• Inclusion de tous les élèves dans les écoles d’Eure-et-Loir : c’est pas les « bisounours » mais ça marche
    https://www.liberation.fr/societe/education/dans-les-ecoles-deure-et-loir-cest-pas-les-bisounours-mais-ca-marche-2024

    Le département s’est délesté de ses instituts médico-éducatifs au profit d’une collaboration entre enseignants et éducateurs spécialisés. Permettant ainsi à des élèves ayant un handicap intellectuel de rester dans leur école de secteur.

    [...]

    Chez la petite fille de CM1, les progrès en matière de comportement ont été colossaux. « Au début, c’était très, très compliqué, se souvient Solène Palat, maîtresse de Fanny pour la deuxième année consécutive. On s’est pris des coups, elle claquait les portes, déchirait le matériel. Il a fallu trois mois pour qu’elle s’adapte. » « Elle a eu du mal à m’accepter parce que ce n’était pas moi l’année d’avant. Elle m’a griffée, poussée », complète Christice Pereira, l’AESH. En classe, il lui arrivait de se lever, sauter, faire des bruits. « Je disais à Christice : ce n’est pas contre toi, Fanny exprime un malaise, elle a besoin de quelque chose, il faut trouver ce que c’est », indique Mélanie Mathieu. Voilà tout l’intérêt des #Dame [dispositifs d’accompagnement médico-éducatif] : mutualiser des expertises professionnelles différentes pour trouver des solutions. « Fanny, c’est une réussite, parce qu’elle râle quand elle doit sortir de la classe », sourit l’enseignante spécialisée.

    Pour autant, concède Pascale Grimoin, « tout n’est pas parfait, on n’est pas chez les bisounours ». L’expérience de Solène Palat le confirme, elle qui s’occupait l’année dernière une classe de CE2 uniquement, et qui a pris une classe de CE2-CM1 cette année pour pouvoir garder Fanny. « J’ai pensé à elle : elle avait mis trois mois à s’habituer, je ne voulais pas qu’elle doive se réhabituer à quelqu’un d’autre. Mais si j’avais pensé à moi, je ne l’aurais pas prise, confie-t-elle. Ça ajoute un travail énorme à un travail qui est déjà énorme. » Un aspect loin d’être négligeable alors que de plus en plus d’enseignants, à bout, démissionnent.

    https://justpaste.it/fut7h
    #école #inclusion #handicap #ime

  • Ecole : des classes continuent-elles d’être fermées sur la base d’effectifs excluant les élèves handicapés ? [Oui]
    https://www.liberation.fr/checknews/ecole-des-classes-continuent-elles-detre-fermees-sur-la-base-deffectifs-e

    Récemment, ce sujet a été au cœur d’une lutte contre la fermeture d’une classe dans une #école des Sables-d’Olonne, en Vendée. Au point que les parents ont lancé un recours en justice afin d’obtenir en urgence la suspension de la décision de fermeture. Ce mardi 7 mai, le juge des référés du tribunal administratif de Nantes a fait droit à leur demande. Dans la décision transmise à CheckNews, le juge constate que la suppression d’une classe « aboutirait à une modification substantielle des conditions d’enseignement, alors que douze élèves de l’école [les élèves de l’#Ulis, ndlr] ont des besoins éducatifs spécifiques et qu’une attention particulière doit être portée à leur #inclusion au sein des classes ». En outre, le juge des référés émet « un doute sérieux sur la légalité de la décision attaquée dès lors qu’il n’est pas contesté par la rectrice de l’académie de Nantes que les élèves scolarisés au sein du dispositif Ulis n’ont pas été pris en compte pour la détermination des effectifs globaux de l’école ».

    Dans un courrier envoyé en mars aux représentants de parents d’élèves, que CheckNews a pu consulter, la Direction des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN) de Vendée leur avait indiqué que les élèves orientés en Ulis « ne sont pas comptabilisés dans la masse globale de l’école », « leur #handicap ne permettant pas d’envisager une scolarisation individuelle continue dans une classe ordinaire ». Interrogé, le cabinet de la rectrice de l’académie de Nantes continue pourtant de soutenir qu’« aucune décision de fermeture de classe n’a été décidée sans la prise en compte des effectifs des élèves scolarisés en Ulis ».

    Lors d’un débat au Sénat sur la fermeture des classes et la mise en place de la carte scolaire dans les départements, organisé le 9 avril, la sénatrice de la Vendée Annick Billon s’est appuyée sur cet exemple pour alerter l’actuelle ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, quant à « cette application de la loi à géométrie variable en fonction des départements ». Et d’interpeller la ministre : « Que comptez-vous faire pour remédier à ce système de comptage illégal et faire enfin appliquer la loi que nous avons votée ici même en 2019 ? » En réponse, Nicole Belloubet a rappelé la règle inscrite dans le code de l’éducation : « Les élèves Ulis doivent être comptabilisés dans les effectifs des classes. [….] Mais je vous rejoins sur le fait que, dans certaines académies, il arrive qu’elle ne soit pas appliquée de manière conforme à la loi. » Tout en soulignant que « ces problèmes de comptabilisation ne subsistent que pour quelques cas résiduels », Nicole Belloubet s’est engagée « à attirer l’attention des services académiques et départementaux sur la nécessité d’une comptabilisation correcte ».

    Cette obligation de comptabilisation figure à l’article L. 351-1 du code de l’éducation. Initialement, la circulaire de 2015 instaurant le dispositif des Ulis prévoyait que « l’effectif des Ulis école [soit] comptabilisé séparément des autres élèves de l’école pour les opérations de la carte scolaire ». Mais dès la rentrée 2018, l’ancien ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer (en poste de 2017 à 2022) s’était fendu d’une circulaire pour demander que ces élèves soient comptabilisés dans les effectifs globaux, conformément à la logique d’inclusion inhérente à ce dispositif. Par la suite, lors des débats sur le projet de loi « pour une école de la confiance », Blanquer avait lui-même admis recevoir « des échos du terrain selon lesquels ce ne serait pas le cas », et disait comprendre la volonté des sénateurs « de rendre plus solennelle cette disposition ». Finalement, un amendement avait été voté en vue d’inclure cette règle dans le projet de loi. A l’origine de l’amendement, la sénatrice LR Christine Bonfanti-Dossat notait qu’il paraissait « inadéquat de développer l’école inclusive sans comptabiliser ces élèves dans les effectifs de leur classe ».

  • Maka – The Documentary
    https://www.meltingpot.org/2024/04/maka-the-documentary

    Maka presenta la storia della prima donna nera ad avere ricevuto un dottorato e ad essere diventata direttrice di un quotidiano in Italia: Geneviève Makaping (Maka). Questo documentario ispirato alla biografia e al pensiero di Maka e distribuito da OpenDDB, racconta la sua dolorosa storia di migrazione dal Camerun attraverso il deserto, l’arrivo in Calabria nel 1982 in seguito alla tragica morte del compagno di viaggio, il successo come giornalista e conduttrice televisiva, e il recente trasferimento e l’attuale attività di insegnante a Mantova. La storia di Maka offre lo spunto per ripensare l’appartenenza nazionale, e il modo in (...)

  • Comment faire de la ville un territoire nourricier ?
    https://metropolitiques.eu/Comment-faire-de-la-ville-un-territoire-nourricier.html

    Des jardins collectifs aux trames nourricières, les projets alimentaires et paysagers se multiplient. Forts de l’expérience de la SCOP SaluTerre, Franck David et Morgane Robert montrent que ces projets permettent de lutter contre la précarité alimentaire dès lors qu’ils sont co-construits avec les habitants. Entretien réalisé par Antoine Fleury et Natacha Rollinde. Comment avez-vous créé SaluTerre et autour de quels objectifs ? Franck David – SaluTerre est née d’une association déjà existante, Les #Entretiens

    / #agriculture_urbaine, #alimentation, #espace_public, #inclusion, #jardin, #paysage, #participation, précarité, projet de (...)

