[Édito] Le choc des réalités

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    Notre éditorialiste Stéphane Bugat se penche sur l’endettement public et la précarisation grandissante face à l’enrichissement de quelques-uns.

    Certaines réalités lorsqu’elles s’entrechoquent peuvent avoir un effet délétère, parfois même explosif. N’est ce-pas ce qui s’annonce ? D’un côté, les Français prennent conscience du lourd handicap que représente un niveau d’endettement public sans précédent. Une situation aujourd’hui dénoncée par un ministre des Finances qui, pourtant, depuis sept ans qu’il est aux affaires, y a davantage contribué qu’aucun de ses prédécesseurs. De l’autre, le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté ne cesse de croître, au premier rang desquelles des enfants de familles monoparentales. Et l’on sait que ce sont ces mêmes familles qui, avec la fin de la trêve hivernale, vont être concernées au premier chef par les expulsions de leurs domiciles. Sachant que l’État est incapable de faire respecter le droit au logement, pourtant inscrit dans la loi. La précarisation grandissante, même si elle est encore plus prononcée chez la plupart de nos voisins européens, s’oppose ainsi à l’enrichissement de quelques-uns. Le gouvernement exclut cependant de mettre ces derniers davantage à contribution, fut-ce à titre exceptionnel. Il concentre ses pistes d’économies sur les dépenses sociales. Il envisage également de faire main basse sur les réserves financières d’Agirc-Arrco, bien que cette caisse de retraites complémentaires soit gérée paritairement et avec un discernement attesté par les chiffres. On comprend bien que l’urgence, pour l’exécutif, consiste à calmer l’impatience des agences de notation, plus soucieuses des grands intérêts financiers que du bien-être des populations. Surmonter cet obstacle permettra peut-être d’éviter un alourdissement supplémentaire du poids de notre dette. Sans régler aucun des problèmes de fond du pays. Car ce qui est en cause, c’est bien le rôle de la puissance publique, ses structures et l’utilisation qu’elle fait des moyens dont elle dispose, au bénéfice de qui. Un débat qui reste à engager.

    Bruno Le Maire y va tellement fort que la PQR finit par se poser de drôles de questions :
    #au_bénéfice_de_qui s’active la puissance publique ?