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  • Vague après vague | jef klak
    https://www.jefklak.org/vague-apres-vague

    Au début de la pandémie de Covid-19, les initiatives autonomes pour préserver la santé des un·es et des autres ont foisonné : brigades de solidarité populaire pour distribuer des repas aux plus pauvres pendant le confinement, fabrication artisanale de masques, auto-organisation à l’échelle des quartiers. Des paroles et des réflexions ont accompagné ces actions.
    Elles venaient des militant·es de la lutte contre le VIH/Sida (Gwen Fauchois) ; du milieu écolo (Aude Vidal) ; de groupes antivalidistes (le Collectif Luttes et handicaps pour l’égalité et l’émancipation) ; de personnes venues des luttes anticarcérales, antiautoritaires ou antifascistes (Acta.zone).

    Au sortir du confinement, des collectifs ont continué à prendre des mesures pour éviter d’occasionner des clusters, avec des tests, des masques, de l’aération. Mais, en parallèle, les intérêts économiques pesaient de tout leur poids pour inciter à un retour rapide au business as usual, puis l’arrivée des vaccins dans les pays industrialisés a changé la donne. L’attention portée au Covid est peu à peu retombée, même dans les espaces qui y étaient les plus sensibles. Au fur et à mesure que la pandémie se banalisait, avec ses vagues à répétitions, le Covid a cessé d’être perçu comme un problème social urgent dont il fallait s’emparer et les gestes de protection collectives sont tombés en déshérence.

    Je voudrais raconter un bout de l’histoire de ces quatre années de pandémie, celui dont j’ai été témoin, depuis la petite partie du champ politique où je m’inscris, où les gens valorisent le fait de s’auto-organiser, critiquent depuis toujours l’État et ses institutions répressives, sont hostiles au capitalisme et aux destructions qu’il engendre et attentif·ves aux relations de pouvoir qui structurent la société. Depuis 2020, dans ce camp des luttes et du mouvement social, une position a éclos, revendiquant l’importance de se prémunir collectivement de la contagion, indépendamment des directives gouvernementales, pour des raisons politiques.

    #covid_19 #santé #politique #RDR #masque #autodéfense_sanitaire #minorité_de_la_minorité #Cabrioles #darwinisme_social

  • Vivre avec = laisser mourir | jef klak
    https://www.jefklak.org/vivre-avec-laisser-mourir

    Issu du 8e numéro de Jef Klak, « Feu Follet », l’article suivant interpelle certaines positions problématiques utilisant la pandémie essentiellement pour critiquer sa gestion sécuritaire par les États et propose une autre façon de politiser ce qui nous percutait alors, à partir de la valeur des vies. En dépit des millions de malades du #covid long et des séquelles qu’elle provoque, la maladie est aujourd’hui normalisée. Un an et demi après sa parution, nous republions ce texte dans une version légèrement remaniée, pour inviter à ne pas abandonner cette question de santé publique et à continuer à s’opposer à la hiérarchisation des vies.

    laisser et faire mourir, en fait.

  • Bolsonaro génocidaire | Nathalia Kloos et Némo Camus
    https://www.jefklak.org/bolsonaro-genocidaire

    L’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro fait l’objet de plusieurs accusations, qui, relevant du droit commun, pourraient donner lieu à un ou plusieurs procès. Sa gestion criminelle de la crise sanitaire liée à la pandémie de covid 19 lui est notamment reprochée. Et pour cause : le virus a fourni l’occasion à Bolsonaro de mener une politique meurtrière à l’encontre de certaines populations, notamment dans les États les plus pauvres au Nord du pays. Retour sur le cas de la ville de Manaus, où il a pu mettre en œuvre sa vision viriliste et raciste du monde, héritée du colonialisme génocidaire. Source : Jef (...)

  • « Les négationnistes poursuivent l’œuvre des génocidaires. » Luttes mémorielles juives et rwandaises. Entretien avec Jessica Gérondal Mwiza et Jonas Pardo
    Par Judith Chouraqui et Elvina Le Poul

    Les génocides font systématiquement l’objet de discours les dépolitisant et les remettant en cause. Autour de l’extermination des Juif·ves d’Europe et de celle des Tutsi au Rwanda, des thèses s’insinuent qui nient aussi bien la volonté d’anéantissement guidant les génocidaires que la réalité des massacres qu’iels ont perpétrés. Discussion croisée avec Jessica Gérondal Mwiza, militante afroféministe franco-rwandaise travaillant notamment au sein de l’association Ibuka France, et Jonas Pardo, membre du Réseau d’action contre l’antisémitisme et tous les racismes.
    Cet entretien est issu du dernier numéro de la revue papier Jef Klak, intitulé « Feu follet » et traitant des relations entre les vivant⋅es et les mort⋅es.