    #précarité #projet_de_paysage
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_entretien_saluterre.pdf

  • À la croisée du courage et de l’harmonie pour les femmes d’Agadez | IOM Storyteller
    https://storyteller.iom.int/fr/stories/la-croisee-du-courage-et-de-lharmonie-pour-les-femmes-dagadez

    Agadez, Niger – Au cœur d’Agadez, un mouvement transformateur prend racine pour les femmes issues des communautés d’accueil et de migrants. Le Foyer féminin Tchimakrassan, une construction moderne au beau milieu des bâtiments traditionnels en banco, est une lueur d’espoir et d’opportunité.
    Le Foyer est un centre pour femmes de tous horizons à Agadez, un espace qui leur est propre, géré par les femmes elles-mêmes - le premier du genre dans la ville. Entre ses murs, les femmes ne font pas que se rassembler. Elles se soutiennent, s’encouragent, s’inspirent et apprennent les unes des autres. De la couture à la coiffure, de la transformation des aliments à la technique de teinture du batik, un éventail d’activités diverses et variées donne la possibilité aux femmes d’avoir un revenu, d’acquérir de nouvelles compétences et de nouer des liens au sein de la communauté, qu’elle soit d’accueil ou migrante.(...)
    Depuis son inauguration en 2023, le Foyer est entièrement dirigé par les femmes. Aujourd’hui, ces femmes gèrent de manière autonome les dépenses opérationnelles, y compris l’électricité et l’eau, et améliorent les formalités administratives pour inscrire les femmes d’Agadez et élargir les activités du Foyer.
    Proposant dix programmes de formation différents, l’espace contribue grandement à l’autonomisation des femmes issues aussi bien de la communauté migrante que de la communauté d’accueil et jette les bases de la cohésion sociale.(...)
    Grâce à son positionnement stratégique le long des principaux carrefours migratoires au nord du Niger, Agadez accueille des milliers d’Africains subsahariens en route vers ou depuis l’Afrique du Nord. Ces dynamiques migratoires exercent une pression sur les ressources déjà limitées et génèrent des tensions accrues au sein des communautés locales. En outre, les différences culturelles peuvent être source de conflit entre les communautés d’accueil et les migrants.Le Foyer féminin sert également de pont entre les communautés d’accueil et de migrants, favorisant le dialogue et un environnement propice à la coexistence pacifique.
    « Avant, nous gardions nos distances avec les migrants, nous les regardions avec suspicion. Mais depuis l’établissement de ce foyer, nous avons créé des liens avec les femmes migrantes. Nous avons réalisé que nous partagions des histoires et idées similaires. Cela nous a apporté une stabilité, à la fois sociale et économique », confie Hadjia Mamadou, en réfléchissant au changement.
    « Entre les murs de ce lieu consacré aux femmes, ces dernières se sentent autonomes et en sécurité, trouvant de la force dans un espace géré par et pour les femmes. C’est plus qu’un simple bâtiment, c’est un espace sûr qui alimente l’indépendance et la cohésion sociale », déclare Idrissa Somparé, coordonnateur du programme de l’OIM au Niger.« Le Foyer joue également un rôle essentiel dans leur autonomisation économique et social tout en favorisant l’unité et la compréhension entre les communautés migrantes et celles d’accueil », ajoute-t-il.
    Aujourd’hui, le Foyer Féminin Tchimakrassan se dresse comme un symbole d’espoir et dépeint un récit collectif d’autonomisation et un avenir plus radieux pour les femmes à Agadez. Le Foyer Féminin Tchimakrassan a été construit avec le soutien financier de l’Union européenne via le Programme de stabilisation communautaire de l’OIM. Ce programme vise à prévenir les conflits, à renforcer la cohésion sociale entre les communautés d’accueil et les migrants, à soutenir les groupes vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes, en reconstruisant les moyens de subsistance malgré les changements dans les schémas migratoires.Écrit par Aïssatou Si, chargée de l’information publique, OIM Niger.

    #COvid-19#migrant#migration#niger#UE#inclusion#femme#OIM#agadez#accueil#sante#routemigratoire

  • L’#Europe et la fabrique de l’étranger

    Les discours sur l’ « #européanité » illustrent la prégnance d’une conception identitaire de la construction de l’Union, de ses #frontières, et de ceux qu’elle entend assimiler ou, au contraire, exclure au nom de la protection de ses #valeurs particulières.

    Longtemps absente de la vie démocratique de l’#Union_européenne (#UE), la question identitaire s’y est durablement installée depuis les années 2000. Si la volonté d’affirmer officiellement ce que « nous, Européens » sommes authentiquement n’est pas nouvelle, elle concernait jusqu’alors surtout – à l’instar de la Déclaration sur l’identité européenne de 1973 – les relations extérieures et la place de la « Communauté européenne » au sein du système international. À présent, elle renvoie à une quête d’« Européanité » (« Europeanness »), c’est-à-dire la recherche et la manifestation des #trait_identitaires (héritages, valeurs, mœurs, etc.) tenus, à tort ou à raison, pour caractéristiques de ce que signifie être « Européens ». Cette quête est largement tournée vers l’intérieur : elle concerne le rapport de « nous, Européens » à « nous-mêmes » ainsi que le rapport de « nous » aux « autres », ces étrangers et étrangères qui viennent et s’installent « chez nous ».

    C’est sous cet aspect identitaire qu’est le plus fréquemment et vivement discuté ce que l’on nomme la « #crise_des_réfugiés » et la « #crise_migratoire »

    L’enjeu qui ferait de l’#accueil des exilés et de l’#intégration des migrants une « #crise » concerne, en effet, l’attitude que les Européens devraient adopter à l’égard de celles et ceux qui leur sont « #étrangers » à double titre : en tant qu’individus ne disposant pas de la #citoyenneté de l’Union, mais également en tant que personnes vues comme les dépositaires d’une #altérité_identitaire les situant à l’extérieur du « #nous » – au moins à leur arrivée.

    D’un point de vue politique, le traitement que l’Union européenne réserve aux étrangères et étrangers se donne à voir dans le vaste ensemble de #discours, #décisions et #dispositifs régissant l’#accès_au_territoire, l’accueil et le #séjour de ces derniers, en particulier les accords communautaires et agences européennes dévolus à « une gestion efficace des flux migratoires » ainsi que les #politiques_publiques en matière d’immigration, d’intégration et de #naturalisation qui restent du ressort de ses États membres.

    Fortement guidées par des considérations identitaires dont la logique est de différencier entre « nous » et « eux », de telles politiques soulèvent une interrogation sur leurs dynamiques d’exclusion des « #autres » ; cependant, elles sont aussi à examiner au regard de l’#homogénéisation induite, en retour, sur le « nous ». C’est ce double questionnement que je propose de mener ici.

    En quête d’« Européanité » : affirmer la frontière entre « nous » et « eux »

    La question de savoir s’il est souhaitable et nécessaire que les contours de l’UE en tant que #communauté_politique soient tracés suivant des #lignes_identitaires donne lieu à une opposition philosophique très tranchée entre les partisans d’une défense sans faille de « l’#identité_européenne » et ceux qui plaident, à l’inverse, pour une « #indéfinition » résolue de l’Europe. Loin d’être purement théorique, cette opposition se rejoue sur le plan politique, sous une forme tout aussi dichotomique, dans le débat sur le traitement des étrangers.

    Les enjeux pratiques soulevés par la volonté de définir et sécuriser « notre » commune « Européanité » ont été au cœur de la controverse publique qu’a suscitée, en septembre 2019, l’annonce faite par #Ursula_von_der_Leyen de la nomination d’un commissaire à la « #Protection_du_mode_de_vie_européen », mission requalifiée – face aux critiques – en « #Promotion_de_notre_mode_de_vie_européen ». Dans ce portefeuille, on trouve plusieurs finalités d’action publique dont l’association même n’a pas manqué de soulever de vives inquiétudes, en dépit de la requalification opérée : à l’affirmation publique d’un « #mode_de_vie » spécifiquement « nôtre », lui-même corrélé à la défense de « l’#État_de_droit », « de l’#égalité, de la #tolérance et de la #justice_sociale », se trouvent conjoints la gestion de « #frontières_solides », de l’asile et la migration ainsi que la #sécurité, le tout placé sous l’objectif explicite de « protéger nos citoyens et nos valeurs ».

    Politiquement, cette « priorité » pour la période 2019-2024 s’inscrit dans la droite ligne des appels déjà anciens à doter l’Union d’un « supplément d’âme
     » ou à lui « donner sa chair » pour qu’elle advienne enfin en tant que « #communauté_de_valeurs ». De tels appels à un surcroît de substance spirituelle et morale à l’appui d’un projet européen qui se devrait d’être à la fois « politique et culturel » visaient et visent encore à répondre à certains problèmes pendants de la construction européenne, depuis le déficit de #légitimité_démocratique de l’UE, si discuté lors de la séquence constitutionnelle de 2005, jusqu’au défaut de stabilité culminant dans la crainte d’une désintégration européenne, rendue tangible en 2020 par le Brexit.

    Précisément, c’est de la #crise_existentielle de l’Europe que s’autorisent les positions intellectuelles qui, poussant la quête d’« Européanité » bien au-delà des objectifs politiques évoqués ci-dessus, la déclinent dans un registre résolument civilisationnel et défensif. Le geste philosophique consiste, en l’espèce, à appliquer à l’UE une approche « communautarienne », c’est-à-dire à faire entièrement reposer l’UE, comme ensemble de règles, de normes et d’institutions juridiques et politiques, sur une « #communauté_morale » façonnée par des visions du bien et du monde spécifiques à un groupe culturel. Une fois complétée par une rhétorique de « l’#enracinement » desdites « #valeurs_européennes » dans un patrimoine historique (et religieux) particulier, la promotion de « notre mode de vie européen » peut dès lors être orientée vers l’éloge de ce qui « nous » singularise à l’égard d’« autres », de « ces mérites qui nous distinguent » et que nous devons être fiers d’avoir diffusés au monde entier.

