Foisonnants médias alternatifs sur le Web, par @xporte
►http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/02/26/foisonnants-medias-alternatifs-sur-le-web_4373954_3232.html
Néanmoins, même avec Seenthis, on voit bien que se constituer un équivalent Libération nécessite un coût d’entrée, il faut y passer du temps, avoir repéré l’outil qui convient, ou l’ensemble d’outils qui convient. Cela nécessite un autre investissement que s’abonner à un journal ou descendre au kiosque, un investissement moins directement financier, mais plus technique, plus chronophage.
Est-ce du temps perdu ? Le temps passé à essayer des outils, et à perdre ses articles répertoriés en désertant une plate-forme, à découvrir un site qui paraît génial pendant deux jours mais ne se renouvelle pas assez, à errer de lien en lien sans trouver ce que l’on cherche, à préférer un diaporama impressionnant – ou débile – à un papier de 15 000 signes, à plonger dans les archives d’une revue, à regarder jusqu’au dégoût des vidéos d’Alain Soral, ce temps est-il perdu ?
Chouette papier, mais je regrette d’y retrouver cette idée reçue :
Car cet équivalent Libération, chacun se le fabrique selon ses centres d’intérêt, selon son rythme de lecture, avec le risque d’un enfermement non seulement sur ses certitudes politiques mais aussi sur quelques sujets.
C’est une vieille idée de Dominique Wolton, qui s’accroche désespérément depuis 15 ans à ses chers médias généralistes (les seuls qu’il comprend) :
« La multiplication des canaux d’information, comme le montre Internet, favorise communautés et réseaux. On reste entre soi. »
▻http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Dominique-Wolton-Communiquer-c-est-cohabiter-_NG_-2009-03-27-533088
(Délices de l’autocitation : ▻http://www.uzine.net/article319.html
)
Ça me semble complètement faux. Internet confronte sans arrêt à des choses qu’on ne cherchait pas et à des opinions très éloignées des siennes, il est peut-être même beaucoup moins ségrégué que la « vraie vie ». Sans parler de Twitter ou Facebook, qui peuvent être carrément très violents de ce côté-là. Il y a d’ailleurs des gens qui le supportent plus ou moins bien (on peut être dans la baston permanente sur Twitter et y puiser une forme d’énergie, visiblement).