    https://www.jefklak.org/%e2%80%85les-negationnistes-poursuivent-loeuvre-des-genocidaires-%e2%80%85

  • Nos morts ne vous sont pas dues. Covid, suprématie validiste et interdépendance
    Par Mia Mingus
    Traduit de l’anglais (É-U) par Unai Aranceta et Elvina Le Poul

    Depuis le début de la pandémie, les malades chroniques, immunodéprimé⋅es, personnes âgées et handicapées sont particulièrement exposé⋅es au danger mortel que représente le covid. Iels doivent en plus affronter les effets indirects que la circulation du virus engendre : isolement, pénurie de personnels soignants, précarité. Pourtant, leurs vies restent perçues comme secondaires et l’écart se creuse avec les personnes valides qui se sentent peu concerné⋅es par les risques. L’autrice et formatrice Mia Mingus travaille sur la justice handie et la justice transformatrice. Elle invite à mettre au centre les personnes handicapées et à envisager la pandémie selon une perspective antivalidiste.

    https://www.jefklak.org/nos-morts-ne-vous-sont-pas-dues

  • Face à la pandémie, le camp des luttes doit sortir du déni.
    https://archive.org/details/Cabrioles-vs-deni-pandemie

    Face à la pandémie, le camp des luttes doit sortir du déni. Texte du collectif Cabrioles Ecrit le 12 janvier 2022 Publié le 27 janvier 2022 Sur Jef Klak : https://www.jefklak.org/face-a-la-pandemie-le-camp-des-luttes-doit-sortir-du-deni /.../ mise à jour de la présentation en cours (c’est loo....This item has files of the following types: Archive BitTorrent, Item Tile, JPEG, JPEG Thumb, MPEG-4 Audio, Metadata, PNG

    #audio/opensource_audio #covid

  • Face à la pandémie, le camp des luttes doit sortir du déni | le collectif Cabrioles
    https://www.jefklak.org/face-a-la-pandemie-le-camp-des-luttes-doit-sortir-du-deni

    Alors que la pandémie de Covid-19 fait rage et touche en premier lieu les catégories les plus discriminées de la société, le gouvernement français laisse filer et des centaines de milliers de nouvelles contaminations ont lieu chaque jour. En cette journée de mobilisation interprofessionnelle, le collectif Cabrioles appelle à sortir du covido-négationnisme, et à nous emparer enfin des moyens de l’autodéfense sanitaire, en nous appuyant sur l’histoire des luttes populaires en faveur de la santé communautaire : pratiques de prévention et de réduction des risques, grève, autoréductions de masques FFP2, etc. Source : Jef (...)

    • La pandémie est entièrement structurée selon les rapports de domination qui gouvernent ce monde. Son déni est un luxe bourgeois, patriarcal, raciste et validiste.

      […]

      Appliquant en cela la feuille de route des réseaux climatonégationnistes de l’extrême-droite libertarienne qui prônent la politique eugéniste du « vivre avec ». « Vivre avec » c’est accepter que toute la population, mais plus particulièrement les classes populaires, et parmi elles ses franges les plus fragilisées que sont les femmes et les personnes racisées, mais aussi les personnes immunodéprimées, atteintes de maladie chronique ou handicapées, vivent dans la peur, se fassent infectées, contractent des Covid Longs, ou en meurent.

      Bizarre de faire une périphrase sans citer explicitement (avec lien de sources expliquant qui a porté ça) la déclaration de #great_barrington [edit : ah ça arrive mais bien plus loin]

      ce raisonnement repose sur des implicites inquiétants : le rejet du principe de précaution face à une maladie inconnue dans ses effets à moyen et long terme, une banalisation des prises en charges en réanimation qui pourtant conduisent à plus d’un tiers de décès, sont toujours traumatisantes et entraînent de nombreuses séquelles, et enfin l’invisibilisation des Covid longs qui touchent au moins 10 % des personnes infectées mêmes asymptomatiques et ont des conséquences gravement incapacitantes.

