• Points de bascule du #Climat terrestre
    https://bascules.blog/2024/01/30/points-de-bascule-du-climat-terrestre

    ParDorota Retelskalejanvier 29, 2024• Le seuil de 1.5°C a été choisi pour éviter une déstabilisation dangereuse du climat terrestre. Au-delà, des éléments de la biosphère pourraient changer à grande échelle. La mort d’une forêt tropicale émettrait du gaz carbonique qui augmenterait l’effet de serre, la fonte des glaces polaires ferait monter le niveau des mers. Le rapport […]

    #COP28 #GIEC
    https://basculesblog.files.wordpress.com/2024/01/tippingpointsgtp1-1.webp
    https://2.gravatar.com/avatar/2cef04a2923b4b5ffd87d36fa9b79bc27ee5b22c4478d785c3a3b7ef8ab60424?s=96&d=

  • COP28 : un autre « COP d’épée » dans l’eau (+ autres textes)

    Jérémy Bouchez : COP28 : un autre « COP d’épée » dans l’eau
    Maxime Combes : Climat : les COP peuvent-elles organiser la sortie des énergies fossiles ?
    Ajit Niranjan : 2023 : les émissions mondiales de carbone provenant des combustibles fossiles atteindront un niveau record
    Des groupes de la société civile canadienne lancent « Paix pour la justice climatique », une déclaration pour la COP 28

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/11/cop28-un-autre-cop-depee-dans-leau-autres-text

    #ecologie #cop28

  • L’OPEP déclenche l’indignation de plusieurs Etats à la COP28 après avoir demandé à ses membres de refuser tout accord ciblant les énergies fossiles
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/12/09/a-la-cop28-le-chef-de-l-opep-demande-aux-membres-de-refuser-tout-accord-cibl

    « Je suis stupéfaite de ces déclarations de l’OPEP, et je suis en colère », a déclaré la ministre de la transition énergétique française, Agnès Pannier-Runacher, à Dubaï. « Les énergies fossiles sont responsables de plus de 75 % des émissions de CO2. (…) Il faut en sortir si on veut limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C, a-t-elle rappelé. La position de l’OPEP met en péril les pays les plus vulnérables et les populations les plus pauvres, qui sont les premières victimes de cette situation. »

    Pour rappel :
    https://disclose.ngo/fr/article/petrole-et-paradis-fiscaux-les-interets-caches-de-la-ministre-de-la-transi

    #climat #pétrole #énergies_fossiles #sans_vergogne

  • Le président de la COP28 tient des propos climatosceptiques
    https://reporterre.net/Le-president-de-la-COP28-tient-des-propos-climatosceptiques

    Jusque là bien huilée, la présidence émiratie de la COP28 a commis son premier faux pas. Sultan Al Jaber a tombé le masque dans une vidéo datant du 21 novembre dernier et rendue publique le 2 décembre par The Guardian et le Center for Climate Reporting.

    Réagissant à une remarque de l’ancienne présidente de l’Irlande Mary Robinson estimant qu’il fallait sortir des énergies fossiles, le président de la COP28 n’a pas mâché ses mots : « Je respecte la science, mais il n’existe aucune base scientifique ni aucun scénario pour affirmer qu’il faut sortir des énergies fossiles pour stabiliser le réchauffement à +1,5 °C », a-t-il déclaré. « Montrez-moi la feuille de route d’une sortie des énergies fossiles qui soit compatible avec le développement socio-économique, sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes ».

    Dans son sixième rapport d’évaluation, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) rappelle en toutes lettres que stabiliser le réchauffement à +1,5 °C implique justement de plafonner les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2025 au plus tard, en vue de les abattre de 43 % d’ici à 2030. Et précise (p. 32) : « La réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’ensemble du secteur de l’énergie nécessite des transitions majeures, notamment une réduction substantielle de l’utilisation globale des combustibles fossiles, le déploiement de sources d’énergie à faibles émissions, le passage à des sources d’énergie alternatives, l’efficacité énergétique et la conservation de l’énergie. »

    C’est peu dire que la sortie de Sultan Al Jaber a agacé les scientifiques. « À la lumière de cette déclaration, la Journée de la santé apparaît comme une hypocrisie totale. C’est une énorme trahison d’inviter la communauté de la santé à la table et d’ignorer tous les avertissements et les données scientifiques qui soulignent à quel point les dommages des combustibles fossiles sont désastreux sur notre santé et notre avenir. Un résultat qui n’aborderait pas l’élimination progressive des combustibles fossiles serait un échec », a déclaré, lors d’un point presse, Marina Romanello, directrice exécutive du Lancet Countdown.

