation, le 11 décembre à Toulouse.

    Autre rituel classique des discours, faire oublier les précédents. Le chef de l’Etat l’a tenté à deux reprises sur des thèmes centraux de son argumentaire : l’#évaluation et la #simplification. Dans son allocution de 2023, il regrette qu’en France « on ne tire toujours pas assez conséquence des évaluations », quand en novembre 2019, pour les 80 ans du CNRS, il critiquait « un système mou sans conséquence ». Entre ces deux temps forts, il a nommé à la tête de l’agence chargée des évaluations son propre conseiller recherche, #Thierry_Coulhon, qui n’a donc pas réussi à « durcir » l’évaluation, mais a été nommé à la tête du comité exécutif de l’Institut polytechnique de Paris.

    Il y a quatre ans, Emmanuel Macron promettait également la « simplification », et obtenu… le contraire. Les choses ont empiré, au point qu’un rapport publié en novembre du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur enjoint au CNRS de lancer une « opération commando » pour régler des #problèmes_administratifs, qu’un médaillé d’argent, ulcéré, renvoie sa médaille, et que le conseil scientifique du #CNRS dénonce les « #entraves_administratives ».

    #Violence_symbolique

    L’#échec de la #promesse de simplifier pointe aussi lorsqu’on fait les comptes des « #annonces » concernant le « #pilotage » du système. Emmanuel Macron a prévu pas moins de cinq pilotes dans l’avion : lui-même, assisté d’un « #conseil_présidentiel_de_la_science » ; le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ; le « ministère bis » qu’est le secrétariat général à l’investissement, qui distribue des milliards jusqu’en 2030 sur des thématiques pour la plupart décidées à l’Elysée ; auxquels s’ajoutent les organismes de recherche qui doivent se transformer en « #agences_de_programmes » et définir aussi des stratégies.

    Au passage, simplification oblige sans doute, le thème « climat, biodiversité et société durable » est confié au CNRS « en lien naturellement avec l’#Ifremer [Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer] pour les océans, avec l’#IRD [Institut de recherche pour le développement] pour le développement durable » ; enfin, dernier pilote, les #universités, qui localement géreront les personnels employés souvent par d’autres acteurs.

    Finalement, le principal escamotage du magicien élyséen consiste à avoir parlé pendant une heure de recherche, mais pas de celles et ceux qui la font. Ah si, il a beaucoup été question des « meilleurs », des « gens très bons », « des équipes d’excellence » . Les autres apprécieront. Le Président promet même de « laisser toute la #liberté_académique aux meilleurs », sous-entendant que ceux qui ne sont pas meilleurs n’auront pas cette liberté.

    Cette #invisibilisation et cette #privation_de_droits d’une bonne partie des personnels fonctionnaires sont d’une rare violence symbolique pour des gens qui, comme dans d’autres services publics, aspirent à bien faire leur métier et avoir les moyens de l’exercer. Ces derniers savent aussi, parfois dans leur chair, quels effets délétères peuvent avoir ces obsessions pour la #compétition permanente aux postes et aux moyens. Et accessoirement combien elle est source de la #complexité que le chef de l’Etat voudrait simplifier.

    La « #révolution », terme employé dans ce discours, serait évidemment moins d’accélérer dans cette direction que d’interroger ce système dont on attend encore les preuves de l’#efficacité, autrement que par les témoignages de ceux qui en bénéficient.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/21/recherche-les-tours-de-passe-passe-du-president-macron_6207095_3232.html
    #ESR #Macron #France #université #facs

  • Mort de la comédienne Emmanuelle Debever, une des premières femmes à accuser Gérard Depardieu - Elle
    https://www.elle.fr/Societe/News/Mort-de-la-comedienne-Emmanuelle-Debever-une-des-premieres-femmes-a-accuser-Ger

    Les mots choisis par Emmanuelle Debever étaient pourtant clairs quand elle décida de prendre la plume, le 5 juin 2019. Quand elle écrit la publication, une enquête pour viol visant l’acteur vient d’être classée sans suite. « Monsieur Depardieu. En ce jour acquitté pour viol et agressions sexuelles. No comment », écrit-elle en introduction. Elle ajoute : « Danton de Wajda. J’interprétais Louison, la très jeune épouse de Danton. Le monstre sacré s’était permis bien des choses durant ce tournage... Profitant de l’intimité à l’intérieur d’un carrosse. Glissant sa grosse patte sous mes jupons, pour soi-disant mieux me sentir… » Le texte était accompagné d’une photo d’archives en noir et blanc prise sur le tournage du film, aux côtés du « monstre sacré » du cinéma français, devenu « monstre tout court » selon les propos récents de l’actrice Anouck Grinberg, une des seules actrices à avoir pris la parole pour soutenir les victimes présumées de Gérard Depardieu.

  • « Envie de vomir » : le milieu du cinéma et de l’audiovisuel prend ses distances avec Gérard Depardieu
    https://www.lefigaro.fr/culture/envie-de-vomir-le-milieu-du-cinema-et-de-l-audiovisuel-prend-ses-distances-

    La diffusion du Complément d’enquête consacré au comportement de l’acteur avec les femmes suscite de nombreuses réactions.

