RastaPopoulos

Développeur non-durable.

  • Lemkin Institute for Genocide Prevention
    https://x.com/LemkinInstitute/status/1795295046088221017

    The Lemkin Institute has had it with the cynical lies and propaganda from Israel and the USA. One can have different views about the definition of genocide, but one may not use definitional disputes to deny genocide. If a genocide may be occurring, every nation is compelled by customary law to try to stop it.

    Let us be clear: Israel is committing genocide in Gaza. The US is complicit in genocide. These are not political statements. They are statements that are made from knowledge and experience. Nevertheless, you do not need a PhD , a law degree, or X-ray vision to see the genocidal dimensions of Israel’s carnage in Gaza. It is clear in the behavior of the state and its military, on full display in yesterday’s horrific bombardment of a Rafah camp.

    But even if there were legitimate doubts about Israel’s genocide, there is no doubt that Israel is committing atrocity crimes of the most barbaric kind. Israel must be stopped. Israel must be stopped now.

    We are disgusted by Western leaders, especially in the USA, Germany, and the UK. They have demonstrated not only that they don’t care one bit about genocide prevention and human rights, but also that they are willing to allow an ally to commit atrocity crimes while they offer material and diplomatic support. It is reprehensible and the individuals involved in this gaslighting campaign should be deeply ashamed. They should also be put on trial.

    Humanity has a choice: Either we decide that our children can all be killed whenever a superior force alleges that “terrorists” are among us, or we decide that under no circumstances will we allow these superior forces to lay waste to our world any longer.

    We each must choose and act accordingly. The watershed moment is now.

  • La mutinerie du Paoli
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/la-mutinerie-du-paoli-3492317

    En 2005, la Société nationale maritime Corse-Méditerranée est au bord de la faillite et le gouvernement décide de la privatiser. Les marins se mettent alors en grève, montent à bord du navire fleuron de la société, le “Pascal Paoli” et le détournent vers la Corse.

    Tin tin tin !

    #syndicalisme #Corse #service_public #bateau #piraterie #mutinerie #SNCM #audio #radio #France_Culture

  • https://podcasts.lemonde.fr/lheure-du-monde/202406040200-pourquoi-lamitie-homme-femme-nest-elle-pas-prise-au-se

    Souvent, que ce soit à l’école, à la maison ou dans de nombreuses fictions, les relations mixtes sont représentées, racontées et perçues sous le signe de la romance, de la séduction et du couple. Il n’est presque jamais question d’amitié.

    Pourquoi l’amitié entre les hommes et les femmes est-elle réputée impossible ? Pourquoi les relations homme-femme ne sont-elles pensées qu’à travers des rapports de séduction ? Et qu’est-ce qui empêche l’amitié mixte ?

    Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », Alice Raydaud, journaliste au Monde et autrice du livre Nos puissantes amitiés (La Découverte, 2024), nous explique comment notre socialisation genrée nous incite dès l’enfance à ne pas considérer les amitiés mixtes.

    • Comme cela est formulé dans le podcast, ce qui caractérise la sociabilisation des petits garçons, c’est l’injonction (de façon autoritaire parfois, mais aussi le plus souvent juste comme norme « naturalisée ») à être « tout sauf une fille ». En l’occurrence, « être une fille », c’est faire preuve d’empathie. Alors qu’ils partent à égalité avec les filles sur ce plan-là, ils doivent rapidement se défaire de cette capacité pour développer un rapport au monde bien spécifique. La sociabilisation mixte n’y change rien. Pire, elle est le terrain concret de cette dissociation.

  • Edmond Baudoin au pied des étoiles
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/edmond-baudoin-au-pied-des-etoiles-6868650

    Pionnier de l’autobiographie en bande dessinée, Edmond Baudoin poursuit une oeuvre nourrie par les voyages et les amitiés. L’album « Au pied des étoiles », qu’il signe avec Emmanuel Lepage, nous mène du Chili aux étoiles.

    Autour de la BD que j’ai beaucoup aimé :
    https://www.futuropolis.fr/9782754835657/au-pied-des-etoiles.html

    Un professeur de physique dans un lycée de Grenoble, José Olivares, avait un rêve : emmener ses élèves voir les étoiles dans le désert d’Atacama, au Chili. Là où se trouvent les plus grands observatoires sur terre. Il avait imaginé que deux auteurs de bande dessinée racontent en images cette expédition. Le voyage était prévu en avril 2020, mais rien ne s’est passé comme prévu. Alors que le monde est confiné pour cause de pandémie, on découvre chez Emmanuel Lepage une tumeur maligne. Plus question de partir.
    Un premier voyage aura finalement lieu en décembre 2021, sans les lycéens, faute d’argent, mais avec le professeur et les deux auteurs. C’est le moment de l’élection présidentielle au Chili, qui devra départager un candidat d’extrême droite et le jeune candidat de la gauche unie, Gabriel Boric. Dans cette effervescence du résultat de l’élection, où se joue l’avenir du Chili, les deux auteurs se mêlent au peuple qui afflue en masse vers la place d’Italie...

    Depuis ses débuts, l’aîné, Edmond Baudoin, s’est tourné vers une bande dessinée autobiographique, tandis que le cadet, Emmanuel Lepage, a choisi de s’exprimer dans la fiction, pendant vingt ans, avant de se permettre de dire « je » dans ses livres. Mais ce qui les réunit est bien plus fort que ce qui les sépare : le voyage d’abord, leur amour de l’art et du beau ensuite, leur engagement passionné pour l’humain enfin. Témoin, ce livre de non-fiction magnifique, singulier, foisonnant, riche de leurs échanges, écrit et dessiné à quatre mains. Il raconte leur voyage au Chili en décembre 2021, les étoiles du désert d’Atacama, le dessin, l’amour, les rencontres, la nécessité de transmettre, la beauté des êtres et des choses, et toujours, toujours, la vie.

    #bande_dessinée #BD #Edmond_Baudoin #Emmanuel_Lepage #étoiles #Chili #histoire #voyage #politique #audio #radio #France_Culture

  • Sur quelques accusations de fascisme envers le mouvement anti-industriel
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Sur-quelques-accusations-de-fascisme-envers-le-mouvement-ant

    Réponse et commentaire de Aude sur la fameuse brochure « Le naufrage réactionnaire du mouvement anti-industriel » https://seenthis.net/messages/1029340

    Le « mouvement anti-industriel », loin d’être homogène et organisé, est une sorte de nébuleuse faite de personnalités et groupes très visibles, d’autres qui le sont moins, d’auteurs et d’autrices, de lectrices et de lecteurs, de militant·es qui ont des priorités politiques et des modes d’interventions divers, qui font alliance et se disputent, un peu comme dans tous les milieux.