    #cop28 #réchauffement_climatique

  • A la COP alternative de Bordeaux, le procès fictif de Total Energies : du #théâtre participatif au service de la justice climatique

    Vendredi 1er Décembre, #Scientifiques_en_rébellion a organisé à la base sous-marine de Bordeaux, dans le cadre de l’#Alter-COP28, le procès fictif du président de Total Energies. A la base du procès, un changement d’époque : nous sommes en 2035, le #réchauffement_climatique s’est emballé et a été à l’origine d’une série de catastrophes écologiques et sanitaires qui font vaciller les systèmes sociaux et économiques des sociétés du Nord et du Sud. Les dommages humains et financiers sont sans pareil dans l’histoire de l’humanité et il faudra bien les payer. Mais qui ? De nombreux procès ont eu lieu afin d’établir qui est responsable et comptable de ces catastrophes et qui va en assumer les coûts et les conséquences, en s’appuyant sur une loi d’écocide adoptée en 2032.

    C’est un de ces procès fictifs, celui de Total Energies, que Scientifiques en rébellion a voulu mettre en scène. Non pas pour juger Total Energies, mais pour questionner notre dépendance aux énergies fossiles et révéler la complexité d’une situation où les responsabilités sont multiples et liées. Le cadre d’un procès, basé sur les témoignages et les interrogatoires contradictoires des avocats, permet de faire la lumière sur les différentes dimensions de la problématique.

    Préalablement au procès, des membres de STOP Total et une membre de Scientifiques en rébellion ont donné des éléments de contexte : budget carbone et bombes climatiques, rôle et responsabilité des financeurs, actions des associations, procès déjà intentés contre Total Energies, nouveaux projets pétro-gaziers de l’entreprise, etc.

    Le procès lui-même avait une forme proche du théâtre-forum, et a permis au public de participer au procès, de choisir quels aspects de cette responsabilité il souhaitait aborder et quels témoins il souhaitait entendre. Tout d’abord, les organisateur.ices de l’événement ont joué une première fois la scène du procès : après les prises de parole initiales du président du tribunal et du procureur, les premiers témoins ont été entendus (une représentantes des victimes, une association de protection de l’environnement et finalement Patrick Pouyanné). Le public a ensuite été invité à travailler en petits groupes à différents rôles possibles de nouveaux ou nouvelles témoins. C’est ainsi que se sont succédées à la barre des membres du public prenant le rôle d’une représentante du Crédit Agricole, d’une militante climat, de l’ancienne Ministre de la Transition Ecologique (Madame Déchu !) ou même du lac Victoria lui-même.

    Ce procès a permis de s’approprier par le jeu les multiples dimensions de notre addiction aux hydrocarbures et de comprendre la complexité de cette emprise. La forme volontairement ludique du procès fictif a évité les sentiments d’impuissance et de désespoir et a au contraire généré beaucoup de joie, de force et d’envie d’agir.

    Le procès était aussi une façon d’interroger l’état de la justice climatique, aujourd’hui en 2023, le jour même où des Scientifiques en rébellion comparaissaient au tribunal correctionnel de Paris pour avoir organisé la Nuit de l’extinction - plusieurs conférences scientifiques sur le climat et la biodiversité dans un lieu de sciences : la galerie de paléontologie du MNHN. Qui sont les vrais criminels climatiques aujourd’hui ? Quel droit et quelle justice à l’heure des crises écologiques et climatiques qui mettent en péril l’existence même de nos sociétés ? Ce sont ces questions que nous avons posées, dans la joie et la bonne humeur.

