• En #Bretagne, une #mine d’#Imerys accapare et pollue la ressource en #eau

    La multinationale française Imerys souhaite ouvrir une nouvelle fosse d’extraction dans sa mine à ciel ouvert, située à #Glomel, en Bretagne. Plusieurs associations dénoncent des conséquences majeures sur l’eau.

    « Regardez ce qu’Imerys a fait du périmètre de protection de notre captage d’#eau_potable », commente Jean-Yves Jégo, conseiller municipal de Glomel et membre de l’association #Douar_Bev (« Terre vivante »). Il faut dire que la vue est spectaculaire. Au milieu des champs, nous contemplons la « fosse n°3 », un trou large comme 30 terrains de football et profond comme 5 immeubles haussmanniens superposés. On y extrait de l’andalousite, un minéral résistant aux très hautes températures utilisé pour produire des fours, des têtes de missiles ou des blocs moteurs de camions. Imerys prévoit de creuser bientôt une nouvelle fosse, la quatrième, comme celle-ci : « Incompatible avec la préservation de l’eau ! » dénoncent une partie des riverains et les associations.

    « Nous sommes ici sur le château d’eau de la région, en tête de deux bassins versants, indique Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières, celui de l’Ellé, qui se jette dans l’océan à Quimperlé, et celui du Blavet, qui coule jusqu’à Lorient. » Ces têtes de bassins sont formées de ce que les hydrologues appellent un « chevelu », à l’image des innombrables petits traits qui les représentent sur une carte : les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Ce sont les sites à préserver en priorité pour protéger les nappes phréatiques et les captages d’eau en aval. Cette sensibilité est plus forte encore en Bretagne, qui « dispose de très peu de ressources en eau souterraine et dépend des eaux de surface pour son alimentation », ajoute Dominique Williams.

    « Imerys ne maîtrise pas les impacts de cette mine »

    Exploitée depuis les années 1970, la mine de Glomel, 1 300 habitants, est longtemps passée inaperçue — peut-être parce qu’elle n’est, du point de vue de l’administration, qu’une carrière [1]. Pourtant, son fonctionnement est celui d’une mine : le minerai contenant 15 % d’andalousite est acheminé vers l’usine toute proche où il est concassé, broyé et concentré dans des bains d’acide sulfurique et autres réactifs. Sa transformation produit chaque année plus de 1 million de tonnes de déchets boueux ou solides, ces derniers formant, tout autour de nous, ces collines grises de 300 mètres de haut.

    Pour creuser il y a trente ans cette troisième fosse dans la zone de protection d’un captage d’eau, Imerys avait bénéficié d’un miracle : une dérogation de la préfecture. Et ce, malgré un risque de pollution connu, puisque la roche excavée ici contient de la pyrite : au contact de l’eau, elle génère un jus acide qui draine des polluants métalliques. En 2004, la cour d’appel de Nantes saisie par un agriculteur a annulé cette dérogation : le périmètre de protection devait être remis en état. Mais quand ? Contacté par Reporterre, Thomas Louvet, responsable projets miniers chez Imerys Glomel, indique que la réhabilitation est bien prévue, mais « en fin d’exploitation, entre 2040 et 2045 ».

    « Force est de constater qu’Imerys ne maîtrise pas les impacts de cette mine, affirme Armelle Renault, ingénieure agronome vivant à moins de 1 kilomètre du site qui participe depuis deux ans à un groupe de veille citoyenne sur la mine. On a découvert par hasard que l’un des piézomètres, appareil qui mesure les niveaux d’eau et leur composition, avait détecté des concentrations de métaux très anormales dans les eaux souterraines. » Sur la plaquette imprimée en couleurs qui justifie l’ouverture de la fosse n°4, Imerys assure n’avoir « aucun impact sur les eaux souterraines et superficielles ».

    Pourtant, interrogée par Reporterre, l’entreprise a admis l’existence de ce problème de concentration de métaux. Elle y répondra « par la pose de quatre nouveaux piézomètres », mais « n’en connaît pas la cause ». L’appareil de mesure se trouve au pied d’une montagne de déchets miniers (la « verse Roscoat »), juste à côté du précédent site d’extraction (la fosse n°2) désormais utilisé par Imerys pour déverser ses déchets liquides. Sous ses allures de lac de montagne, il reçoit en continu les boues de traitement de l’usine d’andalousite, contenant des taux très élevés de métaux cancérigènes comme le cadmium et le cobalt. Résultat : la fosse n°2 est un lac d’eau acide et de déchets toxiques qui peuvent s’infiltrer dans les eaux souterraines.

    Des volumes d’eau immenses

    Derrière le conflit autour de la mine de Glomel, se cache l’eau nécessaire à son activité. La consommation est dissimulée et minimisée par Imerys depuis des décennies. « À cette question, on obtient toujours des réponses partielles et embrouillées, raconte Armelle Renault. En réunion de comité de suivi, le représentant de l’entreprise a expliqué que la mine ne consommait que 6 000 m3 d’eau pris sur le réseau. » En réalité, c’est le volume nécessaire pour les usages sanitaires et le réfectoire pour la centaine d’employés du site. Dans ses études d’impact, Imerys écrit qu’« il n’est pas effectué de prélèvement d’eau dans le milieu naturel pour alimenter les installations du site » et que son usine « fonctionne en circuit fermé ».

    Pour y voir plus clair, Reporterre a demandé par écrit à Imerys quelle était la consommation d’eau annuelle du site de Glomel. La réponse fut tout autre, et encore plus mystérieuse : « La consommation du site correspond aux pertes par évaporation estimées à environ 100 000 m3/an. »

    Il faut éplucher les 2 900 pages du dossier d’enquête publique pour comprendre les véritables besoins en eau du site. L’usine nécessite à elle seule 1,9 million de m³ par an, ce qui équivaut à la consommation d’une ville de 35 000 habitants. Et comme son « circuit fermé » ne recycle que 57 % de l’eau, il faut y injecter chaque année au moins 800 000 m³. Pour ce faire, Imerys pompe directement dans la nappe phréatique (l’exhaure) et collecte toutes les eaux de ruissellement sur plus de 250 hectares. Chaque année, elle dispose ainsi gratuitement d’une gigantesque réserve de plus de 3 millions de m³, l’équivalent de plusieurs mégabassines prélevées au détriment des zones humides, des tourbières et des nappes souterraines.
    « On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans »

    « Le comble, c’est qu’Imerys se vante en disant que c’est grâce à la mine qu’il y a assez d’eau en été dans les rivières, s’insurge Jean-Yves Jégo. C’est le monde à l’envers ! » En effet, le site rejette chaque année plus de 1 million de m³ d’eaux industrielles. De ce fait, l’entreprise se flatte d’avoir un « impact positif puisque les volumes rejetés constituent une bonne partie du débit et de la qualité de ce cours d’eau et un important soutien en période d’étiage ». Selon Jean-Yves Jégo, « si Imerys adapte ses rejets d’eau au niveau des rivières en été, c’est avant tout pour diluer ses propres pollutions et les maintenir sous un seuil acceptable ».

    En aval de la mine se trouvent deux stations de pompage d’eau potable gérées par Eau du Morbihan, et Imerys a les plus grandes difficultés à transformer ses eaux industrielles acides et chargées en métaux en eau brute destinée à la consommation humaine. Elles passent dans deux stations de traitement, puis dans une nouvelle usine mise en service en avril dernier par Imerys, « moyennant 6 millions d’euros d’investissement » pour réduire la pollution au manganèse, mais leur teneur en sulfates reste sept fois supérieure aux valeurs seuil.

    « On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans, résume Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières de Bretagne. Imerys bénéficie d’une bienveillance effarante de la part des services de l’État, qui lui délivrent des arrêtés préfectoraux manifestement contraires à l’intérêt général. » En 2015, le tribunal administratif de Rennes a annulé un arrêté, jugeant qu’Imerys avait minoré les conséquences de son activité sur les zones humides et Natura 2000 situées à proximité en produisant « une étude d’impact entachée d’une insuffisance qui a nui à l’information tant de l’autorité administrative que du public ». En 2018, Imerys a été condamnée par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour un déversement sauvage d’eaux chargées de métaux dans un affluent de l’Ellé, constaté en 2013 par des inspecteurs de l’environnement.

