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  • Grégoire Chamayou : « Pour se défendre, le néolibéralisme a fait refluer le trop-plein de démocratie » - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2018/11/09/gregoire-chamayou-pour-se-defendre-le-neoliberalisme-a-fait-refluer-le-tr

    Confrontés à l’activisme des années 70 puis aux exigences éthiques des consommateurs, penseurs libéraux et directions d’entreprises ont mis au point des guides de management et des théories politiques pour défendre le capitalisme contesté. En disséquant ces discours, le philosophe dresse une brillante saga du libéralisme autoritaire.

    Dans sa Théorie du drone, parue il y a cinq ans aux éditions la Fabrique, le philosophe Grégoire Chamayou se penchait sur les enjeux éthiques de cette nouvelle arme de guerre. Avec la Société ingouvernable, une généalogie du libéralisme autoritaire (la Fabrique encore), il prend à nouveau de la hauteur pour dresser une saga du néolibéralisme « par en haut », du point de vue ceux qui ont défendu les intérêts du monde des affaires, aux Etats-Unis, à partir des années 70 : dirigeants d’entreprise, lobbyistes, théoriciens comme Milton Friedman et Friedrich Hayek… Chamayou a analysé les interviews des uns, les manuels de management des autres, les comptes rendus des assemblées générales, les textes de Prix Nobel comme les récits de briseurs de syndicats… « Une littérature grise, dit-il, qui n’est pas publiée en librairie. Les zones grises, aussi, des discours des économistes. Des textes disparates à considérer comme les éléments d’un même ensemble pratique. » Au terme de ce brillant panorama, la Société ingouvernable dresse un constat : le #néolibéralisme dans lequel nous évoluons n’a rien de naturel ni de pur. C’est un système chancelant qui s’est construit à hue et à dia, de manière pragmatique, en réaction à de multiples crises d’une société jamais totalement « gouvernable ».

    Politiquement autoritaires et économiquement libéraux, les gouvernements de Trump ou d’Orbán nous semblent des aberrations. Vous dites à l’inverse qu’ils n’ont rien de contradictoires, pourquoi ?

    On se fait souvent une idée fausse du néolibéralisme comme « phobie d’Etat », anti-étatisme unilatéral. L’actualité montre à l’inverse une nouvelle fois que libéralisme économique et autoritarisme politique peuvent s’unir : le conseiller économique de Bolsonaro, Paulo Guedes, est un « Chicago boy », un ultralibéral formé à l’École de Chicago, qui a enseigné au Chili sous Pinochet. La formule de « libéralisme autoritaire » a été employée dès 1933 par un juriste antifasciste, Hermann Heller, à propos d’un discours de Carl Schmitt face à une assemblée de patrons allemands. Schmitt y défendait un Etat extrêmement fort face aux revendications sociales mais renonçant à son autorité en matière économique. « Un Etat fort pour une économie saine », résumait-il. Cinquante ans plus tard, en pleine dictature Pinochet, le théoricien néolibéral Friedrich Hayek, qui a beaucoup lu Carl Schmitt, confie à un journal chilien : « Personnellement, je préfère un dictateur libéral à un gouvernement démocratique sans libéralisme. » Mais le libéralisme autoritaire a de multiples variantes. Thatcher, elle aussi, vise « un Etat fort pour une économie libre ». En pratique, cela suppose, à des degrés divers, de marginaliser la sphère parlementaire, restreindre les libertés syndicales, éroder les garanties judiciaires… A côté de ce renforcement de l’Etat, on limite, de manière paradoxale, son champ d’intervention. C’est le concept de libéralisme autoritaire : faible avec les forts et fort avec les faibles.

