Bibliothèque de livres et brochures en pdf ou epub, engagé dans un changement de perspective révolutionnaire.

#Vaneigem

  • TOUTE RELATION À L’ÉTAT EST TOXIQUE

    Nous faudra-t-il crever de ne pas vivre pour réaliser que ceux qui gèrent nos existences la cancérisent ?
    Le sécuritaire qui se substitue au sanitaire est un crime délibéré. Nous savons que chacun est sujet à des réactions psychosomatiques qui diffèrent d’une personne à l’autre. Ce type d’organisation intime, seule une relation de confiance entre le médecin et son patient est habilitée à le prendre en charge et à le traiter en connaissance de cause.
L’État dans sa servile obédience aux mafias pharmaceutiques, a mis fin au « medicus curat, natura sanat » (le médecin soigne, la nature guérit) qui tissait entre soigné et soignant une solidarité propice à la guérison.
    Notre autodéfense sanitaire a toutes les raisons d’ignorer les raisons d’État. Ne sommes-nous pas en droit d’estimer nuls et non avenus des décrets dictés par le souci de propager une frayeur citoyenne, de confiner chacun dans sa niche où il fera de sa colère un instrument de délation ?
    La perspective de vie, c’est la création de soi et du monde.
    Dans la guerre que les mafias de la mort rentabilisée mènent contre nous, nos forces ; vives sont une arme absolue.
    Tragédie de la souffrance, comédie des traitements. Les victimes potentielles des épidémies l ; présentes et à venir sont prises d’angoisse à la pensée de variants récurrents. Tout détenteurs qu’ils soient de vaccins, dont l’effet placebo n’est pas négligeable, ils ont les yeux fixés sur le compteur médiatique qui enregistre au profit du virus providentiel les décès dus aux pesticides, à la pollution de l’air, aux gestionnaires de la peur, à la paupérisation, au saccage du secteur hospitalier, aux troubles des relations affectives, au retour du puritanisme, à l’agressivité, aux coups de folie, au racisme multicolore, à la misogynie, aux rats génétiquement améliorés du transhumanisme.
    Alors que le financement et l’amélioration des services sanitaires auraient été en mesure de faire face à une épidémie qui tue principalement des patients en mauvaise santé, on a assisté à une mise à sac des hôpitaux et de la médecine due au marché des intérêts privés et à une politique de rentabilité morbide. Sans parler de l’empoisonnement des nourritures, de la pollution de l’air et de l’eau, de la paupérisation, de l’usure au travail, de la grisaille de l’existence.
    Pour dissimuler leurs malversations sanitaires et leurs carences criminelles, les gouvernements propagent une panique qui identifie le coronavirus à une fatalité.
    Le capitalisme en est venu à mettre en scène sa propre mise à mort, et il la conçoit comme une dernière mise à prix.
    Il n’y a qu’une réponse à un État dont le ridicule éborgne et tue, c’est la joie de la désobéissance se déversant tel du sable dans les rouages qui fabriquent l’inhumain.
Passer outre aux interdits, au puritanisme, à la culpabilité qui sont autant d’entraves aux plaisirs de vivre renoue avec l’innocence originelle de l’enfance.
    Quand les vivants du monde viennent à nous, c’est à une rencontre avec nous-mêmes qu’ils nous convient ! Rien de tel pour affermir la pulsion de vie qui ne demande qu’à rayonner en nous et autour de nous. Être conscients et insouciants du danger ôte à l’ennemi ses armes pas à la conquête de l’aliénation. Son abstraction vole aujourd’hui en éclats et nous confronte à la souffrance de la bête qui loge en nous, la souffrance du non-dépassement.
    La comédie, elle, participe plutôt du drame bourgeois. Alors que le financement et l’amélioration des services sanitaires auraient été en mesure de faire face à une épidémie qui tue principalement des patients en mauvaise santé, on a assisté à une mise à sac des hôpitaux et de la médecine due au marché des intérêts privés et à une politique de rentabilité morbide. Sans parler de l’empoisonnement des nourritures, de la pollution de l’air et de l’eau, de la paupérisation, de l’usure au travail, de la grisaille de l’existence.
Pour dissimuler leurs malversations sanitaires et leurs carences criminelles, les gouvernements propagent une panique qui identifie le coronavirus à une fatalité.
    Passons outre à tout décret liberticide !
    La guerre civile est un jeu de mort où toutes et tous s’affrontent, la désobéissance civile est le jeu de la vie solidaire où les passions se vivent en s’accordant.
A chaque instant se pose la question : à qui cela profite-t-il ? La stratégie de la confusion est l’apanage des gouvernements et des puissances financières mondiales. L’art de la communication sert à discréditer les révoltes de la liberté offensée.
    L’épidémie est venue à point pour rendre au Pouvoir vacillant un peu de son autorité répressive.
    Certes, le coronavirus et ses mutations constantes représentent un danger incontestable. Mais là où des mesures favorables à la santé eussent permis d’en atténuer l’impact, on a assisté à une gestion catastrophique du chaos. La gabegie hospitalière, les mensonges en cascades, les marches et contre-marches, la prévarication des milieux scientifiques ont aggravé le péril. Plus toxique encore a été et reste la panique orchestrée par les médias, serpillières des intérêts privés. La partie était belle pour les grands laboratoires pharmaceutiques dont les actionnaires s’enrichissent chaque fois que les citoyens-cobayes paient le renouvellement des vaccins.
    Quant aux résidus de ceux qui bousillèrent le mouvement ouvrier, ils ont une revanche à prendre sur ce peuple qu’ils ne reconnaissent pas parce qu’il refuse de les reconnaître. Ils font périodiquement surgir de sa boite de Pandore un fascisme de pacotille qui leur sert de faire-valoir. Leur conscience révolutionnaire ignore manifestement la mise en garde de Bemeri, lors de la révolution espagnole : « Seule la lutte anticapitaliste peut s’opposer au fascisme. Le piège de l’antifascisme signifie l’abandon des principes de révolution sociale. La révolution doit être gagnée sur le terrain social et non sur le terrain militaire ».
    Ils en sont par ailleurs à cautionner la manœuvre de culpabilisation par laquelle les responsables de la dévastation sanitaire imputent la propagation de l’épidémie celles et ceux qui, refusant le rôle de cobayes, sont surtout coupables d’avoir compris que l’obligation de se faire vacciner laissait augurer un contrôle social à la chinoise.
Au lieu de dénoncer les fauteurs de la morbidité généralisée, une faction d’intellectuels,
de rétro-bolchéviques, de prétendus libertaires ont adopté la novlangue orwellienne, devenue le mode de communication traditionnel des instances gouvernementales. Ils dénient au peuple le droit de choisir ou non les vaccins en cours d’expérimentation. Ils apportent à l’État un soutien effarant en taxant d’individualistes les Gilets jaunes en lutte pour le droit de vivre et la liberté qu’elle implique. Or, cela fait trois ans que les insurgées et insurgés de la vie quotidienne n’ont plus à démontrer qu’ils sont des individus autonomes, réfléchissant par eux- mêmes, non des individualistes.
    Ni peur ni culpabilité. Le vivant aura raison de ce monde à l’envers et de ses complices.
La joie de vivre est une inclination naturelle, C’est à sa souveraineté que la nature devra d’être libérée de l’homme prédateur.
Seule une absolue liberté anéantira l’absolutisme qui nous tue.