    https://scientifiquesenrebellion.fr/textes/presse/cop28-bcp3-proces-total
    #justice_transformatrice #procès_fictif #procès #COP28 #COP_alternative #TotalEnergies #justice #responsabilité #énegies_fossiles #STOP_Total #théâtre-forum #droits_de_la_nature #complexité #joie #justice_climatique #droit

  • Dubaï : le temple fossile du capitalisme
    https://reporterre.net/COP28-La-grande-messe-pour-le-climat-dans-le-temple-du-capitalisme

    Dubaï, qui accueille la COP28 jusqu’au 12 décembre, est l’incarnation des effets délétères du capitalisme, qu’ils soient climatiques, environnementaux ou sociaux.

    L’information a de quoi choquer : Dubaï, ville des stations de ski créées ex nihilo, des travailleurs migrants surexploités et des influenceurs en quête de soleil et d’exil fiscal, accueille jusqu’au au 12 décembre la vingt-huitième conférence internationale pour le climat. L’occasion pour la première ville des Émirats arabes unis (EAU), sixième pays le plus riche au monde par habitant, d’être sur le devant de la scène internationale.

    De quoi mettre en exergue, aussi, la capacité jamais démentie du capitalisme à incorporer à sa sauce, de façon cynique, les valeurs au nom desquelles il est critiqué. Bien que symbolique du néolibéralisme dans tout ce qu’il a de plus délétère, c’est Dubaï et un président qui est aussi PDG d’une compagnie pétrolière qui accueillent des négociations cruciales pour l’avenir de la planète et de ceux qui y vivent.

    #Dubaï #énergies_fossiles #greenwashing #COP28

    (Source image : @redfrog@mamot.fr)

  • Investing in the #health_workforce is vital to tackle #climate change: A new report shares insights from over 1,200 on the frontline
    https://redasadki.me/2023/12/01/investing-in-the-health-workforce-is-vital-to-face-climate-change-a-new-re

    Geneva, Switzerland (1 December 2023) – #The_Geneva_Learning_Foundation has published a new report titled “On the frontline of climate change and health: A health worker eyewitness report.” The report shares first-hand experiences from over 1,200 health workers in 68 countries who are first responders already battling climate consequences on health. As climate change intensifies health threats, local health professionals may offer one of the most high-impact solutions. Charlotte Mbuh of The Geneva Learning Foundation, said: “Local health workers are trusted advisers to communities. They are first to observe health consequences of climate change, before the global community is able to respond. They can also be first to respond to limit damage to health.” “Health workers are already taking (...)

    #Global_health #COP28 #press_release

  • Before, during, and after #COP28: #climate crisis and #health, through the eyes of #health_workers from Africa, Asia, and Latin America
    https://redasadki.me/2023/11/29/before-during-and-after-cop28-climate-crisis-and-health-through-the-eyes-o

    Samuel Chukwuemeka Obasi, a health professional from Nigeria: “Going back home to the community where I grew up as a child, I was shocked to see that most of the rivers we used to swim and fish in have all dried up, and those that are still there have become very shallow so that you can easily walk through a river you required a boat to cross in years past.” In July 2023, more than 1200 health workers from 68 countries shared their experiences of changes in climate and health, at a unique event designed to shed light on the realities of climate impacts on the health of the #communities they serve. Before, during and after COP28, we are sharing health workers’ observations and insights. Follow The Geneva Learning Foundation to learn how #climate_change is affecting health in multiple ways: (...)

    #Events #Global_health #HRH #leadership

  • François Gemenne, membre du GIEC : « Aucune zone du monde ne sera épargnée par les migrations climatiques »
    https://www.lemonde.fr/climat/article/2023/11/04/francois-gemenne-membre-du-giec-aucune-zone-du-monde-ne-sera-epargnee-par-le