      Cette lecture problématique qui nie la gravité intrinsèque de la pandémie, a conduit les mobilisations à se focaliser exclusivement sur la juste exigence de moyens pour l’hôpital public, mettant complètement de côté la revendication, ainsi que la diffusion auto-organisée, de moyens de prévention efficaces visant à l’élimination du virus. Une politique émancipatrice et populaire d’autodéfense sanitaire ne devrait pas accepter que nous nous fassions infecter massivement, et encore moins que nous finissions en réanimation, mais devrait avoir pour objectif d’agir en amont, d’empêcher toute infection par un pathogène dangereux.

    • J’ai bien peur que ce genre d’appel manque son but, par le fait même de trancher sur la stratégie de protection face au virus. Il tombe dans le piège de la solution unique (les autres solutions étant directement disqualifiées comme étant d’extrême-droite, complotistes, etc.).

      Ce serait bien plus malin et constructif d’admettre le principe d’une pluralité de modes de protection.
      On ne peut pas défendre le principe d’une politique par le bas, et en même temps fermer dès le départ l’éventail des stratégies possibles.

    • Mais tu comprends bien que certaines méthodes ne peuvent logiquement (au sens fort du terme, pas juste en adverbe dans la phrase) pas être compatibles entre elles ? Une stratégie justement multiple qui viserait le zéro-covid ou presque, est foncièrement incompatible avec une stratégie qui viserait à laisser circuler au mieux et à ne protéger que les « plus faibles » (catégorie qui s’élargit chaque mois toujours plus). C’est forcément un combat entre ces stratégies, qui ne peuvent absolument pas cohabiter, et donc un rapport de force.

    • Oui effectivement c’est un rapport de force, mais le problème est dans quelles « cités » (au sens des économies de la grandeur) on est amené à mesurer la grandeur des arguments. Il est clair pour moi que dans cette histoire c’est une cité unique dans laquelle je n’ai pas envie de vivre - au sens propre du terme. Ou pour le dire autrement, une société dégueulasse qui sauvent des vies reste une société dégueulasse si sa méthode pour le faire reconduit et radicalise ce qui est en faisait la dégueulasserie. Jusqu’ici cette même société dégueulasse n’était pas autant dérangée par d’autres causes de mortalités ou de maladies incapacitantes, et n’était pas aussi zélée pour en faire le décompte quotidien et culpabiliser publiquement les comportements qui en sont des causes. Qu’est-ce qui s’est passé entre temps ?

    • c’est prendre la question à l’envers ! cette pandémie est un événement qui offre une occasion de mettre à l’agenda ce principe de non précaution capitaliste (non pas « en général » mais depuis un moment précis, un problème précis), qui nous a imposé tant de sales contraintes et inculqué tant de mauvaises habitudes, effectivement pathogènes. la pandémie démontre l’inanité du relativisme capitaliste (ah bon, les profits d’aujourd’hui font les dégâts de demain, will see).

      ne pas se saisir politiquement d’une situation qui préfigure l’autoritarisme écologique qui viendra répondre au coup par coup et en se délestant de pas mal de monde au passage à des nuisances structurelles.

  • Un monument involontaire. Sur l’année pandémique d’Egon Schiele

    Par Stassa Edwards
    Traduit de l’anglais (É-U) par Judith Chouraqui

    Mort à 28 ans de la grippe espagnole quelques jours seulement avant l’armistice de la Première Guerre mondiale, le peintre viennois Egon Schiele a laissé une œuvre témoignant des premières années chaotiques du XXe siècle européen. Partageant les souffrances de ses contemporain⋅es, l’héritier de Gustav Klimt a dû se débattre contre la pauvreté, la guerre, la maladie et la mort de ses proches. À travers l’étude de quelques-unes de ses toiles les plus significatives, retour sur les conditions sociales, matérielles… et sanitaires d’un travail artistique.

    https://www.jefklak.org/un-monument-involontaire

  • Maremme amère Toscane, souffrances et cultures ouvrières. Entretien avec Alberto Prunetti
    Par Thomas Pérès , traduction par Muriel Morelli et Laura Brignon

    Alberto Prunetti a grandi à Follonica, une ville située en haute Maremme, région faisant partie de la Toscane. Dans Amianto 1, il raconte la vie d’ouvrier itinérant que mena son père, sa maladie, due à l’amiante, contractée sur les chantiers où il travaillait, tout en entrecoupant son récit par ses souvenirs d’enfance dans cette cité industrielle. Son livre, à la fois tragique, drôle et tendre, donne une image non tronquée de ce que les économistes appellent complaisamment le « miracle économique italien », dont on occulte toujours le coût humain et environnemental.

