À propos du #cheval_roumain.
Petite revue de sources d’aujourd’hui à l’usage de journalistes du futur, lorsque l’#open_data, le #big_data et leur corollaire le #fact_checking auront redonné du sens à la presse traditionnelle et lui auront permis d’écraser les vils propagateurs de #rumeur de la blogosphère.
1. À tout seigneur, tout honneur, le cheval roumain.
_Sur le site de statistiques de la FAO (nouvelle version)_
Où l’on constate bien une chute de 30% entre 2008 et 2011.
2. Son probable bourreau, la voiture.
Données issues du rapport du CCFA, L’industrie automobile française, Analyses et statistiques 2012.
Dans des documents de Renault, on apprend
– que le parc automobile roumain est « mature », 5 millions de véhicules pour 22 millions d’habitants (et sans doute 500.000 chevaux en 2012)
…la demande est alimentée non par l’acquisition d’un premier véhicule, mais par son renouvellement.
On peut même se risquer à dater cette bascule de l’équipement au renouvellement vers la fin 2008 (sans doute aidée par la crise).
– que Renault-Dacia est le premier constructeur automobile roumain où il détient 32,3% de parts de marché (2009). Au passage, si c’est comme en France, la Logan Break doit avoir pas mal contribué à la disparition des voitures hippomobiles (du moins si j’en juge mes copains bricoleurs qui « voyagent léger, juste ce qui tient dans le coffre de la voiture… »
3. le commerce international, base de données ComTrade sur le site UN Data (données annuelles)
Valeurs en USD (leur déclaration est obligatoire) les quantités cela dépend des produits, ici en kilos, mais elles ne sont pas toujours renseignées et, surtout sont simplement agrégées sans considération de valeur unitaire. J’ai calculé, à titre purement indicatif, un « prix » en divisant les valeurs par les quantités et donc en supposant l’ensemble homogène, ce qui n’est évidemment pas le cas (j’espère que la viande de cheval d’Argentine n’est pas que du vulgaire minerai de viande…)
Où l’on voit qu’effectivement, les exportations de viande de cheval progressent fortement depuis 10 ans, sans que l’éventuelle pression due aux stocks de chevaux à éliminer ne se voit sur mon indicateur de prix.
Pour la France, les échanges internationaux de viande de cheval représentent moins de 2% de ceux de viande bovine.
4. le commerce international en données mensuelles (depuis janvier 2010) sur le site ComTrade de l’OMD/WCO (Organisation Mondiale des Douanes, wcoomd.org)
(ce sont eux qui gèrent la nomenclature des produits, le code SH 0205 est celui de la viande de cheval (ânes et mules) non congelée, avec des sous-codes dont celui relevé, mais non identifié, dans l’article de Libé. Je précise qu’il a deux jours, je ne connaissais pas un seul code, je savais juste que la nomenclature s’appelait SH, comme Système Harmonisé)
Avec une analyse par pays sur les valeurs en dollars en 2011
Où l’on voit que les exportations roumaines vers la France sont insignifiantes et qu’en revanche la Belgique (38% des exportations roumaines) semble jouer un rôle de plaque tournante. Les exportations belges sont du même ordre que les importations, le principal client est la France (38%) qui représentent 40% des importations françaises (le pays suivant étant à 10%).
5. je n’ai pas vraiment été chercher les prix (je ne suis vraiment pas branché marchés…) je me suis contenté de récupérer l’indice des prix à la production (IPPAP) sur le site de l’Insee.
Apparemment, les volumes de viande de cheval sont trop faibles pour donner lieu à un calcul d’indice de prix de ce poste dans l’indice des prix de gros alimentaire (IPGA)
no comment…
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NB : à la notable exception du CCFA, où les données sont à récupérer dans des pdf tout pourris — heureusement, je n’ai extrait qu’une (courte) série — tout le reste s’obtient par des requêteurs à l’interface bien conçue et sans trop avoir à naviguer dans des nomenclatures lourdes (et pourtant, celle des douanes l’est…) puis, au choix, par copier/coller ou export csv (avec des dates où les mois sont en clair en anglais :-(