    Jeudi soir sur France 2, l’émission « Complément d’enquête consacrée à l’acteur Gérard Depardieu est revenue sur les accusations de viols et d’agressions sexuelles portées à l’encontre de l’acteur en révélant de nouveaux témoignages. Des extraits d’un documentaire jamais finalisé ont notamment mis en lumière une obsession chez l’acteur pour le sexe qui rejaillit dans ses propos et son comportement.

    Au lendemain de cette diffusion, plusieurs personnalités du monde du cinéma ont fait part du dégoût que leur a inspiré l’enquête de France 2. Au premier rang desquelles, Fabien Onteniente. C’est lui qui réalisait Disco en 2007, film sur le tournage duquel Gérard Depardieu aurait agressé Hélène Darras. Invité de France Info vendredi, Onteniente a expliqué qu’il « découvre pan par pan l’histoire de ce monsieur ». « Ce n’est pas dans mes valeurs, ce n’est pas possible de fermer les yeux sur ce genre de comportements inadmissibles », a-t-il ajouté en précisant qu’il ne tournerait plus avec Gérard Depardieu.

    Interrogé par Complément d’enquête à propos des accusations d’agressions sexuelles sur le tournage de Disco, Fabien Onteniente avait expliqué ne pas avoir souvenir d’un incident à l’époque. Tout en précisant qu’il avait dû recadrer Gérard Depardieu lors d’un autre tournage, des années après, pour son comportement avec des figurantes.
    « Insupportable »

    Depuis la diffusion de l’enquête, et parfois même dès la publication d’extraits, plusieurs personnalités du cinéma ou de la télévision ont pris leur distance avec le comédien. À commencer par le directeur du cinéma et du développement international de France Télévision, Manuel Alduy, qui avait déjà « mis en pause » d’éventuelles nouvelles productions avec Gérard Depardieu. La diffusion même de films avec l’acteur à l’affiche est maintenant suspendue. « L’impunité envers des personnages comme celui-là, si elle reste totale, c’est un vrai problème pour les victimes d’un système », a réagi de son côté l’actrice Clotilde Hesme au micro de BFMTV.

    L’animatrice de France Télévision Faustine Bollaert a qualifié d’« insupportable » le comportement de l’acteur dans un court message sur les réseaux sociaux.

    L’animatrice de La France a un incroyable Talent, Justine Becattini (Juju Fitcats) a expliqué avoir eu « envie de vomir » après avoir regardé l’extrait où Depardieu est en visite dans un haras en Corée du Nord. La youtubeuse a ajouté : « Mr. Depardieu, si nous, cavalières, montons à cheval, c’est parce que ces "animaux" sont bien plus humains, intelligents et respectueux que vous ne le serez jamais. »

    Gérard Depardieu fait l’objet de deux plaintes pour viols et agressions sexuelles. La dernière en date est celle de la comédienne Hélène Darras. Elle accuse l’acteur de l’avoir « pelotée » lors du tournage du film Disco en 2007.

    • @muse_cello
      https://twitter.com/muse_cello/status/1734115034148511765

      L’actrice Emmanuelle Debever est décédée le 7 décembre dernier dans le plus grand des silences. Elle s’est jetée dans la Seine. En 2019, elle avait dénoncé l’agression sexuelle dont elle avait été victime lors du tournage « Danton » par Gérard Depardieu. Là encore dans un silence assourdissant…
      Le silence n’est qu’un complice parmi d’autres.
      mes condoléances à sa famille et ses proches.

      #cinéma #VSS #viol

    • beau post FB de Terry McKay, avec le post publié par Emmanuelle Debever il y a 5 ans (oui, 5 ans !)
      • [EMMANUELLE DEBEVER]
      S’en est allée, la jeune comédienne inoubliable d’UN JEU BRUTAL de Jean-Claude Brisseau. Ce corps démantibulé, handicapé, porté, traîné, dressé aux tiges et corsets en métal mais jamais dompté, entre la poupée terrible et l’enfant sauvage. Cette hostilité fragile qu’elle incarnait. Cette réticence en pleine nature, petite chèvre de Monsieur Seguin dans la montagne, isolée, face à ce père, cet ogre géant, Bruno Cremer en serial killer, tueur de filles. Sauf la sienne, à bout de bras. Et elle qui paraplégique déplaçait la mise en scène à sa suite, faisait trembler tout le film, infirme, avec cet air buté, furieux ou terrorisé, on n’avait jamais vu ça, un corps aussi immobilisé se cabrer tout le temps, se raidir encore, se révolter en proie trop facile.
      Emmanuelle Debever a fait très peu de films. Il suffit parfois d’un. Mais pourquoi ça s’est arrêté si vite ? Son minois, sa réticence.
      Elle s’est jetée dans la Seine il y a quelques jours. J’apprends ça. Et j’apprends aussi qu’il y a moins de cinq ans elle avait, sur sa page officielle que je ne connaissais pas, écrit ce statut. Qui s’en fit l’écho ? Presque personne. Tout cela qui bien entendu ce matin laisse un très sale goût. Les coïncidences existent, oui, pour nous faire signe que quelquefois les malheurs, les horreurs, ne sont pas par hasard.
      Et le post d’Emmanuelle Debever du 5 juin 2019, illustré par une photo du Danton de Wajda
      "Emmanuelle Debever
      Monsieur Depardieu
      En ce jour acquitté pour viol et agressions sexuelles. No comment
      « Danton » de Wajda
      J’interprétais Louison, la très jeune épouse de Danton.
      Le monstre sacré s’était permis bien des choses durant ce tournage ...
      Profitant de l’intimité à l’intérieur d’un carrosse.
      Glissant sa grosse patte sous mes jupons, pour soit disant mieux me sentir ...
      Moi, ne me laissant pas faire.
      Ici, nos yeux rivés vers l’échafaud, une tête allait tomber. D’où mon regard."