    À travers l’affirmation de « notre » commune « Européanité », ce n’est pas seulement la reconnaissance de « l’#exception_européenne » qui est recherchée ; à suivre celles et ceux qui portent cette entreprise, le but n’est autre que la survie. Selon #Chantal_Delsol, « il en va de l’existence même de l’Europe qui, si elle n’ose pas s’identifier ni nommer ses caractères, finit par se diluer dans le rien. » Par cette #identification européenne, des frontières sont tracées. Superposant Europe historique et Europe politique, Alain Besançon les énonce ainsi : « l’Europe s’arrête là où elle s’arrêtait au XVIIe siècle, c’est-à-dire quand elle rencontre une autre civilisation, un régime d’une autre nature et une religion qui ne veut pas d’elle. »

    Cette façon de délimiter un « #nous_européen » est à l’exact opposé de la conception de la frontière présente chez les partisans d’une « indéfinition » et d’une « désappropriation » de l’Europe. De ce côté-ci de l’échiquier philosophique, l’enjeu est au contraire de penser « un au-delà de l’identité ou de l’identification de l’Europe », étant entendu que le seul « crédit » que l’on puisse « encore accorder » à l’Europe serait « celui de désigner un espace de circulation symbolique excédant l’ordre de l’identification subjective et, plus encore, celui de la #crispation_identitaire ». Au lieu de chercher à « circonscri[re] l’identité en traçant une frontière stricte entre “ce qui est européen” et “ce qui ne l’est pas, ne peut pas l’être ou ne doit pas l’être” », il s’agit, comme le propose #Marc_Crépon, de valoriser la « #composition » avec les « #altérités » internes et externes. Animé par cette « #multiplicité_d’Europes », le principe, thématisé par #Etienne_Balibar, d’une « Europe comme #Borderland », où les frontières se superposent et se déplacent sans cesse, est d’aller vers ce qui est au-delà d’elle-même, vers ce qui l’excède toujours.

    Tout autre est néanmoins la dynamique impulsée, depuis une vingtaine d’années, par les politiques européennes d’#asile et d’immigration.

    La gouvernance européenne des étrangers : l’intégration conditionnée par les « valeurs communes »

    La question du traitement public des étrangers connaît, sur le plan des politiques publiques mises en œuvre par les États membres de l’UE, une forme d’européanisation. Celle-ci est discutée dans les recherches en sciences sociales sous le nom de « #tournant_civique ». Le terme de « tournant » renvoie au fait qu’à partir des années 2000, plusieurs pays européens, dont certains étaient considérés comme observant jusque-là une approche plus ou moins multiculturaliste (tels que le Royaume-Uni ou les Pays-Bas), ont développé des politiques de plus en plus « robustes » en ce qui concerne la sélection des personnes autorisées à séjourner durablement sur leur territoire et à intégrer la communauté nationale, notamment par voie de naturalisation. Quant au qualificatif de « civique », il marque le fait que soient ajoutés aux #conditions_matérielles (ressources, logement, etc.) des critères de sélection des « désirables » – et, donc, de détection des « indésirables » – qui étendent les exigences relatives à une « #bonne_citoyenneté » aux conduites et valeurs personnelles. Moyennant son #intervention_morale, voire disciplinaire, l’État se borne à inculquer à l’étranger les traits de caractère propices à la réussite de son intégration, charge à lui de démontrer qu’il conforme ses convictions et comportements, y compris dans sa vie privée, aux « valeurs » de la société d’accueil. Cette approche, centrée sur un critère de #compatibilité_identitaire, fait peser la responsabilité de l’#inclusion (ou de l’#exclusion) sur les personnes étrangères, et non sur les institutions publiques : si elles échouent à leur assimilation « éthique » au terme de leur « #parcours_d’intégration », et a fortiori si elles s’y refusent, alors elles sont considérées comme se plaçant elles-mêmes en situation d’être exclues.

    Les termes de « tournant » comme de « civique » sont à complexifier : le premier car, pour certains pays comme la France, les dispositifs en question manifestent peu de nouveauté, et certainement pas une rupture, par rapport aux politiques antérieures, et le second parce que le caractère « civique » de ces mesures et dispositifs d’intégration est nettement moins évident que leur orientation morale et culturelle, en un mot, identitaire.

    En l’occurrence, c’est bien plutôt la notion d’intégration « éthique », telle que la définit #Jürgen_Habermas, qui s’avère ici pertinente pour qualifier ces politiques : « éthique » est, selon lui, une conception de l’intégration fondée sur la stabilisation d’un consensus d’arrière-plan sur des « valeurs » morales et culturelles ainsi que sur le maintien, sinon la sécurisation, de l’identité et du mode de vie majoritaires qui en sont issus. Cette conception se distingue de l’intégration « politique » qui est fondée sur l’observance par toutes et tous des normes juridico-politiques et des principes constitutionnels de l’État de droit démocratique. Tandis que l’intégration « éthique » requiert des étrangers qu’ils adhèrent aux « valeurs » particulières du groupe majoritaire, l’intégration « politique » leur demande de se conformer aux lois et d’observer les règles de la participation et de la délibération démocratiques.

    Or, les politiques d’immigration, d’intégration et de naturalisation actuellement développées en Europe sont bel et bien sous-tendues par cette conception « éthique » de l’intégration. Elles conditionnent l’accès au « nous » à l’adhésion à un socle de « valeurs » officiellement déclarées comme étant déjà « communes ». Pour reprendre un exemple français, cette approche ressort de la manière dont sont conçus et mis en œuvre les « #contrats_d’intégration » (depuis le #Contrat_d’accueil_et_d’intégration rendu obligatoire en 2006 jusqu’à l’actuel #Contrat_d’intégration_républicaine) qui scellent l’engagement de l’étranger souhaitant s’installer durablement en France à faire siennes les « #valeurs_de_la_République » et à les « respecter » à travers ses agissements. On retrouve la même approche s’agissant de la naturalisation, la « #condition_d’assimilation » propre à cette politique donnant lieu à des pratiques administratives d’enquête et de vérification quant à la profondeur et la sincérité de l’adhésion des étrangers auxdites « valeurs communes », la #laïcité et l’#égalité_femmes-hommes étant les deux « valeurs » systématiquement mises en avant. L’étude de ces pratiques, notamment les « #entretiens_d’assimilation », et de la jurisprudence en la matière montre qu’elles ciblent tout particulièrement les personnes de religion et/ou de culture musulmanes – ou perçues comme telles – en tant qu’elles sont d’emblée associées à des « valeurs » non seulement différentes, mais opposées aux « nôtres ».

    Portées par un discours d’affrontement entre « systèmes de valeurs » qui n’est pas sans rappeler le « #choc_des_civilisations » thématisé par #Samuel_Huntington, ces politiques, censées « intégrer », concourent pourtant à radicaliser l’altérité « éthique » de l’étranger ou de l’étrangère : elles construisent la figure d’un « autre » appartenant – ou suspecté d’appartenir – à un système de « valeurs » qui s’écarterait à tel point du « nôtre » que son inclusion dans le « nous » réclamerait, de notre part, une vigilance spéciale pour préserver notre #identité_collective et, de sa part, une mise en conformité de son #identité_personnelle avec « nos valeurs », telles qu’elles s’incarneraient dans « notre mode de vie ».

    Exclusion des « autres » et homogénéisation du « nous » : les risques d’une « #Europe_des_valeurs »

    Le recours aux « valeurs communes », pour définir les « autres » et les conditions de leur entrée dans le « nous », n’est pas spécifique aux politiques migratoires des États nationaux. L’UE, dont on a vu qu’elle tenait à s’affirmer en tant que « communauté morale », a substitué en 2009 au terme de « #principes » celui de « valeurs ». Dès lors, le respect de la dignité humaine et des droits de l’homme, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’État de droit sont érigés en « valeurs » sur lesquelles « l’Union est fondée » (art. 2 du Traité sur l’Union européenne) et revêtent un caractère obligatoire pour tout État souhaitant devenir et rester membre de l’UE (art. 49 sur les conditions d’adhésion et art. 7 sur les sanctions).

    Reste-t-on ici dans le périmètre d’une « intégration politique », au sens où la définit Habermas, ou franchit-on le cap d’une « intégration éthique » qui donnerait au projet de l’UE – celui d’une intégration toujours plus étroite entre les États, les peuples et les citoyens européens, selon la formule des traités – une portée résolument identitaire, en en faisant un instrument pour sauvegarder la « #civilisation_européenne » face à d’« autres » qui la menaceraient ? La seconde hypothèse n’a certes rien de problématique aux yeux des partisans de la quête d’« Européanité », pour qui le projet européen n’a de sens que s’il est tout entier tourné vers la défense de la « substance » identitaire de la « civilisation européenne ».