    […]

    Certes la brochure en question repère quelques plumes qui par leurs lubies semblent bien appartenir à l’extrême droite : obsessions antisémites et démographiques notamment. Cette critique nous invite à une vigilance qui a parfois manqué dans les rangs anti-indus au moment de publier tel ou tel. Il serait donc regrettable de l’écarter d’un revers de main. Mais, dans le camp des accusateurs, traiter de fascistes un si large panel de personnes et de groupes, écofascistes proches du pouvoir et écologistes plus ou moins conservateurs, rend confus le concept même de fascisme, son autoritarisme, son besoin de boucs émissaires, son service du capital.

    […]

    Quand est-ce qu’on va s’interroger collectivement sur le fait que la gauche pousse vers la droite des personnes que dans son désir de pureté elle vomit, elle exclut, à qui elle n’offre plus d’autre espace politique ? Ce n’est pas une excuse car en cherchant un peu d’autres espaces existent, mais enfin la pitoyable trajectoire politique de Dora Moutot et Marguerite Stern, anciennement féministes, est aussi un bon coup de la droite qui les a draguées et une honte pour la gauche qui les a jetées à la poubelle. La propension à exclure n’est pas sans lien avec le rapport de pouvoir de plus en plus défavorable aux idées anti-capitalistes et anti-autoritaires.

    […]

    La sphère anti-indus produit ou relaie des analyses féministes intéressantes. Outre l’ouvrage déjà cité, il faut mentionner ici la traduction de La Subsistance. Une perspective écoféministe de Veronika Bennholdt-Thomsen et Maria Mies (première édition en 1997, La Lenteur, 2022) ou Terre et liberté d’Aurélien Berlan (La Lenteur, 2021) dans lequel l’auteur, sans afficher de parti pris féministe, va chercher de quoi penser chez des autrices, assez naturellement. Malgré cela, l’impression est tenace qu’il s’agit là trop souvent d’une manière de se justifier, de faire parler des femmes bien choisies, et que le féminisme n’est pas un engagement bien chevillé au corps dans ce milieu très masculin. C’est une réserve qu’on peut faire à d’autres milieux politiques sans les traiter pour autant de fascistes et par ailleurs il semble qu’une nouvelle génération anti-tech soit prête à articuler ces thèmes avec un féminisme sincère et vénère.

    […]

    Je connais les défauts, parfois les errements, de mes camarades, je peux les leur reprocher à l’occasion mais le principal problème que pose la brochure qui les attaque est le fait de réduire le débat d’idées à des accusations confuses, de trouver normal que l’expression des divergences cède la place à des guerres de tranchées.

    Le relatif isolement des groupes anti-industriels, que des attaques comme celles-ci ont vocation à accroître, tient aussi pour beaucoup au fait que la critique de la technique peine à passer la barrière de l’entendement dans de nombreux milieux radicaux qui font de la lutte contre les dominations leur étendard. Les usages proliférants des outils technologiques capitalistes, les « ça dépend ce qu’on en fait » y sont monnaie courante et la réflexion sur ce sujet est très limitée. Comme si les dominations interpersonnelles, plus évidentes et concrètes, accaparaient toute l’énergie des groupes, tandis que les dominations impersonnelles exercées par les macro-systèmes technologiques étaient plus imperceptibles. Les deux types sont également délétères et il est nécessaire de tenir les deux bouts. Je fais donc le doux rêve qu’il soit possible de débattre plus sereinement de tout ça qu’à base de brochures à l’emporte-pièce, en mettant en discussion les idées plutôt qu’en scrutant les personnes.

    #critique_techno #Aude_Vidal #débat #polémique #gauche #anti-industriel

  • Le petit-déjeuner est-il une affaire géopolitique ? - RTBF Actus
    https://www.rtbf.be/article/le-petit-dejeuner-est-il-une-affaire-geopolitique-11381501

    Et si l’histoire du petit-déjeuner devait son existence à la révolution industrielle et à la colonisation ? Découvrons comment sont arrivés jusqu’à nous le thé, le café et le chocolat qui nous semblent aujourd’hui si banals grâce à Christian Grataloup, professeur émérite à l’Université Paris Diderot et auteur de Le monde dans nos tasses – L’étonnante histoire du petit-déjeuner (Dunod poche). Christian Grataloup était l’invité d’Un Jour dans l’Histoire sur La Première.

  • The question of Hamas and the Left – Mondoweiss
    https://mondoweiss.net/2024/05/the-question-of-hamas-and-the-left

    Un tout petit bout d’un article qui devrait faire débat.

    Hamas represents only one of many political projects and historical attempts to break through the Iron Wall imposed by Israel. It might fail or it might succeed, but it hasn’t done anything that other socially progressive forces in Palestine haven’t tried. More importantly, Hamas in Gaza is not merely an external influence or importation; it is intrinsically woven into the larger social fabric and, at the very least, merits more than being summarily dismissed on simplistic grounds of being “regressive” versus “progressive.”

    Hamas isn’t going anywhere in Palestinian politics. It is an energetic political entity that has astutely learned from the mistakes of its predecessor, the PLO, both in warfare and negotiations. It has meticulously invested its intellectual, political, and military resources into understanding Israel and its psychic center of gravity. Whether we like it or not, Hamas is now the primary force leading the Palestinian struggle.

    The left must confront this basic fact. One cannot ground solidarity with Palestine on a politics that dismisses, overlooks, or excludes Hamas. This stance fails to grasp the complexities and contradictions inherent in the Palestinian struggle. In doing so, the left overlooks the dividing line between collaboration and resistance to its peril.

  • Partagée 47 millions de fois sur les réseaux, « cette image, ce n’est pas Rafah », Laurence Allard
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/05/30/partagee-47-millions-de-fois-sur-les-reseaux-cette-image-ce-n-est-pas-rafah_

    Cette image a été partagée 47 millions de fois en soutien aux Palestiniens, mais en y réfléchissant elle est assez choquante. Si elle fonctionne aussi bien c’est parce que c’est une image lisse, léchée, avec un visuel doux de camp de vacances. Elle représente tout l’inverse de l’état de Rafah.
    L’intelligence artificielle qui a construit cette #image a vu le sang et les victimes, et a reconstruit le camp, nettoyé. Ça ressemble à une hallucination visuelle : « Tous les regards sont lancés vers Rafah », mais elle n’a été prise par aucun regard. Il y a une injonction paradoxale : on veut solidariser avec une image où il n’y a rien. L’image est aussi très lisse et peut passer toutes les censures algorithmiques. Les internautes expriment alors un soutien avec une image qui ne représente rien, mais c’est aussi peut-être parce qu’elle ne montre rien qu’elle est autant partagée.

    [...]

    On est dans l’automatisation de la pensée, de l’opinion et des émotions. C’est une situation exceptionnelle qui en fait une image exceptionnelle, mais aussi très paradoxale. On nous demande de regarder une image qui ne porte aucun discours alors qu’elle pourrait porter un discours de vérité.