    Vous faites remonter cette forme abâtardie du libéralisme aux années 70, quand le monde des affaires doit réagir à une série de crises qui menacent le système…

    Au milieu des années 70, on pense assister à une crise de gouvernabilité. Dans un rapport de la Trilatérale (1), le néoconservateur Samuel Huntington s’inquiète d’un « déferlement démocratique ». A gauche, Michel Foucault écrit que l’ensemble des procédés par lesquels on conduit les hommes sont remis en question. Non seulement on se révolte partout, mais les techniques de gouvernement sont elles-mêmes en crise. L’Etat-providence qui devait avoir un effet pacificateur a mis le feu aux poudres. Avec le quasi-plein-emploi, les travailleurs ont un rapport de force favorable. Des activistes mettent en cause les pratiques des multinationales et l’État lui-même semble hors de contrôle… Les intellectuels conservateurs s’y résignent : « Il va falloir intervenir. » La « main invisible » ne réglera pas le problème toute seule… Dans ce livre, j’étudie comment ces stratégies se sont élaborées, ce qui ne veut pas dire qu’il y aurait quelque chose comme un « comité central de la classe capitaliste » qui tirerait les ficelles. Au contraire, ce que montrent les documents - articles d’économistes, mais aussi discours de PDG, guides de management… -, ce sont des formulations contradictoires, des réactions pragmatiques à chaque conflit qui surgit. Une pensée qui se cherche en colmatant les brèches.

    Comment le monde de l’entreprise va-t-il réagir à la remise en cause de l’entreprise qui émerge dans la société civile ?

    Le #management était habitué à gérer les conflits avec ses salariés. Il va devoir apprendre à répondre à des assauts externes. En 1970, l’activiste de la New Left mobilisée contre la guerre du Vietnam, Staughton Lynd, pose cette question : pourquoi continuons-nous à manifester à Washington comme si c’était là que se jouait la guerre du Vietnam ? Puisqu’elle est le produit d’un complexe militaro-industriel, il faut attaquer les grandes entreprises de l’armement, envahir les assemblées générales d’actionnaires. Les directions de ces entreprises sont d’abord démunies : des guides pratiques rédigés à l’attention des PDG leur conseillent de surtout rester cool en cas de débordements, on monte des sessions d’entraînement où les salariés jouent le rôle des activistes et soumettent les dirigeants à tous les outrages. « Ça a été l’une des épreuves les plus dures pour le PDG »,témoigne une secrétaire de direction dans l’un des documents que j’ai étudié. Et sans doute un moment jouissif pour les salariés…

    Nestlé, confronté, de 1977 à 1984, à un boycott international qui l’accuse de « tuer les bébés » avec son lait infantile vendu dans les pays du tiers-monde, opte vite pour une autre parade, laquelle ?

    La #multinationale recrute un conseiller en relations publiques venu du renseignement militaire, Rafael Pagan. La différence entre les activistes et vous, dit-il à Nestlé, c’est que les activistes, eux, savent qu’ils font de la politique. Avec sa cellule de crise, Pagan va s’appuyer sur la pensée de Clausewitz : priver l’adversaire de sa force morale. Il classe les militants en plusieurs profils : il faut isoler les « radicaux », avec lesquels il n’y a rien à faire, rééduquer les « idéalistes », sincères mais crédules. La tactique psychologique principale, c’est de les mettre en porte-à-faux, leur montrer qu’alors même ils croient défendre une cause juste, ils font du tort à d’autres groupes. Quant aux « réalistes », on parvient facilement à les coopter, à échanger un accord contre de la gloire ou de l’argent.

    Les années 80 voient émerger les discours sur la « responsabilité sociale » des entreprises. Le dialogue devient une arme dans la panoplie des firmes. Pourquoi ?

    Cela ne figure pas dans l’histoire officielle de la « responsabilité sociale des entreprises », mais une des premières publications sur le sujet a été parrainée aux Etats-Unis par Edward Bernays, l’auteur du fameux Propaganda. Or son modèle - fabriquer du consentement de manière verticale vers un public malléable, a trouvé ses limites. Bien sûr on continuera de faire de la pub, mais il faut recourir à des tactiques plus fines. C’est l’éloge d’une nouvelle idole : la communication dialogique, qu’on oppose à la manipulation. On vante la « coproduction de sens », la « communication éthique », « l’empathie entre les parties prenantes »… Un discours pseudo-philosophique qui masque une stratégie plus offensive. Lorsque Pagan dialogue avec les activistes de #Nestlé, il ne s’agit pas de négocier, c’est une ruse. Le dialogue permet de priver les militants d’une de leurs ressources les plus précieuses, la publicisation du conflit, puisqu’il doit être mené à huis clos. Il épuise l’adversaire dans d’interminables pourparlers, et en posant le consensus comme norme absolue, il permet de disqualifier ceux qui refusent le dialogue comme des irresponsables.