    En revanche, le passage à une « intégration éthique », tel que le suggère l’exhortation à s’en remettre à une « Europe des valeurs » plutôt que des droits ou de la citoyenneté, comporte des risques importants pour celles et ceux qui souhaitent maintenir l’Union dans le giron d’une « intégration politique », fondée sur le respect prioritaire des principes démocratiques, de l’État de droit et des libertés fondamentales. D’où également les craintes que concourt à attiser l’association explicite des « valeurs de l’Union » à un « mode de vie » à préserver de ses « autres éthiques ». Deux risques principaux semblent, à cet égard, devoir être mentionnés.

    En premier lieu, le risque d’exclusion des « autres » est intensifié par la généralisation de politiques imposant un critère de #compatibilité_identitaire à celles et ceux que leur altérité « éthique », réelle ou supposée, concourt à placer à l’extérieur d’une « communauté de valeurs » enracinée dans des traditions particulières, notamment religieuses. Fondé sur ces bases identitaires, le traitement des étrangers en Europe manifesterait, selon #Etienne_Tassin, l’autocontradiction d’une Union se prévalant « de la raison philosophique, de l’esprit d’universalité, de la culture humaniste, du règne des droits de l’homme, du souci pour le monde dans l’ouverture aux autres », mais échouant lamentablement à son « test cosmopolitique et démocratique ». Loin de représenter un simple « dommage collatéral » des politiques migratoires de l’UE, les processus d’exclusion touchant les étrangers constitueraient, d’après lui, « leur centre ». Même position de la part d’Étienne Balibar qui n’hésite pas à dénoncer le « statut d’#apartheid » affectant « l’immigration “extracommunautaire” », signifiant par là l’« isolement postcolonial des populations “autochtones” et des populations “allogènes” » ainsi que la construction d’une catégorie d’« étrangers plus qu’étrangers » traités comme « radicalement “autres”, dissemblables et inassimilables ».

    Le second risque que fait courir la valorisation d’un « nous » européen désireux de préserver son intégrité « éthique », touche au respect du #pluralisme. Si l’exclusion des « autres » entre assez clairement en tension avec les « valeurs » proclamées par l’Union, les tendances à l’homogénéisation résultant de l’affirmation d’un consensus fort sur des valeurs déclarées comme étant « toujours déjà » communes aux Européens ne sont pas moins susceptibles de contredire le sens – à la fois la signification et l’orientation – du projet européen. Pris au sérieux, le respect du pluralisme implique que soit tolérée et même reconnue une diversité légitime de « valeurs », de visions du bien et du monde, dans les limites fixées par l’égale liberté et les droits fondamentaux. Ce « fait du pluralisme raisonnable », avec les désaccords « éthiques » incontournables qui l’animent, est le « résultat normal » d’un exercice du pouvoir respectant les libertés individuelles. Avec son insistance sur le partage de convictions morales s’incarnant dans un mode de vie culturel, « l’Europe des valeurs » risque de produire une « substantialisation rampante » du « nous » européen, et d’entériner « la prédominance d’une culture majoritaire qui abuse d’un pouvoir de définition historiquement acquis pour définir à elle seule, selon ses propres critères, ce qui doit être considéré comme la culture politique obligatoire de la société pluraliste ».

    Soumis aux attentes de reproduction d’une identité aux frontières « éthiques », le projet européen est, en fin de compte, dévié de sa trajectoire, en ce qui concerne aussi bien l’inclusion des « autres » que la possibilité d’un « nous » qui puisse s’unir « dans la diversité ».

    https://laviedesidees.fr/L-Europe-et-la-fabrique-de-l-etranger
    #identité #altérité #intégration_éthique #intégration_politique #religion #islam

    • Politique de l’exclusion

      Notion aussi usitée que contestée, souvent réduite à sa dimension socio-économique, l’exclusion occupe pourtant une place centrale dans l’histoire de la politique moderne. Les universitaires réunis autour de cette question abordent la dimension constituante de l’exclusion en faisant dialoguer leurs disciplines (droit, histoire, science politique, sociologie). Remontant à la naissance de la citoyenneté moderne, leurs analyses retracent l’invention de l’espace civique, avec ses frontières, ses marges et ses zones d’exclusion, jusqu’à l’élaboration actuelle d’un corpus de valeurs européennes, et l’émergence de nouvelles mobilisations contre les injustices redessinant les frontières du politique.

      Tout en discutant des usages du concept d’exclusion en tenant compte des apports critiques, ce livre explore la manière dont la notion éclaire les dilemmes et les complexités contemporaines du rapport à l’autre. Il entend ainsi dévoiler l’envers de l’ordre civique, en révélant la permanence d’une gouvernementalité par l’exclusion.

      https://www.puf.com/politique-de-lexclusion

      #livre

  • « Faire appel à davantage de main-d’œuvre étrangère est devenu une nécessité vitale »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/08/faire-appel-a-davantage-de-main-d-uvre-etrangere-est-devenu-une-necessite-vi

    « Faire appel à davantage de main-d’œuvre étrangère est devenu une nécessité vitale »
    Gianmarco Monsellato
    Président de Deloitte France et Afrique francophone
    Alors que la loi française sur l’immigration adoptée le 19 décembre est très restrictive, l’avocat Gianmarco Monsellato explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi la France a besoin des compétences étrangères pour préparer l’économie de demain.
    Les débats actuels l’illustrent : l’immigration tend à être abordée exclusivement à travers un prisme social et politique, et beaucoup trop peu à travers un prisme économique. Parasitées par les débats sécuritaires et identitaires, les discussions qui ont entouré l’examen puis le vote du projet de loi au Parlement n’ont pas fait toute sa place à une question pourtant centrale : comment former et attirer les talents qui occuperont les emplois que va créer l’économie de demain ?
    Nous nous trouvons face à un déficit de main-d’œuvre, sur fond de ralentissement démographique, avec une raréfaction de la ressource travail et une pénurie de compétences dont souffrent déjà les entreprises aujourd’hui. Une pénurie qui se constate à tous les niveaux : dans des grands groupes, mais plus largement sur l’ensemble du tissu économique.
    Une étude récente du Lab de Bpifrance sur la pénurie de talents dans les PME et les ETI (entreprises de taille intermédiaire) industrielles posait ainsi les bases d’un débat serein sur l’immigration économique, de manière globale et chiffrée, en montrant les besoins colossaux d’emplois à pourvoir (400 000 emplois supplémentaires d’ici à 2035 dans l’industrie).
    Faire appel à davantage de main-d’œuvre étrangère est devenu une nécessité vitale. On peut regretter que la discussion sur les fameux « métiers en tension » soit restée trop focalisée sur les emplois – souvent peu qualifiés – à pourvoir aujourd’hui. Mais les métiers en tension de demain, dont il faut se préoccuper vite, ce sont aussi tous ces emplois hautement qualifiés qui n’existent pas encore ! Ceux induits par les révolutions technologiques, par la mutation climatique, et ceux qui serviront à faire le lien entre toutes ces transitions, par leur capacité à synthétiser et mettre en perspective les nouvelles problématiques.
    Nous sommes d’ores et déjà entrés dans une compétition mondiale pour attirer ces talents. Or, force est de constater que notre système actuel n’y parvient pas suffisamment.Deux indicateurs éloquents pour s’en rendre compte : d’après le Conseil d’analyse économique, seulement 10 % de l’immigration en France est liée aux compétences – un chiffre bien inférieur à celui de nos voisins européens. Et sur l’index mondial de compétitivité des talents publiée par l’Insead, la France figure au 19e rang, loin derrière l’Allemagne. Il y a donc bien un sujet fondamental d’attractivité !
    La compétition est particulièrement marquée dans la tech. La transformation numérique et l’automatisation modifient la nature du travail, augmentant la demande pour des compétences en informatique, en analyse de données ou en intelligence artificielle. Il y a un écart entre les compétences enseignées et celles demandées par le marché du travail.
    L’immigration de main-d’œuvre qualifiée peut et doit aider à combler cet écart. En 2050, la moitié des jeunes diplômés seront originaires d’Afrique ; le niveau des étudiants africains en mathématiques est souvent supérieur à celui observé en France au lycée… Ignorer ce réservoir de talents serait une erreur stratégique majeure pour notre économie.
    L’enjeu devrait donc être de plus en plus de créer des régimes fiscaux et sociaux favorables, d’abaisser le coût du travail pour attirer cette main-d’œuvre étrangère. De nombreux pays l’ont fait. Les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et l’Allemagne et même, récemment, le Japon, ont adopté des politiques ambitieuses en matière d’immigration. En France, ces politiques résolument volontaristes n’existent pas, ou peu. La question de l’immigration ne doit pas se limiter à un – légitime – débat politique. Elle est au cœur de la stratégie économique des Etats. Attirer des talents au-delà de ses frontières, c’est pour l’Europe une des conditions pour rester compétitive. L’apport des talents étrangers à l’économie française n’est pas seulement une question d’inclusion, c’est un levier de performance – et, in fine, une source de souveraineté.

