Sanitas, Rabaterie, Rabière : abstention massive dans les quartiers populaires de l’agglomération
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Dans les « quartiers prioritaires » de l’agglomération tourangelle, les chiffres de la participation aux #élections régionales des 6 et 13 décembre sont parfois inférieurs de plus de 20 points à la moyenne du département. Cette non-participation s’explique notamment par la ségrégation dont ces quartiers font l’objet.
« Forte #abstention » au premier tour de l’élection, « sursaut de la participation » au second tour... Tous les médias nationaux se sont penchés sur ce phénomène, qui revient à chaque scrutin : une forte proportion de la population ne se mobilise pas les jours d’élections.
En Indre-et-Loire, une personne inscrite sur deux ne s’est pas déplacée jusqu’à son bureau de vote au premier tour des élections régionales. Au deuxième tour, la participation a progressé de 10 points, passant à près de 60 %. Des chiffres en ligne avec ceux observés au niveau national.
Mais ces grandes moyennes masquent de fortes disparités en fonction des territoires. Dans l’agglomération tourangelle, l’examen des résultats des bureaux de vote situés dans les « quartiers prioritaires » montre des taux de participation parfois inférieurs de plus de 20 points à la moyenne départementale. Et même si la participation y a progressé au second tour, dans la même proportion qu’à l’échelle nationale, elle reste fortement en retrait.
Dans le bureau 16-26, on a donc un taux d’abstention de 78,8 %, contre 50,65 % au niveau du département. (...) Au premier tour, le taux d’abstention dans les bureaux de vote de La Rabaterie est de 65,5 %, 15 points au-dessus du taux d’abstention dans le canton (51,5 %).❞
Durement touchés par le chômage et la précarité, ces quartiers connaissent une ségrégation sociale qui se traduit également par une une « ségrégation électorale ». C’est ce que notent Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen dans un article du Monde diplomatique intitulé Ce que s’abstenir veut dire :
« Avec leur population jeune et défavorisée, les quartiers de grands ensembles et d’habitat social connaissent ainsi une non-participation (non-inscription et abstention) qui peut atteindre des proportions impressionnantes. (...) Plus jeunes, moins diplômés, plus affectés que la moyenne par le chômage, les habitants interrogent l’utilité d’un geste qui ne conduit pas à améliorer leurs conditions d’existence. »
« Les territoires où la participation a été la plus faible au premier tour de 2014 (..) dessinent une France des grands ensembles, de l’immigration et de la précarité au sein de laquelle la ségrégation sociale et ethnique produit une ségrégation électorale. Villiers-le-Bel (où l’abstention atteignait 62,2 %), Vaulx-en-Velin (62,1 %), Evry (61,3 %), Stains (61 %), Clichy-sous-Bois (60,2 %) et Bobigny (59,4 %) — cinq banlieues de Paris et une de Lyon — comptent parmi les dix villes les plus abstentionnistes de France. »
Avec des tableaux et du @mdiplo dedans.