    • Bonjour @isskein merci pour ton post sur seenthis, si ton lien pointe sur fuckboue c’est sympa pour celleux qui refusent d’aller sur cette plateforme de mettre un petit résumé histoire de :) Merci

    • Elle s’est donné la mort après la diffusion de l’emission complement d’enquète sur Depardieu.

      Le texte de fessebouc fait la promo d’un film réalisé par un violeur notoire Jean-Claude Brisseau sans rappeler le CV de celui ci. Je le trouve au contraire assez laid et hypocrite ce texte de Terry McKay car elle adopte le point de vue de l’agresseur a travers le film des fantasmes d’un violeur surtout dans cette phrase ;
      « Cette réticence en pleine nature, petite chèvre de Monsieur Seguin dans la montagne, isolée, face à ce père, cet ogre géant, Bruno Cremer en serial killer, tueur de filles. Sauf la sienne , à bout de bras. »

      #grand_homme #grands_hommes
      Terry McKay est chroniqueuse dans les cahiers du cinema, une publication qui ne s’est pas occupé de dénoncer Depardieu ni même Brissaud et ne le fait qu’une fois que la messe est dite.

      Ce suicide m’evoque la solitude des victimes, l’abandon qu’elles subissent, le defaut de soins et l’indifference. Depardieu est denoncé car il est trop proche de Poutine, ce qui est devenu une tare depuis la guerre en Ukraine.

  • ★ EMMA GOLDMAN : LETTRES DE PRISON - Socialisme libertaire

    Que fais-je ? Je regarde la misère humaine. Il n’existe pas de misère plus affreuse que la misère en prison. Elle est si impuissante, si humiliée.

       Oui, je pense que les prisonnières m’aiment bien, du moins celles qui ont été jetées en prison avec moi. Il est si facile d’obtenir leur amour. La plus petite marque de gentillesse les émeut. — elles sont si reconnaissantes. Mais que peut-on faire pour elles ? (...)

    #EmmaGoldman #Liberté #émancipation #prison #pénitencier...

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2023/11/emma-goldman-lettres-de-prison.html

  • Des dizaines de policiers sont d’intervenus dans la Halte-Saint-Jean d’Emmaus pour réprimer violemment les « compagnons » sans papiers grévistes. Gazage général et des blessés. La police a confisqué (volé) la caisse de grève. Les grévistes ne savent pas comment mangeront leurs enfants ce soir. D’après @JeremieRochas
    https://twitter.com/JeremieRochas/status/1727582851607023782

    #sans_papiers #grève #grévistes #Emmaus #police

    • La police intervient chez Emmaüs à Saint-André-lez-Lille - France Bleu
      https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/la-police-intervient-chez-emmaues-a-saint-andre-lez-lille-8431861

      La police intervient chez Emmaüs à Saint-André-lez-Lille
      Saint-André-lez-Lille
      De Antoine Barège , Lison Bourgeois

      Jeudi 23 novembre 2023 à 11:33
      Par France Bleu Nord

      La police est intervenue ce jeudi matin à la halte Saint-Jean, l’entrepôt d’Emmaüs à Saint-André-lez-Lille. Après 147 jours de grève de plusieurs compagnons, des convocations ont été remises.
      Une trentaine de policiers étaient présents pour l’intervention Une trentaine de policiers étaient présents pour l’intervention
      Une trentaine de policiers étaient présents pour l’intervention © Radio France - Lison Bourgeois

      Après 147 jours de grève d’une vingtaine de compagnons, tous en situation irrégulière, qui dénoncent depuis début juillet une « traite d’être humain » et du « travail dissimulé », une vingtaine de policiers sont intervenus ce jeudi matin à Saint-André-lez-Lille. Selon la préfecture du Nord, il ne s’agit pas d’expulsion mais d’une opération « visant à faire cesser les troubles à l’ordre public et l’entrave à la circulation ». Une « opération maîtrisée », les policiers ont remis une dizaine de convocation au commissariat.
      « Intimidation »

      Les compagnons grévistes sont convoqués lundi au commissariat, ils vont être entendus un à un. Le 8 novembre, le tribunal de Lille a demandé la libération et l’arrêt du blocage de la Halte Saint Jean à Saint-André-lez-Lille dans une ordonnance. La CGT qui soutient les compagnons grévistes dénonce « une responsabilité » du préfet du Nord et une « action d’intimidation ». Selon la porte-parole des grévistes Alixe Kombila, deux membres de la communauté ont été envoyés à l’hôpital.
      Un calvaire pour les habitants aux alentours

      Les habitants de la rue du Général Leclerc décrivent un véritable calvaire. Pauline explique qu’elle a du mal à faire dormir son petit garçon avec le bruit. « On se réveille, on a les tambours. On ouvre nos fenêtres, on a les tambours. C’est du matin au soir ! », regrette-t-elle. Pourtant les voisins l’assurent : ils soutiennent le combat des grévistes. Mais ils souhaitent que le bruit cesse.