    https://www.jefklak.org/maremme-amere

  • « J’espère reprendre la semaine prochaine. ». Entretien de fond pour garder la forme
    Par Xavier Bonnefond et le groupe son de Jef Klak

    Nager 4 km, puis pédaler sur 180 km, avant de finir par… un marathon, forcément, ça ne se fait pas sur un coup de tête. Il faut se préparer, 8 à 12 heures par semaine, redécouvrir son corps, son alimentation, son sommeil et ses limites. Quand Thomas s’est lancé dans cet entraînement, il se doutait bien qu’il allait lever le pied sur la picole, et que son quotidien serait bouleversé par une organisation drastique. Mais à ce point-là…

    Cette création sonore a été concoctée par Jef Klak lors de la préparation du cinquième numéro de la revue papier, « Course à pied », encore disponible en librairie, et vient finir sa course de fond auprès des autres pièces sonores de ce même numéro.

    https://www.jefklak.org/jespere-reprendre-la-semaine-prochaine-2

  • Abolir la police
    https://lundi.am/Abolir-la-police

    Ça y est, le « Beauvau de la sécurité » est terminé et Emmanuel Macron a pu annoncer les mesures promises suite à la médiatisation de centaines d’exactions policières et aux scandales afférents : doublement des effectifs sur la voie publique, une enveloppe de 1,5 milliard d’euros, des caméras-piétons sans oublier la gratuité des trains. Tout cela pour la police. En France, la dénonciation des brutalités policières trouve de drôles de débouchés politiques.

    http://www.abolirlapolice.org

    Ce ne sont pas les pommes qui sont pourries, c’est le pommier
    La question pour les abolitionnistes n’a jamais été de dénoncer les « brebis galeuses » ou les « pommes pourries » au sein de policiers globalement considérés comme bons et compétents. Ni d’imaginer une #police plus respectueuse du droit, qui tuerait moins de citoyens de seconde zone. Car cette institution a pour raison d’être la défense et l’approfondissement des rapports de domination, comme le montre le lien historique entre apparition de la police, début de l’esclavage et naissance du capitalisme. Les réformes ne pourront modifier que les moyens de parvenir à remplir cette mission, mais elles ne changeront pas leurs objectifs. Les militants anti-esclavagistes avaient le même genre de certitudes : ils condamnaient le système esclavagiste dans son ensemble et luttaient pour son éradication complète, sans se demander si distribuer des manuels de savoir-vivre aux « maîtres » permettrait l’invention d’un système de servitude à visage humain…

    Un esclavage volontaire est l’orgueil le plus profond d’un esprit morbide.

    Que faire de la police ? Les fonctions du maintien de l’ordre social en question
    https://seenthis.net/messages/862922

  • L’année du wombat. Pour un communisme du soin
    Par Madeline Lane-McKinkey
    Traduit de l’anglais (É-U) par Unai Aranceta et Violaine Lamouret

    Au tout début de l’année 2020, ce n’est pas encore à la chauve-souris et aux zoonoses que l’on s’intéresse mais au destin des animaux pris au piège dans les énormes feux de forêt en Australie.

    Parmi les millions d’êtres vivants qui périssent dans les flammes ou dont l’habitat est ravagé, le wombat fait peu à peu parler de lui. Petit marsupial ressemblant vaguement à un ours, il creuse et vit dans des terriers à l’intérieur des forêts montagneuses d’Australie. Au cœur du danger, il n’hésite pas à accueillir d’autres congénères et d’autres espèces au sein de ses galeries.

    Madeline Lane-McKinkey, rédactrice pour Commune et l’une des fondatrices de Blind Field : A Journal of Cultural Inquiry fait ici le pont entre l’expérience des désastres (sanitaire comme écologique) et l’instinct du wombat pour évoquer les luttes du collectif Moms 4 Housing à Oakland, en Californie.

    https://www.jefklak.org/lannee-du-wombat

  • Les cartes magiques de Jef. Micropolitique d’une revue

    Par Jef Klak
    Dessins : Maya Mihindou et Céline Picard

    Comment fonctionnent les rôles implicites et récurrents que chacun·e endosse tour à tour dans les collectifs ? Pour le sixième numéro de sa revue papier, « Pied à terre », Jef Klak a dressé un inventaire non exhaustif de ces fonctions, assumées ou subies, jouées ou évitées, qui circulent sur ses différents terrains : salles de réunion, lieux de résidences, fêtes de soutien, fils de mails ou réseaux sociaux.