    En parallèle de ces tactiques pragmatiques mises en places par les firmes, les grands théoriciens du néolibéralisme, eux, vont mener une contre-offensive intellectuelle visant à « dépolitiser » l’entreprise afin de la faire échapper aux critiques des activistes.

    Dans les années 60, la pensée « managérialiste » admettait que la firme était un « gouvernement privé », un lieu de pouvoir, qu’il fallait bien tenter de légitimer : c’est notamment le rôle des discours sur la « responsabilité sociale » des entreprises ou le « managérialisme éthique ». Mais à partir des années 70 et 80, les théoriciens néolibéraux vont considérer qu’il est très dangereux de reconnaître ces rapports de pouvoir et de tenter de les justifier. C’est le cas de Milton Friedman qui critique ainsi le « greenwashing » naissant : « Peu de choses me soulèvent davantage l’estomac que de regarder ces spots télévisés qui voudraient nous faire croire que leur seule raison d’être est la préservation de l’environnement. » Pour ces économistes, il faut au contraire inventer une doctrine de l’entreprise qui la dépolitise. Pour cela, dans les années 70, les penseurs des « nouvelles théories de la firme » vont tâcher de déréaliser l’entreprise, dénier les rapports de force qui la constituent et la présenter comme une pure fiction juridique, un simple nœud de contrats. Aujourd’hui, dans les manuels d’économie, on présente ces thèses comme des doctrines neutres. Leurs auteurs, pourtant, les ont explicitement conçues comme des armes intellectuelles pour la défense d’un capitalisme contesté.

    Après les salariés, après les activistes, les néolibéraux s’attaquent à l’Etat lui-même, devenu « ingouvernable ». Comment s’y prennent-ils ?

    Face à l’inflation des revendications, on assiste à ce que Hayek appelle une « crise de gouvernite aiguë » de l’Etat. Ça régule, ça intervient… Comment faire refluer les demandes sociales, le trop-plein de démocratie ? Des économistes de l’université de Saint-Andrews, en Ecosse, proposent une nouvelle stratégie : la micropolitique de la privatisation. Cessons de nous focaliser sur la bataille des idées, disent-ils : conquérir les cœurs et les esprits ne suffit pas à changer les pratiques. C’est l’inverse : il faut changer pas à pas les comportements, et le reste suivra. Ouvrir progressivement les services publics à la concurrence, plutôt que privatiser brutalement, permet de dépolitiser la demande : tandis que l’usager insatisfait se retournait contre les pouvoirs publics, le client mécontent change de crémerie. Une fois la libéralisation actée, ce sont les individus eux-mêmes par leurs microchoix de consommateurs, qui deviennent les moteurs du changement. Le chef de file de ce courant, Madsen Pirie, cite l’exemple de la #dérégulation, par une Thatcher fraîchement élue, en 1980, du transport interurbain par bus - amorce pour la privatisation des chemins de fer britanniques…

    Votre livre approche l’entreprise par la philosophie. Pourquoi dites-vous que cette discipline tente trop rarement de saisir cet objet ?

    En philosophie, on a des théories de la souveraineté politique qui remontent au XVIIe siècle, mais peu de traités sur l’entreprise. Quand la philosophie intègre la question à ses enseignements, c’est trop souvent en reprenant les discours indigents produits dans les business schools. Il serait temps au contraire de développer des philosophies critiques de l’entreprise. Ce livre est un travail en ce sens, une enquête sur des catégories centrales de la pensée économique et managériale dominante. A la crise de gouvernabilité a répondu un contre-mouvement, une grande réaction où se sont inventés des nouveaux arts de gouverner, encore actifs aujourd’hui. Alors même que ces procédés de pouvoir nous sont appliqués en permanence, nous connaissons mal leur origine et leurs ressorts fondamentaux. Or, je crois que vendre la mèche, exposer leurs stratégies peut contribuer à mieux les contrer. Ce qui a été fait, on peut le défaire. Encore faut-il en connaître l’histoire.

