• En Ethiopie, la France partagée entre business et défense des droits humains

    Pillages, possibles crimes de #guerre, destructions de sites historiques : les témoignages en provenance du #Tigré, province en guerre depuis le 4 novembre, sont très inquiétants. La France reste pourtant discrète, et espère préserver ses chances sur un marché prometteur.

    L’ambassadeur a un échange « constructif » avec le ministre de l’éducation, l’ambassadeur a un échange « productif » avec le conseiller spécial du premier ministre sur les questions économiques, l’ambassadeur est « très honoré » de recevoir le ministre de l’énergie pour évoquer la participation française à plusieurs grands projets… Sur les réseaux sociaux de l’ambassade de France à Addis-Abeba, c’est #business_as_usual.

    Pour qui suit au quotidien le calvaire des habitants du Tigré – région où l’armée éthiopienne et ses alliés sont en guerre depuis le 4 novembre –, les photos de ces rencontres policées dans la capitale, où l’on discute #qaffaires, lovés dans de confortables canapés, semblent prises dans un monde parallèle.

    Loin, très loin, d’un Tigré littéralement à feu et à sang, où plus de deux millions de personnes ont dû fuir leur habitation, où l’on manque d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments, où il est probable que la famine soit utilisée comme arme de guerre par les belligérants et où les humanitaires peinent toujours à accéder alors que 2,3 millions de personnes auraient besoin d’aide, selon les évaluations des ONG.

    Les affrontements y opposent le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) à l’armée fédérale éthiopienne, soutenue par des milices nationalistes amhara et des troupes érythréennes.

    « Nous recevons des rapports concordants à propos de violences ciblant certains groupes ethniques, d’assassinats, de pillages massifs, de viols, de retours forcés de réfugiés et de possibles crimes de guerre », a indiqué le 15 janvier le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell, qui a annoncé par la même occasion la suspension de 88 millions d’euros d’aide destinée au gouvernement éthiopien.

    Dès le 13 novembre, la haute-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet évoquait elle aussi de possibles crimes de guerre et appelait à la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour le vérifier. À la veille de sa prise de fonction, le nouveau secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est lui aussi inquiété publiquement de la situation.

    Une voix manque cependant à ce concert d’alertes : celle de la France. Le Quai d’Orsay n’a produit qu’un seul communiqué concernant le Tigré, le 23 novembre 2020. Il tient en quatre phrases convenues sur la dégradation de la situation humanitaire et la condamnation des « violences à caractère ethnique ». Exploit diplomatique, le mot « guerre » n’y apparaît pas ; celui de « crimes de guerre » encore moins. Il ne comporte ni interpellation des belligérants – qui ne sont d’ailleurs même pas cités –, ni appel à une enquête indépendante sur d’éventuelles violations des droits humains. Les mêmes éléments de langage étaient repris trois jours plus tard à l’occasion de la visite en France du ministre des affaires étrangères éthiopien Demeke Mekonnen.

    « Gênant, au minimum »

    Cette étrange pudeur française commence à interroger, voire à agacer certains alliés européens ainsi que nombre de chercheurs spécialisés sur l’Éthiopie – qui s’emploient, depuis deux mois et demi, à récolter les bribes d’informations qui parviennent du Tigré malgré la coupure des communications par les autorités.

    « J’ai des échanges réguliers avec l’#ambassade_de_France à Addis-Abeba depuis novembre. Je les ai questionnés sur leur position vis-à-vis du gouvernement éthiopien, et je les ai sentis très embarrassés », raconte le chercheur indépendant René Lefort, pour qui la #complaisance française vis-à-vis du gouvernement d’Abiy Ahmed Ali est incompréhensible : « Je crois qu’ils ne comprennent pas ce qu’est ce pays et ce qui s’y passe. »

    Au-delà des questions morales posées par le fait d’apporter un soutien tacite à un gouvernement qui a couvert ou laissé faire des violations des droits humains au Tigré, le soutien à #Abiy_Ahmed est une erreur d’analyse politique selon René Lefort : « Les Français parient tout sur lui, alors que son autorité personnelle est faible et que sa ligne politique n’est soutenue que par une minorité d’Éthiopiens. »

