city:coulon

  • Espace 2 | Attendre dans un foyer dʹaide dʹurgence
    https://asile.ch/2019/05/14/espace-2-attendre-dans-un-foyer-d%ca%b9aide-d%ca%b9urgence

    Quelle est la vie des personnes logées dans des foyers dʹaide dʹurgence ? Nicole Duparc, de l’émission Versus- lire et penser s’est entretenue avec Giada de Coulon autour de son livre “Lʹillégalité régulière. Ethnographie du régime dʹaide dʹurgence en Suisse”, qui vient de sortir aux éditions Antipodes. Dès 2008, lʹextension de la suppression de lʹaide sociale à toutes […]

  • Attendre dans un foyer dʹ#aide_dʹurgence

    Quelle est la vie des personnes logées dans des foyers dʹaide dʹurgence ? Dès 2008, lʹextension de la suppression de lʹ#aide_sociale à toutes les personnes déboutées du droit dʹasile sʹest matérialisée par lʹouverture de #centres_dʹaide_dʹurgence, où seul le #minimum_vital est délivré et les personnes nʹayant pas suivi lʹordre de quitter le territoire y sont soumises à un #contrôle quotidien. A partir dʹune approche ethnographique, #Giada_de_Coulon a enquêté dans lʹun de ces centres où des femmes et des hommes sont immobilisés des années entières, conservant lʹ#espoir dʹêtre un jour régularisés. Elle montre ainsi comment la vie de ces personnes prend forme au cœur dʹun appareil administratif qui a comme raison dʹêtre leur #disparition du territoire suisse.
    Entretien avec Giada de Coulon, docteur en anthropologie de lʹUniversité de Neuchâtel.

    https://www.rts.ch/play/radio/versus-lire-et-penser/audio/attendre-dans-un-foyer-daide-durgence?id=10369100
    #déboutés #asile #migrations #réfugiés #Suisse #hébergement #régularisation #expulsions #renvois #surveillance

  • Alerte / en marche vers la privatisation de la démocratie ?
    par Quitterie de Villepin, démocrate, qui rapelle des choses simples et basiques autour des enjeux des outils informatiques pour un réel débat public. Elle tacle la #startup Cap Collectif mais pourrait aussi bien évoquer #facebook...
    https://blogs.mediapart.fr/quitterie-de-villepin/blog/300119/alerte-en-marche-vers-la-privatisation-de-la-democratie

    Alors qu’explose en France une demande sans précédent de démocratie de la part des citoyens et des citoyens, de Nuit Debout, aux Gilets jaunes (assemblées réunies à Commercy) celles et ceux qui sont censés être au service de cette participation citoyenne, ne voient pas ou font semblant de ne pas voir, qu’une entreprise s’approprie et capte cette formidable émulation collective, qui représente un commun, puisque financé par des deniers publics et enrichis grâce au travail de toutes et tous.

    /.../

    Pour moi, les plus grands visionnaires de notre ère sont Richard Stallman, Wikipédia, Edward Snowden, Aaron Schwartz, Birgitta Jonsdottir, Audrey Tang.
    Celles et ceux qui se battent par et pour les citoyen.ne.s, la connaissance partagée, la coopération de pair à pair, la transparence, l’émancipation de toutes et tous par toutes et tous. Qui ont compris que philosophiquement les choix de code d’algorithmes sont par essence politique.
    Et vous, qui sont vos héros ? Zuckerberg ? Cambridge Analytica ? Monsanto ? Bayer ?

    Pour rappel cette startup a fait ses premières armes-test via les assemblées des #giletsjaunes https://duckduckgo.com/?q=cap+collectif&t=fpas&ia=web ... ça vous rappelle rien ? Mais siii vous savez, cette privatisation du nom #Nuit_Debout qui avait provoqué une super enquête #seenthissienne !
    #privatisation #algocratie

  • Le Vrai Débat
    https://le-vrai-debat.fr
    https://le-vrai-debat.fr/media/cache/default_blockHeader/default/0001/01/d028adab573aa799eacb2fafa4146b47ac6ccb4a.jpeg

    Connaissent pas encore l’écriture inclusive, ça va viendre

    Ouverture de la consultation sur la plateforme LE VRAI DÉBAT lundi 28/01/2019

    Depuis le 17 novembre 2018, le Peuple se soulève.

