Opinions - Le Temps

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  • JO d’hiver 2030 : seule candidate retenue par le CIO, la France prolonge son aventure olympique malgré les critiques
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2023/11/29/jo-d-hiver-2030-seule-candidate-retenue-par-le-cio-la-france-prolonge-son-re

    Le Comité international olympique a décidé mercredi d’entrer en « dialogue ciblé » avec les promoteurs du dossier des Alpes françaises, écartant les candidatures de la Suède et de la Suisse. La validation finale est attendue courant 2024.

    Une sorte de cauchemar éveillé ce début de millénaire.

    Malgré un « su-sucre » pour 2038, les ambitions olympiques de la Suisse ont reçu « un coup de frein durable » - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/revues-de-presse/malgre-un-su-sucre-pour-2038-les-ambitions-olympiques-de-la-suisse-ont-recu-

    Pour la presse helvétique, les échecs répétés de candidatures suisses pour les JO d’hiver, comme ce mercredi au détriment des Alpes françaises, sont notamment le résultat d’un manque de soutien politique

    Et il y a des personnes en Suisse pour regretter de ne pas avoir des malfaisants corrompus au pouvoir. Les suédois et les suisses ont eu de la chance, le CIO ne les a pas retenus.

    #JO2030 #Jeux_Olympiques

  • L’éviction du PDG d’OpenAI met en lumière le débat sur la réglementation européenne -Le 21 novembre 2023 à 10:40 | Zonebourse
    https://www.zonebourse.com/cours/action/OUSTER-INC-120216302/actualite/L-eviction-du-PDG-d-OpenAI-met-en-lumiere-le-debat-sur-la-reglementation

    Alors que l’Union européenne se rapproche de l’adoption d’un vaste ensemble de lois régissant l’intelligence artificielle, des législateurs et des experts affirment que l’éviction surprise du PDG d’OpenAI, Sam Altman, souligne la nécessité d’adopter des règles strictes.

    M. Altman, cofondateur de la startup qui, l’année dernière, a donné le coup d’envoi du boom de l’IA générative, a été brusquement licencié par le conseil d’administration d’OpenAI la semaine dernière, provoquant une onde de choc dans le monde de la technologie et incitant les employés à menacer de démissionner en masse de l’entreprise.

    De l’autre côté de l’Atlantique, la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’UE peaufinent les détails de la loi sur l’IA, un ensemble de lois radicales qui obligeraient certaines entreprises à réaliser des évaluations de risques approfondies et à mettre leurs données à la disposition des régulateurs.

    Ces dernières semaines, les discussions ont achoppé sur la question de savoir dans quelle mesure les entreprises devraient être autorisées à s’autoréguler.

    Brando Benifei, l’un des deux législateurs du Parlement européen qui mènent les négociations sur les lois, a déclaré à Reuters : Le drame compréhensible autour d’Altman qui a été licencié d’OpenAI et qui rejoint maintenant Microsoft nous montre que nous ne pouvons pas compter sur des accords volontaires négociés par des leaders visionnaires.

    La réglementation, en particulier lorsqu’il s’agit des modèles d’IA les plus puissants, doit être solide, transparente et applicable pour protéger notre société.

    Lundi, Reuters a rapporté que la France, l’Allemagne et l’Italie étaient parvenues à un accord sur la manière dont l’IA devrait être réglementée, ce qui devrait accélérer les négociations au niveau européen.

    Les trois gouvernements soutiennent « l’autorégulation obligatoire par le biais de codes de conduite » pour ceux qui utilisent des modèles d’IA générative, mais certains experts ont déclaré que cela ne serait pas suffisant.

    Alexandra van Huffelen, ministre néerlandaise de la numérisation, a déclaré à Reuters que la saga OpenAI soulignait la nécessité de règles strictes.

    Elle a déclaré : Le manque de transparence et la dépendance à l’égard de quelques entreprises influentes soulignent clairement, à mon avis, la nécessité d’une réglementation.

    Gary Marcus, expert en IA à l’université de New York, a quant à lui écrit sur la plateforme de médias sociaux X : "Nous ne pouvons pas vraiment faire confiance aux entreprises pour autoréguler l’IA, alors que même leur propre gouvernance interne peut être profondément conflictuelle.

    "S’il vous plaît, ne videz pas de sa substance la loi européenne sur l’IA ; nous en avons plus que jamais besoin. (Reportage de Martin Coulter et Supantha Mukherjee ; Rédaction de Susan Fenton)

  • #Suisse : Renvois par #vols_spéciaux : #déficiences et #conflits_d’intérêt révélés par les médias suisses

    Après deux années de procédure, ESH Médias (ArcInfo, Le Nouvelliste et La Côte), La Liberté et Le Temps ont eu gain de cause devant le Tribunal administratif fédéral au nom de la Loi sur la transparence. Le Secrétariat d’État aux Migrations (SEM) a dû leur transmettre quatre rapports de surveillance, traitant de l’#accompagnement_médical des personnes renvoyées par vols spéciaux, qu’il ne souhaitait pas rendre publics. Ces rapports de JDMT Medical Services dénoncent des déficiences systématiques dans l’accompagnement médical des retours par vols spéciaux de 2019 à 2022, ainsi que les conflits d’intérêts d’Oseara, société mandatée par le SEM chargée à la fois d’évaluer l’aptitude au vol des personnes et d’assurer l’accompagnement médical lors de ces vols spéciaux.

    Nous saluons la démarche et la ténacité d’ESH Médias, La Liberté et Le Temps, et vous invitons à lire les articles de leurs journalistes Bayron Schwyn, Philippe Boeglin et Xavier Lambiel :

    > Bayron Schwyn dans ArcInfo, Renvois forcés de migrants en Suisse : dix ans d’opacité et de lacunes autour de l’accompagnement médical (17.10.23 : https://www.arcinfo.ch/suisse/renvois-forces-de-migrants-en-suisse-dix-ans-dopacite-et-de-lacunes-autour-d), Le Nouvelliste, Renvois forcés de migrants en Suisse : dix ans d’opacité et de lacunes autour de l’accompagnement médical, (17.10.23 : https://www.lenouvelliste.ch/suisse/renvois-forces-de-migrants-en-suisse-dix-ans-dopacite-et-de-lacunes-au), et La Côte, Renvois forcés de migrants en Suisse : dix ans d’#opacité et de #lacunes autour de l’accompagnement médical (17.10.23 : https://www.lacote.ch/suisse/renvois-forces-de-migrants-en-suisse-dix-ans-dopacite-et-de-lacunes-autour-de)

    > Philippe Boeglin dans Le Temps, Renvois de migrants par avion : la Suisse vertement critiquée, (17.10.23 : https://www.letemps.ch/suisse/renvois-de-migrants-par-avion-le-secretariat-d-etat-aux-migrations-et-la-soc) et Commentaire dans Le Temps, Oui aux renvois, mais pas comme cela (17.10.23 : https://www.letemps.ch/opinions/oui-aux-renvois-mais-pas-comme-cela)

    > Xavier Lambiel dans La Liberté, Vols spéciaux : les pratiques douteuses de la société chargée du suivi médical des requérants déboutés (17.10.23 : https://www.laliberte.ch/news/suisse/vols-speciaux-les-pratiques-douteuses-de-la-societe-chargee-du-suivi-medic), Le Courrier, L’autre face sombre des renvois (17.10.23 : https://lecourrier.ch/2023/10/17/lautre-face-sombre-des-renvois), et Le Quotidien Jurassien, Renvois forcés des migrants : dix ans d’opacité et de lacunes (16.10.23 : https://www.lqj.ch/articles/renvois-forces-des-migrants-dix-ans-dopacite-et-de-lacunes-62781)

    https://asile.ch/2023/10/17/renvois-par-vols-speciaux-deficiences-et-conflits-dinteret-reveles-au-grand-jo
    #vol_spécial #migrations #réfugiés #sans-papiers #renvois #expulsions #renvois_forcés

  • Vue de Suisse : Où va la France ? spoiler : dans le mur ? | Le Temps | 08.05.23

    https://www.letemps.ch/opinions/debats/va-france

    Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID

    Le conflit des retraites est le symptôme de l’épuisement de ce gouvernement de l’extrême centre. Depuis trente ans, les avertissements n’ont pas manqué, que les majorités successives ont balayés d’un revers de main en criant aux corporatismes, à la paresse, à l’infantilisme du peuple. Administrée de manière autoritaire et souvent grotesque, la pandémie de Covid-19 a servi de crash test auquel n’ont pas résisté les services publics dont s’enorgueillissait le pays et qui lui fournissaient, au-delà de leurs prestations, une part de ses repères.

  • Le #racisme au sein de la #police en France nécessite une #surveillance internationale - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/debats/le-racisme-au-sein-de-la-police-en-france-necessite-une-surveillance-interna
    https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/f84909ae-dd0e-4129-885e-05399bc625e3/medium

    Au cours de l’année à venir, plusieurs mécanismes et organismes internationaux de défense des droits humains pourront s’attaquer de front à ce problème. Le Mécanisme international d’experts pour faire progresser la justice raciale et l’égalité dans l’application des lois (Emler), créé en 2021 par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à la suite du meurtre de George Floyd par la police aux Etats-Unis, présentera un rapport lors de la session actuelle du Conseil des droits de l’homme, suivi d’un dialogue offrant l’occasion d’examiner de près l’échec de la France à mettre fin aux pratiques policières discriminatoires.
    Lire finalement : De Sion au Lignon, les jeunes d’ici racontent leur défiance envers la police
    A Genève, l’Examen périodique universel

    La France sera également tenue de répondre publiquement aux recommandations qu’elle a reçues dans le cadre de ce qu’on appelle « l’Examen périodique universel », qui est un mécanisme d’examen par les pairs entre les Etats membres de l’ONU pour contrôler le respect de leurs obligations en vertu du droit international des droits humains. Lors de son examen en mai, la France a reçu plusieurs recommandations de la part d’autres pays pour lutter contre le racisme systémique au sein de ses forces de police et, lors des prochaines sessions, les Etats devraient s’appuyer sur ces recommandations et rappeler à la France que le respect des obligations en matière de droits humains n’est pas facultatif.

