«Dystopia», chaos debout
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Art contemporain. A Bordeaux, 80 œuvres interrogent le thème de l’apocalypse.
« Face au crépuscule des derniers beaux jours de l’ère industrielle et à la conscience de ses ravages généralisés, l’art peut, au mieux, affirmer l’absolue ironie de sa posture et, au pire, au moins témoigner d’une attitude qui, de l’avis de tous, est véritablement apocalyptique », estime Mark Von Schlegell. La décadence des utopies modernes se met en scène dans la vidéo Cities of Gold and Mirrors (2009) de Cyprien Gaillard, dont la bande-son envoûte la nef. Un membre de gang y danse sur des ruines archéologiques, des étudiants américains abusent du « Spring break »… La vision de l’orgie capitaliste voisine avec le cauchemar atomique dans la série de portraits de Japonais irradiés d’On Kawara (Thanatophanies, 1995), du corps saisi par la mort (Endless Endless de Des Hughes, 2010) ou du spectre de la surveillance et de l’autocensure dans Surveillance Landscape of the Year (2011) de Julia Scher.
Commencement. Loin de voir la fin de tout dans des œuvres qu’il juge dystopiques, Von Schlegell y décèle un commencement : « Depuis l’auteur britannique de l’Utopie, Thomas More, c’est seulement au cœur des pires dystopies que surgissent les utopies, réelles ou fictives. Dans la fiction s’élèvent les voix partout ailleurs réduites au silence. »