    Lettre ouverte au Président de la République - Réussir le Grand Débat National : pour un nouveau souffle démocratique

    Monsieur le Président de la République,

    Le 15 janvier dernier, vous adressiez à l’ensemble des Français une lettre nous invitant à participer au Grand Débat National, déclenché suite au mouvement des Gilets jaunes. Le lancement d’un tel débat, qui crée une occasion d’inventer collectivement de nouvelles pratiques démocratiques, est enthousiasmant. Néanmoins, la précipitation, le flou, les incertitudes, le manque d’engagement et de transparence risquent fort de bloquer la participation d’un nombre significatif de Français, entachant ainsi la légitimité et l’efficacité du Grand Débat National.

    Pour que les Français y participent massivement et sereinement cela suppose de mettre au point collectivement une méthode qui assure un débat transparent, aux contributions réellement prises en compte et débouchant sur des avancées concrètes. Nous, acteurs œuvrant en faveur de l’innovation démocratique depuis plusieurs années, groupements de gilets jaunes, représentants de mouvements écologistes et associatifs, acteurs de la société civile, chercheurs et citoyens craignons qu’un certain nombre de conditions ne soient pas remplies pour garantir la réussite de ce Grand Débat.

    Pour appeler à participer et appuyer votre démarche, il manque en effet trois conditions essentielles. Afin de garantir aux Français son utilité, nous déploierons un dispositif à même de les satisfaire au mieux.

    En premier lieu, il nous semble indispensable que ce débat soit mené de manière indépendante et avec une transparence exemplaire. Ainsi, afin d’analyser les conditions de sa mise en œuvre et en lien avec des médias, nous participerons dans les prochains jours à la mise en place d’un Observatoire qui étudiera les dispositifs et méthodes utilisés dans les débats, qu’ils soient organisés dans ou en dehors du cadre du Grand Débat. Ces éléments nous permettront de mettre en avant les réussites mais aussi d’alerter sur les dysfonctionnements.

    En deuxième lieu, il nous semble indispensable qu’un engagement politique clair et fort soit pris sur le débouché concret des propositions qui émergeront, avant même de savoir ce que seront ces propositions. Ainsi, pour garantir la crédibilité et l’intérêt de la démarche, nous recommandons la mise en place d’une Assemblée citoyenne tirée au sort, représentative de la société, chargée de faire des propositions donnant lieu à un référendum à choix multiples. Les débats de cette assemblée seraient filmés et retransmis en continu.

    ...

    • Des Gilets jaunes lancent le « vrai débat » pour « un vivre ensemble bénéfique à tous »
      31 janvier 2019 / Entretien avec Lydie Coulon, Grégory Signoret et David Prost
      https://reporterre.net/Des-Gilets-jaunes-lancent-le-vrai-debat-pour-un-vivre-ensemble-benefique

      Très critiques à l’égard du « grand débat national » lancé par le gouvernement, des Gilets jaunes de plusieurs régions de France lancent ensemble le « vrai débat ». Sans questions fermées, avec des thèmes plus larges, et le souci que les résultats soient appropriés par les citoyens. Entretien avec les initiateurs de cet autre débat.

      Lydie Coulon, Grégory Signoret et David Prost sont parmi les administrateurs et fondateurs de la plateforme Le Vrai Débat. Ils viennent tous les trois de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et participent au mouvement des Gilets jaunes. (...)

  • Face au « grand débat », des « gilets jaunes » lancent leur propre plateforme
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/01/21/face-au-grand-debat-des-gilets-jaunes-lancent-leur-propre-plateforme_5412451

    Ironiquement, cette plateforme appelée « Le #vrai_débat », qui devrait être en ligne en fin de semaine, se base sur la même technologie que celle du gouvernement, un outil conçu par la société Cap Collectif. C’est au cours d’une conférence sur le référendum d’initiative citoyenne (RIC) que Lydie Coulon, militante des « gilets jaunes » du Vaucluse, a pour la première fois entendu parler des « civic techs », ces outils numériques dédiés au débat démocratique. « Nous avons contacté Cap Collectif, qui a mis l’outil à notre disposition à condition que nous respections certaines règles [gouvernance ouverte, existence d’une modération des contributions…]. Nous avons alors mis en place une plateforme pour la région PACA, sur laquelle nous sommes quatre administrateurs. Tout le processus est ouvert, les étapes de la consultation sont détaillées, et nous avons déjà 1 200 personnes sur la boîte à idées », explique-t-elle. La mise en place d’une plateforme nationale semblait dès lors une évidence.