  • « Le modèle sur lequel nous vivons dans les Pyrénées-Orientales n’est pas viable » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/planete/gestion-de-l-eau/le-modele-sur-lequel-nous-vivons-dans-les-pyrenees-orientales-n-est-pas-via

    Il existe aussi la réutilisation des eaux usées, un outil totalement négligé en France. Notre pays utilise en général moins de 1 % de l’eau rejetée par les stations. C’est 14 % en Espagne et 90 % en Israël. Mais parce qu’il y a l’eau du karst (formation géologique souterraine située essentiellement dans la zone des Corbières – NDLR), on a pensé, et l’on pense toujours, malheureusement, que cela sauverait la situation.

    En réalité son stockage est limité car son eau s’écoule. Les chiffres sur 20 millions de mètres cubes disponibles sont approximatifs. Et puis cette eau alimente l’étang de Leucate, lui permettant d’avoir une moindre salinité, qui rend possible, par exemple, la conchyliculture (la culture des coquillages, - NDLR). Il faut garder à l’esprit que la seule quantité disponible est l’eau qui tombe.

  • Faire du vélo un transport de masse - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/debats/faire-du-velo-un-transport-de-masse
    https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/1f2d8414-fe66-4cba-8470-37de9f881f54/medium

    La mobilité est au cœur de nos modes de vie mais elle s’accompagne de conséquences indésirables croissantes. Largement carbonés, les transports émettent 31% des gaz à effet de serre en Suisse et consomment une part similaire d’énergie. A cela s’ajoutent la pollution de l’air, le bruit, l’occupation de l’espace et des enjeux de santé publique, la mobilité motorisée étant une mobilité passive.

  • On sait mieux où va la France - Jean-François Bayart, Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/on-sait-mieux-ou-va-la-france

    Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la colère sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?
    Les paroles d’apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la démission du pouvoir politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’Etat de droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’immigration et la délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des armes à feu par les forces de l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.
    Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le refus d’obtempérer semble désormais passible de la peine de mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les rapports sociaux, et dont on voudrait faire porter la responsabilité à l’« ultragauche », aux « éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

    Nils Wilcke @paul_denton
    https://twitter.com/paul_denton/status/1675117088661286915

    Macron n’a pas activé l’état d’urgence suite aux violences après la mort de Nahel : « En réalité, l’exécutif a à sa disposition un tel arsenal de lois répressif depuis 2015 qu’il n’est presque plus nécessaire d’y avoir recours », observe un conseiller. Vu comme ça... #Off

    #Nahel #racisme #révolte #émeutes #média #extrême_droite

    • Le texte complet:

      Où va la France ? demandai-je le 8 mai, dans Le Temps. Aujourd’hui, on le sait mieux. Vers l’#explosion_sociale, vers son inévitable #répression_policière puisque la fermeture des canaux démocratiques contraint la #protestation à la #violence_émeutière, et vers l’instauration d’un régime paresseusement qualifié d’« illibéral » (c’est le sociologue du politique qui écrit, peu convaincu par cette notion valise qui pourtant fait florès).

      Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’#embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la #colère_sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de #Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?

      Les paroles d’#apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple #bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la #démission du #pouvoir_politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’#Etat_de_droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le #terrorisme, l’#immigration et la #délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article #435-1 du #Code_de_la_sécurité_intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des #armes_à_feu par les #forces_de_l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.

      Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le #refus_d’obtempérer semble désormais passible de la #peine_de_mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les #rapports_sociaux, et dont on voudrait faire porter la #responsabilité à l’« #ultragauche », aux « #éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

      Une #violence_policière qui est aussi le prix du retrait de l’Etat

      Comme l’ont démontré depuis des années nombre de chercheurs,la violence policière est devenue la règle dans les « quartiers », et le refus des autorités politiques de prononcer ce vilain mot aggrave le #sentiment_d’injustice. Mais la vérité oblige à dire que ladite violence policière est aussi le prix du retrait de l’Etat qui a asphyxié financièrement le tissu associatif de proximité et démantelé les #services_publics en confiant à ses flics une mission impossible : celle de maintenir la #paix_sociale dans un Etat d’#injustice_sociale, prompt à l’#injure_publique à l’encontre de la « #racaille ». Tout cela sur fond de dénonciation hystérique du « #wokisme » et de vociférations sur les chaînes d’information continue des syndicats de police, dont les membres sont de plus en plus nombreux à porter sur leur uniforme la #Thin_Blue_Line prisée de l’extrême droite suprémaciste américaine.

      Bien sûr, l’Etat ne peut laisser sans réagir la banlieue s’embraser. L’ « #ordre_républicain » est en marche, avec son lot d’#arrestations, de #blessés, peut-être au prix de l’#état_d’urgence ou d’un #couvre-feu national, « quoi qu’il en coûte », à un an des #Jeux_Olympiques. Le #piège s’est refermé. Quel « #Grand_débat_national » (ou banlieusard) le magicien Macron va-t-il sortir de son chapeau pendant que les chats de Marine Le Pen se pourlèchent les babines ?

      Certains lecteurs de ma tribune « Où va la France ? » se sont offusqués de la comparaison que j’établissais entre Macron et Orban, voire Poutine ou Erdogan. C’était mal me comprendre. Il ne s’agissait pas d’une question de personnes, bien que les qualités ou les faiblesses d’un homme puissent avoir leur importance. Il s’agit d’une logique de situation, qui me faisait écrire que la France « bascule ». Or, depuis la parution de cette tribune, les signes d’un tel basculement se sont accumulés. Que l’on en juge, en vrac.

      Pour reconquérir l’opinion le président de la République, fébrile, sans jamais se départir de sa condescendance à l’égard de « Jojo » – c’est ainsi qu’il nomme dans l’intimité le Français moyen – ce « Gaulois réfractaire » : « Mon peuple », disait-il en 2017, en monarque frustré – sillonne le pays, court-circuite le gouvernement et multiplie les effets d’annonce, au point que Le Monde titre : « Emmanuel Macron, ministre de tout ». On pourrait ajouter : « et maire de Marseille ».

      #Anticor mis à l’index, dissolution des #Soulèvements_de_la_Terre

      La justice refuse à l’association Anticor (lire « anticorruption »), à l’origine de la plainte qui a conduit à la mise en examen du secrétaire général de l’Elysée, le renouvellement de son « agrément », lequel lui permet de se porter partie civile devant les tribunaux. Cela sent un peu les eaux troubles du Danube, non ?

      Le mouvement des Soulèvements de la Terre a été dissous sous la pression de la #FNSEA, le grand syndicat de l’agro-industrie dont les militants ou les responsables multiplient les menaces et les violences contre les écologistes, en toute impunité, quitte à faire oublier que dans l’histoire il a à son actif nombre d’assauts contre des préfectures. Le décret de dissolution justifie notamment la mesure par le fait que les militants des Soulèvements de la Terre lisent l’essai d’Andreas Malm Comment saboter un pipeline et mettent en mode avion leur téléphone portable quand ils vont manifester. Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, va jusqu’à les accuser d’intentions homicides à l’encontre des forces de l’ordre, contre toute évidence. Orwell n’est pas loin.

      #Vincent_Bolloré, le grand argentier de la révolution conservatrice en France, fait nommer un journaliste d’extrême droite, un ami d’#Eric_Zemmour, comme rédacteur en chef du Journal du Dimanche,l’un des principaux hebdomadaires du pays. Le piquant de la chose est que ledit journaliste s’était fait congédier par un autre hebdomadaire, d’extrême droite celui-ci, Valeurs actuelles, qui lui reprochait sa radicalité.

      #Laurent_Wauquiez, président de la méga région Auvergne-Rhône-Alpes, prive de subvention un théâtre dont le directeur avait osé critiquer sa politique.

      La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement s’alarme de la hausse des requêtes des services secrets en matière de surveillance du militantisme politique et social.

      #Richard_Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, l’un des plus proches conseillers d’Emmanuel Macron, lâche un ballon d’essai sur la possibilité d’une révision constitutionnelle qui autoriserait à celui-ci un troisième mandat, pendant que d’autres préparent une candidature de Jean Castex-Medvedev. Sommes-nous à Dakar ou à Moscou ?

      Tout cela en deux petits mois. Oui, la France bascule. Nul doute que l’explosion sociale dans les banlieues accélérera le mouvement. Mais peut-être faut-il rappeler la définition du « #point_de_bascule » que donnent les experts du GIEC : le « degré de changement des propriétés d’un système au-delà duquel le système en question se réorganise, souvent de façon abrupte, et ne retrouve pas son état initial même si les facteurs du changement sont éliminés ».

      Le #climat_politique en France en est bien là, et Macron, qui dans son #immaturité se voulait « maître des horloges » et se piquait de séduire la banlieue par diaspora africaine interposée, n’est que le fondé de pouvoir d’une situation qui échappe à son entendement, mais qu’il a contribué à créer. Comme, par ailleurs, les droites de gouvernement, à l’échelle européenne, de l’Italie à la Suède et à la Finlande, se compromettent de plus en plus avec l’extrême droite, la comparaison que certains m’ont reprochée est hélas politiquement pertinente, et même nécessaire.

