Toute présentation de résultat d’enquête en pourcentage est problématique à l’exception des enquêtes effectuées selon un plan de sondage aléatoire. C’est valable aussi pour les innombrables enquêtes par quotas.
Le pourcentage est naturellement extrapolateur et il faut, théoriquement, compléter chaque mention d’un pourcentage de quelque chose comme des répondants, soit, ici, % des 166 répondants à l’enquête sur les ronds-points et péages de Bordeaux et sa région, Marseille, Caen et sa région, Rennes, Montpellier, Grenoble et sa région, ce qui est un peu (!) lourd.
C’est mentionné, en format allégé à quelques reprises dans l’article. Le problème est que le lecteur – et, encore plus, le commentateur, notamment à la télévision – sautera la lourde mention et extrapolera de l’échantillon à la population, même s’il n’en a pas le droit. Bref, tout le monde retiendra le pourcentage et l’appliquera à l’ensemble au choix, des GJ actifs sur les ronds-points, ou « mieux » des GJ « tout courts » (au passage quelle est la taille de cette population) ou, comme suggérer plus haut aux GJ « étendus », y compris ceux qui expriment une opinion favorable sur les réseaux sociaux (même question, combien sont-ils ?)
Par ailleurs, je défie quiconque de faire un plan de sondage aléatoire sur la population ciblée (les GJ actifs en extérieur) qui garantisse l’absence de biais sachant la grande variabilité du phénomène appréhendé (jours de semaine, heure dans la journée ou la nuit, région, type d’action, et j’en passe…) Et donc d’avoir le droit d’utiliser scientifiquement des pourcentages.
Il faut prendre les résultats pour ce qu’ils sont, à savoir le produit d’un échantillon ad hoc (en clair, bricolé empiriquement). Et bien rappeler le caractère exploratoire des résultats obtenus. Ce qui n’est pas la tendance naturelle (euphémisme) des médias qui préfèrent affirmer des vérités et, quand bien même ils ne le feraient pas, voient leurs informations considérées comme parole d’évangile par les croyants…