    La réserve française est en tout cas interprétée par l’armée fédérale éthiopienne et ses alliés comme un soutien de Paris. Le sociologue Mehdi Labzae était au Tigré, dans la région d’Humera, jusqu’à la mi-décembre : « Dans les zones conquises par les nationalistes amhara, se présenter comme Français facilite les relations avec les combattants, qui considèrent le gouvernement français comme un allié. Les déclarations françaises, ou leur absence, laissent penser que la réciproque est vraie », relève le chercheur, post-doctorant à la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH). « Avec un ambassadeur à Addis qui fait comme si de rien n’était… Je trouve cela gênant, au minimum. »

    Selon une source diplomatique étrangère, la France ne se contente pas de rester discrète sur la situation au Tigré ; elle freine également les velléités des membres de l’Union européenne qui voudraient dénoncer plus ouvertement l’attitude des autorités éthiopiennes et de leurs alliés érythréens. Une attitude « parfois frustrante », déplore cette source.

    Interrogée par Mediapart sur cette « frustration » de certains alliés européens, l’ambassade de France à Addis-Abeba nous a renvoyé vers le Quai d’Orsay, qui n’a pas répondu sur ce point (voir boîte noire).

    Refus de répondre sur la création d’une commission d’enquête

    À ses partenaires européens, mais aussi aux chercheurs et humanitaires avec qui ils échangent, les services diplomatiques français expliquent que les accusations d’exactions visant l’armée éthiopienne et ses alliés ne « sont pas confirmées ». Il en va de même concernant la présence de troupes érythréennes sur place – cette présence a pourtant été confirmée à la fois par les autorités de transition du Tigré et par un général de l’armée éthiopienne.

    Une position difficilement tenable. D’abord parce que le gouvernement éthiopien empêche, en bloquant les communications avec le Tigré et en limitant l’accès des humanitaires, la récolte de telles preuves. Ensuite parce que, malgré ce blocus, les faisceaux d’indices s’accumulent : « Nous avons des informations qui nous viennent des ONG, d’équipes des Nations unies qui parlent off the record, de citoyens européens qui se trouvent toujours au Tigré ; nous avons aussi des listes de victimes, et de plus en plus de photos et vidéos », autant d’informations auxquelles l’ambassade de France a eu accès, explique un diplomate en poste à Addis-Abeba.

    La position française est difficilement tenable, enfin, parce que si elle tenait tant aux faits, la France ne se contenterait pas de refuser de condamner les crimes tant qu’ils ne sont pas « confirmés » : elle plaiderait pour la création d’une commission d’enquête indépendante qui permettrait, enfin, de les établir et de pointer les responsabilités respectives du TPLF, de l’armée éthiopienne et de ses alliés.

    Paris est dans une position idéale pour le faire, puisque la France vient d’être élue pour siéger au Conseil des droits de l’homme des Nations unies durant trois ans. Elle pourrait donc, aux côtés d’autres États membres, demander une session extraordinaire du Conseil sur l’Éthiopie (l’accord d’un tiers des 47 États qui composent le Conseil est nécessaire) qui déciderait de la création d’une commission d’enquête sur le Tigré.

    Or, interrogé par Mediapart sur son soutien à la création d’une telle commission, le Quai d’Orsay n’a pas souhaité répondre (voir boîte noire). Il assure avoir « appelé à plusieurs reprises les autorités éthiopiennes à faire la lumière sur les allégations de crimes et autres violations des droits de l’homme », sans toutefois préciser par quel canal.

    Hypothétique médiation

    Lors d’entrevues en privé, des diplomates de l’ambassade et du Quai d’Orsay assurent que cette absence de #dénonciation publique est volontaire et stratégique. Elle viserait à ne pas froisser le gouvernement éthiopien publiquement afin de « maintenir un canal de communication » pour mieux le convaincre en privé et, éventuellement, jouer un rôle de médiateur pour trouver une issue au conflit.