    (1) Créée en 1973, la Commission trilatérale réunit des centaines de personnalités du monde des affaires et de la politique favorables à la globalisation économique.
    Sonya Faure

    Lien déjà cité par ailleurs mais sans l’interview en entier.

    #chamayou #capitalisme #entreprise #libéralisme #autoritarisme #état #privatisation

  • Trois #syndicalistes de #Nestlé assassinés

    Le syndicat de l’alimentation #Sinaltrainal a demandé à la multinationale suisse d’agir auprès des autorités colombiennes pour qu’elles fassent cesser ces violences.

    Deux travailleurs d’une filiale de la multinationale suisse Nestlé, affiliés à un syndicat, ont été assassinés le 23 mai en Colombie. #Cristian_Andrés_Lozano et #Luis_Eduardo_Domínguez défendaient des améliorations des conditions de travail lors d’une négociation qui a lieu actuellement avec la direction de l’entreprise dans le Département du #Valle_del_Cauca. Un autre ex-employé de la firme, #Gilberto_Espinosa, syndicaliste lui aussi, avait trouvé la mort dans des circonstances similaires le 13 mai à #Bugalagrande, dans la même région.

    Le syndicat de l’alimentation colombien Sinaltrainal a dénoncé ces actes sur le plan national et international. Il a demande à Nestlé de se « prononcer énergiquement contre ce qui arrive à ses travailleurs et d’agir auprès des autorités pour qu’elles fassent cesser immédiatement cette vague de violence ».

    Ces trois nouveaux #meurtres portent à 18 le nombre de syndicalistes de Nestlé assassinés en Colombie depuis 1986 (notre article du 2 décembre 2016). Une plainte pénale pour négligence contre Nestlé avait été déposée en Suisse en 2012 dans le cas de l’assassinat du militant #Luciano_Romero. Mais la justice vaudoise ne s’est pas prononcée tout de suite, avant de déclarer en mai 2013 que le délai de prescription de sept ans, qui venait d’être échu, était passé.

    En Colombie, Nestlé n’a pas été davantage inquiétée. Aucun de ses responsables n’a été jugé devant les tribunaux locaux pour ces meurtres. Le Courrier reviendra sur cette affaire dans les prochains jours.

    https://lecourrier.ch/2018/05/29/trois-syndicalistes-de-nestle-assassines
    #Colombie #multinationales #assassinats #syndicalisme #violence

    • Ils auraient mieux fait d’être assassinés au Vénézuela. Le Monde en aurait parlé. Peut-être. Ce ne sont que des syndicalistes, d’un gros annonceur qui plus est. Ces gens parfois savent éviter de se tirer une balle dans le pied.
      Néanmoins, notons qu’un gauchiste « antisystème » comme ils disent désormais dans la Presse, est au second tour... Il se peut que nous entendions enfin dire tout le mal qu’il faut penser de la crise économique de la Colombie et des politiques sociales en échec (pour les syndicalistes et autres écologistes assassinés, ne rêvez pas, on n’en parlera jamais en première page...).

  • Une nouvelle fois, un village américain défend son eau face à Nestlé RTS - 4 Février 2018 - afp/mh _
    http://www.rts.ch/info/monde/9305618-une-nouvelle-fois-un-village-americain-defend-son-eau-face-a-nestle.html

    Au nord des Etats-Unis, la commune d’Osceola Township dans le Michigan tente d’empêcher le géant suisse Nestlé d’extraire davantage l’eau de ses rivières. Son cas n’est pas unique.

    Selon la population locale, les rivières ont rétréci depuis le début des années 2000, lorsque le géant de l’agroalimentaire Nestlé a commencé à pomper l’eau de la région pour la vendre sous la marque Ice Mountain, présentée comme eau de source, donc plus chère que de l’eau purifiée.

