les vidéos amateurs, des chaînes d’info ou de surveillance nourrissent les enquêtes judiciaires

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  • « Gilets jaunes » : comment les films amateurs, les chaînes d’info et la vidéosurveillance nourrissent les enquêtes judiciaires
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/01/gilets-jaunes-les-videos-de-surveillance-amateurs-ou-des-chaines-d-infos-nou

    Sur les réseaux sociaux, les films amateurs pullulent

    Quel que soit le service sollicité, les enquêteurs s’accordent à souligner le poids pris par l’analyse des images dans leur travail. « C’est formidable », résume une source policière, qui raconte comment on peut désormais « filocher » un individu à travers quasiment toute la capitale, en mêlant caméras officielles et observation des réseaux sociaux, où pullulent les films amateurs.

    La plus symptomatique de ces affaires « vidéo résolues » par la police judiciaire parisienne est certainement l’interpellation, le 31 décembre 2018, de l’un des agresseurs des trois motards d’une compagnie de sécurité et d’intervention. La scène, qui avait eu lieu le 22 décembre, avait marqué les esprits : face à une foule menaçante, l’un des gardiens de la paix avait dégainé son arme brièvement, avant de la ranger.

    Sur les images d’un vidéaste indépendant, on pouvait voir un homme, coiffé d’un casque de scooter bleu et ceint d’un mégaphone, frapper l’un des policiers. Ce sont ces deux détails qui le trahiront quelques jours plus tard. Les enquêteurs ont retracé son parcours, en le suivant de caméra en caméra grâce à son mégaphone visible, jusqu’à le retrouver en train d’enfourcher son scooter dans une rue. Le relevé de la plaque d’immatriculation aboutira quelques jours plus tard à l’interpellation de ce jeune homme de 26 ans habitant le 18e arrondissement de Paris, sur son lieu de travail, un magasin de jeux vidéo.

    Les enquêteurs ont établi qu’il avait par ailleurs tenté de se procurer sur Internet un bouclier antiémeute ainsi… qu’un lanceur de balles de défense, l’arme de force intermédiaire de la police, si décriée actuellement.

    #maintien_de_l'ordre

  • « Gilets jaunes » : les vidéos amateurs, des chaînes d’info ou de surveillance nourrissent les enquêtes judiciaires et font tomber plein de gens pris dans la tourmente d’une légitime colère...
    Par Nicolas Chapuis : https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/01/gilets-jaunes-les-videos-de-surveillance-amateurs-ou-des-chaines-d-infos-nou

    À ajouter à la compile que je tente de faire sur la responsabilité des preneureuses d’images en manifestations : https://seenthis.net/messages/490706

    A Paris, les mobilisations et leurs dérapages ont été largement filmés, permettant aux policiers de « filocher » virtuellement des fauteurs de troubles peu vigilants.

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    « C’est formidable », résume une source policière, qui raconte comment on peut désormais « filocher » un individu à travers quasiment toute la capitale, en mêlant caméras officielles et observation des réseaux sociaux, où pullulent les films amateurs.

    #photo #video #fichage & #criminalisation des #mouvements_sociaux #maintien_de_l'ordre
    #filocher ... et #filochage, aussi, du coup !

    • « Gilets jaunes » : comment les films amateurs, les chaînes d’info et la vidéosurveillance nourrissent les enquêtes judiciaires, Nicolas Chapuis
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/01/gilets-jaunes-les-videos-de-surveillance-amateurs-ou-des-chaines-d-infos-nou

      " Un basculement de la #police dans l’ère de la #vidéo, que certains n’hésitent pas à comparer à la révolution des empreintes digitales. "

      A Paris, les mobilisations et leurs dérapages ont été largement filmés, permettant aux policiers de « filocher » virtuellement des fauteurs de troubles peu vigilants.