    Raoul Vaneigem,
    
Rien ne résiste à la joie de vivre,

    Libres propos sur la liberté souveraine, 2022 (extraits)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Raoul_Vaneigem
    http://inventin.lautre.net/livres.html#Vaneigem
    --

    • En Belgique, les meilleurs amis de Raoul : Le Bateau Ivre, le Batia Moûrt Sôu !
      https://www.facebook.com/groups/batiamourtsou/permalink/10157295367801125

      Dans l’entretien par écrit que Raoul Vaneigem a accordé au journal Le Monde (paru le 31/8/2019) la question suivante à été supprimée ainsi que l’intégralité de la réponse, sans en informer l’auteur.

      La voici (les mots écrits ci-dessous en capitale remplacent les mots en italiques du texte original : limite des possibilités graphiques de FB).

      Question "Le Monde" :
      Est-il possible de sortir de la spirale des violences ?

      Réponse Raoul Vaneigem :
      Il faut poser la question au gouvernement et lui rappeler le propos de Blanqui : « Oui messieurs, c’est la guerre entre les riches et les pauvres, les riches l’ont voulu ainsi, ils sont en effet les agresseurs. Seulement, ils considèrent comme action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu’il se défend s’il est attaqué. » Le projet de Blanqui, qui prône la lutte armée contre les exploiteurs, mérite d’être examiné à la lumière de l’évolution conjointe du capitalisme et du mouvement ouvrier, qui luttait pour l’anéantir.

      La conscience prolétarienne aspirant à fonder une société sans classe a été une forme transitoire dont l’histoire a revêtu la conscience humaine à une époque où le secteur de la production n’avait pas encore cédé la place à la colonisation consumériste. C’est cette conscience humaine qui resurgit aujourd’hui dans l’insurrection dont les Gilets jaunes ne sont qu’un signe avant-coureur. Nous assistons à l’émergence d’un PACIFISME INSURRECTIONNEL qui, avec pour seule arme une irrépressible volonté de vivre, s’oppose à la violence destructrice du gouvernement. Car l’État ne peut et ne veut entendre les revendications d’un peuple à qui est arraché graduellement ce qui constituait son bien public, sa RES PUBLICA.
      . . . . .
      La suite : https://www.facebook.com/groups/batiamourtsou/permalink/10157295367801125

  • ÉTAT DU MONDE ET MONDE SANS ÉTAT

    « L’œuvre la plus néfaste du despotisme, c’est de séparer les citoyens, de les isoler les uns les autres, de les amener à la défiance, au mépris réciproques. Personne n’agit plus, parce que personne n’ose plus compter sur son voisin. » Arthur Arnould, communard.

    Au nombre des questions que la morne époque du coronavirus posera aux générations futures, il en est une inévitable en raison du trouble qu’elle sème dans la société, perturbant parfois les relations amicales. 