  • « Le manque d’immigration de travail handicape la France »

    Les économistes #Madeleine_Péron et #Emmanuelle_Auriol constatent, dans une tribune au « Monde », que le pays se prive d’une immigration nécessaire à sa croissance et soulignent que le débat se concentre sur des aspects identitaires et sécuritaires, omettant que les arrivées d’étrangers en France se situent sous la moyenne européenne.

    A l’occasion du projet de loi déposé par le gouvernement, le débat sur l’immigration a resurgi dans l’actualité. Sans surprise, les volets sécuritaire et identitaire y tiennent une place prépondérante, éclipsant certaines réalités économiques qu’il faudrait pourtant prendre en compte pour permettre un véritable débat démocratique. Car l’immigration pour motif économique est portion congrue en France, et notre pays se prive, pour de mauvaises raisons, d’un fort potentiel de croissance à long terme et, à court terme, de substantiels bénéfices économiques et sociaux.

    Contrairement à une idée reçue, la France est un pays de faible immigration ! Le flux annuel d’immigrés entrants était de 316 174 personnes en 2022, selon le ministère de l’intérieur, soit environ 0,45 % de la population française. En dehors des regroupements familiaux, les possibilités d’une immigration de travail sont réduites pour les ressortissants extracommunautaires.

    De ce fait, l’immigration pour motif économique est négligeable dans notre pays : en 2022, elle représentait seulement 16 % des nouveaux visas délivrés, souvent au prix de batailles administratives à l’issue incertaine pour le candidat à l’immigration et pour son potentiel employeur. Et ce, alors même que, selon l’enquête « Besoins en main-d’œuvre 2023 » de Pôle emploi, 61 % des recrutements sont jugés difficiles, principalement par manque de candidats et de compétences adéquates.

    Les #bienfaits d’une immigration de travail sont considérables à court terme, pour répondre à des tensions fortes et persistantes dans certains secteurs cruciaux tant pour notre économie que pour notre vie quotidienne. Les métiers dits « en tension » s’observent ainsi à tous les niveaux de qualification : il nous manque aussi bien des ouvriers spécialisés que des médecins, des cuisiniers, des infirmiers, des banquiers ou encore des informaticiens. Dès lors, la faible immigration de travail en France est un #problème_économique majeur. Faute de personnels, des services d’urgences ferment, des citoyens âgés dépendants sont privés de soins, des entreprises renoncent à créer de l’activité, voire ferment ou se délocalisent.

    Pourtant, les études réalisées par le Conseil d’analyse économique montrent que l’immigration de travail a, à court terme, un impact négligeable sur les #finances_publiques, dans la mesure où les immigrés travaillent, cotisent et paient des impôts. A long terme, l’#immigration_de_travail, en particulier qualifiée, stimule la #croissance en favorisant l’#innovation, l’#entrepreneuriat et l’insertion dans l’économie mondiale. Comment imaginer que les politiques de #réindustrialisation et d’adaptation au #changement_climatique pourront se faire dans une économie fermée, notamment à la recherche internationale ? Les idées et les innovations ne circulent pas dans l’éther, elles sont portées par des personnes.

    Confusion générale

    La France n’a pas de politique d’immigration, notamment économique. Notre pays subit de plein fouet une #pénurie de main-d’œuvre et se prive des bienfaits à long terme de l’immigration de travail. A l’instar de ce qu’ont fait des pays comme le Canada, l’Australie ou l’Allemagne, il est grand temps de changer nos législations et de mettre en œuvre une véritable politique d’immigration économique. Le Conseil d’analyse économique avait déjà, en novembre 2021, formulé plusieurs recommandations visant à mettre en place une politique migratoire ambitieuse au service de la croissance.

    On peut citer la poursuite des efforts destinés à numériser, centraliser et systématiser le traitement des #visas de travail émanant des entreprises avec des critères d’admissibilité clairs et prévisibles, une évaluation du dispositif « #Passeport_talent » afin de renforcer son efficacité et d’intensifier son octroi, et la facilitation de la transition études-emploi en fluidifiant et en étendant l’accès à des titres de séjour pour les étudiants, sans y adjoindre de critères de salaire minimum, ni d’adéquation du travail aux qualifications.

    Le débat sur l’immigration est monopolisé par des partis politiques qui ont fait de la lutte contre l’immigration leur fonds de commerce. En faisant des amalgames entre immigration, perte d’identité, délinquance et terrorisme, ils laissent à penser que l’immigration est un #fardeau. Le faible volume d’immigration de travail et l’absence d’un discours politique clair sur le sujet contribuent à la confusion générale. Il est, de ce point de vue, frappant de constater que le nouveau projet de loi sur l’immigration aborde pêle-mêle accueil des réfugiés, expulsion de délinquants, immigrés en situation irrégulière et tension sur le marché du travail.

    En abandonnant le débat à des partis politiques dont l’objectif n’est pas, de toute évidence, la croissance, on projette l’image d’une opinion publique uniformément hostile à toute forme d’immigration. Or les Français ne sont pas dupes : ils sont même favorables à l’immigration intracommunautaire et n’ont pas de problème avec l’immigration de travail. Ainsi, dans le baromètre 2022 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, 83 % des personnes interrogées affirment que les immigrés de travail doivent être considérés comme chez eux en France.