    « Des diplomates français m’ont dit, en résumé : “On reste discrets parce que si un jour il y a une #médiation à faire, le gouvernement pourrait se tourner vers nous” », indique René Lefort. Une analyse « totalement erronée », selon le chercheur : « Non seulement [le premier ministre] Abiy Ahmed Ali ne veut absolument pas d’une médiation, mais surtout, même s’il en acceptait le principe, je ne vois pas pourquoi il irait chercher la France plutôt que les États-Unis, l’Union européenne ou encore l’ONU. » Accessoirement, même si le gouvernement éthiopien souhaitait que la France soit médiatrice, il n’est pas dit que son principal adversaire, le TPLF, accepte le principe d’une médiation par un État qui a passé les derniers mois à multiplier les signes d’amitié envers Addis-Abeba et pourrait donc difficilement prétendre à la neutralité.

    Un (quasi-) #silence public pour mieux faire avancer les dossiers en privé : l’hypothèse est également avancée par l’ancien ambassadeur français en Éthiopie Stéphane Gompertz. « Il est possible que nous privilégions l’action en coulisses, qui peut être parfois plus efficace que de grandes déclarations. C’est d’ailleurs généralement l’option privilégiée par la #diplomatie française. » À l’appui de cette idée, l’ancien ambassadeur – qui fut aussi directeur Afrique au Quai d’Orsay – évoque des tractations discrètes mais couronnées de succès menées en 2005 afin de faire libérer des figures d’opposition.

    Si telle est la stratégie française actuellement, ses résultats sont pour l’instant peu concrets. Le quasi-silence français semble en réalité avoir d’autres explications : ne pas gâcher l’#amitié entre Emmanuel Macron et le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali et, surtout, ne pas compromettre les #intérêts_commerciaux français dans un pays vu comme économiquement prometteur et politiquement stratégique.

    Lune de miel

    Lors de sa nomination en 2018, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali fait figure d’homme de paix et de chantre de la démocratie. Ses efforts de réconciliation avec l’Érythrée voisine lui valent le prix Nobel de la paix ; ses réformes sur la liberté de la presse ou la libération de prisonniers politiques lui attirent l’estime de nombreux chefs d’État étrangers.

    Est-ce une affaire de style ? Le fait qu’ils soient tous les deux jeunes, étiquetés comme libéraux, revendiquant une certaine manière de casser les codes ? Emmanuel Macron et Abiy Ahmed semblent en tout cas particulièrement s’apprécier. L’anecdote veut que lors d’une visite de #Macron à Addis-Abeba en 2019, Abiy Ahmed ait tenu à conduire lui-même la voiture amenant le président français à un dîner officiel.

    Lorsque le premier ministre éthiopien a pris ses fonctions, « les Allemands, les Français, l’UE, tout le monde a mis le paquet sur les aides, tout le monde s’est aligné sur lui. Sauf que, le temps passant, le malaise a grandi et la lune de miel a tourné au vinaigre, analyse une source dans les milieux économiques à Addis-Abeba. Les autres États ont rapidement déchanté. Pas les Français, pour qui la lune de miel a continué. »

    De fait, la transformation du Prix Nobel en chef de guerre ne semble pas avoir altéré sa belle entente avec le président français. Deux semaines après le début des hostilités au Tigré, et alors qu’Abiy Ahmed s’apprêtait à lancer un assaut « sans pitié » sur la ville de Mekele et ses 400 000 habitants, #Emmanuel_Macron qualifiait le premier ministre éthiopien de « role model ». Quelques semaines plus tard, toujours engagé dans ce conflit, Abiy Ahmed Ali trouvait le temps de souhaiter un prompt rétablissement à son « bon ami » Macron, atteint du Covid.