    L’Autorité environnementale dira avant l’été si elle autorise l’ouverture d’une quatrième fosse. Le 15 avril dernier, dans la salle des fêtes de Glomel, 150 personnes étaient présentes à l’occasion du lancement de la coalition contre le projet ; elle réunit huit associations. « Année après année, les gens ont vu la mine s’étendre, analyse Camille, la trentaine, membre du collectif Bascule Argoat. Le fait qu’elle passe désormais de l’autre côté de la route a été un choc. On n’imaginait pas les répercussions que ça aurait sur l’environnement. Imerys présente tellement bien ! Ceux qui se font avoir, maintenant, ce sont les habitants de l’Allier, avec le projet de mine de #lithium. Notre expérience doit servir d’exemple. »

    https://reporterre.net/En-Bretagne-une-mine-d-Imerys-accapare-et-pollue-la-ressource-en-eau
    #extractivisme #France #pollution #résistance

  • Sauvegardons les 200 arbres de l’avenue Bollée au Mans
    https://bascules.blog/2024/05/29/sauvegardons-les-200-arbres-de-lavenue-bollee-au-mans

    Communiqué du collectif de défense des 200 arbres de l’avenue Bollée – 29 mai 2024 Nous tenons à remercier tou.te.s celleux qui, de près ou de loin, défendent les arbres menacés par l’écocidaire projet Chronolignes. Bravo à nous tou.te.s pour nos actions défendant le vivant et notre cadre de vie ! Alors que Le Mans […]

    #Les_mobilisations,_les_luttes,_la_mémoire_des_luttes #Alternatiba #Collectif_de_défense_du_Bois_du_Fouillet #GNSA #Greepeace #Les_Soulèvements_de_la_Terre #PEM #Sarthe


    https://2.gravatar.com/avatar/2cef04a2923b4b5ffd87d36fa9b79bc27ee5b22c4478d785c3a3b7ef8ab60424?s=96&d=

  • Les opposants à l’usine Bridor manifestent à nouveau, devant le siège du groupe Le Duff à Rennes
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/les-opposants-a-l-usine-bridor-manifestent-a-nouveau-devant-le-siege-du

    Une manifestation pour le #climat et contre le projet d’usine Bridor à Liffré (Ille-et-Vilaine) est organisée samedi 12 novembre 2022. Cette fois, les opposants au projet sont réunis devant le siège du groupe Le Duff, au centre Alma à Rennes.

    la brioche dorée du père Le Duff c’est ça
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1453756426011172875/pu/vid/1280x720/mqUrqWHvGe5ki2Ue.mp4?tag=12


    https://t.co/wmL1fylkw1
    #beurk #alternatiba

  • ANDROCÈNE. QUEL EST LE GENRE DE L’ANTHROPOCÈNE ?

    Quelles sont les relations entre le capitalisme industriel, la destruction environnementale et le patriarcat ? En interrogeant le genre de l’Anthropocène – l’Androcène – , la revue Nouvelles Questions Féministes (NQF) porte la focale sur les acteurs qui sont responsables de la dégradation du vivant, ceux qui en ont le plus bénéficié et qui continuent d’innover en la matière.

    Important : NQF refuse l’essentialisme https://invidious.fdn.fr/watch?v=yF7cTZaYi0g&local=true

  • La désobéissance civile relève de la liberté d’expression et du répertoire d’actions légitimes des associations | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/en-debat/associations/la-desobeissance-civile-releve-de-la-liberte-d-expression-et-du-repertoire-

    Pour avoir organisé les 16 et 17 septembre, un atelier sur la désobéissance civile lors de son 2 ème Village des Alternatives, l’association pour le climat et la justice sociale, Alternatiba, serait sous le coup de la loi dite « Séparatisme ». Une tribune rappelle que la #désobéissance_civile relève de la liberté d’expression, du répertoire d’actions légitimes des associations et qu’elle s’inscrit dans le cadre de la démocratie et de la république.

    https://www.gisti.org/spip.php?article6895
    #gisti

  • Désobéissant.e.s !

    Face à l’#urgence_climatique, une frange importante de la jeunesse a fait le choix de la désobéissance civile et de l’action. Le passionnant récit, en immersion, d’une mobilisation sans précédent.

    Après un été 2018 marqué par la canicule, les incendies et la démission fracassante de Nicolas Hulot, un groupe de jeunes gens, affolés par l’inaction des gouvernements face à la crise climatique, décide d’unir ses forces. Un QG, La Base, est loué en plein Paris. En germe depuis la COP21, une internationale informelle du climat relie différents mouvements de contestation européens : Extinction Rebellion, Ende Gelände, Alternatiba, ANV-COP21… Parmi eux, des jeunes de moins de 30 ans. Certains, comme Élodie et Pauline, ont lâché un poste prestigieux pour se consacrer à un combat qu’ils jugent crucial. Après une première victoire – la pétition baptisée « L’Affaire du siècle » et ses 2 millions de signatures en quinze jours –, les activistes de La Base organisent 134 décrochages de portraits d’Emmanuel Macron dans les mairies, retransmis sur les réseaux sociaux, afin de dénoncer « le vide de sa politique écologique ». C’est leur première grande action de désobéissance civile. Le documentaire suit ces « désobéissants » en action et dans l’intimité : des « gilets jaunes » à la pandémie de Covid-19, l’année 2020 va les mettre à l’épreuve.

    Sentiment d’urgence
    Alizée Chiappini et Adèle Flaux captent l’émergence d’une génération qui, à sa façon pragmatique, ouverte et combative, imagine un nouvel engagement citoyen. Fonctionnant en réseau, les militants de La Base n’hésitent pas à traverser la Manche pour prendre des leçons de non-violence chez les cousins britanniques ou à se rapprocher des « gilets jaunes » pour rassembler les luttes sociales et environnementales. Ponctué de moments forts, comme le blocage de La Défense, « la république des pollueurs », face à des cadres ulcérés ou approbateurs, ce récit limpide, parcouru par un sentiment d’urgence, fait vivre de l’intérieur un an et demi d’une mobilisation sans précédent, combat qui vaudra à ses « meneurs », arrestations, gazages et poursuites juridiques. Ce document passionnant tient à la fois du manuel politique et du roman initiatique, l’aventure passant par différentes phases quand l’enthousiasme fait place à la désillusion avant de retrouver un nouveau souffle.

    https://www.arte.tv/fr/videos/093803-001-F/desobeissant-e-s

    #résistance #internationale_du_climat #climat #COP21 #COP_21 #jeunesse #Alternatiba #activisme #action_directe #non-violence #désobéissance_civile #2018 #Greta_Thunberg #extension_rebellion #Elodie_Nace #Pauline_Boyer #Notre_affaire_à_tous #inaction_climatique #l'affaire_du_siècle #affaire_du_siècle #Marie_Toussaint #marche_mondiale #Elliot_Lepers #gilets_jaunes #Priscilla_Ludosky #justice_climatique #justice_sociale #les_amis_de_la_Terre #marche_pour_le_climat #marche_du siècle #16_mars_2019 #convergence_des_luttes #Ende_Gelände #urgence

    #film #documentaire #film_documentaire

  • #Décrocheurs de #portraits : au tribunal, la contradiction écologiste
    https://lemediapresse.fr/social/decrocheurs-de-portraits-au-tribunal-la-contradiction-ecologiste

    Au procès parisien des « décrocheurs de portraits », la désobéissance civile à la barre : quelle désobéissance, et contre qui ? Lors d’une audience singulière, ce sont plutôt les limites politiques de cette écologie « consensuelle » qui ont été soulignées. Celles d’une stratégie qui attend beaucoup du gouvernement, et très peu du conflit #Social. Les impressions de Filippo Ortona.

    #Écologie #Alternatiba #ANV #Ecologie #Macron #Paris

  • À #Lyon, la justice tente de recadrer les #Décrocheurs de #portraits
    https://lemediapresse.fr/politique/a-lyon-la-justice-tente-de-recadrer-les-decrocheurs-de-portraits

    Deux militants comparaissaient ce lundi pour avoir décroché un portrait d’Emmanuel #Macron, le 21 février dernier. Reportage à Lyon, nouvelle ville-étape de la riposte judiciaire à la désobéissance civile.