    On manque de bras et de compétences partout sur le territoire. Cette situation constitue un frein à notre économie et, quand il s’agit de médecins et d’infirmiers, un péril pour la sécurité et la santé des Français. Alors que même la Hongrie de Viktor Orban s’organise pour accueillir des travailleurs étrangers, et que l’Italie de Giorgia Meloni prévoit d’accorder 122 705 visas extracommunautaires en 2023, la classe politique française est paralysée. Il est grand temps que l’Etat reprenne la main sur la #politique_migratoire. Les enjeux, tant de court terme pour les #secteurs_en_tension que de long terme pour la croissance et l’innovation, sont vitaux pour notre pays.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/17/le-manque-d-immigration-de-travail-handicape-la-france_6200707_3232.html
    #travail #immigration #migrations #France #économie #main_d'oeuvre

    ping @karine4 @isskein

  • #Start-up_nation : quand l’État programme son #obsolescence
    (publié en 2021)

    Depuis de nombreuses années, les start-ups françaises peuvent se targuer d’avoir à leur disposition de nombreuses subventions publiques et un environnement médiatique favorable. Partant du postulat que la puissance privée est seule capable d’imagination et d’innovation, l’État français finance à tour de bras ces « jeunes pousses » dans l’espoir schumpéterien de révolutionner son #économie. Cette #stratégie_économique condamne pourtant la puissance publique à l’#impuissance et à l’#attentisme.

    En 2017, #Emmanuel_Macron avait largement axé sa campagne présidentielle sur un discours général favorable à l’entreprenariat. La stratégie économique française valorise ainsi la création de nouvelles entreprises, dites jeunes pousses ou start-ups. En avril 2017, le futur président français assène qu’une « start-up nation est une Nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une ». Ces entités ont pour vocation de proposer des technologies de ruptures disruptives, selon l’expression de l’économiste américain Clayton Christensen, c’est-à-dire une redéfinition des règles du jeu économique venant remplacer les anciens schémas de pensée.

    Cette configuration institutionnelle favorable aux start-ups n’est cependant pas apparue subitement lors de la dernière présidentielle. Le label #French_Tech est en effet lancé dès 2013 par #Fleur_Pellerin, alors Ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique. Ce programme a pour ambition de développer les jeunes pousses hexagonales. Les successeurs de Fleur Pellerin vous tous accompagner et poursuivre ce mouvement d’effervescence : en 2015 sont lancés le French Tech Ticket ainsi que le French Tech Visa en 2017.

    Ce discours s’accompagne d’un appel à créer le plus de licornes possibles : des start-ups valorisées sur les marchés à plus d’un milliard d’euros. Alors que la France compte 3 licornes en 2017, ce chiffre est passé à 15 en 2020. Le gouvernement espère qu’il en sera crée 10 de plus d’ici 2025. Ce constant appel à l’#innovation s’inspire de l’exemple israélien, parangon de la start-up nation, qui compte une jeune pousse pour 1400 habitants. Poussé par l’afflux de liquidités fourni par son ministère de la défense, l’État hébreux s’est lancé très tôt dans cette stratégie économique. Les nombreuses start-ups qui y sont créées permettent à #Israël de mieux peser sur la scène internationale : son secteur de l’innovation représente 10% de son PIB et près de la moitié de ses exportations.

    De l’État providence à l’État subventionneur

    Toutes ces entreprises ne se sont pas créées d’elles-mêmes. Pour leur écrasante majorité, elles ont largement été financées par la puissance publique. Dès 2012, tout un écosystème institutionnel favorable à l’entreprenariat individuel est mis en place. En pleine campagne présidentielle, #François_Hollande promet une réindustrialisation rapide et efficace de la France. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, ce dernier entend créer « une banque publique d’investissement qui […] accompagnera le développement des entreprises stratégiques ». Quatre mois plus tard naît la #Banque_Publique_d’Investissement (#BPI), détenue par la #Caisse_des_Dépôts_et_des_Consignations (#CDC) ainsi que par l’État. La BPI a pour mission de « financer des projets de long terme » et d’œuvrer à la « #conversion_numérique » de l’Hexagone. Très vite, l’institution devient un outil permettant à l’État de financer massivement les start-ups. La BPI subventionne ainsi le label French Tech à hauteur de 200 millions d’euros et est actionnaire de nombreuses start-ups françaises.

    Comme le pointe un rapport publié par Rolland Berger, une grande majorité des entreprises du #French_Tech_Next 40/120 — un programme regroupant les start-ups françaises les plus prometteuses — a reçu des prêts et des #subventions de la puissance publique. On estime ainsi que 89% de ces entreprises ont reçu une aide indirecte de la BPI ! En pleine crise sanitaire, l’institution obtient plus de 2 milliards d’euros pour soutenir ces entreprises innovantes tandis que 3,7 milliards du plan de relance décidé en 2020 par le gouvernement a été fléché vers la création et l’aide aux start-ups. Cedric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, confirme ainsi qu’il « va y avoir des opportunités suite à la crise [sanitaire], tout comme celle de 2008 ».