    François Gemenne, membre du GIEC : « Aucune zone du monde ne sera épargnée par les migrations climatiques »
    Le réchauffement de la planète provoquera immanquablement des mouvements de populations, prévient François Gemenne, spécialiste des migrations environnementales dans un entretien au « Monde ». Un phénomène qui pourrait même entraîner une reconfiguration sociale et politique des régions françaises.
    Propos recueillis par Matthieu Goar
    Est-il possible de définir les régions du monde les plus vulnérables aux effets du changement climatique ?
    Il faut bien différencier la cartographie des risques et celle de la vulnérabilité. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) établit les risques liés à des phénomènes physiques, mais la vulnérabilité dépend aussi en partie des politiques. Elle est donc très variable en fonction du niveau de préparation et de la capacité d’adaptation d’un pays. Daniel, le récent « medicane » [cyclone de type méditerranéen] qui a ravagé la Libye le 12 septembre 2023, n’aurait pas provoqué tant de morts dans un Etat mieux équipé ou administré différemment. Des organismes privés font des classements, mais le GIEC ne se permet pas de jugements là-dessus. La seule chose dont on peut être sûr, c’est qu’aucune zone du monde ne sera épargnée.
    Les pays en développement seront-ils plus impactés que les pays riches ?
    En règle générale, les Etats les plus développés ont des bâtiments, des structures sociales et économiques plus solides. Mais il serait trop simpliste d’analyser les choses de cette façon. L’impératif est d’élargir la focale tout en se penchant plus finement sur la situation locale, le niveau de préparation, l’administration, la capacité de résilience… Un événement extrême peut traverser une zone sans encombre, alors qu’un petit événement climatique peut entraîner une cascade de conséquences en touchant des points névralgiques comme les systèmes énergétiques. C’est la notion de « seuil de rupture sociale » que le GIEC a introduite dans son dernier rapport d’évaluation. Et cette question ne dépend pas forcément du niveau de développement. En novembre 2007, le cyclone Sidr de catégorie 5 a traversé le Bangladesh en faisant plusieurs milliers de morts. En mai 2008, un autre cyclone de même puissance, Nargis, a balayé la Birmanie, provoquant plus de 80 000 décès. La Birmanie est pourtant plus riche.
    Comment expliquer cette différence ?
    En subissant des catastrophes, le Bangladesh a pris très tôt conscience de sa vulnérabilité. L’adaptation est pour ce pays une question de vie ou de mort. Les autorités ont ainsi mis en place des systèmes d’alerte et d’évacuation. Depuis plus de vingt ans, il s’est doté d’un ministère des catastrophes naturelles. Ces dispositifs réduisent l’impact des phénomènes. Et le Bangladesh est aussi moteur sur cette question au niveau international. Il a été très actif lors de la création du fonds « pertes et dommages » à la conférence mondiale sur le climat (COP27), en 2022, en Egypte.
    Peut-on prévoir les flux de migrations que pourrait entraîner le réchauffement climatique ?
    Non. Il est impossible de prévoir le nombre de millions de personnes qui seront contraintes de se déplacer en 2030, en 2050 ou en 2100. Encore une fois, cela va dépendre des dégâts et de la résilience… Mais le réchauffement va provoquer des mouvements. Collectivement, nous oublions trop souvent que le climat et l’environnement ont toujours eu une immense influence sur l’histoire. Lors du Dust Bowl (« bassin de poussière ») aux Etats-Unis, dans les années 1930, des milliers d’Américains ont migré vers la Californie, épisode qui est raconté dans Les Raisins de la colère, de John Steinbeck. Les Irlandais sont partis vers les Etats-Unis pour des raisons environnementales. Avant la Révolution française, les périodes de froid ont créé des tensions sur les prix.
    Sauf qu’il y a aussi des données subjectives imprévisibles : l’aversion aux risques, la capacité de résistance des populations… Devant une même information, certains voudront partir, d’autres non. Enfin, les migrations climatiques sont progressives. Tout le monde ne part pas en même temps, sauf après une catastrophe extrême.
    Ces déplacements auront-ils d’abord lieu au sein des Etats ou dans des zones proches ?
    La majorité de ces migrations est interne à un Etat ou à une zone. L’Ouganda a ainsi mis en place des structures d’accueil pour les réfugiés venus des pays limitrophes. Et il y aura aussi des mouvements de confort des villes vers les campagnes pour échapper aux canicules urbaines, du sud vers le nord.
    Les retraités britanniques vont-ils arrêter de venir en Aquitaine pour se tourner vers l’Ecosse ? Nice va-t-elle devenir une ville plus jeune, alors que les seniors français se dirigeront vers la Normandie ? A terme, cela pourrait entraîner des reconfigurations sociales et politiques des régions dans plusieurs décennies. Si l’on regarde les pays d’origine des demandeurs d’asile en France, le Bangladesh et le Pakistan sont dans le top 5. Ce n’était pas le cas auparavant.