    #Covid-19#migration#migrant#loiimmigration#migrationqualifiee#economie#talent#strategie#souverainete#inclusion#maindoeuvre#metierentension#france

  • Ecole inclusive : le Conseil constitutionnel censure une réforme introduite par l’éducation nationale dans le projet de loi de finances
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/29/ecole-inclusive-le-conseil-constitutionnel-censure-une-reforme-introduite-pa

    Ce dernier prévoyait la transformation des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (#Pial) en pôles d’appui à la scolarité (PAS) d’ici 2026. Les Pial, créés lors du premier quinquennat du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, par la loi pour une #école de la confiance de 2019, sont surtout un outil de mutualisation et de répartition des 124 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) entre les établissements d’un territoire.

    Leur remplacement par des PAS – dont 100 devaient être créés en septembre 2024, dotés chacun d’un enseignant spécialisé – induisait un changement dépassant largement la seule dénomination. Il s’agissait de repenser l’organisation de l’#inclusion_scolaire et la répartition des compétences entre l’#éducation_nationale et les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), sur lesquelles repose la reconnaissance du #handicap ainsi que la définition des modalités de scolarisation des élèves.

    « Réponse plus rapide et qualitative »

    Les PAS ont été pensés comme une interface entre les équipes éducatives, le secteur médico-social et les familles d’enfants handicapés mais aussi d’#élèves dits « à besoins éducatifs particuliers » – ceux qui n’ont pas de reconnaissance de handicap mais requièrent néanmoins des adaptations. Le PLF prévoyait que les PAS « expertisent les besoins de l’élève », et, surtout, « définissent » et « assurent » une réponse dite « de premier niveau ». Le texte rendait ainsi possible, sans passer par les MDPH, la « mise à disposition de matériel pédagogique adapté », « l’intervention de personnels de l’éducation nationale en renfort » ou encore « de professionnels des établissements et services médico-sociaux ». « Le dispositif offrira une réponse plus rapide et plus qualitative », a défendu le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, lors de l’examen du texte.

    La reconnaissance du handicap et l’ouverture du droit à un accompagnement humain restaient toutefois possibles et entièrement du ressort des MDPH. En revanche, et c’était là un bouleversement profond de l’organisation qui prévaut depuis l’instauration de l’école inclusive en 2005, la création des PAS retirait aux #MDPH le pouvoir de définir les modalités de mise en œuvre de l’aide et, notamment, le nombre d’heures durant lesquelles un élève doit bénéficier d’un #AESH en classe. Ces compétences revenaient aux PAS et, donc, à l’Etat.

    https://archive.is/5hxLs

    #loi_de_finances #management #travail

  • Digital bridges cannot cross analog gates
    https://redasadki.me/2023/06/12/digital-bridges-cannot-cross-analog-gates

    I’ve been doing a lot of thinking recently about an interesting question, as I’ve observed myself and colleagues starting to travel again: “Why are we again funding high-cost, low-volume face-to-face #conferences that yield, at best, uncertain outcomes?” I am surprised to have to ask this question. I was hoping for a different outcome, in which the experience of the COVID-19 pandemic led to a lasting change in how we bridge physical and digital spaces for a better future. We were brutally forced to work differently due to the COVID-19 pandemic’s restrictions on freedom of movement. Nevertheless, we discovered that it is possible to connect, meet, collaborate, and learn without sinking budgets into air travel and accommodation. At least some of work-related travel was due to habit and (...)

    #Global_health #Thinking_aloud #gatekeepers #global_health #inclusion #learning_culture #Teach_to_Reach #workshops

  • Les Algériens en région parisienne : entre espaces d’inclusion et d’exclusion
    https://metropolitiques.eu/Les-Algeriens-en-region-parisienne-entre-espaces-d-inclusion-et-d-ex

    Comment les #Algériens et Français d’origine algérienne de la métropole parisienne affirment-ils leurs identités et négocient-ils des espaces d’inclusion dans la sphère publique ? La géographe états-unienne Elizabeth Nelson livre son regard sur le modèle républicain français. Les pratiques d’intégration sociale et spatiale des immigrés algériens et de leurs descendants vivant en région parisienne traduisent souvent, au niveau local, un sentiment de malaise lié au fait de vivre et de travailler dans un #Terrains

    / Algériens, #banlieue, #inclusion, #exclusion, #espace, #Île-de-France, #Paris, #Algérie

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-nelson-3.pdf

  • Échirolles libérée ! La dégooglisation (4)
    https://framablog.org/2023/03/31/echirolles-liberee-la-degooglisation-4

    Dans ce quatrième volet du processus de dégooglisation de la ville d’Échirolles (si vous avez manqué le début) Nicolas Vivant aborde le complexe problème de la #fracture_numérique, qui demande d’aller au-delà de la #médiation pour trouver des structures et … Lire la suite­­

    #Enjeux_du_numérique #Migration #Témoignages de_« dégooglisation » #accès #action_sociale #aide #assistance #CCAS #connexion #formation #inclusion #Information #matriel #stratégie_numérique

  • Ubisoft workers pin reform hopes on local teams and an ambitious lawsuit
    https://www.axios.com/2022/09/15/ubisoft-workers-paris-solidaires-informatique

    What they’re saying: “It’s not harassers who create toxic culture. It’s a toxic culture that produces harassers,” Ubisoft game designer Marc Rutschlé said, during a meeting at the office of French tech workers union Solidaires Informatique.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #ubisoft #ressources_humaines #environnement_toxique #culture_toxique #harcèlement #marc_rutschlé #harcèlement_sexuel #diversité #inclusion #yves_guillemot #syndicalisme #solidaires_informatique

  • Lilapuce
    https://www.lilapuce.net

    L’autre jour, je suis allé au supermarché. Vous savez, le gros machin moche, à la porte de Bagnolet. Déjà, je n’ai pas trouvé de caddie. J’étais très énervé mais, faute de mieux, je me suis rabattu sur l’un de ces paniers à roulette en plastique rouge ; un ustensile totalement inadapté, dès lors que vos achats dépassent le volume d’un baril de lessive.

    Le magasin a 30 ans et les travaux assez lourds de rénovation sont engagés depuis déjà plusieurs mois. Bien entendu, il est hors de question pour autant d’arrêter le flux du transit commercial. Ils ont déjà remplacé une partie des caisses et actuellement c’est la réfection du sol du premier niveau qui est en cours sur la moitié de la surface. La même quantité de marchandise est donc répartie sur deux fois moins d’espace.

    Faut tasser la marchandise et peut importe si le client est un peu déboussolé. De toute façon, il s’adapte, le client. N’est-ce pas ?

    Salariés et clients s’entre-choquent comme dans une porcherie industrielle. D’inévitables frictions plus ou moins virulentes éclatent.

    Je suis pris, comme mes congénères, dans une sorte de réalité paroxysmique de la grande distribution. En fait, c’est un concentré de grande distrib et c’est complètement insupportable : rayonnages posés en vrac mêlant marchandise, emballages, véhicules et personnes. Tout est exacerbé : éclairages blafards, sonos criardes, températures extrêmes...

    Plus que d’habitude, encore, la tête tourne et j’ai la nausée. Je ne sais plus trop si c’est bien moi qui pousse le truc à roulette ou si je me fait tirer. Je tâche de garder le contrôle, en pointant ma liste de course.

    Puis vient le moment de payer, au deuxième niveau. Stupeur : il n’y a que des « caisses automatiques » !

    « Caisses automatiques, » n’importe quoi ! C’est automatique de rien du tout : en fait, on demande, ni plus ni moins, au client de faire le boulot de la caissière !

    Alors du coup, j’ai laissé tout ça en vrac et je suis parti, fou de rage, en lâchant un juron en anglais.

    Fin de l’épisode.

    Quand l’administratif se cale sur le commercial, tel était le thème de notre atelier du jour, en salle 301 :

    Administration en ligne

    Autre version de ce contenu sur le site perso :
    https://cabou.net/Obligation

    #administration_dématérialisée #services_en_ligne #inclusion_numérique #numérique_inclusif

    • L’abandon des marchandises dans les super, hyper marchés est ce qu’il y a de plus efficace comme protestation.

      Bientôt, impossible de contrôler les prix qui vont seront facturés par les caisse à la sortie du bazar car suppression des tickets de caisse l’an prochain.
      Préparons nous !