      C’est une bataille de l’image qui fait rage. Jamais un conflit social en France n’a été autant filmé de toutes parts que celui des « gilets jaunes », qui ont fait de ces séquences postées sur les réseaux sociaux une arme de contestation massive. Mais une arme à double tranchant. Grâce à cette profusion de vidéos, les enquêteurs de police bénéficient depuis deux mois d’une masse d’information totalement inédite, surtout à Paris où tous les projecteurs sont braqués.

      Qu’elles proviennent de caméras d’amateurs, de journalistes indépendants – par exemple du média Brut, apprécié des « gilets jaunes » –, de chaînes d’information – notamment RT France, qui a la confiance des manifestants –, du plan de vidéoprotection de la Ville de Paris, des forces de l’ordre ou même des magasins, ces bandes sont visionnées avec une grande attention par les officiers de police judiciaire, pour résoudre les enquêtes dont ils ont la charge.

      Car si l’accent est mis depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » sur les opérations de maintien de l’ordre, une grande partie des effectifs de police sont en réalité consacrés quotidiennement au travail d’#investigation. Sur la zone de compétence de la Préfecture de police de Paris, chaque samedi et chaque dimanche, quelque 300 agents de la direction de la sécurité publique de l’agglomération parisienne (DSPAP) ont été mobilisés pour traiter l’ensemble des procédures d’interpellation, ainsi qu’une bonne partie des affaires judiciaires. Les dossiers les plus sensibles, au nombre de dix-neuf, ont été confiés à la direction régionale de la police judiciaire, le fameux « 36 ».

      Sur les réseaux sociaux, les films amateurs pullulent

      Quel que soit le service sollicité, les enquêteurs s’accordent à souligner le poids pris par l’analyse des images dans leur travail. « C’est formidable », résume une source policière, qui raconte comment on peut désormais « filocher » un individu à travers quasiment toute la capitale, en mêlant caméras officielles et observation des réseaux sociaux, où pullulent les films amateurs.

      La plus symptomatique de ces affaires « vidéo résolues » par la police judiciaire parisienne est certainement l’interpellation, le 31 décembre 2018, de l’un des agresseurs des trois motards d’une compagnie de sécurité et d’intervention. La scène, qui avait eu lieu le 22 décembre, avait marqué les esprits : face à une foule menaçante, l’un des gardiens de la paix avait dégainé son arme brièvement, avant de la ranger.

      Sur les images d’un vidéaste indépendant, on pouvait voir un homme, coiffé d’un casque de scooter bleu et ceint d’un mégaphone, frapper l’un des policiers. Ce sont ces deux détails qui le trahiront quelques jours plus tard. Les enquêteurs ont retracé son parcours, en le suivant de caméra en caméra grâce à son mégaphone visible, jusqu’à le retrouver en train d’enfourcher son scooter dans une rue. Le relevé de la plaque d’immatriculation aboutira quelques jours plus tard à l’interpellation de ce jeune homme de 26 ans habitant le 18e arrondissement de Paris, sur son lieu de travail, un magasin de jeux vidéo.
      Les enquêteurs ont établi qu’il avait par ailleurs tenté de se procurer sur Internet un bouclier antiémeute ainsi… qu’un lanceur de balles de défense, l’arme de force intermédiaire de la police, si décriée actuellement.

      Capture d’écran d’une vidéo prise pendant l’acte III des gilets jaunes, le 22 décembre 2018 : un homme frappe un policier avec un mégaphone. C’est à partir de ces images que la police a pu l’identifier, à l’aide d’autres images (instagram, FB, vidéosurveillance), afin de le mettre en examen. LINEPRESS