    Pour cette source, le facteur économique et commercial est essentiel : « Les Français sont restés très positifs parce qu’ils se positionnent clairement sur le secteur économique en Éthiopie : ils n’ont pas d’intérêt politique fort, ça n’est pas leur zone d’influence. Mais les #intérêts_économiques, eux, sont importants et sont grandissants. C’est potentiellement un #marché énorme. »

    Marché jugé prometteur

    Pour le conquérir, Paris a employé les grands moyens. En mars 2019, Emmanuel Macron s’est rendu en Éthiopie avec le ministère des affaires étrangères #Jean-Yves_le_Drian et sept patrons français pour y signer une flopée d’#accords visant à « promouvoir l’#attractivité de l’Éthiopie auprès des #investisseurs_français ».

    Les entreprises françaises intéressées par ce marché en voie de #libéralisation ne sont pas des moindres : #Orange (qui compte bien profiter de la privatisation de la compagnie nationale #Ethio_Telecom), le groupe #Castel (qui à travers sa filiale #BGI détient déjà 55 % des parts du marché de la #bière), #Bollore_Logistics ou encore #Canal+, qui compte développer une offre de #télévision locale.

    Les #intérêts_commerciaux français sont nombreux et variés. La #modernisation du #réseau_électrique éthiopien ? #Alstom (36 millions d’euros en 2011). La fabrication des #turbines de l’immense #barrage_hydroélectrique de la Renaissance ? Alstom encore (250 millions d’euros en 2013), qui désormais lorgne sur des projets ferroviaires. Le #bus « à haut niveau de service » qui desservira la capitale éthiopienne ? Les Français de #Razel-Bec (la filiale travaux publics du groupe #Fayat), qui ont remporté le marché en 2020.

    Peu après sa prise de poste, en octobre, l’ambassadeur français #Rémi_Maréchaux se félicitait : « Le nombre d’#entreprises_françaises en Éthiopie a doublé en cinq ans. Nous sommes prêts à travailler ensemble pour davantage d’investissements français. »

    #Contrats_militaires

    Dernier domaine stratégique pour les Français : la #coopération_militaire et les ventes d’#armes. Le dossier était en haut de la pile lors de la visite d’Emmanuel Macron en 2019. La ministre #Florence_Parly, qui était également du voyage, a signé un #accord_de_défense avec son homologue éthiopienne ainsi qu’une lettre d’intention « pour la mise en place d’une composante navale éthiopienne avec l’accompagnement de la France ».

    Une aubaine pour les fabricants d’armes et d’#équipements_militaires français, qui n’ont pas tardé, selon la presse spécialisée, à se manifester pour décrocher des contrats. Parmi eux, #Airbus, qui aimerait vendre des #hélicoptères de combat à l’Éthiopie. Le groupe a pu compter pour défendre ses intérêts sur l’attaché de défense de l’ambassade française à Addis-Abeba (jusque septembre 2020) #Stéphane_Richou, lui-même ancien commandant d’un régiment d’hélicoptères de combat.

    L’#armée de l’air éthiopienne a validé l’offre d’Airbus pour l’acquisition de 18 #hélicoptères_militaires et deux avions-cargos en octobre 2020, mais cherchait toujours des financements. Le déclenchement de la guerre au Tigré – où ces hélicoptères pourraient être utilisés – a-t-il conduit Airbus ainsi que le ministère des armées à reporter, voire annuler cette vente ?

    Ni Airbus ni le ministère n’ont souhaité nous répondre à ce sujet.

    Les affaires se poursuivent en tout cas entre la filiale civile d’Airbus et le gouvernement éthiopien : le 9 novembre, #Ethiopian_Airlines réceptionnait deux Airbus A350-900 pour sa flotte. Le 20 novembre encore, l’ambassadeur français à Addis-Abeba se félicitait d’une rencontre avec le PDG de la compagnie aérienne éthiopienne et ajoutait « Airbus » en hashtag.

    https://twitter.com/RemiMarechaux/status/1329829800031252481

    Quant à la coopération militaire France-Éthiopie, elle semble se poursuivre normalement si l’on en juge cette offre d’emploi de professeur de français à destination de militaires et policiers éthiopiens émise en décembre par la Direction de la coopération de sécurité et de défense du Quai d’Orsay (un contrat d’un an à pourvoir au 1er octobre 2021).