      #basculement

    • même à BFM, on s’interroge sur les racines du problème

      mais soyons en certains, "Il n’y a pas de racisme dans la police", Nunez, préfet de Paris.

      l’avocat du flic assassin de Nahel, n’est pas sur la même longues d’onde :_"J’ai un client qui a eu des idées suicidaires parce qu’on parle de son métier. Il est triste parce qu’on parle en mal de son métier. lui il est persuadé de faire le bien. Et son ministre lui a enfoncé la tête Je lui dis ’Changez-de travail’. Il me dit ’Mais je veux être policier ! Je veux interpeller des gens ! Je veux pouvoir les étrangler quand ils luttent !’. Évidemment qu’il y a du racisme dans la police. Et d’ailleurs être raciste c’est autorisé par la loi, ce qui est interdit c’est les manifestations d’opinions racistes", Laurent-Franck Lienard

  • On sait mieux où va la France Jean-François Bayart professeur à l’IHEID (Genève), chaire Yves Oltramare « Religion et politique dans le monde contemporain »

    Où va la France ? demandai-je le 8 mai, dans Le Temps. https://www.letemps.ch/opinions/va-france Aujourd’hui, on le sait mieux. Vers l’explosion sociale, vers son inévitable répression policière puisque la fermeture des canaux démocratiques contraint la protestation à la violence émeutière, et vers l’instauration d’un régime paresseusement qualifié d’« illibéral » (c’est le sociologue du politique qui écrit, peu convaincu par cette notion valise qui pourtant fait florès).

    Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’embrasement des quartiers populaires, tant était connue la colère sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’exécution extra-judiciaire de Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?

    Les paroles d’apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la démission du pouvoir politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’Etat de droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’immigration et la délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des armes à feu par les forces de l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.

    Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le refus d’obtempérer semble désormais passible de la peine de mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les rapports sociaux, et dont on voudrait faire porter la responsabilité à l’« ultragauche », aux « éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

    Une violence policière qui est aussi le prix du retrait de l’Etat
    Comme l’ont démontré depuis des années nombre de chercheurs,la violence policière est devenue la règle dans les « quartiers », et le refus des autorités politiques de prononcer ce vilain mot aggrave le sentiment d’injustice. Mais la vérité oblige à dire que ladite violence policière est aussi le prix du retrait de l’Etat qui a asphyxié financièrement le tissu associatif de proximité et démantelé les services publics en confiant à ses flics une mission impossible : celle de maintenir la paix sociale dans un Etat d’injustice sociale, prompt à l’injure publique à l’encontre de la « racaille ». Tout cela sur fond de dénonciation hystérique du « wokisme » et de vociférations sur les chaînes d’information continue des syndicats de police, dont les membres sont de plus en plus nombreux à porter sur leur uniforme la Thin Blue Line prisée de l’extrême droite suprémaciste américaine.

    Bien sûr, l’Etat ne peut laisser sans réagir la banlieue s’embraser. L’ « ordre républicain » est en marche, avec son lot d’arrestations, de blessés, peut-être au prix de l’état d’urgence ou d’un couvre-feu national, « quoi qu’il en coûte », à un an des Jeux Olympiques. Le piège s’est refermé. Quel « Grand débat national » (ou banlieusard) le magicien Macron va-t-il sortir de son chapeau pendant que les chats de Marine Le Pen se pourlèchent les babines ?

    Certains lecteurs de ma tribune « Où va la France ? » se sont offusqués de la comparaison que j’établissais entre Macron et Orban, voire Poutine ou Erdogan. C’était mal me comprendre. Il ne s’agissait pas d’une question de personnes, bien que les qualités ou les faiblesses d’un homme puissent avoir leur importance. Il s’agit d’une logique de situation, qui me faisait écrire que la France « bascule ». Or, depuis la parution de cette tribune, les signes d’un tel basculement se sont accumulés. Que l’on en juge, en vrac.

    Pour reconquérir l’opinion le président de la République, fébrile, sans jamais se départir de sa condescendance à l’égard de « Jojo » – c’est ainsi qu’il nomme dans l’intimité le Français moyen – ce « Gaulois réfractaire » : « Mon peuple », disait-il en 2017, en monarque frustré – sillonne le pays, court-circuite le gouvernement et multiplie les effets d’annonce, au point que Le Monde titre : « Emmanuel Macron, ministre de tout ». On pourrait ajouter : « et maire de Marseille ».

    Anticor mis à l’index, dissolution des Soulèvements de la Terre… *
    La justice refuse à l’association Anticor (lire « anticorruption »), à l’origine de la plainte qui a conduit à la mise en examen du secrétaire général de l’Elysée, le renouvellement de son « agrément », lequel lui permet de se porter partie civile devant les tribunaux. Cela sent un peu les eaux troubles du Danube, non ?

    Le mouvement des Soulèvements de la Terre a été dissous sous la pression de la FNSEA, le grand syndicat de l’agro-industrie dont les militants ou les responsables multiplient les menaces et les violences contre les écologistes, en toute impunité, quitte à faire oublier que dans l’histoire il a à son actif nombre d’assauts contre des préfectures. Le décret de dissolution justifie notamment la mesure par le fait que les militants des Soulèvements de la Terre lisent l’essai d’Andreas Malm Comment saboter un pipeline et mettent en mode avion leur téléphone portable quand ils vont manifester. Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, va jusqu’à les accuser d’intentions homicides à l’encontre des forces de l’ordre, contre toute évidence. Orwell n’est pas loin.

    Vincent Bolloré, le grand argentier de la révolution conservatrice en France, fait nommer un journaliste d’extrême droite, un ami d’Eric Zemmour, comme rédacteur en chef du Journal du Dimanche,l’un des principaux hebdomadaires du pays. Le piquant de la chose est que ledit journaliste s’était fait congédier par un autre hebdomadaire, d’extrême droite celui-ci, Valeurs actuelles, qui lui reprochait sa radicalité.

    Laurent Wauquiez, président de la méga région Auvergne-Rhône-Alpes, prive de subvention un théâtre dont le directeur avait osé critiquer sa politique.

    La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement s’alarme de la hausse des requêtes des services secrets en matière de surveillance du militantisme politique et social.

    Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, l’un des plus proches conseillers d’Emmanuel Macron, lâche un ballon d’essai sur la possibilité d’une révision constitutionnelle qui autoriserait à celui-ci un troisième mandat, pendant que d’autres préparent une candidature de Jean Castex-Medvedev. Sommes-nous à Dakar ou à Moscou ?

    Tout cela en deux petits mois. Oui, la France bascule. Nul doute que l’explosion sociale dans les banlieues accélérera le mouvement. Mais peut-être faut-il rappeler la définition du « point de bascule » que donnent les experts du GIEC : le « degré de changement des propriétés d’un système au-delà duquel le système en question se réorganise, souvent de façon abrupte, et ne retrouve pas son état initial même si les facteurs du changement sont éliminés ».

    Le climat politique en France en est bien là, et Macron, qui dans son immaturité se voulait « maître des horloges » et se piquait de séduire la banlieue par diaspora africaine interposée, n’est que le fondé de pouvoir d’une situation qui échappe à son entendement, mais qu’il a contribué à créer. Comme, par ailleurs, les droites de gouvernement, à l’échelle européenne, de l’Italie à la Suède et à la Finlande, se compromettent de plus en plus avec l’extrême droite, la comparaison que certains m’ont reprochée est hélas politiquement pertinente, et même nécessaire.

    A lire aussi : La France face aux séquelles de la réforme des retraites https://www.letemps.ch/opinions/editoriaux/france-face-aux-sequelles-reforme-retraites-0

    #France #explosion_sociale #mouvements_sociaux #colère_sociale #refus_d’obtempérer
    #violences_policière #retrait_de_l’Etat

    Source : https://www.letemps.ch/opinions/on-sait-mieux-ou-va-la-france

    • le président de la République, fébrile, sans jamais se départir de sa condescendance à l’égard de « Jojo » – c’est ainsi qu’il nomme dans l’intimité le Français moyen – ce « Gaulois réfractaire » : « Mon peuple », disait-il en 2017, en monarque frustré – sillonne le pays, court-circuite le gouvernement et multiplie les effets d’annonce, au point que Le Monde titre : « Emmanuel Macron, ministre de tout ». On pourrait ajouter : « et maire de Marseille ».

    • Cette nuit les clients du #Fouquet's ont pu dîner sous bonne garde, à l’abri des barrières,

      Alors que des appels à se rassembler circulaient depuis vendredi, la vie parisienne avait conservé ses droits sur la plus célèbre avenue de Paris, malgré la présence d’un très important dispositif policier. Les clients du Fouquet’s ont dîné sous bonne garde, à l’abri des barrières, tandis que des patrouilles de police ont arpenté les Champs-Élysées toute la soirée. De nombreux incidents ont éclaté, conduisant les forces de l’ordre à charger pour repousser les émeutiers.