    [...]

    Le partage de masse, et surtout le partage des influenceurs, peut informer des gens sur la situation mais dans ce cas précis il n’y a pas d’information. Alors cette hypervisibilisation à un effet invisibilisant, car cette image, ce n’est pas Rafah.

    #information #image_publicitaire #clictivisme #abstraction

  • Normalement, quand tu manifestes pour réclamer la même chose que ton gouvernement, tu ne fais pas démontrer la tête par la police.

    Or Macron a fait mine d’être « indigné par les frappes israéliennes » sur Rafah et d’appeler au « cessez-le-feu immédiat », mais hier les manifestants qui, à Paris, dénonçaient également les bombardements israéliens et réclamaient un cessez-le-feu, se sont pris les violences policières habituelles.

    Alors :
    – soit notre police est devenue tellement habituée à frapper toute personne qui manifeste que ça y est, le pli est pris, tu vas te manger une matraque même si tu manifestes en faveur du gouvernement,
    – soit notre police est tellement fachote qu’elle considère que même Macron est trop « pro-arabes » sur ce coup, et que donc son avis ne compte pas, on va s’aligner sur Marine ;
    – soit la position de Macron c’est du flan, et notre gouvernement en vrai, ça l’embête pas du tout qu’on continue à massacrer les Palestiniens.

    Ou bien les trois à la fois.

    • On a pu voir les ordres ? Il paraît que la bravm a frappé, la préf les envoie pas sans ordre ni consignes, quand même, si ?

      Ah, et sinon, en Macronie, quand tu manifestes, ça ne peut pas être pour le gouvernement.

  • JeVoteLobby - L’influence des lobbys en Europe avec l’extrême droite
    https://jevotelobby.fr

    Que défend réellement le Rassemblement national à Bruxelles ? À l’abri des regards des médias français et du grand public, le parti d’extrême droite vote en faveur des intérêts de certains lobbys industriels, à l’encontre de ses prétendus
    engagements en faveur des classes sociales défavorisées. Illustration, en 10 histoires :

  • Comme mes arguments politiques ne semblent pas porter face à des BFMIStes sous hallucinations xénophobes. Je demande quel est le poids de ton vote, que vaut ton morceau de papier dans l’urne, crois-tu que cela change quoique ce soit.
    La réponse est non à 90% mais il faut bien voter.
    Oui, mais alors, quitte à n’avoir aucun pouvoir face aux maitres du monde, puisque tu sais que nous allons vers le pire, pourquoi ne pas choisir le rêve et la générosité.
    Ce qui porte l’humain à la joie, au partage ?

    Mais là, je n’ai plus de réponse.

  • Women are 14 times more likely to die in a climate disaster than men. It’s just one way climate change is gendered
    https://theconversation.com/women-are-14-times-more-likely-to-die-in-a-climate-disaster-than-me

    When we think of climate and environmental issues such as climate-linked disasters or biodiversity loss, we don’t tend to think about gender. At first glance, it may seem irrelevant.

    But a growing body of evidence demonstrates women and gender-diverse people are disproportionately vulnerable to the changing climate and the consequences it brings.

    Women are 14 times more likely to die in a climate change-related disaster than men. Women represent 80% of people displaced by extreme weather.

  • Koinè : après la catastrophe, après la révolution, comment refermer les blessures ?
    https://www.revolutionpermanente.fr/Koine-apres-la-catastrophe-apres-la-revolution-comment-refermer

    Paru aux éditions La Volte, ce petit roman évoque l’ambiance mélancolique d’un monde post-apocalyptique où la révolution socialiste a mis fin au capitalisme. Un combo rarement vu et réussi.

    La révolution a eu lieu, et le capitalisme a été renversé. Voilà quinze ans que, suite à une catastrophe climatique, les pauvres ont mis fin à l’exploitation et à la propriété privée. Alors que les océans ont monté de plusieurs centaines de mètres, pendant que les riches tentaient à tout prix de sauver leurs biens et leurs monuments, ces derniers furent simplement expropriés. Quinze ans après, Koinè , le nouveau roman de Mélanie Fievet, présente quatre personnages, tous réunis dans la Ville, un des vestiges les plus poussiéreux de l’ancienne société, en marge des plateaux où la nouvelle société s’est construite. On y trouve, Elpy, une travailleuse solitaire et traumatisée, Aliocha, geek qui ne trouve aucune place pour lui dans ce nouveau monde, Soran, ancien dirigeant révolutionnaire qui a perdu prise et Bob Blaine, le réceptionniste mutique d’une pension où échouent ces âmes en peine. Autour d’eux, le Chœur, qui est à la fois la voix de la collectivité, son chant, sa démocratie, ses débats et son histoire.

    De la catastrophe naît le communisme

    La première surprise du roman se trouve dès l’exposé de cette nouvelle société. Même si le roman n’en a pas l’air, nous sommes bien dans un univers post-apocalyptique : les océans sont montés si haut que l’humanité survit sur les plateaux des grandes chaînes de montagnes, sans savoir s’il reste d’autre survivants. Les saisons se sont totalement déréglées et la catastrophe n’a pu que tuer des centaines de millions voir des milliards d’êtres humains et autant d’espèces animales et végétales. Mais là où le roman prend le contre-pied des univers post-apocalyptiques, c’est que de cette catastrophe, une société nouvelle, souhaitable et égalitaire est née. Les grandes œuvres de science fiction post-apo nous ont pourtant habitués à voir la catastrophe comme la fin de toute civilisation : des hordes de motards dégénérés de Mad Max aux zombies de Je suis une Légende, en passant par le monde confiné dans un train de Snowpiercer, dans l’imaginaire collectif, la catastrophe mondiale, fusse-t-elle nucléaire, sanitaire, ou écologique, ne peut déboucher que sur un recul extraordinaire de la civilisation. Un tel recul qu’y renaît les famines, l’esclavage et les seigneurs de guerre.

    Mélanie Fievet propose une autre approche du post-apo : aux tréfonds de la catastrophe, ce sont ceux qui l’ont causé qui sont renversés. « Les journées s’agitaient. Averses, tempêtes, canicules et gelées, parfois d’un bord à l’autre e la même rue, ou dans la même heure. Les mangroves se noyèrent les premières, les pinèdes, les palmeraies. Puis on vit éclore des palétuviers, des roses et des sambacs sur les hauteurs du Cause, sur les remparts de leur coffre-fort. Plus tard, on appela ce moment la floraison des possibles. Le temps était venu pour nous de faire éclore sa plus fabuleuse fleur : la révolution. » Comme quoi, même quand l’humanité est au bord gouffre, There is an alternative.