    Interrogé le 19 janvier sur le projet de création d’une #marine_éthiopienne, sur d’éventuelles livraisons d’armes récentes à l’Éthiopie et, plus généralement, sur la coopération militaire avec l’Éthiopie et le fait de savoir si l’évolution de la situation au Tigré était susceptible de la remettre en question, le ministère des armées a fait savoir 48 heures plus tard qu’il ne pourrait pas répondre « étant donné [les] délais ». Mediapart a proposé au ministère de lui accorder un délai supplémentaire pour fournir ses réponses. Le ministère n’a plus donné suite.

    Trop tard ?

    Le ministère des affaires étrangères, lui, n’a répondu à aucune des cinq questions précises que lui avait soumises Mediapart sur la présence de troupes érythréennes, les possibles crimes de guerres commis au Tigré et la coopération militaire avec l’Éthiopie notamment (voir boîte noire).

    Sa réponse condamne toutefois en des termes plus précis que par le passé les exactions commises au Tigré. La France est « profondément préoccupée » par la situation humanitaire sur place, « ainsi que par les allégations de violations des droits de l’homme », indique le Quai d’Orsay, avant d’appeler à la cessation des hostilités et au respect du droit international humanitaire par « toutes les parties au conflit ». Mais est-ce suffisant, et surtout n’est-ce pas trop tard ?

    Les dernières informations en provenance du Tigré évoquent des massacres qui auraient fait plusieurs centaines de morts. Plusieurs vidéos portent sur de possibles tueries dans la ville et l’église d’Aksoum, de la fin novembre à début décembre. Selon l’organisation belge Europe External Programme with Africa (EEPA) ainsi qu’un témoin interrogé par Le Monde, les troupes érythréennes y auraient tué plus de 750 personnes. Dans une interview mise en ligne le 17 janvier, une femme qui se dit témoin direct de ces tueries explique en amharique que « la ville entière, du dépôt de bus au parc, était recouverte de corps ».

    Les attaques et destructions concernent également des sites historiques inestimables ou jugés sacrés. La mosquée de Negash (site d’établissement des premiers musulmans éthiopiens, du temps du prophète Mahomet), datant du VIIe siècle, a été partiellement détruite et pillée. Le plus vieux monastère d’Éthiopie, le monastère orthodoxe de Debre Damo (VIe siècle), a également été attaqué.

    Enfin, Mediapart a pu consulter un témoignage de première main concernant un massacre commis dans l’église Maryam Dengelat – creusée dans la roche entre le VIe et le XIVe siècle par les premiers chrétiens d’Éthiopie –, qui estime que 80 personnes ont été tuées par l’armée érythréenne, parmi lesquelles des prêtres, des personnes âgées et des enfants. Ce témoignage fournit une liste comportant les noms de 35 victimes.

    « Si ces informations étaient confirmées, cela commencerait à ressembler à une stratégie d’anéantissement, non seulement du TPLF, mais du Tigré en tant qu’identité historique et territoriale », commente le chercheur Éloi Ficquet, de l’EHESS.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/210121/en-ethiopie-la-france-partagee-entre-business-et-defense-des-droits-humain
    #Ethiopie #France #armement #commerce_d'armes #vente_d'armes

  • Areva, Axa, Saint-Gobain, Havas, Veolia... Les grandes entreprises toujours aussi présentes au cœur du pouvoir @observatoiremultinat
    http://multinationales.org/Areva-Axa-Saint-Gobain-Havas-Veolia-Les-grandes-entreprises-toujour

    La démission de Nicolas Hulot du ministère de l’Écologie a mis au centre du débat public français la question du pouvoir des #lobbies. Au-delà des lobbies les plus visibles, comme celui des chasseurs, qui aiment à se mettre en scène, la capture de la politique par les intérêts privés s’effectue aussi sous des formes plus discrètes, mais peut-être beaucoup plus dangereuses pour la démocratie, comme les #pantouflages et #conflits_d’intérêts, la destruction de l’expertise indépendante, ou encore l’imprégnation idéologique de la haute fonction publique. Une question abordée dans la partie 8 du « Véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises » que nous avons publié juste avant l’été : « Que font les grandes #entreprises_françaises à notre démocratie ? » Nous en publions ci-dessous un extrait, sur les nombreux liens entre le gouvernement actuel et ses conseillers et les groupes du #CAC40.