      Source : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-direct-emeutes-apres-la-mort-de-nahel-une-nuit-plus-calme-mais-les-viole

  • « Fluidifier le trafic » en construisant des routes : obsession du XXe siècle, fausse route du XXIe siècle - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/debats/fluidifier-trafic-construisant-routes-obsession-xxe-siecle-fausse-route-xxie

    A quelques jours d’intervalle, deux annonces ont fait couler beaucoup d’encre dans les médias suisses. Le Conseil fédéral a dit souhaiter l’élargissement de l’autoroute A1 à 6 voies, entre Genève et Lausanne et entre Berne et Zurich. Cette annonce s’ajoute à une autre très bonne nouvelle pour le trafic carboné : la suppression, par les CFF, de la ligne directe Genève-Neuchâtel, accompagnée de mesures dégradant la qualité de l’offre ferroviaire en Suisse romande. Tout cela alors que, pour réussir à atteindre le zéro carbone en 2050, nous sommes censés passer de 4,7 millions de voitures individuelles aujourd’hui à 3,6 millions en 2050.

    • En tant qu’historienne, je considère ces deux mesures comme tout à fait anachroniques.

      Car ce n’est plus l’apanage des écologistes que de tenter de réduire la dépendance automobile : il s’agit d’une tendance générale et essentielle face à l’enjeu du réchauffement climatique. Des villes, des Etats même, essaient de se défaire sinon de la « bagnole », du moins d’habitudes obsolètes du XXe siècle telles que le financement massif des autoroutes par les pouvoirs publics. Ce n’est pas chose aisée ! Comme l’analyse le chroniqueur québécois Stéphane Laporte au sujet de l’abandon du projet de tunnel entre Lévis et Québec (décidé par une ministre de centre droit) : « L’automobile est la cigarette de la prochaine décennie. On roule partout comme on fumait partout. Ça achève. Dans les villes, il y aura des sections autos, comme il y avait des sections fumeurs. Qui rétréciront jusqu’à disparaître. Pour le bien de tous. Il faut en faire notre deuil. [...] Ce ne sera pas facile, je sais. Notre char est beaucoup plus que notre char [...] Le char ne sera plus l’objet de nos désirs. Au contraire. Il sera l’objet de notre raison. »

      Certaines nations comme le Pays de Galles et les Pays-Bas ont récemment décidé le gel de tout (nouveau) projet de construction de route dédiée au transport motorisé pour soutenir le transfert modal et réduire les émissions de carbone. L’idée est simple et doit évidemment être accompagnée de mesures fortes en faveur des transports publics. Elle fait écho à un phénomène connu depuis les années 1960 : l’évaporation du trafic. Quand un axe est bloqué, parce qu’en travaux par exemple, les analystes de la mobilité constatent qu’un pourcentage important des déplacements réalisés en voiture « disparaît ». Une partie des pendulaires et des autres usagers de ces axes trouvent d’autres solutions (à la condition qu’elles existent !) : c’est le fameux report modal, si difficile à réaliser en temps normal. Certes, une partie des autos ont parfois sans doute pris une autre route, mais d’autres ont été tout bonnement laissées au garage. Récemment, la sociologue Pauline Hosotte mettait en évidence le grand potentiel de l’application de ce concept dans les politiques de mobilité et en faveur du transport modal. Ne pas planifier de nouvelles routes entre dans ce calcul pour autant, nous le répétons, que l’offre de transports en commun soit solide.

      Dans une démarche anachronique, en France et en Suisse, les pouvoirs publics soutiennent massivement des projets de construction d’autoroutes à rebours des objectifs climat. A69 Castres-Toulouse, A133-134 en Normandie, troisième voie sur l’A1 en Suisse : autant de projets d’un autre temps orientés vers la « solution » voiture. En France, plusieurs dizaines de groupes se battent contre des projets de routes inutiles et bien souvent « écocidaires ». « Inutiles » ? Oui, car ce n’est vraiment pas un scoop et on le sait depuis désormais depuis quelque cinquante ans : construire des routes ne « fluidifie » pas le trafic. Toutes les études le montrent : la disponibilité de nouvelles routes amène toujours plus de voitures qui surchargent à leur tour ces nouvelles voies. Un seul exemple parmi des milliers : l’autoroute de contournement de Genève devait décongestionner le pont du Mont-Blanc où passaient 60 000 voitures par jour en 1982. Aujourd’hui, on avoisine toujours les 60 000 passages par jour sur ce même pont.

      La Suisse, qui a déjà l’un des réseaux de routes et d’autoroutes les plus denses du monde, a annoncé le lancement d’extensions sur le réseau des routes nationales pour un montant avoisinant les 11,6 milliards de francs (!) d’ici à 2030. Dans un message qui s’apparente plus à un texte de 1963 que de 2023, le Conseil fédéral annonce qu’il entend ainsi « fluidifier le trafic » et dit souhaiter ainsi « accroître davantage la disponibilité et la sécurité des routes nationales ». Nous sommes en 2023, la maison brûle à cause du CO2. Sans même parler de toutes les autres nuisances liées à l’utilisation massive du transport motorisé individuel (qu’il soit à essence, hybride ou électrique) telles qu’embouteillages, consommation démesurée d’espace dans les villes, bruit, pollution atmosphérique, risques constants pour les piétons, etc., il est temps de se débarrasser des héritages néfastes du XXe siècle dont fait partie le financement massif des routes. Que la route semble longue.

      HISTORIENNE, SPÉCIALISTE DE L’HISTOIRE DE LA VOITURE, UNIDISTANCE SUISSE

    • L’automobile est la cigarette de la prochaine décennie. On roule partout comme on fumait partout. Ça achève. Dans les villes, il y aura des sections autos, comme il y avait des sections fumeurs. Qui rétréciront jusqu’à disparaître. Pour le bien de tous. Il faut en faire notre deuil.

    • On le sait depuis désormais quelque cinquante ans : construire des routes ne « fluidifie » pas le trafic. Toutes les études le montrent : la disponibilité de nouvelles routes amène toujours plus de voitures qui surchargent à leur tour ces nouvelles voies.

      Du coup, construire des routes, ça fluidifie le trafic d’argent vers les poches des vendeurs de voitures, de pétrole/gaz/électricité, d’accès aux autoroutes. Eux vont pas faire leur deuil de si tôt :-)

    • et donc, bien entendu, PAF, la même ou presque, tribune sur Libé :

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/mettons-les-projets-routiers-en-deroute-20230523_TXJVIDESXJD4NMQ7ESWQBIWL

      Pour respecter ses engagements climatiques et garantir à tous des transports à faibles coûts, l’Etat français doit abandonner tout projet autoroutier et investir dans des mobilités vertes, alerte un collectif d’associations écologistes soutenu par des personnalités politiques et des chercheurs.

      ça prétend qu’il y a une pétition, avec 10 000 signatures, mais ça dit pas où.

  • Comment la #France verrouille son #passé_colonial

    La polémique en France sur la notion de #crime_contre_l'humanité du temps de la #colonisation rappelle les vifs débats causés dans ce même pays il y a plus de dix ans par l’adoption de la loi du 23 février 2005 qui ne retenait que le « rôle positif de la présence française outre-mer ». L’« #affaire_Macron » met en exergue le profond malaise lié au passé colonial de la France, souligne la professeure de droit Sévane Garibian.

    Quoi que l’on pense des propos récents d’#Emmanuel_Macron sur la #colonisation_française, il est utile d’observer leurs effets en recourant à une temporalité plus longue, dépassant le court terme médiatico-politique. La #polémique née il y a quelques jours en France rappelle, en symétrie inversée, les vifs débats causés dans ce même pays il y a plus de dix ans par l’adoption de la loi du 23 février 2005 qui ne retenait que le « #rôle_positif de la présence française outre-mer ». La disposition litigieuse (finalement abrogée par décret en 2006), tout comme les rebondissements et double discours dans ladite « affaire Macron », auront eu pour mérite de mettre en acte le profond #malaise lié au passé colonial de la France.

    Ce trouble s’est régulièrement nourri de résistances dont nous trouvons de multiples traces dans le champ du #droit, grand absent des commentaires de ces derniers jours. Abordons donc cette polémique de biais : par ce qu’elle ne dit pas, par ce qu’elle occulte. Rappelons ainsi que la Cour de cassation française eut l’occasion de produire une jurisprudence relative aux #crimes commis en #Algérie (#affaires_Lakhdar-Toumi_et_Yacoub, 1988) ainsi qu’en #Indochine (#affaire_Boudarel, 1993). Une #jurisprudence méconnue, ou tombée dans l’oubli, qui soulevait pourtant directement la question de la qualification ou non de crime contre l’humanité pour ces actes.

    Les précédents

    Plusieurs historiens ont pu souligner dernièrement la distinction entre les usages juridiques, historiques et moraux du concept de crime contre l’humanité, tout en rappelant que ce dernier ne peut se trouver, aujourd’hui en France, au cœur de #poursuites_pénales visant les #crimes_coloniaux. Quelle est donc l’histoire du droit menant à un tel constat ? Afin de mieux comprendre ce dont il s’agit, il est possible d’ajouter deux distinctions à la première.

    D’abord, une distinction entre le problème de la #qualification de crime contre l’humanité (qui renvoie à la question complexe de la #définition de ce crime en #droit_français), et celui de l’#amnistie prévue, pour les crimes visés, par des lois de 1966 et 1968. Ces deux points fondent les justifications discutables du refus de poursuivre par la #Cour_de_cassation dans les affaires précitées ; mais seul le premier constituait déjà le réel enjeu. En l’état du droit, et contrairement à ce qu’affirmaient alors les juges de cassation, la qualification de crime contre l’humanité aurait en effet pu permettre, au-delà du symbole, de constater une #imprescriptibilité (inexistante en France pour les crimes de guerre) défiant l’amnistie.