    #gilets_jaune #grand_débat

  • CampOSV du 13 au 15 mars 2018 à Rennes
    https://linuxfr.org/news/camposv-du-13-au-15-mars-2018-a-rennes

    Le prochain CampOSV se déroulera du 13 au 15 mars prochain sur le site de PSA Rennes, dans le cadre de l’événement inOut.

    En bref, au programme il y aura :

    des ateliers de prototypage : un véhicule autonome en énergie solaire, l’instrumentation d’un châssis en matériaux recyclés, un handivéhicule, la plate‐forme libre de design collaboratif d’objets complexes  ; des conférences avec notamment Richard Stallman, Roberto Di Cosmo, Marco Ciurcina, Bernard Multon, Alain Heureux, Cédric Coulon et Thomas Le Texier  ; on y parlera communs, logiciel libre et énergies renouvelables, d’un point de vue juridique, économique et technique. lien n°1 : CampOSV — Hackathon inOut : programme et inscriptionsTélécharger ce contenu au format Epub Lire les (...)

  • CAmpOSV du 13 au 15 mars prochain à Rennes
    https://linuxfr.org/news/camposv-du-13-au-15-mars-prochain-a-rennes

    Le prochain CampOSV se déroulera les 13/14/15 mars prochain sur le site PSA Rennes, dans le cadre de l’événement InOut.

    En bref, au programme il y aura :

    des ateliers de prototypage : un véhicule autonome en énergie solaire, l’instrumentation d’un châssis en matériaux recyclés, un handivéhicule, La plateforme libre de design collaboratif d’objets complexes.. des conférences dont Richard Stallman, Roberto Di Cosmo, Marco Ciurcina, Bernard Multon, Alain Heureux, Cédric Coulon, Thomas Le Texier. On parlera communs, logiciel libre, énergies renouvelables, d’un point de vue juridique, économique, technique. lien n°1 : CampOSV - Hackathon inOut : programme et les inscriptionsTélécharger ce contenu au format Epub Lire les (...)

  • CAmpOSV le 13/14/15 mars prochain a Rennes
    https://linuxfr.org/news/camposv-le-13-14-15-mars-prochain-a-rennes

    Le prochain CampOSV se déroulera les 13/14/15 mars prochain sur le site PSA Rennes, dans le cadre de l’événement InOut.

    En bref, au programme il y aura :

    des ateliers de prototypage : un véhicule autonome en énergie solaire, l’instrumentation d’un châssis en matériaux recyclés, un handivéhicule, La plateforme libre de design collaboratif d’objets complexes.. des conférences dont Richard Stallman, Roberto Di Cosmo, Marco Ciurcina, Bernard Multon, Alain Heureux, Cédric Coulon, Thomas Le Texier. On parlera communs, logiciel libre, énergies renouvelables, d’un point de vue juridique, économique, technique. lien n°1 : CampOSV - Hackathon inOut : programme et les inscriptionsTélécharger ce contenu au format Epub Lire les (...)

  • Grèce anatomie
    Archipel d’attente
    par Léna Coulon, illustré par Juliette Barbanègre
    paru dans CQFD n°153 (avril 2017)
    http://cqfd-journal.org/Archipel-d-attente