    Pourquoi le changement climatique n’est-il jamais pris en compte dans les lois migratoires des pays ?
    La politique migratoire n’est jamais proactive, elle est décidée dans l’urgence, en réaction à des crises. Encore une fois, cet automne, la Commission européenne dévoile un nouveau pacte à cause de la crise de Lampedusa. Quelques pays ont des politiques migratoires qui prennent en compte la question climatique, la plupart du temps pour des raisons économiques. Il existe par exemple des accords entre l’Espagne et la Colombie ou entre la Nouvelle-Zélande et des îles du Pacifique Sud, avec des visas saisonniers pour accueillir des travailleurs. Mais tout cela est encore embryonnaire. Le pacte mondial sur les migrations, signé en 2018, recommande de se pencher sur ce genre de dispositifs, notamment des accords au niveau régional.
    Faudrait-il réfléchir à un statut de réfugié climatique ?
    Ce statut n’existe pas dans la convention de Genève ni dans aucun autre texte. Il existe quelques initiatives, comme la convention nationale de Kampala (lire ci-dessous), adoptée par l’Union africaine en 2009, qui stipule que les catastrophes naturelles doivent être reconnues dans les motifs de demandes d’asile. Le Danemark et la Finlande avaient adapté leur législation après le tsunami de 2004. De facto, ce dispositif est très peu appliqué et reste assez discrétionnaire.
    Certains pays intègrent-ils ces mouvements de populations dans leur stratégie d’adaptation ?
    La relocalisation de populations est déjà en cours sur de nombreux continents. En Indonésie, les travaux ont commencé pour déplacer la capitale, Djakarta, menacée par la montée des océans et par l’affaissement de son sol, dans une nouvelle ville, Nusantara, située sur l’île de Bornéo. En matière d’infrastructures, ce que font les Pays-Bas est impressionnant. Ils ont investi des milliards pour un renforcement de leur plan Delta de 1954 (lire ci-dessous). Les Maldives ont mis en place la « Safer Island Strategy » avec la création d’îles artificielles pour accueillir des populations venant des îles les plus exposées à la montée de la mer et la surpopulation de la capitale Malé. Avec son programme « Living with Floods », le Vietnam déplace les villageois du delta du Mékong vers les hauteurs. En Mongolie-Intérieure, la Chine accuse des bergers de contribuer à la désertification et les installe dans des villages où vivent déjà des peuples déplacés.
    Ces décisions peuvent-elles cacher des volontés plus arbitraires ?
    En Chine, il y a une visée politique pour casser toute velléité sécessionniste et ne pas avoir un nouveau Tibet. La frontière entre adaptation au changement climatique et abus d’un pouvoir dictatorial peut être très mince. Au nom du réchauffement, on peut en arriver à confisquer la terre en affirmant vouloir la protéger des impacts. De nombreuses ONG s’inquiètent d’ailleurs de ces mesures. C’est justement le rôle des études scientifiques de déterminer les conséquences nécessitant une adaptation. Les scientifiques peuvent ainsi aider la société civile à repérer ce qui est impératif et ce qui relève de l’arbitraire.
    Le fonds « pertes et dommages »
    Ce nouveau fonds a été pensé pour organiser puis répartir les sommes destinées à « réparer » les pertes irréversibles et les dégâts causés par les catastrophes climatiques. Imaginé à la conférence mondiale sur le climat de Charm El-Cheikh (Egypte) en 2022 (COP27), il ne pourra sans doute pas être lancé en 2024, comme espéré initialement. Son comité de transition, chargé de préciser les contours du fonds, où siègent vingt-quatre parties, devait se réunir une quatrième fois entre le 17 et le 21 octobre, avant de rendre ses conclusions à la COP28, qui se tiendra à Dubaï, aux Emirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre 2023. Si les pays paraissent plutôt d’accord sur un semblant d’architecture, de nombreux dossiers restent à trancher. Qui seront les contributeurs ? Qui pourra bénéficier des sommes allouées ? Autant de questions très sensibles dans les négociations Nord-Sud.
    La convention de Kampala
    Adopté en 2009, ce traité de l’Union africaine est un texte juridiquement contraignant qui vise à protéger les personnes déplacées à cause de conflits armés ou de catastrophes naturelles. Depuis, 31 des 55 Etats membres ont ratifié la convention de Kampala. Par ce texte, loin d’être toujours respecté, les signataires s’engagent aussi à mettre en place des systèmes d’alerte précoce et de prévention des risques pour mieux avertir les populations des événements extrêmes, dont l’intensité et la fréquence vont se multiplier avec le réchauffement climatique.
    Le plan Delta
    Mis en œuvre en 1953 après des inondations qui avaient causé la mort de près de deux mille personnes et provoqué l’évacuation de dizaines de milliers d’autres, ce dispositif d’élévation des dunes et de construction de multiples digues est destiné à mettre à l’abri de nombreuses provinces néerlandaises. Décennie après décennie, il n’a cessé d’être prolongé et renforcé.