    #Politique #Alternatiba #ANV

  • Climat : l’heure de vérité (Alternativa, Blog Mediapart ’Changeons le système, pas le climat !’, 05.06.19)
    https://blogs.mediapart.fr/alternatiba/blog/050619/climat-l-heure-de-verite

    Les mobilisations pour le #climat n’ont jamais été aussi fortes, et pourtant le climat s’emballe. Alors on s’est planté⋅e⋅s ? ou on a planté ? En tant que mouvements citoyens #Alternatiba et #ANV-COP21, nous nous posons la question et détaillons notre stratégie pour un mouvement de masse, populaire, radical, non-violent et déterminé pour le climat
    […]
    Mais nous devons également dire la vérité sur les efforts qu’il va falloir entreprendre, car nous sommes arrivé⋅e⋅s à un virage. Plus le temps pour une #transition progressive : l’heure est venue de la métamorphose. Plus le temps pour des mesures fades et consensuelles : il faut à présent dire honnêtement ce que nous devons mettre en place si nous voulons être cohérent⋅e⋅s avec notre volonté de tout faire pour rester sous le seuil crucial des +1,5 °C de réchauffement global.
    […]
    Ne taisons ni la responsabilité des grandes entreprises polluantes dont les activités brûlent la planète, ni celle de nos représentants politiques dont l’inaction et les petits pas fournissent le combustible, ni la nôtre. Nous devons passer en mode pompier : pour cela nous portons non seulement la responsabilité d’agir par la #désobéissance_civile et la construction des #alternatives, mais aussi celle de cesser de soutenir ce #système en soufflant sur ses braises.

    Cela ne va pas faire plaisir à tout le monde : il va falloir renoncer au #confort tel que la société de #consommation et la publicité nous l’ont vendu comme idéal jusqu’alors (et duquel beaucoup sont exclus). Il va aussi falloir renoncer à la vision de l’avenir tel qu’on l’avait conçu jusqu’alors. Notre manière de nous déplacer, de nous loger, de nous chauffer, de travailler, d’éduquer nos enfants, nos loisirs : rien ne sera comparable à ce qui nous semblait une évidence jusqu’à aujourd’hui.
    […]
    En revanche, nous sommes animé⋅e⋅s d’une conviction : pour changer de système et construire des sociétés réellement soutenables, il nous faut construire un mouvement de masse, populaire et radical. Chaque mot est important.
    […]
    Car ce n’est pas contre le dérèglement climatique que nous luttons, en réalité. Mais contre le système qui le provoque. C’est pourquoi nous décidons d’orienter nos actions collectives et nos choix stratégiques vers tous les leviers qui peuvent saper ce système.
    […]
    Mais nous serions inconséquent⋅e⋅s si notre seule volonté était de faire tomber le système actuel. Nous nous méfions du risque que celui-ci laisse la place à encore plus de chaos, à encore plus d’injustices, à encore plus de dérives autoritaires. Notre combat n’a de sens que s’il s’associe avec la construction collective d’un autre modèle. C’est pourquoi il faut poursuivre la multiplication des alternatives et soutenir leur implantation à toutes les échelles.

  • Urgence climatique : quels défis relever pour passer à la vitesse supérieure ?

    Après le succès des marches pour le climat - ainsi que l’absence de réactions politiques de l’exécutif à la publication du rapport du GIEC - je me permets de vous faire suivre une contribution au débat sur les suites à donner à ce « mouvement climat » en train de se développer : quel bilan tirer de la séquence passée (été caniculaire, démission de Nicolas Hulot, rapport du GIEC et mobilisations inédites) ? quels sont les défis à relever ?

    https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/151018/urgence-climatique-quels-defis-relever-pour-passer-la-vitesse-superi

    #UrgenceClimatique #EmmanuelMacron #GIEC #Alternatiba #Transition

  • Irritzina, le cri de la génération climat
    (Sandra Blondel et Pascal Hennequin, France, 2017, 100 minutes)
    http://www.irrintzina-le-film.com

    Face au sentiment d’impuissance que provoque l’extrême gravité du dérèglement climatique, quelques militants de l’organisation basque Bizi font un pari fou : construire en quelques années une mobilisation sans précédent en vue de la COP21 et lancer un grand mouvement non-violent pour le climat : Alternatiba.

    De Bayonne à Paris, sur des vélos multiplaces, coup de pédale après coup de pédale, en multipliant les villages des alternatives, de petites victoires en grandes mobilisations contre les multinationales des énergies fossiles et les banques qui les soutiennent, le film raconte les étapes de cette mobilisation.

    Tourné de janvier 2015 à janvier 2017, Irrintzina est un cri d’alarme sur l’effondrement de notre monde mais c’est aussi un cri de joie poussé par des centaines de militants déterminés qui ont réalisé que si, ensemble, ils ne faisaient rien, personne ne le ferait à leur place.

    Tour Alternatiba, ATTAC, Action Non-Violente COP21, Faucheurs de chaises de la banque BNP Paribas, blocage du sommet pétrolier… Le film d’une génération qui ne se résigne pas, qui crée et invente un avenir désirable où bataille écologiste et sociale rime avec plaisir et joie d’agir ensemble. Soutenu par 1258 contributeurs, avec la participation d’une vingtaine de techniciens issus des médias « alternatifs », « citoyens » bref « pas pareils » à travers toute la France.

    En salle depuis le 8 novembre, le film a besoin de bouche-à-oreille pour assurer son succès. Il passe dans toute la France :
    http://www.irrintzina-le-film.com/les-projections

    Entre autres à Paris, au cinéma Les TROIS LUXEMBOURG, et à Montreuil, au cinéma Le Méliès, au moins jusqu’au 21 novembre.
    https://www.cinetick.fr/?p=XP18#P=%5B%22XP18%22%5D
    http://meliesmontreuil.com

    #Irritzina #Cinéma #Documentaire #Alternatiba #COP21
    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène
    #réchauffement_climatique #dérèglement_climatique

    Ajouter à la compilation :
    https://seenthis.net/messages/499739

  • Le radeau de la Méduse climatique (1)
    http://www.eauxglacees.com/Le-radeau-de-la-Meduse-climatique

    « Pourquoi les meilleurs d’entre nous s’en vont-ils à vau-l’eau tandis que les pires continuent à prospérer ? Je veux savoir (*) ». Jeudi 26 novembre, 10 heures du matin, au carrefour de la rue du Jourdain et de la rue des Pyrénées, dans le 20ème arrondissement à Paris. La petite place pavée où se tiennent les innombrables brocantes qui font désormais l’ordinaire des loisirs métropolitains est cernée de barrières, envahie de camions, illuminés de gilets fluo qui s’agitent dans tous les sens. Mon premier (...)

    • En fait j’avais tout faux ! Y avait les barrières, les camions, les gilets fluo, le gros moteur diesel, mais c’était pas Canal Bolloré et les intégristes ! C’était Paris qui plantait des arbres pour « compenser » la #COP_21 !

      Déjà là on a l’instantané de la période. Une vraie scène de crime. D’un côté de la placette, vers Jourdain, les librairies, les terrasses, avec les brunchs « populaires et familiaux » à 35 euros le dimanche, de l’autre les kebabs, l’épicier paki, les bazars à deux balles…

      Et donc, au milieu, maintenant, poussent les #arbres ! Enfin faut pas pousser, d’ailleurs je me pince pour y croire. A trois jours de l’ouverture de la grande caravane #publicitaire, la Ville a donc été chercher à grands frais, au moins à plusieurs centaines de bornes, donc les camions, l’autoroute, j’en passe et des pires, des « arbres » arrachés à une quelconque pépinière industrielle, qui, après avoir été transbahutés à grand frais, sont transplantés dans tout Paris, à grands coups de marteau piqueurs et de générateurs carburant bruyamment au diesel… (...)

      Les WWF, Greenpeace, Fondation Henrich Böhl, LDH… montent alors au créneau pour expliquer que la COP, l’ONU et les gouvernements c’est vachement bien, que la COP est un lieu de dialogue avec les gouvernements, les habituelles conneries...

      #Emmanuelle_Cosse, dont le directeur de la communication est un (ancien ?) haut-cadre de la direction de la communication de… Veolia (...)

      Les manifestations sont maintenues si elles ont lieu « dans les espaces fermés et aisément sécurisables », souligne le communiqué du secrétariat de la COP21.

      #Ville_de_Paris #Coalition_Climat #état-d'urgence et ses caniches.

    • A l’origine, une « Marche Mondiale pour le Climat » devait avoir lieu à Paris le 29 novembre, et dans d’autres villes comme Berlin, Milan... les 28 ou 29 novembre.

      Ensuite un « climat-forum » devait se tenir les 5 et 6 décembre durant le « Sommet citoyen pour le climat » organisé lui à Montreuil, en lisière de Paris, en Seine-Saint-Denis.

      Deux salles de 500 places, 3 salles de 200 places et beaucoup de salles de 50 places, genre salles de classe d’un lycée. La réservation d’une salle pour une tranche horaire de deux heures avait débuté dès le mois d’octobre sur le site web de la Coalition climat qui recensait les évènements et mobilisations prévues en parallèle de la COP21 « officielle ».