  • IOM and UNICEF Sign New Strategic Collaboration Framework
    https://mailchi.mp/cac1fc8c7ba6/iom-and-unicef-sign-new-strategic-collaboration-framework?e=e777d31e35

    IOM and UNICEF
    Sign New Strategic Collaboration Framework
    IOM and UNICEF work closely to respond to the pressing issues migrant children face around the world. The new Framework builds on the well-established relationship between the two agencies and the 2006 Memorandum of Understanding that defined the main areas of cooperation between the agencies in humanitarian settings. Photo: IOM/M. Mohammed
    New York – The International Organization for Migration (IOM) and UNICEF today signed a new Strategic Collaboration Framework solidifying the organizations’ united commitment towards protecting the rights of migrant children.
    In 2006, UNICEF and IOM signed a Memorandum of Understanding defining the main areas of cooperation between the two agencies in humanitarian settings. The well-established operational relationship responding to the pressing issues facing migrant children around the world has been further strengthened since that time. “Strengthening our relationship, UNICEF and IOM will continue to enhance the capacities of a large spectrum of actors, including Civil Society and governmental authorities, to assist these children according to their rights and needs,” said IOM Director General António Vitorino. “Around the world, migrant children are facing alarming levels of xenophobia, the socioeconomic consequences of the COVID-19 pandemic, and limited access to essential services,” said UNICEF Executive Director Catherine Russell. “The growing partnership between UNICEF and IOM will improve our ability to reach these children with the services, support, and protection they need to make the most of their lives.” Signed at UNICEF House in New York prior to a multi-stakeholder dialogue organized as part of the International Migration Review Forum, the new Framework brings greater predictability and responsiveness to the partnership by establishing priorities that target the security and wellness of migrant children.
    This agreement provides an institutional framework to enhance and reinforce cooperation deeply rooted in and driven by the experience of our partnership in the field.
    Key priorities outlined in the Frameworks include:
    Capacity building for institutions and actors in charge of direct assistance; Data collection and dissemination to identify protection risks and vulnerability patterns among migrant and returnee children; Strengthening the capacity of child-sensitive health and educational services and ensuring these services are inclusively available to all children in national systems;
    Increasing cooperation between humanitarian actors and their initiatives to aid migrant children;
    Strengthening child and social protection systems through return and reintegration programs, case management and inclusive child protection procedures for all children; Influencing policies and systems from the local to international level, incentivizing cooperation between relevant humanitarian and development institutions and supporting national government agencies.
    UNICEF and IOM are currently working to address pressing global challenges and appeal to other humanitarian organizations and their partners to establish similar collaborative frameworks to ensure the safety and livelihood of migrant children.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#OIM#UNICEF#enfant#inclusion#politique#humanitaire#securite#protection

  • New Plantations : Migrant Mobility, ‘Illegality’ and Racialisation in European Agricultural Labour

    What are the mechanisms of differential inclusion and segregation of migrant workers in the agro-industrial labour markets?

    This project engages in a comparative enquiry into the triple dynamics of race, space and “illegality” in the reproduction of migrant precarious labour conditions in European agro-industrial labour markets. The complex question how and why “illegality” and “race” may become productive in the segmentation of precarious migrant workers across Europe is currently widely discussed. The project will address this question in a systematic way through five original case studies that are currently almost uncovered by research on migrant labour in Italian, Swiss and Belgian horticulture (specifically the research focuses on Emilia-Romagna, Basilicata; Swiss Midlands and Lake Geneva Region; and Limburg).

    This comparative ethnographic analysis of migrant employment regimes is meant to contribute to a better understanding of mechanisms of differential inclusion and segregation of migrant workers in competitive agri-food chains. The projects aims at developing a framework for more socially sustainable production regimes in the studied contexts and at exploring approaches that might improve difficult working conditions of migrants in agriculture.

    https://snis.ch/projects/new-plantations-migrant-mobility-illegality-and-racialisation-in-european-agric
    #racialisation #agriculture #travail_agricole #migrations #Europe #illégalisation #inclusion_différentielle #ségrégation #horticulture #Suisse #Belgique #Italie

    via @cede

  • En Seine-Saint-Denis, des sans-papiers se mobilisent pour dénoncer une préfecture inaccessible
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/15/en-seine-saint-denis-des-sans-papiers-se-mobilisent-pour-denoncer-une-prefec

    En Seine-Saint-Denis, des sans-papiers se mobilisent pour dénoncer une préfecture inaccessible
    Le dépôt de recours contre l’Etat et une manifestation à Bobigny sont prévus mercredi 16 février. En 2020 et en 2021, le nombre de régularisations a nettement baissé en France, notamment en raison d’une administration saturée.
    D’ordinaire, Amara (certaines personnes n’ont pas souhaité que leur nom de famille apparaisse) rejoint son patron à 8 heures sur le chantier. En ce moment, ils réalisent des travaux de rénovation dans un pavillon de banlieue parisienne. Ce lundi 14 février, ils ont ensemble ragréé le sol de deux chambres et d’une salle de bains. Au fil du temps, Amara a appris à poser le parquet et le carrelage.Cela fait presque six ans que ce Malien de 35 ans vit en France et presque autant qu’il travaille dans le bâtiment. Christophe l’a embauché en CDI en juin 2020. « Il est ultra-travailleur, compétent, courageux », dit-il. Cet artisan voudrait développer sa société, répondre à des marchés publics, mais il est « bloqué ». Pour cause : Amara, son assistant manœuvre, qu’il déclare, n’a pas de papiers. Il répond pourtant aux critères de la régularisation par le travail, listés dans la circulaire ministérielle de 2012 dite « circulaire Valls » : il a plus de cinq ans de présence sur le territoire, au moins 24 feuilles de paie et un CDI. Son problème est qu’il n’arrive pas à obtenir un rendez-vous à la préfecture de Seine-Saint-Denis (département où il réside) pour déposer sa demande de titre de séjour. La prise de rendez-vous en ligne pour les régularisations est inaccessible. « Attention, cette page n’est pas disponible pour le moment ! Elle sera très prochainement remise en ligne », est-il écrit sur le site Internet. Et le « prochainement » jamais ne point.
    Cette situation, Maria (le prénom a été modifié) y est également confrontée. Cette mère célibataire de 40 ans, originaire du Cap-Vert, veut « juste une vie normale ». Depuis six ans, elle est logée par le 115 (le Samusocial), dans une petite chambre d’hôtel à Pantin (Seine-Saint-Denis), avec son fils de 7 ans. Quatre heures par semaine, elle se rend au domicile d’une dame âgée rongée par l’arthrose, qu’elle masse et dont elle change les couches. Elle voudrait être auxiliaire de vie à temps plein. Parce que son fils est scolarisé depuis au moins trois ans et parce qu’elle est en France depuis huit ans, elle est éligible à une régularisation. Mais, à défaut de rendez-vous en préfecture, elle « reste dans [sa] chambre » et « ne peu[t] rien faire ».
    Mercredi 16 février, Maria et une centaine d’autres étrangers sans papiers devaient déposer un recours devant le tribunal administratif pour qu’il enjoigne à l’Etat de leur donner un rendez-vous en urgence. Des contentieux similaires sont prévus ailleurs en Ile-de-France pour dénoncer l’inaccessibilité des préfectures.
    C’est le collectif départemental Livre noir 93 qui est à l’origine de cette action. Fondé il y a dix ans, il réunit des associations telles que la Ligue des droits de l’homme, le Secours catholique ou Réseau éducation sans frontières. Après avoir longtemps combattu les files d’attente physique pour accéder aux guichets des étrangers des préfectures, il combat désormais des files d’attente virtuelles.Rien qu’en Seine-Saint-Denis, près de 2 000 recours ont été déposés depuis octobre 2020, souligne Aurélie Semak, l’une des avocates qui porte ce contentieux. « Le tribunal a prononcé une ordonnance favorable dans 88 % des cas », ajoute-t-elle. Livre noir 93 a aussi lancé un appel à manifester le 16 février devant la préfecture de Bobigny, auquel s’est jointe une large coalition syndicale.
    « Le département a toujours été sous-doté en matière de service public, c’est une catastrophe », souligne Jean-Albert Guidou, de la CGT. En treize ans de permanence syndicale en faveur des travailleurs sans-papiers en Seine-Saint-Denis, M. Guidou dit ne jamais avoir connu un tel niveau de sollicitation. « On a un afflux énorme de salariés dans nos bureaux, pas pour qu’on fasse pression sur leur employeur mais qui ont des dossiers complets et veulent juste un rendez-vous ». Le syndicaliste assure qu’au marché noir, des créneaux trustés par des robots informatiques se monnayent jusqu’à 600 euros.On ignore combien de personnes se trouvent en situation irrégulière en France (les estimations oscillent entre un peu moins de 400 000 et 600 000). Ce que l’on sait, en revanche, c’est que chaque année, et de façon stable depuis l’entrée en vigueur de la circulaire Valls, quelque 30 000 d’entre elles sont régularisées, à bas bruit, au titre de leur vie privée et familiale ou du travail. Depuis deux ans, ce chiffre est en net recul. 27 400 personnes ont été régularisées en 2020 et 23 700 en 2021, soit des baisses de 11 % et de plus de 22 % par rapport à 2019.
    Le ministère de l’intérieur assure qu’il n’y a « aucune consigne » derrière cela, mais rappelle que 2020 a été « une année noire » avec la fermeture des préfectures au public pendant le confinement. 2021 a été consacrée à « rattraper le retard » accumulé et « les services ont privilégié les gens en situation régulière qui renouvelaient leur titre de séjour, pour éviter qu’ils ne se retrouvent en rupture de droits ». Les demandes de régularisation ont donc pâti des effets persistants de la pandémie et d’un manque de moyen constant.« On s’est pris une belle baffe, constate Marilyne Poulain, chargée des travailleurs sans papiers à la CGT. Le Covid avait mis en lumière ces invisibles qui ont contribué à faire tourner le pays. La suite logique aurait été de permettre leur régularisation. En les reniant, l’Etat signe le profond échec d’une politique d’inclusion sociale. »Mme Poulain dit être de plus en plus sollicitée par des employeurs désemparés, à l’image de la DRH du groupe de restauration Nouvelle Garde, Chloé de Legge, qui accompagne un aide cuisinier et un plongeur sénégalais dans leurs démarches de régularisation. « Ce sont des salariés complètement intégrés aux équipes, dit-elle. On compte sur leurs compétences. » L’un d’eux, Makhan, 45 ans, a transmis à Mme de Legge « une cinquantaine de captures d’écran » prouvant qu’il ne parvenait pas à obtenir de rendez-vous en préfecture. Il essaye depuis le mois de juin 2019 de déposer une demande de titre de séjour, d’abord dans le Val-de-Marne puis à Paris. Cela fait neuf ans que Makhan vit et travaille en France.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#regularisation#prefecture#inclusionsociale#famille#vieprivee#economie#invisible