    Pour autant, l’État français ne soutient pas ses start-ups uniquement sur le plan financier. La loi Pacte de 2019, en continuité avec la loi Allègre de 1999, facilite les passerelles public-privé et encourage les chercheurs à créer des entreprises. Ces dispositions législatives permettent à des recherches menées et financées grâce à de l’argent public d’être « valorisées », c’est-à-dire en réalité privatisées, par le secteur lucratif. Des #Sociétés_d’Accélération_du_Transfert_de_Technologies (#SATT) ont été créées pour accélérer ce processus dans de nombreuses universités. Plus de 250 start-ups ont été développées par le prisme de ce réseau depuis 2012. L’Union européenne n’est pas en reste dans cette stratégie de soutien massif aux « jeunes pousses ». Sa stratégie Horizon 2020, un programme de 79 milliards d’euros étalé entre 2014 et 2020, dédiait 20% de son budget à la création de start-ups. Pléthore de pays européens se tournent eux aussi vers des stratégies de numérisation de l’économie, souvent via un soutien sans faille aux start-ups. En 2012, le ministre italien de l’économie, sous le gouvernement du technocrate Mario Monti, a promulgué une loi qui a permis à l’État italien de dépenser 200 millions d’euros pour aider les jeunes entreprises du pays, dans le but de « promouvoir la mobilité sociale ». Depuis 2019, le fonds national pour l’innovation italien a dépensé 245 millions d’euros pour subventionner 480 start-ups.
    Le mythe des start-ups souveraines et créatrices d’emplois

    Si les nations européennes axent autant leurs stratégies économiques sur le développement des start-ups, c’est avant tout car cette politique permet aux États de prétendre agir dans des domaines clefs où leur incurie a mainte fois été pointée du doigt : la lutte contre le chômage de masse et la mise en place d’une souveraineté technologique.

    Nombre de médias se sont ainsi fait le relais de la start-up mania, louant la capacité de la French Tech à « créer 224.000 nouveaux emplois d’ici à 2025 » et à être le « fer de lance de l’économie ». Ces jeunes pousses permettraient de créer jusqu’à « 5,2 emplois indirects qui dépendent de [leur] activité » et d’œuvrer à la réindustrialisation de la France. Ce constat mérite pourtant d’être nuancé. Comme cela a déjà été évoqué, la start-up mania s’accompagne d’une aide inconditionnelle de l’État français par le prisme de la BPI. Pourtant, comme l’ont analysé nos confrères du Média, le bilan de l’institution est tâché de nombreux scandales. La banque, dès sa création, n’a pas été pensée comme un organisme capable de contenir et d’endiguer la désindustrialisation de l’Hexagone. M. Moscovici, alors ministre des finances, déclarait ainsi en 2012, que « la BPI n’est pas un outil défensif, c’est un outil offensif, n’en faisons pas un pompier ». L’institution est en effet souvent demeurée indifférente aux plans de licenciements et en a même favorisé certains comme le confirment les exemples des entreprises Veralia et Arjowiggins. Une loi du 23 mars 2020 a quant à elle permis d’ouvrir le conseil d’administration de l’institution à des acteurs privés, laissant une fois de plus planer le doute sur la capacité et la volonté de la banque publique d’agir pour le bien commun.

    Il est également permis de rester sceptique face à une stratégie de réduction de chômage structurelle se basant principalement sur le soutien à des start-ups qui participent à la « plateformisation » de notre économie. En proposant de mettre en contact clients et professionnels, des entreprises telles que Uber ou Deliveroo s’évertuent à détruire code du travail et régulations étatiques. Alors qu’elles sont vendues comme des instruments permettant de lutter contre le chômage, ces start-ups ne peuvent exister et espérer devenir rentables que par une grande flexibilité et en excluant leurs travailleurs du salariat. Le gouvernement socialiste espagnol vient ainsi récemment de légiférer afin de contrôler ces géants de l’économie de plateforme, permettant de conférer un statut de salarié aux livreurs qui étaient considérés comme des travailleurs indépendants. À peine la nouvelle annoncée, Deliveroo a annoncé qu’elle comptait mettre fin à ses activités dans le pays, tandis que ses concurrents Stuart, Glovo et UberEats critiquaient cette décision qui va mettre « en danger un secteur qui apporte 700 millions d’euros au PIB national ».

    En somme, la France semble avoir abandonné toute stratégie ambitieuse de réduction du chômage de masse. Plutôt que de défendre le droit de tout citoyen à obtenir un emploi, inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, l’État dépense des sommes faramineuses afin d’encourager la création d’entreprises à l’avenir très incertain. Dans cette politique qui s’apparente à un véritable choix du chômage, les citoyens sont appelés à innover alors même que les multiples causes du chômage structurelle sont éludées. Pour autant, cette incurie étatique ne date ni du quinquennat Hollande ni du mandat du président Macron : Raymond Barre déclarait en 1980 que « les chômeurs pourraient essayer de créer leur entreprise au lieu de se borner à toucher les allocations de chômage ! ».

    NDLR : Pour en savoir plus sur les choix politiques et économiques ayant conduit à un chômage de masse persistant, lire sur LVSL l’interview de Benoît Collombat par le même auteur : « Le choix du chômage est la conséquence de décisions néolibérales ».