      Enfin, une « action de masse pour la justice climatique » était programmée à Paris le 12 décembre. L’une des initiatives proposées, dénommée « Red Line » étant une action de désobéissance sur le site officiel de la COP21 à Paris-Le Bourget, où se gobergeront les entreprises privées et les « ONG » accréditées.

      Evidemment, très tôt, aucun consensus ne pouvait être réuni pour l’action « Red Line » au sein de la Coalition climat, puisque certaines « ONG » membres de la Coalition climat seraient aussi présentes… à l’intérieur de la COP21 officielle à Paris-Le Bourget…

      Autre problème, sur un budget global initialement évalué à 590 millions d’euros, l’Etat, la Région Ile-de-France et la ville de Paris allaient donner beaucoup moins d’argent que prévu.

      Avec un « trou » de 100 millions d’euros, la traduction (interprètes et matériel) des échanges « alternatifs » n’était plus financée, et ce dès le mois de septembre. La Coalition climat envisageait dès lors de solliciter pouvoirs publics et collectivités.

    • Les membres d’Attac se reconnaissant à leur âge avancé (60 ans et quelques grosses brouettes), et les membres d’Alternatiba à leur jeune âge (moins de 30 ans) et un super t-shirt bling-bling, souvent avec la coupe de douilles genre Julien Bayou, ou la variante petite natte qu’on associe tout de suite aux braies des Gaulois (et tout le tintouin, les toilettes sèches qui sauveront le genre humain, et tutti frutti...). Ca à l’air de rien mais ça rend bien sur les selfies, faut pas déconner avec ça…
      [...]
      A la fin de la réunion, il est demandé à l’assistance d’approuver une déclaration rédigée avant la réunion par la petite poignée de gens qui pilotent le truc. Jusque là rien de surprenant. Sauf que, une personne demande à ce qu’un mot soit supprimé dans une phrase. La phrase était « La COP21 n’est pas la seule solution pour lutter contre le changement climatique ». Le mot à supprimer était « seule ».

      De nombreux participants agitent leurs petites mains en guise d’approbation. Les WWF, Greenpeace, Fondation Henrich Böhl, LDH… montent alors au créneau pour expliquer que la COP, l’ONU et les gouvernements c’est vachement bien, que la COP est un lieu de dialogue avec les gouvernements, les habituelles conneries...

    • Les moyens puissants sont oppressifs, les moyens faibles sont inopérants. Toutes les fois que les opprimés ont voulu constituer des groupements capables d’exercer une influence réelle, ces groupements, qu’ils aient eu nom partis ou syndicats, ont intégralement reproduit dans leur sein toutes les tares du régime qu’ils prétendaient réformer ou abattre, à savoir l’organisation bureaucratique, le renversement du rapport entre les moyens et les fins, le mépris de l’individu, la séparation entre la pensée et l’action, le caractère machinal de la pensée elle-même, l’utilisation de l’abêtissement et du mensonge comme moyens de propagande, et ainsi de suite. L’unique possibilité de salut consisterait dans une coopération méthodique de tous, puissants et faibles, en vue d’une décentralisation progressive de la vie sociale ; mais l’absurdité d’une telle idée saute immédiatement aux yeux. Une telle coopération ne peut pas s’imaginer même en rêve dans une civilisation qui repose sur la rivalité, sur la lutte, sur la guerre

      http://seenthis.net/messages/406040

  • #Barnabé_Chaillot à #Alternatiba Toulouse


    Un des organisateurs d’Alternatiba a eu la bonne idée d’inviter Barbabé Chaillot à venir présenter ses expérimentations ce week-end à Toulouse.
    Ce mec a une telle constance dans ses projets fous qu’il en devient admirable. Pour tout fabriquer avec rien ou presque, de l’éolienne à l’alternateur, du radiateur en aluminium à partir de canettes aux ventilos d’ordi générant de l’électricité grâce à un feu de feuilles mortes… Avec un minimum de moyen, le but est de capter un peu des énergies à porter d’intelligence pour que chacun se les approprie, c’est beau, gratuit, généreux et ça marche ! Et en plus il sait présenter ses tatonnements et ses réussites sur sa chaine et passe beaucoup de temps pour les partager.
    Il dit qu’il ne sera surement pas reconnu en france (Grenoble) et attend des invitations en Inde, pays où l’on visionne le plus ses vidéos !

    Sa chaine :
    https://www.youtube.com/channel/UCg7HRuQ93hl9v8dTSt_XDHA

    Un exemple ? Ecouter la radio avec une bougie.
    https://www.youtube.com/watch?v=GVpPmu6S_Dk

    #génial #énergie #thermo_électricité #module_peltier #partage #DIY #électricité_gratuite #recup #vieux_ordis

  • Polices françaises et allemandes tentent d’entraver le tour d’Europe des alternatives
    http://www.bastamag.net/Des-militants-a-velo-fiches-pour-avoir-critique-le-nucleaire

    Le Tour Alternatiba, c’est un tour de France et d’Europe à vélo, pour promouvoir les alternatives écologiques et la transition énergétique dans l’espoir de limiter le réchauffement climatique. Un périple de 5 600 kms parti le 5 juin de Bayonne. Mais cette initiative ne semble pas plaire aux polices française et allemande qui ont tenté de bloquer les cyclistes. Pour cause de dopage ? Pas vraiment... Le 20 juillet, les membres du tour marquent une pause devant la centrale nucléaire de Fessenheim. Rien (...)

    En bref

    / #Climat, #Alternatives_concrètes, #Le_défi_du_réchauffement_climatique

  • Le Tour Alternatiba s’est lancé sous le soleil et les applaudissements
    http://blogs.mediapart.fr/blog/alternatiba/050615/le-tour-alternatiba-sest-lance-sous-le-soleil-et-les-applaudissement

    « La bataille qui se joue aujourd’hui pour contenir le dérèglement climatique est décisive pour les conditions de vie à venir. Elle n’est ni gagnée, ni perdue. Son sort est dans les mains de notre génération. Il se joue en ce moment même. » a déclaré Mme Christiane Hessel, veuve de Stéphane Hessel, qui avait parrainé le processus #Alternatiba. C’est elle qui a coupé le ruban officiel du départ du Tour Alternatiba, à 14H00 précises. Les vélos de 3 et 4 places, symbolisant la #transition écologique et la solidarité, se sont alors lancés direction San Sébastien.


    Prises de paroles pour l’#agriculture_paysanne, les ateliers #vélo ou les monnaies locales, contre les #gaz_de_schiste ou les #gpii grands projets inutiles se sont succédées, entrecoupées par diverses prestations artistiques. La Coordination européenne des Alternatiba a insisté sur l’importance stratégique que va revêtir la mobilisation citoyenne dans les mois et les années à venir, « Après 20 ans d’échecs de ces négociations internationales, alors que les intentions actuellement affichées par nos Etats sont loin d’être à la hauteur des enjeux, et parce que les climatologues disent qu’on ne peut pas se permettre d’attendre 2020 pour commencer à agir ».

    « Nous sommes condamnés à faire aujourd’hui des paris fous, car ce sont les seuls que les générations vivant en 2040 jugeront sensés ! »
    [...]
    Deux heures avant, l’économiste expert en questions climatiques Maxime Combes @maxime1 concluait quant à lui une conférence donnée devant plus de 300 personnes en affirmant qu’ "Il existe des signaux positifs dans la perspective de la conférence de Paris : moins du côté des négociations qui font preuve d’inertie et d’inefficacité, que du côté des mouvements pour la justice climatique (#Blockadia, Alternatiba, désinvestissement, anti-#TAFTA) qui montrent la voie à suivre pour éviter le chaos climatique et mener la transition écologique et sociale dont nous avons besoin".

    #climat

  • #alternatiba SQY c’est maintenant !
    http://antonin.moulart.org/alternatiba-sqy-cest-maintenant

    Quel plaisir d’avoir participer à cette première journée de Festivités ! Je vous invite à retrouver un petit reportage photo concoté avec amour ici. Je serai sur l’espace média (centre culturel Aimé Césaire) tout cet après midi ? Si vous avez besoin d’info, contacts dans le festival ou d’une connexion à internet, je suis à […]

    #Réappropriation_de_l'Espace_Public

  • Le mouvement de la transition entame son tour d’Europe : 5600 km à vélo
    http://www.bastamag.net/Le-mouvement-de-la-transition-entame-son-tour-d-Europe-5600-km-a-velo

    Sous le soleil et les applaudissements de Bayonne, le tour Alternatiba a pris le départ ce 5 juin à 14 heures. Pendant près de quatre mois, quarante militants vont se relayer, à vélo, parcourir 5600 km et traverser 187 territoires, aussi bien en France que dans les pays voisins. L’arrivée est prévue le 26 septembre à Paris lors d’un village des alternatives, où 50 000 personnes sont espérées. D’ici là, de San Sébastien à Bruxelles, de Besançon à Quimper, de Marseille à La Rochelle, la caravane du Tour (...)