    Située à 320 kilomètres au nord de Detroit, la commune agricole de quelque 900 habitants ne veut pas autoriser le géant suisse à construire une station de pompage visant à extraire 1500 litres d’eau par minute, contre 950 litres actuellement.

    Montant dérisoire
    Osceola Township a fait appel en janvier d’une décision d’une juge au motif que le projet de Nestlé allait affecter l’aquifère. Des données de scientifiques rémunérés par Nestlé montrent qu’il n’y a pas d’impact sur l’environnement, mais il n’existe pas d’étude indépendante.

    La colère du village est en grande partie nourrie par le sentiment d’être exploité. Nestlé paie 200 dollars par an à l’Etat du Michigan pour pomper près de 500 millions de litres.

    BONUS :
    Levée de boucliers aux Etats-Unis
    Le village d’Osceola Township n’est pas le premier à s’opposer à Nestlé. En 2015, la bourgade de Cascade Locks, dans l’Oregon, s’est insurgée contre la privatisation de la gorge du Columbia.

    Entre économie et écologie, Nestlé à nouveau critiqué dans l’ouest des USA (Cascade Locks (Oregon))
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/reperages-web/6963777-entre-economie-et-ecologie-nestle-a-nouveau-critique-dans-l-ouest-des-us

    La même année, les Californiens s’élevaient contre le pompage de l’eau par Nestlé alors que la région faisait face à une sécheresse dramatique, au point de rationner la consommation des habitants.

    En pleine sécheresse, Nestlé continue de pomper l’eau californienne
    https://www.rts.ch/info/monde/6685785-en-pleine-secheresse-nestle-continue-de-pomper-l-eau-californienne.html

    #vol #pillage #eau #extractivisme #résistance #USA #Etats-Unis #Michigan #multinationales #nestlé #privatisation #fiscalité

    Pour faire suite à https://seenthis.net/messages/651061
    ainsi que : https://seenthis.net/messages/632003
    https://seenthis.net/messages/628888

  • Au cimetière des idées technologiques le Pikit - Le blog d’Olivier Dauvers - 20 Octobre 2017
    #MDR #grande_distribution #gadget #pif_gadget

    C’est un enterrement de première classe ! Proposé initialement à 59,90 € début 2016, Pikit, l’assistant de courses de Carrefour ne vaut désormais… plus rien ! L’enseigne (ou plus exactement ses fournisseurs) l’offre à ses clients moyennant l’achat de cinq produits partenaires parmi 18 marques (dont plus de la moitié appartiennent à Nestlé). Au passage, Carrefour prend acte de la difficulté à “placer” dans les cuisines un objet dont peu de consommateurs veulent. Pionnier sur le sujet des assistants de courses (dès mars 2015), Chronodrive a tiré la même conclusion, le reconnaissant même publiquement lors des Ateliers du Drive (Linéaires / Ed. Dauvers) le mois dernier. Quant à Intermarché, qui avait lancé son “API” au même moment que Carrefour, en janvier 2016, l’objet n’est tout simplement plus disponible sur le site drive de l’enseigne. 


    Pour des courses sans contrainte, ce qui devait assurer leur succès
    Sur le papier, ces assistants de course ne présentent que des avantages : ils scannent les articles que les clients souhaitent recommander, reconnaissent même la voix pour choisir un article (ah !, la voix…) et sont connectés au compte drive du client pour passer (presque) automatiquement la commande. Bref, les courses sans aucune contrainte. A l’heure du client pressé, paresseux et omnicanal, les assistants avaient donc un boulevard en guise de perspective. En fait, les voilà dans une impasse. Ce qui ne surprendra que ceux qui voudront bien l’être. 