    https://www.jefklak.org/les-cartes-magiques-de-jef

  • Un terrain favorable
    Par Raphaëlle Efoui-Delplanque

    « Il y a un terrain qui est à ma grand-mère qui est morte, voilà. Il fallait que je vous le dise dès le début parce que plus j’y réfléchis, moins je sais l’expliquer. »
    Jef Klak republie ici un texte extrait du sixième numéro de sa revue papier, « Pied à terre », encore disponible en librairie, issu du partenariat avec le Master de création littéraire de Paris 8.

    https://www.jefklak.org/un-terrain-favorable

  • La recherche s’aventure en terres indigènes. Perspectives maories sur l’exploration scientifique coloniale

    Par Linda Tuhiwai Smith
    Traduit de l’anglais par Samuel Lamontagne et Elvina Le Poul.

    Extrait du chapitre « Research Adventures on indigenous lands » de Decolonizing Methodologies. Research and Indigenous Peoples (Zed Books ldt / University of Otago Press, 1999).

    Que ce soit James Cook dans le Pacifique ou David Livingstone en Afrique australe, les récits des aventuriers européens des XVIIIe et XIXe siècles ont largement contribué à modelé le regard occidental sur les territoires et les corps qu’ils ont parcourus. Professeure d’Études indigènes maorie, Linda Tuhiwai Smith lutte contre l’invisibilisation des perspectives indigènes et la colonialité inhérente à la production du savoir scientifique 1. À partir de l’expérience maorie, elle remet en cause les méthodes et le rapport aux sources fondés sur la désappropriation, et l’imposition d’un partage entre celleux qui font de la recherche et celleux qui en sont l’objet.

    Dans son livre Decolonizing Methodologies. Research and Indigenous Peoples, paru en 1999 mais à ce jour inédit en français, elle renverse la perspective posée par les récits de voyage des explorateur⋅ices européen⋅nes en terres maories, investiguant ce qui se jouait dans l’ombre de ces chroniques romanesques dans un contexte où la recherche scientifique était indissociable des activités coloniales.

    https://www.jefklak.org/la-recherche-saventure-en-terres-indigenes

  • Chambouler rôles et casseroles
    https://archive.org/details/Roles_et_casseroles

    Retour collectif sur une grève de femmes sans-terre en Amazonie
    Par Nathalia Kloos

    Dans l’État du Rondônia, au Brésil, des paysan·nes sans terre occupent de grandes propriétés contre la confiscation des richesses foncières par une poignée de fortuné·es. Entre le travail agricole, le quotidien de la lutte et l’État policier répressif, ils et elles passent sans cesse d’une urgence à l’autre. C’est pourtant en plein milieu d’une occupation qu’un groupe de femmes lance un pavé dans la mare et dépose, en 1995, un préavis de grève illimitée du travail domestique. Rompant pendant plus de six mois avec les rythmes collectifs, elles prennent le temps de penser leur situation, leurs problèmes et leurs besoins spécifiques, et bouleversent durablement la vie de leur communauté.

    À l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, Jef Klak publie cet article initialement publié dans le sixième numéro de sa revue papier, « Pied à terre », encore disponible en librairie. Il est à retrouver, avec tout plein de liens et explication et les photos de Marcos Santilli par là : https://www.jefklak.org/chambouler-roles-et-casseroles

    Lecture audio : @karacole
    Photo : @val_k / ValK. : Marche de nuit féministe en non-mixité, Nantes le 8 mars 2019
    A retrouver par ici https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157677068091817
    Ou dans la série Fil-le-s de Luttes, photos de luttes sociales depuis 2003 : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157633205153039

    ¤ autres photos : frama.link/valk
    ¿ infos : twitter.com/valkphotos
    ○ audios : frama.link/karacole
    ☆ oripeaux : frama.link/kolavalk
    ♤ me soutenir : liberapay.com/ValK

    #audio/opensource_audio #feminisme #auto-organisation #autonomie #emancipation #agriculture #colonialisme #non-mixité

  • « Une fourche, un mouchoir, et tu te débrouilles. » La fabrique des colons en Nouvelle-Calédonie. Entretien avec Isabelle Merle