  • HCR - Au Nigeria, des réfugiés camerounais contribuent à briser les mythes sur le COVID-19
    https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2022/2/62061a20a/nigeria-refugies-camerounais-contribuent-briser-mythes-covid-19.html

    Au Nigeria, des réfugiés camerounais contribuent à briser les mythes sur le COVID-19
    Des bénévoles réfugiés dans l’État de Cross River, au Nigeria, s’appuient sur des informations vérifiées et sur les liens qu’ils entretiennent avec la communauté pour combattre la désinformation à propos du Covid-19 et des vaccins.« Le monde a été bouleversé lorsque la pandémie est arrivée, et nous, en tant que réfugiés, étions également confus », explique Laban Chang Ndoh, l’un des plus de 72 000 réfugiés camerounais vivant au Nigeria après avoir fui le conflit en cours depuis 2017 entre les forces sécessionnistes et l’armée. « Les opinions étaient tellement diverses à ce sujet. »Laban est le président de la Great Step Initiative (GSI), une organisation communautaire qui fournit des services de santé mentale aux réfugiés dans cinq districts de l’État de Cross River au Nigeria. En 2020, alors que la pandémie de Covid-19 faisait rage, leur réseau de 120 volontaires s’est mobilisé pour combattre la désinformation dans son sillage.« Ils avaient beaucoup de questions », se souvient Laban. Au début, leurs efforts ont surtout consisté à convaincre les gens de la menace réelle que représentait le virus et de la nécessité de respecter les mesures préventives telles que le port d’un masque et le lavage des mains. L’année dernière, la GSI comptait parmi les sept organisations dirigées par des réfugiés reconnues pour leur rôle dans la lutte contre la pandémie dans le cadre des Prix de l’innovation ONG 2020 du HCR. « Certains répandaient des rumeurs selon lesquelles le fait de se faire vacciner était une condamnation à mort. »
    Si l’arrivée des vaccins contre le Covid-19 l’année dernière a fait naître l’espoir d’une issue à la pandémie, elle a également généré de nouvelles vagues de rumeurs et de mythes.« Nous ne savions pas grand-chose sur le vaccin au début », explique Laban, qui relate certaines des théories les plus folles qui ont circulé, en l’absence d’informations crédibles.« Certains répandaient des rumeurs selon lesquelles le fait de se faire vacciner était une condamnation à mort », se souvient-il. « Certains affirment qu’on meurt au bout de 24 [ou] 36 mois après s’être fait vacciner, d’autres avaient entendu parler de micropuces dans le vaccin qui relieraient la personne à Lucifer, la condamnant à l’enfer. »Conscient de la nécessité de contrer de tels mythes, Laban et ses collègues volontaires de la GSI ont reçu des conseils et des informations vérifiées sur le vaccin de la part du HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, afin de les aider à combattre la désinformation et à répondre aux nombreuses questions que se posent les gens.Pour contrer le scepticisme général entourant le vaccin, Laban a obtenu des résultats en s’appuyant sur deux principaux arguments. « Le monde ne s’y fierait pas si c’était quelque chose qui éliminait l’humanité en 36 mois », dit-il, tout en soulignant le simple fait que de nombreuses personnes ont déjà reçu le vaccin sans incident.Les volontaires ont eu recours à d’autres tactiques pour combattre des mythes plus spécifiques - par exemple, celui selon lequel les vaccins seraient inutiles parce que le virus serait une préoccupation européenne ou un problème réservé aux régions les plus froides. Pour répondre à ce mythe, ils partagent volontiers des statistiques de l’agence officielle chargée du contrôle des maladies qui attestent que des personnes au Nigeria ont non seulement été infectées, mais sont également mortes du Covid-19.Leurs efforts ont permis d’obtenir des résultats tangibles parmi les réfugiés camerounais au Nigeria, malgré la disponibilité limitée des doses, à l’origine d’un faible taux de vaccination, à l’instar de nombreux autres pays d’accueil de réfugiés à revenu faible ou intermédiaire. Plus de 1800 réfugiés ont reçu une dose dans les États de Benue, Cross River et Taraba, en plus d’environ 700 qui ont reçu deux doses.Plus de la moitié des réfugiés dans le monde sont accueillis dans dix pays seulement, dont neuf sont des pays à revenu faible ou intermédiaire.
    Plus de la moitié des réfugiés dans le monde sont accueillis dans dix pays seulement, dont neuf sont des pays à revenu faible ou intermédiaire.
    Munis de ces données et de ces arguments, Laban fait du porte-à-porte dans les camps de réfugiés d’Adagom, engageant des conversations et plaidant sa cause. Mais malgré ses efforts, il reste encore beaucoup à faire.
    Au marché du camp, il rencontre Effemi Blessing qui tient une petite épicerie créée avec sa famille grâce au soutien financier du HCR par l’intermédiaire de son partenaire CUSO. « Je suis forte », lance-t-elle à Laban, « et je n’ai jamais été vaccinée, donc j’ai un peu peur [de le prendre] ». Laban prend le temps d’écouter ses inquiétudes et lui explique clairement l’innocuité du vaccin, dans l’espoir de faire changer d’avis une personne de plus.Cependant, l’outil le plus efficace à leur disposition est sans doute le fait que les volontaires de la GSI sont issus des communautés qu’ils servent - à la fois des réfugiés camerounais et des Nigérians locaux – cela fait d’eux des figures familières et de confiance qui comprennent leur public.
    Asu Ben Abang, 65 ans, Camerounais et père de sept enfants représente la GSI dans la communauté 33, une section du camp d’Adagom. Il se présente comme un exemple vivant de la sécurité et de l’efficacité du vaccin, ce qui a contribué à convaincre les membres de sa famille élargie et d’autres personnes de la communauté.« Tout le monde autour de moi avait peur. Je suis le seul à avoir été vacciné », affirme-t-il en brandissant fièrement son carnet de vaccination vert. « Maintenant qu’ils ont vu que je ne suis pas mort, mes proches vont se faire vacciner. »

    #Covid-19#migrant#migration#nigeria#cameroun#refugie#sante#vaccination#inclusion#communication#sensibilisation #UNHCR

  • International Migrants Day Statement, IOM Director General António Vitorino: “Harnessing the Potential of Human Mobility” | International Organization for Migration
    https://www.iom.int/news/international-migrants-day-statement-iom-director-general-antonio-vitorino-harn

    International Migrants Day Statement, IOM Director General António Vitorino: “Harnessing the Potential of Human Mobility”
    Geneva – International Migrants Day this year falls almost exactly 70 years after the Brussels conference that led to the establishment of the International Organization for Migration.Over these seven decades we have provided assistance to millions of migrants worldwide and worked tirelessly with our member states to ensure migration is managed in a safe, orderly and dignified manner.As the Organization has evolved, so too has the face of human mobility.Beyond the images of closed borders, separated families and economic instability, the now two-year-old global pandemic has spawned a new wave of anti-migrant sentiment and the increasing instrumentalization of migrants as tools in state policy.
    Both are unacceptable.So too is the relative impunity with which unscrupulous people smugglers operate along migration routes worldwide. The rule of law must be observed and action taken to combat those who exploit people at their most vulnerable. The response to COVID-19 has forcefully underlined the importance of migrant workers in keeping us all safe.The positive social and economic impact in the countries where they reside, and the USD 540 billion remitted last year to communities in lower and middle-income countries are measures of the industry, entrepreneurship and community from which we all benefit. But, in order to realize the full potential of human mobility, two things must happen.
    Governments must move from words to action and include migrants regardless of their legal status, in their social and economic recovery plans.
    And, we must renew our commitment to reinforcing legal channels for migration that balance and respect both national sovereignty and the human rights of people on the move. A comprehensive approach requires that we leave aside the defensive posturing that too often victimizes people along their migratory journeys. It requires our immediate collective efforts and commitment to create policies that maximize the potential of migration for all while ensuring the fundamental human rights of migrants are protected. The International Migration Review Forum in May will provide an opportunity to review progress on the implementation of the Global Compact for Safe, Orderly and Regular Migration, which provides a framework to address the challenges associated with migration, while strengthening the contribution of migrants and migration to human development.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#droit#protection#vulnerabilite#IOM#travailleurmigrant#economie#routemigratoire#inclusion

  • Heritage as a vector of social inclusion in a “changing metropolis” The case of the renovation of Fort Saint-Nicolas in Marseille, France. by Coline Pélissier and Eléonore Bully
    https://www.roots-routes.org/heritage-as-a-vector-of-social-inclusion-in-a-changing-metropolis-the-

    L’articolo Heritage as a vector of social inclusion in a “changing metropolis” The case of the renovation of Fort Saint-Nicolas in Marseille, France. by Coline Pélissier and Eléonore Bully sembra essere il primo su roots§routes.