    Deux seuls défauts. Mais… rédhibitoires
    Ces assistants n’avaient (puisqu’il va bien falloir en parler au passé désormais) que deux défauts. Mais deux défauts rédhibitoires. En premier lieu, leur prix. Pourquoi acheter et s’encombrer d’un objet supplémentaire à l’heure de la convergence des usages sur le smartphone ? Ensuite – et c’est d’évidence l’obstacle le plus infranchissable – ces assistants escomptaient retenir les clients dans l’écosystème de l’enseigne : impossible naturellement de commander sur LeclercDrive depuis Pikit ! Imaginer “l’enfermer”, c’est nier le comportement du consommateur, plus zappeur que jamais. Il passe d’une enseigne à l’autre ou d’une marque à l’autre sans complexe. Jamais le nombre de magasins fréquentés par les clients n’a été aussi élevé (7 circuits en moyenne en 2017 vs 6,3 en 2013 selon Iri). Et jamais le chiffre d’affaires sous promo n’a pesé autant dans les ventes : 20,6 % sur la rentrée de septembre selon Nielsen vs 16,1 % sur la même période il y a seulement trois ans.  En ce sens, il est tout autant prévisible que les “boutons”, même signés Amazon, ne seront pas adoptés massivement, n’en déplaise aux “Amazon-maniacs”.  Simplement car le client (en tous les cas français) est bien davantage opportuniste que fidèle. Et comme le client a toujours raison… 
    https://www.olivierdauvers.fr/2017/10/20/la-gentille-et-previsible-mort-des-assistants-de-courses

    Le Figaro 13/02/2016 - Pikit, le nouveau gadget de Carrefour pour faire ses courses à domicile
    Plus de lait dans votre frigo ? En complément de son service Drive, qui permet aux consommateurs de réaliser leurs courses sur Internet, Carrefour propose désormais un nouvel objet connecté : Pikit, un petit scanner comparable à celui utilisé en caisse. « C’est une révolution », soutient Yaron Amar, directeur du e-commerce alimentaire chez Carrefour, au Figaro. « Nous avons constaté que le temps passé à faire ses courses sur Internet était divisé par trois grâce à Pikit. »
    . . . .
    http://www.lefigaro.fr/conso/2016/02/13/05007-20160213ARTFIG00010-pikit-le-nouveau-gadget-de-carrefour-pour-faire-s

  • Devant la justice #Suisse, une ancienne cadre dénonce les pratiques de Nestlé en matière de sécurité alimentaire
    http://multinationales.org/Devant-la-justice-suisse-une-ancienne-cadre-denonce-les-pratiques-d

    Yasmine Motarjemi, ancienne haute responsable de la sécurité alimentaire à Nestlé de 2000 à 2010, poursuit son ancienne entreprise devant les tribunaux suisses pour #harcèlement moral. Elle affirme avoir été mise à l’écart après avoir dénoncé les pratiques cavalières du géant de l’agroalimentaire en matière de sécurité des aliments, et la culture d’opacité qui règne dans le groupe. Récit de #Mediapart. Il y a tout juste un an, invité au Forum des Nations unies sur les entreprises et les droits de l’homme à Genève, (...)

    Actualités

    / Suisse, #Agroalimentaire, Mediapart, Nestlé, #Agriculture_et_alimentation, #alimentation, #lanceur_d'alerte, #santé_environnement, harcèlement, #démocratie_dans_l'entreprise, #droits_des_travailleurs, #transparence, normes et (...)

    #Nestlé #normes_et_régulations
    « https://www.mediapart.fr/journal/international/181215/proces-nestle-plongee-dans-les-pratiques-du-geant-de-lalimentation »

  • Nestlé : Une ex-cadre attaque la multinationale

    _ Plusieurs dirigeants de Nestlé, dont le patron Paul Bulcke, sont appelés mercredi à défiler devant un tribunal lausannois. -

    Une ex-responsable de la sécurité alimentaire de la #multinationale a porté plainte contre son ancien employeur pour harcèlement moral. #Yasmine_Motarjemi a longuement témoigné le 1er décembre devant la Chambre patrimoniale cantonale. « J’ai pu dire une grande partie de ce que j’avais sur le cœur concernant le #harcèlement mais aussi sur la #sécurité_alimentaire. C’était une délivrance », a déclaré à l’ats l’ex-cadre, qui a perdu son travail et sa santé dans ce conflit.

    #Nestlé avait engagé en juillet 2000 cette spécialiste de la sécurité alimentaire que le groupe #veveysan est allé débaucher à l’#OMS. Tout se passe plutôt bien jusqu’en 2006, et l’arrivée de son nouveau supérieur hiérarchique qui n’a de cesse, dit-elle, de la discréditer.