    Par Xavier Bonnefond

    Au milieu du XIXe siècle, la montée en puissance du secteur industriel et la concentration urbaine modifient en profondeur la société française. Les laissé·es pour compte sont de plus en plus nombreux·ses dans les faubourgs, et les vols font la une des journaux. Pour se débarrasser de ce « trop-plein » et résoudre une question sociale de plus en plus pressante, l’État décide d’établir en terres australes une petite France à l’antipode de la métropole  : la Nouvelle-Calédonie. Pour leur plus grand malheur, les Kanak voient leur île se transformer en une colonie pénitentiaire et résidentielle, sur laquelle le pouvoir colonial attribue des bouts de terres spoliées aux ex-bagnards et aux colons libres, dans l’espoir d’en faire des paysans laborieux. L’historienne Isabelle Merle 1, auteure d’Expériences coloniales. La Nouvelle-Calédonie. 1853-1920 2, revient avec nous sur le rôle et l’évolution de ces rouages de l’entreprise coloniale.

    Cet article est initialement paru dans le sixième numéro de la revue papier Jef Klak, « Pied à terre », toujours disponible en librairie.

    https://www.jefklak.org/une-fourche-un-mouchoir-et-tu-te-debrouilles

  • Difé. Bananes, chlordécone, cancers

    Par Némo Camus

    Samedi 27 février 2021, des milliers de manifestant·es se sont rassemblé·es en Martinique, en Guadeloupe et à Paris pour protester contre le déni de justice vécu par les victimes de l’empoisonnement au chlordécone.

    Les tribunaux renâclent à établir les responsabilités et la plainte déposée en 2006 est menacée de prescription. Le pesticide, dont la toxicité est connue depuis le début des années 1960, a pourtant été épandu dans les bananeraies de Martinique et de Guadeloupe pour lesquelles il a bénéficié de multiples autorisations dérogatoires jusqu’au milieu des années 1990. Polluant organique persistant et perturbateur endocrinien, il a contaminé les sols, l’eau et les corps – 90 % de la population est touchée – entraînant notamment une explosion du nombre de cancers.

    Dans cette pièce sonore , réalisée pour le disque Terre de feu qui accompagne le septième numéro de Jef Klak, résonnent les sonorités du travail agricole de femmes et d’hommes qui approvisionnent en bananes les marchés des pays occidentaux. De la polyphonie nocturne des grenouilles hylodes de Basse-Terre surgit un appel pour sortir de la grande nuit : Difé, difé limanité ki la, difé 1 !

    https://www.jefklak.org/dife

  • C’est la route qui compte. Portrait de Jef Klak en travailleur⋅se du son

    Par le groupe son de Jef Klak

    En février 2020 et dans la continuité de l’autoenquête travaillée dans notre numéro « Pied à terre », le groupe son de Jef Klak était invité au festival « Longueur d’ondes » à Brest. À plusieurs voix, nous sommes revenu⋅es sur les pratiques collectives du son en dressant un panorama de nos recherches et expérimentations de différents modes de productions et de collaborations. Au delà du plaisir et de l’enjeu de fabriquer ensemble, comment produire des œuvres, des objets culturels sans avoir de chaînes de hiérarchie entre nous ?

    Discussions et écoute d’extraits de nos différentes créations sonores pour faire entendre nos tentatives et nos réflexions, et entrer ainsi dans la fabrique collective du collectif…

    https://www.jefklak.org/cest-la-route-qui-compte

  • Les lacrymos, une arme de guerre civile. Comment les gaz devinrent le poison favori des suprémacistes blancs

    Par Anna Feigenbaum . Traduit de l’anglais (États-Unis) par Unai Aranceta, Ferdinand Cazalis et Elvina Le Pou l

    Texte original : « How Tear Gas Became the White Supremacist’s Favorite Poison », Mother Jones, 8 juin 2020.

    Armes de « contrôle des foules » par excellence, les gaz lacrymogènes semblent être devenus l’un des outils privilégiés du maintien de l’ordre contemporain. Leur usage dans le cadre de manifestations publiques s’est systématisé ces dernières années, au point que l’image de rassemblements noyés sous les gaz semblent être devenue la norme. Aux États-Unis, la répression des mouvements Black Lives Matter a apporté une nouvelle illustration de l’usage disproportionné que la police fait de ses armes, en particulier lorsqu’il s’agit d’étouffer les revendications des groupes les plus discriminés. Mais alors que l’expérience des effets des gaz est de plus en plus partagée, leur histoire, qui plonge ses racines dans la Première Guerre mondiale puis dans la gestion coloniale, reste souvent méconnue.

    https://www.jefklak.org/les-lacrymos-une-arme-de-guerre-civile