    En bref

    / #Altermondialisme, #Luttes_sociales, #Alternatives_concrètes, #Europe, #Climat, Le défi du réchauffement (...)

    #Le_défi_du_réchauffement_climatique

  • Que pense #Podemos ? (2/4) ~ Revue Ballast
    http://www.revue-ballast.fr/que-pense-podemos-24

    Les commentateurs officiels peinent encore à définir Podemos, que l’on dit pourtant aux portes du pouvoir. Cet objet politique non identifié bouscule les petites cases de la clique médiatique : populistes, eurosceptiques, alter-mondialistes ? Et chacun d’y aller de son étiquette ou d’agiter le traditionnel chiffon rouge : communistes, marxistes-léninistes, chavistes, bolivariens, castristes, etc. Que pensent, au fond, ses fondateurs ? Quels sont leurs stratégies, leurs références, leurs leviers théoriques ? Qui est à la barre de ce mouvement qui ne cesse d’appeler à couper la société en deux : non plus entre la gauche et la droite, mais entre le peuple et les puissants. Nous les avons lus, et écoutés, en langue espagnole. Itinéraire d’un mouvement qui perturbe échiquiers et agendas politiques.

    #stratégie #politique #Espagne

    • Il questionne la stratégie classique de la gauche critique : se revendiquer d’une information alternative ou d’une contre-information reviendrait, selon lui, à se placer d’emblée comme minoritaire ou marginal.

      Ses initiateurs établissent que les discours de haine sociale des médias audiovisuels ont besoin d’un ensemble de conditions d’énonciation pour avoir un effet sur la pensée et le comportement des gens. Ils respectent un certains nombre de rites et de pratiques qui légitiment leur parole. Ainsi, les messages libéraux n’ont pas une efficacité supérieure à ceux des contestataires du fait de leur parfaite logique, mais parce qu’ils s’inscrivent dans une machinerie discursive bien huilée. Pour en donner un exemple simple, si le message « le privé est plus efficace que le public » est énoncé sur un plateau de télé d’une grande chaîne, à une heure à forte audience, juste après un magnéto sur un service public déficient, par un homme âgé, diplômé, en costard-cravate, avec une intonation assurée et qui reçoit l’assentiment des autres invités, il aura une dimension performative immensément supérieure aux envolées anticapitalistes d’un salarié dans un mégaphone, à la fin d’une manifestation.

    • Vraiment intéressant.

      Pablo Iglesias décèle une caractéristique commune à la droite conservatrice et aux militants et intellectuels critiques : ils partagent une forme d’élitisme face à ces nouveaux espaces de bataille idéologique, qui seraient illégitimes, propices au fast-thinking, à la « pensée-minute » (Gilles Deleuze), aux « penseurs pour caméras » (Pierre Bourdieu). Les formes de création de consciences politiques contre l’ordre dominant seraient incompatibles avec ces outils d’abrutissement généralisé, devant lesquels l’intelligence ne pourrait s’abaisser sans perdre la profondeur de l’analyse révolutionnaire.

      Ça me rappelle aussi certaines des critiques qui ont été formulées contre #Alternatiba

      En méconnaissant le fait que « les gens, les travailleurs préfèrent l’ennemi, ils le croient, ils comprennent ce qu’il dit », la critique se rendrait autant inaudible qu’impuissante. Puisque l’ennemi agrège des forces et obtient le consentement par un discours attractif, qui touche, séduit et se présente comme la norme, il est nécessaire de lui disputer cette hégémonie sur son terrain. À ses détracteurs, il répond : « Nous ne définissons pas les conditions de la bataille. »

      C’est vrai je trouve, et c’est rare de l’entendre.

  • « La bataille du climat se joue maintenant, si on la perd, on perd toutes les autres » - Txetx Etcheverry :
    http://www.reporterre.net/Txtex-Etcheverry-La-bataille-du

    La réflexion nous a fait comprendre qu’il ne fallait pas aborder le problème du #climat comme problème, mais par les solutions. Les gens ne se sentent pas de prise sur le changement climatique, parce qu’il parait trop abstrait, immense et complexe, et d’autre part parce que les seules solutions envisagées jusqu’alors étaient l’accord de 200 chefs d’Etat.
    Les gens se sentent impuissants. #Alternatiba prend la question par l’autre bout : on ne dit plus qu’il faut attendre d’une grande réunion internationale la solution magique au réchauffement climatique. On dit qu’on peut faire plein de choses tout de suite, à partir des individus, des collectifs et des territoires.


    Pourquoi faire du climat la mère de toutes les luttes écologistes ? Est-ce plus important que la biodiversité, par exemple ?
    Le climat détermine tous les autres pans de la vie sur Terre, les conditions de guerre et de paix, les possibilités de maintenir une démocratie. Et la biodiversité ne résistera pas au changement climatique s’il s’aggrave encore. Tout le reste est conditionné par le climat.
    Et puis, il y a une donnée particulière dans le climat, c’est le calendrier : on a dix ou quinze ans pour empêcher de passer à des seuils d’emballement irréversibles. Certes, en biodiversité, il y a aussi un calendrier pressant et on franchit des seuils, mais il y a des choses plus ou moins réversibles, on arrive à faire revivre des sols bétonnés et pollués…
    En ce qui concerne le climat, une fois qu’on a franchi le seuil, c’est fini. Si l’on croit ce que nous disent les scientifiques, cette bataille est centrale. Si on la perd, on perd toutes les autres. Et cette bataille se joue maintenant.

    Certains reprochent à Alternatiba que son ouverture dilue sa substance radicale.
    Il faut assumer les conséquences de l’ouverture aux autres ! Quand on fait un processus très large, avec beaucoup de personnes qui n’ont jamais milité, et avec des niveaux de conscience très inégaux, il peut y avoir beaucoup de contradictions. Cela va se gérer petit à petit, par la pratique de débat collectif.
    Tout ne sera pas politiquement correct, et d’autres militants peuvent trouver qu’on ne va pas assez loin. Les polémiques autour d’Alternatiba nous reprochent de ne pas être assez anticapitaliste, d’avoir demandé des subventions à une mairie ou de frayer avec telle personne qui n’est pas recommandable...
    C’est un véritable mal en France. Dès que des mouvements sont lancés, on leur tombe dessus avec une suspicion énorme. On les accuse de ne pas être assez ceci, ou de ne pas avoir fait cela. Et du coup, on casse ces mouvements avant même qu’ils connaissent le processus de maturation qui doit les faire évoluer.
    Il y a vraiment un problème dans l’ensemble de la gauche française – et quand je dis gauche, je parle de la gauche sociale, la gauche syndicale, écologiste, altermondialiste, décroissante, libertaire… Je n’arrête pas d’entendre des polémiques entre les uns et les autres sur le niveau de pureté de décroissance, sur l’obscurantisme, sur une démarche pas encore assez écolo, etc. Les gens perdent une énergie terrible à alimenter ces polémiques au lieu de la consacrer à convaincre le reste de la population.

    Le contexte politique est cependant propice à des récupération dangereuses ou contre-productives. Comment éviter le piège de ce grand « confusionnisme » écologiste ?
    Je me poserais ce genre de questions si j’étais un mouvement massif pesant sur la réalité. Aujourd’hui, la priorité est de peser sur les choses. Notre obsession est de toucher les gens non conscientisés, de créer des dynamiques de masse et un vrai rapport de force dans la société, de porter un autre discours, de mener des campagnes gagnantes. C’est ça qui doit nous guider en premier lieu et nous aider à mûrir. Si on attend d’avoir dépassé les contradictions et d’avoir la vision parfaite pour agir, on n’agira jamais.
    S’il n’y avait pas Alternatiba, ce style de confusionnisme existerait de toute façon. Le gouvernement et les multinationales alimenteront quoi qu’il en soit les discours sur le #nucléaire, sur les #agrocarburants, sur la #géo-ingénierie, etc. Avec Alternatiba, on va aller sur près de 180 territoires différents, à la rencontre de centaines de milliers de personnes. Et ce sera avec un discours clair sur les #fausses_solutions, avec des conférences sur ces questions.