  • HCR - Des actions plutôt que des mots : Cinq conditions pour parvenir à l’équité dans la distribution des vaccins
    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2021/10/617b9d36a/actions-plutot-mots-conditions-parvenir-lequite-distribution-vaccins.html

    Des actions plutôt que des mots : Cinq conditions pour parvenir à l’équité dans la distribution des vaccins. Déclaration conjointe des Nations Unies/ Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
    "En juin 2020, quelques mois après le début de la pandémie de COVID-19, les Nations Unies et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont conjointement appelé les gouvernements, le secteur privé ainsi que les organisations internationales et de la société civile à accélérer les efforts pour développer, tester et produire un “vaccin universel” sûr et abordable afin de protéger tout le monde, partout, et de mettre fin à la crise.Un vaccin pour tous devrait protéger les riches et les pauvres, les personnes âgées comme les jeunes, les personnes déplacées de force, les migrants, quel que soit leur statut migratoire, et plus largement les populations souvent négligées, tant dans les zones urbaines qu’au sein des communautés rurales.Quinze mois plus tard, grâce à des avancées scientifiques et technologiques extraordinaires, à une collaboration au niveau mondial et à une confiance mutuelle dans les aspects réglementaires, de multiples vaccins sûrs et efficaces contre le Covid-19 sont disponibles et administrés dans des pays du monde entier. Pourtant, malgré de grands discours sur une solidarité mondiale, l’objectif de disposer d’un “vaccin universel” est loin d’être atteint. La distribution équitable des vaccins est une priorité politique, morale et économique qui a jusqu’à présent été largement négligée."Profits à court-terme et nationalisme vaccinal continuent de l’emporter sur la solidarité lorsqu’il s’agit d’une distribution équitable des vaccins. Bien que plus de 48% de la population mondiale ait reçu au moins une dose de vaccin, ce pourcentage tombe autour de 3% dans les pays à faible revenu. La situation est particulièrement préoccupante dans les pays en proie à une crise humanitaire qui ont besoin d’environ 700 millions de doses supplémentaires pour atteindre l’objectif de l’Organisation mondiale de la santé de vacciner 40% de leur population d’ici la fin de l’année.
    Plus de la moitié des pays ayant lancé un appel humanitaire n’ont pas assez de doses pour vacciner ne serait-ce que 10% de leur population. Sept pays parmi les plus pauvres au monde ne peuvent même pas vacciner 2% de leur population (Burundi, Cameroun, Haïti, République démocratique du Congo, Soudan du Sud, Tchad et Yémen). Les pays riches qui disposent de quantités importantes de vaccins se sont généreusement engagés à faire don de leurs doses excédentaires aux pays à revenu faible ou intermédiaire via le dispositif COVAX. Cependant, trop peu de ces promesses de dons ont été honorés. La disponibilité des doses pour les plus vulnérables reste limitée par les restrictions à l’exportation et la réticence des pays à céder leur place dans la chaîne de production au dispositif COVAX, même s’ils ne peuvent pas utiliser ces doses immédiatement.Le « Tampon humanitaire » du mécanisme COVAX est ouvert aux candidatures depuis juin 2021. Ce dernier devrait constituer une solution de dernier recours pour garantir l’accès aux vaccins aux personnes déplacées, ainsi qu’à d’autres populations vulnérables dans le monde. Il s’inscrit également dans le cadre des efforts visant à réduire les inégalités qui, autrement, compromettraient la reprise sociale et économique dans les zones en proie à une crise humanitaire. Il est donc urgent d’augmenter l’offre, de partager les vaccins et de veiller à leur accessibilité pour tous. Mais la disponibilité des doses de vaccin ne constitue qu’une partie de la solution à cette crise. Nous devons veiller à ce que les vaccins circulent des tarmacs des aéroport aux bras des personnes les plus vulnérables, notamment les réfugiés, les migrants, les demandeurs d’asile, les apatrides et ceux qui vivent dans des régions contrôlées par des groupes armés ou affectés par des conflits armés. Il est indispensable d’investir davantage dans les mécanismes et les capacités de distribution au niveau local, non seulement pour garantir une livraison rapide et équitable des vaccins, mais aussi pour renforcer les systèmes de santé nationaux en vue d’une préparation et d’une réponse plus efficaces aux pandémies. Partout dans le monde, les efforts déployés pour enrayer la pandémie sont sapés par la méfiance qui engendre des réticences à l’égard des vaccins. Plus que jamais, il est important de travailler avec et au sein des communautés, notamment en s’appuyant sur les médias sociaux et des réseaux communautaires, afin de créer un climat de confiance et de renforcer la confiance dans l’efficacité et la sécurité des vaccins. Les activités qui renforcent le soutien aux acteurs locaux et qui s’attaquent à la désinformation sont essentielles pour garantir le succès de la distribution des vaccins aux communautés locales, notamment celles les plus vulnérables.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#UNHCR#croissantrouge#croixrouge#vaccination#inclusion#personnedeplacee#refugie#systemesante#vulnerabilite

  • HCR - Le HCR plaide pour un accès équitable aux soins de santé mentale de qualité pour les réfugiés
    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2021/10/6163e0d8a/hcr-plaide-acces-equitable-soins-sante-mentale-qualite-refugies.html

    Le HCR plaide pour un accès équitable aux soins de santé mentale de qualité pour les réfugiés
    À l’approche de la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, appelle la communauté internationale à renforcer la qualité du soutien en matière de santé mentale pour les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et les apatrides.« Le Covid-19 a eu un effet dévastateur sur les personnes contraintes de fuir », rappelle Sajjad Malik, directeur de la Division de la résilience et des solutions du HCR. « La durée prolongée de la pandémie et ses impacts sanitaires, économiques et sociaux néfastes exacerbent le stress et l’anxiété ressentis par de nombreuses personnes déplacées. Alors que les moyens de subsistance et les fragiles systèmes de soutien social s’effondrent, ils ont plus que jamais besoin d’aide pour surmonter la crise et reconstruire leur vie. »
    Les équipes du HCR rapportent une augmentation du nombre de personnes sollicitant une aide pour des problèmes d’anxiété et de dépression. Dans la région du Kurdistan irakien, les psychologues qui interviennent dans les camps de réfugiés ont signalé une forte augmentation des séances de conseil tant en personne qu’à distance. Au Pérou, au cours des sept premiers mois de l’année, le nombre d’appels et d’orientations vers des services de santé mentale et de soutien psychosocial a augmenté de 100 % par rapport à la même période l’année dernière.Avant la pandémie, l’accès aux soins de santé mentale était déjà limité. Les mesures de confinement liées au Covid-19 ont mis les services de santé à rude épreuve. Le HCR et ses partenaires ont maintenu les services pour les personnes qui en avaient le plus besoin grâce à un travail de proximité adapté et à la fourniture de médicaments essentiels. En 2021, la fourniture régulière des prestations est progressivement rétablie. Avec l’augmentation des besoins, l’accès à des soins de santé mentale de qualité reste toutefois difficile.
    « Revenir à une configuration équivalente à celle d’avant la pandémie n’est pas suffisant. Des efforts plus importants sont nécessaires pour garantir que les réfugiés, les personnes déplacées et les apatrides puissent accéder aux services de santé mentale et de soutien psychosocial dans les mêmes conditions que les ressortissants nationaux », poursuit Sajjad Malik. « Compte tenu de l’augmentation des besoins, nous réitérons notre appel à la communauté internationale en faveur d’un soutien accru afin de maintenir et de renforcer ces activités qui sauvent des vies. » Le HCR ne cesse de plaider pour une intégration par les États des services de santé mentale dans les soins de santé primaires, qui devraient être rendus accessibles à tous.Depuis le début de la pandémie, le HCR a fourni des services de santé mentale et de soutien psychosocial à plus de 850 000 personnes contraintes de fuir. L’organisation s’est également employée à former des intervenants de première ligne afin qu’ils soient outillés pour intégrer la santé mentale et le bien-être psychosocial dans les programmes d’éducation des réfugiés et aider les personnes souffrant de troubles mentaux graves ou complexes.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#santementale#bienetre#suivipsychosocial#santeprimaire#inclusion#UNHCR#pandemie#vulnerabilite