    Plus tard, la Cour de cassation admettra d’ailleurs en creux le caractère « inamnistiable » des crimes contre l’humanité, non reconnus en l’espèce, dans l’affaire de la manifestation du 17 octobre 1961, en 2000, puis dans l’#affaire_Aussaresses en 2003 – toutes deux en relation avec les « évènements d’Algérie ». Entre les deux, elle confirmera dans l’#affaire_Ely_Ould_Dah (2002) la poursuite, en France, d’un officier de l’armée mauritanienne pour des faits de #torture et des actes de #barbarie amnistiés dans son propre pays : il semble manifestement plus aisé d’adopter une attitude claire et exigeante à l’encontre de lois d’amnistie étrangères.

    Volonté de verrouillage

    En outre, et c’est là que se niche la seconde distinction, une analyse plus poussée du raisonnement de la Cour dans les affaires Lakhdar-Toumi, Yacoub et Boudarel met en lumière une volonté des juges de verrouiller toute possibilité de traitement des crimes coloniaux. Il importe donc de distinguer ici les questions de droit et les politiques juridiques qui sont à l’œuvre. L’historienne Sylvie Thénault écrivait récemment que « toute #définition_juridique est le résultat d’une construction par des juristes et d’une évolution de la jurisprudence » (Le Monde du 16 février). Or il n’existait à l’époque des affaires précitées que des définitions jurisprudentielles, plus (#affaire_Barbie) ou moins (#affaire_Touvier) larges du crime contre l’humanité en France, lequel ne fera son apparition dans le Code pénal qu’en 1994.

    A y regarder de plus près, on comprend que les juges de cassation rejettent la qualification de crime contre l’humanité pour les crimes coloniaux à plusieurs reprises, en choisissant de s’appuyer exclusivement sur la #jurisprudence_Touvier. Celle-ci limite, à l’inverse de la #jurisprudence_Barbie, la définition du crime contre l’humanité aux crimes nazis commis « pour le compte d’un pays européen de l’Axe ». Si la jurisprudence Touvier permit en son temps d’esquiver habilement le problème de la #responsabilité de la France de Vichy, elle bloquera aussi, par ricochet, toute possibilité de répression des crimes perpétrés par des Français pour le compte de la France, jusqu’en 1994.

    Le verrouillage est efficace. Et le #refoulement créé par cette configuration juridique, souvent ignorée, est à la mesure du trouble que suscitent encore aujourd’hui les faits historiques survenus dans le contexte de la #décolonisation. Plus généralement, l’ensemble illustre les multiples formes d’usages politiques de l’histoire, comme du droit.

    https://www.letemps.ch/opinions/france-verrouille-passe-colonial

    ping @cede @karine4

  • Où va la France ?

    La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties « illibérales » juge Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, pour qui #Emmanuel_Macron vit dans une #réalité_parallèle et joue avec le feu.

    Où va la France ? se demande la Suisse. La mauvaise réponse serait de s’arrêter à la raillerie culturaliste des Gaulois éternels mécontents. La #crise est politique. Emmanuel Macron se réclame de l’ « extrême centre » qu’incarnèrent successivement, dans l’Histoire, le Directoire, le Premier et le Second Empire, et différents courants technocratiques saint-simoniens. Il est le dernier avatar en date de ce que l’historien Pierre Serna nomme le « poison français » : la propension au réformisme étatique et anti-démocratique par la voie de l’exercice caméral et centralisé du pouvoir.

    Le conflit des retraites est le symptôme de l’épuisement de ce gouvernement de l’extrême centre. Depuis trente ans, les avertissements n’ont pas manqué, que les majorités successives ont balayés d’un revers de main en criant aux corporatismes, à la paresse, à l’infantilisme du peuple. Administrée de manière autoritaire et souvent grotesque, la pandémie de Covid-19 a servi de crash test auquel n’ont pas résisté les services publics dont s’enorgueillissait le pays et qui lui fournissaient, au-delà de leurs prestations, une part de ses repères.

    Emmanuel Macron, tout à son style « jupitérien », aggrave l’aporie dans laquelle est tombée la France. Il n’a jamais rien eu de « nouveau », et sa posture d’homme « providentiel » est une figure éculée du répertoire bonapartiste. Il n’imagine pas autre chose que le modèle néolibéral dont il est le pur produit, quitte à le combiner avec une conception ringarde du roman national, quelque part entre le culte de Jeanne d’Arc et la fantaisie réactionnaire du Puy-du-Fou. Son exercice du pouvoir est celui d’un enfant immature, narcissique, arrogant, sourd à autrui, plutôt incompétent, notamment sur le plan diplomatique, dont les caprices ont force de loi au mépris de la Loi ou des réalités internationales.

    Ce pourrait être drôle si ce n’était pas dangereux. L’interdiction de l’ « usage de dispositifs sonores portatifs » pour éviter les casserolades des opposants, le bouclage policier des lieux où se rend le chef de l’Etat, le lancement de campagnes de rectification idéologique contre le « wokisme », la « théorie du genre », l’ « islamo-gauchisme », l’ « écoterrorisme » ou l’« ultra-gauche » sont autant de petits indices, parmi beaucoup d’autres, qui ne trompent pas le spécialiste des régimes autoritaires que je suis. La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties « illibérales ».
    Un arsenal répressif à disposition des pouvoirs suivants

    D’aucuns crieront à l’exagération polémique. Je leur demande d’y regarder à deux fois en ayant à l’esprit, d’une part, l’érosion des libertés publiques, au nom de la lutte contre le terrorisme et l’immigration, depuis au moins trois décennies, d’autre part, les dangers que revêtent de ce point de vue les innovations technologiques en matière de contrôle politique et l’imminence de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national auquel les gouvernements précédents auront fourbi un arsenal répressif rendant superflues de nouvelles lois liberticides.

    Il n’est pas question, ici, de « bonnes » ou de « mauvaises » intentions de la part du chef de l’Etat, mais d’une logique de situation à laquelle il se prête et qu’il favorise sans nécessairement la comprendre. Macron n’est ni Poutine ni Modi. Mais il prépare l’avènement de leur clone hexagonal. Au mieux sa politique est celle de Viktor Orban : appliquer le programme de l’extrême droite pour éviter son accession au pouvoir.

    Sur fond d’évidement des partis de gouvernement, un « flibustier » – pour reprendre le qualificatif de Marx à propos du futur Napoléon III – s’est emparé du butin électoral à la faveur de la sortie de route de Nicolas Sarkozy, François Hollande, Alain Juppé, François Fillon, Manuel Valls. Il a cru « astucieux », pour continuer à citer Marx, de détruire « en même temps » la gauche et la droite pour s’installer dans le confort d’un face-à-face avec Marine Le Pen. Mais Emmanuel Macron n’a été élu et réélu que grâce au concours des voix de la gauche, soucieuse de conjurer la victoire du Rassemblement national. Son programme, libéral et pro-européen, n’a jamais correspondu aux préférences idéologiques que du quart du corps électoral, hormis même la part croissante des non-inscrits et des abstentionnistes qui sape la légitimité des institutions.
    Un président aveugle et méprisant

    Nonobstant cette évidence, Emmanuel Macron, ignorant de par son éducation et son itinéraire professionnel les réalités du pays profond, primo-élu à la magistrature suprême sans jamais avoir exercé le moindre mandat local ou national, a entendu faire prévaloir la combinaison schmittienne d’un « Etat fort » et d’une « économie saine » en promulguant ses réformes néolibérales par voie d’ordonnances, en court-circuitant les corps intermédiaires et ce qu’il nomme l’« Etat profond » de la fonction publique, en s’en remettant à des cabinets privés de conseil ou à des conseils a-constitutionnels tels que le Conseil de défense, en réduisant la France au statut de « start-up nation » et en la gérant comme un patron méprisant ses employés, « Gaulois réfractaires ».

    Une chroniquei : Les casseroles de Macron, un totem de plus dans la cocotte-minute

    Le résultat ne se fit pas attendre. Lui qui voulait apaiser la France provoqua le plus grave mouvement social depuis Mai 68, celui des Gilets jaunes dont le spectre continue de hanter la Macronie. La main sur le cœur, Emmanuel Macron assura, au début de la pandémie de Covid-19, avoir compris que tout ne pouvait être remis aux lois du marché. A plusieurs reprises, il promit avoir changé pour désamorcer l’indignation que provoquait sa morgue. De nouvelles petites phrases assassines prouvèrent aussitôt qu’il en était incapable. Il maintint son cap néolibéral et fit alliance avec Nicolas Sarkozy en 2022 pour imposer une réforme financière de la retraite en dépit de l’opposition persistante de l’opinion et de l’ensemble des forces syndicales, non sans faire fi de leurs contre-propositions.

    Face au nouveau mouvement social massif qui s’est ensuivi, Emmanuel Macron s’est enfermé dans le déni et le sarcasme. Il argue de la légitimité démocratique en répétant que la réforme figurait dans son programme et qu’elle a été adoptée selon une voie institutionnelle validée par le Conseil constitutionnel.
    Une réalité parallèle

    Sauf que : 1) Emmanuel Macron n’a été réélu que grâce aux voix de la gauche, hostile au report de l’âge de la retraite ; 2) le peuple ne lui a pas donné de majorité parlementaire lors des législatives qui ont suivi le scrutin présidentiel ; 3) le projet portait sur les « principes fondamentaux de la Sécurité sociale », lesquels relèvent de la loi ordinaire, et non d’une loi de « financement de la Sécurité sociale » (article 34 de la Constitution), cavalier législatif qui a rendu possible le recours à l’article 49.3 pour imposer le texte ; 4) le gouvernement s’est résigné à cette procédure parce qu’il ne disposait pas de majorité positive, mais de l’absence de majorité pour le renverser au terme d’une motion de censure ; 5) le Conseil constitutionnel est composé de personnalités politiques et de hauts fonctionnaires, non de juristes, et se préoccupe moins du respect de l’Etat de droit que de la stabilité du système comme l’avait déjà démontré son approbation des comptes frauduleux de la campagne électorale de Jacques Chirac, en 1995 ; 6) le détournement de la procédure parlementaire a suscité la désapprobation de nombre de constitutionnalistes et s’est accompagné du refus de toute négociation sociale.