    « Ce n’est pas la conscience qui crée la pratique, mais la pratique qui crée la conscience » : vous mettez en œuvre l’adage de Saul Alinsky.
    C’est par la lutte de terrain plutôt que par les grands discours que se constitue une identité : tu peux parler très bien d’écologie, d’anticapitalisme et de société idéale, ça ne t’amènera pas grand-monde. Par contre, si une Ligne à grande vitesse doit passer dans ton jardin... Il faut accepter que les gens viennent comme ils sont, au niveau de conscience qui est le leur.


    Vous vous dites « radicalo-pragmatique » http://www.politis.fr/Bizi-la-grande-force-d-un-petit,25032.html. A Grenoble, Eric Piolle utilise la même formule. Est-ce la nouvelle ligne politique des écologistes ?
    On se considère comme radicaux car on croit vraiment au slogan « changer le système pour ne pas changer le climat ». Il faut mettre autre chose en place que le #capitalisme, la croissance et le #productivisme si on veut rester dans les limites possibles de la Terre.
    Mais on est pragmatiques car on a conscience du rapport de force. On ne parle pas de révolution, pour l’instant, on est incapables de la faire. Donc on lance des dynamiques qui permettent de créer des rapports de force favorables, d’être demain en capacité de gagner, même des petites batailles.
    On ne monte jamais en haut d’une montagne d’une traite, mais en plusieurs étapes. Je me souviens d’une personne qui nous reprochait de défendre une politique cyclable à Bayonne, au prétexte qu’une fois acquise, elle profiterait à Decaux qui mettrait plein de vélos partout avec sa publicité. Mais avec ce raisonnement, les féministes auraient-elles dû batailler pour le droit à la contraception ? Parce qu’à la fin, c’est un grand laboratoire pharmaceutique qui récupère la mise.
    La seule question pertinente de la #radicalité est de savoir si elle change les rapports de force et si elle transforme la #société. Il y a un déphasage, en France, entre le discours radical et l’action réelle. Il faut être à la fois dans la radicalité et la résistance, en puisant dans la désobéissance civile et l’action directe non-violente, et dans un travail large, qui formule des propositions parlant à la population et aux élus.
    L’un n’empêche pas l’autre, au contraire : la force qu’on a pour nos dernières actions médiatiques, quand on va déverser des tonnes de charbon devant la #Société_Générale http://seenthis.net/messages/319482 ou saisir des chaises à la banque #HSBC http://seenthis.net/messages/357311, on la tire aussi de notre nombre. On a dans notre réseau beaucoup de gens très différents, ça nous donne une vraie légitimité et rend le travail plus compliqué pour les policiers ou les juges, qui ne peuvent pas nous traiter comme des voyous.
    Face à l’Etat et sa #répression, il faut allier l’action radicale et le soutien des masses. C’est tout l’intérêt de la stratégie non-violente.

    • Cela fait un moment que je pense que les « conférences » n’aident pas à constituer des « nous » capables d’agir pour modifier ensemble et publiquement leurs modes de vie.
      Elles médusent et flattent plus qu’autre chose, elles encouragent des « nous » idéologiques sans rompre avec la logique de consommation (d’idées ;-)).
      Les manières plus humbles, plus terre-à-terre, de s’entre-influencer sont lentes mais me semblent davantage capacitantes = converser sans cesse sur le quotidien partagé, essayer de dépasser les échanges de convictions ou de rumeurs par de l’enquête et de l’expérimentation… L’échelle communale et celle de l’entreprise sont évidemment cruciales et un drapeau (alternatiba ?) n’y a guère de sens.

  • Quelques outils pour penser le Front National | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/quelques-outils-pour-penser-le-front-national
    (une assez bonne synthèse je trouve)

    Dans toutes les Pyrénées Atlantiques le vote d’#extrême-droite progresse. A Pau, lors des dernières municipales de 2014 il plafonnait à 6% : aujourd’hui le #FN obtient désormais près de 17%. Sur le canton Bayonne-2, alors que l’extrême-droite a puisé dans son électorat d’illustres inconnus, elle bat des records avec 18,46 %.

    Pour autant, le parti Lepéniste reste contenu dans les PA avec 11,3% des voix (contre 25% dans l’hexagone).

    En Pays Basque, ces scores restent bas dans les cantons à forte #identité : Montagne Basque ( 8,95%) et Pays De Bidache, Amikuze Et Ostibarre (11,57%). Idem dans le Béarn. Passons rapidement sur le fait que s’il y a des résultats électoraux, la parole raciste, intolérante pour ne pas dire bête s’est aussi largement libérée.

    La faiblesse relative de l’extrême-droite dépasse largement le contexte local. L’explication de ces résultats départementaux tient aussi à ce qu’Hervé Le Bras et Emmanuel Todd exposaient dans Le mystère français (2013), à savoir que même si la France s’homogénéise, le lieu de vie produit encore du politique : depuis l’après-guerre l’#électorat catholique a basculé progressivement à gauche dans les régions de l’ouest. Ainsi le FN plafonne à 9,86 % dans le Gers, 15,92% dans les Hautes-Pyrénées ou encore à 15,76% en Ariège (présentant pourtant le PIB par habitant le plus faible de métropole). Todd n’en est pas à son coup d’essai : dans l’ouvrage « l’invention de la France », il montre comment du nord au sud, de l’est à l’ouest, dans l’Hexagone les mœurs, les structures familiales et l’ancrage religieux varient aujourd’hui comme en 1850. En ce sens, la France est une construction artificielle où les défenseurs autoproclamés de l’identité nationale ne comprennent pas l’histoire de leur propre pays. Selon Todd, les structures familiales historiquement inégalitaires du Sud-Ouest expliquent le maintien d’une conscience forte du collectif, et donc une résistance aux thèses de l’extrême-droite.

    Autre élément indispensable pour comprendre la faiblesse relative du Lepénisme en #Pays_Basque, la question des #inégalités.


    Les travaux d’Hervé le Bras ont montré que les écarts de richesse expliquent en grande partie le vote FN http://le1hebdo.fr/numero/47/les-cartes-des-ingalits-et-du-vote-fn-se-superposent-808.html. Elles provoquent l’abstention ou le vote de rejet pour les plus pauvres ; le repli sur soi pour les plus riches. On le voit les inégalités sont moins marquées dans le Sud-Ouest, à l’exception du bassin de la Garonne. Il est clair que le climat océanique très pluvieux a contenu l’installation de riches retraités, contrairement à la côte d’Azur.

    En 2013, cette étude l’IFOP http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/08/07/face-nord-et-face-sud-les-deux-electorats-du-fn_3458468_823448.html a fait date. Elle démontre que le Front national a deux visages, deux électorats bien distincts dans le nord-est et le sud-est.

    Penser de manière globale le FN, uniquement sur le registre moral comme l’a fait le premier ministre Manuel Valls est une grave erreur.

    Dans le Sud-Est, tout particulièrement dans le Vaucluse, les Pyrénées-Orientales et la Corse, le vote d’extrême droite repose historiquement sur les français « Pieds-noirs » rapatriés d’#Algérie. La fondation du FN est en effet intimement liée à l’histoire de l’OAS. Jacques Bompard, premier maire de FN en 1995 à Orange, puis député-maire en 2012, était un militant de l’#OAS. Dans le sud-est, l’extrême-droite est dans le sillage du discours classique de Jean-Marie Le Pen : riches retraités, poujadistes, artisans et commerçants dénonçant « la pression fiscale ».

    Dans l’électorat « nordiste » les catégories populaires sont bien plus représentées et rêvent au contraire de taxer les plus #riches.

    En ce sens le discours du FN variable selon les contextes, et donc contradictoire dans son projet concret, rappelle toujours plus ce qu’Antonio Gramsci décrivait comme les mécanismes insidieux d’hégémonie politique du #fascisme.

    Que l’on voit localement lorsque le candidat FN Jean-Michel Iratchet se prononce en faveur de la langue basque https://youtu.be/mtxnvCNeTtw?t=1h39m34s

     : même stratégie fondée sur le #mensonge et la #manipulation.