    #Covid-19#migrant#migration#monde#afrique#environnement#changementclimatique#migrationclimatique#COP27#COP28#conventionkampala#risque#vulnerabilite

  • A Dubaï, des migrants ont travaillé sous 42 °C pour que les bâtiments de la COP28 soient prêts à temps
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/27/a-dubai-des-ouvriers-migrants-ont-trime-sous-la-chaleur-pour-que-les-batimen

    A Dubaï, des migrants ont travaillé sous 42 °C pour que les bâtiments de la COP28 soient prêts à temps
    Par Ynès Khoudi
    Travailler sous 42 °C et un soleil écrasant, pour que les Etats du monde se réunissent au plus grand sommet annuel concernant la lutte contre le réchauffement climatique. Une enquête de l’ONG britannique FairSquare, publiée le 20 octobre, révèle que des ouvriers migrants, originaires d’Afrique et d’Asie du Sud, auraient travaillé début septembre à la rénovation des bâtiments de l’Expo City sous la chaleur.
    Ce sont ces locaux qui accueilleront les chefs d’Etat, les représentants et les médias lors de la COP28 du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Emirats arabes unis, première Conférence des parties à consacrer toute une journée à l’impact du changement climatique sur la santé. « Ils devraient commencer par s’occuper de cette question localement, là où des ouvriers migrants préparent les bâtiments de l’Expo City sous des températures qui font faire des malaises aux touristes », déclare James Lynch, fondateur et codirecteur de l’ONG.
    Selon les témoignages recueillis par les chercheurs, ainsi que les preuves visuelles qui ont été consultées par Le Monde, des ouvriers, dont le nombre est évalué entre 20 et 30, travaillaient, portaient des charges lourdes dans des chaleurs extrêmes et à un haut niveau d’humidité à des heures où le travail n’est pas légal aux Emirats.
    Le travail en extérieur est interdit, depuis une résolution ministérielle adoptée en 2022, de 12 h 30 à 15 heures du 15 juin au 15 septembre, tant les chaleurs peuvent se montrer extrêmes durant l’été. Les éléments avancés par FairSquare montrent que cette règle aurait été violée, en dépit des risques réels pour la santé des travailleurs. « Les risques du travail sous des chaleurs extrêmes peuvent être de court terme ou de long terme, explique Barrak Alahmad, chercheur au département de la santé environnementale à l’université Harvard (Etats-Unis), qui a notamment étudié les effets de l’environnement sur la santé des ouvriers migrants au Koweït. Il y a évidemment les risques d’insuffisance cardiaque, de crise cardiaque, les coups de chaleur potentiellement mortels, mais aussi des problèmes rénaux, avec des ouvriers qui finissent sous dialyse après quelques années. »