      Images vidéo associées à des #prélèvements

      Au sein de la « PJ » parisienne, c’est le 1er district (compétent sur le centre et l’ouest de la capitale) qui a récupéré l’essentiel des dossiers les plus marquants, les faits se déroulant principalement aux abords des Champs-Elysées.
      Ainsi, l’enquête menée par ce service sur les dégradations de l’Arc de triomphe, le 1er décembre, a abouti, notamment grâce à l’exploitation des images, à quatorze #interpellations, dont celle, dans le Doubs, de l’auteur présumé du tag sur le monument signé « Sanglier », un militant proche de l’ultradroite. Les investigations se poursuivent dans ce dossier qui pourrait donner lieu à d’autres arrestations.
      Ce sont également des images vidéo, associées à des prélèvements, qui ont permis de progresser dans le dossier de l’incendie de l’hôtel particulier situé sur le rond-point de l’Etoile, le 1er décembre. Le rez-de-chaussée et le premier étage d’un cabinet d’avocats américain, Hughes Hubbard & Reed LLP, avaient été ravagés par les flammes et des pilleurs s’étaient généreusement servis à l’intérieur ; pour un préjudice total estimé à 500 000 euros. Deux hommes de 24 et 25 ans, issus du 9e arrondissement de Paris et du Val-de-Marne, ont été depuis interpellés et renvoyés devant la justice.

      La brigade criminelle a, pour sa part, récupéré les deux dossiers les plus sensibles aux yeux des forces de l’ordre : la tentative de lynchage d’un policier de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) et les bombes agricoles lancées sur un gendarme mobile, deux scènes qui se sont déroulées aux abords de l’Arc de triomphe le 1er décembre. Le premier a été blessé au fémur, au nez et à la mâchoire. Le second a été gravement touché aux jambes, avec « des brûlures impressionnantes », selon une source policière. La justice a requalifié les faits en #tentative_d’homicide_volontaire_sur_personne_dépositaire_de_l’autorité.

      Amateurisme de certains casseurs

      Le cas du gendarme semble le plus difficile à résoudre, faute de vidéos probantes. « C’est typiquement le genre d’affaire où on manque cruellement d’images », résume une source policière, quand l’agression du policier a, elle, été filmée sous tous les angles. Deux personnes ont ainsi été interpellées, dont un homme de 45 ans demeurant dans le Tarn. Les enquêteurs ont retrouvé chez lui les vêtements qu’il portait le jour de la manifestation. « C’est la différence avec les enquêtes sur les voyous, qui se débarrassent de toutes leurs fringues dès qu’ils ont commis un délit », explique une source policière.

      L’amateurisme de certains casseurs est en effet criant. Un homme d’une trentaine d’années, issu de Seine-Saint-Denis, a ainsi été arrêté pour le pillage d’un magasin Givenchy, le 24 novembre, rue Francois-Ier, près des Champs-Elysées. Il avait tenté de revendre le produit de son larcin sur le site Leboncoin, surveillé par la police. Il a été condamné à douze mois de prison dont six avec sursis.

      Dans de rares cas, les enquêteurs n’ont pas eu à chercher bien loin.

      Dans l’affaire de la dégradation des Tuileries, l’un des casseurs, écrasé par le poids de la grille arrachée, avait fini la nuit à l’hôpital. Avant de s’échapper pour rentrer chez lui à Rouen, où les policiers de la brigade de répression du banditisme (BRB) venus prêter main-forte à leurs collègues débordés, l’ont cueilli.
      Quand ce n’est pas l’amateurisme, c’est parfois l’hybris qui les trahit. En effet, certaines affaires ont été résolues grâce aux images des coupables eux-mêmes, qui se sont filmés en train de commettre le délit. Les vidéos trouvées sur leurs propres téléphones permettent de les confondre en garde à vue. « J’appelle ça la délicieuse stupidité des voyous », s’amuse un policier.