    Comme en 2018, Emmanuel Macron répond à la colère populaire par la violence policière. Atteintes à la liberté constitutionnelle de manifester, utilisation de techniques conflictuelles de maintien de l’ordre, usage d’un armement de catégorie militaire qui cause des blessures irréversibles telles que des éborgnages ou des mutilations ont entraîné la condamnation de la France par les organisations de défense des droits de l’homme, le Conseil de l’Europe, la Cour européenne de justice, les Nations unies.

    Face à ces accusations, Emmanuel Macron s’enfonce dans une réalité parallèle et radicalise son discours politique. A peine réélu grâce aux voix de la gauche, dont celles de La France insoumise, il place celle-ci hors de l’ « arc républicain » dont il s’arroge le monopole de la délimitation. Il voit la main de l’ « ultragauche » dans la contestation de sa réforme. Il justifie les violences policières par la nécessité de lutter contre celles de certains manifestants.

    Sauf que, à nouveau : 1) le refus, récurrent depuis l’apport des suffrages de la gauche à Jacques Chirac en 2002 et le contournement parlementaire du non au référendum de 2005, de prendre en considération le vote des électeurs quand celui-ci déplaît ou provient d’une autre famille politique que la sienne discrédite la démocratie représentative, nourrit un abstentionnisme délétère et pousse à l’action directe pour faire valoir ses vues, non sans succès pour ce qui fut des Gilets jaunes et des jeunes émeutiers nationalistes corses auxquels il fut accordé ce qui avait été refusé aux syndicats et aux élus ; 2) le non-respect des décisions de justice par l’Etat lorsque des intérêts agro-industriels sont en jeu amène les écologistes à occuper les sites des projets litigieux, au risque d’affrontements ; 3) la stigmatisation d’une ultragauche dont l’importance reste à démontrer va de pair avec le silence du gouvernement à propos des voies de fait de l’ultra-droite identitariste et des agriculteurs productivistes qui multiplient les agressions contre les écologistes.
    « Ce n’est pas être un black bloc que de dénoncer les excès structurels de la police »

    Ce n’est pas être un « amish » et vouloir retourner « à la bougie » que de s’interroger sur la 5G ou sur l’inconsistance du gouvernement quand il défend à grand renfort de grenades les méga-bassines alors que se tarissent les nappes phréatiques du pays. Ce n’est pas être un black bloc que de dénoncer les excès structurels de la police. Ce n’est pas être un gauchiste que de diagnostiquer la surexploitation croissante des travailleurs au fil de la précarisation des emplois et au nom de logiques financières, de repérer le siphonnage du bien public au profit d’intérêts privés, ou de déplorer le « pognon de dingue » distribué aux entreprises et aux contribuables les plus riches. Point besoin non plus d’être grand clerc pour comprendre que la Macronie n’aime pas les pauvres. Elle n’a plus d’autre réponse que la criminalisation des protestations. Elle souhaite maintenant dissoudre la nébuleuse des Soulèvements de la terre que parrainent l’anthropologue Philippe Descola, le philosophe Baptiste Morizot, le romancier Alain Damasio ! Quand Gérald Darmanin entend le mot culture il sort son LBD.

    Dans cette fuite en avant, un pas décisif a été franchi lorsque le gouvernement s’en est pris à la Ligue des droits de l’homme. Ce faisant, la Macronie s’est de son propre chef placée en dehors de l’ « arc républicain ». Cette association, née, faut-il le rappeler, de l’affaire Dreyfus, est indissociable de l’idée républicaine. Seul le régime de Pétain avait osé l’attaquer. Sur la planète, ce sont bien les Poutine et les Orban, les Erdogan et les Modi, les Kaïs Saïed ou les Xi Jinping qui tiennent de tels propos. Oui, la France bascule.

    https://www.letemps.ch/opinions/va-france

    #France #Macron #macronisme #crise_politique #extrême_centre #poison_français #néolibéralisme #casserolades #autoritarisme #illibéralisme #répression #libertés_publiques #réformes #réformes_néolibérales #Etat_profond #fonction_publique #Conseil_de_défense #Gilets_jaunes #déni #sarcasme #violences_policières #réalité_parallèle #arc_républicain

    via @karine4, aussi signalé par @monolecte
    https://seenthis.net/messages/1002152

  • Washington décrète l’obsolescence du ruissellement (des richesses) - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/chroniques/washington-decrete-lobsolescence-ruissellement-richesses

    La théorie du ruissellement des richesses, vous vous souvenez ? Débridons l’économie, laissons une poignée d’individus s’enrichir sans limite ! Leur fortune finira par profiter au plus grand nombre, jusqu’au bas de l’échelle sociale, par un effet de « ruissellement », naturellement, sans l’intervention d’une fiscalité redistributive. Inventée par le monde anglo-saxon au début des années 1980, elle a fait les beaux jours de la globalisation économique, s’imposant jusqu’en Chine (« Laissons d’abord quelques-uns s’enrichir », proclamait Deng Xiaoping pour signifier la fin de l’égalitarisme). Puis la crise financière et la pandémie sont passées par là. Et seul un Emmanuel Macron osait encore s’y référer. Washington vient de décréter son échec historique. Le ruissellement ne fonctionne ni pour les pauvres ni pour la classe moyenne.

    • C’est Jake Sullivan, conseiller national à la Sécurité des Etats-Unis, qui en a fait la démonstration lors d’une intervention devant le Brookings Institute le 27 avril dernier. Un discours opportunément traduit par LeGrand Continent, une revue européenne décidément pertinente pour nourrir le débat public. Jake Sullivan s’est livré à une critique en règle des postulats qui ont présidé à près de quarante ans de politiques néolibérales. La libéralisation du commerce allait permettre d’exporter des biens et non des emplois ? « Promesse faite mais non tenue. » L’intégration économique engendrerait un ordre mondial plus pacifique et plus coopératif ? « Ce n’est pas ce qui s’est passé. » Une croissance stimulée par les baisses d’impôts, les coupes dans les investissements, l’affaiblissement des syndicats et la concentration des entreprises serait inclusive ? « La classe moyenne a perdu du terrain et les riches se portent mieux que jamais. »

      Exit le « consensus de Washington » et ses thérapies d’austérité imposées par les institutions financières internationales. Ou plutôt, explique Jake Sullivan, il faut créer un nouveau « consensus » qui promeuve cette fois-ci des stratégies industrielles, des normes environnementales et sociales, et tienne compte des intérêts de sécurité nationale. Face à la concurrence chinoise, la réindustrialisation – en particulier dans les secteurs stratégiques – est impérative. La Chine n’a jamais cessé de subventionner son économie ? Il faut rivaliser à armes égales. Jake Sullivan a explicité un propos déjà tenu il y a 2 ans devant le Congrès par Joe Biden. Il avait alors décrété la réhabilitation de l’Etat entrepreneur, dans une tradition qui a longtemps été américaine, tournant définitivement la page du reaganisme.

      Derrière ce discours, dans une logique de réaction en chaîne, pointe le risque d’un grand retour du protectionnisme. Celui-là même qui avait attisé les guerres au siècle dernier. L’Europe s’inquiète à juste titre de mesures favorisant le « made in USA » en siphonnant ses capitaux et ses fleurons les plus innovants. La Chine, drapée derrière son statut de « pays en voie de développement », fustige un travail de sape pour nuire au commerce international, et donc à sa propre ascension. Washington rétorque que ses investissements publics, dans l’environnement, profiteront à tous. Le commerce avec la Chine n’a-t-il d’ailleurs pas atteint un nouveau record l’an dernier ? Comme il y a 80 ans, « l’Amérique doit être au coeur d’un système financier international dynamique qui permette aux partenaires du monde entier de réduire la pauvreté et d’accroître la prospérité partagée », déclare Jake Sullivan. En proclamant la fin de la théorie du ruissellement, autrefois imposée par Washington, il réaffirme la volonté des Etats-Unis de rester les maîtres du jeu. Sans abandonner une once de leur impérialisme économique.

    • The new Washington consensus | Financial Times
      https://www.ft.com/content/42922712-cd33-4de0-8763-1cc271331a32

      The new Washington consensus is different to the old in three key respects. First, Washington is no longer the uncontested Rome of today’s world. It has competition from Beijing. The new consensus is thus largely confined to Washington itself rather than the swaggering US that set the global standards after the end of the Cold War. It is an American political consensus with Donald Trump its harshest exponent. He talks of how trade with China has created “American carnage” and led to the “rape” of America. Joe Biden’s language is far gentler but his enforcement is more rigorous. Biden’s policy is Trumpism with a human face.

      Second, the new consensus is geopolitical. It does have economic tools, such as reshoring supply chains, prioritising resilience over efficiency, and industrial policy. But these are largely means to a national security end, which is to contain China. The old consensus was a positive sum game; if one country got richer others did too. The new one is zero sum; one country’s growth comes at the expense of another’s.

      The third difference is that the new consensus is as pessimistic as the old one was optimistic. In that sense it is less intuitively American than what it replaced. The spirit of can-do has given way to a roster of can’t-dos. Today’s US cannot make trade deals, cannot negotiate global digital rules, cannot abide by WTO rulings and cannot support Bretton Woods reforms. Washington has lost faith in economic multilateralism.