    Cette approche, loin d’être saugrenue, est, dans un sens, réaliste. Depuis les premiers débuts du capitalisme, nombre de révolutions qui ont tenté de l’abolir sont nées dans ces moments de crise aiguës, à commencer par la Commune et la Révolution Russe, filles des guerre franco-prussiennes et de la Première guerre mondiale et de leurs atrocités. Tout comme les grandes crises économiques peuvent créer des situations où les antagonismes de classes explosent en révoltes et révolutions, la crise climatique créera sûrement, à court ou moyen terme, de telles situations. Et alors que riches sauveront ce qu’ils pourront et tenteront de s’exiler sur les dernières terres viables, le seul avenir possible ne sera pas la résignation. Cette leçon est riche, tant aujourd’hui il semble plus simple d’imaginer la fin de l’humanité, par une guerre mondiale ou une crise climatique, que la fin du capitalisme qui les cause et les entretient.

    Après la libération des chaînes, la libération des âmes

    Quinze années après la révolution, les choses ont changé à une vitesse inimaginable : « Liberté, dignité, justice, l’aisance pour tous », telle est la promesse de Koinè [traduire : la Commune], cette nouvelle société libérée de l’exploitation. Chacun y travaille quatre heures par jour, puis peut se consacrer à ce qu’il veut : « aux sciences, à l’art, à l’exploration, au langage, aux exercices du corps, au jeu, à l’infinie constellation du génie humain ». Chacun peut s’exprimer et apporter au Chœur, chant collectif aux infinies variations, ses notes, ses tons, ses rythmes et ses mélodies. La langue s’est transformée, comme les relations sociales. Mais malgré la libération matérielle subsiste les blessures et les blessés. « Pourquoi, dans un monde utopique, est-ce qu’on choisit quand même de se suicider ? » se demande Elpy, qui n’a pas su se remettre du départ de sa sœur.

    « Bien sûr que nous sommes traversés par les lignes du doute, du désaccord, du désespoir parfois. L’utopie que nous avons bâtie n’a pas aboli pour toujours le chagrin, la violence et le vertige. Elle n’a pas garanti le bonheur universel et sans faille.

    Il y a de l’or et de la lumière, pourtant, à fondre dans ses fêlures », y répond le Chœur.

    Là encore, Mélanie Fievet sort des caricatures et propose un autre monde. Oui, la révolution devra écraser ceux qui lancent des armées contre elle et cherchent à la détruire, à la ruiner. Mais que faire des insatisfaits ? Que faire des nostalgiques de l’ancien monde, de ceux qui n’arrivent pas à s’épanouir dans le collectif mais qui ne s’arment pas pour le détruire ? Que faire de ceux, trop traumatisés par le capitalisme et ses horreurs, que même une société tournée vers leur rémission est insuffisante ? Ce sont ces personnages que l’on suit dans le roman.

    Mais quel or fondre dans ces blessures ? Tout d’abord, à défaut de soigner, accepter. Aider, psychologiquement. Admettre que certains ne pourront pas travailler, même ses quatre heures quotidiennes, même pour des tâches adaptées : à chacun selon ses besoins. Proposer un endroit où vivre, malgré tout. Laisser les gens errer quand ils en ont besoin et les recueillir quand ils y sont prêts. Telle est la réalité de Koinè : non pas le bonheur automatique, mais une société à construire où certains traumatismes et angoisses survivront à la mise en place d’une économie où personne ne manquera de rien. Une société qui nous met en garde : si la révolution libérera des milliards de personnes de leurs chaînes et de leur misère, il restera des plaies béantes qu’il faudra panser.

    Sous les pavés le spleen

    Malgré ce monde post-apocalyptique et les âmes en peine que suit le roman, celui-ci est tout sauf un drame. Le style particulier de Mélanie Fievet et cette langue nouvelle que chante le Chœur et qu’écrit le Texte, une sorte de réseau social où s’écrit une littérature collective, où chacun complète d’une phrase une symphonie entamée par d’autres écrivains, ne nous emmène ni dans la tristesse ni dans l’angoisse que peuvent vivre Elpy, Soran ou Aliocha. Et c’est peut-être la plus grande réussite de Koinè : nous emmener cahin-caha suivre ces esprits brisés où chacun pourra surement se reconnaître à un moment donné. Au fil de la lecture, une forme de nostalgie duveteuse entoure le lecteur. Malgré les évènements, on aimerait se reposer, pour un jour, une semaine, dans la pension où se trouvent les personnages, pour se couper du monde. Dans ce sens, Koinè ressemble beaucoup à l’anime Cowboy Bebop, qui suivait des chasseurs de prime en errance, échouant à cicatriser les blessures de leur passé, mais sans jamais s’effondrer. La bande-son jazz de l’anime peut presque résonner dans les rues de la Ville de Mélanie Fievet, pour ceux qui voudraient l’entendre.

    Koinè , Mélanie Fievet, 120 pages, Editions la Volte, 9€

  • Surveillance et ingérence : la guerre secrète d’Israël contre la CPI révélée au grand jour
    +972 le 28 mai 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
    http://alencontre.org/laune/surveillance-et-ingerence-la-guerre-secrete-disrael-contre-la-cpi-revele
    Par Yuval Abraham et Meron Rapoport
    https://www.972mag.com/icc-israel-surveillance-investigation
    Harry Davies et Bethan McKernan du Guardian ont contribué à cette enquête.

    Pendant près d’une décennie, Israël a surveillé de hauts responsables de la Cour pénale internationale (CPI) et des défenseurs palestiniens des droits de l’homme dans le cadre d’une opération secrète visant à contrecarrer l’enquête de la CPI sur des crimes de guerre présumés, révèle une enquête conjointe menée par +972 Magazine, Local Call et le Guardian.

    L’opération multi-agences, qui remonte à 2015, a vu la communauté du renseignement israélien surveiller régulièrement l’actuel procureur en chef de la Cour, Karim Khan, sa prédécesseure Fatou Bensouda [en fonction de juin 2012 à juin 2021], et des dizaines d’autres fonctionnaires de la CPI et de l’ONU. Les services de renseignement israéliens ont également surveillé les documents que l’Autorité palestinienne a soumis au bureau du procureur, ainsi que les employés de quatre organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme dont les documents sont au cœur de l’enquête.

    Selon certaines sources, l’opération secrète a mobilisé les plus hautes instances du gouvernement israélien, la communauté du renseignement et les appareils juridiques civil et militaire afin de faire dérailler l’enquête.

    Les renseignements obtenus par la surveillance ont été transmis à une équipe secrète de juristes et de diplomates israéliens de haut niveau, qui se sont rendus à La Haye pour des réunions confidentielles avec des fonctionnaires de la CPI dans le but de « fournir [au procureur général] des informations qui lui feraient douter du bien-fondé de son droit à s’occuper de cette question ». Les renseignements ont également été utilisés par l’armée israélienne pour ouvrir rétroactivement des enquêtes sur des incidents qui intéressaient la CPI, afin d’essayer de prouver que le système juridique israélien est capable de faire rendre des comptes à ses propres citoyens.