      Plusieurs dossiers dans l’impasse

      La palme est sans doute détenue par le jeune homme qui s’est fait interpeller après le #pillage d’un magasin de vêtements, aux abords de l’Arc de triomphe. Il portait alors, empilé sur lui, l’ensemble de ses trouvailles. A la sortie du tribunal, il se vantait devant les caméras de TF1 de porter une veste volée que les policiers n’avaient pas remarquée. Et promettait de récidiver la semaine suivante. Mais si son visage était bien masqué, ses habits, les mêmes qu’il portait en garde à vue, étaient eux bien identifiables. Les agents de la DSPAP l’interpelleront de nouveau quelques jours plus tard.

      Si elle a changé le quotidien des enquêteurs, l’omniprésence de la vidéo ne permet cependant pas de tout résoudre. Plusieurs dossiers sont toujours en cours d’investigation. Le vol du fusil d’assaut HK G36 dans une voiture de police n’a pas encore été résolu. Deux personnes ont été interpellées dans cette affaire par la police judiciaire. La première, un SDF de 18 ans identifié sur les vidéos, détenait une munition de 5,56 mm correspondant à celles de l’arme, et portait les mêmes vêtements que le jour du vol. La seconde a été arrêtée pour avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre. Mais rien n’indique qu’il a participé au larcin. L’arme demeure à ce jour introuvable.
      L’intrusion dans le ministère des relations avec le Parlement le 5 janvier, à l’aide d’un engin de chantier, n’a pas encore été élucidée. Une seule certitude, les « gilets jaunes » n’ont pas eu à chercher bien loin pour trouver les clés du transpalette, l’outil qui a servi à enfoncer la porte : elles se trouvaient sous le tapis à côté, une pratique courante sur les zones de travaux. L’engin a également été utilisé pour saccager une banque dans une rue voisine.

      Les auteurs de #dégradations sur d’autres bâtiments symboliques, le Palais de Chaillot et l’ambassade de Belgique, n’ont pas non plus été identifiés. Tout comme certains pilleurs d’enseignes de luxe. C’est le cas de ceux qui ont saccagé la boutique Dior des Champs-Elysées le 24 novembre, pour un préjudice estimé à 1,5 million d’euros. Les casseurs, en plus des dégâts commis, sont partis avec un beau butin en bijoux.
      Une révolution
      Les enquêteurs ne désespèrent pas de faire parler les indices dans ces différents dossiers, voire de recevoir de nouvelles preuves par vidéo de la part de vidéastes amateurs, comme ce fut le cas dans certaines affaires.
      En attendant, ils continuent de visionner des dizaines d’heures de vidéos. Et pas que dans le cadre de la résolution d’#enquête. Les images des reporters indépendants qui filment les forces de l’ordre pour capter d’éventuelles violences policières sont aussi utilisées, mais à des fins pédagogiques cette fois. La hiérarchie s’en sert dans ses débriefings avec les troupes pour identifier les manœuvres ratées et les comportements à modifier.

      En attendant d’avoir ses propres images, avec la généralisation des caméras-piétons et des unités chargées de filmer. Un basculement de la police dans l’ère de la vidéo, que certains n’hésitent pas à comparer à la révolution des empreintes digitales.

      2 415 personnes interpellées à Paris depuis le début du mouvement

      Depuis le début du mouvement des « #gilets_jaunes », 2 415 personnes ont été interpellées à Paris et dans la petite couronne, parmi lesquelles 2 013 ont été placées en garde à vue, et 889 ont été déférées devant la #justice. Un pic a été atteint le 8 décembre 2018, avec 1 082 interpellés pour 974 gardes à vue. 87 % des personnes interpellées étaient majeures et près de 6 sur dix n’habitaient pas en Ile-de-France.

      La majorité des cas concerne des participations à des groupements en vue de commettre des dégradations, des violences sur personne dépositaire de l’autorité, des ports d’armes prohibées et des dégradations volontaires.