      Will the new consensus be effective? The ultimate test is whether China can variously be contained, engaged, competed and cajoled into accepting the US-led order. Today’s Washington subscribes to all of these approaches, some of which are more sophisticated than others. Biden himself focuses more on competition than cajoling. His aim is not to decouple from China but to create what Jake Sullivan, the US national security adviser, calls a “small yard” with a “high fence”. 

      That means America will continue to trade with China except in goods that can be used to upgrade China’s military, which means high-end semiconductors and anything that boosts China’s AI ambitions. It is not obvious where you can safely draw that line, which suggests Sullivan’s small yard will expand over time. Compared to the China hawks outside the Biden administration, however, Sullivan’s approach is nuanced and flexible. Yet it still begs the question: how can China be squeezed into a US-led order in which America itself has stopped believing?

  • Où va la France? - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/va-france

    Sauf que : 1) Emmanuel Macron n’a été réélu que grâce aux voix de la gauche, hostile au report de l’âge de la retraite ; 2) le peuple ne lui a pas donné de majorité parlementaire lors des législatives qui ont suivi le scrutin présidentiel ; 3) le projet portait sur les « principes fondamentaux de la Sécurité sociale », lesquels relèvent de la loi ordinaire, et non d’une loi de « financement de la Sécurité sociale » (article 34 de la Constitution), cavalier législatif qui a rendu possible le recours à l’article 49.3 pour imposer le texte ; 4) le gouvernement s’est résigné à cette procédure parce qu’il ne disposait pas de majorité positive, mais de l’absence de majorité pour le renverser au terme d’une motion de censure ; 5) le Conseil constitutionnel est composé de personnalités politiques et de hauts fonctionnaires, non de juristes, et se préoccupe moins du respect de l’Etat de droit que de la stabilité du système comme l’avait déjà démontré son approbation des comptes frauduleux de la campagne électorale de Jacques Chirac, en 1995 ; 6) le détournement de la procédure parlementaire a suscité la désapprobation de nombre de constitutionnalistes et s’est accompagné du refus de toute négociation sociale.

    Comme en 2018, Emmanuel Macron répond à la colère populaire par la violence policière. Atteintes à la liberté constitutionnelle de manifester, utilisation de techniques conflictuelles de maintien de l’ordre, usage d’un armement de catégorie militaire qui cause des blessures irréversibles telles que des éborgnages ou des mutilations ont entraîné la condamnation de la France par les organisations de défense des droits de l’homme, le Conseil de l’Europe, la Cour européenne de justice, les Nations unies.

  • Gazouillez, Twitter vous a bien eus ! - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/editoriaux/gazouillez-twitter-bien-eus

    ÉDITORIAL. Ce n’est pas le fait de rendre le célèbre réseau social payant qui est problématique, mais bien de l’avoir laissé gratuit si longtemps, annihilant ainsi toute concurrence
    Aline Bassin
    Publié vendredi 31 mars 2023 à 18:46

    Après bien des atermoiements, des gesticulations et des volte-face, Elon Musk est passé à l’acte. Il faudra dès ce samedi s’acquitter d’une dîme de 8 dollars par mois pour bénéficier d’un compte certifié sur Twitter.

    La mesure qui vise à générer de nouveaux revenus promet de faire couler encore bien du fiel, tant les modalités d’authentification des abonnés payants sont obscures. Ce nouvel abonnement présage surtout la création d’un réseau social à deux vitesses, puisque les utilisateurs qui n’accepteront pas de sortir leur carte de crédit perdront en visibilité et crouleront sous les publicités.

    Lire aussi : Avec sa certification payante, Twitter risque de plonger davantage encore dans le chaos

    Quoi de plus normal que de payer pour un service qu’on consomme ? C’est dans la réponse à cette interrogation naïve que réside toute l’ambiguïté du modèle d’affaires des Facebook, Twitter et autres TikTok. Ce n’est pas seulement en s’appuyant sur le caractère révolutionnaire de leur plateforme de discussion qu’ils ont conquis les foules, mais surtout en les accueillant à bras ouverts, gratuitement, monnayant au passage leurs données personnelles.
    Sans concurrence, pas de marché efficient

    La méthode est vieille comme le monde. Stimulée par des investisseurs très patients, elle a bien fonctionné pour les géants de la nouvelle économie qui ont berné des gouvernements et des régulateurs peu rompus à leurs innovations. Plus clairvoyants, ceux-ci n’auraient ainsi jamais toléré les rachats d’Instagram et de WhatsApp par Facebook, des transactions qui ont renforcé un oligopole problématique.

    En édifiant des barrières infranchissables pour de nouveaux venus, c’est la concurrence, clé de voûte de l’économie libérale, que les GAFAM ont assassinée. Dans un marché fluide, les mécontents de Twitter changeraient tout simplement de crémerie. Aujourd’hui, il ne leur reste qu’à aller gazouiller – plus précisément « pouéter » selon le jargon de ce réseau – sur Mastodon et ses quelque 7 millions d’utilisateurs (contre 450 millions pour Twitter). A trop tirer sur la corde, Elon Musk et Mark Zuckerberg finiront peut-être enfin par faire émerger des adversaires dignes de ce nom. C’est en tout cas tout le bien que l’on peut souhaiter à l’économie de marché, pour ne pas dire à l’humanité.

    #Twitter #Economie_numerique

  • Pierre Palmade, le crash du cocaïnomane invétéré - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/pierre-palmade-crash-cocainomane-invetere

    Après avoir fait trois blessés graves et entraîné la mort d’un enfant à naître dans un terrible accident de la circulation, l’humoriste semble avoir touché le fond. Les médias racontent cette spirale infernale

    L’éditorial de RTL va droit au but : « Il ne faut pas de complaisance vis-à-vis de ces acteurs maudits ou de ces stars dont on dit presque joliment qu’elles ne parviennent pas à échapper à leurs démons. On leur pardonnerait presque leurs écarts, leurs dérives et ils suscitent de la tendresse. […] Il y en a marre de l’artiste qui vient, sur les plateaux de télévision ou dans la presse people, pleurer à cause de ses addictions dans un exercice d’autodérision qui attendrirait son public. »

    Pour Pierre Palmade, dont Le Figaro raconte longuement « la descente aux enfers », ces démons de la drogue dataient de plusieurs années. Et ça s’est bien mal terminé ce week-end. Son domicile de Cély-en-Bière, en Seine-et-Marne, a été perquisitionné dimanche, deux jours après le grave accident de la route qui a impliqué l’humoriste vendredi vers 19h, selon les agences de presse, qui relaient une « source proche de l’enquête ». Entamée dans la matinée, la perquisition a pris fin dans l’après-midi, selon la même source, confirmant une information du Parisien. Une vingtaine de policiers et gendarmes ont été mobilisés.

    Un couple qui disposait d’une caméra embarquée dans son véhicule et se trouvait sur les lieux de l’accident a remis une vidéo à la police, a-t-on appris ce dimanche de source judiciaire, confirmant une autre information du Parisien, très en pointe sur ce sujet. Celle-ci va pouvoir exploiter ce document, dans l’espoir d’apercevoir les deux personnes en fuite qui accompagnaient l’humoriste dans son véhicule. Il s’agirait de deux passagers âgés d’une vingtaine d’années, appelés par la police à se rendre.

    Les jours de Pierre Palmade, grièvement blessé, n’étaient plus en danger samedi, selon sa famille. En revanche, aucune information officielle n’était disponible dimanche sur l’état de santé de trois autres personnes grièvement blessées dans l’accident. Un homme d’une quarantaine d’années au volant, sa belle-sœur trentenaire et le fils du conducteur, âgé de 6 ans, avaient été transportés vendredi soir avec un pronostic vital engagé dans différents hôpitaux de la région parisienne.

    D’après un cousin du conducteur joint dimanche soir par l’AFP, ce dernier était encore dans le coma et s’apprêtait à être opéré une cinquième fois. « Il est cassé de partout », a rapporté Babacan Yakut au sujet de son cousin maçon, évoquant des blessures aux jambes, aux bras et au dos. « On est choqués, trop choqués. Depuis trois jours, tout le monde est à l’hôpital. On fait des prières, on attend qu’il se réveille », a confié ce gérant de restaurant. L’enfant de 6 ans, cadet des trois enfants du conducteur, et la belle-sœur qui était enceinte au moment des faits et a fini par perdre son bébé, seraient toujours dans le coma.

    Enquête ouverte

    Le procureur de la République de Melun, Jean-Michel Bourlès, a déclaré que l’humoriste avait été testé positif à la cocaïne. « Les analyses toxicologiques ont mis en évidence que Pierre Palmade conduisait sous l’emprise de produits stupéfiants. » Une enquête a donc été ouverte pour homicide et blessures involontaires qui ont entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois, par conducteur sous l’emprise de produits stupéfiants. Un pompier a témoigné sur TF1 de ce terrible fait divers.

    🇫🇷 Accident de Pierre Palmade : “On estime qu’un décès sur cinq” est dû à un conducteur qui a consommé de la drogue https://t.co/dh7dbSLDFS
    — Revue de presse Police & Réalités (@PoliceRealites) 13 février 2023

    BFMTV a précisé que « Palmade faisait la fête avec de jeunes gens, deux escort-boys rencontrés sur les réseaux sociaux, et beaucoup de drogue. Il aurait voulu aller chercher à manger dans un hypermarché à proximité. Selon les analyses, sa prise de cocaïne était récente au moment de l’accident », précise aussi Le Matin.ch. Tous auraient consommé « des drogues de type chemsex par injection, de la 3MMC par exemple », selon le journal Centre Presse. « On a confiance dans le tribunal », a réagi Babacan Yakut, espérant une peine exemplaire.