    Outre l’argument des créations d’emplois, le soutien aux start-ups est également justifié par une nécessaire préservation de la souveraineté nationale. Dès qu’éclate en 2013 l’affaire Snowden, la préservation de la vie privée et la souveraineté technologique deviennent des préoccupations politiques majeures. Des entrepreneurs ont profité de ce phénomène pour proposer des technologies souveraines capables de réduire l’impuissance des nations européennes face à l’espionnage de masse. Les États comme la France vont alors largement baser leur politique de défense de la souveraineté nationale par un soutien massif à des start-ups.

    L’exemple de l’entreprise Qwant est sur ce point éloquent tant il permet de montrer les insuffisances et les impasses d’une telle approche. Fondée en 2011 par Jean-Manuel Rozan, Eric Léandri et Patrick Constant, l’entreprise se rêve en « Google français » en proposant un moteur de recherche souverain. Alors que la société n’est pas loin de la faillite, l’affaire Snowden lui permet de faire un large lobbying au sein des institutions françaises. Ces efforts seront rapidement récompensés puisque la Caisse des Dépôts et des Consignations investit en 2017 plus de 20 millions d’euros dans le projet tout en détenant 20% de son capital. En janvier 2020, l’État annonce même que Qwant est désormais installé sur les postes informatiques de l’administration publique. Pourtant, force est de constater que cette aide massive n’a pas permis de bâtir un moteur de recherche réellement souverain : en 2019, soit sept ans après sa création, Qwant utilise la technologie de Bing (Microsoft) dans 75% des recherches effectuées. Une note de la Direction interministérielle du numérique (DINUM) pointe également les nombreuses failles de l’entreprise, tels que les salaires mirobolants de ses dirigeants et les nombreux problèmes techniques du logiciel utilisé par Qwant, qui laissent perplexe quant au soutien massif que lui prodigue l’État. Plus largement, rien n’indique qu’une entreprise créée sur le sol français ne tombera pas aux mains de fonds d’investissements étrangers : parmi les licornes « françaises », la start-up Aircall (téléphonie via IP) est détenue à majorité par des acteurs non-français, tandis que Voodoo (jeux vidéo) a fait rentrer le géant chinois Tencent à son capital.
    Quand les start-ups remplacent l’État

    Le recours aux start-ups s’explique également par une prétendue incapacité de l’État à innover, à comprendre le marché et à « prendre des risques ». Ce mythe, pourtant déconstruit méthodiquement par l’économiste Mariana Mazzucato dans The Entrepreneurial State (paru en français en 2020), laisse penser que seul le secteur privé est capable de faire évoluer nos activités économiques et donc de créer des emplois. Comme l’analyse l’auteure, « le « retard » de l’Europe par rapport aux États-Unis est souvent attribué à la faiblesse de son secteur du capital-risque. Les exemples des secteurs de haute technologie aux États-Unis sont souvent utilisés pour expliquer pourquoi nous avons besoin de moins d’État et de plus de marché ». Nombre de start-ups se servent de ce mythe auto-réalisateur pour légitimer leur activité.

    Il est intéressant de noter que cette mentalité a également imprégné les dirigeants d’institutions publiques. Un rapport de la CDC ayant fuité en 2020 et prétendant redéfinir et révolutionner la politique de santé française chantait les louanges du secteur privé, des partenariats public-privé et de 700 start-ups de la healthtech. La puissance publique finance volontiers des jeunes pousses du domaine de la santé, à l’image d’Owkin, qui utilise l’intelligence artificielle pour traiter des données médicales, ou encore Lucine qui, grâce à des sons et des images, revendique la capacité de libérer des endorphines, de la morphine ou de l’adrénaline. La CDC détient également 38,8% d’Icade santé, un des acteurs majeurs du secteur privé et lucratif de la santé en France. De fait, les start-ups médicales s’immiscent de plus en plus au sein des institutions privées, à l’image d’Happytal, financé à hauteur de 3 millions d’euros par la BPI, qui propose à prix d’or aux hôpitaux des services de pré-admission en ligne ou de conciergerie de patients hospitalisés. Pour encourager les jeunes pousses à envahir les hôpitaux publics, la puissance publique va jusqu’à prodiguer, via un guide produit par BPI France, des conseils pour entrepreneurs peu scrupuleux expliquant comment passer outre des agents publics dubitatifs et méfiants qui ont « tendance à freiner les discussions » !

    Ainsi, comme l’analyse Mariana Mazzucato, « c’est donc une prophétie auto-réalisatrice que de considérer l’État comme encombrant et uniquement capable de corriger les défaillances du marché ». Pourtant, les start-ups ne pullulent pas uniquement grâce à ce zeitgeist favorable à l’entreprenariat, mais profitent directement de l’incapacité de l’État à fournir des services à ses citoyens, renforçant d’autant plus le mythe évoqué par Mariana Mazzucato. L’exemple de l’attribution à Doctolib du vaste marché de la prise de rendez-vous en ligne des Hôpitaux de Paris (AP-HP) en 2016 est révélateur de ce phénomène : devenu incapable de fournir un service public de prise de rendez-vous, l’État a dû confier les données de santé de millions de français à cette start-up française. La même expérience s’est répétée lors de la prise des rendez-vous de la vaccination contre le COVID-19, qui ont permis à l’entreprise d’engranger des millions de nouveaux clients sans aucune dépense de publicité.
    Vers une bulle spéculative ?

