Naissance, enfance, adolescence, masturbation, détestation, déception, vélo.
@grosse_fatigue hésite pas à passer demander de l’aide sur irc :
Pour le commandant du Costa je peux rien faire. Mais pour un SPIP peut-être bien.
Et alors, ç’en est où, cette affaire ?
Tout va bien. Un lecteur m’a dépanné, ça marche à nouveau. L’inspiration a disparu, par ailleurs...
Je n’écris presque plus rien. Mais c’est toujours là :
►http://grosse.fatigue.free.fr/causetoujours
En fait, je suis en train de nettoyer ma base RSS… et c’est #fou le nombre de blogs qui ont été abandonnés, fermés, qui ont disparu et avec eux, beaucoup d’écrits très importants, pertinents, forts… c’est une amnésie totale et violente, je trouve. Après, comme je prends la peine de chercher un peu les proprios, j’en retrouve quelques uns qui ont en fait monnétisé sous forme d’un livre, parfois deux et puis plus rien, comme si la sève avait séché. Pas mal d’autres se sont réfugiés sur les réseaux sociaux où ils dispersent leurs idées à tous vents, mais toujours sans mémoire et surtout, pratiquement sans identité.
Est-ce que l’on se tait ou est-ce qu’on a perdu l’envie de partager ?
En fait, il y a deux découragements : celui du minuscule et de l’inutile. J’écris un texte, j’ai trois lecteurs, et après ? Et puis, paradoxal, celui des encouragements : tu devrais écrire un livre. Oui, mais bon. Je n’y arrive pas. J’ai bien des tentatives, mais je n’ai pas le courage. Entre les deux, on finit par s’épuiser. Et l’on sait bien que les lecteurs vont ailleurs. Facebook™ a privatisé tout cela. Je viens juste d’écrire une bafouille à ce sujet. Le net de nos débuts, celui dont on rêvait un peu, est une machine à fric aujourd’hui. Tu l’avais bien senti : les marchands ont gagné. Au pire, je pourrais vendre mes écrits 2,99 Euros sur Edilivre... Mais quand même, c’est un peu la honte, non ?
De plus, je tournais en rond. Et des lecteurs fidèles - devenus de vrais amis dans la vraie vie - me l’ont dit : tu te répètes. Parce que le format que j’avais adopté : brève taille écran, m’y encourageait. Les réflexions plus profondes, ou même le récit, voire le roman, sont hors de portée des publications en ligne. Les vrais écrivains ne sont pas venus y mettre les pieds : ils ont mieux à faire. Quitte à prendre le risque de n’être jamais lus. Sur le net, être lu, ça te donnait l’impression d’exister. J’ai vraiment aimé ça. Ce fut mon quart d’heure de gloire. Mais un quart d’heure, ça ne compte pas, n’est-ce pas ?
Les vrais écrivains savent s’isoler plus longtemps que nous, c’est tout. Ils ne sont pas distraits. C’est tellement facile d’écrire sur un blog : tu prends quoi, deux, trois heures, pour écrire ton machin, et aussitôt après, la (petite) récompense ou la (grande) frustration, les retours, les bravos, le plus souvent rien du tout. La question au fond n’est pas celle de l’argent que ça rapportera (ou pas), la question est de réussir à s’isoler le temps nécessaire à accoucher de ces quelques centaines de pages dont tu n’as pas « le courage ».
Ca, ça redonne l’envie d’écrire. Et la solution pour : ►https://www.youtube.com/watch?v=Dzrw52pTpso
Je tiens à dire qu’il ne se passe rien sur Facebook qui ressemble de prêt ou de loin à ce que nous trouvions sur les blogs à l’époque où ils n’étaient pas encore morts.
J’ajoute que nous avons tous plus ou moins la quarantaine... les jeunes qui ont des choses à dire le disent là où nous ne sommes pas... et peut-être découvrirons-nous ces endroits un de ces jours... ou pas.
L’analogie des mondes parallèles me semble tout à fait d’actualité. A l’époque des blogs, mon père ignorait totalement ce foisonnement de vie et de réflexion. Par exemple. Tout comme nous ignorons à notre tour ce que nos plus jeunes vivent et foisonnent.
Un quart d’heure après l’autre… on fera les comptes à la fin.
Après, le blog révolutionne l’idée même d’écriture en ce qu’il te confronte pratiquement en temps réel avec le lecteur. C’est une école formidable et aussi un merveilleux endroit de rencontres. Sans mon blog, une grande partie des gens que je connais (y compris dans la vie analogique) n’existerait pas pour moi.
Physiquement, je suis dans la distance parce que je vis loin de tout. Même si une partie de l’intimité se construit dans la chaleur humaine et autour des verres de bière, même s’il est souvent très plaisant et intense de rencontrer tes interlocuteurs en face à face, il y a aussi une très forte intimité épistolaire qui est loin de ne dater que du numérique.
Parce que je nettoie ces flux RSS, j’échange aussi des mails avec des blogueurs un peu perdus de vue et on éprouve une vraie joie à se donner des nouvelles, à voir que l’on se souvient un peu et l’on s’attriste des disparitions bien concrètes.
Ce n’est qu’un moyen de plus, pas quelque chose qui remplace. Le petit récit n’est pas moins noble que la grosse saga en 10 tomes : les chroniqueurs aussi ont fait la littérature.
Les jeunes ont changé de paradigme : ils sont sur Youtube, Tumblr et Snapchat… mais là aussi, pas de substitution, juste des cartouches en plus.
La correspondance entre gens durant les siècles passés démontre qu’en effet, nous n’inventons rien. J’ai toujours eu le plus grand mal à échanger des courriers écrits. Alors qu’écrire sur un clavier...
Perso j’utilise mon RSS pour archiver les blogs que j’aime, et ainsi quand ils disparaissent leur contenu ne disparaît pas :)
J’ai changé d’agrégateur, parce que Feedly est une merde en archivage, mais je ne suis pas certaine que QuiteRSS soit meilleur, même s’il est local.