    Le rôle central de la #consommation

    Autre auteur indispensable à lire, Bernard Stiegler. En 2013, dans Pharmacologie du Front National http://arsindustrialis.org/pharmacologie-du-front-national-0, Stiegler a relancé le débat en montrant que les idées dans lesquelles se reconnaissent les électeurs Lepénistes n’ont pas été produites par le Front National : ce sont celles que l’ultralibéralisme a engendrées. Selon lui, le #consumérisme aura été un dispositif de modification des conditions de l’individuation psychique et collective, c’est à dire une perte du sentiment d’exister. « La défaite idéologique de la pensée de la gauche aura consisté à abandonner toute capacité à critiquer la #société_de_consommation et à ne pas voir comment le consumérisme est devenu, en quelque sorte par intégration fonctionnelle, une machine de guerre idéologique, permettant de contrôler les représentations » explique-t-il. Avec ce logiciel, on comprend pourquoi le #Vaucluse concentre à la fois les plus grands centre commerciaux d’Europe et un électorat séduit à 37,4% par le parti de Marine Le Pen. Les centres villes y ont été délaissés au profit d’un mode individualiste où domine la vie pavillonnaire (Lire aussi Le cauchemar pavillonnaire http://www.lechappee.org/le-cauchemar-pavillonnaire ).

    Au Pays Basque ce sont les communes de zones péri-urbaines qui ont voté le plus FN aux dernières européennes : Mouguerre (20,53%), Urt (22,28%)…, définies par un mode de vie à dominance pavillonnaire. (Le dimanche à Lahonce, ce sont des dizaines de tondeuses individuelles qui tournent). Selon Stiegler, « notre responsabilité aujourd’hui, n’est pas de mettre à l’index les électeurs du Front National, ni les français qui partageraient ces idées : l’enjeu, c’est le passage d’un modèle industriel consumériste caduc, producteur d’incapacité, à un modèle industriel contributif, porteur de nouvelles solvabilités et fondé sur recapacitation généralisée ».

    En effet, le devenir de l’extrême droite n’est pas un accident de parcours ou un avatar des calculs politiciens ; c’est le résultat ultime de la contre-révolution Tatchérienne. La logique du #bouc_émissaire aura été fonctionnellement indispensable, comme inversion de causalité, à l’acceptation des dégâts de l’ultralibéralisme en France.

    Manuel Valls peut accabler publiquement le Front national, le Parti socialiste a fait le jeu de l’extrême-droite lorsqu’il s’est montré incapable de critiquer la société de consommation, de réduire les inégalités et la ségrégation sociale.

    Ravage de la #droite_décomplexée

    Il faut lire aussi le Mythe National http://www.franceculture.fr/oeuvre-le-mythe-national-l-histoire-de-france-revisit%C3%A9e-de-suzann, de Suzanne Citron, ouvrage de référence réédité récemment. Citron y déconstruit cette histoire de France idéalisée, notamment l’idée de nation, véritable emblème passe-partout qui a été enseignée sous des habillages bien différents selon les époques (Vichy, guerre d’Algérie…).

    Parmi les causes du FN en France, il faut rappeler la stratégie de la « droite décomplexée » de Nicolas Sarkozy, Eric Besson, Brice Hortefeux et Thierry Mariani…Ils ont véritablement banalisée un discours stigmatisant et xénophobe. Et comme les gens préfèrent l’original à la copie, l’électorat a basculé dans le camp du FN. Dans le Vaucluse, l’adhésion de la droite populaire à une stratégie du bouc émissaire a été précoce : le vote UMP s’y est ensuite écroulé. Thierry Mariani après avoir ouvert les vannes, a déserté le département pour la circonscription des français établis à l’étranger. En 1986, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin avait été le premier à s’allier au FN lors des régionales. Le Sud-est est devenu un laboratoire : le flottement de l’UMP à l’extrême droite est tel, que plus aucune alliance ne provoque l’indignation. Dernières connivences en date, l’élection du président (UMP) de l’agglomération d’Avignon avec les voix du FN, n’a provoqué aucune réaction publique. A l’inverse, dans le Sud-Ouest, le #Modem est profondément enraciné et n’a jamais cédé à la stratégie de bouc émissaire pensée par la « droite décomplexée » sarkozienne. Dès le soir du premier tour des départementales, sans ambiguïté, Jean-Jacques Lasserre, leader du Modem et président de l’assemblée départementale de 2001 à 2008 appelait à ne « pas soutenir l’extrême-droite » sur le canton Nive-Adour.

    Autre leurre serait de laisser le pouvoir au FN pour enfin le délégitimer : les prises de pouvoir successives de l’extrême-droite dans le Sud-Est, bien que caractérisées par les affaires, le grotesque et les conflits d’intérêts, n’ont pas remobilisé l’électorat. Bien au contraire, une casse méthodique du milieu associatif a entretenu une profonde apathie politique, tué la citoyenneté et la contre-culture.

    Avec tout ça, on voit que réduire le vote FN au #chômage relève de la paresse d’esprit.

    Vote frontiste désormais plus fort chez les jeunes

    Enfin, il reste la spécificité basque. « Ici on sort des réseaux traditionnels de militance. C’est une expérimentation sociale remarquable » m’expliquait au sujet d’#Alternatiba Geneviève Azam, économiste et membre du conseil scientifique d’#ATTAC. En France, la gauche française n’est plus capable de fédérer une colère légitime contre les inégalités et les dérives du capitalisme. Une gestion bureaucratique des structures est venue remplacer une #radicalité qu’incarnait par exemple le mouvement #Act-Up. Dans la bouche d’une petite caste médiatique et universitaire non représentative des classes populaires, il est juste question de mener la « bataille des idées ».

    De son coté, le Parti Socialiste n’est plus qu’une machinerie électorale : aujourd’hui, les 2/3 des affiliés sont des élus, le tiers restant couvre les attachés parlementaires et les permanents du parti. Or « comment forme-t-on les gens à la politique ? Par la participation active aux affaires de la Cité » martelait le philosphe Cornélius Castoriadis.

    Ici, le mouvement basque, au sens large (festivals musicaux, la chambre d’Agriculture #EHLG, les bars militants, la lutte contre la #spéculation foncière ou la mobilisation contre la #LGV …) a été capable de capter une jeunesse désireuse d’action et de radicalité.

    Dimanche, la gauche basque d’EHBai s’est ainsi hissé au second tour dans cinq cantons, même à Saint-Jean-de-Luz réputé conservateur.

    Malheureusement, à contrario dans beaucoup de villes de l’hexagone, le désir d’agir à été accaparé par le Bloc Identitaire, groupe d’extrême-droite très efficace dans sa communication et ses happening (Occupation très médiatisée de la mosquée de Poitiers en 2012). Contrairement à une idée reçue, le vote FN est désormais plus fort chez les 25-34 ans et les 45-59 ans, que chez les seniors, plus fidèles à l’UMP.

    En conclusion, il faut cependant se garder de penser le Pays Basque comme un territoire bucolique, où le racisme et le rejet de l’autre n’existerait pas. La croyance dans une #histoire idéalisée n’est pas propre au nationalisme français. Cette idée qui veut que les « basques étaient présents avant les autres », brandie par certains comme seul argument de légitimation politique, évoque avec force les délires d’Eric Zemmour, convaincu que « les français sont présents depuis 1000 ans » sur ce territoire. On entend aussi parfois qu’il ne faut pas critiquer la culture basque car « elle est minoritaire et que toutes ses initiatives sont positives ». Ceux qui tiennent ces propos détruisent ce qu’ils croient défendre.

    La première identité politique est ce que l’on fait, pas ce que l’on prétend être ou rejeter. Une société humaine se légitime aussi par son projet collectif, la prise en compte de sa #diversité, des pratiques fondées sur le respect des droits individuels, jamais sur une vision fantasmée du passé et de ce que l’on croit être.

    #urbain_diffus #banlieue_totale #périphéries #déménagement_du_territoire #gpii #éditocrates #catholicisme_zombie

  • Climat : les COP servent elles vraiment à quelque chose ? » Bizi !
    http://www.bizimugi.eu/fr/climat-les-cop-servent-elles-vraiment-a-quelque-chose

    Depuis 20 ans maintenant, chaque fin d’année, une COP (Conférence des parties) a lieu dans un pays différent. La vingtième, donc la COP20, vient de s’achever à Lima et a passé le relai à la #COP21 qui se déroulera à Paris. La COP21 aura une importance particulière car elle est censée accoucher d’un accord définissant la lutte commune des Etats contre le #changement_climatique à partir de 2020.

    Ces impressionants sommets de l’ONU se déroulent sur un espace énorme, pendant 12 jours, nuit et jour. Des autobus spéciaux emmènent jour comme nuit les milliers de participants accrédités et badgés à l’intérieur du lieu, gigantesque, où se tiennent les réunions de négociation, mais également d’innombrables rencontres, discussions de couloirs, opérations de #lobbying, actions revendicatives strictement encadrées par la police de l’ONU et la sécurité ultra-présentes.