      Du côté de la préfecture de police de Paris, on souligne la volonté de mettre en place, les jours de rassemblement des « gilets jaunes », un dispositif qui permette d’interpeller et de mettre au plus vite les individus suspects « dans la chaîne judiciaire ». La justice a dû en effet se mettre au diapason pour traiter l’afflux de procédure. Sur les 889 personnes déférées, 296 sont passées en comparution immédiate, 197 condamnations, 56 renvois et 43 relaxes. 36 #mandats_de_dépôt ont été prononcés depuis le début, alors que 12 personnes sont en #détention_provisoire : au total, 48 personnes sont aujourd’hui écrouées.

      #surveillance #caméras_de_surveillance #journalistes #police #maintien_de_l'ordre

  • Caméras en manif : compile de liens utiles et de réflexions nécessaires

    De façon générale, ne commencez jamais à photographier des groupes / foule en manifestation offensive. Entrainez-vous sur des moments légers, festifs, en particulier pour le rapport au consentement, ou abstenez-vous. Vraiment.
    Lire ou relire :

    A propos des photos dans les manifestations :
    http://www.secoursrouge.org/A-propos-des-photos-dans-les-manifestations

    L’émeute dure une nuit, les photos durent toujours :
    https://mtlcounter-info.org/pour-rester-plus-en-securite

    Attention, chutes d’images :
    http://nextstep.samizdat.net/2016/04/chutes-d-images

    Images de luttes : quels usages ? :
    http://nextstep.samizdat.net/2016/05/images-de-luttes-quels-usages

    En défense du fracassage de caméras :
    https://nantes.indymedia.org/articles/34430 (choquant pour les professionnels mais a ouvert un vrai débat)

    Ne nous photographiez pas, rejoignez-nous ! :
    http://paris-luttes.info/ne-nous-photographiez-pas-5919

    Petit précis de la prise de vue en manifestation :
    https://came2016.wordpress.com/2017/02/16/petit-precis-de-la-prise-de-vue-en-manifestation + lien direct vers la version pdf : https://framadrop.org/r/DUglIDfnqZ#SsXpQ/z7RMEtq5QtvSdW0vSWnQj1suoNbLrjKrrgd7k=

    Dialogue imaginaire avec un-e défenseur-euse de l’image photographique d’individus - Contre-argumentaire à l’usage de celleux qui ne désirent plus travailler au spectacle de la fin du monde, mais à la fin du monde du spectacle :
    https://infokiosques.net/spip.php?article1419

    Photos et vidéos en manifest’action... :
    https://expansive.info/Photos-et-videos-en-manifest-action-2396

    (mises à jour à chaque gros mouvement social, hélas, puisque les problèmes se posent de plus en plus...)

    Outils

    SYSTÉMATIQUEMENT, donc : pensez à l’anonymisation. Soit en utilisant les outils intégrés à votre smartphone (mention mims aux collages d’animaux), soit en post production, ce qui implique de ne pas vous être fait chourer votre carte-mémoire. Attention cependant : cela ne sécurise que la mise en ligne une fois la prise de vue effectuée. Ce qui veut dire que si vous éprouvez le besoin de flouter, d’autres peuvent éprouver le besoin de retrouver la source, et même en l’ayant effacée, elle peut être récupérable... Envisager le retour à l’argentique peut être aussi une bonne idée.
    Les fringues aussi sont potentiellement des indices compromettants. Le noir et blanc permet déjà de ne pas donner de couleur. Pensez silhouette, symbole, abstraction plutôt que figure et icône, la construction ou destruction politique commence par soi. Vous êtes photographe ? Donc vous savez utiliser les problemes comme une chance d’essayer de faire autrement, vous connaissez la technique du contrejour, de la faible profondeur de champ, du zooming, du high-key ou low-key, tous ces « défauts » devenus styles quand on en fait des alliés (et qu’on empêche cette saleté d’intelligence artificielle de choisir à notre place !)
    La meilleure des protection demeure, au moindre doute, de ne pas prendre de photo et toujours privilégier la sécurité des personnes qui sont dans le viseur de la répression.