    Le chercheur souligne également les risques d’accidents du travail, qu’il juge « moins considérés », alors que, sous la pression de la température, les facultés mentales peuvent être altérées, ce qui peut mener à de graves accidents. « Quand on dépasse 40 degrés, le risque d’avoir un accident du travail grave augmente de 20 % comparé à la température estivale moyenne, qui est de 27 degrés. » Critique de la politique du mid-day ban, Barrak Alahmad précise : « Qui a dit qu’un corps ne pouvait pas souffrir de la chaleur à 10 heures du matin ? Ce type de politique n’est aucunement basé sur la science, qui ne raisonne pas en matière d’horaires. » Dans la région du Golfe, la température peut dépasser 40 degrés entre cent et cent cinquante jours par an.
    Pour que les aménagements soient prêts d’ici à la fin novembre, les ouvriers racontent dans des témoignages récoltés par FairSquare qu’ils ont dû outrepasser les risques malgré les douleurs. « La semaine dernière, j’ai cru mourir à chaque seconde passée à l’extérieur, mais il faut bien toucher un salaire », raconte l’un. Un autre travailleur s’exprime : « Bien sûr, j’ai des migraines et des vertiges, tout le monde en a avec cette chaleur, ce temps n’est pas fait pour les humains, je pense. » « La COP28 n’est que dans quelques semaines. La majorité des travaux se font le soir, mais certains doivent être faits à chaque moment possible. Nous n’avons plus de temps, on doit finir », conclut un ouvrier.
    En 2021, les chantiers de l’Expo 2020 avaient fait scandale pour le traitement des travailleurs migrants : les responsables de l’émirat avaient annoncé que trois ouvriers étaient morts et plus de soixante-dix grièvement blessés. Au Qatar, pays voisin, c’est la Coupe du monde de football 2022 qui avait été pointée du doigt, le Guardian révélant que 6 500 ouvriers seraient décédés en travaillant sur les infrastructures sportives entre 2010 et 2022.La version disponible en ligne de l’enquête de FairSquare, nommée « Ce temps n’est pas fait pour les humains », ne contient pas les preuves visuelles détenues par l’association ou de détails méthodologiques. « Faire de la recherche aux Emirats arabes unis, c’est très dangereux, affirme James Lynch. Nous étions obligés de publier ainsi pour que tout le monde soit en totale sécurité. C’est un symptôme de la crise des droits humains en cours aux Emirats. »
    Après les « printemps arabes », en 2011, et une pétition demandant des élections au suffrage universel dans l’Etat fédéral, le gouvernement des Emirats a resserré la surveillance et compliqué la diffusion de critiques. En 2018, un doctorant britannique, Matthew Hedges, a été arrêté, puis condamné à perpétuité pour espionnage supposé, lorsqu’il était en voyage de recherche pour sa thèse, qui portait sur les conséquences des « printemps arabes » sur les Emirats. Il a été gracié en novembre 2018, lors de la fête nationale, après les prémices d’une querelle diplomatique.

    #Covid-19#migration#migrant#dubai#travailleurmigrant#droithumain#cop28#emiratsarabesunis#sante#mortalite#rechauffementclimatique

  • Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/06/les-catastrophes-climatiques-ont-entraine-plus-de-43-millions-de-deplacement

    Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    Chaque jour, 20 000 enfants sont obligés d’abandonner leur foyer à cause d’inondations, de tempêtes, de sécheresses ou d’incendies, alerte l’Unicef.
    Par Stéphane Mandard
    Publié le 06 octobre 2023 à 02h00, modifié le 06 octobre 2023 à 08h05
    C’est l’une des conséquences les moins documentées du dérèglement climatique et de sa litanie d’événements extrêmes. Inondations, tempêtes, sécheresses, feux de forêt… les catastrophes météorologiques ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants dans le monde entre 2016 et 2021, soit environ 20 000 enfants obligés d’abandonner leur foyer chaque jour, alerte le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un rapport publié vendredi 6 octobre.
    Cette étude constitue la première cartographie mondiale d’un phénomène amené à s’amplifier avec l’aggravation du réchauffement. Elle s’appuie sur les données de l’Observatoire des situations de déplacements internes (IDMC). Entre 2016 et 2021, l’IDMC a identifié environ 135 millions de déplacements liés à plus de 8 000 événements climatiques. L’Unicef a croisé ces informations avec les données démographiques des pays concernés pour tenter de quantifier le nombre d’enfants concernés par ces déplacements, un même enfant pouvant être déplacé plusieurs fois. En raison d’un manque de données, le chiffre de 43 millions est sans doute « largement sous-estimé », prévient l’Unicef.
    Quarante-quatre pays sont concernés. En valeur absolue, les Philippines (9,7 millions), l’Inde (6,7 millions) et la Chine (6,4 millions) sont les trois pays qui ont enregistré le plus grand nombre de déplacements d’enfants. Cela s’explique par leur situation géographique, qui les met en proie à des aléas météorologiques extrêmes (inondations, cyclones), par l’importance de leur population infantile et également par de meilleurs systèmes d’alerte précoce et capacités d’évacuation.
    La photographie est radicalement différente en prenant en compte la taille relative de la population infantile dans les pays concernés par ces déplacements forcés : les petits Etats insulaires et les pays de la Corne de l’Afrique paient alors le plus lourd tribut.En Dominique, la part d’enfants déplacés à la suite de tempêtes tropicales atteint 76 %. Elle s’élève à 31 % à Cuba ou encore 25 % au Vanuatu, où 34 000 enfants ont dû être évacués lors du cyclone Harold en 2020. Avec respectivement 12 % et 11 % de leur population infantile, le Soudan du Sud et la Somalie ont été les plus touchés par les inondations.
    Inondations et tempêtes sont les deux principales causes de déplacement. Ces catastrophes représentent 95 % des déplacements (21,2 millions attribuables aux tempêtes, 19,7 millions aux inondations) enregistrés entre 2016 et 2021. Une proportion qui s’explique en partie parce que ces événements climatiques font l’objet d’un meilleur signalement et d’évacuations préventives, précise l’Unicef.
    Les sécheresses – pour lesquelles les données sont plus compliquées à collecter et les chiffres largement sous-estimés – ont provoqué plus de 1,3 million de déplacements sur la même période, dont plus de la moitié (730 000) en Somalie, 340 000 en Ethiopie ou encore 190 000 en Afghanistan.
    Quant aux feux de forêt, ils ont conduit à environ 810 000 déplacements, dont plus d’un tiers pour la seule année 2020. Ils concernent davantage les pays industrialisés : le Canada, Ies Etats-Unis et Israël ont enregistré le plus grand nombre de déplacements liés aux incendies sur la période étudiée.
    Les conséquences de ces déplacements ne sont pas le mêmes que l’on vive dans un pays développé ou déjà confronté à des crises (pauvreté, conflits). Si le rapport souligne qu’ils permettent de sauver des vies, fuir une catastrophe, être arraché à son foyer – en étant parfois séparé de ses parents – place les enfants dans des situations de grande vulnérabilité (déscolarisation, accès aux soins limités, malnutrition, exploitation ou encore violence) et de grande détresse psychologique (anxiété, dépression, stress post-traumatique).« Il est terrifiant pour n’importe quel enfant de voir un feu de forêt, une tempête ou une inondation s’abattre sur sa communauté, commente Catherine Russel, la directrice générale de l’Unicef. Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices avec l’inquiétude de savoir s’ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l’école ou s’ils seront contraints de repartir. »Ces déplacements vont s’amplifier avec l’intensification des catastrophes climatiques, prévient l’Unicef. Selon le modèle de prédiction développé par l’IDMC, et sur la base des données actuelles, les seules inondations fluviales pourraient entraîner le déplacement de près de 96 millions d’enfants au cours des trente prochaines années, soit plus de 3 millions chaque année. Là aussi, l’Unicef ajoute que ces prévisions sont très certainement sous-estimées. Aussi, en amont de la COP28, qui doit se tenir en novembre à Dubaï, l’institution onusienne exhorte les gouvernements à ajouter la question de la protection des enfants à l’ordre de leurs priorités d’action contre le changement climatique.

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