    Au large des côtes turques, un drapeau grec détrempé surplombe l’amas de blocs en préfabriqués et de tentes battues par la pluie enserrés dans le hotspot de Samos, l’un de ces centres de tri de migrants à ciel ouvert construits à la hâte sur les îles égéennes. Il est, avec ceux de Lesbos et de Chios, le symbole implacable des politiques migratoires de l’Union européenne (UE), soucieuse de contenir, ficher et enfermer celles et ceux ayant eu l’audace de franchir la mer meurtrière pour rejoindre ses terres défendues. Toutes et tous y sont convoyés dès leur réception, après une traversée incertaine et glaçante sur une embarcation constamment prête à chavirer : « Dans le bateau, il faut garder la même position, sans bouger, pendant des heures, se souvient Jonathan, exilé burundais maintenu sur l’île pendant plus de dix mois. Au moindre mouvement, on sent le bateau sur le point de se renverser. Pour nous, ça allait encore – ça n’a pris que cinq heures. Mais pour d’autres, ça a duré toute la nuit... » L’accueil qui leur est fait à l’arrivée annonce la manière dont ils seront traités pour les semaines, voire les mois, à venir : femmes, hommes, enfants et bébés sont immédiatement enfermés dans l’« espace d’identification », zone de confinement à l’intérieur du camp. Ils doivent y prendre leur mal en patience, souvent plus de 10 heures, le temps que policiers, agents du gouvernement grec et de l’UE procèdent à un interrogatoire et à un fichage en règle. « Les flics les bousculent, les poussent comme des chiens, voire les frappent s’ils insistent trop pour recevoir à manger ou à boire, raconte Ion, bénévole depuis près de cinq mois à Samos. Il faut toujours négocier pour pouvoir leur fournir quelques vêtements secs et de l’eau. »

  • #ToursTech : « Tous unis pour la croissance de nos start-ups »

    http://larotative.info/tourstech-tous-unis-pour-la-1192.html

    Coulon l’avait annoncé lors du conseil municipal du 7 avril 2015 :

    « Nous positionnerons aussi Tours comme une terre d’adoption numérique. On sait que notre territoire est souvent choisi (Moneo, McDo, Linky) par des tas d’entreprises qui ont testé ici leurs produits. (...) Nous voulons que les entreprises viennent innover en Touraine, en trouvant les compétences et les infrastructures qui leur permettront de réussir leurs projets d’innovation. »

    Apparemment, l’adjoint au maire est ravi de faire office de cobaye. Signalons quand même que Monéo s’est cassé la gueule [1], et que les compteurs Linky sont loin de faire l’unanimité, y compris dans le département. Quant aux bornes de commandes chez MacDonald’s, on laissera chacun juger de la pertinence de cet exemple en termes de progrès et d’innovation... Cela n’a que peu d’importance aux yeux des promoteurs de #ToursTech : l’important, c’est d’innover, de « faire », qu’importent les débouchés, les impacts ou les conséquences. La formule « Tous unis pour la croissance de nos start-up » reflète bien cet esprit : on promet un soutien sans condition, sans s’interroger sur ce que produisent ces entreprises, ou sur la manière dont elles le font. Le tout au nom de l’emploi (hypothétique) et du rayonnement (hypnotique).

    C’est le site de l’ancienne imprimerie Mame qui a été choisi pour faire office de « lieu totem » pour la candidature Tours Tech. Un « lieu magique » aux yeux de Thibault Coulon, qui pourra notamment accueillir un « Fab lab » et un « Living lab ». Et où l’on pourra organiser un « BarCamp », un « Startup Weekend », un « Coding Goûter », ou un « Hacking Monday ». Dire qu’il fut un temps où on se contentait d’y imprimer des livres...

    Le site Mame vient d’être racheté par Tour(s) Plus à la Société d’équipement de Touraine (SET), qui était chargée de sa reconversion, pour un coût de 9 millions d’euros. L’école des Beaux-Arts s’y est installée, reste à faire venir les entreprises du numérique qui donneront au site son identité de « véritable poumon de l’économie numérique locale ». Et pour cela, Thibault Coulon cherche à faire dégager les ouvriers de Michelin qui y trainent encore dans le cadre des ateliers de transition professionnelle mis en place suite à la suppression de 700 postes dans l’usine de Joué-lès-Tours. Certes, la SET présente Mame comme « un site d’échanges (..) et de rencontres entre tous les publics », mais il ne faudrait pas exagérer. C’est pas les types de Michelin qui vont nous faire entrer dans la modernité ; ils représenteraient plutôt un passé gênant à faire disparaître.