    Compagnon de la nuit et de ses excès, Pierre Palmade avait déjà été condamné en 1995 à une amende pour consommation de cocaïne, alors qu’un vaste réseau de distribution de drogue, qui alimentait le show-business, venait d’être démantelé. En 2019, il avait aussi été placé en garde à vue pour « usage et acquisition de stupéfiants » après avoir été faussement accusé de viol. C’était « l’histoire de trop », promettait-il au Monde, auquel il expliquait avoir « repris de la cocaïne » ce soir-là après « des mois d’abstinence ». « Cette rechute m’a ramené à la réalité. C’est une leçon. […] Je veux me rétablir, sortir de cette maladie illégale », assurait-il….

    Dans cette vidéo de l’émission C à vous, publiée par La Dépêche du Midi, l’humoriste revenait sur sa consommation de drogue en l’évoquant au passé, « comme s’il était parvenu à tourner la page ». Au magazine people Gala, il confiait alors : « Je confondais métier et identité. » Mais « on ne guérit pas de l’addiction. On remporte juste des victoires successives, heure après heure. Il y a encore des situations – comme faire la fête – qu’on assimile aux produits. On doit les dissocier. Je le fais. Pas le choix. C’est ça ou j’y laisse la vie », disait-il il y a six ans.

    « La dépendance à la cocaïne est très sournoise […] C’est la drogue la plus sournoise que je connaisse », expliquait-il, toujours en 2019, sur le plateau de C à vous. « Je ne savais pas à 20 ans que c’était une maladie, je pensais que c’était un divertissement. J’ai subodoré à 30 ans que c’était un poison, à 40 ans, j’étais sûr que j’étais cocaïnomane et que j’allais dans le mur. » Aujourd’hui, il va bientôt avoir 55 ans et risque entre cinq et dix ans de prison.

    Autre polémique, le post Facebook ci-dessus parle des différences de traitement entre people et nobodies dans les faits divers sanglants. Et le magazine Public évoque aussi le faux pas de l’actrice Isabelle Mergault qui, sur Twitter, a exprimé la peine qu’elle avait pour son ami de toujours et son acolyte des Grosses Têtes. Très maladroitement, laissant penser aux internautes qu’elle n’avait pas de compassion pour les autres victimes. Elle a fini par s’excuser publiquement, non sans agacement :

    Oui bien sûr. Jai vu le nom de Pierre, j’ai réagi à chaud. Évidemment, bien évidemment que vous pensons tous aux 4autres passagers ! https://t.co/0aQrdK2pe8
    — Isabelle Mergault (@IsaMergault) 11 février 2023

    Le Figaro rappelle encore que Pierre Palmade s’était dévoilé « dans une autobiographie parue en 2019 : Dites à mon père que je suis célèbre (avec la collaboration d’Eric Libiot, Editions Harper Collins) ». Il y écrivait notamment : « Je m’en sors sans accident, sans maladie, sans dette, sans vrais ennemis, sans cadavre… Si je pouvais devenir Claude Rich après avoir été Gainsbourg… » Et confessant :

    J’ai l’impression d’avoir été une caricature du show-business

    • Accident de Pierre Palmade : le téléphone de l’humoriste retrouvé par les gendarmes - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/accident-de-pierre-palmade-le-mystere-du-telephone-disparu-de-lhumoriste-

      Dans le cadre d’une seconde enquête ouverte par le parquet de Melun pour « infraction à la législation sur les stupéfiants », des gendarmes ont finalement retrouvé le téléphone de Pierre Palmade. Son exploitation est en cours.

      Une enquête peut en cacher une autre. Alors que les policiers de Melun sont chargés d’élucider les circonstances du grave accident provoqué par Pierre Palmade sur une route départementale de Seine-et-Marne, le parquet de Melun a, selon nos informations, ouvert une seconde enquête judiciaire, cette fois pour « infraction à la législation sur les stupéfiants ». Cette procédure, confiée à la gendarmerie, vise l’usage et la détention de cocaïne de l’humoriste, positif à cette drogue lorsqu’il conduisait vendredi soir, ainsi que ses éventuels liens avec des dealers.

      Dans le cadre de cette enquête parallèle, les gendarmes de la brigade de recherches de Fontainebleau ont retrouvé le téléphone de l’humoriste dans sa maison de Cély-en-Bière (Seine-et-Marne). Contrairement à ce que nous avions indiqué dans un premier temps, l’appareil n’avait donc pas disparu mais était saisi dans le cadre de cette seconde procédure.

      L’exploitation de cet appareil pourrait s’avérer cruciale pour les policiers dans l’identification des deux passagers qui accompagnaient Palmade et ayant pris la fuite. Pour l’heure, les premières analyses n’ont pas révélé de données exploitables s’agissant des fuyards. La gendarmerie nationale est compétente pour les infractions commises sur le ressort de la commune où vivait l’artiste.

      Du matériel d’injection retrouvé

      En service de réanimation au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), sans que ses jours ne soient en danger, Pierre Palmade ne pourra pas être entendu par les enquêteurs avant le milieu de semaine. Dans l’attente de ses explications, les policiers recherchent activement les deux passagers, susceptibles d’être poursuivis pour « non-assistance à personne en danger ».

      Des interrogations avaient été émises concernant d’éventuelles destructions de preuves au domicile de l’humoriste. En effet, entre le moment de l’accident et la perquisition dimanche matin des policiers et gendarmes, une femme de ménage était intervenue au domicile de Pierre Palmade pour réaliser un nettoyage sommaire. Entendue lors d’une audition libre, elle disait avoir trouvé la maison en désordre mais n’avoir rien jeté, compilant les détritus dans des sacs-poubelles pour conserver les preuves.

      Les policiers n’avaient alors trouvé aucune drogue à leur étonnement. En revanche, ils avaient découvert du matériel d’injection avec un résidu de liquide en cours d’analyse, ainsi que des objets de nature sexuelle. Selon des témoignages qu’ils ont recueillis, les deux passagers en fuite seraient revenus le vendredi soir à proximité de la résidence de Cély-en-Bière où ils auraient récupéré des bagages. Une piste qui doit être encore confirmée par l’exploitation des images des caméras de Perthes, une commune limitrophe, saisie par les enquêteurs. Ce lundi matin, chose rare, le ministère de l’Intérieur a formellement appelé les fuyards à se rendre.

  • Xi Jinping rattrapé par « le manque d’immunité collective ». La presse de l’Occident engluée dans son #bullshit ...

    La délicate volte-face de Xi Jinping - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/delicate-volteface-xi-jinping

    Avec l’explosion du nombre de cas de Covid-19 aux quatre coins de la Chine, un constat s’impose : la politique zéro covid qu’avait imposée, parfois au chalumeau pour mieux verrouiller des immeubles confinés, le président chinois Xi Jinping, est un échec. La levée, le 7 décembre, des sévères restrictions qui en découlaient, a surpris par sa soudaineté, mais aussi par son impréparation. Face au peu d’immunité collective, aucune vaste campagne de vaccination n’a été mise sur pied pour protéger les plus âgés et une population sous-vaccinée.

  • #Suisse : Chroniques de la vie numérique (1) L’abat-jour, La Poste et moi Le Temps - François Bonnet, La-Chaux-de-Fonds (NE)
    Economisez l’énergie, afin que la vie numérique puisse la gaspiller !

    Vous achetez un abat-jour sur internet, ce qui est commode. Vous recevez illico un courriel du magasin résumant votre commande et vous en remerciant. Jusque-là, très bien.Ensuite commence un grandiose feu d’artifice.

    Le même jour, en effet, vous recevez un nouveau courriel du magasin confirmant la commande dont il vient de vous remercier.


    Le lendemain, nouveau courriel du magasin censé vous informer sur le statut de votre commande, qui ne dit rien de plus sinon ce que vous n’ignorez pas, à savoir que vous êtes tout à la fois le destinataire de la commande et celui de la facture y relative.

    Le lendemain, c’est La Poste qui vous envoie un courriel vous disant que votre commande lui a été remise pour acheminement ; ce dont, le même jour, vous informe également le magasin.
    Le lendemain, nouveau courriel de La Poste, dont l’empressement émeut votre petit cœur sensible et qui vous annonce que le colis est en cours d’acheminement.
    Le surlendemain,La Poste, décidément aux petits soins, prend la peine de vous signaler qu’elle n’a pas pu vous faire parvenir le colis et qu’elle vous dira tout prochainement quand et où il sera possible de le retirer, ce dont vous êtes déjà parfaitement informé par l’avis benoîtement glissé dans votre boîte aux lettres par le facteur.

    Le lendemain, nouveau courriel de La Poste vous indiquant, pensant peut-être qu’Alzheimer fait des ravages chez vous, que le colis peut être retiré à l’ersatz de bureau de poste géré par la Migros du coin suite à la suppression du bureau de poste d’en face.

    Enfin, suite au retrait du colis, La Poste vous fait parvenir, ultime avatar de son infinie bienveillance, un dernier courriel vous informant que le colis a été retiré, ce que vous n’êtes pas sans savoir puisque ce n’est pas votre ombre, mais vous-même, qui l’avez retiré.

    Source : https://www.letemps.ch/opinions/avez-ecrit-roger-federer-abbayes-greve-aux-tpg

    #numérique #gaspillage #redondance