    Mise à l’écart

    Elle se fait peu à peu marginaliser sur son lieu de travail. Nestlé lui retire des membres de son équipe et lui donne de moins en moins de responsabilités. Plus grave, ses #alertes_sanitaires restent lettre morte, accuse-t-elle.

    Licenciée en 2010, « détruite mentalement et moralement », elle n’a pas retrouvé d’emploi. Elle réclame un franc symbolique, plus le paiement de 2,1 millions de francs pour ses frais et perte de gain.

    Sécurité alimentaire

    Au-delà du harcèlement, Yasmine Motarjemi, 60 ans, reproche à Nestlé son « laxisme » et son « double langage » en matière de sécurité alimentaire. Elle pointe du doigt un cas de biscuits avec lesquels de jeunes enfants risquaient de s’étouffer. « Il ne fallait pas attendre qu’un bébé meure pour réagir », estime-t-elle.

    Le procès porte sur le harcèlement, pas sur la sécurité alimentaire : « il s’agit d’un procès d’un employé contre son ancien employeur relevant du droit du travail », a recadré le service de presse de la multinationale.

    Nestlé rejette les accusations

    Sur le fond, Nestlé rejette fermement les accusations de #harcèlement_moral et psychologique formulées par la plaignante. Le groupe veveysan n’est « pas en mesure de faire des commentaires sur les détails de l’affaire », car la procédure judiciaire est en cours et l’entreprise entend faire valoir ses arguments devant le tribunal.

    « Les accusations concernant la qualité de nos produits sont totalement infondées », avertit la multinationale. « La sécurité et la qualité sont nos priorités absolues » ajoute l’entreprise qui précise que plus de 5000 professionnels y veillent dans le monde entier.

    Audience de mercredi

    L’audience de mercredi devrait voir défiler plusieurs dirigeants ou ex-dirigeants de Nestlé devant le #Tribunal d’arrondissement : #Paul_Bulcke, le patron, #José_Lopez, ancien directeur opérationnel, #Jean_Marc_Duvoisin, l’ex-chef du personnel et actuel patron de #Nespresso, et #Francisco_Castañer, qui occupait jusqu’en 2010 des responsabilités administratives au sein de la multinationale, selon une information confirmée en juillet par l’entreprise.

    Yasmine Motarjemi s’attend à une audience rude : « ils vont venir me critiquer », dit-elle. Le tribunal ne donne pas d’information sur le contenu du dossier, mais précise qu’il s’agit d’une séance en « administration de preuves, qui vise à recueillir les déclarations de parties ou de témoins. Comme telle, ce n’est pas un débat ».

    Autres audiences prévues

    La Chambre patrimoniale cantonale, autorité de première instance, traite des affaires dans lesquelles l’intérêt en jeu est supérieur à 100’000 francs. Plusieurs autres audiences en administration de preuves sont prévues, la prochaine en principe le 2 février. Puis se tiendront les plaidoiries finales, en audience ou par écrit, à moins que les parties n’aient transigé dans l’intervalle.

    L’article : http://www.tdg.ch/economie/excadre-attaque-multinationale/story/11402167

    #Justice #Suisse #La_tribune_de_Genéve

  • Entendu hier dans le documentaire #Nestlé et le business de l’ #eau en bouteille dans la bouche de Peter Brabeck, pdg botoxé de la multinationale (de mémoire à vérifier par soi-même) :
    http://videos.arte.tv/fr/videos/nestle-et-le-business-de-l-eau-en-bouteille--6907084.html

    « il y a ceux qui pensent que l’accès à l’eau est un droit de l’homme et voudraient que l’eau soit un #bien-commun. Ce sont les extrémistes. Pour nous l’eau est une marchandise. Nous devons la vendre pour garantir sa durabilité et l’accès. »

    Le même dit publiquement un peu plus tard :
    « L’eau est un droit de l’homme, et la mission de Nestlé est de garantir ce droit »

    Allez comprendre !