    #numérique #FrenchTech #EtMoiEtMoiEtMoi

  • L’administration vaudoise met en oeuvre une stratégie
    de déshumanisation à petits pas

    par GRAZIELLA DE COULON ET PAULINE MILANI*

    Paru dans Le Courrier, le 12 janvier 2013 :

    Dans son édition du 19 novembre dernier, le Courrier a révélé un rapport sur l’aide d’urgence censé rester confidentiel, établi par le Service de la population du canton de Vaud (SPOP) et l’Etablissement vaudois d’accueil aux migrants (EVAM). Ce rapport nous incite à une réflexion critique sur la migration et sur la politique migratoire suisse et cantonale.
    « Pour comprendre la migration, il faudrait observer pourquoi des humains (femmes, enfants, hommes) quittent leur terre, leur maison, leur famille, leurs amis etc. Il faudrait observer ce qui leur arrive. Il faudrait analyser les négociations des matières premières, le pillage, la destruction des ressources mondiales, les guerres, la réorganisation du marché mondial du travail, le dumping salarial et la désindustrialisation. Il faudrait comprendre ce qu’il y a de commun entre les multinationales de nos régions et le pillage des ressources mondiales. En résumé, il faudrait analyser pourquoi les pauvres n’ont d’autres choix de vie que la migration vers les pays
    les plus riches. »1
    En Suisse et en Europe en général, on évite de se pencher sur la réalité socio- économique et politique du monde quand il s’agit de lutter contre l’arrivée de migrant-e-s. Et on se repose sur la notion de « faux réfugiés »2 pour se débarrasser par n’importe quel moyen d’humains à la recherche d’un espoir de vie. Les migrant-e-s deviennent alors des « êtres humains jetables,
    sans droit et sans voix » (Hanna Arendt). Leur sort jongle entre criminalisation, refus, mise à l’écart, maltraitance, déni des droits, renvois par la force s’il le faut.
    « Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde ». Rassurons- nous, toute la misère du monde n’est pas sur une barque au milieu de la mer pour rejoindre la Suisse. Une toute petite minorité de la misère du monde est arrivée en Suisse et on se doit de la respecter.
    Le rapport sorti de l’ombre grâce à des personnes courageuses met en évidence, une fois de plus, des pratiques administratives qui empirent la politique d’asile déjà en vigueur, bien loin du respect des migrant-e-s. C’est une vraie guerre que le canton entend mener aux personnes déboutées de l’asile encore présentes sur le territoire vaudois. Les autorités concernées se défendent en disant qu’il ne s’agit que de propositions et non de décisions. Peu importe le statut de ce rapport. Il est à parier que, sans cette fuite, toutes les mesures proposées auraient été mises en place dans l’ombre et le silence. La population concernée par ces mesures, un peu moins de mille personnes sur le canton de Vaud, trouve peu de soutien. Sans droit, sans voix, enterrées dans des abris PC, ces personnes sont désormais tellement indésirables que la gauche même ne souhaite plus s’emparer de leur défense. Dans le silence médiatique et politique qui les entoure, des membres de l’administration cantonale peuvent se permettre d’envisager des solutions drastiques pour abaisser les statistiques de l’aide d’urgence, et de l’écrire noir sur blanc.
    Ce qui en ressort est la volonté de réduire le nombre des personnes à l’aide d’urgence par des mesures de dissuasion inhumaines et au mépris du respect de leur dignité. Il nous semble important de souligner que les personnes déboutées de l’asile sont des personnes dans la détresse et dans l’impossibilité de subvenir à leurs besoins en raison de l’interdiction de travailler qui les frappe. Selon la Constitution suisse, elles ont donc droit à l’aide d’urgence que les cantons sont chargés de distribuer et qui est bien en dessous de ce qui est considéré comme digne pour toute personne suisse : un logis, la nourriture et l’assurance d’être soignés si besoin.
    Comme ce droit ne peut pas leur être refusé, il s’agit ici, par une série de durcissements des conditions de vie imposées, de dissuader les personnes concernées de le revendiquer...
    L’administration cantonale ayant un certain pouvoir décisionnel, plusieurs mesures ont déjà été prises. On a ainsi ouvert, sous prétexte de manque d’autres locaux salubres, des abris de la protection civile, cette spécialité suisse souvent transformée en cave, dans lesquels le Suisse moyen, même en cas d’explosion atomique, ne résisterait pas plus d’un jour. Les migrants par contre peuvent y dormir pendant des mois, enterrés comme des rats, dans