    En outre, comme le Guardian(1) l’a rapporté plus tôt dans la journée, le Mossad, l’agence israélienne de renseignement extérieur, a mené sa propre opération parallèle en cherchant à obtenir des informations compromettantes sur Fatou Bensouda et les membres de sa famille proche, dans une tentative apparente de saboter l’enquête de la CPI. L’ancien chef de l’agence, Yossi Cohen, a personnellement tenté d’« enrôler » Bensouda et de la manipuler pour qu’elle se conforme aux souhaits d’Israël, selon des sources bien informées sur ces activités, ce qui a amené la procureure de l’époque à craindre pour sa sécurité personnelle. (...)

    (1) https://seenthis.net/messages/1055502
    #Israel_maître-chanteur #état_mafieux

  • Fight The Power - Comment le hip-hop a changé le monde (1/4) - Les origines - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/114776-001-A/fight-the-power-comment-le-hip-hop-a-change-le-monde-1-4

    Racontée par ses grandes figures, des activistes et des historiens, l’épopée du #hip-hop depuis cinquante ans. Cette fresque documentée à l’intense énergie met en regard l’histoire de l’Amérique et celle des luttes afro-américaines.

  • Pourquoi je ne parle pas des otages israéliens
    https://www.onesmalldetail.blog/pourquoi-je-ne-parle-pas-des-otages-israeliens

    Ma mère a raison de dire que je devrais être capable d’appeler, haut et fort, à la sauvegarde des vies des deux côtés de la guerre, et pas seulement des Palestiniens. Mais quelque chose m’en empêche.

    Initialement, je ne parvenais pas à identifier ce qui m’en empêchait. J’ai pensé que c’était parce qu’Israël et ses partisans ont instrumentalisé de manière agressive les événements du 7 octobre et la situation des otages pour légitimer l’extrême violence déchaînée sur Gaza. Peut-être que je ne voulais simplement pas jeter de l’huile sur le feu ?

    Peut-être avais-je peur de contribuer au discours selon lequel les crimes de guerre du Hamas justifient les crimes de guerre d’Israël ? Mais ce n’était pas la véritable raison. Mes écrits condamnant Israël et le sionisme sont parfois repris par des individus malveillants ou haineux qui s’en servent pour justifier leur appel à la violence envers les Israéliens, voire les Juifs. Cela ne m’empêche pas de continuer à écrire. Je persiste à dénoncer Israël et le sionisme, car je suis convaincu que c’est la bonne chose à faire, même si mes propos sont parfois déformés ou utilisés à des fins malveillantes.

    En réalité, ce qui me retient d’évoquer les morts du 7 octobre et les otages israéliens est une évidence qui s’impose au monde entier, et que j’ai sans doute eu du mal à saisir en raison de mon attachement à Israël : ce que nous voyons à Gaza n’est pas une guerre, c’est quelque chose de bien plus sinistre.

    • Après un siècle d’invisibilisation de la culture et de l’histoire palestiniennes, l’insistance à parler des otages détourne une fois de plus nos yeux et notre attention de la souffrance des Palestiniens aux mains du militarisme israélien. Cela perpétue également une fausse équivalence entre l’ampleur de la violence subie par les Israéliens et les Palestiniens, alimentant l’idée qu’il s’agit d’un « conflit » entre deux parties égales. Il ne s’agit pas d’un « conflit » : c’est un appareil militaire de plusieurs milliards de dollars, soutenu par l’armement et la puissance politique de la superpuissance mondiale, qui se dresse contre un peuple qui a été privé de toute forme de souveraineté et d’autodétermination pendant des générations.

  • Confrontation - Melenchon.fr
    https://melenchon.fr/2024/05/28/confrontation

    (...)
    « Il y aura confrontation », le mot est dit. Pas « il y aura discussion ». Il y aura « confrontation ». Certes ce choix était fait depuis le refus de l’union aux sénatoriales puis aux européennes. Et pour mieux dire, c’était fait depuis le moratoire sur l’entente avec LFI décidé par le PS sans cause formulée et sans délai fixé. C’était à l’occasion des révoltes urbaines. Le choix de Glucksmann comme tête de liste confirmait cette ligne. Car il a toujours affirmé son opposition à la NUPES. Le PS l’a choisi comme tête de liste pour cela même. À présent, la stratégie a été annoncée : la confrontation avec LFI. Un seuil est franchi et assumé.
    (...)

    J’ai des échanges avec des amis, IRL ou sur les réseaux. Ils me font part de leurs analyses politiques. Leur rejet de LFI, parce que LFI serait violent et médiocre, bête et méchant. Que sais-je encore. Ce sont des gens en général qui votent plutôt à gauche. Mais en fait, aujourd’hui, ils n’imaginent plus voter pour quiconque. Et à part dire qu’il n’y a personne à gauche qui tienne des propos au niveau de l’époque, ce qui est déjà pas mal comme jugement, finalement, ils te citent les potins sur le passé de dealer de tel LFI, et que c’est grave, ou le rejet de la façon de s’exprimer de telle autre LFI. Et qu’après, ça te parle de renouvellement avec l’arrivée de Gluksmann dans le paysage... Ces changements de castings fonctionnent à chaque fois apparemment.

    Bref, ça faisait (très) longtemps que je n’étais pas allé lire Mélenchon. Et encore une fois, je dois confirmer qu’il n’y en a pas beaucoup d’autres avec une écriture et un discours qui ne tiennent aussi droits, àmtha.

    (j’ai pris une citation au pif)

    • Oui, pareil chez nous : les médias de masses & les membres du gouvernements s’emploient maintenant depuis des années à salir et dézinguer le seul parti de gauche un peu dangereux pour la bourgeoisie accrochée à ses privilèges comme une moule à son rocher.

      Et voir des gens qui se disent gauchistes reproduire stupidement les éléments de langages dictés par les bourgeois, ça me désole au-delà de toute expression.

      Il y a des choses à reprocher aux LFI, comme leur gestion à chier du covid ou des problèmes féministes (Gestion de Quatennens = nous chier dessus), mais ça reste la formation la plus cohérente du point de vue de son attachement à la démocratie, à un projet politique de GAUCHE, à une vision du monde consistante (surtout grâce à la puissance d’analyse de Mélenchon).

      Ceux qui chient sur Mélenchon ne l’ont jamais lu, jamais écouté. Faut dire que ça prend du temps, parce que le gars sait dérouler une pensée et ça ne se fait par en 3 slogans d’école de commerce.

    • A Lyon, ce sont les écolos qui tiennent la mairie et la métropole (équivalent du conseil général, mais pour Lyon).

      Autant te dire que les bourgeois qui se disent plutôt progressistes l’ont mauvaise.