    #ObscuraCam : visages anonymisés avant la sauvegarde de l’image dans l’appareil :
    https://guardianproject.info/apps

    ObscuraCam est une application photo libre pour appareils Android, créée par le Guardian Project, qui peut reconnaître et cacher les visages. Elle vous permet de brouiller ou effacer les visages de ceux que vous photographiez dans le but de protéger leur identité.

    Autre piste : limiter les détails à la source en utilisant des outils « esthétisants », là aussi sans garder d’original compromettant.

    #Retroboy : indétrônable filtre Roy Lichtenstein, les filtres Nintendo, Amstrad CPC464, Commodore 64 moins efficaces, tous donnent un style très graphique aux images
    https://f-droid.org/fr/packages/se.embargo.retroboy

    #AsciiCam : Remplace des pixels avec du texteApache-2.0
    https://f-droid.org/fr/packages/com.dozingcatsoftware.asciicam
    pas de mise à jour depuis 2015, remplacé par :

    #VectorCamera : Une appli qui applique des effets en temps réel aux images de l’appareil photoGPL-3.0-only
    AsciiCam
    https://f-droid.org/fr/packages/com.dozingcatsoftware.vectorcamera

    Cependant, la présence d’une caméra demeure un très gros facteur de tensions et stress et il n’y a que vous qui êtes sûr-e de ne pas mettre les autres en danger : sans consentement clair, vous choisissez le risque de vous faire engueuler, malmener voir péter votre matos. Il faut l’assumer.

    last but not least : #UVP : FILMER LES FLICS.
    C’est très compliqué, ça demande du sang froid et, hélas, parfois, on n’a pas vraiment le choix. Ça vaut le coup de télécharger et d’apprendre à utiliser l’application UVP, en commençant par se créer un compte.
    toutes les explications sont là https://urgence-violences-policieres.fr/application-mobile-uvp

    • Je fais remonter cette compile, parce que c’est vraiment de pire en pire l’emploi des images lors des procès. Et que quoi qu’on pense de ces textes, il faut absolument réfléchir à la question de la pénalisation des mouvements sociaux et la part de responsabilité qu’on peut prendre là dedans.

    • Plusieurs ajouts dont le « Petit Précis » du Collectif AutoMedia Etudiant, basé en grande partie sur le texte de Secours Rouge avec une ise à jour concernant les vidéos en live, le nouveau fléau des manifestations :

      Depuis 2018, la mode des reportages en live s’est développée et s’est ouverte à n’importe quelle personne possédant un portable avec une connexion internet. On peut donc voir une foule de manifestant-e-s, brandir leurs téléphones portables, parfois à l’aide d’une perche, et filmer ce qui se passe, depuis l’intérieur de la manifestation. Tout comme les photos, la vidéo est dangereuse et a déjà permis d’inculper plus d’une personnes, grâce à ces lives : soit en confirmant la présence d’une personne, soit en filmant des actions.
      Les contre-arguments de la présence de la vidéosurveillance en ville ou des forces de l’ordre équipées de caméras ne marche pas. En effet, être au sein du cortège permet d’avoir un autre point de vue, interne à la manifestation, ce qui n’est pas le cas des caméras placées en hauteur.

      Donc plutôt que de vouloir faire le buzz, avoir plus de « followeur-se-s » ou juste permettre à des ami-e-s de suivre ce qui se passe, mieux vaut ranger son portable ou raconter ce qui se passe, avec des images ou des mots, ne mettant pas en danger les manifestant-e-s.

    • Explications du contexte photographique autour du procès de Grégoire Minday (et y’en a eut un paquet d’autres à #Nantes pour ne parler que de ce que je connais)
      https://lundi.am/Repression-contre-la-ZAD-Quand-la-police-joue-a-Ou-est-Charlie

      Deux jours plus tard, le 20 mars ce même OPJ « mentionne de nouveaux clichés » et « déclare que les investigations entreprises ont permis d’identifier formellement Grégoire Minday ». Le 28 mars, autorisation est donnée d’aller interpeler pour faire comparaître N°6. Cette personne entièrement masquée sur une photo floue, les policiers l’ont deviné, elle s’appelle Grégoire Minday.