    illustration : Art Young - The Masses
    https://www.marxists.org/subject/art/visual_arts/satire/pub/masses/index.htm

  • Climat électrique
    http://survie.org/billets-d-afrique/2015/247-juin-2015/article/climat-electrique-4965

    Des manifestations contre la France en #Afrique_du_Sud : voilà qui pourrait sembler étonnant tant on est loin du pré carré traditionnel où s’exerce le pouvoir de nuisance de la Françafrique. C’est pourtant ce qui s’est produit le 15 mai, à l’appel de l’ONG Earthlife Africa, pour dénoncer la construction par le groupe français Engie (ex-GDF Suez) d’une centrale à charbon de 600 mégawatts (MW) dans le nord du pays, d’une valeur annoncée de 1,5 milliards d’euros et accusée d’être « une bombe climatique pour (...)

    #247_-_juin_2015

    / #Environnement,_écologie, Afrique du Sud, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, Entreprises (...)

    #Entreprises_françaises

  • Partager la croissance, mais pas les emmerdes
    http://survie.org/billets-d-afrique/2015/243-fevrier-2015/article/partager-la-croissance-mais-pas-4868

    L’exécutif, soucieux de relancer l’économie par la diplomatie économique, déroule le tapis rouge à l’Afrique de la croissance, tandis qu’il s’oppose à la mise en place d’une responsabilité juridique pour les multinationales françaises vis à vis de leurs filiales. François Hollande, qui officiellement n’organise plus de sommets France-Afrique mais démultiplie désormais les occasions de réunir les chefs d’Etats africains, a invité plusieurs d’entre eux à Bercy, le 6 février, pour un raout intitulé « Forum (...)

    #243_-_février_2015

    / #Pillages_des_ressources, #Salves, #Entreprises_françaises, Une

  • Entreprises : Compétitivité dans le pillage
    http://survie.org/billets-d-afrique/2015/242-janvier-2015/article/entreprises-competitivite-dans-le-4855

    La notion de compétitivité semble être devenue tellement sacrée dans le débat public, que les parlementaires en oublient le pillage qui la sous-tend immanquablement. Le gouvernement socialiste et ses alliés, empêtrés dans leur politique libérale et vaine de relance de la croissance, n’ont jamais caché un vorace appétit économique pour l’Afrique, dont les ressources naturelles et les besoins d’une population en pleine explosion démographique sont perçus comme l’une des solutions aux maux de l’économie (...)

    #242_-_janvier_2015

    / #Pillages_des_ressources, #Salves, #Entreprises_françaises

  • Le rayonnement de la France
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/240-novembre-2014/article/le-rayonnement-de-la-france-4798

    Pour une fois que les Etats-Unis s’inspirent de la France, et non l’inverse, ne boudons pas notre plaisir. Selon la lettre confidentielle Intelligence Online (29/10), « Les Etats-Unis réfléchissent à se doter d’une nouvelle loi sur le secret des affaires, similaire à celle que la France cherche à adopter ». Le projet de loi, consultable sur le site de l’Assemblée nationale, résulte d’une demande conjointe de la Commission européenne et des grandes #Entreprises. Son élaboration,si l’on en croit la (...)

    #240_-_novembre_2014

    / Impunité, #Justice, #Multinationales, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #Entreprises_françaises, (...)

    #Impunité

  • Encore la #Françafrique !?
    http://survie.org/francafrique/article/encore-la-francafrique-4768

    Introduction à l’ouvrage « Françafrique, la famille recomposée » L’utilisation régulière du terme #Françafrique dans cet ouvrage, comme dans les travaux produits par Survie depuis que le terme a été forgé par François-Xavier Verschave, marque l’importance de ce point de repère sémantique et identitaire pour démontrer à l’opinion française l’existence d’une relation de domination de type néocolonial entre la France et le continent africain. Car ceux qui nient l’existence d’une telle relation ou en minorent les (...)