      Le ramassage des restes de cuisine ? C’est comme faire pipi sous la douche, ça ne sert à rien, ça prend de la place n’importe où dans les rues (les boites prévues à cet effet), et ça pue c’est horrible, y sont nuls.

      La construction des voies vélo, et la réduction de la place de la voiture ? C’est horrible, ça crée des bouchons horribles, ça empêche de rouler, ça oblige à faire des détours, c’est fait sans concertation, y sont nuls.

      En fait, à Lyon, les bourgeois en ont marre de ces lubies des écolo-fascistes. Y sont nuls.

      Et je suis bien d’accord. Vivement Wauquiez, sa surveillance vidéo généralisée, son retour de la voiture partout, ses aphorismes crétins et fascisants quotidiens et évidemment, les banquets sur fonds publics pour les plus méritants d’entre nous. On mérite tous un clone de Ciotti au pouvoir.

    • Désormais la division est une ligne politique pour le PS. Elle s’enracine dans des options opposées prises par chacun. Raphaël Glucksmann les a assumées frontalement. Mais elles se sont aussi aggravées du fait de ses engagements sur la scène internationale. Ainsi le PS de Glucksmann est-il devenu plus que jamais aligné sur les États-Unis. Il est désormais partisan de la guerre sans fin en Ukraine, incluant l’envoi de troupes au sol comme le propose Macron. Et même soutenant l’idée de tirs ukrainiens avec le matériel français vers l’intérieur du territoire russe. Il soutient également l’affrontement avec la Chine voulu par les USA. Et surtout, il a pris l’option d’une forme d’accompagnement de la propagande de Netanyahu. Il n’a jamais quitté la ligne des argumentaires de ce gouvernement dans les médias français. Il s’est calé, mot par mot, comme sur autant de lignes de crêtes successives, à tenir contre la réalité et les crimes que cela visait à invisibiliser. Certes, progressivement, c’est devenu à présent plus circonspect. Les hésitants devant les massacres ont commencé à quitter le navire. Mais c’est toujours aussi complaisant, du fait de la durée et de l’intensité du massacre à Gaza. Et Glucksmann refuse toujours de nommer le génocide par son nom ou bien d’assumer les décisions de la Cour internationale de Justice et de la Cour pénale internationale.

      LFI, à l’occasion de son Assemblée représentative, au mois de décembre dernier, avait voulu tirer la conclusion de la situation qui se mettait en place. Mais il fallait aussi prévoir un retour possible du PS dans l’union, si ses adhérents avaient pu rejeter la nouvelle ligne. Il ne peut plus en être question. Désormais, la « confrontation » est assumée ouvertement. Cela a le mérite de la clarté. Inutile donc de se bercer d’illusions. Car le propos de Glucksmann vise bien le programme autant que ma personne, qu’il cite sans cesse pour me stigmatiser. Laurent Joffrin, le mentor à vie de Libération et son ancien patron a prévenu : ne seront acceptés que les insoumis qui abjurent le combat de leur raison d’être. Il déclare que même les insoumis « à visage humain » (sic) n’ont rien à faire dans le nouvel attelage sans qu’ils se repentent et me dénoncent. Ruth Elkrief ne cachait pas sa satisfaction en citant ces lignes dégoutantes de sectarisme dans l’émission de LCI. Mais c’est bien de cette rupture sur le fond dont Glucksmann se porte « garant ». C’est donc l’union populaire comme alliance d’organisations politiques autour du programme de la NUPES que Glucksmann enterre dans cette campagne.

      Pour autant, on ne peut renoncer à l’unité du peuple. Elle est la condition de la formation d’une nouvelle majorité. Sa cohésion se confond avec celle de la nation elle-même. Mais il est évident qu’il faut en réaliser les conditions. Disons que, désormais, compte tenu des positions annoncées par Glucksmann, l’union politique avec un PS revenu à ses démons droitiers serait un obstacle à l’unité populaire. En effet, cette unité est impossible sur un programme en recul face aux questions essentielles de la vie sociale du grand nombre. Comme sur les retraites par exemple. Elle est tout aussi impossible sans combattre clairement l’islamophobie qui est le principal vecteur du racisme de masse diffusé par l’extrême droite pour diviser le peuple.

      L’union et l’unité ce n’est pas pareil. L’une peut conduire à l’autre. Mais elles peuvent aussi se bloquer mutuellement. Mais, faute d’union politique, comment construire l’unité ? Par le programme d’abord. C’est-à-dire en proposant la satisfaction des revendications de la vie courante en premier lieu. Cela sans concessions. Exemple : la retraite à 60 ans. La sortie du marché européen de l’électricité. Ensuite, en donnant au programme un point d’appui unitaire fort et entraînant. En tous cas, puisque Glucksmann ne veut pas, il faut de toute façon ouvrir un autre chemin. Le plus simple. Le plus direct. Le plus immédiat : unir tous ceux qui le veulent, séance tenante. Qu’il s’agisse de personnes ou d’organisations. Tout de suite. L’union par la base, sur le programme déjà convenu comme « programme partagé » de la NUPES. Le faire, c’est lui donner aussitôt un point d’appui essentiel et dynamisant. Pendant les fanfaronnades du PS ressuscité de cette façon : avancer, construire. Rassembler à la base les catégories en souffrance de vie, de dignité, de futur différent.

  • Du nouveau dans « FAF, la newsletter qui décrypte l’extrême-droite » chez Street Press :

    Le lieutenant radical de Bardella
    https://4ngsg.r.sp1-brevo.net/mk/mr/sh/1t6AVsd2XFnIGLq4LA3YFmcN4GHZ7y/-ms9ZRPxPCbW

    Une génération persuadée qu’elle va gouverner

    Ils ont en commun l’assurance de leurs 20 ans et l’obsession de l’identité nationale. Derrière Jordan Bardella et Marion Maréchal une génération de jeunes loups monte. Ils sont au RN, comme Pierre-Romain Thionnet où à Reconquête comme Stanislas Rigault, nos deux portraits de la semaine. Certains même militent chez les Républicains à l’image de Guilhem Carayon, responsable des jeunes LR ou privilégient le journalisme comme Erik Tegnér, fondateur de Livre Noir. Tous se connaissent et jusqu’au bout de la nuit, dans les bars de la capitale, ils picolent, dansent et refont le monde, racontent Marylou Magal et Nicolas Massol dans l’excellent livre, L’extrême droite, nouvelle génération (Denoël). Ils partagent des amitiés mais surtout une certitude : la victoire les attend au bout du chemin. Ensemble, ils gouverneront.

    Mathieu Molard

    Co-red’ chef

    • Eh ouais, ya pas que des vieux chez les fachos, loin LOIN de là… Plein de jeunes, de gamers, d’internetos, de twitcheurs, de loleurs, etc.

