Pourquoi les pauvres votent-ils contre leurs intérêts ? — Michael C.Behrent
« Si l’on aide les plus pauvres, alors c’est moi qui vais me retrouver tout en bas » : selon des chercheurs américains, la « peur de la dernière place » expliquerait l’opposition des citoyens modestes aux politiques de redistribution.
►http://www.scienceshumaines.com/pourquoi-les-pauvres-votent-ils-contre-leurs-interets_fr_28625.htm
(...)
À cette aune, si ceux qui se trouvent dans la tranche salariale légèrement au-dessus de la tranche la plus basse sont portés à voter contre leur intérêt économique (celui-ci étant compris comme simple désir d’augmenter son revenu), c’est parce que des politiques de redistribution risqueraient de donner un coup de pouce aux plus infortunés qu’eux. La redistribution, en somme, menace leur statut d’« avant-derniers ». I. Kuziemko et M.I. Norton montrent très clairement que ces considérations se révèlent déterminantes, par exemple, dans les attitudes envers le salaire minimum. Selon leurs recherches (2), ce sont précisément les Américains qui gagnent entre 7,26 et 8,25 dollars par heure – soit un peu plus que le salaire minimum actuel (7,25 dollars) – qui sont les plus susceptibles de s’opposer à ce que le salaire minimum augmente.
(...)
The "Last Place Aversion" Paradox — By Ilyana Kuziemko and Michael I. Norton
►http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=occupy-wall-street-psychology