    Françafrique

    / Françafrique, #Armée_française, #Partis_politiques_francais, #Entreprises_françaises

  • Compagnie des mines de France (et d’Afrique)
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/233-mars-2014/article/compagnie-des-mines-de-france-et-d-4693

    Le gouvernement s’apprête à créer une « Compagnie nationale des mines de France » (CMF), en la dotant d’un budget de 200 à 400 millions d’euros : une petite société, pour l’industrie minière, mais qui est destinée à l’exploration plutôt qu’à la production, pour laquelle une association sous forme de joint­-venture avec de grosses compagnies restera possible. Une exploration qui, selon le ministre Arnaud Montebourg, concernera « aussi le sous­ sol d’autres pays. Les pays d’Afrique francophone, notamment, (...)

    #233_-_mars_2014

    / #Pillages_des_ressources, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #Entreprises_françaises

  • #Marc_Ona : « François Hollande dit que la #Françafrique c’est fini. Très bien, mais il faut matérialiser cela ! »
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/233-mars-2014/article/marc-ona-francois-hollande-dit-que-4695

    Animateur de la société civile gabonaise, secrétaire exécutif de l’ONG Brainforest, membre du mouvement Ça suffit comme ça, Marc Ona était en visite en France début 2014 à l’occasion d’une réunion du Comité de pilotage international de la coalition Publiez ce que vous payez, dont il fait partie. Billets : Quelle est la situation politique globale au #Gabon, notamment depuis la mort d’Omar Bongo et l’arrivée de son fils au pouvoir, en 2009 ? Marc Ona : Je dirais tout simplement que la situation au Gabon n’a (...)

    #233_-_mars_2014

    / Gabon, Françafrique, Marc Ona, #Salves, #Entreprises_françaises, Une

  • Quand la France doit redécouvrir l’Afrique...
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/231-janvier-2014/article/quand-la-france-doit-redecouvrir-l-4603

    Le « rapport Védrine » entend décomplexer les relations économiques de l’Hexagone avec le continent africain. En ne se limitant simplement plus au pré-carré... Commandé par le ministre de l’économie et des finances à l’occasion du « Sommet de l’Elysée », le rapport déplore dès l’introduction que « la France ne semble pas avoir totalement pris la mesure du nouveau contexte africain ni de la bataille économique qu’elle doit y livrer » (p. 17). Principal argument, repris en boucle par les médias, « la France ne (...)

    #231_-_janvier_2014

    / #Françafrique, #Salves, #Entreprises_françaises, #Hubert_Védrine

    http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/393414

  • Visite officielle d’un chef d’Etat non reconnu
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/232-fevrier-2014/article/visite-officielle-d-un-chef-d-etat-4619

    La diplomatie économique chère à Fabius pousse à toutes les contorsions. « Vous recevoir, ce n’est pas reconnaître votre pays, car c’est d’abord aux pays africains de le faire. Mais nous sommes prêts à vous accompagner », ont ainsi déclaré les autorités françaises au président du Somaliland en visite officielle à Paris. Explication : « Le Somaliland est en effet un marché à prendre dans un monde anglo­saxon où les Français sont peu présents. Il offre un important débouché sur la mer, et cela n’a pas (...)

    #232_-_février_2014

    / #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #Entreprises_françaises, #Laurent_Fabius

  • Partage du gâteau
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/232-fevrier-2014/article/partage-du-gateau-4614

    L’expansion du marché africain s’ajoute à l’intérêt ancien pour les matières premières, et le continent n’en finit pas de susciter des convoitises. Selon un rapport du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG) (RFI.fr, 28/01), 90% des patrons des trente plus grands groupes mondiaux se sont rendus en Afrique en 2013, contre seulement 10% en 2006. Côté français, Alexandre Vilgrain, interrogé sur RFI (27/01) à l’occasion de la sortie du rapport 2014 du CIAN, relativise la perte des parts de marché (...)