      Quelles investigations ont été entreprises ? Quel rapport peut-être établi entre N°6 et Grégoire Minday ? Comment les policiers ont-ils pu mettre un nom, une adresse et une activité politique sur un visage absolument anonyme ? Tout cela est absent de la procédure. Comment le mis en cause peut-il se défendre d’une accusation dont il ne connait pas les fondements ? Il ne le peut pas.
      Comment le juge peut-il évaluer l’authenticité des éléments qui lui sont soumis afin d’en juger en toute indépendance ? Il ne le peut pas... mais s’en accommode.
      À défaut de chercher des réponses à son enquête à trou, le magistrat fera quelques efforts afin que les affirmations policières apparaissent vaguement tangibles. M. Stepanow, "expert en traitement d’images près la Cour d’Appel d’Aix en Provence" est nommé afin qu’il puisse donner son avis sur la culpabilité de M. Minday. Lombroso étant mort et Bertillon n’étant pas disponible, l’expert Stepanow va se pencher sur la comparaison anthropométrique de l’oreille de N°6 avec celle de Grégoire Minday.
      Nous apprendrons par la suite que la seule qualification scientifique de M. Stepanow est d’exercer le métier de photographe de mariages et de communions. Son "expertise" comme son professionnalisme n’auront cependant pas manqué de convaincre ces magistrats peu regardants.
      À des étudiants en sociologie qui l’interrogeaient sur ses missions en tant qu’expert, M. Stepanow se vanta avec fierté d’avoir "fait condamner 100% des dossier qu’on [lui] a confié". Professionnel et méticuleux.

      C’est à partir de cette expertise, et de cette expertise seulement que Grégoire Minday a été jugé coupable et condamné à 18 mois de prison.

    • Ce fil :
      https://twitter.com/Lau_Val_Meyer/status/1674280003670794242

      A cet effet quelques conseils pratiques :
      la meilleure façon d’anonymiser une vidéo c’est pendant qu’on filme ( éviter de filmer les visages, visez les pieds, les mains , évitez tous les marqueurs de location tels signes etc.).
      Moins il y a d’information 1/7
      Moins il est possible de croiser les informations ( avec d’autres caméras de surveillance dans la rue par exemple). Ne pas filmer les visages réduit drastiquement l’efficacité d’outils de reconnaissance faciale 2/7
      En ajout, il est utile d’utiliser une application comme ObscuraCam
      Qui non seulement permet de pixeliser etc. Mais aussi nettoie les meta données de vos images qui peuvent indiquer la location. 3/7
      Il s’agit aussi de rendre les images et vidéos qu’on poste- notamment lors de révoltes- difficile d’utilisation comme données pour entraîner des algorithmes. Plus on poste d’images et de vidéos qui révèlent des informations, plus on aide à perfectionner les algorithmes. 4/7
      Même poster des vidéos avec le moins d’information c’est toujours nourrir la base de données disponibles. Soyons créatif-ves ET intentionnel-le pour briser les schémas dans nos vidéos, plus on rajoute de l’absurde, de l’incohérence, + ça complique la catégorisation. 5/7
      La meilleure des protections reste la minimisation : moins on poste, moins on donne de matériel à analyser.
      Ici aussi soyons intentionel-le avec nos vidéos.
      Gardons en tête que Twitter, Fbk et google collaborent avec la police, l’armée et les gvts autoritaires. 6/7
      N.B. : la catégorisation des algorithmes n’est ni neutre, ni objective- les catégories mises en place servent à justifier et renforcent des schémas de pensée déjà existants ( e.g. le genre peut se lire sur le visage, les quartiers pauvres & racisés st + criminels). 7/7