• « La Meuse a été choisie non pas pour ses qualités géologiques, sa roche ou son sol mais pour la faiblesse des résistances locales et des traditions de lutte », analyse un opposant. Avec sept habitants au kilomètre carré et ses grandes monocultures céréalières, le désert agro-industriel a ouvert la voie à la poubelle nucléaire. Depuis son arrivée, il y a 20 ans, l’Andra colonise les terres - 2.000 ha de forêts, 1.000 ha de foncier agricole qu’elle redistribue aux agriculteurs pour éviter les procédures d’expulsions – mais elle achète aussi les consciences. Par l’intermédiaire du GIP (le Groupement d’intérêt public) qu’elle préside, l’agence arrose les départements de la Haute-Marne et de la Meuse, qui touchent chacun près de 30 millions d’euros par an. Dans les villages alentours, les volets ont beau être fermés et les maisons à vendre, les chaussées sont rénovées, les mairies et les églises aussi. à Mandres-en-Barrois, les lampadaires flambant neufs, d’un rouge clinquant, peinent à cacher la réalité. Le village s’est transformé en mouroir. « Dans vingt ans, la commune sera rayée de la carte. Qui voudrait vivre au milieu de déchets nucléaires ? », s’interroge un habitant à la retraite.

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