    #232_-_février_2014

    / #Multinationales, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #Entreprises_françaises

  • #Paul_Desmarais : un fantôme hante l’Europe…
    http://survie.org/billets-d-afrique/2013/229-novembre-2013/article/paul-desmarais-un-fantome-hante-l-4575

    Peut-on dire mort celui qui a toujours eu des allures de fantôme ? L’ombre du financier canadien Paul Desmarais, parrain de la carrière politique de #Nicolas_Sarkozy, a plané de manière inquiétante sur l’appareil d’État du #Canada d’abord, et sur le régime français ensuite. Il a trépassé le 8 octobre dernier. Comme financier, Desmarais a été un repreneur. Le mythe veut que, simple propriétaire d’une flotte d’autocars au début des années 1950, ce génie des affaires ait accumulé une fortune considérable, au (...)

    #229_-_novembre_2013

    / Nicolas Sarkozy, #Paradis_Fiscaux_et_Judiciaires, Canada, #Salves, #Multinationales, #Entreprises_françaises, Paul (...)

  • Serval : une guerre au service de la croissance française
    http://survie.org/billets-d-afrique/2013/227-septembre-2013/article/serval-une-guerre-au-service-de-la-4534

    L’intervention militaire au #Mali a été l’occasion d’une opération de communication de grande ampleur, avec en perspective des retombées économiques non négligeables … pour la France. Comme le dit le site du premier ministre du Mali : « Ensemble, les deux pays ont gagné la guerre ; ensemble ils gagneront la paix ». Le mot « gagner » prend tout son sens. Placée dès le départ sous le signe du rétablissement de la démocratie et de la lutte contre la barbarie djihadiste, l’opération Serval a été l’occasion (...)

    #227_-_septembre_2013 #Salves #Entreprises_françaises #Laurent_Fabius

  • Bordeaux : « Bonnes nouvelles d’Afrique »
    http://survie.org/billets-d-afrique/2013/225-juin-2013/article/bordeaux-bonnes-nouvelles-d-4494

    C’est l’intitulé du colloque organisé le 17 mai dernier par la mairie de Bordeaux et la fondation Prospective et innovation. Selon le maire, Alain Juppé, l’événement a permis de « marquer la relation d’exception que la ville de Bordeaux entretient avec l’Afrique ». La fondation Prospective et innovation a été fondée en 1989 par René Monory, ancien ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat et François Dalle, ancien dirigeant de l’Oréal, pour défendre l’idée que la France serait contrainte à (...)

    #225_-_juin_2013 #Diplomatie,_business_et_dictatures #Salves #Entreprises_françaises #Alain_Juppé #Jean-Pierre_Raffarin

  • Les amis de #Thomas_Fabius
    http://survie.org/billets-d-afrique/2013/225-juin-2013/article/les-amis-de-thomas-fabius-4493

    En acquérant à Paris, au printemps 2012, un appartement de sept millions d’euros, alors qu’il ne paie aucun impôt sur le revenu, Thomas Fabius, fils du ministre des Affaires étrangères a attiré sur lui une attention finalement assez fugace. L’article du Point qui a fait cette révélation n’a en effet eu qu’un modeste écho. Le passé récent de ce fils de famille aventureux est marqué par sa relation avec Patrick Ulanowska, dont il a été le factotum, ce qui l’a amené une première fois devant la justice pour (...)

    #225_-_juin_2013 #Françafrique #Salves #Entreprises_françaises

  • L’excellence des relations France- #Cameroun
    http://survie.org/billets-d-afrique/2013/223-avril-2013/article/l-excellence-des-relations-france-4452

    Une autre question portait sur l’invitation que Paul Biya avait adressée à François Hollande (Billets d’Afrique n°222, mars 2013), pour savoir si le président français allait ou non se rendre au Cameroun. Une occasion saisie au vol par Fabius pour passer la brosse à reluire dans le dos du dictateur camerounais, en commentant sa récente visite à l’Elysée comme « un voyage jugé très positif de part et d’autre », en réaffirmant que « nos relations sont excellentes », et en espérant « que le président (...)

    #223_-_avril_2013 #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs #Entreprises_françaises #Laurent_Fabius