    une promiscuité dangereuse, avec l’obligation de se promener dehors toute la journée, été comme hiver !
    Le groupe de travail EVAM/SPOP a réfléchi à aller encore plus loin dans la négation de l’humanité des migrante-s : plus de remise systématique du papier attestant de l’aide d’urgence (seul papier qui prouve encore l’existence administrative des migrant-e-s concerné-e-s) ; convocation tous les jours ou tous les deux jours à la police des étrangers (SPOP) pour « dynamiser » les gens ; logement dans des abris PC pour tous, familles, enfants, hommes, femmes, et si possible le plus loin possible des villes ; réduction de l’accès aux soins... et ce n’est un extrait du catalogue. Toutes les mesures envisagées dans le rapport s’apparentent à une violence délibérément exercée sur les personnes déboutées.
    A cela s’ajoute, et c’est grave, la volonté des autorités cantonales en
    charge de l’asile d’assouplir le règlement voté par le parlement vaudois, le 18 décembre 2007, qui interdit toute arrestation dans les locaux du SPOP, le désir de mettre à l’écart les autorités médicales, les juristes indépendants, les associations de défense des migrant-e-s.
    Les autorités cantonales sont conscientes de franchir la ligne rouge mais sont prêtes à oeuvrer de manière stratégique pour éviter toute contestation possible, comme on peut le lire dans d’autres documents de l’EVAM. L’administration cantonale met en oeuvre une stratégie de déshumanisation à petits pas, en infligeant des mesures à un groupe en faveur duquel personne, même dans la gauche traditionnelle, n’ose intervenir, pour ensuite l’appliquer à tous les autres.
    Il en a été ainsi pour le centre d’aide d’urgence de Vennes, que les député-e-s vaudois-e-s ont visité en mai 2008, et dont ils ont qualifié les conditions de vie qui y régnaient d’« inhumaines » sur le long terme, « spartiates », « limites du point de vue salubrité »3. A l’époque, le centre de Vennes abritait une centaine d’hommes célibataires. Quatre ans après, certains y vivent toujours. La plupart ont cependant été relogés dans des abris PC pour faire place à des familles avec des enfants en bas âge, certains en âge scolaire.
    L’expérience nous montre que la stratégie de l’EVAM et du SPOP s’avérera gagnante tant que personne n’osera s’y opposer frontalement. Or EVAM et SPOP veulent régner seuls sur le sort des débouté-e-s de l’asile, faisant leur propre loi grâce à un renforcement des effectifs de police, et de l’augmentation des places à la prison administrative de Frambois, afin de renvoyer par la force toute personne qui ne serait pas assez dégoûtée par ces nouvelles conditions de vie et qui persisterait dans son choix de rester en Suisse.
    Nous dénonçons comme ignoble et inacceptable cette volonté du Canton d’appliquer toujours plus la seule politique du refus, de la maltraitance, en déniant la valeur de tout être humain dont il est de son devoir de s’occuper. On a froid dans le dos lorsqu’on pense aux auteurs du rapport qui, à l’unanimité, ont approuvé ces mesures. Cela nous rappelle d’autres moments de l’histoire qu’on aimerait
    oublier.
    Il est du devoir de tou-te-s de réagir à cette montée du déni d’humanité émanant des membres de l’administration. Il faut commencer par briser le silence autour de la réalité vécue par les migrant-e-s et accepter d’entendre leurs cris assourdis par le béton des abris PC ; il faut refuser d’entrer dans des faux débats sur les coûts de l’asile pour revenir à la question des droits des êtres humains ; il faut avoir le courage de revendiquer les valeurs fondamentales qui unissent les gens et de les défendre.
    C’est pourquoi nous demandons au Conseil d’Etat vaudois de renoncer à ces mesures, de dénoncer le concordat le liant à la prison administrative de Frambois et de s’engager dans une voie innovante en matière d’accueil des réfugiés, à l’image du village italien de Riace4.

    * Membres du collectif Droit de rester.
    1 Caloz-Tchopp, de Coulon, Tafelmacher, « One world » Une
    philosophie générale d’ouverture à un seul monde, 2012.
    2Tafelmacher, Maillard, « Faux réfugiés ? » La politique suisse
    de dissuasion de l’asile 1979-1999, Ed. En bas, 1999.
    3 La Liberté, 21 août 2008.
    4 Riace, un village italien qui accueille les migrants. www.riace.it

    #migration #asile #vaud #suisse #frambois #déboutés #collectif_droit_de_rester #evam #spop #réfugiés