    Outre les questions que soulève le soutien massif de l’État français aux jeunes pousses du numérique, il convient également de se poser la question de la crédibilité économique de ces entreprises. En effet, il apparaît que nombre de ces sociétés participent à la financiarisation de nos activités économiques et deviennent des actifs spéculatifs et instables. Plus que de « changer le monde », un créateur de start-up recherche principalement à réaliser un « exit », c’est-à-dire à réaliser une belle plus-value via le rachat ou l’entrée en bourse de son entreprise. Dans un climat hostile et instable — on estime que seulement 20 % des jeunes pousses réussissent cet « exit » — les entrepreneurs sont poussés à dilapider le plus rapidement l’argent qu’ils ont à leur disposition. Cette stratégie, dénommée burn rate, est souvent perçue comme une perspective de croissance future par les investisseurs.

    De plus, les entrepreneurs sont souvent poussés à embellir leurs entreprises en exagérant le potentiel des services qu’elles proposent, voire en mentant sur leurs résultats, comme le montrent les exemples de Theranos (tests sanguins soi-disant révolutionnaires), Rifft (objets connectés) ou The Camp (technopôle provençal en perdition adoubé par M. Macron). Cela conduit les start-ups technologiques à avoir un ratio de valorisation sur chiffre d’affaires très élevé. Alors qu’il n’est que de 2,6 fois pour Amazon, c’est-à-dire que la valorisation boursière de l’entreprise n’excède « que » de 2,6 fois son chiffre d’affaires, ce nombre atteint plus de 50 pour certaines licornes. Pour AirBnb, la troisième licorne mondiale valorisée à 25,5 milliards de dollars, le chiffre est par exemple de 28,6. Alors que dans une entreprise traditionnelle la valeur des actions est estimée par les investisseurs en fonction de l’estimation des bénéfices futurs d’une entreprise, ce chiffre est très largement secondaire dans les levées de fonds de start-ups. Ainsi, de nombreuses licornes ne prévoient pas à court ou moyen terme de réaliser des bénéfices. L’entreprise Lyft a par exemple enregistré l’an dernier une perte de 911 millions de dollar, tandis qu’Uber a perdu 800 millions de dollars en un trimestre. On estime que sur les 147 licornes qui existent autour du globe, seulement 33 sont rentables. En somme, les investisseurs s’intéressent principalement à la capacité d’une start-up à produire une masse d’utilisateurs la plus large possible. Ce phénomène justifie des dépenses gargantuesques par ces mastodontes de l’économie de plateforme : Lyft a dépensé 1,3 milliard de dollars en marketing et en incitations pour les chauffeurs et les coursiers en 2018. Cet écosystème très instable a toutes les chances de participer à la création d’une bulle spéculative sous la forme d’une pyramide de Ponzi. En effet, si nombre de ces entreprises sont incapables à moyen terme de produire un quelconque bénéfice, que leurs actifs sont surévalués et que les règles du jeu économique poussent les entrepreneurs à dépenser sans compter tout en accentuant excessivement les mérites de leurs produits, les marchés financiers risquent de connaître une nouvelle crise technologique comparable à celle de 2001.

    La stratégie économique de soutien massif aux start-ups adoptée par l’État français s’apparente ainsi fortement à une politique néolibérale. En effet, comme ont pu l’analyser Michel Foucault et Barbara Stiegler, le néolibéralisme, loin d’être favorable à un État minimal, comme le libéralisme classique, prône l’émergence d’un État fort capable de réguler l’économie et d’adapter les masses au sens de l’évolution capitaliste ; c’est-à-dire aux besoins du marché. Ce constat conduit l’auteure d’Il faut s’adapter (Gallimard, 2019) à affirmer que « la plupart du temps les responsables de gauche caricaturent ainsi le néolibéralisme en le prenant pour un ultralibéralisme lointain […] si bien que dès qu’un gouvernement fait appel à plus l’État, ces responsables croient que ça signifie que la menace ultralibérale a été repoussée ». De fait, plutôt que de considérer de facto une politique de soutien aux start-ups comme souhaitable et efficace, il conviendrait de rester prudent vis-à-vis de ce genre d’initiative. Une telle attitude serait d’autant plus vertueuse qu’elle permettrait de comprendre que « l’économie disruptive », loin de dynamiter les codes du secteur économique, imite sans scrupule les recettes du « monde d’avant ». Les concepts flous de « start-up » ou de « technologies de ruptures » y sont les nouveaux arguments d’autorité justifiant la destruction de nos écosystèmes, la disparition des petites entreprises et des services publics et la précarisation de pans entiers de la populations.

    NDLR : Pour en savoir plus sur la différence entre libéralisme et néolibéralisme, lire sur LVSL l’article réalisé par Vincent Ortiz et Pablo Patarin : L’impératif néolibéral de « l’adaptation » : retour sur l’ouvrage de Barbara Stiegler.

    https://lvsl.fr/start-up-nation-quand-letat-programme-son-obsolescence

    #start-up #macronisme #Macron #France

    • Ces dispositions législatives permettent à des recherches menées et financées grâce à de l’argent public d’être « valorisées », c’est-à-dire en réalité privatisées, par le secteur lucratif.

      On ne saurait mieux dire...