    On peut se demander ce qui se joue vraiment dans ce processus qui absorbe l’énergie, le temps et les moyens financiers de tant de pays, d’ONG, de réseaux militants, quand on voit l’absence de résultats probants depuis ces 20 années de COP ( + 60 % d’émissions mondiales depuis 1990). Les + 2°C, zone d’impact majeur des conséquences du #réchauffement_climatique pour l’ensemble de la planète, qui était l’objectif à ne pas dépasser à l’horizon 2100 à l’époque du sommet de Copenhague vont peut-être franchis dès 2030.

    En discutant en tête à tête avec certains acteurs de la délégation française, on voit qu’en fait, les gens ont intégré le fait qu’on allait les dépasser, et ce à court terme. Ce qui rejoint la déclaration qu’avait faite Laurence Tubiana, l’ambassadrice pour le climat du gouvernement français, en novembre “A Paris, nous ne serons pas en capacité d’être dans un scénario de limitation du réchauffement à 2 °C. C’est pour cela que nous devons chercher un plan à 2050 qui nous permette de revenir sur la bonne trajectoire.” Que de tels constats d’échecs, annonciateurs de tant de drames humains à une échelle planétaire, ne fassent pas la Une de nos journaux est bien révélateur du chemin restant à parcourir pour une réelle prise de conscience sur ce que signifie vraiment le dérèglement climatique en cours.

    On sent bien un décalage réel entre le climat feutré de ces négociations, l’ambiance générale ressemblant à n’importe quelle autre grande messe sur tel ou tel thème habituel et l’enjeu historique du défi climatique. L’ambiance détendue, tranquille, normale (sur un site ou tout -la moindre bouteille d’eau- est cher, en plastique jetable…) contraste avec l’urgence et la gravité du dérèglement climatique en cours, la violence du typhon fonçant sur les Philippines, le fait que se joue, de manière irréversible, rien de moins que le maintien de conditions de vie civilisées sur terre. Et pourtant ici, tout le monde sourit, respecte les codes et les règles, et on a du mal à croire qu’on fonce vers le mur. Comment l’Histoire, les générations à venir jugeront elles tout cela ? La question se pose sérieusement.

    Que retenir de la COP de Lima :

    Depuis la sortie des ONG de la COP de Varsovie, pour y dénoncer la présence scandaleuse des lobbies de l’#énergie_fossile, et malgré le fait qu’on se rapproche à grands pas de la COP21 qui devrait accoucher de l’accord à la hauteur de la situation, que s’est il passé ?

    Lima termine sur un accord en décalage complet avec l’ampleur et l’urgence du problème climatique. Le monde est sur une trajectoire terrifiante de + 4 à 5° C par rapport à l’ère pré-industrielle (ce qui équivaut à la différence entre le climat actuel et celui de la dernière période glaciaire), voilà ce qu’il faut retenir.

    Il faut retenir également que les pays développés remettent en cause les rares acquis de la négociation internationale sur le climat depuis le sommet de Rio de 1992, comme par exemple l’acceptation de responsabilités historiques différenciées entre eux et les pays non industralisés. Les mesures qui permettraient aux pays les plus pauvres de mieux affronter le défi climatique, les questions d’adaptation, de finance, de transferts de technolgie, de réparation de pertes et dommage, sont combattues par les pays développés. Le caractère contraignant des objectifs et accords passe à la trappe, comme si l’on pouvait croire que les bonnes intentions affichées en matière de réduction de gaz à effet de serre allaient être tenues si personne n’y est obligé. Et rien n’est vraiment entrepris dans les années qui viennent alors qu’elles sont capitales pour réussir à maîtriser la trajectoire de réduction des gaz provoquant le réchauffement climatique. Les objectifs à 2030, 2050 engagent évidemment moins ceux qui les signent aujourd’hui que les décisions concrètes pouvant être prises dés 2015, et que les objectifs à horizon 2020 (pas revus à la hausse à Lima), ou 2025 comme le demandent les ONG et un certain nombre de pays.

    Quand on voit qu’en pleine COP20, le travail commun de trois seules organisations, les Amis de la Terre, ATTAC-France et Bizi !, à réussi à arracher le retrait de Société Générale du projet climaticide Alpha Coal, produisant à minima un gros retard dans la réalisation de ce projet, et donc à empêcher concrètement de très importantes émissions de #gaz_à_effet_de_serre, on se demande si la mobilisation citoyenne ne peut pas avoir plus d’impact que les possibilités réelles d’avancées qui se jouent dans les COP. On peut d’autant plus se poser cette question que tellement de choses qui ont des conséquences lourdes sur le #climat, comme par exemple le projet #TAFTA, ne sont aucunement conditionnées par le processus des COP.

    Autre question lancinante : quand on sait que l’Agence Internationale de l’Energie (donc une institution totalement impliquée dans le système actuel) calcule qu’il faudrait laisser sous le sol 2/3 des énergies fossiles actuellement connues si l’on veut éviter de dépasser les 2°C, comment se fait il que le processus de négociations des COP n’aborde même pas la question de l’#extractivisme, et ne parle pas des mesures qu’il faut prendre pour interdire toute extraction au delà d’un tiers de ces réserves connues (et donc comment se fait-il que puissent continuer -et être légales- les subventions publiques à l’exploration pour découvrir de nouvelles réserves d’énergie fossiles ?).

    Bien sûr, il restera toujours le fait que ces COP mettent en théorie chaque pays du monde, y compris les plus pauvres, sur un même pied d’égalité. Ces derniers peuvent en théorie y bloquer un certain nombre de choses trop à leur désavantage. Si demain ce n’est pas l’ONU qui gère ce processus de négociations sur le climat, qui le fera ? Le G20 ? Le G8 ? Les USA et la Chine ?

    Le seul aspect peut-être réellement positif de ces COP est qu’elles constituent un important moment de rencontre entre des activistes, experts, réseaux du monde entier, soit à l’intérieur de la COP elle-même, soit à l’extérieur tout au long de ces COP. Ici, à Lima, la Cumbre de los Pueblos a été le centre le plus visible de ces rencoontres, avec comme point culminant la tenue d’une manifestation de 20 000 personnes, avec beaucoup de jeunes et de femmes, de nombreux syndicalistes, et membres de communautés affectées par les conséquences du changement climatique (le Pérou est un des 4 pays au monde qui va etre le plus impacté par ce problème) et par les ravages de l’extractivisme. Autre centre très actif, la Casa de convergencia Tierra Activa qui réunissait plus les jeunes de tous pays, les secteurs plus activistes qui ont donné beaucoup de couleur et de fraicheur à la grande marche du 10 décembre. Ce sont également eux qui ont organisé la colonne qui s’est dirigées vers l’Hotel Hilton où se réunissaient les représentants des #multinationales et du monde financier qui pèsent chaque fois d’avantage sur les négociations.

    Beaucoup d’autres réunions, officielles ou informelles se succèdent également, aidant à construire des réseaux, des projets et des campagnes communes : assemblées pour la justice climatique, rencontres sur les alternatives sytémiques, rencontre tripartite entre activistes climat de Chine, d’Europe et d’Amérique Latine, innombrables discussions bi ou multi-latérales entre différentes organisations, réunions de la coalition française préparant la mobilisation en perspective de la COP21 et réunions entre cette coalition et les grands réseaux internationaux etc. Les bases d’une internationale des défenseurs du climat, les partisans d’un monde plus solidaire, plus juste, plus convivial, plus soutenable tentent de se construire.

    Pendant ces COP, mais également en dehors, se dessine peu à peu un mouvement climatique mondial, avec des moments comme les marches du 21 septembre à New York et dans le monde entier, l’extension du processus #Alternatiba, cette manif de Lima, et d’innombrables batailles communes ou différentes selon les territoires, notamment les luttes contre l’extractivisme ou les grands projets d’infrastructures liées à des logiques productivistes et développementistes du passé.

    L’avenir de ces COP dépend lui-même de la montée en puissance d’un tel mouvement pour la justice climatique. Car tant qu’il n’y aura pas un vrai rapport de force institué à l’extérieur par les communautés et les peuples contre les responsables du changement climatiques, il est probable que les discussions à l’intérieur des COP resteront centrées sur les tirets et les virgules de textes passant à côté de l’enjeu historique du problème que pose le dérèglement climatique à l’humanité entière.

    c’est toute l’inertie du scénario #brown_tech qui est à vaincre