      Ce qui est bizarre car il me semble que plein d’études relativement sérieuses montraient que les jeunes étaient en moyenne moins racistes, moins homophobes que les décennies précédentes. Alors quoi ?

    • Je sais pas pour le racisme ni l’homophobie mais pour le sexisme les enquête sur les jeunes montrent une aggravation du problème.
      https://www.francebleu.fr/infos/societe/le-sexisme-persiste-chez-les-moins-de-35-ans-selon-le-haut-conseil-a-l-eg

      Un homme sur cinq de moins de 35 ans considère normal de gagner mieux sa vie qu’une femme à poste égal. C’est l’un des résultats présentés ce lundi par le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans sa sixième étude annuelle sur le sexisme en France.

      Selon le HCE, les stéréotypes persistent, y compris chez les jeunes. Ils progressent même chez les femmes de moins de 35 ans. Le Haut Conseil rappelle ainsi que l’assignation de la gent féminine à la sphère domestique et au rôle maternel gagne du terrain. 34% des jeunes femmes pensent « qu’il est normal qu’elles arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants ». Une opinion en hausse de 7 points dans cette catégorie d’âge, par apport à l’an dernier. Le HCE observe un « retour aux valeurs traditionnelles », autant chez les hommes que chez les femmes.

    • ...pour un site sensé promouvoir la liberté de la presse et le respect de la vie privée des internautes, ils ne sont quand même pas géniaux chez Street-press d’imposer pour la lecture de leurs newsletter des URLs sur un domaine ...-brevo.net cad chez Brevo (ex Sendinblue) fournisseur privé d’outils de mailing qui fait un tracking féroce des abonnés et des connexions ! :-(

    • A droite, l’ambition de Guilhem Carayon, radical patron des jeunes LR
      https://www.liberation.fr/politique/a-droite-lambition-de-guilhem-carayon-radical-patron-des-jeunes-lr-202405

      Le président des cadets des Républicains est neuvième sur la liste du parti pour les européennes. S’il a redynamisé son organisation, ses appétits et ses fréquentations d’extrême droite défrisent au sein de l’appareil.

      Victor Boiteau de Libé :
      Tout comme Stanislas Rigault, Guilhem Carayon est passé par l’Institut de formation politique. Une école privée parisienne formant une génération de militants de droite radicale.
      S. Rigault : « Nous finirons par travailler ensemble, pour gagner ensemble »

    • « L’extrême droite, nouvelle génération » : enquête sur un écosystème en plein essor
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/08/l-extreme-droite-nouvelle-generation-enquete-sur-un-ecosysteme-en-plein-esso

      Marylou Magal et Nicolas Massol offrent une plongée dans le microcosme de l’extrême droite par le prisme de sa jeunesse
      Par Abel Mestre

      Livre. C’est l’histoire d’un petit monde extrémiste où tout le monde se connaît. Ceux qui en font partie sont jeunes – aucun ne dépasse la quarantaine –, partagent les mêmes références culturelles, trinquent ensemble dans des bistrots chics du centre de Paris et affichent le même objectif : prendre le pouvoir.
      Ils ont un autre point commun : le rejet de l’islam et de l’immigration. Pourtant, tous ne cotisent pas au même endroit. Certains, comme Jordan Bardella, ont choisi de rester dans la « vieille maison » de l’extrême droite française, le Rassemblement national (#RN), né en 1972 sous le nom de Front national. D’autres, tels Sarah Knafo et Stanislas Rigault, ont choisi de suivre Eric Zemmour pour la présidentielle de 2022.

      Deux spécialistes de l’extrême droite, Marylou Magal, journaliste à L’Express, et Nicolas Massol, qui officie à Libération, offrent une plongée passionnante dans ce microcosme. Le choix des deux auteurs est de raconter l’extrême droite par le prisme de sa jeunesse qui présente bien, malgré un discours radical, xénophobe et islamophobe. Celle-là même dont raffolent les chaînes d’information en continu, notamment l’équipe droitière du Figarovox, les ex-journalistes de Valeurs actuelles aujourd’hui à la tête du Journal du dimanche, les identitaires, les réacs, les thuriféraires d’Eric Zemmour…

      Imposer ses thèmes

      Sont laissés de côté les activistes violents et les idéologues plus anciens (que l’on croise incidemment malgré tout au long de l’enquête). Les deux journalistes sont plus à l’aise pour raconter ceux de leur âge. Ces derniers ont appris de leurs aînés la leçon d’Antonio Gramsci, philosophe marxiste italien, qui posait que toute victoire politique passait, au préalable, par une victoire culturelle. En clair : gagner les élections suppose de gagner d’abord les esprits en imposant ses thèmes.
      Les auteurs remontent le fil idéologique et politique de cette génération qui a fait ses premières armes il y a une dizaine d’années, au moment de l’opposition au mariage pour tous. Ces manifestations permirent la rupture des digues entre une partie de la droite et de l’extrême droite et la naissance d’un dialogue hors des appareils partisans traditionnels.

      Mais le véritable centre névralgique de ce petit milieu était un appartement du Quartier latin, sorte de « salon brun » où les jeunes pousses extrémistes fomentaient leur stratégie. La maîtresse des lieux était Sarah Knafo. En troisième position sur la liste de Marion Maréchal aux élections européennes de juin, elle est d’ailleurs la figure centrale du livre.

      Personnage qui se veut balzacien, Knafo est une ambitieuse au parcours académique rare dans cette famille politique (Sciences Po et ENA, magistrate à la Cour des comptes). C’est elle, le cerveau de ce groupe hétéroclite. Elle a patiemment construit sa stratégie, parlant à tout le monde, y compris à la #gauche_souverainiste, jetant des ponts entre des milieux qui, normalement, n’auraient pas dû se rencontrer. En comparaison, Jordan Bardella, jeune président du RN qui caracole en tête des sondages, paraît bien falot. Ce qui n’est pas forcément un handicap en politique.

      « L’Extrême Droite, nouvelle génération. Enquête au cœur de la jeunesse identitaire », de Marylou Magal et Nicolas Massol, Denoël, 272 pages, 19 euros

    • Cette jeunesse qui votera pour Jordan Bardella et le RN aux élections européennes [c’est 10% des jeunes]
      https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/05/28/on-a-l-impression-que-jordan-bardella-nous-comprend-mieux-cette-jeunesse-sed

      A 28 ans, celui qui a remplacé Marine Le Pen à la tête de la formation d’#extrême_droite en 2022 a réussi à toucher les cœurs et les esprits d’une partie de la #jeunesse, pourtant largement défiante envers la politique. Selon la dernière enquête Ipsos pour Le Monde, menée du 19 au 24 avril, environ un tiers des 18-24 ans (32 %) certains d’aller voter le 9 juin auraient l’intention de glisser dans l’urne un bulletin « #Jordan_Bardella », la même proportion que pour la population électorale générale. Les jeunes, qui opposaient traditionnellement une forte résistance aux idées de l’extrême droite, ne constituent donc plus une exception.