    « Comment avons-nous toléré qu’une poignée de retardés mentaux, incompétents jusque dans leurs mensonges, nous soumettent à leurs décrets arbitraires, à leurs foucades imbéciles ? Quelle peste émotionnelle s’est emparée de nous et a obtenu — comble de l’absurde — que nous renoncions à vivre pour parer au risque de mourir ? » 

    Dénonçant la sottise dominante, l’intelligence de quelques-uns a fourni d’utiles éclairages. Cependant, à la question de savoir pourquoi l’apeurement avait suscité une telle hystérie de conversion, aucune réponse n’a été apportée. 

    Il faudra bien en convenir tôt ou tard : on meurt du Coronavirus, c’est indéniable, mais on meurt plus sûrement encore de la pollution croissante, des nourritures empoisonnées, des hôpitaux mis à mal par la rentabilité, de la paupérisation accélérée, de l’angoissante précarité, de l’artifice publicitaire comptabilisant tous les décès sous le même label afin d’affoler la tête et le cœur. On meurt de la glaciation des relations affectives, des joies interdites, de l’absence d’humanité et d’entraide si indispensables à la santé. La dictature du morbide règne partout. Elle propage un malaise existentiel, un mal-être d’où naît le sentiment que mieux vaut crever que se traîner dans une vie que l’omniprésence de la marchandise vide de son sens. Comment en serait-il autrement alors que nous sommes la proie d’une machinerie mondiale qui broie la vie pour en extraire du profit ? On a cru bon d’éluder le problème en incriminant une malfaçon ontologique : une imbécillité native de l’homme et de la femme les déterminerait à agir contre eux-mêmes, à aller à l’encontre du bien qu’ils se veulent. Foutaise ! 

    L’entourloupe métaphysique évite de mettre en cause l’apparition et le développement d’une économie hostile à la nature et à la vie, qui marquent la naissance de notre civilisation. Nous avons sous les yeux les ravages qu’entraîna son triomphe : patriarcat, mépris de la femme, société de maîtres et d’esclaves, dénaturation et métamorphose en homo oeconomicus de l’homo sapiens, qui tendait à affiner et à dépasser son animalité. Le capitalisme n’est qu’une forme moderne de l’exploitation de l’homme par l’homme, qui a marqué la rupture avec notre évolution symbiotique initiale, inaugurant le dogme de l’antiphysis ou anti-nature. L’hystérie panique à laquelle nous avons assisté rappelle la thèse de Reich dans Psychologie de masse du fascisme : le blocage caractériel provoque une inversion de la vie en réflexe de mort. 

    Restaurer l’alliance avec la nature n’est pas un problème à dénouer mais un nœud gordien à trancher. Comment l’État pourrait-il mettre un terme au pillage qui épuise la terre et assèche le vivant alors qu’il compte parmi les zélateurs de la pollution ? Faut-il s’employer à briser son emprise ? Beaucoup le pensent. Mais quoi ! Il faut se rendre à l’évidence. L’État n’est plus qu’un rouage de l’économie mondiale qui impose partout ses diktats. Que reste-t-il de la république, de la res publica citoyenne, rongée depuis des décennies par l’affairisme, la corruption des notables, le ridicule du parlementarisme, les mondanités politiques, la guerre des vaccins singeant la concurrence des lessives qui lavent plus blanc, le sanitaire supplanté par le sécuritaire, le confinement et le « fini de rire ! » qui ôtent à l’affectif son apport immunitaire. De sorte que ce n’est plus la fin de l’État qu’il faut envisager, c’est son dépassement – sa conservation et sa négation. Réinventer la res publica, telle sera la tâche des assemblées locales et fédérées expérimentant la démocratie directe, l’auto-organisation ou quelque nom que vous donniez au gouvernement du peuple par le peuple. 

    Nous avons pour alliées les insurrections qui enflamment les régions les plus diverses du monde. Elles annoncent par à coups, sans triomphalisme, avec une résolution inébranlable un gigantesque basculement. Elles sont le fruit d’une prise de conscience qui sensibilise les individus tout à la fois à leur existence appauvrie par la glaciation capitaliste et à une irrépressible volonté de vivre qui les tient debout. 

    C’est à eux qu’il appartient d’abroger les décrets et les décisions du despotisme étatique, considérés comme dérisoires, nuls et non avenus, du point de vue de l’humain. 

    La liberté c’est la vie, vivre c’est être libre. Ce qui seul garantit l’authenticité du propos et lui évite de tourner à la formule creuse, c’est l’expérience vécue de micro-sociétés où le gouvernement du peuple est exercé directement par lui-même. 

    Restaurer la joie de vivre est notre priorité. La poésie faite par toutes et par tous réalise l’union de l’émancipation existentielle et de l’émancipation sociale. Il apparaîtra tôt ou tard que c’est notre arme absolue. 

    Raoul Vaneigem, écrivain et philosophe 
    Kairos 50, août 2021, https://www.kairospresse.be/journal/kairos-50

    --
    http://inventin.lautre.net/livres.html#Vaneigem