      Des chiffres qu’il faut par ailleurs remettre en perspective, souligne Anne Muxel, directrice de recherche au Cevipof (CNRS-Sciences Po) : « Ces intentions concernent ceux qui vont aller voter. Or, l’#abstention est très forte : seuls trois jeunes sur dix vont se rendre aux urnes. Toute la jeunesse ne vote pas pour le RN ! Mais le fait que Jordan Bardella soit placé en tête est significatif. »

      https://justpaste.it/7mlb8
      Lire aussi Jordan Bardella, les dessous d’une « politique TikTok »
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/10/jordan-bardella-les-dessous-d-une-politique-tik-tok_6215810_823448.html

    • Entre droite et extrême droite, les jeunes militants prônent l’union libre [10 mars 2023]
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/10/entre-droite-radicale-et-extreme-droite-les-jeunes-militants-pronent-l-union

      En affichant publiquement leurs points de convergence, les leaders des mouvements de jeunesse de LR, du RN et de Reconquête ! officialisent le partage d’angoisses « civilisationnelles » et servent le discours zemmourien d’union des droites.

      https://justpaste.it/cqzls

      #droite_plurielle

  • Gary Libot, Contre l’informatisation du journalisme, 2024
    https://sniadecki.wordpress.com/2024/05/29/libot-journalisme

    Face à ce juste diagnostic de l’extrême-droitisation médiatique et de la concentration économique générale, qu’il s’agit évidemment de combattre pied à pied, trop souvent les rédactions et de nombreux journalistes qui les composent en appellent à la reconstitution d’un contre-paysage médiatique puissant (pour le dire vite, de gauche), qui pourrait avoir une grande force de frappe, c’est-à-dire toucher une partie substantielle de la population. Cela pourrait se faire – de façon complémentaire – par la réorganisation du financement du service public et par la multiplication de médias indépendants qui auraient généralement besoin de recourir à des levées de fonds importantes (centaines de milliers, millions d’euros).

    Pour s’opposer à cette puissance médiatique bolloréenne, il n’y aurait dans cette perspective générale – trop grossièrement tracée ici – qu’à opposer à la puissance médiatique d’un camp, celle d’un autre camp. C’est-à-dire avoir en partage l’imaginaire et les moyens de la puissance, cela condamnant quasi-systématiquement à l’emploi de l’informatique, du numérique, des écrans. Et plus largement d’avoir recours de façon privilégiée à la production audiovisuelle qui ne semble plus être – hélas – que l’unique vecteur d’information consommable pour une partie grandissante de la population. En gros : « Les gens étant collés devant leur ordinateurs, la télévision, et le smartphone, utilisons les ordinateurs, les téléviseurs et les smartphone pour leur parler ».

    J’aimerais attirer votre attention sur ce point : cette perspective, aujourd’hui assez largement partagée dans nos milieux, constitue selon nous, selon moi, une impasse majeure dans la lutte contre l’affaiblissement idéologique et la dégradation de la qualité de l’information qui frappe nos sociétés.

    #information #journalisme #informatisation #numérique #internet #critique_techno

  • Un petit métier du journalisme
    https://www.politis.fr/articles/2024/05/palestine-gaza-canard-enchaine-un-petit-metier-du-journalisme

    Et l’on croyait avoir entendu et lu, pendant ces sept mois, tellement d’horreurs – et de parfaites saloperies – que plus rien, pensait-on, ne pourrait encore nous scandaliser. Mais ça, c’était avant.

    Avant que Le Canard enchaîné ne publie, dans son numéro daté du mercredi 22 mai, un éditorial dans lequel son patron, Érik Emptaz, sermonnant vertement le procureur de la CPI, lui fait grief d’avoir « appliqué les mêmes chefs d’accusation » contre les dirigeants du Hamas, d’une part, et contre le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense, d’autre part.

    Car selon maître Emptaz, qui gagne là des galons d’inoubliable moraliste : « Toutes les vies humaines se valent, mais toutes les façons d’entraîner la mort ne se valent pas. Il y a une différence fondamentale entre un acte clairement terroriste où des civils sont, en connaissance de cause, pris en otages, violés, massacrés, et un acte de guerre, fût-il meurtrier, mené par des militaires et qui vient en légitime défense des actes précédents. »

    Après avoir lu cela, vomissons un bon coup, et remémorons-nous qu’à chaque fois qu’un haut penseur ajoute un « mais » après l’affirmation que « toutes les vies humaines se valent », on peut s’attendre à le voir produire une monumentale dégueulasserie : ainsi fait Emptaz, qui nous rappelle aussi que l’obscénité peut des fois être un – tout – petit métier du journalisme.

  • « No parking, no business » en centre-ville : un mythe à déconstruire
    https://theconversation.com/no-parking-no-business-en-centre-ville-un-mythe-a-deconstruire-2241

    À cet égard, l’exemple le plus frappant est celui de Nancy, où les commerçants interrogés croyaient que 77 % de leurs clients venaient en voiture : c’est en réalité le cas de… 35 % d’entre eux. Ils imaginaient également que les piétons ne représentaient que 11 % de leur clientèle, contre 39 % dans les faits, et que 1 % s’y rendaient à vélo, alors que les cyclistes composent 13 % de leurs acheteurs.

    Cette surestimation a pu être observée dans beaucoup d’autres villes. Dans ce contexte, il est peu surprenant que les commerçants craignent plus que tout les projets de réduction de la place de la voiture.

    Les raisons de ce biais sont diverses. En France, les commerçants font partie de la catégorie socioprofessionnelle qui utilise le moins les mobilités alternatives. Eux-mêmes se déplaçant beaucoup en voiture, ils semblent calquer leur cas personnel sur l’ensemble de leur clientèle.

    Autre explication à ce biais : les automobilistes sont globalement assez « râleurs » et expriment fréquemment leur mécontentement auprès des commerçants vis-à-vis des conditions de circulation ou de stationnement. Nous avons tous déjà entendu un client annoncer « on ne peut plus se garer dans le quartier » à peine la porte du commerce poussée. Les commerçants l’entendent cinq fois par jour.

    A contrario, les piétons formulent bien moins souvent ce genre d’agacement, alors même que les cheminements sur les trottoirs laissent bien souvent à désirer (présence d’obstacles, de poubelles… voire d’automobilistes stationnés sur le trottoir !).

    Enfin, cette surestimation peut comporter une part de bluff : surjouer le rapport de force dans l’espoir d’obtenir des compensations de la part de la municipalité. À Madrid, les commerçants ont dénoncé lors de l’instauration d’une ZFE une perte de chiffre d’affaires consécutive de 15 %. Après analyse des données réelles, le chiffre d’affaires du quartier avait en fait augmenté de 8,6 % au bout d’un an.